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n° 168

la foudre et les
installations
électriques HT

Benoît de Metz-Noblat

Ingénieur ESE, il a travaillé dans le


Groupe Saint-Gobain comme
ingénieur de recherche, puis en
maintenance et travaux neufs dans
un site de production.
Entré chez Merlin Gerin en 1986, il
est maintenant au Service Etudes de
Réseaux dans lequel il est respon-
sable d'un groupe chargé des études
de surtensions, d'harmoniques, et
de stabilité dynamique des réseaux.

CT 168 édition juillet 1993


lexique

BIL : (Basic Impulse Level) : niveau Remarque


d'isolement au choc d'un appareil. Les niveaux de tensions font l'objet de différents classements selon les décrets, les
PSEM : Poste Sous Enveloppe normes, et autres spécifications particulières telles celles de certains distributeurs
Métallique, aussi appelé poste blindé d'énergie, ainsi en ce qui concerne les tensions alternatives supérieures à 1 000 V :
en HTB et appareillage sous
■ le décret français du 14 novembre 1988 définit deux domaines de tension :
enveloppe métallique à isolation
gazeuse selon le vocabulaire HTA = 1 kV < U ≤ 50 kV,
international (VEI 441-12-05), HTB = U > 50 kV.
couramment dénommé GIS (Gas ■ le CENELEC (Comité Européen de Normalisation Electrotechnique) dans sa
Insulated Switchgear) ou appareillage circulaire du 27 juillet 1992 précise :
hermétiquement clos : ensemble MT = 1 kV < U ≤ 35 kV,
d'appareillage de commande, HT = U > 35 kV.
protection et sectionnement, placé
■ la publication CEI 71 précise des gammes de tensions les plus élevées pour le
dans une enveloppe métallique
matériel :
étanche reliée à la terre et isolé dans
du gaz (en général du SF6). gamme A = 1 kV < U < 52 kV,
A ne pas confondre avec gamme B = 52 kV ≤ U < 300 kV,
l'appareillage blindé (Metal-clad gamme C = U ≥ 300 kV.
Switchgear) dont les matériels sont Une révision est prévue, elle retient seulement deux gammes :
placés dans des compartiments gamme I = 1 kV < U ≤ 245 kV,
distincts ayant des cloisons métalliques gamme II = U > 245 kV.
(cf. CEI 298).
■ le distributeur national d'énergie en France, EDF, utilise maintenant le classement
MCOV : (Maximum Continuous du décret cité ci-dessus.
Operating Voltage) : tension maximale
permanente que doit supporter un Nota : Les sigles THT et UHT
parafoudre. quelquefois utilisés ne sont définis par
tension de pas : tension susceptible aucune norme. Dans ce Cahier
d'apparaître entre les deux pieds d'un Technique, THT est employé pour les
marcheur. tensions supérieures à 300 kV.

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la foudre et les installations électriques HT Ce Cahier Technique a plusieurs
objectifs :
■ présenter une synthèse globale sur le
phénomène «foudre» et sur ses effets
dans les installations électriques,
■ indiquer les moyens opérationnels
actuels de protection en vue de limiter
les effets néfastes,
■ évoquer les problèmes de continuité
de service,
sommaire ■ montrer les points principaux du
déroulement des études de foudre à
partir d'un exemple sur une installation
1. Introduction p. 4 THT développé par le service Etude de
2. Le phénomène «foudre» Généralités p. 5 Réseaux de Merlin Gerin.
Principales caractéristiques p. 5 Il est particulièrement orienté transport
et distribution d'électricité, plus
Prédiction de foudre p. 6
précisément réseaux HTA et HTB, pour
Mécanisme d'impact et modèle lesquels la foudre doit être prise en
électrogéométrique p. 7 compte dans la coordination de
3. La foudre et les installations Foudroiement d'une ligne p. 8 l'isolement lors de la conception des
électriques Propagation d'onde p. 9 ouvrages. L'aspect BT est néanmoins
Effets dus à la foudre p. 10 évoqué mais plus rapidement.
4. Moyens de protection Principes généraux p. 10 Ce document est complété d'une
Protection 1er niveau p. 11 courte bibliographie.
Protection 2ème niveau p. 12
Protection 3ème niveau p. 12
Distance de protection p. 13
Exploitation des réseaux et
indisponibilité p. 16
Normes p. 17
5. Exemple d'étude de foudre Généralités p. 19
Méthode de calcul p. 19
Modélisation du poste p. 19
Simulations déterministes p. 20
Calcul statistique de la fréquence
de foudroiement et du risque
associé p. 20
Interprétation de ces calculs p. 22
6. Conclusion p. 23
Annexe : bibliographie p. 24

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1. introduction

La foudre est un phénomène l’électricité. Mais il faut noter l’exigence description suffisante de ces
perturbateur important du assez récente et croissante de la mécanismes.
fonctionnement de toutes les qualité des systèmes électriques Ces deux étapes ont pour objectif :
installations électriques, à plusieurs (fiabilité, disponibilité, continuité de ■ prévoir ce qui peut se passer sur une
titres : service...) ainsi que le souci toujours installation donnée et préconiser des
■ toute la gamme de puissance et tous permanent de minimiser les coûts de solutions d’amélioration. Ceci est
les niveaux de tension sont concernés : production et d’utilisation de l’électricité. possible par l’utilisation de logiciels
depuis le transport d’énergie THT Cela conduit à constater que la foudre spécialisés qui simulent le
jusqu’aux circuits intégrés en passant est devenue un «point dur» dans comportement des installations, validé
par les alimentations BT et les l’amélioration de tous ces facteurs. par l’expérience.
transmissions de données, C’est pour cela qu’elle fait maintenant ■ puis réaliser une étude technico-
■ elle peut être à l'origine de pertur- partie des grandes préoccupations des économique de coordination de
bations momentanées dans la électriciens, qu’ils soient distributeurs l’isolement prenant en compte le coût
continuité de service, donc de dégra- d’énergie (EDF, régies), constructeurs des installations, de la maintenance,
dations de la qualité des alimentations, de matériels (tel Merlin Gerin), des interruptions de service.
■ elle peut causer des destructions de concepteurs (Bureaux d’Études, Rappel : la coordination de l’isolement
matériel, et en conséquence de ingénieries...), ou installateurs. consiste à définir, à partir des niveaux
longues interruptions de service des Une étude des effets de la foudre se de tension et surtension susceptibles
installations, déroule en deux étapes, mais nécessite d’être présents sur une installation, un
■ elle constitue un danger pour les au préalable une bonne connaissance ou des niveaux de protection contre les
personnes (tension de pas, élévation du phénomène. surtensions, pour ensuite pouvoir
de potentiel des masses et du circuit de Pour cela des travaux internationaux choisir les matériels de l’installation et
terre). importants ont été entrepris, en les dispositifs de protection. Ce sujet
La foudre a toujours été une cause de particulier par EDF, depuis les est traité dans le Cahier Technique
perturbations dans l’utilisation de années 70, permettant maintenant une n° 151.

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2. le phénomène «foudre»

Dans ce chapitre, après quelques Le champ électrique nuage-sol peut ■ CdF ascendants : développement du
généralités sur les phénomènes atteindre -15 à -20 kV/mètre sur sol traceur depuis le sol vers les nuages
électriques atmosphériques, sont plat. Mais la présence d’obstacles (cas de terrains montagneux),
présentés : déforme et augmente localement ce ■ CdF négatifs lorsque la partie
■ les caractéristiques principales de la champ d’un facteur 10 à 100 ou même négative du nuage se décharge (80 %
foudre du point de vue de l’ingénieur, 1 000 selon la forme des aspérités des cas en pays tempérés),
■ puis des données de prédiction, (phénomène aussi appelé «effet de ■ CdF positifs lorsque la partie positive
■ enfin le mécanisme d’impact par le pointe»). Le seuil d’ionisation de l’air du nuage se décharge.
modèle électrogéométrique. atmosphérique est alors atteint, soit
environ 30 kV/cm, et des décharges
par effet couronne se produisent. Sur principales
généralités des objets d’assez grande taille (tour, caractéristiques
La terre et l’électrosphère, zone cheminée, pylône) ces décharges
conductrice de l’atmosphère (épaisseur peuvent être à l'origine des coups de Forme d’onde
de l’ordre de 50 à 100 km), constituent foudre, ou les diriger. Le phénomène physique de la foudre
un condensateur sphérique naturel qui Classification des coups de foudre correspond à une source de courant
se charge par ionisation, d’où un Un Coup de Foudre -CdF-, entre impulsionnel, à savoir une suite de
champ électrique dirigé vers le sol de nuages et terre, se décompose en deux décharges d’une quantité d’électricité
l’ordre de quelques centaines de phases : le développement d’une pré- sur un court intervalle de temps.
volts/mètre. décharge ou traceur (leader en anglais), La forme d’onde réelle est très
L’air étant faiblement conducteur, il canal ionisé, qui provoque le coup de variable : elle consiste en un front de
existe donc un courant de conduction foudre proprement dit, décharge d’arc montée jusqu’à l’amplitude maximale
permanent associé, de l’ordre de visible de courant intense. (de quelques microsecondes à
1 500 A pour tout le globe terrestre. Les CdF se distinguent selon deux 20 microsecondes) suivi d’une queue
L’équilibre électrique est assuré lors critères principaux qui sont leur sens de de décroissance de quelques dizaines
des décharges par pointes, par pluies déplacement et leur polarité : de microsecondes (cf. fig. 1).
et coups de foudre. ■ CdF descendants : développement du Le domaine spectral associé s’étend
La formation des nuages orageux, traceur depuis les nuages vers le sol dans une bande de 10 kHz à plusieurs
masses d’eau sous forme d’aérosols, (cas sur terrains assez plats), MHz.
s’accompagne de phénomènes
électrostatiques de séparation de
charges : les particules légères
chargées positivement sont entraînées
par les courants d’air ascendants, et 0 25 50 75 100 125 150
les particules lourdes chargées 0
négativement tombent sous l’action de temps
leur poids. Il arrive également qu’à la - 20 en µs
base du nuage se trouvent des îlots de
charges positives à l’endroit de pluies
intenses.
Globalement à l’échelle - 45
macroscopique, il y a création d’un
dipôle.
Lorsque le gradient limite de tenue au
claquage est atteint, une décharge se
produit au sein du nuage ou entre I en kA
nuages ou entre nuage et sol.
Dans ce dernier cas on parle de
fig. 1 : oscillogramme d’un courant de foudre.
foudre.

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Amplitude des coups de foudre
La distribution statistique expérimentale
des coups de foudre en amplitude probabilité :
répond à une loi normale donnée dans
99,9 %
la figure 2.
Raideur de front
La distribution en raideur de front des 99
coups de foudre est donnée dans la moyenne
figure 3. IEEE
Pour les études de foudre les valeurs 90
suivantes sont en général choisies : 80
■ amplitudes 100 kA ou 200 kA 70
auxquelles sont associées 60
respectivement une probabilité de 50
coups de
40
dépassement de 5 % et 1 %, foudre
■ forme d’onde triangulaire : temps de 30 positifs
montée 2 µs et temps de descente à 20
mi-queue 50 µs, d’où un front de 50 ou 10
100 kA / µs. coups de
5 foudre
Nota : ce temps de front est différent de
celui de l’onde normalisée (1,2 µs) négatifs
définie pour les essais en laboratoire 1
0,5
(cf. CEI 60).
Charge des coups de foudre 0,1
En moyenne cette charge est de 1 2 5 10 20 50 100 200 1 000 amplitude (kA)
quelques dizaines de coulombs mais
elle peut dépasser 300 C.
fig. 2 : distribution statistique expérimentale, en amplitude, des coups de foudre positifs et
négatifs, selon IEEE.
prédiction de foudre
L’implantation en France d’un réseau
de localisation des décharges
orageuses date de 1986 avec la probabilité :
création de Météorage. 99,9 %
Météorage exploite un réseau de
stations de détection réparties sur 99,5
l’ensemble du territoire national et 99
98
reliées aux calculateurs d’un centre 97
opérationnel basé à Paris. 96
coups de
Ces stations distantes de 200 à 300 km 90 foudre
mesurent les ondes électromagnétiques 80 négatifs
créées par les décharges orageuses 70
(sensibilité 800 km). Elles permettent 60
d’établir une caractérisation des orages 50
à partir des informations suivantes : 40
30 coups de
■ localisation, foudre
■ datation (à la milliseconde), 20
positifs
■ polarité d’onde (> 0, < 0), 10
■ amplitude d’onde (0, à plusieurs 5
centaines de kA), 3
■ nombre d’arcs. 1
Météorage offre différents services qui 0,9
di
intéressent des applications très (kA / µs)
0,1 dt
diverses, en particulier le transport et la
0,1 0,5 1 2 5 10 20 50 100
distribution d’énergie électrique.
Quelques exemples parmi ses presta-
tions : alerte, signalisation, observation, fig. 3 : distribution statistique expérimentale, en raideur de front, des courants de foudre,
surveillance, expertise, qualification, positifs et négatifs, suivant IEEE.
consultation, interrogation, statistiques.

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Les deux caractéristiques de prédiction les auteurs, avec : dans cette zone sera capté par H dès
suivantes sont utilisées dans les études d = distance d’amorçage en mètres que la distance H au traceur est
de foudre. (striking distance), inférieure à la distance d’amorçage d.
Niveau kéraunique Nk I = courant de foudre en kA. Pour un courant d’intensité donnée I
■ le modèle électrogéométrique est donc de distance d’amorçage définie, la
C’est le nombre de jours par an où le
alors développé tel celui appliqué à une distance à la tige x , dite rayon de
tonnerre a été entendu à un endroit
tige verticale donné par l’exemple capture, est :
donné. Il s’agit d’une notion apparem-
ci-après (cf. fig. 4).
ment assez approximative mais en fait si d > h x = 2 . d . h − h2
utile. Soit une tige verticale de hauteur h et
de sommet H, les zones définies dans si d < h x = d
En France, le niveau Nk moyen est de
20 avec une fourchette allant de 10 en l’espace sont les suivantes : Le rayon de capture de la tige est
régions côtières de la Manche jusqu’à ■ zone I, entre le sol et la parabole p, d’autant plus grand que le coup de
plus de 30 dans les régions lieu des points équidistants de H et du foudre est intense.
montagneuses. sol : à l’instant d’amorçage, tout traceur Pour de très faibles intensités, le rayon
Dans le reste du monde, Nk peut être étant dans cette zone touchera le sol de capture devient inférieur à la hauteur
bien plus élevé, par exemple plus de puisque plus près de celui-ci que de H. de la tige qui peut alors devenir
180 en Afrique tropicale ou en ■ zone II, au dessus de la parabole : à captatrice sur sa longueur, ce qui est
Indonésie. l’instant d’amorçage, tout traceur étant vérifié expérimentalement.

Densité de foudroiement N
C’est la densité annuelle de coups de
foudre au sol exprimée en nombre de
y parabole p
CdF / km2 / an, quel que soit leur
niveau d’intensité.
En France la densité N est comprise,
selon les régions, entre 2 et
6 CdF / km2 / an. zone II
Une relation pratique lie, en valeur capture par la tige
moyenne, Nk et N : N = Nk / 7.
d

mécanisme d’impact et
modèle électrogéométrique h
H
Le mécanisme d’impact de la foudre se
déroule de la façon suivante : d
■ un traceur issu d’un nuage se
rapproche du sol à faible vitesse ;
lorsque le champ électrique est h/2 h

,,,,,,,,
suffisant, une conduction brutale
s’établit donnant lieu à la décharge de

,,,,,,,,
foudre. zone I
■ une approche pratique expérimentale impacts au sol
a permis d’établir la relation qui lie la
distance d’entre les points d’amorçage x
et de décharge d’un canal de foudre à
l’intensité I du coup de foudre :
fig. 4 : représentation des différentes zones de protection offertes par une tige verticale.
d = 9, 4 x I 2/3 ou d = 6,7 x I 0,8 selon

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3. la foudre et les installations électriques

Ce chapitre aborde l’analyse du Coups de foudre directs Au niveau des pylônes la tension croît
foudroiement d’une ligne, des (sur conducteurs de phase) et se propage :
généralités sur les effets de la foudre et Lorsque la foudre tombe sur un ■ en onde pleine en atteignant sa
donne quelques informations sur la conducteur de phase d’une ligne, le valeur maximale
propagation des ondes. courant i(t) se répartit par moitié de I max
chaque côté du point d’impact et se U max = Z .
propage le long des conducteurs qui 2
foudroiement d’une ligne présentent une impédance d’onde Z de lorsque
A partir du modèle électrogéométrique, valeur comprise entre 300 et 500 Ω I max
la fréquence de foudroiement se (cf. fig. 7). Z . < Ua
2
calcule en tenant compte de la surface Il s’en suit une onde de tension
de capture de l’élément considéré. associée : avec Ua = tension d’amorçage à l’onde
de choc de la chaîne d’isolateurs ou
La figure 5 donne, pour une densité de i(t) des éventuels éclateurs de protection,
N = 4 . CdF / km2 / an (soit un niveau u(t) = Z .
2 elle est sensiblement proportionnelle à
kéraunique d’environ 30), la fréquence
de foudroiement (nombre de CdF par
an) d’une tige verticale de hauteur h et
d’un conducteur horizontal de longueur Nb CdF/an
100 km à une hauteur h.
La formule empirique générale N1
indiquant le foudroiement (nombre total
de CdF par an) d’une ligne (pylônes,
câbles de phases et de garde) est la 30
suivante :
(2)
 N1 l  L
NL = Nk + . α .
 30 70  100 20
avec :
Nk = niveau kéraunique, (1)
NL = foudroiement de la ligne, 10
N1 = foudroiement du conducteur
horizontal le plus élevé (cf. fig. 5),
L = longueur de la ligne en km,
0
l = largeur de la ligne en m (entre les 2 3 4 5 6 8 10 20 30 40 50 70 100 200 500 1 000 h en
conducteurs extérieurs), mètres
α = facteur d’influence des pylônes et
des câbles de garde (cf. fig. 6).
Cette expression prend en compte : fig. 5 : fréquence de foudroiement pour une densité N = 4 CdF / km2 / an :
■ courbe 1 : d’une tige verticale de hauteur h (avec N1 x 10-3),
■ le foudroiement d’un conducteur
■ courbe 2 : d’un conducteur horizontal de longueur 100 km à une hauteur h (avec N1).
(N1),
■ la présence des conducteurs
extérieurs (l),
■ la répartition entre pylône et ligne nombre de câbles
fonction de la structure de la ligne (α), de garde 0 1 2 3
■ la longueur de la ligne (L) :
foudroiement sur pylône (%) 55 35 20 10
■ pour un calcul de coordination
d’isolement, L ≈ 1,5 km est généra- sur portée (%) 45 65 80 90
lement choisie car au-delà l’effet de la (câbles de garde
foudre devient négligeable, et de phases)
■ pour un calcul de continuité de facteur d'influence α 1,65 1,40 1,20 1,05
service, c’est la longueur totale de la
ligne sur laquelle des amorçages sont
possibles, donc des interruptions de fig. 6 : répartition du foudroiement d’une ligne entre les pylônes et les conducteurs.
service, qui est retenue.

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la longueur de la distance dans l’air Qu’en est-il en réalité ? fréquence» industrielle de 50 Hz ou
(≈ 550 kV / m), et doit tenir compte d’un Toute modification de l’état électrique 60 Hz.
retard à l’amorçage pour les fronts très d’un conducteur en l’un de ses points Particularités des phénomènes
raides, se propage à grande vitesse, de «haute fréquence»
■ en onde coupée à la tension 150 000 à 300 000 km/s selon le Dans ce domaine de fréquences, les
d’amorçage lorsque diélectrique entourant le conducteur, lois de l’électricité habituellement
I max soit à la fréquence industrielle de 50 Hz utilisées ne sont plus suffisantes :
Z . ≥ Ua une distance parcourue de 3 000 à
2 ■ d’une part, l’hypothèse de quasi
6 000 km en une période. stationnarité, supposant que la tension
La valeur limite du courant de foudre au Dans le domaine industriel, cette
delà de laquelle il y a amorçage, donc se transmet instantanément en tous
distance est, sauf cas particulier, sans points d’un réseau, devient fausse : le
interruption de service, est appelée
commune mesure avec la longueur des temps de transmission n’est plus
courant critique Ic :
conducteurs concernés. Il est alors négligeable devant la période des
Ic = 2 . Ua / Z.
légitime de simplifier en considérant phénomènes étudiés (exemple : à
L’ordre de grandeur de Ic est de 5,5 kA que la transmission d’onde est instan- 1 MHz, la période est de 1 µs soit
pour les lignes 225 kV, 8,5 kA pour tanée en tout point de l’installation. 300 m).
400 kV, 19 kA pour 750 kV. Les
Dans le cas de la foudre, il s’agit de ■ d’autre part, les capacités parasites
fréquences correspondantes sont
phénomènes à «haute fréquence» : de des éléments, l’effet de peau, le
respectivement de 95 %, 90 %, et 60 %
(cf. fig. 2) . A noter qu’en 20 kV sa quelques dizaines de kHz à plusieurs couplage électromagnétique... devien-
valeur est voisine de 0, d’où des MHz, à comparer avec la «basse nent importants voire prépondérants.
amorçages systématiques.
Coups de foudre indirects (sur
conducteurs de garde ou pylônes)
(cf. fig. 8)
U i
Dans ce cas l’écoulement du courant
de foudre vers la terre provoque une i/2 i
élévation du potentiel des structures U = Z .
i/2 2
métalliques.
La tête du pylône atteint un potentiel
dépendant de son inductance propre L
et de la résistance de terre R au choc. i

di(t)
u(t) = R . i(t) + L .
dt
La tension peut atteindre la limite t
d’amorçage à l’onde de choc de la
chaîne d’isolateurs. Il s’agit de l’«amor- fig. 7 : chute de la foudre sur un conducteur de phase.
çage en retour» ou «backflashover».
Une partie du courant se propage alors
sur la ou les phases amorcées, vers les
utilisateurs ; ce courant est en général (1/2 - k) i i
supérieur à celui d’un CdF direct. k.i
En très haute tension l’amorçage en U i/2
i/2
retour est peu probable (niveau d’amor-
çage des isolateurs), c’est pourquoi
l’installation de câbles de garde est
intéressante (interruptions de service
limitées). Mais en dessous de 90 kV L
l’amorçage en retour se produit même
pour de faibles valeurs de la résistance
de terre (< 15 Ω), d’où un intérêt limité

,,
ÀÀ
€€
@@
(interruptions de service plus
fréquentes).

,@€À
R R . i + L di 
propagation d’onde U = k
 dt 
La propagation de l’onde de foudre est
un concept auquel l’électrotechnicien a
peu à faire dans ses travaux fig. 8 : chute de la foudre sur un câble de garde.
quotidiens.

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…et conséquences pratiques quant déformées à cause de l’effet couronne terre de l’équipement HT concerné. La
aux études (perte par ionisation de l’air entourant le loi de variation, fonction de la distance
Il s’ensuit que pour appréhender conducteur, importante pour U > 1 MV). à la prise de terre, est approxima-
quantitativement les effets de la foudre, Cela se traduit par une atténuation de tivement hyperbolique, d’où des
(cf. exemple au chapitre 5) il faut : leur amplitude et de la raideur de leur potentiels, et leurs gradients associés,
■ tout d’abord considérer les lois de front. Il est estimé qu’après 1,5 km les très grands à proximité des puits de
propagation des ondes, connues sous surtensions atmosphériques ne présen- terre, même à plusieurs dizaines de
le nom «d’équations du télégraphiste». tent plus de danger pour les postes. mètres.
Eu égard aux distances parcourues ■ électromagnétiques à haute
(quelques mètres à quelques fréquence (spectre très large) :
kilomètres) le régime des ondes ne effets dus à la foudre rayonnement parasite, induction et
s’établit pas instantanément, dans Dans ce paragraphe sont pris en couplage de circuits.
l’espace et le temps. considération les principaux effets, ■ également électrochimiques,
■ ensuite tenir compte des lois de directs et indirects, consécutifs à la acoustiques et physiologiques.
réflexion, de réfraction aux points de propagation du courant de foudre. A
Tous ces phénomènes sont source
discontinuités, et de superposition des noter que même si ce courant arrive
de :
ondes à chaque instant et en chaque par la haute tension, il peut atteindre
■ dégradation de matériel, de façon
endroit. tous les circuits électriques (pertur-
bations conduites et rayonnées). Ces brutale comme les claquages
■ enfin, adapter le modèle qui décrit les
effets, qui concernent donc tous les diélectriques par surtension, ou par
équations de fonctionnement physique vieillissement prématuré à cause de
des éléments pour tenir compte des niveaux de tension, sont :
■ thermiques (fusion d’éléments,
contraintes non destructrices
phénomènes prépondérants en haute immédiatement mais répétées,
fréquence. incendies, explosions).
■ mécaniques, dus aux efforts ■ dysfonctionnement des installations
Exemple : un transformateur soumis à particulièrement au travers des circuits
électrodynamiques des conducteurs
un transitoire ne se comporte plus, à à courants faibles, exemple :
parallèles proches.
cette fréquence, comme une perturbations parasites des
■ de choc diélectrique, suite aux
inductance en série avec un rapport de équipements de contrôle-commande et
montées en potentiel lors de la
transformation, mais comme un de communication,
propagation d’onde à travers les
diviseur capacitif (capacités HT/terre, ■ réduction de la continuité de service
impédances présentées par les
BT/terre, HT/BT). Dans ce cas le par des interruptions longues (cas de
conducteurs.
rapport de transformation HT/BT peut destruction de matériel) ou courtes
■ de perte d’isolement par
être très différent de sa valeur à (dysfonctionnement des automatismes
contournement de l’isolateur d’une
fréquence industrielle. phase entraînant un «courant de suite» de réseaux),
Atténuation de propagation due à à la terre à fréquence industrielle. ■ danger pour l’homme et les animaux,
l’effet couronne ■ d’élévation de potentiel de terre : notamment par l’apparition de la
Les surtensions atmosphériques qui se il est usuel d’atteindre des potentiels de tension de pas pouvant entraîner une
propagent le long des conducteurs sont plusieurs centaines de kV au puits de électrisation voire électrocution.

4. moyens de protection

Après quelques principes généraux de assuré, le plus près possible des Contre les courants de foudre et les
protection, sont développés, plus en sources de perturbation. élévations de potentiel qu’ils induisent,
détail, les moyens de protection La condition d’une protection efficace il y a lieu de distinguer plusieurs
primaire (par décharge directe) puis est donc d’assurer des impédances de niveaux de protection (critère
secondaire (par limitation des terre minimales, en créant des d’énergie) :
perturbations transmises). maillages et des interconnexions de ■ premier niveau : dérivation vers le sol
prises de terre chaque fois que de l’essentiel de l’impact, et premier
possible. En pratique, en HTB, dans les écrêtage. Ce niveau intéresse
principes généraux postes une impédance de terre principalement les ouvrages
La protection en général, et des inférieure à 1 Ω à fréquence industrielle susceptibles d’être foudroyés (lignes et
personnes en particulier, est d’autant est habituellement demandée, et pour postes).
meilleure qu’un écoulement maximal les pylônes une impédance de 10 à ■ deuxième niveau : limitation de la
des perturbations vers la terre est 15 Ω est recherchée. tension résiduelle par écrêtage

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complémentaire. Il est destiné à méthode de la «sphère fictive» : le acceptable, le courant de foudre
protéger, contre les surtensions point d’impact de la foudre est correspondant est alors de 5 kA et la
conduites, les équipements des postes déterminé par l’objet au sol le plus distance critique de 27 m.
et/ou des installations. Plusieurs proche de la distance d’amorçage d du ■ la création d’écrans
dispositifs de protections répartis dans traceur. Tout se passe comme si le Les câbles de garde entrent dans cette
l’installation peuvent être nécessaires à traceur était entouré d’une sphère catégorie. Ce sont des conducteurs
la dissipation de l’énergie associée à fictive de rayon d se déplaçant avec lui. parallèles aux câbles de phases, situés
l’écrêtage. Pour une bonne protection il faut que la au dessus d’eux et reliés à la terre par
■ troisième niveau : en BT, dans le cas sphère fictive roulant sur le sol, l’intermédiaire des pylônes. Ils
d’équipements sensibles (informatique, atteigne un dispositif de protection constituent une protection efficace
automatismes, télécommunications, sans toucher les objets à protéger contre le foudroiement des lignes
réseaux BT, …), et en complément des (cf. fig. 9). aériennes : leur mission est de capter
niveaux précédents, des dispositifs Ainsi pour une protection contre un les coups de foudre dont l’intensité est
supplémentaires tels que filtres série et/ courant de foudre très faible, 2 kA supérieure au courant critique Ic.
ou limiteurs de surtensions peuvent être environ (probabilité cumulée ≈ 100 %), Les notions développées au chapitre
nécessaires. la distance d’amorçage critique est de précédent permettent de déterminer la
Nota : il est préférable que toutes ces 15 m. Si une probabilité de 97 % est position optimale des câbles de garde.
protections soient envisagées dès la
conception des installations ou des
systèmes. Ceci pour éviter des
modifications ultérieures difficiles à
mettre en œuvre et de coût élevé.

protection 1er niveau


Son but est de limiter les impacts
directs sur les ouvrages électriques en
détournant la foudre vers des lieux
d’écoulement privilégiés.
Détourner la foudre de façon contrôlée traceur
vers des points précis se fait au moyen
de :
■ paratonnerres basés sur le principe d = distance
de la distance d’amorçage : ce sont des d'amorçage critique
tiges effilées placées en haut des
structures à protéger, reliées à la terre
par le chemin le plus direct
(conducteurs de descente entourant
l’ouvrage à protéger et interconnectés
au réseau de terre).
Les observations montrent que la
protection est bonne contre les coups
de foudre directs dans un cône dont le zone sphère
sommet coïncide avec la pointe et de protégée fictive
demi angle au sommet 45°. (cône)
■ cages maillées ou de Faraday qui
consistent en la réalisation d’un paratonnerre
maillage fermé de conducteurs
horizontaux et verticaux reliés au sol à
un réseau de terre. La largeur de maille
est inférieure à 15 mètres et des tiges 45°

,,,,,,,,,,,
verticales sont placées aux noeuds des
mailles, en partie supérieure. La

,,,,,,,,,,,
couverture de la zone à protéger est
équivalente à une multiplicité de
paratonnerres.
Dans ces deux cas (paratonnerres et
cages maillées), le modèle
électrogéométrique permet de fig. 9 : détermination d’une zone protégée par la méthode de la «sphère fictive».
déterminer la zone protégée par la

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.11


Sur le schéma de la figure 10, sont Il est connecté entre phases et terre. - sa capacité énergétique à supporter
présentés les différentes zones ■ son fonctionnement est similaire à des surtensions temporaires, donnée
d’amorçage d’une ligne aérienne : celui de l’éclateur, mais il contrôle par une courbe amplitude-durée.
■ la zone I : amorçage au sol, mieux la tension : ■ l’utilisation d’un parafoudre ou d’un
■ la zone II : amorçage de la phase - peu de dispersion de sa tension
éclateur n’est efficace que sous
sans contournement d’isolateur (I < Ic), résiduelle caractéristique U = f(I) ou
certaines conditions d’implantation, et
■ la zone III : amorçage sur câble de «residual voltage»,
- retard à la conduction quasiment nul, en particulier selon les distances qui le
garde.
- retour naturel à l’état initial (isolant) séparent du matériel à protéger et de
La protection des phases par le câble sa terre ; d’où l’importance de la notion
donc sans établissement d’un courant
de garde est déterminée par l’angle de «distance de protection» du
de suite.
optimal de protection θopt . parafoudre, objet d’un paragraphe
■ principaux critères de
Lorsque θ ≠ θopt, des «défauts spécifique.
dimensionnement d’un parafoudre
d’écran» sont possibles : des coups de
- sa tension maximale permanente, ou
foudre d’amplitude supérieure au
“Maximum Continuous Operating
courant critique peuvent atteindre les
Voltage» -MCOV- doit être supérieure protection 3ème niveau
conducteurs de phases et provoquer à la tension maximale d’exploitation du Appliquée en BT et pour les
des défauts. Le nombre de défauts réseau, avec une marge de sécurité de équipements sensibles, cette protection
d’écran est fonction de θ. 5 %, contre la foudre et/ou ses effets n’est
- sa tension nominale, ou «rated pas développée dans ce Cahier
protection 2ème niveau voltage» fixée à 1,25 x MCOV, Technique, elle fait l’objet d’ouvrages
- son niveau de protection, cités dans la bibliographie annexée.
Cette protection s’applique en haute
tension.
Son objectif est d’assurer que le niveau
d’isolement au choc ou BIL (Basic
ligne de positionnement du câble
Impulse Level) des différents éléments
de garde pour θ = θopt
du poste ne soit pas dépassé
(coordination des isolements).
Son principe est de créer un circuit de
dérivation à la terre, permettant ainsi limite d'amorçage aux câbles
l’écoulement du courant de foudre, par de phases pour I = Ic
amorçage ou conduction. Deux types zone III
d’appareils sont utilisés pour limiter la
tension : l’éclateur, plus ancien, et le θ
parafoudre qui tend à le supplanter
dans de nombreuses applications. zone II
■ l’éclateur, qui fonctionne par
amorçage, présente des handicaps
importants :
■ une assez grande dispersion de sa d
tension d’amorçage (jusqu’à 40 %),
■ un retard à l’amorçage fonction de la
surtension, câble de garde d
■ un amorçage sensible aux influences phase 1
externes, conditions atmosphériques
phase 2
par exemple,
phase 3
■ il crée un front d’onde coupée très
raide pouvant détruire les enroulements
p
de machines situées à proximité,

,,,,,,,,
h
■ il crée aussi un courant de suite à

,,,,,,,,
50 Hz, le courant ainsi dérivé est «vu»
par l’appareil de protection contre les zone I
défauts terre qui commande alors
l’ouverture en amont de la ligne
touchée.
■ le parafoudre est un semi-conducteur
à résistance non linéaire (de plusieurs
MΩ à quelques Ω), en général à fig.10 : les différents cas d’amorçage d’une ligne aérienne, à noter ici que l’angle de
l’oxyde de zinc (ZnO), dont les protection θ = θopt.
caractéristiques sont bien maîtrisées.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.12


A titre indicatif, elle se réalise avec les et une tension constante sur la queue
méthodes et les éléments suivants : avec T = Vp / r temps de montée du
■ étude de compatibilité front de l’onde jusqu’à Vp (cf. fig. 12).
électromagnétique (CEM), Trois cas peuvent se présenter, ils sont ligne

€@,ÀÀ€@,
■ conception des réseaux de terre résumés dans le tableau de la figure 13.
(interconnexions, dimensionnement…), Les diagrammes des figures 14, 15 et
Zc
■ coordination des limiteurs de 16 décrivent respectivement les
surtensions avec les protection de phénomènes des cas 1 et 2.
surcharge et de court-circuit, et les (Voir pages 14, 15 et 16). A
dispositifs différentiels, Exemple : si la tension de choc maxi-
parafoudre
■ protection parallèle limitant les male admissible par le transformateur
est fixée à 1,3.Vp, alors Zc D, v, τ
tensions de choc au moyen de
parasurtenseurs : éclateurs à gaz, r . D
varistances (SiC, ZnO), diodes à 1, 3 . Vp ≥ Vp + 2 B
v
avalanche, filtres RC,
D’où la distance parafoudre-
■ protection série limitant la puissance transformateur
transformateur à ne pas dépasser :
transmise à l’aide d’absorbeurs
d’ondes, ou filtre HF, transformateurs Vp . v A et B : points de mesure
D ≤ 0,15 = 0,15 . T . v
d’isolement à écran, conditionneurs de r
réseau, ou alimentations statiques sans fig. 11 : schéma d’un circuit (ligne et poste
Application numérique, avec :
interruption -aussi appelées onduleurs-. de transformation) pour l’étude de la
Vp = 1 200 kV,
propagation d’une onde de surtension de
v = 300 m / µs,
foudre.
r = 2 000 kV / µs,
distance de protection ⇒ D ≤ 27 m.
La notion de «distance de protection» V
Nota :
est mise en évidence dans l’exemple
dans la réalité il faut tenir compte :
suivant, volontairement simpliste.
■ des connexions des parafoudres, aux
Exemple matériels et à la terre, Vp
Une onde de surtension se propage sur ■ des caractéristiques réelles des
une ligne et arrive au niveau d’un poste parafoudres,
constitué d’un transformateur protégé ■ de la configuration du réseau avec
par un parafoudre (cf. fig. 11). les ruptures d’impédances et les
différentes vitesses de propagation, T t
Les différents éléments sont définis
ainsi : ■ des éléments capacitifs dont les fig. 12 : représentation d’une onde de
■ ligne : transformateurs. surtension.
■ impédance caractéristique : Zc,
■ vitesse de propagation d’onde : v,
■ distance parafoudre-transfor- cas critère surtension maximale commentaires
mateur : D, sur le transformateur
■ temps de propagation entre A et B :
1 v . Vp 2 . Vp front r raide, distance D importante.
τ = D / v, D > Pas d'effet de distance du parafoudre
2 . r
■ parafoudre à caractéristique parfaite : sur la tension maximale du transforma-
pour toute tension appliquée supérieure soit : T < 2 . τ teur, le parafoudre limite cette tension
à Vp, sa conduction est instantanée et à 2 . Vp.
sa limitation rigoureuse à Vp, 2 v . Vp r . D front r lent, distance D courte.
■ la prise de terre a une impédance D < Vp + 2 La présence du parafoudre limite, par
2 . r v
nulle, r. D effet de distance, la tension maximale du
■ les connexions matériel-parafoudre et soit : T > 2 . τ dépassement = 2 transformateur : le dépassement du seuil
v
Vp est proportionnel à D et à r, d'où la
parafoudre-terre sont de longueur 2τ
nulle, = Vp . notion de «distance de protection».
T
■ transformateur : aux fréquences r . D 2 . τ
considérées, son impédance d’entrée ⇒ Vp + 2 = Vp (1 + )
v T
est très supérieure à Zc, ainsi une onde
3 v . Vp r . D cas limite entre 1 et 2.
en tension arrivant sur le transfor- D = Vp + 2
mateur est à peu près totalement 2 . r v
réfléchie (doublement de la tension au soit : T = 2 . τ = Vp + Vp = 2Vp
point de réflexion),
■ onde de surtension incidente : elle a fig. 13 : surtensions maximales sur le transformateur, et exemple pratique.
un front de raideur constante r = dV / dt

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.13


cas n° 1 A B cas n° 2 A B

Vp arrivée de l'onde Vp arrivée de l'onde


en A en A
t=0 t=0
Vp arrivée de l'onde Vp arrivée de l'onde
en B en B
t=τ t=τ
Vp réflexion de l'onde Vp réflexion de l'onde
en B en B la réflexion
t=T atteint A
t=2τ
la réflexion atteint A
Vp Vp

t=2τ t = T/2 + τ
2 Vp le parafoudre crée le parafoudre crée
une onde pour main- Vp
une onde pour
Vp tenir en A une tension maintenir en A une
constante égale à Vp tension constante
égale à Vp
t=T+τ t=3τ
2 Vp l'onde due au
2 Vp l'onde due au
parafoudre arrive Vmaxi parafoudre arrive
Vp en B en B
Vp

t=3τ t = T/2 + 2 τ
réflexion en B de réflexion en B de
Vp l'onde due au Vp
l'onde due au
parafoudre parafoudre

t=T+2τ -Vp
t=4τ
Vp la réflexion en B de Vp la réflexion en B
l'onde due au de l'onde due au
parafoudre atteint A parafoudre atteint A

-Vp t = T/2 + 3 τ
t=4τ
Vp le parafoudre crée
Vp le parafoudre crée
une deuxième onde
une deuxième onde
pour maintenir en A pour maintenir en A
une tension constante une tension cons-
égale à Vp -Vp tante égale à Vp
t=T+3τ -Vp t=5τ
Vp arrivée en B de la Vp arrivée en B de la
deuxième onde due deuxième onde
au parafoudre due au parafoudre

t=5τ -Vp
t = T/2 + 4 τ
-Vp

Vp réflexion en B de la Vp réflexion en B de
deuxième onde due la deuxième onde
au parafoudre due au parafoudre

t=T+4τ -Vp t=6τ -Vp

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.14


fig. 14 (ci-contre) : diagrammes de la propagation d’une onde de tension de foudre cas 1 (front raide) et 2 (front lent) du tableau de la figure 13,
positions A et B données sur la figure 11.
onde incidente (T) onde incidente (T) réfléchie
première onde créée par le parafoudre première onde créée par le parafoudre, et réfléchie
deuxième onde créée par le parafoudre deuxième onde créée par le parafoudre, et réfléchie
profil de tension

D, v, τ

A B

ligne
transformateur

parafoudre

cas n° 1

2 Vp ÀÀ
€€
@@
,,6
5
4
1 2 3 45 6

2
Vp
1

0
0 τ 2τ 3τ 4τ 5τ 6τ
T T+τ T+2τ T+3τ T+4τ T+5τ
cas n° 2

2 Vp

5
4
3
2
Vp
1

0
0 τ 2τ 3τ T 4τ 5τ 6τ 2T
T/2 + τ T/2 + 2 τ T/2 + 3 τ T/2 + 4 τ T/2 + 5 τ

fig. 15 : répartition temporelle des tensions dans la liaison protégée par le parafoudre cas 1 (front raide) et 2 (front lent) du tableau de la figure 13.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.15


D, v, τ

A B
ligne ligne

transformateur
parafoudre

À
€
@
,
T=2τ
2 Vp
T=3τ
T=4τ
T=5τ
T=6τ
T=7τ T = 10 τ T = 12 τ T = 14 τ T = 16 τ
T=8τ

Vp

0 τ 2τ 3τ 4τ 5τ 6τ 7τ 8τ 9τ

fig. 16 : diagramme de la surtension maximale sur le transformateur (point B du schéma) en fonction de T pour τ donné (cas 2 du tableau de la
figure 13).

exploitation des réseaux et Les cycles de réenclenchement sont pour les alimentations du contrôle-
différents selon les niveaux de commande, l’informatique...,
indisponibilité tension : ■ la définition et la mise en œuvre
Dans les réseaux de distribution ■ en THT : réenclenchement rapide en d’une bonne sélectivité des protections
publique, la foudre est une des causes monophasé (< 0,5 s) ou lent en propres au réseau de l’utilisateur,
(50 %) de creux de tension et de triphasé (1,5 s à 5 s), pour une élimination rapide des défauts
coupures brèves. ■ en HTB : réenclenchement triphasé ayant la foudre comme origine,
Ces coupures d’alimentation, réalisées et emploi de disjoncteur shunt en ■ l’îlotage préventif, en période d’orage,
par les appareils de protection, sont monophasé (0,15 s), des consommateurs prioritaires sur un
nécessaires à l’élimination du défaut ■ en HTA : réenclenchement rapide et réseau autonome : les charges
(fin de l’amorçage d’un éclateur ou lent triphasé (0,35 s, 15 s). «sensibles» sont alors alimentées par
arrêt du contournement d’un isolateur). Pour l’utilisateur, ces coupures une production interne à l’établisse-
Pour améliorer la continuité de service, représentent une gêne qu’il est ment, les autres charges continuent à
leurs durées sont réduites (coupures possible d’atténuer ou d’éliminer par : être alimentées par le distributeur
brèves) par les réenclenchements ■ l’utilisation de sources auxiliaires de public d’énergie.
automatiques des appareils de type alimentation statique sans
protection (disjoncteurs). interruption (souvent appelée onduleur)

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.16


normes ■ essais de fonctionnement, vieillisse- entre la valeur maximale prévisible et
ment accéléré, capacité de dissipation la tension de tenue déduite d’un essai
L’intérêt des normes est de guider le
de la chaleur, stabilité thermique, sur- au choc. Cette marge détermine un
concepteur d’installation dans :
tension de foudre et de manœuvre,… coefficient de sécurité ne devant pas
■ les cas de surtension à considérer
pour les calculs des contraintes CEI 71-1 : Coordination de être inférieur à une valeur basée sur
électriques représentatives, l’isolement - 1ère et 2ème parties- l’expérience, de l’ordre de 1,25.
■ le choix des niveaux de tenue des La tenue diélectrique du matériel aux ■ avec la méthode statistique, qui
matériels (BIL), contraintes de foudre doit être choisie admet que des défauts d’isolement
■ le choix des caractéristiques des sur la base des surtensions prévues de puissent se produire, il s’agit de
dispositifs de protection. façon que les exigences de la coordi- quantifier le risque de défaut.
Les principales normes afférentes à ce nation de l’isolement soient satisfaites. Le critère de la coordination consiste
sujet sont listées en annexe. Pour les surtensions de foudre, les à choisir une marge caractérisée par
Quelques points particuliers sont principes de coordination peuvent être un facteur de sécurité statistique entre
indiqués ci-après. fondés sur une méthode la tension de tenue statistique aux
conventionnelle ou statistique. chocs (probabilité de tenue 90 %) et la
CEI 60-1 : Techniques des essais à
haute tension - 1ère partie- ■ avec la méthode conventionnelle, le surtension statistique (probabilité de
■ section 6 : essais au choc de foudre critère de la coordination est la marge dépassement 2 %).
Différentes formes d’onde sont définies
(choc de foudre plein, choc de foudre
coupé sur front ou sur queue)
auxquelles sont associées des durées U
caractéristiques.
La figure 17 donne l’exemple d’un CdF
normalisé.
■ section 8 : essais aux chocs de 1,0
B
courant 0,9
Pour les essais quatre chocs de
courant normalisés de type double
exponentielle, fonction de la durée du
front et de la durée à mi-valeur sont
utilisables : 0,5
■ choc 1 µs / 20 µs,
A
■ choc 4 µs / 10 µs, 0,3
■ choc 8 µs / 20 µs,
■ choc 30 µs / 80 µs.
CEI 694 : Clauses communes pour 0
01 t
les normes de l’appareillage à haute
T'
tension
(Application française : NF C 64-010) T
Cette norme précise que les niveaux
d’isolement assignés doivent être T1
choisis parmi les valeurs indiquées T2
dans des tableaux dont un extrait est
donné dans la figure 18.
Elle indique aussi que les essais de T1 = 1,67 T
tension de choc de foudre doivent être T' = 0,3 T1 = 0,5 T
effectués en utilisant l’onde normalisée
1,2 / 50 µs. fig. 17 : exemple de CdF normalisé selon CEI 60, ici T1 = 1,2 µs, T2 = 50 µs.
CEI 99-1 : Parafoudres - 1ère partie-
(Application française : NF C 65-100)
Section 6 : essais de type tension assignée (kV efficaces) 7,2 24 72,5 245 420 525
Cette section décrit les essais de type
prévus par la norme : niveaux d’isolement assignés 40 95 325 850 1 300 1 425
aux chocs de foudre (kV) 60 125 950 1 425 1 550
■ tenue à l’isolation externe,
145 1 050
■ vérification de la tension résiduelle
aux chocs de courant de foudre d’une
onde 8 / 20 µs, fig. 18 : exemples de valeurs de tension (selon CEI 694) parmi lesquelles il faut prendre les
■ tenue aux courants de choc de niveaux d’isolement assignés.
longue durée,

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.17


La figure 19 donne, à titre d’exemple, la
corrélation entre le risque de défaut R
et le coefficient de sécurité statistique.
1
Il est à noter qu’actuellement l’emploi
de la méthode statistique est 5
pratiquement limité au cas de l’isolation
auto régénératrice (défaut n’entraînant 10-1
pas de dégradation de matériel).
5
σg = 60 %
10-2
5

10-3
σg = 40 %
5

10-4
5

10-5 γ
0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3

fig. 19 : corrélation entre le risque de défaut (R) et le coefficient de sécurité statistique (γ) pour
diverses distributions de surtensions de foudre (σg = écart type), selon CEI 71.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.18


5. exemple d’étude de foudre

Ce chapitre a pour objet d’informer contraintes en tension dans Hypothèses générales


globalement sur la démarche d’une l’installation pour différentes valeurs ■ coup de foudre sur le câble de garde,
telle étude, la méthode employée, et des paramètres influents tels que : type avec claquage (en retour) d’un isolateur
les conclusions pratiques. En particulier de coup de foudre, intensité et point du deuxième pylône de la ligne
sont successivement présentés la d’impact de la foudre, présence et (position la plus défavorable).
méthode de calcul, la modélisation du emplacement de parafoudre, ■ onde de foudre sur le câble de garde :
poste avec les hypothèses de calcul, impédance de terre... ■ valeur de crête : 200 kA,
les simulations déterministes, l’aspect ■ deuxièmement, à partir des données ■ forme triangulaire : 2 / 50 µs.
statistique et les conclusions. statistiques de foudre, un calcul de ■ longueur considérée de la ligne
fréquence de foudroiement et de risque foudroyée limitée à L = 1,5 km du poste
généralités associé, (cf. chapitre 2).
■ enfin, un résultat sur la tenue du
L’étude présentée concerne la ■ phase contournée :
poste en terme de probabilité. ■ la plus éloignée du câble de garde
coordination d’isolement d’un PSEM
-Poste Sous Enveloppe Métallique- très Déroulement des calculs ayant subi l'impact,
haute tension pour lequel il faut déterministes ■ à tension industrielle négligeable.
s’assurer de la bonne tenue ■ modélisation du poste ■ configuration étudiée : schéma
diélectrique des éléments de la chaîne Le fonctionnement de chacun des d’exploitation du PSEM avec la
du système électrique. Ces éléments éléments du réseau et leur longueur maximale du jeu de barres en
ont des niveaux de BIL différents, et configuration topologique (leur service (cas défavorable).
concrètement se pose la question de la interconnexion physique réelle), sont ■ fréquence de modélisation des
nécessité d’adjonction de parafoudres, décrits par des équations établies à éléments : 1 MHz.
et de leur définition (emplacement, partir des lois électriques qui régissent
dimensionnement). ces fonctionnement et configuration. Données techniques principales
Cette modélisation nécessite une ■ ligne 500 kV :
Ce type d’étude tend à se généraliser,
analyse préalable du réseau afin de ne ■ 4 câbles par phase, 2 câbles de garde,
dans le cadre de la réalisation de
décrire que ce qui est représentatif du ■ matrice d’impédance :
postes importants : les utilisateurs
demandent ainsi aux installateurs et problème.  Zdirecte ≈ 300 Ω 
 
fournisseurs de matériel «clés en La résolution des équations se fait sur  Zhomopolaire ≈ 500 Ω
mains» de justifier quantitativement le ordinateur à l’aide d’un programme
■ pylônes :
bien fondé du dimensionnement des spécialisé, par exemple «EMTP»
■ impédance caractéristique : 120 Ω,
installations. (Electromagnetic Transient Program).
■ hauteur : 43 m,
La réalisation de telles études demeure ■ simulation des ondes de courant de ■ résistance de terre 25 Ω.
l’affaire d’équipes d’ingénieurs foudre et des tensions associées pour ■ isolateurs :
spécialisés ayant compétence, chaque solution envisagée. ■ chaîne de 29 éléments capot et tige
expérience et savoir-faire suffisants, et La résolution pas à pas des équations (aussi appelés «assiettes»),
disposant de moyens informatiques permet d’exprimer de façon quasi ■ tension de contournement : 2 600 kV,
adaptés. continue l’évolution des variables ■ retard à l’amorçage : l’instant du
Nota : l’exemple présenté dans ce courant / tension en chaque point du claquage dépend de la forme et de
chapitre a été établi à partir d’une étude réseau en fonction du temps. l’amplitude de la surtension selon une
réelle pour la fourniture d’un poste Cette simulation reproduit donc courbe typique tension-temps.
500 kV, confiée au Service Études de analogiquement ce qui se passe en ■ PSEM :
Réseaux (faisant partie de la Direction réalité. La foudre est représentée par ■ impédance caractéristique : 70 Ω,
Technique) par le Département une source de courant délivrant une ■ impédance de prise de terre du
Réalisation d’Ensemble de Merlin Gerin onde triangulaire ou bi-exponentielle poste : < 1 Ω.
en charge de l’affaire. dont les durées de front et de queue et
■ capacité :
la valeur de crête sont ajustables.
■ transformateurs de puissance : 7 nF,
méthode de calcul ■ transformateurs de mesure : 4 nF.

Elle met en œuvre plusieurs modélisation du poste ■ parafoudres : caractéristique U = f(I)


traitements successifs et Cette modélisation est limitée ici à des qui exprime la non-linéarité de ces
complémentaires : descriptions générales suffisantes pour éléments.
■ premièrement, des calculs une compréhension globale, sans les ■ toutes connexions (hors lignes) :
déterministes permettent d’évaluer les détails utiles aux seuls spécialistes. 1 µH/m linéaire.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.19


Schéma étudié Le tableau de la figure 21 et les le modèle électrogéométrique, à 12 kA
(cf. fig. 20) courbes principales de la figure 22 environ.
correspondent au cas le plus sécurisant Ce niveau est inférieur au courant
où trois parafoudres identiques sont en critique, il n’y a donc pas amorçage de
simulations déterministes service (n° 1, 2 et 3). la chaîne d’isolateurs. Dans ces
Les simulations sont effectuées pour Il est intéressant d’observer la conditions les contraintes calculées
différentes variantes : présence ou non répartition du CdF de 200 kA : les d’impact direct dans le poste sont
de parafoudres à l’aval du PSEM et aux lignes et pylônes écoulent l’essentiel du inférieures à celles d’impact en retour.
bornes du transformateur, courant alors que seulement moins de
caractéristiques propres des 14 kA arrivent au poste, où environ la
parafoudres. moitié est absorbée par les calcul statistique de la
Pour chacune d’elles, sont parafoudres. C’est donc une fraction fréquence de foudroiement
particulièrement observées les très faible du CdF (< 5 %) qui provoque
des élévations de tension proches des
et du risque associé
surtensions maximales développées au
tenues diélectriques limites des La fréquence moyenne de
niveau des transformateurs de mesure,
matériels. foudroiement de la ligne se calcule en
du PSEM, et du transformateur de
appliquant la formule présentée au
puissance. Ces surtensions sont Nota :
chapitre 3 :
comparées aux BIL possibles. Les il a été vérifié que les CdF directs sur
résultats montrent (cf. fig. 21), pour des phase sont moins contraignants que les  N1 l  L
BIL 1 550 kV, la nécessité d’au moins NL = Nk + . α .
CdF en retour. En effet, la fonction  30 70  100
deux parafoudres (transformateur de d’écran du câble de garde limite le
mesure, transformateur de puissance). courant des CdF directs, calculé selon d’où NL = 1,03 CdF / an.

a) réseau poste de transformation

1 PSEM 2 3 transfor-
mateur
b)

2 2

point de câble de garde


tension
maximale conducteur de phase
du PSEM
amorçage

transformateur de
mesure

parafoudres :
n° 1 = tête de ligne,
circuits : n° 2 = du poste de transformation,
sous tension 1 1 n° 3 = du transformateur
hors tension source n° 1 source n° 2

fig. 20 : schéma général et configuration du PSEM.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.20


emplacements des parafoudres
surtensions (kV) et coefficient de sécurité (%) = BIL − U max
à proximité en aval du en amont du U max
transformateur poste blindé transformateur au niveau de chaque élément
de mesure de puissance transformateur de mesure PSEM transformateur de puissance
de U BIL 1 550 kV BIL 1 800 kV BIL 1 550 kV BIL 1 550 kV BIL 1 800 kV
oui oui oui 1 096 kV 1 103 kV 1 004 kV

41,4 % 64,2 % 40,5 % 54,2 % 79,3 %


oui non oui 1 263 kV 1 235 kV 1 044 kV

22,7 % 42,5 % 25,5 % 48,5 % 72,4 %

oui oui non 1 096 kV 1 103 kV 1 560 kV

41,4 % 64,2 % 40,5 % - 0,6 % 15,4 %

fig. 21 : tableau présentant le coefficient de sécurité de chacun des éléments de l’équipement étudié. La valeur à retenir pour l’ensemble est ici
de 40,5 %.

kilo amp kilo amp


200
a d
12

150 10

8
100 a
6 c

b 4
50 b
c 2
d 0
0
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
micro sec micro sec
a = courant de foudre. partie du courant de foudre écoulé :
partie du courant de foudre écoulé : a = vers la terre par le parafoudre tête de ligne (1),
b = vers la terre par le pylône foudroyé, b = vers la terre par le parafoudre du PSEM (2),
c = vers la terre par le dernier pylône de ligne précédent le PSEM, c = vers la terre par le parafoudre du transformateur (3),
d = vers le PSEM par la phase amorçée. d = vers le PSEM par la phase amorcée.

mega volt mega volt


0 0

-0,2 a b c -0,2 a b c

-0,4 -0,4

-0,6 -0,6

-0,8 -0,8

-1,0 -1,0
-1,2 -1,2
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
micro sec micro sec
a = tension sur le parafoudre tête de ligne (1), a = tension sur le transformateur de mesure,
b = tension sur le parafoudre du PSEM (2), b = tension maximale sur le PSEM -cf. fig. 20-,
c = tension sur le parafoudre du transformateur (3). c = tension sur le transformateur de puissance.

fig. 22 : courbes obtenues par simulation de surtensions de foudre.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.21


La fréquence d’apparition des défauts interprétation de ces pylônes et des postes, amplitudes des
provoqués par des CdF ≥ 200 kA est CdF),
déterminée sur la courbe de la
calculs
■ et/ou ont une plage de dispersion très
figure 2 : La conclusion de cette étude sous une large (par exemple : tension de
P = 1 %. forme synthétique s’exprime en une claquage et retard à l’amorçage des
phrase : il y a une chance sur quatre isolateurs),
La fréquence d’occurrence de tels (26 %) pour que pendant la vie du
défauts est alors : ■ et/ou sont mal connus (par exemple :
poste (30 ans), une surtension due à la statistiques de configuration de réseau,
Fd = NL x P ≈ 0,01 défaut / an. foudre atteigne ou dépasse 1 103 kV corrélation entre amplitudes et fronts
Le temps de retour Tr c’est-à-dire le correspondant à 71 % du BIL défini des ondes de foudre),
temps moyen entre deux défauts est (1 550 kV), soit un coefficient de ■ et/ou sont négligés (par exemple :
Tr = 1 / Fd ≈ 100 ans. sécurité calculé de 40 %. processus de vieillissement et effet
Une façon pratique d’interpréter ces Ce résultat aide alors à définir les couronne).
grandeurs est d’exprimer le risque R niveaux de protection des matériels, en Le choix de ces valeurs peut donner à
correspondant : celui-ci donne la l’interprétant selon les normes, l’état de penser que les résultats sont imprécis.
probabilité d’apparition du l’art, les contraintes économiques… En fait, les retours d’expérience
phénomène pendant la durée de vie t Notons que tous ces calculs résultent principalement analysés par les distri-
du poste. d’un choix de valeurs des paramètres buteurs d’énergie confirment ces choix
t
− influents. Parmi ceux-ci : a posteriori : ainsi, la méthodologie de
R = 1− e Tr .
■ certains sont déterminants (par l’exemple donné dans ce chapitre est
Soit pour 30 ans : R ≈ 26 %. exemple : impédances de terre des proche des pratiques d’EDF.

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6. conclusion

Ce document fait une courte synthèse Dans ce Cahier Technique, les une installation très haute tension. Cet
sur la question de la foudre dans les principaux aspects utiles ont été exemple qui décompose la procédure
installations électriques, et constitue abordés, en essayant de donner le d’une «étude de foudre» montre com-
une initiation élémentaire sur ce sujet maximum d’informations sur les plans ment peut être quantifié le risque de
en général mal connu et devenu qualitatif et quantitatif : connaissance de destruction d’un matériel par la foudre.
important. la foudre, ses effets sur les installations
électriques, les moyens de protection Le monde de l’électrotechnique
Il vise principalement les installations opérationnels actuels, les normes. commence à être assez bien
haute et moyenne tension : la foudre Mais de l’ensemble du document, deux sensibilisé au problème de foudre, et
constitue de fait un facteur très développements particuliers sont à de telles études tendent à se systé-
contraignant pour les matériels et retenir : matiser dans le cadre des grands
déterminant pour la maîtrise de la ■ la notion de distance de protection de projets internationaux.
coordination de l’isolement. parafoudre, liée au phénomène de la La tendance actuelle à considérer le
En basse tension, la foudre ne propagation d’ondes à fréquences très phénomène de foudre dès la
constitue qu’un volet parmi toutes les élevées (MHz), conception des installations, ne peut
perturbations électriques existantes ■ un exemple, présenté à partir d’une que croître, et ainsi contribuer à une
(cf. bibliographie). étude réalisée par Merlin Gerin pour meilleure qualité de l’énergie électrique.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 168 / p.23


annexe : bibliographie

Normes Spécifications EDF Cahiers Techniques Merlin Gerin


■ CEI 56 : Disjoncteurs à courant Série HN 65 : ■ La protection des fileries BT contre
alternatif à haute tension. ■ protection contre les surtensions en les perturbations électromagnétiques
■ CEI 60-1 : Techniques des essais à haute tension, dans les postes HT et THT.
haute tension - 1ère partie - ■ éclateurs en haute tension, Cahier Technique n° 137
(Application française : NF C 41-101 et ■ parafoudres en haute tension. B. CAVALADE.
102). HN 112 : Coordination d’isolement du ■ Les perturbations électriques en BT
■ CEI 71 : Coordination de l’isolement réseau 400 kV. Cahier Technique n° 141
(Application française : NF C 10-100). HN 115 : Principes de conception et de R. CALVAS.
■ CEI 76-1 : Transformateurs de réalisation des mises à la terre. ■ La CEM : la compatibilité
puissance - 1ère partie : Niveaux HN 119 : Coordination d’isolement du électromagnétique.
d’isolement et essais diélectriques - réseau 225 kV. Cahier Technique n° 149
(Application française : NF C 52-100, F. VAILLANT.
partie 3). Publications diverses
■ Les propriétés diélectriques de l’air et ■ Surtensions et coordination de
■ CEI 99-1 : Parafoudres - 1ère partie - l’isolement
les très hautes tensions.
(Application française : NF C 65-100). Cahier Technique n° 151
Collection EDF.
■ CEI 289 : Bobines d’inductance D. FULCHIRON.
■ «La foudre : la comprendre pour s’en
(Application française : NF C 52-300). ■ Calcul des courants de court-circuit
protéger.»
■ CEI 298 : Appareillages sous Nathan éditeur. Cahier Technique n° 158
enveloppe métallique pour réseaux à B. DE METZ NOBLAT et
■ Traité d’électricité.
courant alternatif de tensions assignées G. THOMASSET.
comprises entre 1 et 52 kV (Application Volume 22 : haute tension.
française : NF C 64-400). Ecole polytechnique de Lausanne - EPL
■ Les perturbations électriques et
■ CEI 694 : Clauses communes pour
les normes de l’appareillage à haute électromagnétiques.
tension (Application française : CIGRE, Revue Electra.
NF C 64-010). ■ Editions des techniques de l’ingénieur.
■ NF C 17-100 : Protection contre la ■ Overvoltage and Insulation
foudre - Installation de paratonnerres : Coordination
règles. CIGRE, Comité 33.

Réal. : Illustration Technique Lyon -


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