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la foudre et les
installations
électriques HT
Benoît de Metz-Noblat
La foudre est un phénomène l’électricité. Mais il faut noter l’exigence description suffisante de ces
perturbateur important du assez récente et croissante de la mécanismes.
fonctionnement de toutes les qualité des systèmes électriques Ces deux étapes ont pour objectif :
installations électriques, à plusieurs (fiabilité, disponibilité, continuité de ■ prévoir ce qui peut se passer sur une
titres : service...) ainsi que le souci toujours installation donnée et préconiser des
■ toute la gamme de puissance et tous permanent de minimiser les coûts de solutions d’amélioration. Ceci est
les niveaux de tension sont concernés : production et d’utilisation de l’électricité. possible par l’utilisation de logiciels
depuis le transport d’énergie THT Cela conduit à constater que la foudre spécialisés qui simulent le
jusqu’aux circuits intégrés en passant est devenue un «point dur» dans comportement des installations, validé
par les alimentations BT et les l’amélioration de tous ces facteurs. par l’expérience.
transmissions de données, C’est pour cela qu’elle fait maintenant ■ puis réaliser une étude technico-
■ elle peut être à l'origine de pertur- partie des grandes préoccupations des économique de coordination de
bations momentanées dans la électriciens, qu’ils soient distributeurs l’isolement prenant en compte le coût
continuité de service, donc de dégra- d’énergie (EDF, régies), constructeurs des installations, de la maintenance,
dations de la qualité des alimentations, de matériels (tel Merlin Gerin), des interruptions de service.
■ elle peut causer des destructions de concepteurs (Bureaux d’Études, Rappel : la coordination de l’isolement
matériel, et en conséquence de ingénieries...), ou installateurs. consiste à définir, à partir des niveaux
longues interruptions de service des Une étude des effets de la foudre se de tension et surtension susceptibles
installations, déroule en deux étapes, mais nécessite d’être présents sur une installation, un
■ elle constitue un danger pour les au préalable une bonne connaissance ou des niveaux de protection contre les
personnes (tension de pas, élévation du phénomène. surtensions, pour ensuite pouvoir
de potentiel des masses et du circuit de Pour cela des travaux internationaux choisir les matériels de l’installation et
terre). importants ont été entrepris, en les dispositifs de protection. Ce sujet
La foudre a toujours été une cause de particulier par EDF, depuis les est traité dans le Cahier Technique
perturbations dans l’utilisation de années 70, permettant maintenant une n° 151.
Dans ce chapitre, après quelques Le champ électrique nuage-sol peut ■ CdF ascendants : développement du
généralités sur les phénomènes atteindre -15 à -20 kV/mètre sur sol traceur depuis le sol vers les nuages
électriques atmosphériques, sont plat. Mais la présence d’obstacles (cas de terrains montagneux),
présentés : déforme et augmente localement ce ■ CdF négatifs lorsque la partie
■ les caractéristiques principales de la champ d’un facteur 10 à 100 ou même négative du nuage se décharge (80 %
foudre du point de vue de l’ingénieur, 1 000 selon la forme des aspérités des cas en pays tempérés),
■ puis des données de prédiction, (phénomène aussi appelé «effet de ■ CdF positifs lorsque la partie positive
■ enfin le mécanisme d’impact par le pointe»). Le seuil d’ionisation de l’air du nuage se décharge.
modèle électrogéométrique. atmosphérique est alors atteint, soit
environ 30 kV/cm, et des décharges
par effet couronne se produisent. Sur principales
généralités des objets d’assez grande taille (tour, caractéristiques
La terre et l’électrosphère, zone cheminée, pylône) ces décharges
conductrice de l’atmosphère (épaisseur peuvent être à l'origine des coups de Forme d’onde
de l’ordre de 50 à 100 km), constituent foudre, ou les diriger. Le phénomène physique de la foudre
un condensateur sphérique naturel qui Classification des coups de foudre correspond à une source de courant
se charge par ionisation, d’où un Un Coup de Foudre -CdF-, entre impulsionnel, à savoir une suite de
champ électrique dirigé vers le sol de nuages et terre, se décompose en deux décharges d’une quantité d’électricité
l’ordre de quelques centaines de phases : le développement d’une pré- sur un court intervalle de temps.
volts/mètre. décharge ou traceur (leader en anglais), La forme d’onde réelle est très
L’air étant faiblement conducteur, il canal ionisé, qui provoque le coup de variable : elle consiste en un front de
existe donc un courant de conduction foudre proprement dit, décharge d’arc montée jusqu’à l’amplitude maximale
permanent associé, de l’ordre de visible de courant intense. (de quelques microsecondes à
1 500 A pour tout le globe terrestre. Les CdF se distinguent selon deux 20 microsecondes) suivi d’une queue
L’équilibre électrique est assuré lors critères principaux qui sont leur sens de de décroissance de quelques dizaines
des décharges par pointes, par pluies déplacement et leur polarité : de microsecondes (cf. fig. 1).
et coups de foudre. ■ CdF descendants : développement du Le domaine spectral associé s’étend
La formation des nuages orageux, traceur depuis les nuages vers le sol dans une bande de 10 kHz à plusieurs
masses d’eau sous forme d’aérosols, (cas sur terrains assez plats), MHz.
s’accompagne de phénomènes
électrostatiques de séparation de
charges : les particules légères
chargées positivement sont entraînées
par les courants d’air ascendants, et 0 25 50 75 100 125 150
les particules lourdes chargées 0
négativement tombent sous l’action de temps
leur poids. Il arrive également qu’à la - 20 en µs
base du nuage se trouvent des îlots de
charges positives à l’endroit de pluies
intenses.
Globalement à l’échelle - 45
macroscopique, il y a création d’un
dipôle.
Lorsque le gradient limite de tenue au
claquage est atteint, une décharge se
produit au sein du nuage ou entre I en kA
nuages ou entre nuage et sol.
Dans ce dernier cas on parle de
fig. 1 : oscillogramme d’un courant de foudre.
foudre.
Densité de foudroiement N
C’est la densité annuelle de coups de
foudre au sol exprimée en nombre de
y parabole p
CdF / km2 / an, quel que soit leur
niveau d’intensité.
En France la densité N est comprise,
selon les régions, entre 2 et
6 CdF / km2 / an. zone II
Une relation pratique lie, en valeur capture par la tige
moyenne, Nk et N : N = Nk / 7.
d
mécanisme d’impact et
modèle électrogéométrique h
H
Le mécanisme d’impact de la foudre se
déroule de la façon suivante : d
■ un traceur issu d’un nuage se
rapproche du sol à faible vitesse ;
lorsque le champ électrique est h/2 h
,,,,,,,,
suffisant, une conduction brutale
s’établit donnant lieu à la décharge de
,,,,,,,,
foudre. zone I
■ une approche pratique expérimentale impacts au sol
a permis d’établir la relation qui lie la
distance d’entre les points d’amorçage x
et de décharge d’un canal de foudre à
l’intensité I du coup de foudre :
fig. 4 : représentation des différentes zones de protection offertes par une tige verticale.
d = 9, 4 x I 2/3 ou d = 6,7 x I 0,8 selon
Ce chapitre aborde l’analyse du Coups de foudre directs Au niveau des pylônes la tension croît
foudroiement d’une ligne, des (sur conducteurs de phase) et se propage :
généralités sur les effets de la foudre et Lorsque la foudre tombe sur un ■ en onde pleine en atteignant sa
donne quelques informations sur la conducteur de phase d’une ligne, le valeur maximale
propagation des ondes. courant i(t) se répartit par moitié de I max
chaque côté du point d’impact et se U max = Z .
propage le long des conducteurs qui 2
foudroiement d’une ligne présentent une impédance d’onde Z de lorsque
A partir du modèle électrogéométrique, valeur comprise entre 300 et 500 Ω I max
la fréquence de foudroiement se (cf. fig. 7). Z . < Ua
2
calcule en tenant compte de la surface Il s’en suit une onde de tension
de capture de l’élément considéré. associée : avec Ua = tension d’amorçage à l’onde
de choc de la chaîne d’isolateurs ou
La figure 5 donne, pour une densité de i(t) des éventuels éclateurs de protection,
N = 4 . CdF / km2 / an (soit un niveau u(t) = Z .
2 elle est sensiblement proportionnelle à
kéraunique d’environ 30), la fréquence
de foudroiement (nombre de CdF par
an) d’une tige verticale de hauteur h et
d’un conducteur horizontal de longueur Nb CdF/an
100 km à une hauteur h.
La formule empirique générale N1
indiquant le foudroiement (nombre total
de CdF par an) d’une ligne (pylônes,
câbles de phases et de garde) est la 30
suivante :
(2)
N1 l L
NL = Nk + . α .
30 70 100 20
avec :
Nk = niveau kéraunique, (1)
NL = foudroiement de la ligne, 10
N1 = foudroiement du conducteur
horizontal le plus élevé (cf. fig. 5),
L = longueur de la ligne en km,
0
l = largeur de la ligne en m (entre les 2 3 4 5 6 8 10 20 30 40 50 70 100 200 500 1 000 h en
conducteurs extérieurs), mètres
α = facteur d’influence des pylônes et
des câbles de garde (cf. fig. 6).
Cette expression prend en compte : fig. 5 : fréquence de foudroiement pour une densité N = 4 CdF / km2 / an :
■ courbe 1 : d’une tige verticale de hauteur h (avec N1 x 10-3),
■ le foudroiement d’un conducteur
■ courbe 2 : d’un conducteur horizontal de longueur 100 km à une hauteur h (avec N1).
(N1),
■ la présence des conducteurs
extérieurs (l),
■ la répartition entre pylône et ligne nombre de câbles
fonction de la structure de la ligne (α), de garde 0 1 2 3
■ la longueur de la ligne (L) :
foudroiement sur pylône (%) 55 35 20 10
■ pour un calcul de coordination
d’isolement, L ≈ 1,5 km est généra- sur portée (%) 45 65 80 90
lement choisie car au-delà l’effet de la (câbles de garde
foudre devient négligeable, et de phases)
■ pour un calcul de continuité de facteur d'influence α 1,65 1,40 1,20 1,05
service, c’est la longueur totale de la
ligne sur laquelle des amorçages sont
possibles, donc des interruptions de fig. 6 : répartition du foudroiement d’une ligne entre les pylônes et les conducteurs.
service, qui est retenue.
di(t)
u(t) = R . i(t) + L .
dt
La tension peut atteindre la limite t
d’amorçage à l’onde de choc de la
chaîne d’isolateurs. Il s’agit de l’«amor- fig. 7 : chute de la foudre sur un conducteur de phase.
çage en retour» ou «backflashover».
Une partie du courant se propage alors
sur la ou les phases amorcées, vers les
utilisateurs ; ce courant est en général (1/2 - k) i i
supérieur à celui d’un CdF direct. k.i
En très haute tension l’amorçage en U i/2
i/2
retour est peu probable (niveau d’amor-
çage des isolateurs), c’est pourquoi
l’installation de câbles de garde est
intéressante (interruptions de service
limitées). Mais en dessous de 90 kV L
l’amorçage en retour se produit même
pour de faibles valeurs de la résistance
de terre (< 15 Ω), d’où un intérêt limité
,,
ÀÀ
@@
(interruptions de service plus
fréquentes).
,@À
R R . i + L di
propagation d’onde U = k
dt
La propagation de l’onde de foudre est
un concept auquel l’électrotechnicien a
peu à faire dans ses travaux fig. 8 : chute de la foudre sur un câble de garde.
quotidiens.
4. moyens de protection
Après quelques principes généraux de assuré, le plus près possible des Contre les courants de foudre et les
protection, sont développés, plus en sources de perturbation. élévations de potentiel qu’ils induisent,
détail, les moyens de protection La condition d’une protection efficace il y a lieu de distinguer plusieurs
primaire (par décharge directe) puis est donc d’assurer des impédances de niveaux de protection (critère
secondaire (par limitation des terre minimales, en créant des d’énergie) :
perturbations transmises). maillages et des interconnexions de ■ premier niveau : dérivation vers le sol
prises de terre chaque fois que de l’essentiel de l’impact, et premier
possible. En pratique, en HTB, dans les écrêtage. Ce niveau intéresse
principes généraux postes une impédance de terre principalement les ouvrages
La protection en général, et des inférieure à 1 Ω à fréquence industrielle susceptibles d’être foudroyés (lignes et
personnes en particulier, est d’autant est habituellement demandée, et pour postes).
meilleure qu’un écoulement maximal les pylônes une impédance de 10 à ■ deuxième niveau : limitation de la
des perturbations vers la terre est 15 Ω est recherchée. tension résiduelle par écrêtage
,,,,,,,,,,,
verticales sont placées aux noeuds des
mailles, en partie supérieure. La
,,,,,,,,,,,
couverture de la zone à protéger est
équivalente à une multiplicité de
paratonnerres.
Dans ces deux cas (paratonnerres et
cages maillées), le modèle
électrogéométrique permet de fig. 9 : détermination d’une zone protégée par la méthode de la «sphère fictive».
déterminer la zone protégée par la
,,,,,,,,
h
■ il crée aussi un courant de suite à
,,,,,,,,
50 Hz, le courant ainsi dérivé est «vu»
par l’appareil de protection contre les zone I
défauts terre qui commande alors
l’ouverture en amont de la ligne
touchée.
■ le parafoudre est un semi-conducteur
à résistance non linéaire (de plusieurs
MΩ à quelques Ω), en général à fig.10 : les différents cas d’amorçage d’une ligne aérienne, à noter ici que l’angle de
l’oxyde de zinc (ZnO), dont les protection θ = θopt.
caractéristiques sont bien maîtrisées.
@,ÀÀ@,
■ conception des réseaux de terre résumés dans le tableau de la figure 13.
(interconnexions, dimensionnement…), Les diagrammes des figures 14, 15 et
Zc
■ coordination des limiteurs de 16 décrivent respectivement les
surtensions avec les protection de phénomènes des cas 1 et 2.
surcharge et de court-circuit, et les (Voir pages 14, 15 et 16). A
dispositifs différentiels, Exemple : si la tension de choc maxi-
parafoudre
■ protection parallèle limitant les male admissible par le transformateur
est fixée à 1,3.Vp, alors Zc D, v, τ
tensions de choc au moyen de
parasurtenseurs : éclateurs à gaz, r . D
varistances (SiC, ZnO), diodes à 1, 3 . Vp ≥ Vp + 2 B
v
avalanche, filtres RC,
D’où la distance parafoudre-
■ protection série limitant la puissance transformateur
transformateur à ne pas dépasser :
transmise à l’aide d’absorbeurs
d’ondes, ou filtre HF, transformateurs Vp . v A et B : points de mesure
D ≤ 0,15 = 0,15 . T . v
d’isolement à écran, conditionneurs de r
réseau, ou alimentations statiques sans fig. 11 : schéma d’un circuit (ligne et poste
Application numérique, avec :
interruption -aussi appelées onduleurs-. de transformation) pour l’étude de la
Vp = 1 200 kV,
propagation d’une onde de surtension de
v = 300 m / µs,
foudre.
r = 2 000 kV / µs,
distance de protection ⇒ D ≤ 27 m.
La notion de «distance de protection» V
Nota :
est mise en évidence dans l’exemple
dans la réalité il faut tenir compte :
suivant, volontairement simpliste.
■ des connexions des parafoudres, aux
Exemple matériels et à la terre, Vp
Une onde de surtension se propage sur ■ des caractéristiques réelles des
une ligne et arrive au niveau d’un poste parafoudres,
constitué d’un transformateur protégé ■ de la configuration du réseau avec
par un parafoudre (cf. fig. 11). les ruptures d’impédances et les
différentes vitesses de propagation, T t
Les différents éléments sont définis
ainsi : ■ des éléments capacitifs dont les fig. 12 : représentation d’une onde de
■ ligne : transformateurs. surtension.
■ impédance caractéristique : Zc,
■ vitesse de propagation d’onde : v,
■ distance parafoudre-transfor- cas critère surtension maximale commentaires
mateur : D, sur le transformateur
■ temps de propagation entre A et B :
1 v . Vp 2 . Vp front r raide, distance D importante.
τ = D / v, D > Pas d'effet de distance du parafoudre
2 . r
■ parafoudre à caractéristique parfaite : sur la tension maximale du transforma-
pour toute tension appliquée supérieure soit : T < 2 . τ teur, le parafoudre limite cette tension
à Vp, sa conduction est instantanée et à 2 . Vp.
sa limitation rigoureuse à Vp, 2 v . Vp r . D front r lent, distance D courte.
■ la prise de terre a une impédance D < Vp + 2 La présence du parafoudre limite, par
2 . r v
nulle, r. D effet de distance, la tension maximale du
■ les connexions matériel-parafoudre et soit : T > 2 . τ dépassement = 2 transformateur : le dépassement du seuil
v
Vp est proportionnel à D et à r, d'où la
parafoudre-terre sont de longueur 2τ
nulle, = Vp . notion de «distance de protection».
T
■ transformateur : aux fréquences r . D 2 . τ
considérées, son impédance d’entrée ⇒ Vp + 2 = Vp (1 + )
v T
est très supérieure à Zc, ainsi une onde
3 v . Vp r . D cas limite entre 1 et 2.
en tension arrivant sur le transfor- D = Vp + 2
mateur est à peu près totalement 2 . r v
réfléchie (doublement de la tension au soit : T = 2 . τ = Vp + Vp = 2Vp
point de réflexion),
■ onde de surtension incidente : elle a fig. 13 : surtensions maximales sur le transformateur, et exemple pratique.
un front de raideur constante r = dV / dt
t=2τ t = T/2 + τ
2 Vp le parafoudre crée le parafoudre crée
une onde pour main- Vp
une onde pour
Vp tenir en A une tension maintenir en A une
constante égale à Vp tension constante
égale à Vp
t=T+τ t=3τ
2 Vp l'onde due au
2 Vp l'onde due au
parafoudre arrive Vmaxi parafoudre arrive
Vp en B en B
Vp
t=3τ t = T/2 + 2 τ
réflexion en B de réflexion en B de
Vp l'onde due au Vp
l'onde due au
parafoudre parafoudre
t=T+2τ -Vp
t=4τ
Vp la réflexion en B de Vp la réflexion en B
l'onde due au de l'onde due au
parafoudre atteint A parafoudre atteint A
-Vp t = T/2 + 3 τ
t=4τ
Vp le parafoudre crée
Vp le parafoudre crée
une deuxième onde
une deuxième onde
pour maintenir en A pour maintenir en A
une tension constante une tension cons-
égale à Vp -Vp tante égale à Vp
t=T+3τ -Vp t=5τ
Vp arrivée en B de la Vp arrivée en B de la
deuxième onde due deuxième onde
au parafoudre due au parafoudre
t=5τ -Vp
t = T/2 + 4 τ
-Vp
Vp réflexion en B de la Vp réflexion en B de
deuxième onde due la deuxième onde
au parafoudre due au parafoudre
D, v, τ
A B
ligne
transformateur
parafoudre
cas n° 1
2 Vp ÀÀ
@@
,,6
5
4
1 2 3 45 6
2
Vp
1
0
0 τ 2τ 3τ 4τ 5τ 6τ
T T+τ T+2τ T+3τ T+4τ T+5τ
cas n° 2
2 Vp
5
4
3
2
Vp
1
0
0 τ 2τ 3τ T 4τ 5τ 6τ 2T
T/2 + τ T/2 + 2 τ T/2 + 3 τ T/2 + 4 τ T/2 + 5 τ
fig. 15 : répartition temporelle des tensions dans la liaison protégée par le parafoudre cas 1 (front raide) et 2 (front lent) du tableau de la figure 13.
A B
ligne ligne
transformateur
parafoudre
À
@
,
T=2τ
2 Vp
T=3τ
T=4τ
T=5τ
T=6τ
T=7τ T = 10 τ T = 12 τ T = 14 τ T = 16 τ
T=8τ
Vp
0 τ 2τ 3τ 4τ 5τ 6τ 7τ 8τ 9τ
fig. 16 : diagramme de la surtension maximale sur le transformateur (point B du schéma) en fonction de T pour τ donné (cas 2 du tableau de la
figure 13).
exploitation des réseaux et Les cycles de réenclenchement sont pour les alimentations du contrôle-
différents selon les niveaux de commande, l’informatique...,
indisponibilité tension : ■ la définition et la mise en œuvre
Dans les réseaux de distribution ■ en THT : réenclenchement rapide en d’une bonne sélectivité des protections
publique, la foudre est une des causes monophasé (< 0,5 s) ou lent en propres au réseau de l’utilisateur,
(50 %) de creux de tension et de triphasé (1,5 s à 5 s), pour une élimination rapide des défauts
coupures brèves. ■ en HTB : réenclenchement triphasé ayant la foudre comme origine,
Ces coupures d’alimentation, réalisées et emploi de disjoncteur shunt en ■ l’îlotage préventif, en période d’orage,
par les appareils de protection, sont monophasé (0,15 s), des consommateurs prioritaires sur un
nécessaires à l’élimination du défaut ■ en HTA : réenclenchement rapide et réseau autonome : les charges
(fin de l’amorçage d’un éclateur ou lent triphasé (0,35 s, 15 s). «sensibles» sont alors alimentées par
arrêt du contournement d’un isolateur). Pour l’utilisateur, ces coupures une production interne à l’établisse-
Pour améliorer la continuité de service, représentent une gêne qu’il est ment, les autres charges continuent à
leurs durées sont réduites (coupures possible d’atténuer ou d’éliminer par : être alimentées par le distributeur
brèves) par les réenclenchements ■ l’utilisation de sources auxiliaires de public d’énergie.
automatiques des appareils de type alimentation statique sans
protection (disjoncteurs). interruption (souvent appelée onduleur)
10-3
σg = 40 %
5
10-4
5
10-5 γ
0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3
fig. 19 : corrélation entre le risque de défaut (R) et le coefficient de sécurité statistique (γ) pour
diverses distributions de surtensions de foudre (σg = écart type), selon CEI 71.
1 PSEM 2 3 transfor-
mateur
b)
2 2
transformateur de
mesure
parafoudres :
n° 1 = tête de ligne,
circuits : n° 2 = du poste de transformation,
sous tension 1 1 n° 3 = du transformateur
hors tension source n° 1 source n° 2
fig. 21 : tableau présentant le coefficient de sécurité de chacun des éléments de l’équipement étudié. La valeur à retenir pour l’ensemble est ici
de 40,5 %.
150 10
8
100 a
6 c
b 4
50 b
c 2
d 0
0
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
micro sec micro sec
a = courant de foudre. partie du courant de foudre écoulé :
partie du courant de foudre écoulé : a = vers la terre par le parafoudre tête de ligne (1),
b = vers la terre par le pylône foudroyé, b = vers la terre par le parafoudre du PSEM (2),
c = vers la terre par le dernier pylône de ligne précédent le PSEM, c = vers la terre par le parafoudre du transformateur (3),
d = vers le PSEM par la phase amorçée. d = vers le PSEM par la phase amorcée.
-0,2 a b c -0,2 a b c
-0,4 -0,4
-0,6 -0,6
-0,8 -0,8
-1,0 -1,0
-1,2 -1,2
0 2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10 12 14
micro sec micro sec
a = tension sur le parafoudre tête de ligne (1), a = tension sur le transformateur de mesure,
b = tension sur le parafoudre du PSEM (2), b = tension maximale sur le PSEM -cf. fig. 20-,
c = tension sur le parafoudre du transformateur (3). c = tension sur le transformateur de puissance.
Ce document fait une courte synthèse Dans ce Cahier Technique, les une installation très haute tension. Cet
sur la question de la foudre dans les principaux aspects utiles ont été exemple qui décompose la procédure
installations électriques, et constitue abordés, en essayant de donner le d’une «étude de foudre» montre com-
une initiation élémentaire sur ce sujet maximum d’informations sur les plans ment peut être quantifié le risque de
en général mal connu et devenu qualitatif et quantitatif : connaissance de destruction d’un matériel par la foudre.
important. la foudre, ses effets sur les installations
électriques, les moyens de protection Le monde de l’électrotechnique
Il vise principalement les installations opérationnels actuels, les normes. commence à être assez bien
haute et moyenne tension : la foudre Mais de l’ensemble du document, deux sensibilisé au problème de foudre, et
constitue de fait un facteur très développements particuliers sont à de telles études tendent à se systé-
contraignant pour les matériels et retenir : matiser dans le cadre des grands
déterminant pour la maîtrise de la ■ la notion de distance de protection de projets internationaux.
coordination de l’isolement. parafoudre, liée au phénomène de la La tendance actuelle à considérer le
En basse tension, la foudre ne propagation d’ondes à fréquences très phénomène de foudre dès la
constitue qu’un volet parmi toutes les élevées (MHz), conception des installations, ne peut
perturbations électriques existantes ■ un exemple, présenté à partir d’une que croître, et ainsi contribuer à une
(cf. bibliographie). étude réalisée par Merlin Gerin pour meilleure qualité de l’énergie électrique.