Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
THEME :
INTRODUCTION
Lorsque les colonies d’Afrique ont accédé à l’indépendance à l’orée des années 1960, la France
a officiellement reconnu la souveraineté politique des nouveaux Etats tout en gardant la
mainmise sur leur économie grâce à une arme aussi puissante qu’invisible : leur système
monétaire. Depuis la création en 1945 du franc des colonies françaises d’Afrique (CFA), le
sigle a évolué et désigne désormais deux monnaies : celle de la « communauté financière
africaine » en Afrique de l’Ouest et celle de la « coopération financière en Afrique centrale ».
Cependant, le sort de ces deux devises se décide toujours à Paris et Frankfort, sièges de l’Euro
et pour ce dernier, de la Banque Centrale européenne.
Depuis quelques années le franc CFA est devenu l’enjeu de luttes populaires. Conscients que
les questions économiques sont éminemment d’ordre politique, les citoyens africains sont de
plus en plus nombreux à réclamer leur pleine souveraineté monétaire. Ainsi créée depuis 1975,
la CEDEAO se fixe pour objectif de promouvoir la coopération politique et économique entre
ses Etats membres et émet l’idée de créer une monnaie unique au sein de la communauté.
2
Forces et faiblesses de l’Eco par rapport au franc CFA
Du fait de sa parité fixe, la valeur du franc CFA évolue de façon parallèle à celle de l'euro. C'est
Paris, à travers un accord de coopération monétaire, qui garantit la convertibilité du franc avec
la monnaie européenne, et ceci de façon illimitée. En contrepartie, les banques centrales de la
zone franc doivent déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français, sur un
compte dit "d'opérations". En 2015, le dépôt de la BEAC et la BCEAO dans les coffres du
Trésor représentait environ 14 milliards d'euros.
La principale critique est celle de la dépendance monétaire : le système du franc CFA prête le
flanc au procès en néocolonialisme, du fait notamment de l'obligation de déposer 50% des
réserves au Trésor français, même si ce dépôt ne rapporte rien à la France, qui les rémunère
aujourd'hui au-dessus des taux du marché.
Pour l'économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé, ces dépôts "privent les pays concernés
de liquidités" et leur fait perdre une partie de leur "souveraineté". "Vous imaginez la banque
centrale européenne déposer 50% de ses réserves à Washington ? Cela paraît impensable",
souligne-t-il.
Autre problème : les gouverneurs de la BCEAO et de la BEAC n'ont pas les coudées franches
pour faire varier le cours de leur monnaie, la parité avec l'euro les obligeant à calquer leur
politique sur celle de la BCE. "Le sort du franc CFA se décide à Paris et à Francfort. Or les
priorités pour l'Europe ne sont pas celles des pays africains", dénonce Demba Moussa Dembélé.
3
Forces et faiblesses de l’Eco par rapport au franc CFA
L'arrimage à l'euro, enfin, fait subir au franc CFA les fluctuations de la monnaie européenne.
Avec des conséquences parfois néfastes pour les exportations des pays de la zone, du moins
quand l'euro est fort.
Tous ces critiques ont impulsé la nécessité de mettre en place un cadre monétaire plus adéquat
pour répondre aux besoins locaux.
Toutefois le lien ombilical avec la France en termes de garantie et la fixité du taux de change
demeurent à clarifier. Mais cependant, les bienfaits envisageables sont très importants. On peut
noter en effet :
Outre les avantages qui sont notables et d’une importante singulière, nous pouvons noter que
malgré ceux-ci il y a des inconvénients qu’ils seraient importants de souligner.
4
Forces et faiblesses de l’Eco par rapport au franc CFA
Eu égard aux freins que pourraient rencontrer la mise en œuvre effective de la monnaie ECO,
des recommandations ont été faites afin d’accompagner les politiques dans cette voie.
V. CONCLUSION
Même si des efforts remarquables ont été posés par les politiques africains manifestant ainsi
leur désir profond d’autonomie monétaire, les lettres de noblesse de la souveraineté des pays
africains par rapport aux vestiges de la colonisation s’écrivent au fur et à mesure que le temps
file. Cependant, des aspects demeurent encore sombres, à l’instar de la parité conservée avec
l’Euro qui anime encore des débats houleux qui laissent penser qu’on assiste plus à une réforme
du FCFA plutôt qu’à son abandon. Ou encore la mauvaise gouvernance qui gangrène de
nombreux pays africains alors que celle-ci devrait être le socle de tout développement.
Il serait assez malsain de faire fi des nombreux efforts qui ont été entrepris, car cela constitue
une avancée notable pour les pays sujets au FCFA. Mais cependant, il reste encore des efforts
à faire.