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3 | 2008
Varia
Max Rousseau
Éditeur
ENTPE - École Nationale des Travaux
Publics de l'État
Édition électronique
URL : http://metropoles.revues.org/2562
ISSN : 1957-7788
Référence électronique
Max Rousseau, « La ville comme machine à mobilité », Métropoles [En ligne], 3 | 2008, mis en ligne le
12 septembre 2008, consulté le 30 septembre 2016. URL : http://metropoles.revues.org/2562
Métropoles est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas
d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Revue électronique consacrée à l’analyse interdisciplinaire des villes et du fait urbain http://metropoles.revues.org/
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1 Merci à Gilles Pinson pour sa lecture critique d’une première version de ce texte.
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also from the changing role of a neoliberal State now promoting the mobility of labor.
Finally, the motionless bodies in urban space are now designated as the new public
enemies.
Il est frappant de constater à quel point il est devenu récemment de plus en plus
difficile de rester immobile dans l’espace public des grandes villes. S’arrêter dans la
rue signifie désormais stationner debout, ou s’asseoir à des endroits non prévus pour
cet usage (rebords de trottoir, pas de porte…) puisque les aménités urbaines qui
rester immobile dans l’espace urbain de nos jours signifie se glisser dans la peau d’un
suspect aux yeux des passants qui détournent leur chemin ou des policiers qui
siècle, la métaphore corporelle dit l’état d’un système politique, sa mort, puis la
2 L’idée de cet essai vient de deux aventures récentes vécues par l’auteur dans les rues de Paris. La première
fois, j’attendais un ami, debout dans les couloirs de la station de RER des Halles lorsque trois policiers m’ont
demandé de « circuler » ; ce n’est que plus tard que j’ai compris que dans cette partie de Paris, les policiers
assimilent les individus immobiles aux dealers. La seconde, je discutais avec des amis, assis sur la promenade
des quais de la Seine, lorsque des policiers ont contrôlé notre identité avant de nous demander, là encore, de
« circuler ». Je précise que je suis blanc et que mon apparence extérieure est plutôt « neutre » (disons, jeune issu
de la classe moyenne) afin de neutraliser des interprétations du comportement de ces policiers en termes de
discrimination contre les pauvres et/ou les minorités ethniques.
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naissance d’un autre » (De Baecque, 1993 : 14). Peut-on appliquer cette réflexion aux
représentations du corps urbain, contemporaines cette fois, que donnent à voir les
prescripteurs sociaux que sont par exemple la loi, les hommes politiques,
Il semblerait que l’on assiste en effet depuis peu à la mort d’un système non
(Fukuyama, 1993). En France, comme l’a récemment montré François Denord, l’essor
(Denord, 2007).
En effet, comme l’avait déjà montré Marx, la société de marché ne peut se réaliser
d’elle-même : elle suppose que les individus changent leur comportement, ce qui
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politique :
(Olssen, 1996 : 340) dont l’une des caractéristiques principales est la mobilité spatiale.
Cette citation ouvre une réflexion sur un thème peu étudié par la recherche urbaine :
le contrôle de l’espace permet le contrôle de la mobilité des corps. Cet essai a pour
éclairant la période actuelle. Plus précisément, mon hypothèse est double : d’une
part, l’action du pouvoir sur l’espace urbain produit des conséquences en terme de
mise en mouvement des corps ; d’autre part, les instruments de cette politique de la
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mobilité corporelle peuvent être observés dans les transformations actuelles des
industriel repose alors sur la production de masse, celle de biens standardisés. Celle-
trouve son aboutissement au début du XXe siècle, avec la généralisation des lignes
limité et sont séparés tant de la conception du produit que de son résultat final.
ouvrière qui intègre la contrainte temporelle (Thompson, 2004). Après 1860, l’ouvrier
s’affranchir ainsi du ghetto prolétaire » (Perrot, 1974 : 239) : l’ouvrier devient ainsi
faire, différents moyens de sédentarisation ont été employés. Les premiers étaient
plutôt répressifs : ainsi, le livret ouvrier instauré par Napoléon limita la libre
circulation des ouvriers sur le territoire national français jusqu’en 1890. Les suivants
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des usines (avec leurs lotissements pour les travailleurs, leurs commerces, écoles et
Le lien entre les utopies socialistes du XIXe siècle – qui cherchaient de manière
productivité – semble plus ténu qu’on ne le pense généralement. En tant qu’ « utopie
l’immobilité, tant incitatifs que dissuasifs, qui sous-tendront par la suite la plupart
Draperi :
« Le Familistère avait (…) pour première finalité de loger de façon novatrice,
confortable, attrayante et à moindre coût les ouvriers à côté de leur lieu de
travail. (…) Des espaces de jeux pour les enfants, de rencontre pour les
adultes, mais aussi d’autosurveillance, des espaces pour la garde des très
jeunes enfants, la lessive, les courses, les conférences, les bals, les fêtes… y
étaient aménagés » (Capron et Draperi, 2003 : 4).
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l’ensemble des pays industrialisés. Ainsi, la rapide expansion des mines de fer et de
« Jusque dans les années 1930, la pénurie d'effectifs fut, dans ce secteur et
cette région, une hantise permanente, liée tant à l'accroissement rapide des
besoins des entreprises qu'à l'extrême instabilité des ouvriers. La pratique
d'une politique sociale paternaliste apparut donc comme une condition sine
qua non de la croissance et, tout simplement, de l'existence de l'activité
économique. (…) Créer une cité ouvrière de qualité réduit considérablement
le turnover de la main d'œuvre » (Bergeron, 2001 : 1).
L’immobilité ne constituait pour autant évidemment pas l’unique norme sociale que
la « société disciplinaire », Michel Foucault (1975) s’est ainsi interrogé sur la large
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contrainte des corps et des mentalités que permettait la cité ouvrière3. Selon lui, cette
dernière :
« articule (…) des mécanismes disciplinaires de contrôle sur le corps, sur les
corps, par son quadrillage, par le découpage même de la cité, par la
localisation des familles (chacune dans une maison) et des individus (chacun
dans une pièce). Découpage, mise en visibilité des individus, normalisation
des conduites, sorte de contrôle policier spontané qui s’exerce ainsi par la
disposition spatiale même de la ville : toute une série de mécanismes
disciplinaires qu’il est facile de retrouver dans la cité ouvrière »
(Foucault, 1997 : 224).
3 M. Foucault a consacré plusieurs réflexions à la manière dont l’espace pouvait modeler les comportements.
Voir ses analyses fameuses sur la manière dont l’architecture organise le contrôle social, notamment à travers
l’exemple de la prison panoptique développé dans Surveiller et punir (1975).
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dans l’espace clos des institutions » (Procacci, 1993 : 38). Certes, la figure du
vagabond était alors associée, comme le montrent les travaux des historiens, à la
dangereux, est une construction. » (Castel, 1995) La crainte du vagabond atteint son
urbain4. En effet, parmi les localités qui leur sont alors interdites, il est intéressant de
noter qu’« il y a d’abord les grandes zones urbaines ou industrielles (Nice, Marseille,
construction des cités ouvrières et celle, sociale cette fois, du vagabond en ennemi
public, constitueraient en fait les deux facettes d’une même pièce : si la cité ouvrière
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régulation, la « société de discipline », dans laquelle les comportements sont régis par
le biais de l’enfermement des individus dans des lieux successifs – prisons, écoles,
théorisation trop loin, à oublier par exemple la fascination des artistes modernes
l’automobile, symbole de liberté. Sans aller jusque-là donc, on peut se contenter pour
l’immobilité spatiale en une norme sociale dominante dans des villes alors
A la suite de la crise rencontrée par le régime fordiste à partir des années 1970
notamment par la mobilité spatiale accrue du capital en réponse aux crises nées de la
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Le corps mobile ainsi célébré par la (post) modernité est celui de l’homme d’affaires
en transit dans l’espace mondial, du jeune urbain se pressant dans les lieux de
surveillance qu’il avait décrites sont en crise, et « la discipline, qui était si efficace
(Foucault, 2004 : 532) Prolongeant les travaux foucaldiens pour les adapter à l’époque
signaler que les mécanismes disciplinaires auparavant confinés dans des milieux clos
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mis en orbite, sur faisceau continu » (Deleuze, 1990 : 244). Les dispositifs incitatifs et
répressifs favorisant la mobilité changent de nature ; les identifier est plus délicat en
naissante, certaines villes apparaissent comme les grandes gagnantes : les « villes
l’innovation économique (Sassen, 1991), et qui constituent ainsi les « chemins pour
connaissance » (Bell, 1973), ces villes post-industrielles voient apparaître en leur sein
(Ley, 1980). Or l’une des caractéristiques les plus importantes de ce groupe est la
nouveau groupe sont souvent interprétées comme conciliant les valeurs du nouveau
5 De nombreux travaux montrent ainsi que les jeunes professionnels urbains à haut niveau de diplôme employés
dans les secteurs de la nouvelle économie (banque, finance, culture) ont compris les avantages, notamment en
termes d’augmentation de salaire, que leur conférait une stratégie basée sur une forte mobilité professionnelle et
donc spatiale. Voir, par exemple, Hjalager (2003).
6 Ces mouvements contre-culturels critiquaient fortement la vie en banlieue qui semblait alors un horizon
indépassable dans l’Occident fordiste. En célébrant les vertus du vagabondage et de la mobilité spatiale, la Beat
Generation, mouvement d’écrivains et de poètes bohèmes et marginaux des années 1950 influença profondément
le retour en ville et le désir d’exotisme qui caractérisent la culture occidentale du tournant du XXe siècle. Son
manifeste est le célèbre roman On the road de Jack Kerouac (1957).
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lointains et exotiques, par exemple, sont très appréciés par ce nouveau groupe urbain
groupe social, qui s’est vue récemment qualifier de « classe créative » (Florida, 2002)
possède du fait du statut symbolique que lui confère son style de vie, une influence
de plus en plus prégnante sur les politiques urbaines (Boschken, 2003), notamment
en termes d’esthétisation croissante des centres-villes (Ley, 1996). C’est ainsi que si
référent implicite des conceptions urbanistiques », à partir des années 1980 « les
7 Par opposition à une « critique sociale » qui met davantage l’accent sur la misère, les inégalités,
l’opportunisme et l’égoïsme produites part le capitalisme. Voir les analyses incisives proposées par
Luc Boltanski et Eve Chiapello (1999) dans Le nouvel esprit du capitalisme, notamment pp. 82-86 et 282-284.
8 Le New Urbanism est un courant architectural américain qui se donne pour but de restaurer des espaces publics
de qualité, un sens de la communauté à travers une ville « à l’échelle humaine ». L’archétype de ces conceptions
est la ville de Celebration en Floride, construite par Disney et critiquée pour le repli sur soi qui semble y régner
(MacLeod et Ward, 2002).
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par son extrême mobilité. On peut dès lors poser l’hypothèse que ce phénomène n’est
(Merrifield, 1993, Harvey, 1996, Kaika et Swyngedouw, 2000). Manuel Castells les
des « espaces des élites (…), extrêmement spécifiques au plan architectural, avec un
(Castells in Pfliger, 2007 : 192-193). Il semble dès lors que ces transformations
actuelles de l’espace public urbain qui seront traitées ci-après résultent de l’influence
financiers et cadres transnationaux qui composent ce que Leslie Sklair (2001) nomme
Luc Boltanski et Eve Chiapello dessinent le modèle à partir d’une étude des textes de
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Les transformations récentes de l’espace public urbain peuvent être lues dans la
perspective ouverte par Deleuze, celle d’une diffusion progressive d’un pouvoir
auparavant confiné dans des espaces relativement clos. Plus la ville est de taille
importante, plus elle est insérée dans l’espace mondial, et plus l’espace public qu’elle
offre aux corps des passants semble conçu pour inciter ceux-ci au mouvement. C’est
des villes dans leur poursuite du développement local ainsi que la montée de la
tour à se doter des attributs des villes mondiales. C’est pourquoi les infrastructures
destinées à favoriser la mobilité, apparues initialement dans les villes mondiales, sont
de plus en plus adoptées par des métropoles régionales souhaitant par des
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spatiale, il semble permis de considérer ces espaces urbains non seulement comme
des marqueurs symboliques d’une « ville qui gagne », mais comme des instruments
mobilité dans les pratiques corporelles. Dans Corps et âme, Loïc Wacquant montre
tenter d’appliquer cette analyse aux espaces de mobilité dont les villes françaises se
dotent de plus en plus ? Ne peut-on dire que leur pratique quotidienne grave dans
les corps urbains l’ethos de la mobilité, inscrit dans les consciences l’habitus de
l’entrepreneur ?
Néolibéraliser les corps urbains. Espace de mobilité dans une ville globale (Gare du
Nord, Paris) et publicités pour la mobilité urbaine dans une capitale régionale (Gare
Part-Dieu, Lyon) et une ville de taille moyenne (Place d’Erlon, Reims) (photographies
de l’auteur)
mesures incitatives (le patronage et les cités ouvrières), mais aussi par des mesures
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mesures.
Une loi promulguée en 2003 est ainsi importante pour prendre la mesure du
durant les trente dernières années. Cette loi dite de « sécurité intérieure » crée de
les halls d’immeubles, les squatteurs, la mendicité. L’ennemi est ainsi désigné : il
s’agit des prostitué(e)s, des mendiants, des sans-abris et des « jeunes de banlieue »
(en France, des minorités ethniques), bref, des marginaux, des laissés-pour-compte
catégorie « exclus sociaux » à celle de « délinquants ». A l’époque, cette loi a ainsi été
(Smith, 1996) visant à criminaliser la misère, à « punir les pauvres » pour reprendre
avec le tournant répressif d’une politique de la ville désormais pilotée par ce que
interprétation est évidemment pertinente, il semble qu’un élément présent dans la loi
a été mis de côté dans ces critiques. En effet, une caractéristique physique, corporelle,
commune à ces « nouveaux ennemis » regroupés dans la même loi est notable : qu’il
s’agisse des prostitué(e)s, des jeunes des quartiers déshérités se regroupant au pied
de leur immeuble, des SDF ou des mendiants, ces groupes partagent la même
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Flusty, 1994 ; Low, 2003), sur la privatisation de l’espace public (par exemple,
exemple, Davis, 1990 ; Ellin, 1996) teintée de paranoïa contre les « nouvelles classes
ville déclare de plus en plus ouvertement la guerre à un groupe plus vaste : les corps
urbain dissuasif dans les endroits permettant auparavant de s’asseoir sont peu
étudiés, ou bien uniquement, là encore, sous le seul prisme de la guerre contre les
plus pauvres, et en particulier les SDF9 (par exemple, Gardella et Le Méner, 2005 ;
semble fort juste, mais de déplacer le regard : à travers la lutte contre les mendiants
et les sans-domiciles fixes, c’est également la lutte contre l’immobilité dans l’espace
urbain qui se joue avec la diffusion mondiale de ces nouveaux designs d’espace
public. Il s’agit d’empêcher le corps de rester immobile dans les « espaces de flux »
(Castells, 1989) qui traversent la ville, de graver dans les consciences la nécessité
9 S’il est ainsi constitué en ennemi par les designers de l’espace public, le sans-abri ne disparaît pas pour autant
de nos rues ; c’est que, pour Patrick Declerck, il remplit une fonction déterminante : « Curieusement, le SDF,
exclu parmi les exclus, se révèle à l’analyse, au contraire, tout ce qu’il y a de plus inclus. Il occupe position et
fonction dans la société. Il joue sur la scène du théâtre social un double rôle essentiel. Celui de la victime
sacrificielle. Et celui du contre-exemple. (…) Derrière nos bienveillantes démocraties, se cache, mutique, mais
vigilante, une totalitaire obligation : Citoyen sera productif ou, lentement, et passivement, et sans bruit, mis à
mort. Que l’on ne s’y trompe pas. La souffrance des pauvres et des fous est organisée, mise en scène, et
nécessaire. L’ordre social est à ce prix. » (Declerck, 2005 : 81-82).
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d’une mobilité désormais inscrite dans le code génétique de la ville. Un bon urbain
Extraits du travail de l’artiste Gilles Paté sur l’espace public parisien, Le repos du fakir
(Actes de la recherche en sciences sociales, 159, 2005)
pas qu’un simple « dommage collatéral » de la guerre urbaine déclarée aux pauvres
déployée par le nouveau président français, architecte de la loi de 2003 lorsqu’il était
encore ministre de l’Intérieur, lors de ses premiers jours au pouvoir. Alors que les
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provoqué les réactions étonnées des médias nationaux qui soulignaient la mobilité
Conclusion
mobilité. La disciplinarisation des corps et des consciences est régie par le pouvoir et
carotte et du bâton : si d’un côté, la mobilité corporelle est célébrée, si les puissantes
l’espace urbain la conception selon laquelle être mobile c’est être (post)moderne,
l’autre face de la pièce voit le corps immobile être en retour criminalisé. La création
de l’espace urbain, rappelle Henri Lefebvre, a toujours été le fait des classes
montre que les cibles, et les objectifs de celui-ci ont changé. Au temps de
10 L’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné titrait ainsi dans son édition du 23 mai 2007, à propos du
président nouvellement entré en fonction : « Il a passé sa première semaine à cavaler partout – A ce rythme,
Sarko risque de vite nous courir ! ».
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La mise en œuvre de cette deuxième phase du gouvernement des corps est facilitée
par les multiples possibilités qu’offre la ville d’instituer cette « société de contrôle »
regroupés au pied de leurs immeubles : tous ces groupes font certes partie des
« exclus » de la France actuelle. Mais leur exclusion sociale, leur inutilité pour le
capitalisme qui en font, selon les auteurs, des « surnuméraires » (Castel, 1995), voire
des « déchets humains » (Bauman, 2007), se double d’un rejet culturel à l’ère de la
mobilité célébrée : c’est que tous partagent également une même immobilité
corporelle au beau milieu d’un espace public urbain pensé toujours davantage, à l’ère
« schumpeterien » (Jessop, 1999) qui semble se diffuser actuellement trouve ici son
d’œuvre (Peck, 2001 ; Jessop, 2002), la mise en mouvement des corps ne doit pas être
« machine à croissance » pour décrire l’intensification de l’usage des sols sous l’égide
(Molotch, 1976). Plus récemment, Terry Nichols Clark l’a qualifiée de « machine à
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