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En rentrant en terminale S et avant d’avoir rencontré la fonction logarithme népérien, on a essentiellement deux
problèmes de définition d’expressions mathématiques :
1) un dénominateur de fraction ne doit pas être nul,
2) une expression sous le symbole racine carrée doit être positive ou nulle.
1
Par exemple, le domaine de définition de la fonction x ↦ est R∗ car tout réel non nul a un inverse mais 0 n’a
x
pas d’inverse.
x −∞ 1 2 +∞
− x2 + 3x − 2 − 0 + 0 −
Par suite, pour tout réel x, f3 (x) existe si et seulement si 1 < x < 2.
Le domaine de définition de la fonction f3 est ]1, 2[.
2) Représentation graphique
Ð
Le plan est rapporté à un repère orthonormé (O, i , j ).
→ Ð →
xB
xA
b
yB ≠ f (xB )
B
Si 0 appartient à I, l’ordonnée du point d’intersection de la courbe représentative de f et de l’axe (Oy) est f (0).
Les solutions de l’équation f (x) = 0 sont les abscisses des points d’intersection de la courbe représentative de f et
de l’axe (Ox).
Les solutions de l’inéquation f (x) > 0 sont les abscisses des points de la courbe représentative de f situés strictement
au-dessus de l’axe (Ox).
]
solutions de l’inéquation f (x) > 0
−4 −3 −2 −1 1 2 3 4 5 6
−1
−2
−3
Résoudre graphiquement :
1) l’équation f (x) = 0, 2) l’inéquation f (x) > 0, 3) l’équation f (x) = 3,
4) le système d’inéquations 3 < f (x) ⩽ 4.
3) Composée de fonctions
Définition 3. Soient I et J deux intervalles.
Soit f une fonction définie sur I telle que pour tout x de I, f (x) appartient à J.
Soit g une fonction définie sur J.
La composée de f suivie de g est la fonction notée g ○ f , définie sur J par :
pour tout réel x de I, g ○ f (x) = g(f (x)).
√
Par exemple, soit f la fonction définie sur R par : pour tout réel x, f (x) = x2 + 1 (f est définie sur R car pour
tout réel x, on a x2 + 1 ⩾ 0). f est une composée de deux fonctions.
√
Pour tout réel x, posons g(x) = x2 + 1 et pour tout réel positif y, posons h(y) = y.
La fonction g est définie sur I = R et pour tout réel x, g(x) ⩾ 0 ou encore pour tout réel x, g(x) appartient à
J = [0, +∞[ intervalle sur lequel la fonction h est définie.
Pour tout réel x de I = R, on a alors f (x) = h(g(x)) ou encore f = h ○ g est la composée de g suivie de h.
Cg
f (x)
M
b
N Cf
g(x) b
La technique est
x −∞ 0 1 +∞
x2 + 0 + +
x−1 − − 0 +
g(x) − f (x) − 0 − 0 +
On en déduit que
• Cg est strictement au-dessous de Cf sur ] − ∞, 0[ et sur ]0, 1[,
• Cg est strictement au-dessus de Cf sur ]1, +∞[,
• Cf et Cg se coupent en leurs points d’abscisses respectives 0 et 1 ou encore en les points de coordonnées
respectives (0, 0) et (1, 1).
En particulier, pour tout réel x de ]0, 1[, x3 < x2 et pour tout réel x de ]1, +∞[, x3 > x2 .
y=
x2
y=
3
x 1
x −∞ 1 2 3 +∞
−x2 + 4x − 3 − 0 + + 0 −
x−2 − − 0 + +
f (x) − g(x) + 0 − + 0 −
Cf est strictement au-dessus de Cg sur ] − ∞, 1[∪]2, 3[, strictement au-dessous sur ]1, 2[∪]3, +∞[ et enfin, Cf et Cg
se coupent aux points A(1, 0) et B(3, 4).
x −x
Plus généralement, les fonctions x ↦ x4 , x ↦ x6 ..., x ↦ x2n où n est un entier naturel c’est-à-dire x à un exposant
un entier pair, vérifient l’égalité : pour tout réel x, f (−x) = f (x).
Soit f ∶ x ↦ x3 . Pour tout réel x, f (−x) = (−x)3 = −x3 = −f (x). Ainsi, deux réels opposés ont des images
opposées par f ou encore les points du graphe de f d’abscisses respectives x et −x ont des ordonnées opposées.
Graphiquement, cela se traduit par la symétrie du graphe de f par rapport à l’origine O.
f (−x) = −f (x) b
x
O −x
b
f (x)
Plus généralement, les fonctions x ↦ x, x ↦ x3 , x ↦ x5 , ..., x ↦ x2n+1 où n est un entier naturel c’est-à-dire x
à un exposant un entier impair, vérifient l’égalité : pour tout réel x, f (−x) = −f (x).
Ces considérations motivent la définition suivante :
Définition 4. Soit D un domaine de R tel que pour tout réel x de D, on a −x appartient à D (le domaine
D est dit symétrique par rapport à 0). Soit f une fonction définie sur D.
1) f est paire si et seulement si pour tout x de D, f (−x) = f (x).
Dans ce cas, l’axe (Oy) est un axe de symétrie de la courbe représentative de f .
2) f est impaire si et seulement si pour tout x de D, f (−x) = −f (x).
Dans ce cas, l’origine O est un centre de symétrie de la courbe représentative de f .
1
y = 1/(1 + x2 )
−4 −3 −2 −1 1 2 3 4
−1
b
1
−3 −2 −1 1 2 3
b
−1
−2
−3
Remarque. Revenons sur la définition d’une fonction croissante : f est croissante sur I si et seulement si pour
tous réels a et b de I, si a ⩽ b alors f (a) ⩽ f (b). Cette implication n’est pas une équivalence ou encore ce n’est
pas parce que f (a) ⩽ f (b) que l’on aura obligatoirement a ⩽ b.
En effet, considérons par exemple la fonction f définie sur [0, 2] dont la représentation graphique est :
1 2
x si x ∈ [0, 1]
(Pour tout réel x de [0, 2], f (x) = {
1 si x ∈ [1, 2]
).
La fonction f est croissante sur [0, 2] ou encore si a et b sont deux réels de I tels que a ⩽ b, on a obligatoirement
f (a) ⩽ f (b).
Prenons maintenant a = 2 et b = 1. On a f (a) = 1 = f (b) et en particulier f (a) ⩽ f (b) mais malheureusement
on a a > b. Par contre
Théorème 1. Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R.
1) f est strictement croissante sur I si et seulement si
pour tous réels a et b de I, (a < b ⇔ f (a) < f (b)).
2) f est strictement décroissante sur I si et seulement si
pour tous réels a et b de I, (a < b ⇔ f (a) > f (b)).
Réciproquement, si f est une fonction elle que pour tous réels a et b de I, a < b ⇔ f (a) < f (b), alors en particulier,
pour tous réels a et b de I, si a < b alors f (a) < f (b) et donc f est strictement croissante sur I.
La démonstration est analogue pour les fonctions strictement décroissantes.
Remarque. Le théorème ci-dessus reste valable en remplaçant « croissante » par « strictement croissante » et
« décroissante » par « strictement décroissante ».
Démonstration. Soit f une fonction définie sur l’intervalle I telle que pour tout réel x de I, f (x) appartienne à
l’intervalle J. Soit g une fonction définie sur J.
• Supposons f croissante sur I et g croissante sur J. Soient a et b deux réels de I tels que a ⩽ b.
Puisque f est croissante sur I, on a f (a) ⩽ f (b). Puisque f (a) et f (b) appartiennent à J et que g est croissante
sur J, on a g(f (a)) ⩽ g(f (b)).
On a montré que pour tous réels a et b de I, si a ⩽ b, alors g(f (a)) ⩽ g(f (b)). Donc, la fonction g ○ f est croissante
sur J.
• Supposons f croissante sur I et g décroissante sur J. Soient a et b deux réels de I tels que a ⩽ b.
Puisque f est croissante sur I, on a f (a) ⩽ f (b). Puisque f (a) et f (b) appartiennent à J et que g est décroissante
sur J, on a g(f (a)) ⩾ g(f (b)).
On a montré que pour tous réels a et b de I, si a ⩽ b, alors g(f (a)) ⩾ g(f (b)). Donc, la fonction g ○f est décroissante
sur J.
• Supposons f décroissante sur I et g croissante sur J. Soient a et b deux réels de I tels que a ⩽ b.
Puisque f est décroissante sur I, on a f (a) ⩾ f (b). Puisque f (a) et f (b) appartiennent à J et que g est croissante
sur J, on a g(f (a)) ⩾ g(f (b)).
On a montré que pour tous réels a et b de I, si a ⩽ b, alors g(f (a)) ⩾ g(f (b)). Donc, la fonction g ○f est décroissante
sur J.
• Supposons f décroissante sur I et g décroissante sur J. Soient a et b deux réels de I tels que a ⩽ b.
Puisque f est décroissante sur I, on a f (a) ⩾ f (b). Puisque f (a) et f (b) appartiennent à J et que g est décroissante
sur J, on a g(f (a)) ⩽ g(f (b)).
On a montré que pour tous réels a et b de I, si a ⩽ b, alors g(f (a)) ⩽ g(f (b)). Donc, la fonction g ○ f est croissante
sur J.
Ainsi, le sens de variation d’une composition de fonctions obéit à la « règles des signes ». Si on note + la croissance
et − la décroissance alors :
+ ○ + = +
+ ○ − = −
− ○ + = −
− ○ − = +
Solution.
√ 1
1 ère solution. Pour x > −4, on pose g(x) = x + 4, pour y > 0, on pose h(y) = y, pour z > 0, on pose k(z) = ,
z
pour t réel, on pose l(t) = −2t + 3.
g est définie sur ] − 4, +∞[ et pour tout réel x de ] − 4, +∞[,
√ g(x) appartient à ]0, +∞[. Donc h ○ g est définie
sur ] − 4, +∞[ et pour tout réel x de ] − 4, +∞[, h(g(x)) = x + 4.
h ○ g est définie sur ] − 4, +∞[ et pour tout réel x de ] − 4, +∞[, h(g(x)) appartient à ]0, +∞[. Donc k ○ h ○ g est
définie sur ] − 4, +∞[ et pour tout réel x de ] − 4, +∞[, k(h(g(x))) = √
1
.
x+4
k ○ h ○ g est définie sur ] − 4, +∞[ et pour tout réel x de ] − 4, +∞[, k(h(g(x))) appartient à R. Donc l ○ k ○ h ○ g
est définie sur ] − 4, +∞[ et pour tout réel x de ] − 4, +∞[, l ○ k ○ h(g(x)) = −2 × √ + 3 = f (x).
1
x+4
a<b⇒0 <a+4<b+4
√ √ √
⇒ 0 < a + 4 < b + 4 (par stricte croissance de la fonction x ↦ x sur]0, +∞[)
Remarque. La deuxième solution est bien plus efficace et brève que la première. Mais il s’agit en fait d’une seule
et même solution. Les calculs effectués dans la deuxième solution ne sont que la traduction des résultats de la
première solution. Evidemment, la première solution est horrible à rédiger. Néanmoins, cette première solution est
beaucoup plus rapide à penser qu’à écrire : on doit considérer que le sens de variation de la fonction f de l’exercice
5 « saute aux yeux » par composition d’opérations élémentaires successives. La raison fondamentale de ce fait est
que dans l’expression de f (x),