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Chapitre 1 Frottement et lubrification

Supports de cours :
0) texte (chapitre) [1]
1) variation du coefficient de frottement e de la pression [2]
2) phénomène de coin d’huile [2]
3) désignation normalisée des matériaux (ancienne norme française) [1,2]
4) désignation normalisée des matériaux (nouvelle norme française) [6]

Introduction

1. Définition des états de frottement


L’entraînement d’un corps A posé sur un corps B suivant une direction parallèle aux
surfaces de contact exige une force F opposé à la résistance au déplacement et appelé force de
frottement. L’étude du frottement à sec a permis d’obtenir les propriétés suivantes qu’on
désigne sous le nom de lois de frottement d’Amontons-Coulomb :
a) Le frottement est proportionnel à la force de pression N perpendiculaire à la surface de
contact.
b) Le frottement est indépendant de l’étendu de la surface
c) Le frottement dépend de la nature des matériaux et de l’état des surfaces en contact
d) Le frottement au repos est plus grand que le frottement en mouvement
e) Le frottement croît en fonction de la durée du maintien préalable des surfaces en contact.
En réalité, ces lois ne se vérifient à peu près que pour les valeurs moyennes de la vitesse
(quelques mètres par secondes) et de la pression (<50bars environ). On a établi à partir de
nombreux expériences la relation F=A+f.N, où A est une constante nécessaire pour vaincre
l’adhésion initiale.
En ignorant le terme A, le vecteur réaction R fait avc la direction du mouvement un angle j
appelé angle de frottement lorsque les corps sont en mouvement relatif et angle d’adhérence
lorsqu’il n’y a pas mouvement relatif. La force de frottement est alors la composante de la
réaction dans la direction du déplacement, de telle sorte que :

F=N.f=N.tg=(R.cos).tg=R.sin

2. Cause des frottements
a) Enchevêtrement des aspérités
b) Soudure à froid des surfaces due aux forces d’attraction moléculaires
c) Déformation des surfaces de contact
3. Types de flottements

d)
b) c)
a)

L’interposition d’une couche de fluide entre les surfaces frottantes diminue


considérablement la résistance au glissement. De plus, l’échauffement se trouve diminué de
Figure Types de frottement ; a) sec ; b) onctueux ; c) demi-fluide ; d) fluide ou
hydrodynamique

1
même que l’usure. Le frottement obtenu est dit médiat par opposition au frottement immédiat
ou frottement à sec.
Si l’épaisseur de fluide est suffisamment grande, pour que les aspérités de surface ne
puissent venir en contact, le frottement est dit fluide ou parfait ou encore hydrodynamique.
En dessous d’une épaisseur minimale, la résistance au glissement augmente quand cette
épaisseur diminue. Le frottement est dit demi-fluide ou imparfait ou mixte.
Quand l’épaisseur de la couche de lubrifiant est inférieure à la hauteur des aspérité des
surfaces frottantes cette couche diminue et le coefficient de frottement se rapproche de celui
du frottement à sec. C’est le graissage onctueux
4. Lubrifiants et graisses
a) Huiles
- Végétales obtenues par pression (colza, ricin, olive,…)
- Animales obtenues par fusion (suif)
- Minérales (plus courantes) obtenues par dillatation du pétrole brut ou de la houille. Afin
d’améliorer leur caractéristiques et de leur donner des qualités particulières, on ajoute à ces
huiles des produits chimiques.
b) Graisses
Elles sont obtenues à partir d’un mélange d’huile minérale et du savon. Pour améliorer leur
caractéristiques, on ajoute des produits tels que : graphite, soufre, talc, mica, calcium, plomb,
vaseline.
c) Lubrifiant solides
Ils sont surtout utilisés comme additifs aux graisses : graphite, soufre, talc, mica finement broyés,
MOS2, WS2, Pb, Or, Argent, PTFE (Polyétrafluoréthylène)+thermoplaste.

Remarque sur les graisses (matelas pâteux ou plastiques)


On emploie essentiellement les graisses lubrifiants obtenus par dispersion dans l’huile d(un
support savon ou autre (bentone, gel de silice). Par définition, un savon est le résultat de la
réaction d’une base et d’un acide gras :

Acide gras (ou Savon)+Base=Sel acide+Eau


Exemple : C17H35COOH+C17H35COONa+H2O ; l’eau de savon est utilisé en arrosagedes
outils tandis que l’eau elle-même sert de lubrifiant.
5. Fonctions des lubrifiants

6. Conséquences du frottement à sec


a) Résistance au mouvement
b) Usure
c) Elévation de température
7. Avantages et Inconvénients des frottements
a) Inconvénients : Perte d’énergie, échauffement et grippage, usure
Remède
- Bon choix de matériau
- amélioration de l’état de surface : rugosité, orientation des stries dans le sens du
mouvement
- lubrification
- remplacement du glissement par le roulement
- Refroidissement des surfaces frottantes

2
- Réduction des frais en reportant l’usure sur les pièces moins chères ou plus facilement
remplaçables.
b) Avantages des frottements
- Equilibrage sur plan incliné
- Coin clavette
- Frottement de freinage dans le couple hélicoïdal
- Effet de conicité dans les brides, mandrins de serrage et les montages
2. Quelques applications courantes
a) Cône de frottement
R R’
R’’

Tant que le corps est au repos, la direction de la réaction se trouve toujours à l’intérieur de
l’angle 2.0 observé au mouvement. En se donnant à la force R différentes directions dans
l’espace, on voit se former un domaine d’équilibre sous forme d’un cône dit de frottement au
repos, engendré par la révolution de l’angle de frottement  autour de la normale n-n aux
surfaces de contact. Au repos, ce cône porte le nom de cône d’adhérence.
c) Cas des glissières symétriques en V

Q Q
N1 N2
R
Fr F


F=(N1+N2).f=2.N.f
N1+N2+Q=0=>2.N =Q/cos

F=f*.Q

=>f*=f/cos où f* est le coefficient de frottement réduit de la glissière en V.

Habituellement, on prend dans les calculs f*=1,27.f.

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d) Immobilisation relative de 2 pièces
- assemblage plan : vis, boulon, goujon (sollicitation en extension et cisaillement)
- assemblage cylindrique : assemblage par flexion du support, par pincement, par
emmanchement forcé, serrage, bridage des pièces sur machine-outil, frein à sabot,
frein à sangle, frein à disque…
- entraînement mutuel de 2 pièces
 transmissions par friction (roues de friction)
 poulies et courroies
 embrayages
- Coincement : clavette transversales, clavette longitudinales inclinées, assemblages
coniques, assemblage par bague conique fendue,…
e) Condition d’arc-boutement
On dit qu’il y a arc-boutement quand l’équilibre assuré par frottement est impossible à
rompre quel que soit l’effort exercé : exemple : manivelle guidée en A et B et tirée en C par
une force parallèle à la direction AB : exemple : presse, valet de menuisier ?...

F1
N1
A
l

N2

Condition : Il y aura glissement si F>F1+F2 =(N1+N2).f .


Or N1+N2=F.d/l, il y a alors glissement si F>ou=2 ??2.F.d.f/l
Soit si
f<ou = l/(2.d)

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Cette condition est indépendante de F. Au contraire, il ne peut y avoir glissement si
f>l/(2.d), quel que soit F ; il y a donc arc-boutement.

f) Coefficient de frottement et coefficient de roulement

Q
Q

N F
N

Q
b e

Les facteurs physiques déterminant le frottement de roulement sont insuffisamment


étudiées ; pour les calculs techniques, on se sert plutôt des données expérimentales obtenues
par l’étude de divers objets concrets : rouleaux, roues, galets, billes de roulement, etc.
Pour vaincre la résistance au roulement des corps, il faut faire un travail ayant pour
objectif la déformation des surfaces en contact.
Un cylindre immobile sur un plan et sollicité par une force Q connaît à la zone de contact
une déformation locale due à la pression de contact sur une largeur b. En vertu des principes
de la théorie d’élasticité, on admet que la répartition de la pression obéit à approximativement
à la loi elliptique. La courbe des contraintes est alors symétrique, ce qui fait que la droite
support de la résultante N de ces contraintes se confond avec la droite d’action de Q.
En faisant rouler le cylindre, à la suite du frottement intérieur dans le matériau, il y a non
coïncidence des courbes de mise en charge et de décharge du matériau (réactivité ou
hystéris) ; ce qui fait que la courbe des contraintes dans la zone des déformations croissantes
se situe plus haut que celle dans la zone des déformations décroissantes. Il s’en suit que la
répartition des contraintes sur l’aire b se trouve asymétrique par rapport au maximum qui se
déplace à droite du point O de la valeur , bras de levier de la force de frottement de
roulement). On surmonte au cours du roulement un couple C appelé couple de frottement et
dont le moment est égal à :
Mc=Q.

La grandeur est appelée coefficient de frottement de roulement.


Au repos, la force de frottement a une intensité

F0inf ou égal à Q.f0, où f0 est le coefficient d’adhérence. Le couple de force qui fait rouler le
cylindre A sur le plan est caractérisé par un moment :

MF=F.r

où F est la force de traction du cylindre.


d’où
F=MF/r=M/r=Q./r

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Pour que le cylindre glisse sans rouler sur le plan, on doit avoir :

F.r<.Q

avec F=f0 Q

soit F0.Q .R<Q

D’où égal f0</r

Ceci est la condition de glissement simple.


g) Caractéristiques des lubrifiants
Le lubrifiant doit avoir une température d’ébullition assez élevé et une température de
solidification relativement basse. Il doit avoir une faible affinité pour l’oxygène de l’air, être
passif vis-à-vis des surfaces frottantes de façon à assurer un long usage sans modification
notable de ses propriétés . Il doit adhérer aux surfaces frottantes (pouvoir mouillant).
- L’onctuosité ; c’est l’aptitude sur les surfaces frottantes et de former une couche
permanente avec ces surfaces. Ni théoriquement, ni expérimentalement on a pu chiffrer
l’onctuosité. On peut aussi la définir comme l’impression d’adhérence plus ou moins doux
entre la pouce et l’index.
- La viscosité : c’est la résistance à l’écoulement ou au glissement fluide sur fluide. C’est
l’inverse de la fluidité. On définit la viscosité de la manière suivante : soit une tranche de
liquide d’épaisseur dy en mouvement sur la surface de cette tranche ; dv/dy, la variation de la
vitesse entre les deux surfaces de cette tranches ; la résistance Fr au glissement de fluide au
niveau y est

Fr=.S.dv/dy


 est le coefficient de viscosité dynamique ; dv/dy, le gradient de la vitesse. Dans le système
SI, m s’exprime en poiseuilles (PI), Fr en Newtons (N) ; S en m2, dv/dy en m/sec. 1 poise
(p)=1dyne/cm2 en unités CGS.
La grandeur /est la viscosité cinématique, où est la masse volumique. Son unité est
m2/sec. ou stoke (st.). 1st.=10-4 m2/s..
Pratiquement, la viscosité est mesurée par le quotient de la durée d’écoulement à travers un
tube de petit diamètre de 200cm2 de fluide à 20°, par la durée d’écoulement du même volume
d’eau distillée. C’est la viscosité par rapport à l’eau, qui s’exprime en Engler (E). La viscosité
varie avec la qualité d’huile (de 2E à 15E) pour les huiles courantes, à 50°. Elle diminue
quand la température s’élève, la loi de variation étant particulière à chaque lubrifiant.
- L’inflammabilité du lubrifiant est définie par rapport à l’action de la chaleur et de la
flamme. Elle est caractérisée par :

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 Le point éclair : température de l’huile sous laquelle les vapeurs émises s’enflamment
au contact avec une flamme.
 Le point feu : température de l’huile pour laquelle le liquide prend feu au contact
d’une flamme
h) Autres caractéristiques
Densité, couleur, volatilité, solubilité, point de fusion, point d’ébullition, acidité, tension
superficielle, oxydabilité, corrosivité, résistance au froid.
i) Condition nécessaire pour obtenir un frottement fluide
Chaque fois qu’il est possible ou recommandé de s’efforcer de d’obtenir un frottement
fluide : c’est le cas des paliers et des butées supportant une charge élevée tournant à une
vitesse importante.
- principe
Entre deux surfaces rigoureusement parallèles, il se forme une pellicule d’huile qui n’étant
pas injectée sous pression, ne peut se maintenir. Elle est expulsée sous la pression entre les
surfaces. Pour introduire et maintenir une pellicule (ou film
-
ffff

m
8.

Du point de vue cinématique, les paliers sont des dispositifs qui réalisent les liaisons
pivot, pivot glissant, rotule, et toute autre liaison équivalente (fig. 1). Dans la résolution de
certains problèmes concrets, certaines solutions constructives admettent volontairement des
liaisons hyperstatiques équivalentes.

c)
a) b)

e)
d)

Figure 1 : Représentation conventionnelle des liaisons : a) pivot ; b) pivot glissant ; c) liaison


isostatique équivalente ; d), e) liaisons hyperstatiques équivalentes

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9. Problèmes de réalisation

Dans la réalisation pratique, il faut résoudre le problème du glissement de contact qui est
un phénomène nuisible s’accompagnant de l’usure, d’échauffement, voire de grippage.
a) Nature des frottements:
La durée de vie des paliers est fonction de la grandeur de la charge, du matériau, du
lubrifiant, et des conditions d’exploitation. Ces facteurs déterminent l’intensité de leur usure.
La force s’exprime par la relation :

F=N.f=N.tg

oùfest le coefficient de frottement et  l’angle que fait le vecteur réaction de la surface avec
la perpendiculaire au point de contact. f dépend de plusieurs facteurs, en particulier du
matériau, de l’état de surface, de la vitesse de déplacement, de la température, etc.
En l’absence du lubrifiant, le frottement est dit sec. Le contact direct des surfaces
frottantes entraîne une usure accentué et un coefficient de frottement élevé.
A vitesse petite, le lubrifiant baisse le coefficient de frottement, mais n’écarte pas les
surfaces de contact de pièces et par conséquent l’arrachement de particules. Dans ce cas, le
frottement est onctueux ou demi-fluide.
Dans l’intervalle des grandes vitesses ou de grande viscosité, on assiste au frottement
fluide ou hydrodynamique du tourillon et du palier sont séparées par une mince couche de
lubrifiant.
b) Quelques formules des couples de frottement des résistances passives
- contact cylindriques :

C=N..r.f*

où f*=(3/2).f pour les tourillons non rodés et f*=(4/3).f pour les tourillons non rodés.

- contact circulaires (disques)

C=(2/3).N..r.f

- contact plans annulaires

C=(2/3).N...f.(r13-r23)/(r12-r22)
-
Démonstration (voir Chapitre « Système vis-écrou)

10. Classification des guidages en rotation

La recherche de solution à l’usure, au grippage et à l’échauffement revient à rendre l’usure


acceptable par un bon choix de matériau, une bonne lubrification ou le remplacement du
glissement par le roulement.
Ainsi, on distingue les trois familles de paliers suivantes :
- Les paliers lisses (ou paliers secs et onctueux), où le glissement est rendu acceptable ;

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- Les paliers fluides et les paliers magnétiques, où le glissement est supprimé ;
- Les paliers à éléments roulants (ou roulements) où le glissement est remplacé par le
roulement.

11. Les paliers lisses

11.1. Classification
Plus souvent, pour des raisons économiques l’élément en contact avec l’arbre constitue une
pièce rapportée portant le nom de coussinet. On distingue les principaux groupes de paliers
lisses suivants :
- Les paliers non démontables coulés en une pièce avec son bâti ou son support ;
- Les paliers démontables faits en deux parties comprenant un corps et un couvercle
séparé par un plan de joint et un coussinet immobilisé par joues s’ajustant dans le bâti.
Le rapport longueur sur diamètre varie de 0,4 à 1,5.
- Les paliers auto-réglables ou auto-aligneurs (installés dans un logement sphérique)
pour un rapport longueur sur diamètre allant de 1,5 à 2,5.

11.2. Forme possible des portées


Elles peuvent être cylindriques, sphériques ou coniques
11.3. Facteur d’un bon guidage
- L’ajustement arbre alésage doit avoir un jeu minimal pour garantir une bonne
précision de fonctionnement ; on doit aussi tenir compte de la bonne circulation du
lubrifiant, de la dilatation résultant d’une différence de température entre l’arbre et le
coussinet.
- La précision d’usinage et la qualité des surfaces en contact sont de rigueur pour les
frottements limités.
- La longueur de la portée est limitée par la possibilité de fabrication.

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Conséquences :
- Qualité de surface : 0,4≤Ra≤0,8
- Ajustement : on recommande ceux de type H/f et de qualités 6, 7 ou 8.
- Rapport longueur/diamètre du coussinet ≤2.

11.4. Longueur du coussinet


On choisit le coefficient d’isostaticité :

=L/d

où Lest la longueur du coussinet et d le diamètre de l’arbre au niveau du coussinet). En


premières approximations :
=L/d≥1,5 pour les guidages longs
=L/d≤0,5 pour les guidages courts
Lorsque L≥2.d , il est recommandé de choisir 2 guidages courts pour éviter les difficultés
de réalisation.

11.5. Choix des paliers lisses


a) Matériau de l’arbre
L’acier, par exemple : 34CrMo4 trempés et éventuellement cémentés.
b) Matériau du coussinet :
Ce sont les matériaux d’antifriction : ils doivent être compatibles avec le matériau
choisi pour l’arbre. Leur coefficient de frottement doit être faible et leur usure limitée :
- La fonte ou l’acier (pour faibles vitesses) avec garniture d’antifriction
- Les bronzes pour grandes vitesses, par exemple acier 34CrMo4 avec bronze CuSn10
- Matériau antifriction (ou régule), exemple : antifriction au plomb
- Matériau fritté imprégné de lubrifiant liquide (FU-E10 ; exemple : bronze avec FC15-
52 (alliage ferreux)
- Les matériaux plastiques (charges faibles) : Textolite, Nylon, PTFE
(polytétrafluoréthylène) encore appelé téflon - peut supporter jusqu’à 500 degrés et en
milieu acide).
- Le glycodur (sous forme de bagues roulées obtenues par déformation à la presse de
bandes monométallique ou composite déposé sur un support d’acier).

11.6. Dimensionnement des paliers lisses


a) Principaux critères de calcul
- Calcul à l’usure
On vérifie que la pression diamétrale ramenée à la surface projetée est inférieure à la
pression diamétrale admissible :

pØ =N/SØ=N/(L.d) ≤ [pØ]

où N est l’effort normal sur le palier


- Calcul à l’échauffement
On compare la puissance surfacique à sa valeur maximale

pØ.v ≤ [pØ.v]

Remarque :

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 [pØ] est propre au matériau :
 pour les paliers ordinaires, [pØ]=5 à 10 Mpa ;
 pour les paliers lubrifiés, [pØ]=15 à 25 Mpa ;
 pour les paliers lubrifiés, [pØ]=2,5 à 4 Mpa ;
 [pØ.v] dépend de l’usure tolérable du matériau et des surfaces d’échange permettant
d’évacuer la chaleur. Dans les documentations appropriées, les fabricants donnent
habituellement la puissance surfacique. En général, [pØ.v] ≤10N./(m.sec.)
 Habituellement, on tient compte de la diminution de l’aire de la surface de contact à
cause des rainures de graissage en remplaçant pØ par pØ‘:

pØ‘=N/(.SØ)=N/(.L.d) ≤ [pØ]

où on prend la valeur du coefficient égale à 0,90…0,95.

N N
Fa

2.re 2.ri 2.ri

d e
L
Figure 2 : Schéma de calcul des paliers lisses

b) Dimensionnement de l’épaulement
- Epaisseur du flasque

e≥N/(2..ri. Rpg)

où Rpg est la résistance pratique au glissement.

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- Rayon re de la surface extérieure du flasque
On vérifie la pression normale suivant l’axe du flasque

p=Fa/S≤[p]

où S=.(Re2-ri2)
[p] est la pression admissible
et Fa l’effort axial.

Matériau du couple tourillon-coussinet [v], [pØ], [pØ.v], [t], °C


m/sec. Mpa Mpa.m/sec.
Acier - fonte 1-5 2,5-20 10-20 -
Laiton 2 4-12 6-10 -
Acier trempé – bronze 4-12 15-25 12-30 -
Antifriction (régule) 30-50 10-15 3-75 110-115
Plastique fluoré 5-8 1,5-4 - 200
Textolite lubrifié à l’huile 5-10 10 25 100
Remarque :
- pour les butées à rainures diminuer les valeurs du tableau de 20 – 40%
- utiliser les données du tableau exclusivement dans le cadre des projets de classa.

Tableau 1 : Quelques données de recommandation sur la pression et la puissance surfacique


[7, 8] des paliers en régime demi-fluide et fluide:

Crapaudine Boîtard pivot

Figure 3 : Boîtards et crapaudines

- Diamètre minimale extérieur du coussinet


On vérifie la pression de matage de la section du coussinet

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p=Fa/S1≤[p]

où S1=.(re2-ri2)
[p] est la pression admissible
et Fa l’effort axial

c) Cas particulier des boîtards et des crapaudines


Les boîtards et les crapaudines sont des paliers à axe vertical. Les boîtards supportent
seulement les charges radiales. Les crapaudines sont des paliers de butée. Ils supportent les
efforts axiaux et radiaux. En général, ces appuis sont calculés suivant l’usure et
l’échauffement. Pour obtenir une pression sur la surface d’appui, on réalise un trou sur l’axe
de l’arbre (pivot annulaire).
La surface utile est ;

S=.(d2-d02)/4

Où d et d0 sont les diamètres extérieur et intérieur de la face de contact.


Pour vérifier à l’échauffement suivant le critère, on détermine la vitesse moyenne de
glissement :

vmoy= .Rréd

Rréd est le rayon réduit :

Rréd=(1/3).(d3-d03)/(d2-d02)

=(2/3).(r3-r03)/(r2-d02)

On utilise aussi la formule approchée :

vmoy= .dmor≈ (d+d0)/2

11.7. Calcul de la durée de vie ‘un coussinet


Le calcul est rapide et estimatif. En notant par d le diamètre du coussinet, L sa longueur, N
la charge, n la vitesse de rotation, f le facteur d’application (tableau), b le facteur de dimension
du coussinet (figure), U la limite de charge spécifique, et connaissant le type de charge
(tableaux)
- on détermine la charge spécifique du coussinet

P=N/(d.L)

- on modifie la longueur pour satisfaire au critère de charge spécifique

EL=L.(U-P)/U

Si EL a une valeur négative, le coussinet est trop chargé. Dans ce cas, on doit augmenter don
diamètre et/ou sa longueur et retourner au calcul précédent.
- On détermine le facteur PV modifié :

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PV=5,25.105.F.n/(EL.f.m.b)

- On évalue la durée de vie estimé avec le facteur PV en utilisant le tableau des normes.

12. Les paliers fluides

12.1. paliers hydrodynamiques


5.1.1. Coin d’huile et formation de film fluide
A vitesses élevées, on utilise les paliers hydrodynamiques. Principe : un film fin d’huile se
forme entre les deux pièces en mouvement relatif : Au repos (fig. a), l’arbre repose sur
l’alésage. Au démarrage (fig. b), l’arbre roule sans glisser jusqu’à la position D (fig. ). En
augmentant la vitesse, l’huile entraînée par la rotation de l’arbre soulève l’arbre qui prend une
nouvelle position d’équilibre fig. c). Ce phénomène est présent également dans le ca de
glissement en translation où il se forme au devant de la pièce mobile un véritable coin d’huile
au moment où la vitesse relative s’approche d’une certaine valeur critique au dessus de
laquelle il se produit la formation du film de liquide.
Le coefficient de frottement est voisin de zéro et le centrage de l’arbre est relativement de très
grande précision ; d’où l’utilisation des paliers dans la construction des arbres de broche de
certaines machines de précision, par exemple les rectifieuses.

a) b) c)

Epaisseur minimale
du film fin de liquide

Figure 4 : Formation du coin d’huile et établissement du film fin entre l’arbre et le palier

5.1.2. Répartition de la pression et condition d’un bon fonctionnement


On note autour de l’arbre trois zones distinctes qui se distinguent par la valeur de la
pression: zone de pression nulle, de pression positive et de dépression. Les conditions d’un
bon fonctionnement sont :
- débit d’huile abondant (refroidissement) et ininterrompu
- viscosité suffisante pour permettre l’établissement du film fluide
- bons états de surface des pièces
- alimentation dans la zone de pression nulle, à proximité de la zone de pression
positive.
- Enfin, on recourt parfois aux patins articulés ou flexibles pour accélérer la formation
du film de fluide.

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Zone de pression nulle

Zone de dépression

Zone de pression positive

Figure 5 : Formation du coin d’huile et établissement du film fin entre l’arbre et le palier
12.2. palier hydrostatiques

Dans certains cas de palier, pour le maintien du film de fluide afin d’éviter une usure
éventuelle, une pompe auxiliaire assure la mise en pression du fluide au démarrage. et. De tels
paliers où le frottement fluide est créé au démarrage ou entretenu pendant la rotation définitive
de l’arbre sont dits hydrostatiques.

Questionnaire
1) de l’arbre et du coussinet d’un palier lisse.
2) Problème résolu
Calculer le palier de la figure 1 ci-dessous : données : charge radiale : Fr=11000N, charge
axiale : Fa=4,4, diamètre de l’arbre : d=80mm ; fréquence de rotation : n=125tr/mn
pression admissible : pØ=9N/mm2, puissance surfacique admissible : [pØ.v]= 1,8N.m/
(mm2.sec) , épaisseur du coussinet : =5mm, épaisseur du flasque : H=10mm.

Solution
Prenons =L/d=0,8 ; d’où L=.d=0,8.80=64mm.
Prenons pour longueur utile L1=60mm.
- vitesse angulaire de l’arbre : =2..n=2..125rad/min=2..125/60rad/sec.
- Vitesse de glissement : v=.d/2=12.80/2=0,48m/sec.
- Pression de glissement ; p=P/(a.b)=11000/(80.60)=2,3N/mm2
=> surface d’appui : S=(/4).(D2-d02)=(/4).(1002-842)=2300mm2, pression moyenne :
p=Q/F=4,4.1000/2300=1,92N/mm2 ;

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

15
[1] Christian Pillot, Mémotech, Dessin Technique.
[2] Précis de Construction Mécanique, T 2.
[3] Technologie de Construction Mécanique, M. Norbert, R. Philippe, Technologie de
Construction Mécanique.
[4] G. Lenormand, R. Mignée, J. Tinel, Construction Mécanique, Éléments de Technologie ;
T 2 et 3.
[5] Jean-Louis Fauchon, Guide des sciences et technologies des sciences industrielles, Afnor.
[6] Le Chevalier, Guide du dessinateur
[7] Romanov M.Y., Konstantinov V.A., Pokrovsky N.A., Recueil de problèmes sur les
éléments des machines, Mashinostroenie, Moscou 1984.
[8] Youcilevitch G.B., Eléments des machines, Mashinostr., Moscou 1988.

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