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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 18-035-H-10

18-035-H-10

Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses


H Ben Maïz Résumé. – Les glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses se manifestent, le plus souvent après un intervalle
F Ben Moussa libre, par un syndrome néphritique aigu. Leur fréquence est liée au niveau de développement
socioéconomique. Le germe le plus fréquemment en cause est le streptocoque bêtahémolytique du groupe A.
Sur le plan pathogénique, il s’agit de néphropathies glomérulaires par complexes immuns où le complément
joue un rôle prépondérant.
La symptomatologie rénale est faite essentiellement d’œdèmes, d’hématurie, d’hypertension, de réduction de
la diurèse, de protéinurie et d’insuffisance rénale modérée. La chute transitoire du C3 constitue un bon
marqueur biologique.
La biopsie rénale n’est pas d’indication systématique. La lésion la plus commune est une prolifération
endocapillaire pure, parfois exsudative, avec dépôts granuleux de C3 sur les parois capillaires et dans le
mésangium.
L’évolution est le plus souvent favorable. Toutefois, des formes sévères peuvent se voir avec, sur le plan
lésionnel, la présence d’une prolifération endo- et extracapillaire. Le traitement étant essentiellement
symptomatique, la prévention par les mesures d’hygiène, la détection et le traitement efficace de toute
infection susceptible d’être cause d’une glomérulonéphrite aiguë reste importante.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : syndrome néphritique aigu, glomérulonéphrite aiguë, complexes immuns, complément, biopsie
rénale, prolifération endocapillaire, infection, streptocoque.

Introduction cas cliniquement patents. Cependant, l’incidence des GNA a


nettement diminué dans les pays développés au cours des
Les glomérulonéphrites aiguës (GNA) postinfectieuses sont définies 40 dernières années [55, 57, 73, 74]. Cette baisse de l’incidence est
par une inflammation aiguë non suppurative des capillaires probablement due à l’amélioration du niveau de vie et à une
glomérulaires. Elles ont en commun le fait de survenir au décours meilleure couverture médicale [6]. Elle reste encore importante dans
d’infections, d’avoir une pathogénie par complexes immuns et d’être certaines régions du globe telles que l’Afrique, l’Inde, le Pakistan, la
potentiellement curables grâce au traitement anti-infectieux. Elles Malaisie, la Nouvelle-Guinée et l’Amérique du Sud [19, 35, 65, 68, 69]. Dans
sont caractérisées le plus souvent par la survenue brutale d’un notre expérience, sur une période de 15 ans, l’étude des
syndrome néphritique aigu associant hématurie, protéinurie, néphropathies glomérulaires biopsiées de l’adulte a montré une
œdèmes, hypertension artérielle (HTA) et insuffisance rénale, le tout nette régression des glomérulonéphrites prolifératives
survenant après un intervalle libre de durée variable selon l’infection endocapillaires pures, dont la fréquence est passée de 27,7 % au
en cause. Sur le plan morphologique, la lésion fondamentale est une cours de la période 1975-1980 à 9,4 % durant la période 1985-1990.
prolifération des cellules endocapillaires. L’association possible à une Les GNA poststreptococciques surviennent, soit de façon
prolifération extracapillaire donne un tableau plus bruyant et sporadique, soit par épidémies. Ces dernières surviennent dans les
d’évolution moins favorable où dominent l’oligoanurie et collectivités où il y a une forte promiscuité avec de mauvaises
l’insuffisance rénale. Les GNA poststreptococciques sont les plus conditions d’hygiène (épidémies de Trinidad, de Maracaibo et de
fréquentes et les mieux connues ; les autres GNA postinfectieuses Minnesota) et un bas niveau socioéconomique [4, 35, 40]. Elles sont de
sont plus rares [77]. survenue saisonnière : en hiver et au printemps pour les GNA
secondaires aux infections rhinopharyngées et en été pour celles
secondaires aux infections cutanées [25, 26]. Dans notre expérience,
Glomérulonéphrites aiguës nous avons noté une prédominance automnohivernale dans 64 %
poststreptococciques des cas.
Des cas de GNA poststreptococciques peuvent survenir dans la
ÉPIDÉMIOLOGIE fratrie de sujets atteints. Dodge et al [28] ont rapporté une incidence
de 20 % de GNA (formes patentes ou infracliniques) dans la fratrie
¶ Incidence
des patients. Rodriguez-Iturbe [70] a trouvé une néphropathie chez
L’incidence réelle des GNA postinfectieuses est d’évaluation difficile 37,8 % des sujets en dehors des épidémies, mais l’étude des
car les cas infracliniques sont probablement plus fréquents que les groupages human leukocyte antigen (HLA) n’a pas trouvé de
particularités chez les sujets atteints.

Hédi Ben Maïz : Professeur de néphrologie, chef de service de néphrologie et de médecine interne. ¶ Âge et sexe
Fatma Ben Moussa : Professeur de néphrologie.
Service et laboratoire de néphrologie, hôpital Charles-Nicolle, boulevard du 9 avril 1938, Tunis, Tunisie. L’âge de survenue des GNA poststreptococciques est variable. Elles

Toute référence à cet article doit porter la mention : Ben Maïz H et Ben Moussa F. Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés),
Néphrologie-Urologie, 18-035-H-10, 2001, 10 p.
18-035-H-10 Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses Néphrologie-Urologie

sont surtout communes entre 2 et 12 ans. Dans les grandes séries, Siège de la réaction immune
5 % des patients ont moins de 2 ans et 5 à 10 % sont âgés de plus de Le siège de la réaction immune a été un sujet de controverse. Le rôle
40 ans [68, 69]. des complexes immuns circulants captés secondairement par les
Les deux sexes sont touchés, mais il existe toutefois une glomérules a été suggéré en raison de la similitude entre la GNA
prédominance masculine avec un rapport de 2/1. Cette poststreptococcique et la maladie sérique aiguë. Actuellement, il est
prédominance masculine tend à s’estomper quand on tient compte établi qu’une réaction in situ entre l’antigène cationique chargé
des cas infracliniques [68, 69]. positivement et l’anticorps correspondant a lieu dans un premier
temps dans la région sous-épithéliale. De même, la production d’une
¶ Infection streptococcique initiale GNA à l’aide de complexes immuns préformés ne peut se réaliser
Depuis longtemps, le rôle de certains types de streptocoques du qu’avec des complexes immuns ayant un antigène cationique. Mais
groupe A bêtahémolytique est bien établi, en particulier le type 12, la néphrogénicité n’est pas réservée aux molécules cationiques,
mais également beaucoup d’autres tels que 1, 3, 4, 6 et 25 pour les puisque la répulsion électrostatique peut être bloquée ou minimisée
infections rhinopharyngées, 2, 49, 55, 57 et 60 pour les infections par des mécanismes qui réduisent la charge négative des parois des
cutanées. Exceptionnellement, un streptocoque d’un autre groupe a capillaires. La neuraminidase streptococcique peut débarrasser la
été incriminé (groupe C : Streptococcus zooepidermicus). MBG de son acide sialique et entraîner un défaut de charge et de
perméabilité [53].
Ces streptocoques contiennent constamment, parmi les antigènes de
leur paroi, l’antigène M. Cette protéine M confère une immunité Rôle des cellules infiltrant les glomérules
durable, ce qui explique l’absence de récidive. D’autres antigènes
sont susceptibles d’expliquer la néphrogénicité, tels que On a démontré qu’il existe au cours des GNA poststreptococciques
l’endostreptosine et le zymogène [62, 91, 92]. une infiltration des glomérules par des monocytes et des
Une infection rhinopharyngée est le plus souvent en cause, surtout lymphocytes T [33, 45] . Ceci est corrélé avec la sévérité de la
dans les formes sporadiques, mais une infection cutanée telle qu’un protéinurie. L’accumulation de ces cellules peut être due à leur
impétigo [56] ou une gale surinfectée peut être observée dans les fixation au fragment Fc des Ig déposées dans le glomérule ou à des
formes épidémiques. Une gale surinfectée a été incriminée chez dix lymphokines [61, 63].
de nos patients. L’infection est plus rarement une otite, une sinusite,
Néphrogénicité directe des composants terminaux du complément
un abcès dentaire, une scarlatine ou une pyodermite [24, 25, 26, 57].
Les propriétés chimiotactiques des composants du complément tels
que le C5a expliquent que la majorité des lésions causées par le
PHYSIOPATHOLOGIE complément sont médiées par les neutrophiles. La production de
C3a et de C5a peut entraîner une libération d’histamine qui
¶ Immunopathogénie de l’atteinte glomérulaire augmente la perméabilité des capillaires. Les produits terminaux du
La glomérulonéphrite poststreptococcique est une maladie par complément (C5b, C9 [complexe d’attaque de la MBG]) peuvent
complexes immuns. Les arguments en faveur sont : avoir un effet direct sur la membrane basale du capillaire
glomérulaire. Parra [61] a mis en évidence le dépôt de ce complexe
– l’existence d’un intervalle libre entre l’infection et l’apparition des d’attaque le long des capillaires glomérulaires dans les
signes cliniques ; délai nécessaire pour la formation de complexes glomérulonéphrites prolifératives endocapillaires poststrep-
immuns ; tococciques.
– une baisse du complément sérique (93 % des patients) [34, 41, 49, 80],
présence dans le sérum des patients de complexes immuns ¶ Mécanismes des œdèmes
circulants [50, 56, 72, 82] (chez deux tiers des patients), de cryoglobulines Il a été bien démontré que les œdèmes et l’HTA sont dus à une
[2, 90]
(chez deux tiers des patients) au cours des 2 premières rétention hydrosodée [16]. La réaction inflammatoire au niveau du
semaines ; glomérule diminue le taux de filtration glomérulaire par réduction
– l’existence de dépôts d’immunoglobulines (Ig) et de la fraction C3 de la surface utile de filtration et par un shunt de la circulation entre
du complément au niveau du rein en immunofluorescence ; les capillaires glomérulaires. Le débit plasmatique rénal est normal
et même élevé. La filtration glomérulaire est abaissée. Ainsi, la
– la grande similitude avec les glomérulonéphrites expérimentales
fraction de filtration est diminuée. Classiquement, on invoque un
induites chez le lapin par l’injection d’albumine bovine (maladie
déséquilibre de la balance glomérulotubulaire ; la réabsorption
sérique aiguë).
tubulaire de sel et d’eau ne baisse pas parallèlement à la baisse de la
Antigènes streptococciques [23, 92] filtration glomérulaire. Il en résulte une baisse de la diurèse et une
rétention hydrosodée [36].
Actuellement, trois fractions antigéniques isolées à partir du
streptocoque néphritigène ont été identifiées et retrouvées au niveau
des glomérules des patients [95]. De plus, des taux élevés d’anticorps SYMPTOMATOLOGIE
dirigés contre chacun de ces antigènes ont été détectés chez la
¶ Clinique
plupart des patients. Il s’agit d’un antigène isolé par le New York
Medical College Group [92], de poids moléculaire (PM) = 40 000 à Il existe un intervalle libre entre l’infection et le début clinique de la
50 000 d, appelé endostreptosine. néphropathie de 1 à 2 semaines en cas d’infection rhinopharyngée,
Villareal [84], en 1979, a isolé une fraction protéique tout à fait et supérieur à 15 jours en cas d’infection cutanée [25, 26, 40, 57, 69, 90].
semblable à l’endostreptosine. Vogt, en 1983, a isolé une protéine La présentation clinique la plus caractéristique reste le syndrome
cationique qui a des épitopes communs avec la membrane basale néphritique aigu, de survenue brutale, associant des œdèmes, une
glomérulaire (MBG) [86]. Cette protéine traverse facilement la MBG hématurie macroscopique, une HTA et une oligurie. Quarante pour
et se localise dans la région sous-épithéliale, région où l’on observe cent des enfants ont un tableau complet et environ 96 % ont au
habituellement les « humps » [48]. moins deux de ces symptômes.
L’hématurie macroscopique est fréquente et peut être le seul
Réaction auto-immune symptôme de la GNA. Les urines sont rares, de couleur foncée dite
On a démontré que la neuraminidase streptococcique (sialidase) « Coca-Colat » ou bouillon sale. Trente pour cent de nos patients
peut altérer l’IgG de l’hôte en exposant les sites antigéniques. Cette ont une hématurie macroscopique.
IgG altérée peut induire une réponse auto-immune [21, 72, 89] avec Les œdèmes sont très fréquents et constituent souvent le motif de
formation de complexes immuns antigène-anticorps endogènes. consultation. Ils siègent au niveau de la face et aux membres

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Néphrologie-Urologie Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses 18-035-H-10

polynucléaires. La vitesse de sédimentation est augmentée, ainsi que


Tableau I. – Manifestations cliniques des glomérulonéphrites aiguës la fibrinémie. La protéine C réactive a été retrouvée élevée
poststreptococciques (d’après [69]).
expérimentalement au cours de la maladie sérique aiguë [52]. Elle est
Symptômes Enfant (%) Sujet âgé (%) probablement élevée chez l’homme au cours de la GNA. Cependant,
il n’existe pas de données dans la littérature.
Hématurie 100 100
Protéinurie 80 92 En ce qui concerne le complément, il y a une diminution du CH5O
Œdèmes 90 75 et surtout du C3 qui accuse une baisse profonde et revient à la
Hypertension 60-80 83 normale en 6 à 8 semaines [41, 49, 51, 69]. Le taux de C4 est normal. Une
Oligurie 10-50 58 observation privilégiée rapportée par Strife [80] a permis de conclure
Dyspnée, insuffisance cardiaque <5 43 que l’activation du complément est antérieure et participe
Syndrome néphrotique 4 20
probablement à la réaction immunologique amenant aux lésions
Insuffisance rénale 25-40 83
rénales observées.
Une cryoglobulinémie mixte (IgG-C3) ainsi que des complexes
inférieurs chez l’adolescent et sont volontiers généralisés chez le immuns circulants peuvent se voir à la phase aiguë [2, 7, 50, 82].
jeune enfant. Ils sont dus à une rétention hydrosodée.
Ascite et épanchement pleural sont plus rares. Quatre-vingt-treize Stigmates de l’atteinte streptococcique
pour cent de nos patients ont présenté des œdèmes.
– Directs : la culture des prélèvements de gorge ou cutanés montrent
L’HTA est présente chez plus de 80 % des patients. Elle est retrouvée inconstamment un streptocoque du groupe A.
dans 74 % des cas de notre série d’adultes et dans 80 % des cas
d’une série pédiatrique de 114 cas. Elle est systolodiastolique. Elle – Indirects : les anticorps dirigés contre certains antigènes du
peut être modérée ou sévère, et se compliquer alors streptocoque :
d’encéphalopathie hypertensive avec somnolence, convulsions ou – les antistreptolysines O (ASLO) s’élèvent dans le sérum au
parfois également d’insuffisance cardiaque congestive, en particulier cours des 2 premières semaines suivant l’infection, puis
chez l’enfant avec dyspnée, toux, bruit de galop, voire œdème aigu reviennent à la normale en quelques mois. C’est surtout
du poumon. Elle est volodépendante et sa sévérité est fonction de l’augmentation des ASLO à 2 semaines d’intervalle qui suggère
l’importance de la rétention hydrosodée [16]. fortement une infection streptococcique récente [40]. Dans les GNA
Des symptômes non spécifiques peuvent se voir à la phase initiale, succédant à une infection cutanée, l’augmentation du taux des
tels qu’un malaise général, des nausées avec ou sans vomissements, ASLO est moins fréquente, mais celui de l’antidésoxyribonucléase
des douleurs abdominales ou des lombalgies (5 à 10 %). Il n’y a pas B (ADNase B) est élevé dans 90 % des cas. Les ASLO sont les
de signes extrarénaux. La recherche systématique d’un foyer meilleurs indicateurs des infections des voies respiratoires, alors
infectieux est souvent négative à ce stade. que les ADNases B le sont pour les pyodermites [26] ;
Le tableau I résume la fréquence des différents symptômes au cours – le zymogène : le taux des anticorps antizymogènes semble être
des glomérulonéphrites poststreptococciques [69]. actuellement le meilleur marqueur de l’infection streptococcique
associée aux GNA [62]. Le tableau II compare la sensibilité et la
¶ Biologie spécificité des différents anticorps antistreptococciques.

Signes urinaires ¶ Autres examens complémentaires


La protéinurie est constante et d’abondance variable, inférieure à – La radiographie du thorax, si elle est faite, peut montrer des signes
500 mg/24 heures dans 50 % des cas et à 3 g/24 h dans 75 % des de surcharge pulmonaire, rarement un épanchement pleural. Le
cas. Elle dépasse parfois 3 g/24 h et s’accompagne alors d’un syn- cœur est de volume normal.
drome néphrotique [40, 44, 85]. – L’électrocardiogramme est le plus souvent normal.
L’hématurie microscopique est pratiquement constante. L’étude du
– L’échographie rénale montre des reins de taille normale ou
sédiment urinaire trouve des cylindres hématiques et un aspect
légèrement augmentée, avec une bonne différenciation
déformé des hématies, témoin de l’origine glomérulaire de
corticomédullaire, ce qui témoigne du caractère récent de la
l’hématurie [15].
néphropathie.
L’ionogramme urinaire montre une baisse de la natriurèse et une
augmentation de l’urée urinaire. – Le fond d’œil peut montrer, en cas d’hypertension sévère, un flou
papillaire mais sans signe de croisement, témoignant du caractère
Signes sanguins récent de cette hypertension.

L’électrophorèse des protides peut montrer une protidémie normale


ou abaissée, avec hypoalbuminémie en cas de syndrome ÉVOLUTION
néphrotique qui est souvent transitoire. Nos données personnelles
¶ Immédiate
montrent que le syndrome néphrotique est présent dans 33,3 % des
cas adultes et dans seulement 6,3 % des cas pédiatriques, avec L’évolution est jugée cliniquement sur les courbes de poids, de
hypergammaglobulinémie modérée chez 62 % des adultes et 81,8 % diurèse, de tension artérielle, sur l’étude des urines aux bandelettes
des enfants. On peut observer une insuffisance rénale modérée et réactives et biologiquement sur la créatininémie, la protéinurie de
transitoire avec une augmentation du taux de l’urée sanguine alors 24 heures, le compte d’Addis et l’étude du CH5O et de la fraction
que la créatininémie est souvent subnormale. C3 du complément.
Il existe également un syndrome inflammatoire discret, avec une Chez l’enfant, l’évolution immédiate défavorable est très rare,
anémie normochrome normocytaire et une hyperleucocytose à souvent inférieure à 1 % [29, 68] , et ceci même dans les formes

Tableau II. – Taux des anticorps antistreptococciques au cours des glomérulonéphrites aiguës poststreptococciques [62].

Antizymogène ≥ 1/1 600 Antiprotéinase ≥ 1/1 600 ASLO > 1/400 Anti-ADNase B ≥ 1/48
Sensibilité (%) 88,2 81,0 43,0 68,5

Spécificité (%) 85,0 70,3 88,7 88,5

ASLO : antistreptolysine O.

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Tableau III. – Glomérulonéphrites aiguës (GNA) poststreptococciques. Tableau comparatif des grandes séries de la littérature.
Anomalie (%)
Auteurs Pays Année Nombre de cas Suivi (années) Âge IRC
persistante
Dodge [29] États-Unis 1972 54 2-5 E 19,6 1/51
[44]
Hinglais France 1974 65 1-14 E 5 1/65
A 30
[7]
Baldwin États-Unis 1974 54 2-17 E 38 0
[69]
Rodriguez Venezuela 1986 71 11-12 E 21,1 1/71
A
[85]
Vogl Allemagne ex-RFA (1985) 137 2-13 E 29 3/137
Luxembourg
Autriche A 41

Série personnelle Tunisie (1980) 60 0,5 A 0 0

E : enfant ; A : adulte ; IRC : insuffisance rénale chronique.

oligoanuriques nécessitant une épuration extrarénale. Une guérison


spontanée peut survenir sans traitement spécifique. Il en est de
même chez l’adulte. En effet, sur nos 72 cas des GNA chez l’adulte,
nous n’avons observé aucun décès. Chez les sujets âgés, la mortalité
précoce peut atteindre 25 % [54, 88].
Presque constamment, avec des mesures thérapeutiques appropriées
comportant le repos pendant la phase œdémateuse, un régime
pauvre en sel, les diurétiques, des antihypertenseurs en cas de
besoin et des antibiotiques, les signes s’estompent en 1 semaine. À
la fin de la deuxième semaine, la diurèse augmente et les œdèmes
disparaissent, avec croisement des courbes du poids et de la diurèse.
Les anomalies biologiques persistent plus longtemps. La protéinurie
disparaît en premier, alors que l’hématurie microscopique disparaît
en 6 mois dans 90 % des cas. Les taux sériques du CH5O et du C3
se normalisent à la huitième semaine [7, 49, 80]. La persistance d’une
hypocomplémentémie suggère l’existence d’une glomérulonéphrite
chronique à début aigu [93].
Sont considérés comme éléments de mauvais pronostic, l’âge avancé, 1 Glomérulonéphrite proliférative endocapillaire pure exsudative. Trichrome
de Masson × 400.
l’existence d’une tare associée, la présence d’un syndrome
néphrotique et d’une insuffisance rénale persistants, et l’existence à
l’histologie rénale d’une prolifération extracapillaire et de humps HISTOLOGIE
[19, 32, 44, 76, 85]
.
Quand le tableau clinique est typique et l’évolution rapidement
¶ À long terme favorable, la biopsie rénale n’est pas indiquée, en particulier chez
l’enfant. Elle est faite en cas de protéinurie abondante à la phase
L’appréciation de l’évolution à long terme est encore l’objet de aiguë, si la fonction rénale se dégrade rapidement, si le complément
controverse. Les populations étudiées sont rarement homogènes, en sérique est normal initialement, ou s’il ne revient pas à la normale
particulier, la preuve de l’origine streptococcique et les critères en 6 à 8 semaines. Effectuée après les précautions d’usage, elle
histologiques ne sont pas constamment apportés. Ainsi s’explique
montre dans les cas typiques, une glomérulonéphrite proliférative
probablement la grande variabilité des conclusions tirées de l’étude
endocapillaire pure exsudative [11, 42].
de nombreuses séries [85].
Quarante-neuf de nos patients (60 %) ont pu être correctement
suivis. Ils n’avaient plus d’anomalies cliniques ni biologiques au ¶ Étude en microscopie optique
bout de 6 mois.
Les glomérules paraissent augmentés de volume et sont le siège
La forme épidémique, chez l’adulte et l’enfant, semble très favorable,
sauf dans les cas où l’examen histologique montre initialement la d’une prolifération cellulaire faite essentiellement de cellules
présence de nombreux croissants épithéliaux. mésangiales, mais aussi de cellules endothéliales, de monocytes, de
lymphocytes T, de polynucléaires. L’existence d’un grand nombre
La forme sporadique, chez l’enfant, est également de pronostic de polynucléaires dans les lumières des capillaires confère le
lointain favorable. Elle semble incapable d’entraîner une insuffisance
caractère exsudatif à cette glomérulonéphrite (fig 1). Sur les biopsies
rénale chronique, bien que des anomalies (protéinurie, hématurie)
faites précocement, on observe souvent des dépôts éosinophiles
puissent persister plusieurs années après la guérison clinique.
coniques, en « bosse » ou en « chapeau de gendarme » sur le versant
Chez l’adulte, le pronostic de la forme sporadique est diversement épithélial des membranes basales appelés humps. Les MBG sont
estimé. On a pu considérer que 20 % des patients gardent des normales (fig 2).
anomalies urinaires après 10 à 20 ans d’évolution [68]. La guérison
est moins fréquente chez l’adulte que chez l’enfant. Elle est définie Dans certains cas, on note un œdème interstitiel avec quelques
par l’absence de protéinurie, d’hématurie, d’insuffisance rénale et infiltrats mono- ou polynucléés et des cylindres hématiques. Dans
d’HTA. Elle ne peut être prononcée qu’après au moins 1 an notre expérience personnelle, sur les 81 cas de glomérulonéphrite
d’évolution. proliférative endocapillaire pure [82], la prolifération endocapillaire
Le tableau III indique la comparaison de l’évolution dans certaines est très intense, avec obstruction des lumières des capillaires et une
séries de la littérature. exsudation dans 42 % des cas.

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Néphrologie-Urologie Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses 18-035-H-10

2 Glomérulonéphrite proliférative endocapillaire pure. Coloration argentique × 250. 4 Glomérulonéphrite proliférative endocapillaire pure. Examen en immunofluores-
cence : dépôts d’immunoglobulines G. Aspect en « guirlande » × 250.

FORMES PARTICULIÈRES

¶ Formes asymptomatiques
Elles sont très fréquentes. Les enquêtes épidémiologiques l’ont bien
démontré. Tout se résume à de simples anomalies urinaires :
protéinurie et hématurie microscopique.
Au Japon, les formes asymptomatiques des GNA post-
streptococciques ont été estimées à 25 % [94]. Par ailleurs, dans une
étude prospective faite à New York [71] sur des enfants ayant une
infection streptococcique, 21,8 % ont développé des anomalies
urinaires, avec ou sans baisse du complément.
Les formes asymptomatiques, considérées par Rodriguez [68] comme
ayant un excellent pronostic immédiat peuvent, pour d’autres,
évoluer vers la chronicité. Ceci doit mettre l’accent sur la nécessité
de rechercher les anomalies urinaires au décours de toute infection
streptococcique.
3 Glomérulonéphrite proliférative endocapillaire pure. Examen en immunofluores-
cence : dépôts granuleux de C3 sur les parois des capillaires et dans le mésan- ¶ Formes sévères : glomérulonéphrites subaiguës
gium × 250. ou malignes ou rapidement progressives
Leur fréquence est faible : neuf cas sur 126 dans la série de
Quand la biopsie est faite tardivement, les lumières des capillaires Baldwin [7], un cas sur 35 dans la série de Hinglais [44] et sept cas sur
sont perméables et les polynucléaires, ainsi que les humps, 61 dans notre expérience. Le tableau est dominé par une oligoanurie
disparaissent. Seule persiste une prolifération mésangiale diffuse ou persistante et une insuffisance rénale sévère, parfois irréversible,
focale. alors que l’HTA est moins fréquente qu’au cours des
glomérulonéphrites endocapillaires pures.
¶ Étude en immunofluorescence Néanmoins, toutes n’évoluent pas vers l’insuffisance rénale
chronique terminale d’emblée, et leur pronostic est considéré comme
Les dépôts sont essentiellement faits de C3, avec ou sans IgG. Il n’y étant meilleur que celui des glomérulonéphrites prolifératives
a pas de fixation du C1q. extracapillaires idiopathiques [60, 78].
La distribution des dépôts est variable. Ils sont souvent diffus et Elles se caractérisent par un pourcentage élevé de croissants
granuleux, de taille irrégulière, siégeant le long des capillaires épithéliaux atteignant plus de 50 % des glomérules (fig 5). Le
glomérulaires correspondant aux humps et dans le mésangium, pronostic dépend de la proportion des glomérules, siège de
donnant un aspect en « ciel étoilé » (fig 3). Deux autres aspects ont croissants. La prolifération endocapillaire rend souvent l’analyse
été décrits : l’un correspond à des dépôts contigus d’IgG le long des morphologique plus difficile. La prolifération mésangiale est
capillaires glomérulaires sans dépôts mésangiaux réalisant un aspect habituellement nette, mais les humps ne sont pas faciles à reconnaître
en « guirlande » [ 7 6 ] , témoignant de humps confluents et en microscopie optique. La fixation en immunofluorescence retrouve
s’accompagnant volontiers d’une protéinurie abondante (fig 4) ; des dépôts de C3, avec ou sans IgG, au niveau des floculus et du
fibrinogène sur les croissants. Les lésions tubulo-interstitielles sont
l’autre, où les dépôts, faits essentiellement de C3, prédominent dans
plus sévères et diffuses que dans la glomérulonéphrite proliférative
le mésangium.
endocapillaire pure et peuvent contribuer à la persistance d’une
insuffisance rénale chronique.
¶ Étude en microscopie électronique
Elle montre la présence de dépôts sous-épithéliaux, parfois sous-
¶ Formes survenant au cours des autres néphropathies
endothéliaux, ainsi que la prolifération des cellules mésangiales et Une GNA peut venir se superposer à une néphropathie glomérulaire
circulantes. Les dépôts coniques extramembraneux (humps) sont préexistante. Ainsi, quelques cas ont été rapportés chez des patients
typiques de la GNA poststreptococcique, mais sont peu spécifiques. ayant une néphropathie à dépôts mésangiaux d’IgA [43] ou une
L’étude en microscopie électronique n’a pas d’intérêt diagnostique. néphropathie diabétique [37, 66].

5
18-035-H-10 Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses Néphrologie-Urologie

Tableau IV. – Principales causes des syndromes néphritiques aigus.

Complément bas Complément normal


Maladies rénales Maladies rénales
- GN aiguë poststreptococcique - Néphropathie à immunoglubuline A
- GN membranoproliférative - GN rapidement progressive idiopathique
- Maladie à anticorps antimembrane basale
glomérulaire
- Maladies à complexes immuns

Maladies systémiques Maladies systémiques


- Lupus érythémateux systémique - Polyangéite microscopique
- Endocardite bactérienne subaiguë - Vascularite d’hypersensibilité
- Néphrite de shunt - Granulomatose de Wegener
- Cryoglobulinémie - Purpura rhumatoïde
- Syndrome de Goodpasture
- Abcès viscéraux

GN : glomérulonéphrite.

– si l’HTA est modérée, elle est réduite facilement par le repos et le


5 Glomérulonéphrite proliférative endo- et extracapillaire à croissants diffus. Colo-
régime sans sel et les diurétiques. Si elle est sévère, un traitement
ration argentique × 100.
antihypertenseur est associé aux diurétiques. En cas de résistance
DIAGNOSTIC avec présence de manifestations encéphaliques, des
antihypertenseurs injectables sont prescrits.
¶ Diagnostic positif Certains médicaments sont à éviter chez ces patients, tels que les
digitaliques car inefficaces en cas d’insuffisance cardiaque avec un
Ce diagnostic repose sur :
risque d’intoxication, les spironolactones inefficaces et
– la notion d’une infection streptococcique récente, le plus souvent hyperkaliémiants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion pour
oto-rhino-laryngologique (ORL) ou cutanée ; leur risque d’hyperkaliémie, le propranolol car pouvant précipiter
une insuffisance cardiaque et l’alphaméthyldopa car inefficace à
– l’existence d’un intervalle libre entre l’infection et l’apparition des
faibles doses et source de somnolence à dose plus élevée.
symptômes ;
Dans les formes sévères avec oligoanurie prolongée et insuffisance
– l’apparition brutale d’un syndrome néphritique aigu sans signes rénale importante, l’épuration extrarénale par dialyse péritonéale ou
extrarénaux ; hémodialyse peut devenir nécessaire.
– l’élévation du titre d’anticorps dirigés contre les antigènes du Dans les formes à croissants diffus, un traitement par corticoïdes
streptocoque, en particulier les ASLO et les antizymogènes ; associés ou non aux immunosuppresseurs et aux échanges
– la diminution transitoire du complément sérique CH5O et C3 ; plasmatiques peut s’avérer nécessaire.
Quant au traitement antibiotique, il est surtout prescrit chaque fois
– l’évolution rapidement favorable des signes rénaux.
qu’un foyer infectieux est détecté ou un germe identifié. Cependant,
plusieurs auteurs [40, 68] préconisent un traitement antibiotique
¶ Diagnostic différentiel
systématique chez tous les malades pendant une dizaine de jours
Ce diagnostic peut se poser devant toute néphropathie glomérulaire par pénicilline G ou érythromycine en cas d’allergie à la pénicilline.
à début aigu, qu’elle soit primitive ou secondaire. Dans ces cas, le
dosage du complément est de grande utilité [51]. En effet, devant un ¶ Traitement à distance
syndrome néphritique aigu avec un complément bas, on peut Le régime est progressivement élargi sous contrôle médical.
évoquer, soit le diagnostic des autres GNA postinfectieuses L’activité scolaire peut être reprise au bout de 4 à 6 semaines après
(endocardite bactérienne, néphrite de shunt...) (cf infra), soit une le début de la maladie. Les foyers infectieux sont supprimés sous
glomérulonéphrite membranoproliférative, un lupus érythémateux couverture antibiotique. L’antibiothérapie de principe n’est pas
disséminé ou une cryoglobulinémie. justifiée.
Si le complément est normal, on évoque le diagnostic d’une Chez l’enfant, il est admis qu’il faut attendre plusieurs mois après la
néphropathie à IgA, ou celui d’une vascularite. L’existence de signes disparition des anomalies urinaires pour effectuer la vaccination
extrarénaux, de certains signes biologiques ou immunologiques antitétanique et antidiphtérique, alors que les vaccinations par le
spécifiques, et la biopsie rénale permettent de redresser le diagnostic. bacille bilié Calmette-Guérin (BCG) et contre la poliomyélite peuvent
Le tableau IV, emprunté à Madaio [51], résume les principales causes être effectuées sans précautions particulières.
des syndromes néphritiques aigus.
¶ Traitement préventif

TRAITEMENT
La réduction parallèle de l’incidence du rhumatisme articulaire aigu
(RAA) et des GNA poststreptococciques, bien établie par les études
¶ Traitement de l’épisode aigu épidémiologiques [6, 55, 73, 74], met bien en valeur l’efficacité des
traitements antibiotiques au cours de toute infection ORL, en
Il est essentiellement symptomatique, basé sur : particulier les angines. Mais, vu que l’infection streptococcique
– des mesures hygiénodiététiques ; confère une immunité durable et que les cas de récidive sont
exceptionnels, un traitement antibiotique prophylactique par
– un repos au lit pendant la phase œdémateuse ; benzathine benzylpénicilline ne semble pas être justifié.
– un régime pauvre en sel ;
– une réduction des boissons ; Autres glomérulonéphrites aiguës
– en cas d’œdèmes importants, un traitement diurétique est indiqué, postinfectieuses
per os ou par voie intraveineuse, en urgence s’il existe un tableau
de surcharge circulatoire, la posologie étant fonction de l’importance Plusieurs autres infections peuvent être à l’origine des GNA. Il peut
de l’insuffisance rénale ; s’agir d’infections bactériennes, virales ou parasitaires (tableau V).

6
Néphrologie-Urologie Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses 18-035-H-10

¶ Suppurations profondes
Tableau V. – Glomérulonéphrites (GN) et infections.
Des glomérulonéphrites peuvent s’observer au cours des infections
Glomérulonéphrites et infections bactériennes à germes à Gram positif et négatif. La suppuration est de siège
• GN aiguë poststreptococcique variable, souvent pulmonaire. Parfois, il s’agit d’un abcès sous-
• GN et endocardite bactérienne phrénique ou de l’infection d’une prothèse vasculaire [12, 46, 79].
• GN et abcès viscéraux
Cliniquement, il s’agit le plus souvent d’une glomérulonéphrite
• GN et infection de shunt
• GN et pneumonie
rapidement progressive, avec une insuffisance rénale aiguë, une
• GN et syphilis HTA, une hématurie macroscopique. Le complément sérique est
• GN et brucellose normal. Il existe des complexes immuns circulants et une
• GN et leptospirose cryoglobulinémie.
• GN et infections intestinales (salmonelloses)
• GN et infections à mycobactérie (lèpre)
Les lésions histologiques sont variables. Il peut s’agir d’une
glomérulonéphrite proliférative endocapillaire diffuse, d’une
Glomérulonéphrites et infections parasitaires glomérulonéphrite endo- et extracapillaire, d’une glomérulonéphrite
• GN et schistosomiase membranoproliférative de type I [12]. Il s’y associe une infiltration
• GN et paludisme inflammatoire de l’interstitium.
• GN et leishmaniose L’aspect des lésions glomérulaires semble corrélé avec la durée de
• GN et hydatidose
l’infection [12]. La prolifération endocapillaire est observée au cours
Glomérulonéphrites et infections virales des infections de durée inférieure à 2 mois, alors qu’une infection
traînante depuis plus de 2 mois est associée à une glomérulonéphrite
• GN et varicelle, oreillons, rougeole
• GN et virus de la grippe à croissants. L’éradication complète de l’infection peut entraîner la
• GN et infection à CMV guérison des manifestations rénales. Le pronostic n’est pas lié à
• GN et infection à EBV l’atteinte rénale.
• GN et infection par les virus B et C de l’hépatite
• GN et VIH
¶ Dérivations ventriculoatriales
Glomérulonéphrite et infection à rickettsie
Ces glomérulonéphrites dites « néphrites de shunt » surviennent
Glomérulonéphrite et infection fongique chez 4 % environ des patients traités pour hydrocéphalie par
dérivation ventriculoatriale et atteints d’une bactériémie prolongée.
CMV : cytomégalovirus ; EBV : virus d’Epstein-Barr ; VIH : virus de l’immunodéficience humaine.
Le staphylocoque à coagulase négative est le germe le plus
fréquemment responsable, mais de nombreux autres germes
GLOMÉRULONÉPHRITES AIGUËS AU COURS peuvent être décelés. Elles s’observent surtout chez l’enfant [39, 46, 81].
DES INFECTIONS BACTÉRIENNES
Le délai entre la pose du shunt et l’apparition des signes rénaux
¶ Endocardite bactérienne varie de quelques mois à plusieurs années. La fièvre peut manquer.
L’atteinte rénale peut être révélatrice, avec hématurie parfois
La fréquence de l’atteinte glomérulaire au cours de l’endocardite
macroscopique, protéinurie, voire même syndrome néphrotique,
bactérienne est difficile à apprécier. Elle s’observe quelle que soit la
HTA et insuffisance rénale souvent modérée. Les fractions C1q, C3
localisation valvulaire et quel que soit le germe. Avant l’ère des
et C4 du complément sont abaissées.
antibiotiques, le germe en cause était Streptococcus viridans ;
actuellement, Staphylococcus aureus est le germe le plus fréquemment Sur le plan morphologique, il s’agit le plus souvent d’une
retrouvé, mais d’autres germes peuvent être en cause [38, 46, 59]. glomérulonéphrite membranoproliférative de type I, ou plus
Au plan clinique, il existe habituellement une protéinurie et une rarement d’une glomérulonéphrite proliférative endocapillaire.
hématurie. Les anomalies immunologiques sont presque toujours Quelques cas de glomérulonéphrite segmentaire et focale ou de
présentes : complexes immuns circulants, cryoglobulinémie et fac- glomérulonéphrite à croissants ont été rapportés [27, 64, 81].
teur rhumatoïde. En immunofluorescence, des dépôts endomembraneux granulaires
Sur le plan morphologique, il s’agit d’une glomérulonéphrite diffus d’IgM, avec des dépôts moins intenses d’IgG, C3 et C1q sont
proliférative qui peut être segmentaire et focale ou diffuse et globale. notés.
Parfois, on peut noter des lésions de nécrose et des croissants Le traitement antibiotique associé à l’ablation du shunt entraîne la
épithéliaux segmentaires. guérison de la néphropathie glomérulaire.
En immunofluorescence, il existe des dépôts d’IgG et de Nous avons observé une néphrite de shunt chez trois adultes.
complément (C1q + C3), de siège mésangial et sous-endothélial. L’histologie rénale a montré une glomérulonéphrite
Sous l’effet du traitement précoce de l’endocardite, l’évolution est le membranoproliférative de type I dans les trois cas. Deux malades
plus souvent favorable. Les signes rénaux disparaissent, avec ont eu une guérison de leur néphropathie, 7 et 12 mois après
amélioration, voire même guérison histologique. ablation du matériel prothétique et traitement antibiotique. Le
Nous avons observé 32 cas de néphropathie glomérulaire troisième patient a évolué vers l’insuffisance rénale chronique
compliquant une endocardite bactérienne, 23 patients avaient une terminale au bout de 15 ans.
protéinurie, 24 une hématurie et dix étaient en oligoanurie. Le
syndrome néphrotique était présent chez 12 patients et l’insuffisance ¶ Septicémies
rénale chez 20.
Rarement, il s’agit d’un tableau de néphropathie glomérulaire avec
La biopsie rénale effectuée chez 18 patients a retrouvé une une protéinurie et une hématurie. Les manifestations rénales sont le
glomérulonéphrite endocapillaire pure dans cinq cas, une plus souvent celles d’une insuffisance rénale aiguë fonctionnelle,
glomérulonéphrite endo- et extracapillaire dans sept cas, une d’une néphropathie tubulo-interstitielle ou d’une nécrose corticale
glomérulonéphrite membranoproliférative de type I dans cinq cas, partielle ou totale. Tous les germes peuvent être responsables d’une
et une glomérulonéphrite segmentaire et focale dans un cas. néphropathie au cours d’une septicémie, avec prédominance des
Le pronostic vital est lié principalement à l’atteinte cardiaque. germes à Gram négatif. Les portes d’entrée sont diverses. En cas
En pratique, une atteinte rénale doit être recherchée chez tout patient d’atteinte glomérulaire, les lésions peuvent être de trois types : soit
atteint d’endocardite bactérienne, et à l’inverse, toute anomalie une glomérulonéphrite segmentaire et focale, soit une
rénale (protéinurie, hématurie, insuffisance rénale) chez un sujet glomérulonéphrite proliférative endocapillaire diffuse, soit, plus
porteur d’une valvulopathie doit faire rechercher une endocardite. rarement, une thrombose des anses capillaires glomérulaires.

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18-035-H-10 Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses Néphrologie-Urologie

¶ Pneumonies En microscopie optique, les lésions observées sont à type de


prolifération mésangiale, avec un épaississement du tissu mésangial,
Une pneumonie, quel que soit le germe en cause (pneumocoque, associées à un épaississement irrégulier des MBG.
Klebsiella pneumoniae, Mycoplasma pneumoniae, Legionella pneumo-
phila, Staphylococcus aureus ), peut s’accompagner d’une En immunofluorescence, des dépôts d’IgM, de C3, sont observés au
glomérulonéphrite à complexes immuns. Il s’agit le plus souvent niveau du mésangium et le long des MBG.
d’une glomérulonéphrite proliférative endocapillaire diffuse et plus Ces lésions sont transitoires et disparaissent en 4 à 6 semaines après
rarement d’une forme focale ou d’une glomérulonéphrite à traitement antipaludéen, contrairement aux néphropathies
croissants. Dans quelques cas, l’antigène du pneumocoque a pu être glomérulaires chroniques qui s’observent au cours des infections à
retrouvé dans les dépôts glomérulaires [24, 46]. Plasmodium malariae [9].

¶ Typhoïde ¶ Leishmaniose
La fièvre typhoïde est encore fréquente, posant dans certains pays La leishmaniose est une maladie fréquente en Amérique latine, en
un problème de santé publique. La fréquence de l’atteinte rénale est Asie et en Afrique. L’atteinte rénale est rare et modérée. Elle se
variable selon les auteurs [1, 75] : Nasrallah [58] trouve 6 % dans une manifeste par une protéinurie, une hématurie et une leucocyturie
série d’adultes ; Katz [47] trouve une fréquence de 2,5 % dans une (30 % des patients), sans HTA ni syndrome néphrotique. Il existe
série pédiatrique. Pour certains auteurs, 60 % des patients présentent une hypergammaglobulinémie et une hypoalbuminémie. Sur le plan
une protéinurie avec une hématurie microscopique modérées au immunologique, les complexes immuns circulants sont
cours de la phase fébrile qui disparaissent au bout de 2 semaines fréquemment détectés, ainsi qu’un facteur rhumatoïde et une
environ. Histologiquement, il s’agit d’une glomérulonéphrite cryoglobulinémie.
proliférative endocapillaire avec dépôts mésangiaux d’IgG et de C3.
Sur le plan morphologique, on note une prolifération mésangiale,
L’antigène de salmonelle a pu dans certains cas être détecté dans les
avec une expansion mésangiale modérée associée à un infiltrat
glomérules.
inflammatoire interstitiel.
Cette glomérulonéphrite guérit habituellement sous traitement
En immunofluorescence, il existe des dépôts d’IgG et de C3
antibiotique.
granuleux, de siège mésangial et le long des MBG et d’IgM au
¶ Lèpre niveau du mésangium.
Le mécanisme de cette glomérulonéphrite est très probablement
Plusieurs études ont rapporté des néphropathies glomérulaires immun, bien que l’antigène au niveau du rein n’a pu être mis en
autres que l’amylose chez les patients atteints de lèpre lépromateuse. évidence.
Leur fréquence varie de 6 à 50 % dans des études comportant des
biopsies rénales [18]. D’autres auteurs ont retrouvé des anomalies L’atteinte rénale est bénigne et régresse entièrement sous traitement
urinaires chez seulement 11 de leurs 636 patients [30]. antiparasitaire.
Morphologiquement, les lésions décrites sont très variables, mais Nous avons observé une atteinte rénale chez quatre patients ayant
surtout à type de glomérulonéphrite endocapillaire diffuse ou de une leishmaniose viscérale : trois enfants [5] et un adulte jeune. Les
glomérulonéphrite proliférative mésangiale, parfois de trois enfants avaient une protéinurie, une hématurie et une tension
glomérulonéphrite à croissants. artérielle normale. L’adulte avait une hématurie macroscopique avec
deux gros reins, une pression artérielle normale. La biopsie a montré
En immunofluorescence, on observe des dépôts granuleux d’IgG, de
dans les quatre cas une glomérulonéphrite proliférative
C3 et moins souvent d’IgM ou d’IgA.
endocapillaire. Le traitement antiparasitaire a entraîné la guérison
D’autres cas de GNA ont été rapportés, avec une multitude clinique et biologique dans tous les cas. Une biopsie rénale itérative
d’infections telles que la leptospirose, la brucellose, la syphilis, la faite 1 an après chez le patient adulte a confirmé la guérison
méningite à méningocoque, les rickettsioses [31], etc. histologique.

GLOMÉRULONÉPHRITES AIGUËS AU COURS ¶ Hydatidose


DES INFECTIONS PARASITAIRES
Très peu de cas de glomérulonéphrite ont été rapportés au cours de
Le fait que les patients atteints de parasitose soient souvent l’hydatidose. Il s’agit de glomérulonéphrites extramembraneuses [83],
polyinfectés rend nécessaire l’interprétation avec prudence du rôle d’amyloses ou d’une glomérulonéphrite membranoproliférative [67].
des parasitoses dans la survenue des GNA [10, 20]. Une observation privilégiée a pu démontrer la régression d’une
glomérulonéphrite mésangiale après l’ablation du kyste hydatique
¶ Schistosomiase et sa réapparition avec la récidive de celui-ci [22]. Nous avons
Des néphropathies glomérulaires aiguës ont été rapportées au cours observé, en dehors des 13 cas d’amylose de type AA compliquant
de la bilharziose à Schistosoma mansoni, particulièrement dans sa l’hydatidose, trois cas de néphropathie glomérulaire proliférative
forme hépatosplénique, surtout quand s’y associe une infection à endocapillaire pure, deux cas de glomérulonéphrite mem-
salmonelle. Ceci a été bien décrit par les auteurs égyptiens [8] et sud- branoproliférative de type I, trois cas de glomérulonéphrite
américains [3]. Elle se manifeste par un syndrome néphrotique avec extramembraneuse et deux cas de glomérulonéphrite proliférative à
hématurie, mais sans HTA ni hyperlipémie. Il existe habituellement croissants associés à des kystes hydatiques du foie. Deux malades
une hypergammaglobulinémie et une diminution du C3. ont évolué favorablement après ablation chirurgicale du kyste
(amylose : un cas ; glomérulonéphrite extramembraneuse : un
La lésion peut être une glomérulonéphrite proliférative mésangiale
cas) [13].
ou une glomérulonéphrite membranoproliférative.
Cette néphropathie glomérulaire répond aux traitements
antiparasitaires et antibiotiques. INFECTIONS VIRALES
Plusieurs cas sporadiques de néphropathie glomérulaire ont été
¶ Paludisme
rapportés au cours des maladies virales. Il s’agit surtout de quelques
Au cours des infections à Plasmodium falciparum, on a rapporté des cas de GNA survenant au cours d’une mononucléose infectieuse [87].
GNA caractérisées cliniquement par une protéinurie faible avec une La néphropathie est survenue en même temps que les autres
hématurie microscopique, dans 20 à 50 % des cas [14, 17]. Les fractions symptômes de la virose. L’histologie a révélé une glomérulonéphrite
C3 et C4 sont abaissées et les complexes immuns circulants sont endocapillaire pure et des infiltrats cellulaires interstitiels
présents. mononucléés.

8
Néphrologie-Urologie Glomérulonéphrites aiguës postinfectieuses 18-035-H-10

Beaucoup plus rarement, des cas de GNA ont été rapportés avec baisse transitoire du C3 qui revêt un grand intérêt diagnostique. Le
d’autres virus tels que celui de la varicelle, le virus d’Epstein-Barr, critère de l’atteinte streptococcique est l’augmentation du taux des
le cytomégalovirus, les coxsackies, les échovirus et celui du ASLO, mais surtout des anticorps antizymogènes. La biopsie rénale
syndrome de Guillain-Barré. n’est pas d’indication systématique. La lésion la plus caractéristique est
une glomérulonéphrite proliférative endocapillaire pure exsudative,
avec fixation granulaire et pariétale du C3. L’évolution est le plus
souvent favorable. Néanmoins, une surveillance prolongée durant 1 an
Conclusion est requise.
Les autres GNA postinfectieuses, si elles sont moins fréquentes,
Les GNA postinfectieuses, si elles sont en voie de disparition dans les nécessitent d’être reconnues. Leur tableau clinique est moins stéréotypé.
pays développés, restent tristement fréquentes dans les pays du tiers- Les lésions histologiques sont plus polymorphes. L’évolution est
monde. Leur incidence est inversement proportionnelle au niveau favorable en cas de diagnostic précoce et de traitement approprié.
socioéconomique. Les GNA postinfectieuses sont évitables. Leur prophylaxie passe par
La forme principale est la GNA poststreptococcique. Son tableau l’amélioration de l’hygiène, la détection et le traitement précoce de tout
clinique réalise le plus souvent un syndrome néphritique aigu avec une foyer infectieux.

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