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TABLE DE MATIERE

Chap.0 : Généralités
1. Révision des notes de matériaux de construction
2. Historique du béton
3. Notations
4. Caractéristiques mécaniques des bétons et aciers
5. Les actions et sollicitations
6. Combinaison des actions
Chap. 1 : Compression
Chap. 2 : Traction
Chap. 3 : Flexion simple
Chap. 4 : Flexion composée
Chap. 5 : Cisaillement
Chap. 6 : Torsion
Chap. 7 : Fondation
Chap. 8 : Le béton précontraint
Exercices d’application (projets)
Annexes
Bibliographie

1
Chap. 0 : GENERALITES
1. REVISION DES NOTES DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION
Technologie de béton ; revoir le cours de matériaux de construction sur les points
suivants :
a. Le ciment
Aiguille de Vicat et Finesse de mouture
b. Les granulats
Los Angeles
c. L’eau, les adjuvants et les additions
Adjuvants : moins de 5 pour cent de la quantité du ciment

Rapport C/E pour le béton plastique

dosage C/E
150 1,1
200 1,2
250 1,4
300 1,7
350 2
450 2,9

N.B : si les agrégats sont secs, on diminue ces valeurs de 0,8

d. Composition du béton ou formulation du béton


- Abaque de Dreux (voir Annexes)
- Formule de Boloney
√ ;
- Méthode de Feret
;
;
: masses spécifiques
: masse volumique de gravier
: coefficient de relâchement des grains pris de 1,1 à 1,50 selon la
fluidité du béton.
- Méthode de Baron
e. Fabrication du béton
f. Manutention et acheminement du béton
g. La mise en œuvre du béton
h. La protection du béton
i. Le contrôle du béton frais
Slump test et Flow test
j. Le contrôle du béton durci
Scléromètre
k. Les bétons spéciaux
l. La durabilité du béton

2
2. HISTORIQUE DU BETON

Les Romains connaissaient déjà le béton, mais le principe fut perdu. La redécouverte
fut faite par l’ingénieur britannique John Smeaton en 1756.
Au XIXème siècle grâce à la découverte du ciment et aux recherches sur le ciment
par Louis Vicat, le béton est devenu un matériau plus utilisé.
Le ciment a été découverte par Joseph Monier qui a déposé les brevets en 1870.

En 1848, Lambot a construit des barques en ciment armé de 5 à 6cm d’épaisseur.


L’inventeur officiel du béton armé est Français Hennebique en 1886 qui utilisa pour
la construction en 1899 du premier pont civil en béton armé en France.

En 1928, Eugène Freyssinet a découvert le béton précontraint.

En 1885, exposition de bateau en chaux hydraulique armé par Louis Lambot.

En 1861, Coignet construit un plancher en béton armé des chaînes.

En 1865, Monier prend le brevet de fabrication de caisse à fleur en béton armé de fer
rond.

En 1884, la firme WAYSS et FREITAG introduit le béton armé en Allemagne.

En 1900, le béton armé prend une large impulsion avec les constructeurs comme
CONSIDERE, MESNAGER, CAQUOT et FREYSSINET.

En 1855, construction de l’Eglise Sainte Marguerite.

3. NOTATIONS

a. Majuscules Romaines

A (ou As ou : Aire d’une section d’acier (longitudinal)


Al)
At : Somme des aires des sections droites d’un cours d’armatures
transversales
B, Br : Aire d’une section de béton
Es : Module de Young de l’acier
Eij : Module de Young instantané à l’âge de j jours
Evj : Module de Young différé à l’âge de j jours
F : Force ou action en général
I1 : Moment d’inertie de la section homogénéisée par rapport au béton
(ELS)
Mser : Moment fléchissant de calcul de service
Mu : Moment fléchissant de calcul ultime
Nser : Effort normal de calcul de service
Nu : Effort normal de calcul ultime
P : Action permanente
Q : Action d’exploitation

3
Sn : Résultante des charges de neige
Vu : Effort tranchant de calcul ultime
W : Résultante des actions du vent

b. Minuscules Romaines

a : Largeur d’un poteau


a’(et b’) : Dimension d’une fondation
b : Largeur d’une poutre (table de compression), d’un poteau
b0 : Largeur de l’âme d’une poutre ou nervure
d (et d’) : Position des armatures tendues (et comprimées) par rapport à la fibre
la plus comprimée de la section de béton ou hauteur utile
e : Excentricité de l’effort normal, Epaisseur d’une dalle
fe : Limite d’´élasticité de l’acier
fcj : Résistance caractéristique à la compression du béton âgé de j jours
ftj : Résistance caractéristique à la traction du béton âgé de j jours
g : Charge permanente unitaire
h : Hauteur d’une poutre, d’une fondation
h0 : Hauteur du talon d’une poutre
h1 : Hauteur du hourdis d’une poutre
i : Rayon de giration d’une section
j : Nombre de jours de maturité du béton
l : Portée d’une poutre ou d’une dalle, hauteur d’un poteau
ls : Longueur de scellement droite
lf : Longueur de flambement
n : Coefficient d’équivalence acier-béton
q : Charge permanente unitaire
st : Espacement des armatures transversales
u : Périmètre ou longueur développée du noyau
x : Abscisse
y : Ordonnée
y1 : Profondeur de l’axe neutre calculée à l’ELS
yu : Profondeur de l’axe neutre calculée à l’ELU
z (ou zb) : Bras de levier du couple de flexion

c. Minuscules Grecs

 : Angle d’une armature avec la fibre moyenne, coefficient sans


dimension en général (très utilisé!) (alpha)
αu : Profondeur de l’axe neutre adimensionnée à l’ELU
γs : Coefficient partiel de sécurité sur l’acier (gamma)
γb : Coefficient partiel de sécurité sur le béton
ϵbcmax : Déformation maximale du béton comprimé (epsilon)
ϵst : déformation des armatures tendues
ϵsc : déformation des armatures comprimées
Η : Coefficient de fissuration relatif à une armature (eta)
 : Elancement mécanique d’une pièce comprimée (lambda)
μser : Moment ultime réduit à l’ELS (mu)
μu : Moment ultime réduit à l’ELU
η : Coefficient de poisson (nu)
ρ : Rapport de la section d’acier sur celle du béton (rho)

4
Σ : Contrainte normale (sigma)
σbcmax : Contrainte maximale du béton comprimé
σst : Contrainte dans les aciers tendus
σsc : Contrainte dans les aciers comprimés
Τ : Contrainte tangente (tau)
τu : Contrainte tangente conventionnelle
τs : Contrainte d’adhérence
τse : Contrainte d’adhérence d’entraînement
Φ : Coefficient de fluage (phi)
фl : Diamètre d’une armature longitudinale
фt : Diamètre d’une armature transversale
ѱs : Coefficient de scellement relatif à une armature (psi)

d. Unités
Les unités utilisées en béton armé sont celles du système international (USI) et leurs
multiples :

m, (cm, mm) : Longueur, dimension, portée


2
cm : Section d’acier
m2 : Section
kN, (N, MN) : Charge ponctuelle
kNm-1, (Nm-1, MNm-1) : Charge linéique
-2 -2 -2
kNm , (Nm , MNm ) : Charge surfacique
-3 -3 -3
kNm , (Nm , MNm ) : Charge volumique
kN m, (N m, MN m) : Moment
MPa, (Pa, kPa) : Contrainte
Une conversion bien utile : 1MPa = 1MNm-2 = 1Nmm-2 = 106 Pa.
On rencontre encore parfois le bar comme unité de contrainte : 1 bar = 1 kgcm -2 et
10 bar  1MPa.

4. CARACTERISTIQUES MECANIQUES DES BETONS ET ACIERS

a. Les bétons
Définition : C’est un matériau de construction composite obtenu à partir d’un mélange
des granulats (sable et gravier), de l’eau de gâchage aggloméré par un liant que peut
être hydraulique (fait prise par hydratation) ou hydrocarboné (bitume) dans le but
d’obtenir une bonne résistance et une bonne maniabilité.
 Le coulis est un mélange fluide de ciment et de l’eau (mortier pur).
 Le mortier est un mélange du sable, du ciment et de l’eau.
 Le béton de ciment où on utilise le ciment comme liant.
 Le béton bitumeux où on utilise le bitume comme liant.
 La prise est une réaction chimique entre le ciment et l’eau.
Le béton hydraulique est un mélange optimal de :
- Liant
- Granulats (sable, gravillon, gravier)
- Eau d’hydratation du liant et de mouillage
- Des granulats
- Eventuellement des adjuvants (plastifiant, hydrofuge).
Ses principales caractéristiques sont :
- Une bonne résistance en compression simple
- Une mauvaise résistance en traction

5
- Un poids volumique compris entre 22 et 24 KN/m3
- Un coefficient de dilatation thermique identique à celui de l’acier 10 -5/° C

La résistance caractéristique à la compression à j jours :

La valeur caractéristique requise (spécifiée) est fc28 résistance à la compression


dépend de la classe du ciment, du dosage et de la condition de fabrication

conditions courantes Auto-contrôle


fc28 ft28 de fabrication surveillé
(MPa) (MPa) dosage en km/m3 pourDosage en kg/m3
classes pour classes
45 et 45 R 55 et 55 R45 et 45 R 55 et 55 R

16 1.56 300
20 1.8 350 325 325 300
25 2.1 * 375 400 350
30 2.4 * * *
* Cas à justifier par une étude appropriée.

En résumé

Classe du ciment 45 et 45R 55 et 55R

Condition de fabrication CC AS CC AS
fc28 = 16Mpa 300Kg/m3
fc28 = 20Mpa 350Kg/m3 325Kg/m3 325Kg/m3 300Kg/m3
fc28 = 25Mpa 400Kg/m3 375Kg/m3 350Kg/m3

CC : contrôle courant
AS : auto-surveillance

Dans les cas courants, le béton est défini au point de vue mécanique par sa
résistance à la compression à 28 jours d’âge. (fc 28)
Cette résistance est mesurée sur des cylindres droits de révolution de 200 cm² de
section
( =16 cm) et ayant une hauteur double de leur diamètre (h =32cm)
Ex : fc28 = 30 MPa

16

Eprouvette cylindrique en
32
béton

Si l’âge est inférieur à 28 jours pour le béton ;

6
fcj = j . fc28 (4,76 + 0,83j) pour fc28 ≤ 40Mpa
fcj = j . fc28 (1,40 + 0,95j) pour fc28 ≥ 40Mpa

La résistance caractéristique à la traction à j jours :

La résistance caractéristique à la traction du béton à j jours est déduite de celle à la


compression par la relation :

ftj = 0.6 + 0.06


fcj

Ex : fc28 = 30 MPa (ftj et fcj exprimées en MPa)


ft28 = 0.6 + 0.06 (30) = 2.4 Mpa
Il faut aussi noter que la résistance du béton peut s’évaluer par la relation :
( ) .

La déformation du béton

La déformation instantanée du béton sous contrainte normale est donnée par


(déformation longitudinale) :
Eij = 11000 fcj1/3 Mpa
Et la déformation différée par le fluage est donnée par :
Evj = 13700 fcj1/3 Mpa
Le fluage du béton constitue un phénomène de déformation différée sous charges de
longues durées d’application.
La déformation transversale est caractérisée par le coefficient de poisson h= 0,20

b. Les aciers

L’acier est un alliage de fer et du Carbonne en faible pourcentage. 0,15 à 0,25% de


Carbonne pour la nuance douce et 0,25 à 0,40% de Carbonne pour la nuance mi-
dure et dure.

Le module d’élasticité de l’acier est de :

Es = 200.000 MPa et la limite élastique de résistance est fe.

Contrairement au béton, l’acier possède un comportement identique en traction


et en compression.
Les aciers utilisés en armatures de béton armé sont désignés par :
 Leur forme (barre lisse, barre haute adhérence)
 Leur nuance (doux, mi-dur, dur) correspondant au pourcentage de
carbone contenu dans l’acier entre 0.2 et 0.5 de carbone.
 Leur limite élastique exprimée en MPa (symbole E)
Ex : Fe E235
Fe : acier (et non fer)
E : limite élastique (fe)
235 : 235 MPa
On distingue :
 Ronds lisses de nuances :

7
Fe E215 limite élastique fe = 215 MPa
Fe E235 limite élastique fe = 235 MPa
 Les barres à haute adhérence, de nuances :
Fe E400 limite élastique fe = 400 MPa
Fe E500 limite élastique fe = 500 MPa
 Treillis soudés : formés par assemblage des barres de fils lisses ou
à haute adhérence.
Les aciers sont livrés en barres de 12 m et 15 m dans les diamètres dits
nominaux suivants :
5 – 6 – 8 – 10 – 12 – 14 – 16 – 20 – 25 – 32 – 40 – 50 ( en mm )
Aciers en barres :

Types d’aciers (Es = 200 000 MPa)


Doux et lisses, A haute adhérence, symbole HA
caractéristiques symbole (NF A 35 – 016)
(NF A 35- 015)

Dénomination fe E215 fe E235 fe E400 fe E 500


Limite élastique en MPa fe = 215 fe = 235 fe = 400 fe = 500
Résistance à la rupture R en R 330 R  410 R 480 R  550
MPa
Allongement à la rupture 22 14 12
Coefficient de scellement, 1 1.5
symbole s
Coefficient de fissuration, 1 1.6
symbole 
Diamètres courants en mm 6 – 8 – 10 – 12 6– 8– 10– 12– 14– 16– 20– 25–
32– 40

Treillis soudés :

Types de treillis (NF A 35-022)


A haute adhérence, symbole
caractéristiques Lisses, symbole T.S.L T.S.H.A

Limite élastique en MPa fe = 500 fe = 500


(tous diamètres) (tous diamètres)
Résistance à la rupture R en R = 550 R = 550
MPa
Allongement à la rupture 8 8
Coefficient de scellement, 1 1.5
symbole s
Coefficient de fissuration, 1 1.3 pour   6 mm
symbole  1.6 pour  6 mm
Diamètres courants en mm 3. 5 mm à 9 mm - 3.5 à 12 mm avec un pas de
avec un pas de 0. 0. 5 mm
5 mm - 14 à 16 mm sur commande

8
Caractères mécaniques
- Le caractère mécanique qui sert de base aux justifications dans le cadre
des états limites, est la limite d’élasticité (fe ) .
- Le module d’élasticité longitudinale Es = 200 000 MPa.

Diagramme déformations – contraintes pour le béton

Rb

fti = 0,6 + 0,06fcj

ebc
2%0 3,5%0

En compression pure le diagramme est constitué par la partie parabolique et


les déformations relatives limitées à 2%0.
En compression avec flexion (compression induite par flexion), le diagramme est un
parabole-rectangle avec les déformations relatives ultimes ebc = 3,5%0

0 ≤ εb ≤ 2%0  Rbc = 0,25 fcj . 103 εbc (4 - 103 εbc) compression


fbc = Rbc = 0,6 fcj = 0,6 fc28 en compression.
0,85 f c 28
2% ≤ εbc ≤ 3,5%0  fbc = Rbc =
 . b

Ө = 1 charge de longue durée > 24h00’


= 1,5 en général
= 1,15 dans le cas accidentel
s
Diagramme déformations – contraintes

fe A B

- 10 % - fe /Es  Allongement s
Raccourcissement fe /Es 10 %

-fe

Cas de traction :
Droite OA (domaine élastique)
 s = fe /Es
AB d’ordonnée s = fe (domaine plastique)

9
B correspond à un allongement
 s= 10 %0
Cas de la compression :
Diagramme symétrique à celui de la traction par rapport à l’origine O.
Soit pour Ea = 200.000 Mpa
Ra

0
eae 10%0

fe
εae = et εa = 10%0 allongement ultime
 a .E

fe
Si εa ≤ εae  Ra = avec γa = 1 ,00 combinaison accidentelle
a

γa = 1,15 cas courant

fe
Si εae ≤ εa ≤ 10%0  Ra = avec γs = γa
b

Nuance de l’acier en MPa Limite élastique garantie


Ronds lisses FeE215 215
FeE235 235
Barres à haute adhérence FeE400 400
FeE500 500

5. LES ACTIONS ET SOLLICITATIONS

Les actions

Elles sont constituées par les forces et les couples résultant des charges
appliquées ou des déformations imposées à une construction, ainsi que celles
résultant de la précontrainte.

Actions permanentes et variables:


Il s’agit de déterminer la nature et l’intensité des différentes charges ou actions
qui agissent sur une structure et en particulier sur l’un de ses éléments
(exemples : poteau, poutre, plancher, fondation, etc.)

a) les actions permanentes :


Elles sont notés G et ont une intensité constante ou très peu variable
dans le temps. Elles comprennent :

10
- Le poids propre de la structure
- Le poids total des équipements fixes
- Les actions permanentes : (poids des cloisons, revêtements du sol,
poids des machines etc.)
- Les poussées des terres ou les pressions des liquides pour les murs
de soutènement ou les réservoirs.
b) les actions variables :
Elles sont notées Q et ont une intensité qui varie de
façon importante dans le temps. Elles comprennent :
- les charges d’exploitation : charges dues aux poids des
utilisateurs ou des matériels utilisés.
- Les charges climatiques : charges dues au vent et à la neige.
- Les charges temporaires appliquées en cours d’exécution.
- Les effets dus à la température : efforts dus à la dilatation.
- Actions accidentelles : elles se produisent rarement et de façon
instantanée.
Ex : les séismes, les chocs de véhicules ou bateaux, les
explosions.

Les sollicitations

Les sollicitations sont les efforts (effort normal, effort tranchant) et les
moments, appliqués aux éléments de construction. Elles sont
déterminées, à partir des actions considérées, par des méthodes de calcul
appropriées faisant généralement appel à la résistance des matériaux ou
à des études de modélisation.

6. COMBINAISON DES ACTIONS

Dans les calculs justificatifs de béton armé, on considère des sollicitations dites de
calcul qui sont déterminées à partir de combinaisons d’actions dont on retient les
plus défavorables. Ainsi, on désigne par :
- Gmax : l’ensemble des actions permanentes défavorables ;
- Gmin : l’ensemble des actions permanentes favorables :

Coefficients de sécurité partiels sur les matériaux

Les valeurs des résistances caractéristiques des matériaux sont minorisées par un
coefficient de sécurité partiel (γm dont la valeur est fonction du degré de certitude
avec lequel sont réputées connues ces résistances). A l’ELU, on prend γm = 1,50
(sauf dérogation sur justification) pour le béton et γm = 1,15 pour l’acier.

Cas des poteaux :


Dans les cas les plus courants (poteaux de bâtiment, d’angle, de
rive, intérieurs), l’unique combinaison d’actions à considérer est :

1,35G + 1,50Q

11
Cas des fondations, planchers et poutres

E.L.U E.L.S
1,35G + 1,50Q G+Q
- G : Charges permanente
- Q : Charges d’exploitation

En général,

Fissuration non préjudiciable Fissuration préjudiciable


ELU ELS
Charge
Acier

Béton

Chap. 1 : COMPRESSION
Un poteau centré lorsqu’il y a coïncidence des centres de gravité des armatures, du
béton et de point d’application de la charge.

Un poteau est soumis à une compression centrée si l’excentricité


l
e ≤ Max {1cm, }
500
l : la longueur du poteau
Le calcul des sollicitations est P = 1,35 G + 1,5Q
G : Charge verticale permanente
Q : Charges d’exploitation verticales.
Si les travées sont continues, les charges verticales peuvent être majorées
de 15% pour le poteau central de bâtiment et de 10% pour le poteau de rive.
La longueur lo est mesurée à partir de deux faces supérieures du plancher et
de face supérieure de la fondation et la face supérieure du plancher.
lo
lo

lo
lo

K=2 K=1 K = 0,5


K=

Dans ce cas, le béton et l’acier ont même raccourcissement : εbc = εac = 2%


N.B : l’élancement ne peut pas dépasser  ≤ 70

12
lf
=
i
Calculer la section d’acier en fonction de l’effort normal Nu

La section du béton et la section d’acier doivent pouvoir équilibrer l’effort normal


ultime Nu

Nu   ( Br fc28/0.9 b + Ath fe/ s)

Nu : Effort normal ultime en MN 1cm


Br : section réduite de béton en m²
 : Coefficient de flambage
A th : section d’acier en m² Br
fc28 et fe : en MPa 1cm
 Brfc 28 Af e 
Nu ≤     1cm 1cm
 0,9 jb s 
 : Coefficient de minoration qui est défini en fonction de 
2
 50 
 = 0,6   si 50 <  < 70
 
 
2

 = 0,85/B où  = 1 + 0,2   si  < 50


 35 
Br : Section réduite obtenue par réduction d’une bande de 1cm à la périphérie du
poteau.
A : Section de l’acier
 Nu Brf e 28   s
A≥    ou γs : coefficient de sécurité de l’acier
 1,35  f e
Ou encore
A th ≥ (Nu / - Br fc28 / 0.9 b ) s / fe

Le pourcentage d’armature : A cm2 ≥ 4 le périmètre en m


A
0,2 ≤ x 100 ≤ 5
B
B est la section du béton seul
Les armatures transversales de la colonne ont comme rôle de maintenir les barres
principales dans leur position et d’éviter les barres principales de flamber.
L
Øt =
3
Leur espacement ou pas : t = 15ØL
Øt : diamètre des barres transversales
ØL : diamètre des barres longitudinales
t : espacement des cadres
t ≤ min (15ØL, 40cm, a + 10)

Disposition constructives

- Les armatures doivent être disposées près de parois pour empêcher les
flambements naissant et respecter le centre de gravité.
- La distance entre deux barres vaut le petit côté + 10cm
- Chaque angle doit comporter une barre

13
- La section circulaire doit comporter au moins six barres.

b
Cercles
a

a + 10

Cadre

La longueur de recouvrement des barres longitudinales


lr > 0,6ls longueur de scellement (40ØL)
lr ≥ 24ØL
Pour dimensionner une colonne, commencer à satisfaire le flambement.
l  12
a=

1,35 Nu
b<  0,02
 fc 28 a  0,02
B=axb
Br = (a – 1) (b – 1)
 Nu Brf e 28   s
A≥   
 1,35  f e

Exercice 1
Calculez la section du béton ainsi que l’armature de compression centrée afin qu’elle
supporte 50 tonnes, le béton est dosé à 350Kg/m 3 et l’acier est de nuance Fe E500
la hauteur de la colonne est de 6m, elle est encastrée aux deux extrémités. Dressez
le plan de ferraillé un poteau intérieur du plancher continu.
Solution
Données
Q = 50t = 50.000 Kgf
l = 6m
R = 0,5
fe 500
Fe E 500 = fa = = = 434,78Mpa
1,15 1,15
Fc28 = 20Mpa

14
Inconnues a, b, A
Dimensionnement
Fixons  = 60 et lf = 0,5lo = 0,5 x 600 = 300cm
l f . 12 300 12
a= = = 17= 20cm
 60
1,35 Nu
b< + 0,02
 fc 28 a  0,02
2
 50 
 = 0,60   = 0,415
 60 
Nu = 50 x 1,5 x 1,15 = 0,8625MN
1,35 x0,8625
b< + 0,02 = 0,79
0,415 x 200,20  0,02
Nous adoptons 60Cm = Br 0,19 x ……. = 0,1
 Nu Brf e 28   s
Calcul d’armature : A ≥   
 1,35  f e
 0,8625 0,112 x20  1,15
A≥     7,8cm 2
 0,415 1,35  500
Cette section donne 6Ø14
Calcul de diamètre de l’étrier ou des cadres.
ØL 14
Øt = = = Ø6
3 3
Calcul d’espacement des cadres
t = 15ØL = 1,4 x 15 = 21cm

Ø6e21

6Ø14

La section minimum des armatures dans une colonne est de :


0,05% si  ≤ 17
0,10% si 17 <  ≤ 35
0,20% si 35 <  ≤ 83
0,25% si  > 89
l
Où  = o
i

Exercice 2 : Compression centrée

Un réservoir de 300000 l doit être supporté par quatre colonnes de 6 m de haut, ces
colonnes sont encastrées à la base et reliées à la tête par les traverses, le poids tare
est de quatre tonnes.
L’acier est de limite élastique f e de 400 Mpa et le béton à la valeur de
résistance fc28 de 20 Mpa.
Dimensionnez et armez la colonne.

15
Solution
Données : F = N = 300000 kgf
l0 = 6 m
k = 0,707
lf = 6  0,707 = 424,2 cm
fe = 400 Mpa
fc28 = 8,1 MPa
Inconnues
a, b, As
l
  50   = f ; posons  = 35
i min
424,2 424,2
35 =  imin = = 12,12
i min 35
l f 12 424,2  12
a= = = 42 cm
 35
Adoptons une colonne à section carrée de 45 cm  45 cm.
B = 45  45 = 2025 cm2
Br = 44  44 = 1936 cm2
 Nu Br fc 28  fs
As   
 1,35  fe
Nu = 1,35 G + 1,5 Q  Nu
Nous négligeons le poids propre de la colonne.
Nu = 1,5  300000 = 450000 kgf pour 4 colonnes
 = coefficient tenant compte du flambement.
2
 50 
 = 0,60   si 50    70
 
 
2
0,85
= ou = 1 + 0,2   si   50
  35 
Nous avons pris  = 35
  35 
2

 = 1 + 0,2   = 1,2
 35 
0,85
= = 0,708
1,2
450000
Pour une colonne Nu = = 112500 kg
4
112500 1936  81 fs
As   
 0,708 1,35  fe

As  158898,305  116160
1,15
= 12,28 cm2
4000
Cette section donne 420.
L 20
t = =  8 mm o o
3 3
420
t = 15  L = 15  20 = 30 cm o o

16
Chap. 2 : TRACTION
Si les charges sollicitantes se réduisent au centre de gravité par une force unique N
perpendiculaire à la section, le béton tendu est négligé, le centre de gravité des
armatures est confondu avec celui de la section transversale.
B : aire du béton
Nu : effort de traction à l’ELU
Nserv : effort de traction à l’ELU
Inconnue A, Section des aciers
Si la fissuration est peu préjudiciable, cas où l’acier utilisé est de type FeE500, le
dimensionnement se fait à l’ELU, le calcul de l’ELS inutile.
Nu
Au = et Nu = 1,35G + 1,5Q
fe /  a
Il faut que Au ≥ Amin
La condition de non fragilité
A.fe ≥ B.ft28
Si la fissuration est préjudiciable : calcul à l’ELS
En prenant la résistance de l’acier
2
Ronds lisses Ra = fe
3
0,5 fe
Barres H.A Ra = max
110 ftjMpa

Si la fissuration est très préjudiciable dans le milieu agressif et l’exigence de


l’étanchéité : calcul à l’ELS
En prenant les résistances de l’acier
2
Ronds lisses Ra = 0,8 x fe
3
0,4 fe
Barres H.A Ra = max
110 f tj Mpa
N serv
As =
Ra
Il faut en outre que As ≥ Amin , condition de non fragilité.

Exercice
Déterminez l’armature d’un tirant de 20cm x 20cm devant supporter une charge de
50KN de charge d’exploitation, la fissuration n’est pas préjudiciable. L’acier a une
nuance de Fe E500 et le béton est dosé à 350Kg/m3 avec le contrôle courant.

Résolution
Données
Q = 50KN
B = 20 x 20
fe 500
Ra = = = 434,78 Mpa
ja 1,15

17
fc28
fcb = le béton tendu est négligé
jb
Inconnue A : section de l’acier
Nu
Formule A =
Ra
Nu = 1.5Q = 1,5 x 50 = 75Kn
7500
A= = 1,7cm2 = 4Ø10 une pièce à chaque coin.
4347,8
Condition de non fragilité
Ft28 = 0,6 + 0,06fc28 = 0,6+0,06x200 = 12,6
Pour le béton dosé à 350Kg/m3 = fc28 = 20Mpa
A.fe ≥ B.ft28
1,7 x 5000 ≥ 20 x 20 x 12,6
85000 > 5040 ok

Chap. 3 : FLEXION SIMPLE


LA POUTRE
Une poutre est un élément de la structure dont une dimension est plus grande que
les deux autres (portée).

Prédimensionnement
L L
La hauteur de la poutre : ≤h≤
20 10
L
En pratique nous pouvons adopter h =
15
h M
b= ou hu = = d (hauteurs utiles)
20 bf c 
Du point de vue fonctionnement nous avons deux types de poutre
1. Une poutre rectangulaire où la dalle constitue un poids mort sur la poutre

Dalle
hu = 0,25

hauteur utile
2. Une poutre en Té où la dalle est solidaire à la poutre les deux fonctionnent
ensemble la dalle prend le nom de la table de compression et la poutre
s’appelle la nervure

Table de compression

Nervure

18
Section rectangulaire simplement armée
b

Fb = B fc
y
FN
h d
z

Fs = As fs
b

0,8y
FN

Z = d - 0,4y

M
μ= moment réduit μ ≤ 0,39 pour que la poutre soit simplement armée.
bd 2 . fc

ξ = 1,25 1  1  2 
Y = ξ d et Z = d (1-0,4ξ)
M
As =
Z . fs
Si μ > 0,39 la poutre est doublement armée
Moment résistant μlb = Mr.b.d2fc ou μl = 0,39
ξ1 = 1,25(1- 1 2l )
Z = d et Z = d (1- 04 ξ1)
Mrb
AS1 = acier tendue avec béton comprimé
Z . fs

Moment résiduel
Mres = Mu – Mrb
Z2 = d – d’
M res
As2 = acier tendu et acier comprimé
(d  d ' ) fs
Solution acier : Comprimée AS2
Acier tendu : As1 + As2

19
D

Largeur de la table
d ho L/10

Nervure

bo L/10

M A prendre en compte dans le calcul


μ= < 0,39
b.d ². fc

ξ = 1,25 1  1  2 
Y=ξd
Si y ≤ 1,25 ho, la fibre neutre tombe dans la table de compression, la poutre
fonctionne comme une poutre rectangulaire.
Si y > 1,25 ho, la fibre neutre tombe dans la nervure, la poutre fonctionne réellement
comme une poutre en Té
Moment équilibré par la table
Mtab = fc (b – bo) (d – ho/2) ho
M tab
D’où Astab =
(d  ho / 2) f s
Pour équilibre, la différence avec la nervure
μ= u
M  M tab
bo.d ². fc
 
et ξ = 1,25 1  1  2

Mu  Mtab
Z = d (1 – 0,4 ξ) et ASnerv =
Z . fs
L’acier tendu est alors AS = AStab + ASnerv

Section en Té doublement armée


Le moment limite Ml = μl.bo.d².fc
L’acier comprimé
M  M table  M l
Asc = u
(d  d ' ) fs
L’acier tendu se décompose en 3 parties
M table
AS1 =
(d  ho / 2) f s
Ml
AS2 =
d (1  0,45) f s
M  M tab  M l
AS3 = u
(d  d ' ) f s
La section de l’acier à mettre dans la nervure
AS = AS1 + AS2 + AS3

20
Chap. 4: FLEXION COMPOSÉE

21
22
23
24
25
26
1. HYOTHESES  Les mêmes que pour l’E.L.S. à l’exception des relations
FONDAMENTALES contraintes-déformations qui ne sont plus linéaires mais
élasto-plastiques
 Les limites autorisées pour les déformations sont :
- 10%0 en traction pour l’acier,
- 2%0 en compression pure pour le béton,
- 3,5%0 en compression de flexion pour le béton.

27
2. DIAGRAMME De la traction pure des aciers (-10%0) à la compression pure
DES 3 PIVOTS du béton (2%0), en passant par la flexion (3,5%0), la section
plane prend toutes les positions entre 00’ (repos), AA’ (traction
pure) et BB’ (compression pure).
PIVOT 1 = rupture par l’acier = section partiellement ou
entièrement tendue = flexion composée de traction, flexion
simple, flexion composée de compression (avec N faible).
PIVOT 2 = rupture par le béton = section partiellement tendue
= flexion simple (fortes valeurs de M), flexion composée de
compression.
PIVOT 3 = rupture par le béton = section entièrement
comprimée = flexion composée de compression, compression
simple.
A O B C
2
A’S
3
1 3
AS 1

A’ O’ B’ C’

-10%0 0%0 2%0 3,5%0

3. SECTION - L’effort extérieur Nu doit avoir son point d’application


ENTIEREMENT situé entre les aciers, sinon il n’y aurait pas de traction
TENDUE. dans les deux aciers.
DETERMINATION - Nu est situé au barycentre de Asσs et As’σs’ avec
DES ACIERS ,
- La solution la plus économique correspond à

D’où

A’S
V1
Nu
AS V2

28
Chap. 5 : CISAILLEMENT
Calcul des cadres dans la poutre
La contrainte de cisaillement du béton est donnée par τb = 0,05fc28
Vu Tu
τu = 
b.d bd
Vérifions u ≤ τb limite.
Si la condition n’est pas vérifiée, il faut augmenter la largeur de la poutre.
0,9 feAt
L’écartement St ≤
b. s ( u  0,3kftj )
k = 0 si la poutre est coulée avec reprise de bétonnage ou si la fissuration est très
préjudiciables
k = 1 dans les autres cas
At   0,5
 u
bo .St 0,8 fe

Répartition des armatures transversales

Deux cas peuvent se présenter :


1. St > Stmax
- placer le 1ercours d’armature transversale à une distance du nu de l’appui
égale à Stmax /2.
- disposer les autres cours d’armature à une distance constante égale à
Stmax.

2. St < Stmax
- placer le 1ercours d’armature transversale à une distance du nu de l’appui
égale à St /2.
- effectuer la répartition des cours en appliquant la progression de CAQUOT
définie par les valeurs :
7 – 8 – 9 – 10 – 11 – 13 – 16 – 20 – 25 – 30 – 35 – 40 .
- Répéter chacune des valeurs de la progression autant de fois qu’il y a de
mètres dans la demi-portée.

Chap. 6 : TORSION
C’est le cas d’un balcon encastré à la poutre sans dalle à l’arrière de la poutre.
Dans une section rectangulaire ;
Aciers longitudinaux :

Etriers :

u : longueur développée du noyau

29
Sn : Section du noyau
St : Ecartement
As : Section d’une spire

La théorie du tube mince τ = cisaillement moyen de torsion le long de


courbe Γ l’épaisseur e
e = épaisseur de la paroi mince (constante ou
variable)
T = moment de torsion
Ω = aire située à l’intérieur de la courbe Γ
e τ Γ = courbe située à mi- épaisseur de la paroi
K = inertie de torsion
τ.e = constante G = module de déformation transversale

,
v = coefficient de Poisson
. u = longueur développée de la courbe Γ
θ= rotation de la section

CISAILLEMENT (ELU) – BAEL - Pour une section pleine : e = 1/6 du


𝑇𝑢 plus grand cercle inscriptible dans la
τ𝑢𝑇 section (pour une section rectangulaire
𝑒𝛺 e = 1/6 du plus petit côté).
Exemples : - Pour une section creuse e = la plus
petite valeur de l’épaisseur réelle ou du
D=b 1/6 du plus grand cercle inscriptible
b
dans le contour extérieur de la section.

Section rectangulaire
a>𝑏 e=
,
( ).
𝑏

courbe Γ

aire Ω

30
Chap. 7 : FONDATION
Type des fondations

1) Superficielle :
- Semelle isolée sous poteau
- Semelle continue sous mur
- Semelle flexible
- Semelle rigide
- Radier général

2) Profonde :
- Sur puits
- Sur pieux
N
Calcul des semelles de fondation b
Semelle isolée rigide
Bb
H≥ 5
4
Moment dans le sens de A (la)
(Compression simple) de la colonne B
N ( A  a)
Ma =
8
b
N ( B  b)
Mb = A a
8
Ma
Asa =
8(ht  d ' ) fs
Mb B
ASb =
8(ht  d ' ) fs

Les fondations répartissent les charges d’un ouvrage sur le sol de façon à ce que la
charge totale sur le sol soit inférieure ou égale à son taux de travail maximum.

sol  sol

Le choix à faire entre les différents types de fondations dépend essentiellement de la


contrainte admissible sur le sol.

Tableau indicatif des contraintes admises pour le sol

NATURE DU SOL sol (MPA)

Roches peu fissurée saines 0.75 à 4.5


Terrains non cohérents à bonne compacité 0.35 à 0.75
Terrains non cohérent à compacité moyenne 0.20 à 0.40
Argiles 0.10 à 0.30

31
1. Hypothèses de calcul

Les fondations superficielles sont calculées à l’état limite de service pour leurs
dimensions extérieures et à l’état limite ultime de résistance ou à l’état limite
de service pour leurs armatures selon les conditions de fissuration.

2. Dimensionnement d’une semelle sous un mur

 Seule la largeur est à déterminer, la longueur étant celle du mur à


supporter.
 Les charges à l’état limite ultime de résistance et de service à la base
du mur sont calculées par mètre linéaire de mur.
 La contrainte du sol est supposée uniformément répartie et doit
vérifier la condition de résistance suivante :

sol = Qser / A  sol d’où A ≥ Qser / sol

Qser : charge de service en MN / ml


Avec A : largeur de la semelle en m
sol : contrainte admissible du sol en Mpa

 La hauteur utile « d » doit vérifier la condition suivante :

d>A–a
4

 La hauteur h de la semelle est égale à :


h = d + 5 cm
 La section d’acier à disposer transversalement et à répartir par mètre de
semelle est :

Aux ELU : As/ ml ≥ Qu(A-a)


8 d fe/s

Aux ELS : As/ ml ≥ Qser(A-a)


8 d st

Qu ou Qser en MN
A, a, d en m
a
Fe, st (contrainte de traction de l’acier) en Mpa
As : section d’acier en cm²/ml

d h
e

32
Les armatures longitudinales disposées en partie supérieures et réparties sur la
largeur de la semelle doivent représenter une section par mètre de largeur au moins
égale à As/4 avec un minimum de :
 3cm²/ml dans le cas d’acier lisse de classe FeE215 ou FeE235.
 2cm²/ml dans le cas d’acier à haute adhérence de classe FeE400 ou
FeE500.
Si la largeur de la semelle est inférieure au mètre, les valeurs de 3cm² et 2cm² seront
maintenues.

3. Dimensionnement d’une semelle isolée sous un poteau

La longueur et la largeur de ces fondations sont à déterminer et doivent


vérifier la condition de résistance suivante :

sol = Nser / A . B  sol d’où A . B ≥ Nser / sol

Nser : charge de service en MN / ml


Avec A, B : largeur et longueur de la semelle en m
sol : contrainte admissible du sol en MPa

A . B ≥ Nser / sol

A et B peuvent être choisis de manière que la semelle ait des dimensions


homothétiques au poteau ( )

33
A

B b

 La hauteur utile d doit vérifier les deux conditions suivantes :


d >A–a et d >B–b
4 4
 La hauteur h de la semelle est égale à :
h = d + 5 cm
 Les armatures doivent être disposées dans les deux sens de manière
que :
o Nappe supérieure // A

Aux ELU : As//A ≥ Nu(A-a)


8 d fe/s

o Nappe inférieure // B

Aux ELU : As//B ≥ Nu( B-b)


8 d fe/s

Nu en MN
A, B, a, b, d en m
Fe en MPa
As//A , As//B en cm²

4. Dispositions constructives

Ancrage et arrêt des aciers principaux :


On compare la longueur de scellement droit ls à A et B.
On peut prendre : - ls = 40  pour FeE400 (H.A)
- ls = 50  pour FeE215 et FeE235 (R.L)

Arrêt des barres

Si ls > A/4, les extrémités des barres doivent être munies d’ancrages par crochets
normaux ou équivalents (120° ou 135°).

34
Si A/8 < ls < A/4, les armatures s’étendent jusqu’aux extrémités de la semelle et ne
comportent pas de crochets.

Si ls < A/8, les armatures ne comportent pas de crochets et il est possible de


disposer les barres de deux façons :

0.71A ou 0.71B 0.86A ou 0.86B

ou

On opère de la même manière pour les armatures parallèles à B.

Chap. 8 : LE BETON PRECONTRAINT


Notions de calcul et de mise en œuvre du béton précontraint
I. Mise en œuvre

I .1. Définition du béton précontraint : c’est un béton très compact à forte dosage,
utilisé dans les pièces fléchies comportant une contrainte préalable de
compression avant la mise en charge.
I.2. Qualité du béton
Le béton doit être très compact et de qualité, à haute teneur en ciment
(ordinairement 450kg/m3) et dont les contraintes sont de l’ordre de : σ28'= 350 à 400
daN/cm2. Les contraintes admissibles sont de l’ordre de σb'= 0,42 σ28' lorsque
l’ouvrage est en service (en général en construction on prend σb'= 0,55 σj'. Ce
béton est employé dans les ouvrages d’art importants.
I.3. Qualité de l’acier
Pour ce béton on utilise des câbles en acier dur à haute résistance ; de résistance à
la rupture de l’ordre de 150 daN/mm2. La contrainte admissible étant prise égale aux
8/10ede cette valeur.
I.4. Procédés de mise en œuvre
I.4.a. Pièces moulées
Le principe général consiste à créer dans les zones d’une pièce, appelées à être
tendues lors de sa mise en service (poutre fléchie ) une contrainte préalable de
compression, telle que toute section droite de cette pièce ne soit finalement soumise
en service qu’à des compressions et qu’ainsi, aucune fissure ne risque de se
produire . Pour arriver à ce résultat, on recourt à deux procédés.
Le premier procédé concerne les pièces moulées et consiste à placer dans le moule
de coffrage et dans la région fortement tendue. On coule ensuite le béton et quand
son durcissement est suffisant, on supprime la tension appliquée aux câbles qui, en
se rétractant compriment le béton par adhérence.

35
Dans le calcul des contraintes dues aux charges appliquées à la pièce (poids propre
et surcharges) il faut alors tenir compte à la fois du béton et des câbles, puisque ces
derniers se comportent en somme comme des armatures.
I.4.b. Pièces préfabriquées
Le second procédé consiste à couler le béton en aménageant dans le coffrage des
gaines dans lesquelles on enfile les câbles d’acier destinés à assurer la
précontrainte. Quand le durcissement du béton est suffisant, on exerce sur ces
câbles, à l’aide de vérins spéciaux (procédé Freyssinet) prenant appui sur les
extrémités de la pièce, la tension désirée. Lorsque cette dernière est atteinte, on
ancre l’extrémité des câbles dans le béton.
Bloc d’encrage

Câble tendu sous gaine

Par réaction, le béton, situé dans la zone appelée à être tendue, se trouve ainsi
comprimé. Les zones d’ancrage doivent avoir une résistance locale (épaisseur,
frettage, blocs d’ancrage préfabriqués). En outre, il conviendra d’infecter dans la
gaine, après mise en tension, un coulis de béton destiné surtout à protéger les
câbles de la corrosion, car une pièce tendue est extrêmement sensible à l’oxydation
interstitielle. Enfin, dans ce procédé, les contraintes dues aux charges appliquées à
la pièce se calculeront en ne faisant état que du béton seul, les câbles, n’intervenant
plus par leur adhérence au béton.
I.5. Avantage

- Très facile à exécuter si l’on dispose des câbles et des vérins.


- Les pièces précontraintes sont utilisées pour franchir de grandes portées et
pour supporter de grandes charges.
- La réduction des sections des pièces fléchies h ≤ .
- L’absence des fissures dans les zones tendues.
- Possibilité d’avoir des pièces préfabriquées.
- L’augmentation de l’étanchéité, grandes charges, moins d’armatures.
I.6. Désavantages

- Exigences dans la fabrication, le transport et la mise des câbles sous tension.


- L’entretien exige du matériel.
- La chute de tension après fluage.
- Main d’œuvre qualifiée.

II. Calcul du béton précontraint

II.1. Principe de calcul


La contrainte résultante normale en service sera évidemment en tout point d’une
section droite de la pièce, la somme algébrique de la contrainte σ0' consécutive à la

36
précontrainte et de la contrainte qui résulterait de la seule action des charges
appliquées à la pièce (poids propre et surcharges).
On est alors amené à appliquer l’effort de compression préalable F à une distance e
(excentricité) du CDG de la section de béton, les contraintes préalables de
compression les plus fortes étant par suite situées sur le bord de la pièce vers lequel
la force F est excentrée. On réalise ainsi une flexion composée.
II.2. Fonctionnement

La précontrainte élimine les contraintes de traction σ en donnant sur le bord


correspondant de la pièce, une contrainte résultante de compression σr, c’est-à-dire
engendre une simple décompression du parement intéressé.

Diminuer sur l’autre bord, la contrainte de compression σ’ qui résulterait de la seule


action des charges appliquées à la pièce.

σ0’ σ’ σr’= σo’+ σ’


M

F
G

σ0’ σ σr’= σo’+ σ

Si la force de précontrainte est appliquée au centre de gravité, la contrainte de


compression dans le béton augmente considérablement et la rupture pourrait s’y
produire.

σ0 σ’ σr’= σo+ σ’
M

G
e F

σ0’ σ σr’= σo’+ σ

Dans le cas où la force de précontrainte est excentrée, nous aurons une forte
compression au bord inférieur et une faible traction au bord supérieur.
En définitive, la section totale sera comprimée.
Nous ferons un calcul de façon que la contrainte résultante soit une contrainte de
compression sur toute la section du béton.
Point d’application de la compression préalable

37
La contrainte résultante normale en service sera en tout point d’une section droite de
la pièce, la somme algébrique de la contrainte σ0'consécutive à la précontrainte et
de la contrainte σ qui résulterait de la seule action des charges appliquées à la pièce
(poids propre et surcharges).
Si la compression préalable F était appliquée suivant l’axe longitudinal de la pièce, le
bord le plus comprimé de cette pièce serait soumis en service à une contrainte
résultante σr’ = σo’+ σ’ : contrainte prohibitive.
Pour obtenir un bon résultat, il faut appliquer l’effort de compression préalable F à
une distance e (excentrique) du centre de gravité de la section de béton, les
contraintes préalables de compression les plus fortes étant par suite situées sur le
bord de la pièce vers lequel la force F est excentrée. On réalise ainsi une flexion
composée:

- les contraintes de traction σ dans la partie tendue sont éliminées. La


contrainte résultante σr’ engendre une simple décompression du parement
intéressé.
- diminuer sur l’autre bord, la contrainte de compression σ’ qui résulterait de la
seule action des charges appliquées à la pièce.
σ0’ σ’ σr’= σo’+ σ’

G F Contrainte résultant

σ0’ σ σr’= σo’+ σ

Précontrainte appliquée au centre de gravité

σ0 σ’ σr’= σo+ σ’

G Contrainte résultante
e F

σ0’ σ σr’= σo’+ σ

Précontrainte excentrée par rapport au centre de gravité.

III. Calcul des contraintes

Le bord le plus comprimé est le bord supérieur si la précontrainte a une excentricité e

σo Contrainte de traction sur le bord supérieur.

38
σo’ Contrainte de la compression sur le bord inférieur.
F, e, v1, v2 étant pris en valeur absolue.

σo
v1
x’ G x

F v2

σo’

Si la section est rectangulaire v1 = v2 = h/2

Le calcul vérifiera les trois états de contrainte à savoir :

 évaluation des contraintes des précontraintes.


 évaluation des contraintes à vide comprenant, la précontrainte et le poids propre
de la pièce.
 évaluation des contraintes à charge comprenant, la précontrainte, le poids propre
et la charge appliquée.
Si MP est le moment fléchissant dû au poids propre seulement, nous aurons les
contraintes de compression sur la partie supérieure de valeur

σp’

et les contraintes de traction sur la partie inférieure de valeur

σp .

Si Mc est le moment fléchissant dû à la charge appliquée ; les contraintes seront :

σc Compression sur la partie supérieure

et σc de traction sur la partie inférieure.

En définitive les contraintes résultantes seront données par les expressions :

𝐹
σr’ sur le bord supérieur
𝑆 𝐼 𝐼 𝐼

𝐹
σr sur le bord inférieur
𝑆 𝐼 𝐼 𝐼

IV. Dispositions pratiques pour réaliser la précontrainte

Si F est la contrainte préalable à réaliser en service au point P de la section


transversale, il faudra ; si l’on veut compter sur cette précontrainte pendant toute la

39
durée de l’ouvrage, réaliser en ce point, au moment de la mise sous tension, une
traction dite initiale Fi > F.

G
Fi
P

En effet, cette tension initiale Fi diminuera dans le temps pour des raisons
suivantes :
a) Le retrait et le fluage du béton provoqueront le raccourcissement du béton
consécutivement à celui des câbles.
b) Relaxation ou fluage de l’acier caractérisé par un allongement différé.
Il en sera de même pour les contraintes initiales σi où S est la section totale
des câbles. Cette contrainte doit être supérieure à la contrainte des câbles désirée
en service

σt après une longue durée.

La différence est dite chute de précontrainte. L’expérience retient la valeur de 80%


de la chute de précontrainte.

σi

V. Relevage des câbles

Dans une poutre sur deux appuis simples, le moment fléchissant est maximal en
travée et est nul aux appuis, aussi les contraintes suivent la même variation. Si l’on
gardait partout le long de la poutre la même excentricité, seule, subsisterait au droit
des appuis, la contrainte consécutive à l’action de la précontrainte. Or nous venons
de voir que la contrainte initiale est supérieure à celle qu’il est nécessaire d’obtenir
en service dans la section S, il en résulterait des fatigues excessives dans les
sections d’extrémité. En conséquence au fur et à mesure que les contraintes dues
aux charges appliquées diminuent, il faut diminuer l’excentricité de la manière à la
rendre pratiquement nulle aux appuis. On releva alors progressivement une partie
des câbles vers l’appui.

G
e Câble relevé

40
VI. Tension à réaliser aux ancrages
La tension aux ancrages doit tenir compte des pertes par frottement des câbles dans
leur gaine. Si σas est la contrainte à réaliser dans la section S, la contrainte à obtenir
en A à l’ancrage doit être égale à

σaA où K est un coefficient de perte pris égal à 1 (  + 0,75ℓ) ;  en


degré et ℓ en m.

l
A s

VII. Pression à réaliser au vérin

Si S est la surface du piston, l’effort développé par le vérin a pour valeur P x S, or par
suite des pertes dans les vérins, la force FA effectivement transmise au câble, sera
de l’ordre de 0,95PxS. La pression au vérin devra donc être de P =

FA étant l’effort de traction à réaliser à l’ancrage.


VIII. Vérification d’une pièce

Si le moment fléchissant dû aux surcharges Ms est maximal au même point que le


moment MP dû aux charges permanentes à vide, le moment résultant de l’ensemble
Mc sera maximal au même point et l’on aura dans ce cas : Mc = MP+ Ms.
Quoi qu’il en soit, il faudra d’une manière générale, vérifier que l’on a sur les bords
extrêmes de la section. Après application de la charge permanente.

|σ0 + σP’| < σb’ et |σ0’+ σP | < σb’


Au point où le moment fléchissant MP est maximal une fois la pièce est entièrement
chargée :

|σ0 + σc’| < σb’ et |σ0’+ σc | < σb’


Au point où le moment MC est également maximal.
IX. Exemple numérique

La poutre ci-dessous repose sur deux appuis simples, sa portée est de 20m, son
poids propre est de 920 daN/m et la surcharge est de 800daN/m en service. Le câble
de précontrainte ont, au milieu de la portée une excentricité de e=28cm, leur
contrainte initiale est, en ce point, de 110daN/mm 2 et leur section de 25cm2.
Déterminer les contraintes à vide supportées par cette poutre dès sa construction, et
les contraintes qu’elle supportera en service au bout de plusieurs années. On
admettra une chute de précontrainte de 80%.
Solution :

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920 daN/m

800 daN/m

A B

200m

G
80
e

50

V = V1 = V 2 = = = 40

I/V = bh2/6 = 50 x 802/ 6 = 533 x 102

+
Les moments fléchissant dus au poids propre Mp et à la surcharge Ms sont tous deux
maximaux au milieu de la poutre.
Mc = Mp = Ms
2
Ms =

1) contraintes dues au poids propre


2
MP = = 46 103daN.m

 sur le bord supérieur : σP’ = - 86daN/cm2


2
 sur le bord inférieur : σP = +86daN/cm
2) contraintes dues à la surcharge
2
MS = 40 x 105 daN.cm

 sur le bord supérieur : σS’ = - 75daN/cm2


 sur le bord inférieur : σS’ = +75daN/cm2
3) Force de précontrainte initiale.
Fi = 11000 25 = 275000 daN.
D’où les contraintes préalables

 au bord supérieur : σo

42
σo= 69 + 144 = +75 daN/cm2
au bord inférieur σo’= 69 – 144 = 213 daN/cm2
4) contraintes résultante à vide (poids propre + précontrainte sans
surcharge)
 au bord supérieur : 75 – 86 = 11daN/cm2
 au bord inférieur : 213 + 86 = 27daN/cm2
5) contraintes résultantes en service après plusieurs années
Les contraintes préalables σo et σo’ vont chuter de 80% de leur valeur initiale.

σo = 0,80
σo’ = 0,80

au bord supérieur : σb’ = 2

au bord inférieur : σb’= 170,4 + 86 + 75 = 9daN/cm2

Tableau des contraintes

N° Fibres extrêmes Précontraintes Contraintes résultantes


(daN/cm2) (daN/cm2)
à vide en service
1 Fibres extrêmes +75 -11 -101
supérieur
2 Fibres extrêmes -213 -127 -9
inferieur

Exercice d’application (projet)


Armer la dalle du salon de l’étage du plan en annexe

Bibliographie
Matériaux de construction par V. Verobiev, édition Moscou

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ANNEXES

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