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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
MODÉLISATION & SIMULATION
Jeu
Pour cela, il faut cependant poser le problème, le modéliser de sorte que la quantité
à rechercher s’exprime comme l’espérance d’une variable aléatoire X,
notée E(X). Une variable aléatoire est le résultat d’une expérience soumise au
hasard ; son espérance est schématiquement ce que l’on s’attend à trouver en
moyenne si l’on répète l’expérience un grand nombre de fois. Trouver cette
modélisation est très probablement la tâche la plus complexe. Dans certains cas, la
quantité à calculer est naturellement une espérance, par exemple la moyenne du
nombre de clients dans une file d’attente quand les temps d’arrivée et de traitement
sont aléatoires. Mais la méthode peut également être utilisée pour estimer une
quantité purement déterministe, par exemple une surface ou une intégrale, en
construisant artificiellement une variable aléatoire pour se ramener au calcul d’une
moyenne.
Estimation du nombre π
Notons que tout cet exposé sous-entend que nous disposons d’une source
d’aléatoire selon des lois de probabilité désirées, un élément clé pour la simulation
de Monte-Carlo. Ceci fera l’objet d’un prochain article.
Estimation de l’erreur
Mais obtenir une estimation n’est pas tout. En effectuant deux expériences similaires
indépendantes l’une de l’autre, nous devrions obtenir deux résultats différents —
puisque des nombres aléatoires différents ont été utilisés pour la génération des
variables. Se pose alors la question de l’erreur d’estimation commise. La simulation
de Monte-Carlo permet en fait également d’estimer l’erreur de manière
particulièrement simple, à l’aide d’un théorème statistique qui peut paraître assez
magique, le théorème central limite.
Ce théorème dit schématiquement que quelle que soit la loi de probabilité d’un
phénomène, si l’on répète un grand nombre de fois l’expérience d’observation de ce
phénomène, la distribution des valeurs observées va s’approcher d’une loi dite
gaussienne ou normale.
Cette convergence est très souvent illustrée par la planche de Galton : lancez des
billes le long d’une planche où sont plantés des clous de sorte que la bille passe à
chaque niveau soit à gauche, soit à droite du clou ; si vous lancez de nombreuses
billes, la distribution observée en bas de la planche sera approximativement celle
d’une loi gaussienne.
Avec cette estimation, on peut obtenir une idée de l’erreur produite par la méthode
de Monte-Carlo. Du fait de la nature statistique de l’estimation, on ne peut pas
donner une réponse du type « mon estimation est x et je sais que mon erreur est
assurément inférieure à e de sorte que je peux garantir une solution dans
l’intervalle (x-e, x + e) ». Par contre, une réponse sera : « avec une probabilité
souhaitée, la valeur cherchée est dans l’intervalle (x-e, x + e) », alors appelé
intervalle de confiance. On ne peut garantir d’avoir la solution dans l’intervalle, mais
on peut l’avoir avec une probabilité de 90% , 99%, etc., cette probabilité de confiance
étant spécifiée par l’utilisateur. Grâce au théorème central limite, on calcule le
nombre e, qui est la demi-largeur de l’intervalle de confiance. La probabilité de
confiance est associée à un nombre c que l’on sait calculer à partir de la loi
gaussienne et que l’on peut trouver dans des tables : par exemple, si l’on veut un
intervalle de confiance à 95%, c=1,96. Pour un intervalle de confiance à
99%, c=2,58. On remarque que c augmente avec la probabilité de confiance. Le
nombre e vaut c√ Varn cVarn où Var est la variance de la variable X, que l’on peut
donc facilement estimer, et n le nombre d’expériences indépendantes. Ainsi,
l’intervalle est d’autant plus grand que la demande de confiance est élevée.
L’animation suivante illustre l’estimation de π avec un intervalle de confiance.
On peut observer que plus on fait d’expériences, plus l’estimation est précise et la
demi-largeur e de l’intervalle de confiance diminue. En raison de la racine carrée du
nombre n au dénominateur, réduire la taille de l’intervalle par 2 demande 4 fois plus
d’expériences, réduire par 10 demande 100 fois plus d’expériences , etc.
Ceci peut paraître laborieux, avec un temps de calcul proportionnel au
nombre n d’expériences, qui doit être très grand. Toutefois, la simulation de Monte-
Carlo est souvent la méthode la plus rapide pour résoudre certains problèmes, voire
la seule méthode possible.
Conclusion
Référence scientifique