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INSAAC TECHNOLOGIE DU BATIMENT 2A Architecture Intérieure

ENBA Technologie des matériaux Formateur : Henri GOHORE

LE PLATRE
Historiquement, le plâtre est connu depuis fort longtemps et parmi les matériaux de construction dont
l’obtention exige une certaine transformation faisant appel à l’intervention de l’homme, il est
généralement considéré comme le plus ancien.
Il s’obtient, en effet, simplement en chauffant à une température qui n’est pas très élevée, puis réduisant
en poudre, un minéral relativement répandu dans la nature : la pierre à plâtre ou gypse.
1. FABRICATION
Le Plâtre résulte de la déshydratation, après mouture, du gypse.
1.2 Extraction et préparation du cru
Le gypse est extrait en carrières à ciel ouvert ou souterraines. La roche, concassée et criblée est
d’abord séchée à 90°, puis moulue en éléments plus ou moins fins, en fonction de son utilisation
ultérieure.

1.3 Cuisson
La déshydratation du gypse est un phénomène complexe qui dépend non seulement de la température,
mais aussi de la pression de vapeur d’eau au contact de la matière, de la finesse du gypse, des
impuretés éventuelles.
Schéma de déshydratation du gypse

Gypse (CaSO4, 2H2O)

110 à 180°C

Semi-hydrate (CaSO4, ½H2O)


(CaSO4111&111
H2O)
150 à 250°C

Anhydrite soluble ou anhydrite III (CaSO4, III)


Instable à température normale

400 à 600°C

Anhydrite naturelle ou anhydrite II (CaSO4, II)


Prise lente

600 à 1200°C

Anhydrite I (CaSO4, I)
Soluble à prise très lente

1350°C

Fusion
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1.4 Contrôles, stockage
Au sortir des fours, les caractéristiques chimiques et physiques du plâtre sont contrôlées (granulométrie,
temps de prise, résistances mécaniques). Puis le plâtre est mis en sacs ou ensilés, pour la
commercialisation.

2. PROPIETES DU PLATRE
2.1Prise, durcissement
Une pâte fluide de plâtre gâché avec de l’eau épaissit rapidement et devient vite inutilisable. Le temps
de prise est court, le durcissement est rapide, accompagné d’une forte élévation de température (20
à25 cal/g).

2.2 Facteurs influençant la prise et le durcissement


Les temps de prise et durcissement sont fonction de la nature du plâtre (présence de semi-hydrate) et
des facteurs suivants :

éventement (altération due à l’humilité) : prise d’autant plus rapide que le plâtre est plus frais,
quantité d’eau de gâchage : plus cette quantité est faible plus la prise est rapide,
température de l’eau : l’eau chaude retarde la prise.
Adjuvants :

accélérateurs de prise = (CaSO4, 2H2O) en faible quantité, chlorure de sodium, sulfate de


potasse et alumine,
retardateurs de prise = phosphates, gélatine, colle, chaux, produits résultants de la
dégradation de protéines animales.

2.3 Résistance mécanique


La résistance à la compression du plâtre varie de 80 à environ 500 bars. Elle peut donc être comparée
à la résistance du béton.
Cette résistance est fonction de la finesse du plâtre, de la quantité d’eau de gâchage, mais surtout de
l’ambiance dans laquelle est conservé le plâtre.
En effet l’humidité fait chuter très fortement la résistance mécanique, c’est la raison pour laquelle le
plâtre n’est pas employé en tant qu’éléments porteurs.
L’hydrofugation du plâtre, qu’elle soit réalisée dans la masse ou en surface est donc importante.

2.4 Variation de volume


Après gâchage, le plâtre augmente de volume, puis après plusieurs jours ou plusieurs semaines, on
observe un léger retrait par rapport au gonflement initial. Ce retrait par séchage est d’autant plus
important que l’atmosphère est plus sèche.

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2.5 Action de l’humidité sur le plâtre
L’humidité est aussi nuisible au plâtre pulvérulent qu’au plâtre mis en place.
Sous l’effet de l’humidité le plâtre pulvérulent s’hydrate lentement et ne fera plus prise.
Les plâtres frais exposés à l’humidité sèchent très lentement et deviennent poreux.
L’humidité désagrège les ouvrages en plâtre sec et surtout fait chuter la résistance du plâtre.

2.6 Propriétés du plâtre liées plus particulièrement au bâtiment


2.6.1 Régulation de l’hygrométrie : par sa porosité, le plâtre absorbe l’humidité ambiante, mais il la
restitue lorsque l’atmosphère devient plus sèche.
Ceci n’est possible que lorsque le plâtre n’est pas recouvert d’un film imperméable.
2.6.2 Isolation et absorption acoustique : insonorisation des locaux : par sa masse, par colmatage des
fissures du gros œuvre.
2.6.3 Isolation thermique : car le plâtre a un faible coefficient de conductivité thermique, de 0,4 à 0,6
Kcal/m.h. °C, c’est –à-dire qu’il transmet mal la chaleur.
2.6.4 Protection contre l’incendie : lors d’un incendie, le plâtre absorbe une grande quantité d’énergie
calorifique car le phénomène de déshydratation est le même que lors de la cuisson du gypse.
La protection est obtenue par des ouvrages entièrement en plâtre, ou en plâtre associé à de la
vermiculite, ou de l’argile expansée etc.
2.6.5 Adhérence aux matériaux : en général très bonne sur tous matériaux.

3. DIFFERENTES VARIETES DE PLATRE ET LEURS UTILISATIONS


3.1 Les plâtres utilisés sur chantier
Il s’agit, d’une part, des plâtres de construction normalisé héritiers des plâtres traditionnels et d’autre
part, des plâtres destinés à des usages spéciaux.
3.1.1 Plâtres de construction normalisés
Ces plâtres sont destinés à tous travaux de briquetage, d’assemblage d’éléments (autres que les
préfabriqués en plâtre) ou d’exécution d’enduits et de finition de gros-œuvre.
Les normes homologuées distinguent les plâtres en fonction de la granularité, c’est-à-dire de la grosseur
des grains qui les constituent, en deux catégories de plâtre de construction :
a) le plâtre gros de construction (PGC),
b) le plâtre fin de construction.
Le plâtre gros de construction est utilisé pour le montage des cloisons, les couches d’enduits de
dégrossissage sur les murs et plafonds.
Le plâtre fin de construction est utilisé pour les couches de dégrossissage et l’édification des cloisons.
Dans chacune de ces granulométries et selon la durée croissante du temps de prise, l’abréviation des
deux variétés de plâtre de construction est suivie d’un numéro :

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le n° 1 pour les plâtres à prise relativement rapide répondant aux habitudes classiques de mise
en œuvre,
le n° 2 pour les plâtres à prise relativement lente répondant mieux aux tendances nouvelles des
utilisateurs qui exigent des temps d’emploi plus « confortables » et sensiblement plus longs.
Type de plâtre PGC 1 PGC 2
PFC 1 PFC 2
Début de prise (td) en 3à8 8 à 15
minute
Fin de prise (tf) en minute 10 à 20 15 à 45

3.1.2 Les plâtres destinés à des emplois spéciaux


Ces produits ont été étudiés et mis au point spécialement pour certaines applications particulières
auxquelles ils apportent des avantages spécifiques. Les principales catégories sont les suivantes :

les plâtres à projeter,


les plâtres pour enduits de très haute dureté,
les plâtres pour enduits extérieurs,
les plâtres pour projections spéciales, contre l’incendie,
d’autres plâtres spéciaux pour enduction de béton, ragréage de sol, montage de cloison.

3.2 Les plâtres pour la préfabrication


Ces plâtres sont presque toujours exclusivement constitués de sulfate de calcium à ½ molécule d’eau et
se caractérisent par un durcissement rapide, une bonne fluidité facilitant le coulage et des
performances mécaniques élevées qui les font apprécier pour leurs applications dans la préfabrication.

3.3 Les plâtres à mouler pour les arts et les industries


Ce sont des plâtres constitués en général essentiellement de semi-hydrate préparés à partir de gypse
sélectionnés et capables de manifester avec toute la régularité industriellement requise les plus hautes
performances, qui sont :

résistances mécaniques très élevées,


état de dureté et pouvoirs d’absorption contrôlés et strictement adaptés,
variations dimensionnelles maîtrisées et rigoureusement régularisées.
Les quatre familles principales :
1) plâtres à mouler de finesse extrême, employés autant à raison de cette caractéristique que de
leurs propriétés liantes,
2) plâtres pour staff : plâtres à mouler pour moulages, de porosité élevée et de forts pouvoirs
d’absorption destinés spécialement à l’industrie céramique, aux tuileries travaillant en pâte
grasse, aux staffeurs, aux décorateurs et à la préfabrication,
3) plâtres à mouler pour moulages, de porosité, de capacité d’absorption et de dureté normales,
destinés à l’industrie céramique, aux tuileries travaillant en pâte demi-grasse, voire à certaines
préfabrications,
4) plâtres à mouler pour moulages, de très grande dureté, destinés à tous les usages requérant
des caractéristiques mécaniques exceptionnellement élevées.
3.4 Utilisation en dehors du bâtiment : tuilerie, céramique, dentisterie, chirurgie, industrie de jouet.

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