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Equations différentielles
1.1 Introduction
Une équation différentielle (ED) d’ordre n est une équation faisant intervenir une fonc-
tion y ainsi que ses dérivées y (k) jusqu’à l’ordre n.
où F est une fonction de (n + 2) variables. Une solution à une telle équation différentielle
sur l’intervalle I ⊂ R est une fonction y : I −→ K de classe C n (I) telle que ∀x ∈ I :
F x; y(x); y 0 (x); y 00 (x); . . . ; y (n) (x) = 0
1
2 A.OURRAOUI
Méthode de résolution
dy dy
On écrit : dx = a(x)b(y), donc b(y) = a(x)dx. En intégrant, on aura :
Z Z
dy
= a(x)dx + K
b(y)
(1 + x2 )y 0 = (1 + y 2 )
dy dx
= .
(1 + y 2 ) (1 + x2 )
En intégrant on obtient :
Z Z
dy dx
2
=
(1 + y ) (1 + x2 )
arctan y = arctan x + c avec c ∈] − π; π[.
y = tan (arctan x + c)
x + tan c
= .
1 + x tan c
Si on pose tan c = λ alors
x+λ
y= .
1 + λx
Définition 1.4 Une équation différentielle linéaire du premier ordre est une équation du
type :
α(x)y 0 + a(x)y = b(x) (E)
où α, a, b sont des fonctions continues sur un intervalle I ⊂ R, et que α(x) 6= 0 ∀x ∈ I.
Dans le cas où α(x) = 1, l’équation différentielle linéaire du premier ordre (E) devient :
UMP-ENSAH
3 A.OURRAOUI
Remarque 1.1
Lorsque (E) n’est pas normalisée ; on se ramène à une équation normalisée en divisant
par la fonction α(x).
Dans tous ce qui suit, Nous nous interéssons aux équations différentielles linéaires de
premier ordre normalisées.
Définition 1.5 L’équation homogène associée à (En ), notée (E0 ), est l’équation sans
second membre suivante :
y 0 + a(x)y = 0. (E0 )
Preuve :
– S0 6= ∅ car y(x) = 0 est une solution
– Soit y1 , y2 ∈ S0 et λ ∈ K, comme y1 et y2 sont dérivable alors y1 + λy2 est dérivable.
De plus (y1 + λy2 )0 + a(x)(y1 + λy2 ) = y10 + a(x)y1 + λ (y20 + a(x)y2 ) = 0.
Donc y1 + λy2 ∈ S0
y 0 (x) + A0 (x)y(x) = 0 ∀x ∈ I.
Considérons la fonction : x → eA(x) . Cette fonction ne s’annule pas sur I, donc l’équation
précédente est équivalente à :
Soit alors : 0
y(x)eA(x) = 0.
Donc
y(x)eA(x) = c ⇔ y(x) = ce−A(x)
UMP-ENSAH
4 A.OURRAOUI
N.B : cette présentation n’est pas valable si a est complexe ou admet des discontinuités.
Exemple 1.1
1. (H1) : y 0 + 5y = 0
R −→ R R
Les solutions de (H1) sont les fonctions y définies par :
x → ce− 5dx = ce−5x
2. (H2) : y 0 − 7x2 y = 0 R 2 7 3
La solution de (H2) est définie sur R par y(x) = ce− 7x dx = ce− 3 x
a) Liens entre S et S0
Proposition 1.2
1. ∀y1 y2 ∈ S alors y1 − y2 ∈ S0
2. ∀y1 ∈ S ∀y0 ∈ S0 alors y1 + y0 ∈ S
Preuve
1. Soient y1 y2 ∈ S
Alors y1 + y0 ∈ S
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5 A.OURRAOUI
Remarque 1.3 Cette proposition montre que la solution générale de (En ) s’obtient par
la somme de la solution générale de (E0 ) et une solution particulière de (En ).
Ainsi la résolution de (En ) se ramène à la détermination d’au moins une solution parti-
culière de (En ).
Exemple 1.2
• y 0 + xy = x.
b) Résolution de (En )
(En ) ⇔ y 0 + ay = b
⇔ (y 0 + ay)eA(x) = b.eA(x)
0
⇔ yeA(x) = b.eA(x)
Z
A(x)
⇔ ye = b.eA(x) dx + c
Z
−A(x) −A(x)
⇔ y = B(x).e + c.e
| {z } avec B(x) = b.eA(x) dx
| {z }
y1 y0
S = B(x).e−A(x) + c.e−A(x) / c ∈ R
alors
Théorème 1.2
1. La solution générale de (En ) sur I est la somme d’une solution particulière de (En )
et de la solution générale de (E0 ).
2. Une solution particulière de (En ) est B(x).e−A(x) où A(x) est une primitive de a(x)
sur I et B(x) est une primitive de b(x).eA(x) sur I
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6 A.OURRAOUI
Preuve :
1. Si a = 0 :
l’équation différentielle devient (En ) : y 0 = P (x). Puisque P est de degré n alors
il est clair qu’une solution particulière Q(x) de (En ) serait de degré n + 1.
2. Si a 6= 0 :
Cherchons une solution Q de (En ) de degré n : Q(x) = α0 + α1 x + α2 x2 + . . . +
αn xn . L’équation (En ) s’écrit pour Q(x) : ∀x ∈ I
Q0 (x) + aQ(x) = b ⇔ α1 + 2α2 x + 3α3 x2 + . . . + nαn xn−1 + a(α0 + α1 x +
α2 x2 + n 2 3
. . . + αn x ) = a0 + a1 x + a2 x + a3 x + . . . + an x
n
a0 = α1 + aα0
a1 = 2α2 + aα1
⇔ .
.
.
an−1 = nαn + aαn−1
an = aαn
an
existe (a 6= 0)
αn = a
an−1 −nαn
α
n−1 = a existe (a 6= 0)
⇔ ak −(k+1)αk+1
αk = a existe (a 6= 0)
Pour k = n − 1; n − 2; . . . ; 1
d’où l’existance et l’unicité du polynôme Q(x) de degré n.
Exemple 1.3 y 0 + 2y = x3 − 3x
– Equation homogène : y 0 + 2y = 0.
Donc la solution générale est y = ce−2x
– Solution particulière de (En ) :
On a = 2 6= 0 et le second membre est un polynôme de degré 3.
Donc une solution particulière sera un polynôme de degré 3 : y1 (x) = ax3 + bx2 +
cx + d
qui verifie (En ) : 3ax2 + 2bx + c + 2ax3 + 2bx2 + 2cx + 2d = x3 − 3x ce qui donne
a = 12
b = −3
4 et y1 (x) = 12x3 − 43 x2 − 43 x + 38
c = −34
d = 83
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7 A.OURRAOUI
Preuve :
Soit Q(x) une solution particulière de (En ). Alors comme emx 6= 0, on peut écrire
Q(x) = q(x)emx , où q(x) est une fonction.
L’équation (En ) s’écrit pour Q(x) : q 0 (x)emx + memx q(x) + aq(x)emx = P (x)emx
Soit q 0 (x) + (m + a)q(x) = P (x)
D’après ce qui précède, q(x) serait un polynôme tq :
deg q = n + 1 si m+a=0
deg q = n si m + a 6= 0
l
!0 l
! l l
X X X X
yk +a yk = yk0 + ayk = bk (x) = b(x)
k=1 k=1 k=1 k=1
2. On cherche à déterminer une fonction c(x), dérivable, tel que la fonction y1 (x) =
c(x)y0 (x) = c(x)eA(x) soit une solution de (En ). On se ramène alors à un calcul de
UMP-ENSAH
8 A.OURRAOUI
primitive.
En effet
(En ) ⇔ y 0 + ay = b
⇔ (c(x)y0 (x))0 + a(c(x)y0 (x)) = b
⇔ c0 (x)y0 (x) + c(x)y00 (x) + ac(x)y0 (x) = b
⇔ c0 (x)y0 (x) + c(x) y00 (x) + ay0 (x) = b
Z
b(x)
⇔ c(x) = dx
y0 (x)
α = 72
ce qui donne
β = − 12
Donc y1,2 = 27 sin x − 12 cos x est solution particulière de b). Par suite ex +
7 1
2 sin x − 2 cos x est une solution particulière de (En ).
Alors
−x x 7 1
S = ce + e + sin x − cos x/ c ∈ R
2 2
H2 : y 0 + x
x2 +1
y = 1
x2 +1
avec x ∈ R
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9 A.OURRAOUI
Exemple 1.5
y0 cos x
= ⇒ ln y = ln | sin x| + k , k ∈ R
y sin x
La solution générale de (E0 ) est donc
y = K sin x , K ∈ R
(avec K = ±ek pour tenir compte des valeurs absolues, et K = 0 étant solution
aussi). Cherchons ensuite une solution particulière de (E) sous la forme
UMP-ENSAH
10 A.OURRAOUI
et comme dans la théorie générale (et c’est toujours ainsi par construction), il ne
reste que le terme en K 0 (x), soit :
Z
x x
∀x ∈ I : K 0 (x) sin2 x = x ⇐⇒ K 0 (x) = ⇐⇒ K(x) = dx .
sin2 x sin2 x
On intègre par partie, en posant
1 1
u(x) = x, v 0 (x) = 2 et u0 (x) = 1, v(x) = − ,
sin x tan x
ce qui donne
−x −x −x
Z Z
1 cos x
K(x) = + dx = + dx = + ln | sin x| + C .
tan x tan x tan x sin x tan x
Sur I, sin x > 0 ; une solution particulière est donc obtenue pour C = 0,
où m ∈
/ {0, 1} et a, b sont deux fonctions continues sur un intervalle I de R.
Notons que si m est un entier naturel (i.e., m ∈ N−{0, 1}), il n’y a pas de conditions
sur la fonction y. Par contre, si m est un réel (i.e., m ∈ R − {0, 1}) alors on doit
prendre y > 0.
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11 A.OURRAOUI
0 2 ex
(E) y + y=√ .
x y
3 0 3 0 1
Solution : En posant z = y 2 , on a z = y y 2 . Ainsi
2
0 2 1
y est solution de (E) ⇐⇒ y + y = y − 2 ex
x
3 0 1 3 3
⇐⇒ y y 2 + y 2 = ex
2 x
0 3 3
⇐⇒ z + z = ex .
x 2
On voit alors que l’on doit chercher z solution de l’équation différentielle linéaire
du premier ordre
0 3 3
(Ez ) z + z = ex .
x 2
En résolvant l’équation homogène associée à (Ez ) et en utilisant la méthode de la
variation de la constante, on trouve que
K 3 3 6 6
z= 3
+ (1 − + 2 − 3 )ex .
x 2 x x x
3 2
Et comme z = y 2 , il vient que y = z 3 .
Solution : Remarquons tout d’abord que y = 0 est une solution évidente de (E)
définie sur R. Pour résoudre (E), on va considérer les deux cas x < 0 i.e.,
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12 A.OURRAOUI
• 1er cas : x ∈] − ∞, 0[
Pour que z > 0, il est nécessaire de choisir K > 0 et dans ce cas z(x) > 0 si
et seulement si x ∈]∞, − K2 [. Et finalement, la solution y de l’équation (E) est
donnée par
1 2
y = y(x) = ± √ , où K ∈ R∗+ et x ∈] − ∞, − [.
Kx2 + 2x K
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13 A.OURRAOUI
1
forme y = yp + où z est une fonction à déterminer.
z
Pour déterminer z on procède de la façon suivante :
1 0 1 1
1
(yp + ) = a(yp + )2 + b(yp + ) + c
y = yp + z solution de (R)
⇐⇒ z z z
yp solution particulière de (R) y 0 = ay 2 + by + c
p p p
0
0 z yp a b
⇐⇒ yp − 2 = ayp2 + 2a + 2 + byp + + c (1)
0 z z z z
yp = ayp2 + byp + c (2)
Ainsi
0
z 2ayp a b
(1) − (2) ⇐⇒ − 2
= + 2+
z z z z
0
⇐⇒ (Ez ) z + (2ayp + b)z + a = 0.
On voit alors qu’on a obtenu une équation différentielle linéaire du premier ordre
d’inconnue la fonction z. Et ainsi, une fois résolue l’équation (Ez ), la solution
générale de (R) est donnée par y = yp + z1 .
Exemple 1.7
0
1 0 z 1 1
y = yp + est solution de (E) ⇐⇒ (1 − x3 )(yp − 2 ) + x2 (yp + ) + (yp + )2 = 2x
z z z z
0
0 z 1 1 1
⇐⇒ (1 − x3 )yp + x2 yp + yp2 − (1 − x3 ) 2 + x2 + 2yp + 2
z z z z
0
z 1 1
⇐⇒ −(1 − x3 ) 2 + 3x2 + 2 = 0
z z z
0
⇐⇒ (1 − x3 )z − 3x2 z = 1, (Ez )
0
⇐⇒ (1 − x3 )z = 1,
⇐⇒ (1 − x3 )z = x + c, c ∈ R.
c+x
Ainsi z = z(x) = 1−x3
et donc finalement
1 cx2 + 1
y = y(x) = x2 + = , où c ∈ R.
z c+x
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14 A.OURRAOUI
Réponse : L’équation (E) étant une équation de Riccati et f étant une solution
particulière de (E), on cherche y la solution générale de (E) sous la forme y =
f + z1 = 1 + z1 . Dans ce cas, on peut vérifier que z est solution de l’équation
différentielle linéaire du premier ordre
0
(Ez ) (x2 + 1)z + 2z + 1 = 0.
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15 A.OURRAOUI
r2 + ar + b = 0 (∗)
Exemple 1.8
1. H1 : y 00 − 5y 0 + 6 = 0 avec y : R → R.
Le polynome caractéristique est : r2 − 5r + 6 = 0 on a ∆ = 1 > 0 et r1 = 2 et
r2 = 3 donc
y: R→R
S0 =
x → c1 e2x + c2 e3x c1 ; c2 ∈ R
2. H2 : y 00 − 2y 0 + y = 0 avec y : R → R.
Le polynome caractéristique est : r2 − 2r + 1 = 0 on a ∆ = 0 et r = 1 est une
solution double donc
y: R→R
S0 =
x → (λx + β)ex λ; β ∈ R
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16 A.OURRAOUI
3. H3 : y 00 − 2y 0 + y = 0 avec y : C → C.
y: C→C
S0 =
x → (λx + β)ex λ; β ∈ C
a) Liens entre S et S0
Proposition 1.4
1. ∀y1 y2 ∈ S alors y1 − y2 ∈ S0
2. ∀y1 ∈ S et ∀y0 ∈ S0 alors y1 + y0 ∈ S
Cette proposition exprime le fait que la solution générale de (En ) s’obtient par la
somme générale de (E0 ) et une solution particulière de (En ).
Là aussi nous allons donner quelques équations pour lesquels on arrive à trouver une
solution particulière .
UMP-ENSAH
17 A.OURRAOUI
Preuve
i) Si b 6= 0
On pose P (x) = a0 + a1 x + . . . + an xn , et on cherche Q(x) = α0 + α1 x + . . . + αn xn .
On remplace dans (En ) et on montre facilement l’éxistance des (αi (i = 0; 1; . . . ; n)).
ii) Si b = 0 et a 6= 0
(En ) s’écrit y 00 + ay 0 = P (x).
On pose u = y 0 , on aura : (En1 ) u0 + au = P (x). Une solution particulière de (En1 ) est
un polynôme de degré n. (voir les solutions particulières d’équations différentielles
du premier ordre). Et comme u = y 0 , alors y serait de degré n + 1.
iii) Si a = b = 0
(En ) s’écrit y 00 = P (x) . Donc comme deg P = n, alors deg y = n + 2.
Preuve Cherchons une solution particulière y1 (x) de la forme y1 (x) = ekx Q(x)
(Q00 (x) + 2kQ0 (x) + k 2 Q(x))ekx + (akQ(x) + aQ0 (x))ekx + bekx Q(x) = ekx P (x)
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18 A.OURRAOUI
Comme
y 00 − 4y 0 + 4y = (x2 + 1)ex
alors
ce qui donne
a=1
b=4
c=7
Donc Q(x) = x2 +4x+7 et une solution particulière de (H) est y1 = (x2 +4x+7)ex .
Finalement, la solution générale de (H) est :
y: R→R
S=
x → (λx + µ)e2x + (x2 + 4x + 7)ex λ; µ ∈ R
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19 A.OURRAOUI
e + e−ikx e − e−ikx
ikx ikx
y 00 + ay 0 + by = A(x) + B(x)
2 2i
A(x) B(x) ikx A(x) B(x) −ikx
= −i e + +i e
2 2 2 2
Pour chercher une solution particulière de (En ), il suffit de chercher une solution parti-
culière y11 de (En1 ) :
00 0 A(x) B(x) ikx
y + ay + by = −i e
2 2
et une solution particulière y12 de (En2 ) :
00 0 A(x) B(x) −ikx
y + ay + by = +i e
2 2
Donc y1 = y11 + y12 .
Une solution particulière de (En1 ) a la forme : y11 (x) = Q(x)eikx , avec :
1er cas Si ik n’est pas une racine de (∗) alors
A − iB
deg Q = deg = sup(deg A; deg B)
2
−ikx
Puisque A+iB est le conjugué de A−iB
ikx
2 e 2 e , et a et b ∈ R, alors une solution
particulière de (En2 ) serait y12 (x) = y11 (x).
Donc une solution particulière de (En ) est :
y1 (x) = y11 (x) + y11 (x)
= 2R(y11 (x))
= 2R(Q(x)eikx )
= 2R((R(Q(x)) + iI(Q(x)))(cos(kx) + i sin(kx)))
= 2R(Q(x) cos(kx) −2I(Q(x) sin(kx)
| {z } | {z }
U (x) V (x)
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20 A.OURRAOUI
On voit bien que U (x) et V (x) sont des polynômes réels, de plus on a :
Donc
D’où
1 3
cos3 (x) = cos 3x + cos x
4 4
H ⇔ : y 00 + y = 1
4 cos 3x + 34 cos x
Principe de superposition :
1
(En1 ) : y 00 + y = cos 3x
4
3
(En2 ) : y 00 + y = cos x
4
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21 A.OURRAOUI
En1 ⇔ y 00 + y = 1
4 cos 3x
1
−9α cos 3x − 9β sin 3x + α cos 3x + β sin 3x = cos 3x
4
1 1
−8α = 4 α = − 32
⇒
−8β = 0 β=0
1
Donc y11 = − 32 cos 3x est une solution particulière de En1 .
– Solution particulière de (En2 )
On a g(x) = 43 cos x = P (x) cos kx donc k = 1 et deg P = 0.
i est une solution de (∗) alors il existe une solution particulière de (En2 ) sous la
forme y(x) = A(x) cos x + B(x) sin x avec deg A(x) = deg B(x) = 1.
Comme
3
y 00 + y = cos x
4
alors
3
[(2α − ax − b) cos x − (2a + αx + β) sin x] + [(ax + b) cos x + (αx + β) sin x] = cos x
4
ce qui donne
2α = 43
2a = 0
b; βsont libre
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22 A.OURRAOUI
y(x) = z(x)emx
y 0 (x) = (z 0 (x) + mz(x))emx
y 00 (x) = (z 00 (x) + 2mz 0 (x) + m2 z(x))emx
z 00 (x) + 2mz 0 (x) + m2 z(x) + a(z 0 (x) + mz(x)) + bz(x) = A(x) cos(kx) + B(x) sin(kx)
z 00 (x) + (2m + a)z 0 (x) + (m2 + am + b)z(x) = A(x) cos(kx) + B(x) sin(kx)
y 0 (x) = (z 0 + z)ex
y 00 (x) = (z 00 + 2z 0 + z)ex
z 00 + 2z 0 + z − 2(z 0 + z) + 2z = sin x
(En0 ) z 00 + z = sin x = A(x) cos(x) + B(x) sin(x)
avec A(x) = 0 et B(x) = 1 et sup(deg A; deg B) = 0.
Comme i est une solution de l’équation caractéristique (∗) : r2 + 1 = 0, alors une
solution particulière de (En0 ) est :
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23 A.OURRAOUI
UMP-ENSAH
Chapitre 2
Série numérique
2.1 Introduction
Définitions 2.1 Soit (un )n∈N une suite dans R (ou dans C).
On appelle série de terme géneral un , la suite des sommes partielles
+∞
X X X
un = un = un .
n=0 n n≥0
n
X
1. Sn = up s’appelle la somme partielle de la série.
p=0
+∞
X
2. Rn = up s’appelle le reste de la série.
p=n+1
On a donc
+∞
X
un = Sn + Rn .
n=0
Remarque 2.1
n
X
– La somme uk ne dépend que de n et ne dépend pas de k. On dit que l’indice k
k=0
n
X n
X n
X
est muet. Ainsi, on a uk = uk0 = ui .
k=0 0 i=0
k =0
24
25 A.OURRAOUI
p
X p+i
X
généralement en faisant le changement d’indice j = k+i, on a uk = uj−i =
k=m j=m+i
p+i
X
uk−i .
k=m+i
Définitions 2.2 Soit (un )n∈N une suite dans R (où C).
X
1. On dit que la série un converge si et seulement si la suite partielle (Sn )n∈N
n≥0
X
converge. Dans ce cas, on écrit S = un = lim Sn .
n→+∞
n≥0
X
2. On dit que la série un diverge si la suite partielle (Sn )n∈N diverge. Dans ce cas,
n≥0
X
on écrit un = +∞.
n≥0
X
Étudier la convergence de la série un est reltivement liée à la somme partielle de la
n≥0
n
X
série Sn = un .
p=0
+∞
X 1
Exemple 2.1 1. √ est divergente, car
n=1
n
1 1 n √
Sn = 1 + √ + ... + √ ≥ √ = n
2 n n
1 1 1
un = = −
(n + 1)(n + 2) n+1 n+2
donc
1 1 1 1 1 1
u0 + ... + un = 1 − + − + ... + − =1−
2 2 3 n+1 n+2 n+2
par conséquent,
∞
X 1 1
S= = lim 1 − = 1.
(n + 1)(n + 2) n+2
n=0
UMP-ENSAH
26 A.OURRAOUI
+∞
X
Proposition 2.1 Soit an une série dans R (ou C).
n=0
X +∞
X
La série an converge si et seulement si son reste (Rn = ap )n tend vers 0 lorsque
n≥0 p=n+1
n → +∞.
+∞
X
En particulier, si la série un converge, alors lim un = 0. Mais la réciproque est
n→+∞
n=0
fausse en génerale.
+∞
X n
X
Preuve un converge ⇔ Sn = up admet une limite dans R (ou C), ce qui est
n=0 p=0
équivalent à dire que (Sn )n≥0 est une suite de Cauchy.
⇔ lim Rn = 0.
n→+∞
En particulier, si q = p + 1 on a
+∞
X
Remarque 2.2 Soit un une série dans R (ou C).
n=0
+∞
X
La condition lim un = 0 n’est pas suffisante pour que un soit convergente.
n→+∞
n=0
+∞
X 1 1
Exemple La série harmonique = +∞, et pourtant lim = 0.
n n→+∞ n
n=1
Dans la pratique la condition nécessaire de convergence est utilisée sous sa forme
contraposée : X
lim un 6= 0 =⇒ un est divergente.
n→∞
n≥0
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27 A.OURRAOUI
An = u0 + ... + un , n ≥ 0,
et
A0n = ak + ... + an , n ≥ k.
Comme
An = (u0 + ... + uk−1 ) + A0n , n ≥ k
d’où A = lim An existe si et seulement A0 = lim A0n existe, dans ce cas
i.e.,
∀ε > 0, ∃nε , ∀n ≥ nε , ∀p ≥ 1 |Sn+p − Sn | ≤ ε,
où Sn+p et Sn sont respectivement les sommes partielles d’ordre n + p et n.
P∞ n
Exemple 2.2 Considérons
P∞ n la série n=0 r . Si r ≥ 1 alors (rn )n ne converge pas vers
zero. Par suite n=0 r diverge. Si |r| < 1 et m ≥ n alors
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28 A.OURRAOUI
X X
– (un + un ) = 2 un . Et donc, la série somme est divergente.
n≥0 n≥0
Série géométrique
On appelle série géométrique de raison q ∈ R la série de terme général un = q n pour
tout n ∈ N. Cette série est convergente si et seulement si |q| < 1, i.e.,
X
n convergente pour |q| < 1
q est
divergente pour |q| ≥ 1.
n≥0
X 1
De plus, pour |q| < 1, on a qn = . Ainsi par exemple :
1−q
n≥0
1 1 1 1 X 1
1+ + + + ... + n + ... = = 2.
2 4 8 2 2n
n≥0
1 1 1 (−1)n X −1 2
1− + − + ... + + ... = ( )n = .
2 4 8 2n 2 3
n≥0
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29 A.OURRAOUI
Série de Riemann
On appelle série de Riemann toute série dont le terme général un est de la forme
1
un = α pour n ≥ 1 et où α ∈ R. Cette série est convergente si et seulement si α > 1, i.e.,
n
X 1
convergente pour α > 1
est
n α divergente pour α ≤ 1.
n≥1
où An = uk + ... + un , n ≥ k.
Théorème
X 2.5 X (Théorème de comparaison)
Soient un et vn deux séries à termes positifs telles que un ≤ vn pour tout n ≥ n0 ,
n≥0 n≥0
alors : X X
– si la série vn est convergente, il en est de même de la série un .
n≥0 n≥0
X X
– si la série un est divergente, il en est de même de la série vn .
n≥0 n≥0
n
Exemple 2.3 Comme on a rn < rn , n ≥ 1 et
P n P n
r < ∞ si 0 < r < 1, les série r /n
si 0 < r < 1, par le théorème de comparaison the comparison. SiP r > 1, on ne peut pas
comparer ces deux séries car on P ne peut pas savoir si les termes de rn /n sont plus petits
que celle de la série divergente n
r .
Si r < 0, alors le théorème de comparaison n’a pas lieu puisque la série a une infinité
de termes négatifs.
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30 A.OURRAOUI
si et seulement si Z ∞
f (x) dx < ∞.
k
Exemple 2.4
X 1
1. Considérons la série .
n(ln n)β
n≥2
1 0 β + ln x 0
Posons f (x) = β
, on alors f (x) = − 2 et donc f (x) ≤ 0 pour
x(ln x) x (ln x)β+1
x ≥ e−β (et x > 1 pour que f soit définie). Ainsi, en prenant Z +∞a = max{2, e }
−β
1 dx
la série de terme général et l’intégrale généralisée sont de
n(ln n)β 1 x(ln x)β
même nature.
Effectuons alors le changement de variable u = ln x, il vient que
Z +∞ Z +∞
dx du
β
= β
.
1 x(ln x) ln a u
X 1
Et donc, la série converge si β > 1 et diverge si β ≤ 1.
n(ln n)β
n≥2
Alors, la série de terme général un est convergente si l < 1, et elle est divergente si l > 1.
Exemple 2.5 1) La règle de Cauchy n’est bien adaptée qu’à l’étude des séries dont le
terme général contient essentiellement des puissances.
n2
n
un = n+1 , n ≥ 1.
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31 A.OURRAOUI
√
n
n
1
n
On a n un = n+1 = 1
1+ n
.
√
On en déduit que un → l = 1/e < 1. La série est convergente.
n
2) La règle de d’Alembert est bien adaptée aux cas où un s’exprime à l’aide de produits.
n
un = xn! , x > 0. Il s’agit d’une série à termes tous strictement positifs. On a :
un+1 x un+1
un = n+1 . On déduit que lim un = 0 < 1
donc converge.
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32 A.OURRAOUI
+∞
X
Remarque 2.4 1. Une série numérique an absolument convergente est une série
n=0
convergente car on a
X+∞ X +∞
un ≤ |un |
n=0 n=0
2. Cependant, on peut trouver des séries convergentes sans d’être absolument conver-
n
gente (ce type de séries sont dite semi-convergentes). Par exemple : un = (−1) n est
convergente mais n’est pas absolument convergente.
X X
Définitions 2.6 Soient un et vn deux séries réels ou complexes. On appelle série
n≥0 n≥0
X X X
produit des séries un et vn la série wn dont le terme général wn est tel que
n≥0 n≥0 n≥0
n
X X
wn = uk vn−k = up vq .
k=0 p+q=n
UMP-ENSAH
Chapitre 3
33
34 A.OURRAOUI
donc la valeur maximale de fn (x) sur [0, ∞) est e−n , et est atteinte en x = 1. Par suite,
|fn (x)| ≤ e−n , x ≥ 0 donc limn→∞ fn (x) = 0 pour tout x ≥ 0. Dans ce cas, la fonction
limite est identique à zero.
Alors, (fn ) converge uniformement vers une fonction f sur S si pour tout ε > 0 il existe
un entier N tel que
sup |fn (x) − f (x)| < ε, si n ≥ N.
x∈S
Théorème 3.1 Si (fn ) converge uniforemément vers (f ) sur un ensemble S, alors (fn )
converge simplement vers f. La réciproque est fausse en géneral.
pour n ≥ 1. Cependant, la convergence est uniforme sur [0, ρ] si ρ ∈]0, 1[, car on a
et limn→∞ ρn → 0.
si n, m ≥ N.
UMP-ENSAH
35 A.OURRAOUI
3.1.3 Propriétés
Théorème 3.3 – Si (fn ) converge uniforemément vers f sur S et que chaque fn est
continue en x0 ∈ S, alors f est continue en x0 . (de même pour la continuité de la
droite et de gauche).
Corollaire 3.1 la limite uniforme d’une suite de fonctions continues est continue.
Théorème 3.4 On suppose que (fn ) converge uniforemément vers f sur [a, b]. Si f et
chaque fn sont intégrables sur [a, b], alors,
Z b Z b
lim fn (x) dx = f (x) dx.
n→∞ a a
Remarque 3.1 La partie (a) du théorème, montre qu’il n’est pas nécessaire de supposer
que f est intérable dans le théorème 3.4.
Théorème 3.6 On suppose que (fn0 ) est continue sur [a, b] pour tout n ≥ 1, et (fn0 )
converge uniformément sur [a, b]. On suppose, de plus, que (fn (x0 )) converge pour certain
x0 ∈ [a, b]. Alors, (fn ) converge uniforemément vers une fonction differentiable f sur [a, b]
et que
f 0 (x) = lim fn0 (x), a < x < b,
n
cependant on a
0 0
f+ (a) = lim fn0 (a+ ), f− (b) = lim fn0 (b− ).
n n
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36 A.OURRAOUI
Définitions 3.4 Soit (fn )n≥0 une suite de fonctions définies sur un même domaine D de
R.
+∞
X
1. Si la suite (Fn ) admet une limite F , alors on dit que la série de fonctions fn
n=0
converge simplement vers la fonction F . Dans ce cas, on écrit
+∞
X
fn (x) = F (x), ∀x ∈ S.
n=0
2. Si la suite (Fn ) converge uniformément vers une fonction F , alors on dit que la
+∞
X
série fn converge uniformément vers la fonction F .
n=0
P
Remarque 3.3 Soit ( fn ) une série de fonctions qui converge simplement. Alors elle
converge uniformément si et seulement si la suite des restes partiels (Rn ) converge uni-
formément vers la fonction nulle.
+∞
X +∞
X
Définitions 3.5 Soit fn une série de fonctions. Si la série |fn (x)| converge, on
n=0 n=0
+∞
X
dit que la série de fonctions fn converge absolument simplement.
n=0
|fn (x)| ≤ un , ∀x ∈ D.
P
On dit que laP
série de fonctions fn est normalement convergente sur D, lorsque la
série numérique un est convergente.
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37 A.OURRAOUI
+∞
X
2. La série de fonctions fn converge uniformément si et seulement si elle vérifie le
n=0
critère de Cauchy uniforme. C’est à dire
Xm
∀ε > 0, ∃Nε ∈ N tel que ∀n, m ≥ Nε : fp (x) < ε, ∀x ∈ S.
p=n
Exemple 3.3 1) Soit fn (x) = nα gn (x) pour tout x ∈ S ⊂ R. Soit A > 0 tel que
|fn (x)| ≤ A pour tout x ∈ S.
Alors |gn (x)| ≤ nAα pour tout x ∈ D.
+∞ +∞
X A X
Si α > 1 alors la série converge, d’où la série de fonctions gn converge norma-
nα
n=0 n=0
lement sur S.
2) LaPsérie de fonction | sinn2nx| est normalement convergente. En effet, | sinn2nx| ≤ n12 et
la série ( n12 ) converge (et ne dépende pas de x).
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38 A.OURRAOUI
+∞
P
1) S = fn est continue sur [a, b];
n=0
2) Si pour tout n ∈ N et x ∈ [a, b], on pose
Z x Z x
Fn (x) = fn (t)dt et F (x) = S(t)dt,
a a
P
alors la série Fn converge uniformément sur [a, b] vers F et on a
+∞ Z
X x Z +∞
xX Z x
fn (t)dt = fn (t)dt = S(t)dt, ∀x ∈ [a, b].
n=0 a a n=0 a
(c) Dérivabilité : Soient [a, b] ⊂ R et (fn ) une suite de fonctions de [a, b] dans R,
admettant
P des dérivées continues sur [a, b]. On suppose que
1) P fn converge (simplement) en un point x0 ∈ [a, b];
2) fn0 converge uniformément sur [a, b] vers une fonction g.
Alors
P
i) fn converge uniformément sur [a, b] vers une fonction S;
ii) S est dérivable sur [a, b] et on a
+∞
X
0
S (x) = g(x) = fn0 (x), ∀x ∈ [a, b].
n=0
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Chapitre 4
Série Entière
4.1 Généralités
4.1.1 Définition d’une série entière
Définitions 4.1 On appelleP série entière complexe (resp. réelle) toute série de la forme
n an xn , où an , x ∈ R).
P
an z , où an , z ∈ C (resp.
Exemples.
1. P z n avec an = 1, ∀n ∈ N.
P
2. z 2n+1 avec a2n = 0 et a2n+1 = 1, ∀n ∈ N.
p
ak z k avec an = 0, ∀n > p.
P
3.
k=0
Preuve.
Puisque la suite (an z0n ) est bornée, il existe M > 0 tel que |an z0n | ≤ M, ∀n ∈ N. Soit
z ∈ D(0, |z0 |), c’est à dire |z| < |z0 |, alors
n n
n z
n
z
|an z | = |an z0 | · ≤ M .
z0 z0
z P z n
Or z0 < 1, donc la série géométrique z0 converge. Il en résulte que |an z n | converge
P
39
40 A.OURRAOUI
Preuve.P
Comme an z0n converge, alors lim an z0n = 0. Par conséquent (an z0n ) est bornée et le
n→+∞
résultat découle du lemme d’Abel.
Preuve.
Par définition, on a R = sup {r ∈ R+ : (an rn ) est bornée} .
1) Si R = +∞, alors pour tout zP∈ C, il existe r0 > |z| tel que (an r0n ) est bornée. Donc
d’après le lemme d’Abel, la série an z n converge absolument.
Si R < +∞, alors par définition de la borne supérieure pourP tout |z| < R, il existe r0 > |z|
tel que (an r0n ) est bornée. Du lemme d’Abel on déduit que an z n converge absolument.
n
P toutn |z| > R, la suite (an |z| ) n’est pas bornée, donc ne tend pas vers 0 et par
2) Pour
suite an z diverge.
Exemples. P n
1. La série géométrique z est absolument convergente pour |z| < 1 et divergente pour
|z| > 1. Son rayonPde convergence est donc R = 1. On remarque que pour |z| = 1, z n 9 0
et il s’ensuit que z n diverge.
P zn
2. Considérons la série n2
. On a pour tout |z| ≤ 1
n
z
≤ 1 ,
n2 n2
P zn n P zn
donc n2
converge absolument pour |z| ≤ 1. Pour |z| > 1, on a zn2 9 0, donc n2
diverge. Par conséquent R = 1.
UMP-ENSAH
41 A.OURRAOUI
an z n de rayon de convergence R.
P
Remarque 4.1 Soit Pla série entière
1. R = sup {r n
∈ R+ : an r converge} .
2. R = sup r ∈ R+ : lim an rn = 0 .
n→+∞
an z0n est semi-convergente, alors le rayon de convergence
P
3. S’il existe z 0 ∈ C tel que
an z n est R = |z0 |.
P
de
Exemples.P
(−1)n P zn
1. La série n est semi-convergente, alors le rayon de convergence de n est R =
| − 1| = 1.
P (−1)n P zn
2. La série √
n
est semi-convergente, alors le rayon de convergence de √ est R = 1.
n
Preuve. On a p
n
lim |an z n | = L|z|.
n→+∞
1
an z n converge absolument si |z| <
P
Donc d’après le critère de Cauchy, L et elle diverge
1 1
si |z| > L . D’où R = L .
Exemples. P zn
lim n |an | = 12 , donc R = 2.
p
1. Pour la série 2n , on a n→+∞
P zn √
|an | = √12 , donc R = 2.
pn
2. Pour la série (1+i)n , on a lim
n→+∞
Propriété 4.2 (Règle de d’Alembert) Soit an z n une série entière de rayon de conver-
P
gence R.
Si lim an+1 1 1 1
an = L, alors R = L , avec la convention 0 = +∞ et +∞ = 0.
n→+∞
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42 A.OURRAOUI
UMP-ENSAH
43 A.OURRAOUI
Preuve.
an z n et bn z n convergent
P P
1) Pour |z| < min(Ra , Rb ), onPa |z| < Ra et |z| < Rb , donc
n
absolument. Il en résulte que (an +bn )z converge, et par conséquent Rs ≥ min(Ra , Rb ).
En outre, on a
+∞
X +∞
X +∞
X
(an + bn )z n = an z n + bn z n .
n=0 n=0 n=0
an z n
P
SupposonsP que Ra 6= Rb , par exemple R a < Rb . Pour Ra < |z| < R b , on a
bn z n converge, donc (an + bn )z n diverge. Par conséquent Rs ≤ Ra , et donc
P
diverge et
Rs = Ra .
an z n et bn z n convergent absolument, alors la
P P
2) Pour |z| < min(Ra , Rb ), les séries
série produit
n n
! !
X X X X X
(ak z k )(bn−k z n−k ) = ak bn−k z n = cn z n
k=0 k=0
converge absolument et on a
+∞ +∞ +∞
! !
X X X
cn z n = an z n · bn z n .
n=0 n=0 n=0
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44 A.OURRAOUI
Preuve. Soit 0 < r < R. On a pour tout n ∈ N, x 7→ an xn est continue sur [−r, r] et
n
P
an x converge uniformément sur [−r, r]. D’après le Théorème (continuité), la somme S
est continue sur [−r, r]. Comme r étant arbitraire, cette somme est continue sur ] − R, R[.
Preuve. Exercice.
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45 A.OURRAOUI
+∞
1
(−1)n x2n . Donc
P
2. Pout tout x ∈] − 1, 1[, on a 1+x2
=
n=0
+∞
X (−1)n
arctan x = x2n+1 , ∀x ∈] − 1, 1[.
2n + 1
n=0
Définitions 4.5 On dit qu’une fonction P f est développable en série entière (autour de 0)
sur ] − r, r[ s’il existe une série entière an xn de rayon de convergence R avec R ≥ r
telle que
X+∞
f (x) = an xn , ∀x ∈] − r, r[.
n=0
Théorème 4.5 (Condition nécessaire) Soit f une fonction développable en série entière
n
P
sur ] − r, r[ et soit an x la série entière telle que
+∞
X
f (x) = an xn , ∀x ∈] − r, r[.
n=0
Preuve.
+∞
an xn , alors le fait que f est de classe C ∞ découle
P
Pour tout x ∈] − r, r[, on a f (x) =
n=0
du théorème de dérivation de la somme d’une série entière. De plus
+∞
X +∞
X +∞
X
f 0 (x) = nan xn−1 , f 00 (x) = n(n−1)xn−2 , ..., f (p) (x) = n(n−1)...(n−p+1)an xn−p .
n=1 n=2 n=p
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46 A.OURRAOUI
On a donc
f (0) = a0 , f 0 (0) = a1 , f 00 (0) = 2a2 , ..., f (p) (0) = p(p − 1)...2ap = p!ap ,
d’où le résultat.
Remarque 4.3 Si f :] − r, r[→ R est de classe C ∞ , alors d’après la formule de Taylor
(Mac-Laurin) pour tout x ∈] − r, r[,
n
X f (k) (0)
f (x) = xk + Rn (x),
k!
k=0
(n+1)
où Rn (x) = f (n+1)!
(θx) n+1
x avec 0 < θ < 1. Dès lors, une condition nécessaire et suffisante
pour que f soit développable en série entière est
On peut aussi utiliser la formule de Taylor avec reste intégral, c’est à dire
1 x
Z
Rn (x) = (x − t)n f (n+1) (t)dt.
n! 0
Applications.
1. Soit f : x 7→ ex la fonction exponentielle. On a
f (n) (x) = ex , ∀n ∈ N, ∀x ∈ R,
2. Par définition, on a
ex + e−x ex − e−x
cosh x = et sinh x = , ∀x ∈ R.
2 2
Comme
x2 xn
e−x = 1 − x + + ... + (−1)n + ...,
2! n!
il s’ensuit que
+∞
x2 x4 x2n X x2n
cosh x = 1 + + + ... + + ... = , ∀x ∈ R
2! 4! (2n)! (2n)!
n=0
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47 A.OURRAOUI
et que
+∞
x3 x5 x2n+1 X x2n+1
sinh x = x + + + ... + + ... = , ∀x ∈ R.
3! 5! (2n + 1)! (2n + 1)!
n=0
3.
+∞
x2 x4 x2n X (−1)n x2n
cos x = 1 − + + ... + (−1)n + ... = , ∀x ∈ R
2! 4! (2n)! (2n)!
n=0
+∞
x3 x5 x2n+1 X (−1)n x2n+1
sin x = x − + + ... + (−1)n + ... = , ∀x ∈ R.
3! 5! (2n + 1)! (2n + 1)!
n=0
4.
+∞
1 X
= 1 − x + ... + (−1)n xn + ... = (−1)n xn , ∀x ∈] − 1, 1[.
x+1
n=0
5.
+∞
x2 x3 xn+1 X (−1)n xn+1
ln(1 + x) = x − + + ... + (−1)n + ... = , ∀x ∈] − 1, 1[.
2 3! (n + 1)! n+1
n=0
f (x) = e− x2 si x 6= 0
0 si x = 0.
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Chapitre 5
Séries de Fourier
cn einx .
P
que l’on note généralement par
n∈Z
Remarque 5.2
1. La série de Fourier de f peut s’écrire sous la forme
a0 (f ) X
+ (an (f ) cos nx + bn (f ) sin nx) ,
2
n≥1
48
49 A.OURRAOUI
où Z 2π
1
an (f ) = cn (f ) + c−n (f ) = f (x) cos(nx)dx, ∀n ∈ N,
π 0
Z 2π
1
bn (f ) = i(cn (f ) − c−n (f )) = f (x) sin(nx)dx, ∀n ∈ N∗ .
π 0
Les an (f ), bn (f ) sont appelés aussi les coefficients de Fourier de f.
2. Si f est paire, alors
2 π
Z
an (f ) = f (x) cos(nx)dx, ∀n ∈ N,
π 0
bn (f ) = 0, ∀n ∈ N∗ ,
3) Si f est impaire, alors
an (f ) = 0, ∀n ∈ N,
2 π
Z
bn (f ) = f (x) sin(nx)dx, ∀n ∈ N∗ .
π 0
Propriété 5.1P
cn einx converge
P
1) Si la série |cn | + |c−n | converge, alors la série trigonométrique
n∈Z
normalement et donc uniformément sur R.
2) Si les suite (cnP
) et (c−n ) sont positives, décroissantes et tendant vers 0, alors la série
trigonométrique cn einx converge pour tout x ∈ R\2πZ.
n∈Z
Propriété 5.2P P P
1) Si les séries |an | et |bn | sont convergentes, alors la série trigonométrique (an cos nx+
bn sin nx) converge normalement et donc uniformément sur R.
P Si les suites (an ) et (bn ) sont positives, décroissantes et tendant vers 0, alors la série
2)
(an cos nx + bn sin nx) converge pour tout x ∈ R\2πZ.
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50 A.OURRAOUI
Remarque 5.4
1. Comme la somme S est 2π-périodique, pour tout x0 ∈ R on a
Z x0 +2π
1
cn = S(x)e−inx dx, ∀n ∈ Z
2π x0
Remarque 5.5
1. La série de Fourier de f peut s’écrire sous la forme
a0 (f ) X
+ (an (f ) cos nx + bn (f ) sin nx) ,
2
n≥1
où Z 2π
1
an (f ) = cn (f ) + c−n (f ) = f (x) cos(nx)dx, ∀n ∈ N,
π 0
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51 A.OURRAOUI
Z 2π
1
bn (f ) = i(cn (f ) − c−n (f )) = f (x) sin(nx)dx, ∀n ∈ N∗ .
π 0
Les an (f ), bn (f ) sont appelés aussi les coefficients de Fourier de f.
2. Si f est paire, alors
2 π
Z
an (f ) = f (x) cos(nx)dx, ∀n ∈ N,
π 0
bn (f ) = 0, ∀n ∈ N∗ ,
3) Si f est impaire, alors
an (f ) = 0, ∀n ∈ N,
2 π
Z
bn (f ) = f (x) sin(nx)dx, ∀n ∈ N∗ .
π 0
Exemples.
1. Soit f : R → R la fonction 2π-périodique définie par
2 π
Z 4
bn (f ) = sin(nx)dx = nπ si n est impair
π 0 0 si n est pair.
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52 A.OURRAOUI
Lemme 5.1 (Riemann-Lebesgue) Soit f : [a, b] → C une fonction continue par mor-
ceaux. Alors Z b
lim f (x)eitx dx = 0.
t→±∞ a
En particulier,
Z b Z b
lim f (x) cos(tx)dx = 0 et lim f (x) sin(tx)dx = 0.
t→±∞ a t→±∞ a
Corollaire 5.2 Soit f : R → C une fonction 2π-périodique et continue. Si tous les coef-
ficients de Fourier de f sont nuls, alors f est une fonction nulle.
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53 A.OURRAOUI
Exemples.
1. Soit f : R → R la fonction 2π-périodique définie par
f (x) = |x|, ∀x ∈] − π, π].
La série de Fourier de f est
π X −4
+ cos((2n + 1)x).
2 (2n + 1)2 π
n≥0
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54 A.OURRAOUI
Rπ
1) 0 Dn (x)dx = π2 ;
2) Si x ∈ R\2πZ, alors
n + 21 x
sin
Dn (x) = .
2 sin x2
Si x ∈ 2πZ, alors
1
Dn (x) = n + .
2
Définitions 5.4 On dit qu’une fonction f définie sur [a, b] est de classe C 1 par morceaux
s’il existe une subdivision (xj )0≤j≤n de [a, b] telle que pour tout j ∈ {0, ..., n − 1} la
restriction de f à ]xj , xj+1 [ est prolongeable en une fonction de classe C 1 sur [xj , xj+1 ].
Théorème 5.3 (Théorème de Dirichlet) Soit f une fonction définie sur R, 2π-périodique
et de classe C 1 par morceaux sur [0, 2π]. Alors la série de Fourier de f converge simplement
sur R et
+∞
1 a0 (f ) X
[f (x+ ) + f (x− )] = + (an (f ) cos nx + bn (f ) sin nx) , ∀x ∈ R,
2 2
n=1
Propriété 5.4 Soit f une fonction 2π-périodique et de classe C 2 sur R. Alors la série de
Fourier de f converge normalement sur R et a pour somme f.
Exemples.
1. Soit f : R → R définie par f (x) = | sin x|, ∀x ∈ R. La fonction f est paire, alors
2 π
Z
∗
bn (f ) = 0, ∀n ∈ N et an (f ) = sin x cos(nx)dx, ∀n ∈ N.
π 0
Donc pour n 6= 1
Z π
1
an (f ) = [sin((1 + n)x) + sin((1 − n)x)]dx
π 0
(
−4
2 (−1)n+1 − 1 (n2 −1)π
si n est pair
= 2
=
π n −1 0 si n est impair
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55 A.OURRAOUI
Pour x = 0, on a
+∞
X 1 1
= .
4n2 − 1 2
n=1
Pour x = π2 , on a
+∞
X (−1)n 1 π
= − .
4n2 − 1 2 4
n=1
2. Soit f : R → R la fonction 2π-périodique définie par
2 π 2 (−1)n−1
Z
16 4
a0 = π , an = (x − π 2 )2 cos(nx)dx = 48 , ∀n ∈ N∗ .
15 π 0 n4
Comme f est continue et de classe C 1 par morceaux, alors le théorème de Dirichlet s’ap-
plique
+∞
8 X (−1)n−1
f (x) = π 4 + 48 cos nx, ∀x ∈ R
15 n4
n=1
et donc
+∞
8 4 X (−1)n−1
(x2 − π 2 )2 = π + 48 cos nx, ∀x ∈] − π, π].
15 n4
n=1
2π
Remarque 5.6 Dans le cas général, pour une fonction T -périodique T = w et continue
par morceaux, la série de Fourier de f est donnée par
a0 (f ) X X
+ (an (f ) cos(nwx) + bn (f ) sin(nwx)) ou cn (f )einwx ,
2
n≥1 n∈Z
où Z T
2
an (f ) = f (x) cos(nwx)dx, ∀n ∈ N,
T 0
Z T
2
bn (f ) = f (x) sin(nwx)dx, ∀n ∈ N∗ ,
T 0
Z T
1
cn (f ) = f (x)e−inwx dx, ∀n ∈ Z.
T 0
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56 A.OURRAOUI
Exercice. Pour tout t ∈ R\Z fixé, on considère la fonction 2π-périodique f définie par
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