DROIT
Notions fondamentales
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
22 BP 1536 Abidjan 22
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Cel. : (225) 07.88.30.82
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en face de la Pharmacie Mermoz, Villa n°538
INTRODUCTION...........................................................................................................10
PREMIERE PARTIE : ...................................................................................................13
LE DROIT OBJECTIF...................................................................................................13
TITRE I : ............................................................................................................................14
LES CARACTERES DE LA REGLE DE DROIT..................................................14
CHAPITRE 1- LES CARACTERES DISTINCTIFS DE LA REGLE DE
DROIT.................................................................................................................................15
I- UNE REGLE GENERALE ET IMPERSONNELLE..................................................15
A- Le caractère général de la règle de droit : une garantie contre
l'arbitraire .................................................................................................................16
B- Le caractère général de la règle de droit permet de la distinguer
d'autres normes juridiques ...................................................................................16
II- UNE REGLE PERMANENTE.......................................................................................17
I- LE CARACTERE OBLIGATOIRE DE LA REGLE DE DROIT .........................................18
II- LA SANCTION ETATIQUE DE LA REGLE DE DROIT................................................19
CHAPITRE 2- LA DISTINCTION DE LA REGLE DE DROIT D’AUTRES
REGLES DE CONDUITE ............................................................................................21
Section 1- Droit et religion....................................................................................21
Section 2- Droit et morale .....................................................................................22
Section 4- Droit et justice (ou équité) ................................................................24
TITRE II :...........................................................................................................................26
LES BRANCHES DU DROIT .....................................................................................26
CHAPITRE 1- LE DROIT INTERNE OU DROIT NATIONA L ....................27
S ECTION 1- L’OPPOSITION DU DROIT PRIVE ET DU DROIT PUBLIC ..............................27
§1- Les critères de distinction du droit public et du droit privé ..................27
A- Les principales branches ..................................................................................... 28
2- Le droit commercial ................................................................................................ 30
II- Les branches du droit public................................................................................ 30
Introduction
Le droit est aussi un phénomène vivant. Il évolue avec la société qu’il est
sensé régir. L’acceptation par une société donnée de tel ou tel comportement
permet bien souvent sa consécration par la règle de droit. La légalisation du
mariage homosexuel par certains pays tels que la France traduit cette réalité.
En outre l’émergence de nouveaux secteurs ainsi que de nouveaux
comportements délictueux entraînent la naissance de nouvelles règles de
droit. Ex : les nouvelles technologies, l’environnement, la cybercriminalité etc.
Vue l’importance du droit, tout individu, vivant dans une société a intérêt à le
connaître pour en respecter ses règles afin de ne pas agir au-delà des limites
qu’elles nous imposent. L’adage est bien connu qui enseigne que ‘’nul n’est
censé ignorer la loi (nemo legem ignorare censetur)’’.
L’intérêt de ce cours est de faire découvrir, connaître le vocabulaire et les
techniques juridiques et ainsi familiariser les néophytes à la terminologie et au
phénomène juridique. Nous tenterons de répondre à un certain nombre de
problèmes que pose l’étude du phénomène juridique :
Notamment qu’est-ce que le droit ? Quelles sont ses
caractéristiques ?comment naît-il et prend-il fin ? Comment s’applique-t-il ?
Comment s’en prévaloir ?
Introduction 10
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Introduction 11
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Introduction 12
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Première partie :
Le Droit objectif
Le droit objectif est un corps de règles qui ont pour objet d’organiser la vie en
société en réglementant notamment les relations économiques, sociales. Mais
il n’ya pas que le droit qui établit des règles de conduite dans la société. La
religion, la morale se donnent aussi cette vocation. Pour cerner le droit, il
convient d'examiner d’abord les caractères de la règle de droit (Titre I).
- Nous verrons ensuite ses différentes branches (Titre II).
- Dans un troisième temps, nous analyserons les sources de la règle de droit
(Titre III).
- Enfin, nous verrons comment s’applique la règle de droit (Titre IV).
Le Droit objectif 13
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Titre I :
Les caractères de la règle de droit
L’on peut dire qu’en tant que règle, la règle de droit a des caractères
généraux qui la rapprochent d’autres règles sociales. Elle a aussi un caractère
spécifique qui est la coercition étatique.
1 De manière stricte, les règles d’ordre public sont une catégorie de règles
impératives dont la force contraignante est plus accentuée que celle des
autres règles impératives. En effet si on ne peut déroger aux règles
simplement impératives par des conventions, celles -ci peuvent souffrir de
dérogations ou de dispenses accordées par les autorités administratives ou
judicai res. Ex : dispens e d’âge accordée par le procureur de la république pour
le futur marié qui n’a pas atteint l’âge matrimonial exi gé par la loi sur le
mariage. Q uant aux règles d’ordre public, elles ne souffrent d’aucune
dérogation. Voir à ce sujet : René DEGNI-SEGUI, Introduction au droit,
Collection Sciences Juri diques, Éditions Universitai res de Côte d’Ivoire, 2009,
p. 38.
au moment et au lieu où la chose est livrée. Mais la règle prévue par le code
civil étant seulement supplétive de volonté, le vendeur et l’acheteur peuvent
convenir que le prix sera payé soit avant la livraison ou des mois après la
livraison. Dans cette hypothèse, seule la règle convenue dans le contrat sera
obligatoire. Mais si les parties ne prévoient aucune autre règle dans le contrat,
alors la règle prévue par le code civil sera obligatoire pour eux : on dit que
cette règle du code civil supplée à la volonté des parties, à leur silence.
Quelque soit sa nature, la règle de droit est caractérisée par son caractère
obligatoire. Sa violation entraîne une réaction étatique.
1 On perçoit immédiatement qu'une telle proposition n'est valable que pour les États laïcs. Car toute règle
morale, religieuse ou autre, a vocation à devenir juridique, indépendamment de son contenu et de sa finalité
: il lui suffit d'être rendue obligatoire et sanctionnée par l'État. Or, pour les États religieux, la distinction
entre règle religieuse et règle de droit n'e xiste plus puisque le droit procède de la religion.
coïncidence entre ces règles religieuses et les règles de droit qui interdisent le
vol, le meurtre et l’adultère. Cette coïncidence entre le contenu des deux
règles s’explique par le fait que le droit canonique, droit de la religion
catholique a largement inspiré le droit des pays européens dont le droit
français. Cette influence du droit canonique s’est ressentie dans le code civil de
1804, dans les lois pénales françaises dont a hérité la Côte d’Ivoire après son
indépendance1. Cette influence du droit canonique apparaît de plus en plus
faible depuis la séparation de l’État et de l’église dans les pays laïcs notamment
les États Européens, la Côte d’Ivoire. Cette influence de la religion demeure
encore forte dans certaines civilisations ou sociétés, (comme les pays
islamiques), où on assiste à une transposition des règles religieuses sur la scène
juridique. Dans ce cas, la distinction des règles de droit et des règles religieuses
est souvent difficile et artificielle.
Cependant, même lorsque le contenu de la règle juridique est directement
inspiré par la loi religieuse (ne pas tuer, ne pas voler, ...), on doit considérer
que les préceptes religieux concernent, au niveau de la sanction, les
relations de l'homme avec la divinité, tandis que les règles de droit
entraînent une sanction de l’État.
1 Voir p….
Ce sont des règles et pratiques sociales qui ont pour but de donner aux
individus une bonne éducation et le « savoir vivre » dans la société. Ex : saluer
les personnes, céder sa place aux personnes âgées ou handicapées, aider une
personne âgée à porter son lourd fardeau, respecter les personnes plus âgées
que nous etc.
Ces règles de convenances sociales ne sont pas des règles de droit car elles ne
sont pas édictées par l’État mais procèdent de la morale collective ou
individuelle, de la religion, des usages et coutumes etc. Elles n’ont donc pas un
caractère obligatoire, leur application étant laissée à la discrétion des individus.
Leur violation ne donne pas lieu à une sanction étatique mais à la réprobation
sociale (mépris, rejet, critiques des autres…).
Toutefois certaines d’entre elles peuvent être consacrées par le droit : elles
deviennent alors des règles de droit et se caractérisent par la coercition
étatique. Ex : interdiction de fumer dans les lieux publics, la réservation de
places dans les transports publics aux personnes âgées, aux handicapés et aux
femmes enceintes.
EXERCICES
Titre II :
Les branches du droit
- Le caractère des règles : le plus souvent les règles de droit public ont un
caractère impératif c’est-à-dire qu’elles s'imposent aux administrés alors que le
droit privé est le plus souvent, un droit d'autonomie, c'est-à-dire que les
personnes privées sont libres de se placer dans le système juridique de leur
1) Le droit civil
C’est la branche la plus ancienne du droit. À l’origine, il régissait tous les
rapports de droit privé. Il constitue la mère de toutes les branches du droit
privé qui lui ont emprunté les principes généraux en acquérant leur
autonomie. Toutes les autres branches du droit privé dérivent du droit civil. Il
constitue aujourd’hui le droit commun du droit privé c’est-à-dire qu’il
s'applique, en principe, à tous les rapports de droit privé, sauf si un droit
spécial a été édicté pour une matière déterminée. En outre, lorsque les
branches spécialisées n’ont pas réglementé une situation donnée ou n’ont pas
de réponse à une question précise, l’on se réfère au droit civil. Il constitue
aussi un droit de référence pour le droit public. C’est dire qu’il occupe une
place privilégiée ; il a une valeur générale et donne les principes généraux.
Ce code civil français qui s’appliquait dans les colonies françaises de l’Afrique
de l’ouest avant les indépendances, continue de s’appliquer en certaines de ses
dispositions en Côte d’Ivoire actuellement. L’application du droit colonial en
Côte d’Ivoire après les indépendances est fondée sur le principe de continuité
législative qui était prévu par l’article 76 de la constitution de 1960 (il est
repris par l’article 183 de la constitution du 8 novembre 2016). Selon cette
disposition : « la législation actuellement en vigueur en Côte d’Ivoire reste
applicable, sauf l’intervention de textes nouveaux, en ce qu’elle n’a rien de
contraire à la présente Constitution ». Cette disposition fondait ainsi le
maintien de la législation française en vigueur avant les indépendances dans les
différents domaines où le législateur ivoirien n’avait pas encore pris de textes.
Ces domaines sont considérablement réduits en matière civile car à partir de
1964, de nombreuses lois relatives aux droits des personnes et de la famille
ont été prises par le législateur ivoirien notamment :
1- La loi relative au nom
2-La loi relative à l’état civil
3- La loi relative au mariage
4- La loi relative au divorce et à la séparation de corps
5- La loi relative à la paternité et à la filiation
6- La loi relative à l’adoption
7- La loi relative aux successions
8- La loi relative aux donations et aux testaments
9- La loi relative à la minorité
Toutefois, certaines dispositions du code civil français de 1804 demeurent
encore applicables1 en Côte d’Ivoire (article 1101 et s. article 1382 et s.) et
2- Le droit commercial
Il a emprunté au droit civil dont il s’est détaché, un certain nombre de
techniques, mais a acquis aujourd’hui son autonomie pour constituer un corps
de règles adaptées à la vie des affaires.
Il contient les règles dont l'application est réservée soit aux
particuliers qui effectuent des actes de commerce, soit aux commerçants. Il
régit donc aussi bien les sociétés constituées pour la réalisation d’opérations
commerciales, que le fonds de commerce du simple commerçant ou encore
les actes de commerce (ensemble des actes accomplis par un commerçant
dans l’exercice et pour les besoins de son commerce). En Côte d’Ivoire, le
Droit commercial est essentiellement régi par l’Acte Uniforme sur le Droit
commercial général et l’Acte Uniforme sur les Sociétés et le GIE.
A côté de ce droit, il existe des règles de droit privé de nature mixte.
I- Le droit pénal
Le droit pénal, appelé aussi "droit criminel" est un droit mixte. Il a
pour principal objet de définir les comportements constitutifs d'infractions, et
de fixer les sanctions applicables à leurs auteurs. Mais le droit pénal ne vise pas
que la répression, il cherche aussi à prévenir les attitudes délictueuses, à
rééduquer les anciens délinquants. Le droit pénal a un lien étroit avec le droit
public puisque les infractions sont définies en considération de l'intérêt
général et c'est la puissance publique qui assure l'exécution de la sanction. Le
procès n'oppose pas deux particuliers, la victime et le délinquant mais le
délinquant et la société. Même si la victime n'intervient pas parce qu'elle est
décédée ou ne souhaite pas les poursuites, le procès se déroulera
normalement, opposant le délinquant au Ministère Public.
Il faut cependant noter que le droit pénal sauvegarde des intérêts privés.
Il protège les individus dans leur vie, leur honneur, leur propriété... et en ce
sens, peut être considéré comme la sanction ultime du droit privé. Le
droit pénal a donc une nature mixte.
Pour preuve, certaines infractions, édictées dans l’intérêt général, permettent
aussi de régler les rapports des particuliers entre eux. L’interdiction du vol, par
exemple permet tout autant le maintien de l’ordre public que le respect de la
propriété privée.
Quant au droit international public, il contient les règles applicables dans les
rapports des États entre eux et définit l'organisation, le fonctionnement, la
compétence et les pouvoirs des organisations internationales (Ex. : O.N.U.). Il
s’applique par conséquent : aux États, aux organisations Internationales (qui
tiennent leur compétence des États) et aux individus.
Par opposition au droit International privé qui tire sa source essentiellement
des règles de droit privé nationales 1 (il ya juxtaposition ou confrontation des
règles de droit privé nationales sur le plan international), les sources du droit
international public sont essentiellement internationales : la coutume
internationale, les traités et accords internationaux etc.
1 Toutefois, il existe aussi un droit matériel intern ational, c’est-à-dire des règles (le
plus souvent contenues dans des conventions intern ationales) qui régissent les
rapports de d roit privé sur le plan intern ational.
EXERCICES :
1- Pourquoi dit-on que le droit civil est le droit commun du droit privé ?
Titre III :
Les sources de la règle de droit
Par opposition aux sources réelles, les sources formelles seraient les formes
sous lesquelles naissent les règles de droit, le processus technique de
formation des normes juridiques.
Il est nécessaire d’indiquer que parmi tous les organes du corps social, seuls
quelques-uns ont qualité pour exprimer la règle de droit et en affirmer le
caractère obligatoire. La légitimité du droit tire sa force de la légitimité de
l’organe qui est à son origine. Cette idée de légitimité est à l’origine de
l’expression «source du droit».
Ainsi les règles du droit positif émanent d'autorités diverses. Certaines
autorités ont reçu le pouvoir et la compétence pour élaborer directement les
règles de droit dont l’observation s’impose. Ce sont des sources directes des
règles de droit (Chapitre 1). Les autres n'ont pas ce pouvoir et se bornent à
interpréter ces règles. Elles se bornent à favoriser la compréhension et
l’évolution du droit. Par ce travail, et à des niveaux différents, elles contribuent
indirectement à la construction de l’édifice du droit. Ces autorités sont des
sources d’interprétation qui, dans une certaine mesure mais de façon indirecte,
créent des règles de droit (Chapitre 2).
I- La constitution
La Constitution est l’ensemble des lois fondamentales qui régissent
l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics, et qui constituent la
loi suprême d'un État. Toutes les autres lois doivent se conformer à la
constitution sous peine d’inconstitutionnalité prononcée par le conseil
constitutionnel.
La Constitution ivoirienne actuelle est celle du 8 novembre 2016. Elle
est composée d’un préambule et de 184 articles.
III- La loi
La loi est constituée de l’ensemble des textes pris par le pouvoir législatif
(article 93 de la constitution). Ces textes législatifs sont pris dans le domaine
qui est réservé à la loi : article 101. Depuis la constitution du 08 novembre
2016, le pouvoir législatif est exercé par l’Assemblée nationale et le Sénat qui
forment ainsi tous les deux le parlement (article 85). Il peut s'agir d'un texte
d'initiative gouvernementale (projet de loi déposé par le Président de la
république) ou d'un texte d'initiative parlementaire (proposition de loi
émanant d'un ou plusieurs parlementaires). Quelles sont les différentes sortes
de lois ? Quel est le processus de naissance de la loi ? Comment acquiert –elle
force obligatoire ? Et comment son application prend t-elle fin ?
B- La naissance de la loi
Plusieurs étapes sont à distinguer depuis le moment où une loi est
soumise au parlement jusqu’au jour où elle est adoptée :
La loi n'est pas applicable du seul fait qu'elle a été votée par le
parlement. Elle doit acquérir force obligatoire.
- Les lois impératives sont celles qui ordonnent, défendent : l'individu est
tenu de s'y soumettre, il ne peut les écarter. Ex : tout citoyen ivoirien est tenu
de payer ses impôts, toute personne qui se marie doit remplir les conditions
posées par la loi, etc... Aucune disposition conventionnelle ne peut en écarter
l’application. Toute clause contraire serait réputée non écrite : l’article 6 du Code
civil. Le domaine des lois impératives a tendance à se multiplier.
- Les lois supplétives ne s'imposent aux individus que s'ils n'en ont pas
écarté l'application. Les lois supplétives sont sans doute les plus nombreuses
en matière contractuelle dans le Code civil mais on en trouve souvent en droit
de la famille. Par ex. : si les époux n’ont pas opté au moment de la célébration
du mariage pour le régime de la séparation de biens, ils se voient appliquer le
régime matrimonial de communauté réduite aux acquêts. Il s'agit d'une loi
supplétive car ils auraient pu l'écarter en choisissant un autre régime : celui de
la séparation de biens.
La loi supplétive de volonté est une règle obligatoire, en ce sens seulement
qu'elle s'impose aux parties qui ne l'ont pas préalablement écartée. La loi
supplétive est le plus souvent destinée à suppléer une volonté non exprimée
mais supposée des individus.
D- L'abrogation de la loi
La loi, comme le règlement est normalement faite pour durer. Toutefois
certaines dispositions légales ont un caractère temporaire (c’est le cas des lois
de finance, qui peuvent comporter des dispositions applicables à la seule
année considérée). En dehors de ces hypothèses, la loi ne cessera de
s'appliquer que lorsqu'elle aura été abrogée, c'est-à-dire lorsque ses
dispositions auront été supprimées (cette abrogation ne peut être décidée en
principe que par l'autorité qui a été compétente pour la créer). On distingue
trois types d'abrogation :
- l'abrogation expresse : lorsque le texte nouveau précise formellement
l'abrogation du texte antérieur. Les formules suivantes sont utilisées par le
nouveau texte : « toutes dispositions contraires à la présente loi sont
abrogées » ; « le présent décret abroge toutes les dispositions antérieures
contraires » etc.
- l'abrogation tacite ou implicite : le texte nouveau ne comporte aucune
formule d'abrogation et il y a soit contradiction entre le texte ancien et le
nouveau texte, soit impossibilité de les appliquer simultanément. Dans cette
hypothèse en principe le texte nouveau l’emporte sur l’ancien.
IV- Le règlement
Le règlement englobe l'ensemble des décisions du pouvoir exécutif et des
autorités administratives. Selon l’article 103 de la constitution, Les matières,
autres que celles qui sont du domaine de la loi, relèvent du domaine
réglementaire. Les matières qui relèvent du domaine de la loi sont énumérées
à l’article 101 de cette même constitution.
Le président de la république, détenteur exclusif du pouvoir exécutif a un
véritable pouvoir d'initiative, il peut prendre des règlements autonomes dans
le domaine qui lui est réservé. Il peut aussi prendre des règlements pour
l'exécution des lois, appelés règlements d'application ou d'exécution
destinés à faciliter la mise en œuvre de la loi. Cela peut être le cas dans les
matières où la loi ne fixe que les règles générales et pour lesquelles le
législateur confie la fixation des détails d'application au pouvoir réglementaire
B- L’ORDONNANCE :
Selon l’article 106 de la constitution, le Président de la République peut,
pour l’exécution de son programme, demander au parlement, par une loi,
l’autorisation de prendre par ordonnance, pendant un délai limité, des mesures
qui sont normalement du domaine de la loi.
Les ordonnances sont prises en Conseil des Ministres après avis
éventuel du Conseil Constitutionnel. Elles entrent en vigueur dès leur
publication mais, deviennent caduques si le projet de loi de ratification n’est
pas déposé devant le parlement avant la date fixée par la loi d’habilitation.
Avant la ratification, les ordonnances sont de nature réglementaire, mais elles
peuvent modifier ou abroger des lois antérieures puisqu’elles interviennent
dans le domaine de la loi. L’ordonnance acquiert valeur de loi après sa
ratification.
C- L’ARRÊTÉ
Il est hiérarchiquement subordonné au décret. On distingue les arrêtés selon
leur auteur et ceux-ci se classent hiérarchiquement selon leur autorité. Au
premier rang se trouvent les arrêtés ministériels ou interministériels, ensuite les
arrêtés préfectoraux et enfin les arrêtés municipaux.
C’est une décision d’ordre pratique. Selon sa source, il peut s’appliquer à un
territoire géographiquement délimité.
I- Notion de coutume
La coutume apparaît comme une pratique de la vie juridique qui
présente un caractère habituel et qui, de ce fait, tend à se poser en règle
de droit. La coutume suppose la réunion d'un élément matériel et d'un
élément psychologique.
- L'élément matériel. Les critères traditionnels sont : usage ancien, constant,
notoire et général.
L'usage doit être ancien, c'est-à-dire résulter d'un assez grand nombre d'actes
analogues (plus vrai aujourd'hui dans le domaine des affaires); constant, ce
qui signifie que les comportements doivent avoir été relativement semblables ;
notoire, c'est-à-dire connu du groupe de personnes concernés et général,
c'est-à-dire s'appliquer à l'ensemble du groupe de personnes concernées.
L'usage doit être un comportement suivi de manière habituelle.
- L'élément psychologique : Il y a une véritable conviction du groupe d'agir
en vertu d'une règle obligatoire.
L'usage est perçu comme un comportement obligatoire par l'opinion
commune. Il est perçu comme étant une règle de droit et devient ainsi règle
de droit. La coutume émane directement du peuple sans passer par ses
représentants.
- La coutume s'oppose à la loi par sa formation lente. Cette création lente a
pour avantage d'adapter parfaitement la règle de droit aux idées morales, aux
besoins économiques et sociaux du groupe. De plus, la coutume n'est pas
figée comme une loi, elle évolue en fonction des besoins et des mœurs du
groupe.
Il existe aussi des adages coutumiers, ou maximes qui ont été consacrés par
la Jurisprudence, même si elle leur assigne un domaine souvent plus restreint
qu'il n'était à l'origine :
«Accessorium sequitur principale» : L’accessoire suit le principal
«Affectio societatis» : Intention de s’associer
«Actor incumbit probatio» : La preuve incombe au demandeur
«Infans conceptus pro natur habetur quoties de commodis ejus agitur» :
L’enfant conçu est considéré comme né quand son intérêt est en cause.
«Nulla poena sine lege» : pas de peine sans loi
«Pater is est quem justae nuptiae demonstrant» : Est présumé père le mari
de la mère
«Ad nutum» : A son gré
"Nemo auditur propriam turpitudinem allegans" Nul ne peut se prévaloir
de sa propre turpitude
"In pari causa turpitudinis cessat repetitio" Lorsque les parties sont d'une
égale turpitude, toute répétition est exclue
"Nemo cencetur ignorare legem" nul n'est censé ignorer la loi
"Error communis facit jus" L'erreur commune fait le droit
Ces adages, inscrits nulle part, sont reconnus par la jurisprudence et ont valeur
de lois. On ne peut pas dire qu'il s'agisse de règles jurisprudentielles, car, à
l'origine, elles n'étaient que coutumières.
Section 1- La jurisprudence
Le mot "Jurisprudence" a deux sens. Pris dans un sens large, il désigne
"l'ensemble des décisions rendues par les juges". Pris dans un sens
étroit, la jurisprudence correspond au phénomène créateur de droit et est
définit comme "l'interprétation constante d'une règle de droit par les
juges ".
Le juge a pour mission d'appliquer la loi. Mais, la loi n'a pas toujours
précisément prévu le cas qui lui est soumis. Soit parce qu'elle n'y avait pas
pensé, soit parce qu'il s'agit d'un problème nouveau que personne n'avait
envisagé. On peut alors estimer que le juge a pour rôle de faire évoluer le droit
résultant d’un texte écrit, figé. De plus, le contenu de la loi n'est pas toujours
clair. Dans ce cas, le juge doit interpréter la loi.
Pour interpréter la loi, le juge va recourir à une méthode d’interprétation.
Nous verrons dans un premier temps, en quoi consistent ces méthodes (I)
avant de voir dans un deuxième temps, le produit de cette interprétation (II).
exégétique (A) et des méthodes plus modernes (B). Il existe aussi certains
procédés techniques d’interprétation (C).
A- La méthode exégétique
Il s’agit d’interpréter le texte en se demandant qu’elle a été la volonté du
législateur.
Cette méthode, beaucoup utilisée au 19èmé siècle, repose sur le culte de la loi
et un attachement au texte.
Le premier rôle de l’exégète consistera à préciser le sens que le législateur a
voulu attribuer au texte. Si le texte semble obscur ou incomplet, l’interprète
trouvera son sens en recherchant quelle a été la volonté du législateur, si son
attention avait été attirée sur le point qui fait difficulté. Cette analyse de la
volonté du législateur donne à la méthode un caractère psychologique.
L’interprète devra se référer d’abord aux travaux préparatoires pour déceler la
volonté du législateur. Il y trouvera l’exposé des motifs de la loi, les rapports,
les débats parlementaires. S’il n’est pas possible de dégager une volonté claire
des travaux préparatoires, l’interprète essayera de la dégager autrement. Pour
se faire, il examinera :
- le dernier état du droit antérieur car si le législateur ne les a pas expressément
contredites, c’est sans doute parce qu’il n’a pas voulu en modifier les solutions
;
- l’ensemble de la loi dans son esprit général car le législateur a dû vouloir
rester cohérent ;
- de l’appréciation des conséquences auxquelles conduirait chacune des
interprétations en conflit car le législateur n’a pas voulu des conséquences
absurdes ou socialement inadmissibles
Mais la méthode exégétique a ses limites.
rechercher ce que serait la pensée des auteurs de la loi s’ils devaient légiférer
aujourd’hui. Quel serait aujourd’hui l’intention du législateur s’il devait
légiférer sur un problème actuellement résolu par un texte de 1804 ? Cette
méthode conduit à donner au même texte des sens variables suivant les
moments de son application.
La méthode de la libre recherche scientifique a été proposée par le doyen
Gény en réaction à la méthode exégétique appliquée aux textes du Code civil,
déjà anciens. Cette méthode part du constat que les autres méthodes
rationnelles ont leurs limites : à partir d’un certain point, il faut reconnaître
qu’il n’y a plus de loi, le législateur n’ayant manifestement pas résolu le
problème. Rien ne sert alors de solliciter les textes. On passe alors de
l’interprétation à la libre recherche scientifique. L’interprète, c’est-à-dire le
juge, doit élaborer une solution, comme s’il avait à faire œuvre de législateur,
en s’aidant de toutes les données historiques, utilitaires, rationnelles,
sentimentales, sociales. Pour Gény, l’interprétation du droit est fonction des
besoins de la société et non attachée trop rigoureusement à la lettre de la loi.
celle-ci ne sont pas remplies. Lorsqu’un texte dit une chose, il est censé en nier
le contraire. 1
1 Comme exemple, lire : Civ. 1er, 27 fév. 1985, Bull. civ. I n°76.
Le principe est rappelé dans l'article 1351 du Code civil, qui limite l'autorité
des jugements : "L'autorité de la chose jugée n'a lieu qu'à l'égard de ce
qui a fait l'objet du jugement". Cela signifie que l'autorité de la décision ne
s'attache qu'au dispositif de la décision, par lequel le juge constate, ordonne
ou condamne et non aux motivations du juge par lesquelles il relate son
raisonnement juridique et donne son interprétation de la règle de droit. Cela
signifie également que la décision a un effet relatif : elle ne lie que les parties
entre lesquelles elle intervient. La solution retenue par une décision de justice
ne vaut que pour l’affaire qui a été tranchée et ne s’impose pas en principe à
un autre juge.
Section 2- La doctrine
On appelle "Doctrine", l'ensemble des travaux écrits consacrés à
l'étude du droit, et leurs auteurs. Nous verrons les modes d’expression de
la doctrine (I), puis nous en envisagerons la fonction (II).
EXERCICES
1- Quelles sont les sources formelles écrites de la règle de droit ?
Définissez-les et établissez une hiérarchie entre elles ?
2- Pourquoi dit-on que le juge est un législateur supplétif ?
3- Konan est arrêté pour mendicité. Il soutient ne pas être informé de la
loi l’interdisant. Que pensez-vous de son moyen de défense.
4- Qu’est-ce qu’une ordonnance ? Quelle est sa valeur ?
DISSERTATION
Titre IV :
L’application de la règle de droit : les conflits de
lois dans le temps
I- Contenu du principe
Il y a survie de la loi ancienne lorsqu'elle continue de régir des faits qui
se situent après l'entrée en vigueur de la loi nouvelle, c'est-à-dire après
l'abrogation de la loi ancienne. La loi nouvelle ne va donc pas s'appliquer
immédiatement mais la loi ancienne va régir les effets futurs nés sous l'empire
de la loi nouvelle. La jurisprudence a décidé que "les effets d'un contrat sont
régis, en principe, par la loi en vigueur à l'époque où il a été passé" (Com. 27
oct. 1969). Cela signifie donc que les contrats en cours d'exécution,
lorsqu’entre en vigueur la loi nouvelle, continuent à être régis par la loi qui
était en vigueur au moment de leur conclusion. La loi ancienne survit donc
puisqu'elle s'applique après son abrogation et ceci dans tous les cas où une
situation contractuelle est née avant elle.
On explique cette exception par le fait que la situation contractuelle est
largement laissée à la maîtrise de ceux qui l'ont crée. On peut considérer que la
loi ancienne s'était incorporée dans le contrat (ex. statuts d'une société rédigés
selon la loi ancienne : ils ont acquis une nature contractuelle). Cette exception
s'explique dans un système libéral où l'on privilégie l'autonomie de la volonté
sur la volonté du législateur. Il est normal que les volontés des cocontractants
ne soient pas déjouées par la suite. Il est nécessaire qu'existe une certaine
sécurité juridique et les contractants peuvent être ainsi certains que l'équilibre
qu'ils ont crée par contrat ne sera pas déjoué plus tard par une loi nouvelle.
EXERCICE PRATIQUE :
Commentez l’article 2 du Code Civil : « La loi ne dispose que pour l’avenir,
elle n’a point d’effet rétroactif. »
La règle de droit que nous venons d'étudier confère aux individus des
droits individuels, appelés droits subjectifs. Comment peuvent-ils être
appréhendés ? Quelles classifications peut-on en faire ? Comment garantir leur
respect ?
Ces questions feront l’objet de la deuxième partie de ce cours.
Deuxième partie :
Les droits subjectifs
Titre I :
Le titulaire des droits subjectifs
I- Le principe
La personnalité juridique commence à la naissance, à condition
toutefois que l'enfant soit né vivant et viable. L'enfant mort-né, ou mort
pendant l'accouchement n'a pas la personnalité juridique et est sensé ne l'avoir
jamais eue. L'enfant doit également naître viable. Cependant, la notion de
viabilité — qui signifie que l'enfant doit être apte à survivre, compte tenu
notamment du degré de développement du fœtus, ou des organes dont il est
1 ASSI-ESSO Anne-Marie, ‘’Précis de Droit Civil- Les personnes, la famille ‘’, 2ème édition, 2002, P. 9.
pourvu — est discutée. La viabilité étant présumée, c'est à celui qui conteste la
personnalité d'un enfant de prouver que cet enfant n'est pas né viable.
II- L’exception
Il arrive parfois que l'on fasse remonter l'acquisition de la personnalité
juridique à la conception. Une règle issue du droit romain prévoit que l'enfant
conçu est considéré comme né quand il y va de son intérêt. Cette règle est
implicitement reprise par un certain nombre de dispositions. Il s'agit
notamment de l’article 5 de la loi du 7 octobre 1964 sur les successions,
l’article 9 de la loi du 7 octobre 1964 relative aux donations entre vifs et aux
testaments, selon lesquels l'enfant conçu peut recueillir une succession ou une
donation.
Il sera alors rendu un jugement déclaratif de décès qui tient lieu d’acte de décès ( cf
Civ. 15 janv. 1968, D. 1968, 263 ; R.T.D Civ. 1968, 705). Ainsi, le décès doit être
transcrit sur les registres de l’État civil (registre des décès) au même titre qu’un acte de
décès. A partir de cet instant, le disparu est considéré comme mort. Son mariage sera
dissous et sa succession ouverte.
Tout différent est le régime de l’absen ce puisque l’absent n’est jamais considéré
comme décédé. Dans le langage usuel, l’absen ce est le fait de ne p as être présent en un
lieu dans lequel on devrait normalement se trouver à un moment donné. Il s’agit en
réalité de la non présen ce. Au sens juridique du terme, l’absen ce est la situation d’une
personne dont on ignore si elle est en core en vie ou morte alors qu’au cun évén ement
périlleux ne fait présumer le décès (voir VIVANT, le régime juridique de la non
présence, RTD. Civ. 1982 p. 1 ; VEAUX, absents et di sparus, D. 1947, chr. 169 ;
Tribunal de 1ère i nstance d’Abidjan, 8 février 1986, jugement n°1O6, i nédit).
Dans une telle situation, le d roit va alo rs prendre en compte un ensemble d’intérêts:
ceux de l’absent et ceux de la famille de celui-ci. C’est ce qu’on appelle le régime
juridique de l’ absen ce qui laisse entrevoir trois p ériodes.
1Voir à ce sujet ASSI-ESSO Anne-Marie, Droit civil- Les personnes, la famille, L.I.D.J, 2ème édition 2002, P.
22 & s.
Il faut aussi déterminer les actes que l’incapable peut être amené à faire et ceux
qui lui sont interdit. On distingue les actes conservatoires, les actes
d’administration, les actes de la vie courante et les actes de disposition qui sont
graves et qu’il ne peut accomplir seul.
• Les mesures répressives: concernent essentiellement la nullité c’est-à-dire
l’anéantissement rétroactif de l’acte passé en violation de la loi. Cette nullité
peut être demandée par le représentant légal.
I- Le mineur
Le mineur est défini par la loi comme l’individu de l’un ou l’autre sexe qui n’a
pas encore atteint l’âge de 21 ans accomplis. Il faut voir à présent sa condition
et sa protection.
• Le mineur non émancipé : c’est l’individu de l’un ou l’autre sexe qui n’a pas
encore atteint l’âge de 21 ans accomplis et qui n’est pas encore affranchi de
l’autorité parentale. Selon la loi, ce dernier est incapable de contracter c’est son
représentant qui doit agir à sa place. Il suit de là que le mineur non émancipé
est frappé d’une incapacité générale d’exercice qui concerne tous les actes
juridiques et les actions en justice. Mais, il y a des exceptions qui sont
relatives :
- Aux faits juridiques tel qu’un accident, des coups et blessures pour lesquels
le mineur devra répondre personnellement : article 32 de la loi sur la minorité.
- Aux actes de la vie courante qu’il peut faire seul: ce sont les menus achats, les
actes nécessaires à la vie courante. Ex : achat de vêtements, de denrées
alimentaires, conclusion d’un contrat de transport etc
- Les actes conservatoires qu’il peut faire seul : ce sont des actes nécessaires et
urgents qui tendent à empêcher les biens de sortir du patrimoine de
l’incapable. Ex : renouvellement de l’inscription d’une hypothèque
- Les actes d’administration qu’il peut faire seul : ce sont des actes de pure
gestion du patrimoine qui ne portent pas atteinte à l’intégrité et à la
consistance du patrimoine. Ex : conclusion d’un contrat de bail portant sur
l’appartement appartenant au mineur.
- Le contrat de travail : à 16 ans le mineur peut conclure son contrat de travail
assisté de son représentant légal et à 18 ans, il peut le faire seul.
• Le mineur émancipé: L’émancipation est l’acte par lequel un mineur acquiert
la pleine capacité d’exercice et se trouve de ce fait assimilé à un majeur.
Cependant, pour l’exercice du commerce et pour son mariage ou adoption, il
faut l’autorisation ou le consentement des détenteurs de la puissance
paternelle. L’émancipation peut être légale et s’acquiert de plein droit par le
mariage du mineur. Elle peut être volontaire et résulter de la demande des
détenteurs de la puissance paternelle et du mineur de 18 ans au juge.
Pour les majeurs, la règle est la capacité juridique. Dès lors quelles
pourraient être les causes de l’incapacité du majeur? De façon globale,
c’est l’altération de la volonté qui justifie son incapacité d’exercice.
Certains parmi ces incapables sont protégés d’autres non.
A- Les incapables majeurs non protégés
Ils ne font l’objet d’aucune mesure de protection car leur aliénation
n’a pas été déclarée. Dans ce cas la protection est occasionnelle et diffère selon
qu’il s’agit de faits ou d’actes juridiques.
• Les actes juridiques passés par un majeur non protégé: En principe, le
majeur aliéné demeure capable tant que son incapacité n’a pas été déclarée par
• Les interdits judiciaires: Ce sont les majeurs qui sont dans un état habituel
d’imbécillité, de fureur ou de démence. L’interdiction est prononcée grâce à
l’action introduite par les parents, le conjoint ou par le procureur de la
république. L’interdiction a pour effet de mettre en place un régime de
protection de l’interdit qui est la tutelle. L’interdit judicaire est frappé d’une
incapacité générale d’exercice. C’est alors le tuteur qui représente l’aliéné dans
l’accomplissement des actes juridiques.
• Les aliénés internés: Ce sont les personnes qui sont enfermées dans un
établissement psychiatrique. Frappées d’une incapacité générale d’exercice,
elles seront représentées par un tuteur pour l’accomplissement de tout acte
juridique.
• Les prodigues et les faibles d’esprit : Les prodigues sont des personnes qui se
livrent à des dépenses inconsidérées inspirées par la passion et non la raison
risquant de compromettre leur patrimoine. Les faibles d’esprit sont des
personnes dont les facultés mentales sont affaiblies sans qu’il y ait perte totale
et habituelle de sa raison. Toutes ces personnes bénéficient d’un conseil
judiciaire pour la conclusion de certains actes juridiques notamment ceux plus
Titre II :
La classification des droits subjectifs
I- Universalité du patrimoine
L'ensemble des droits d'une personne forme une universalité : son
patrimoine. Cet ensemble forme un seul bloc : Le patrimoine est une
universalité juridique. Le patrimoine comporte deux subdivisions : L’actif et
le passif.
A l'actif, figurent tous les droits, les éléments qui ont une valeur
positive.
Au passif, figurent toutes les obligations, les éléments qui ont une
valeur négative.
- La principale conséquence résultant de l'universalité des éléments du
patrimoine est le lien qui existe entre l'actif et le passif. Les éléments actifs
d'un patrimoine, par exemple les droits de propriété et les droits de créance,
sont liés aux éléments passifs, c'est-à-dire aux dettes de la personne. L'actif
répond du passif. En conséquence, les créanciers de la personne peuvent se
payer sur l'actif. Les créanciers chirographaires (celui qui n'a aucune sûreté
réelle) ont un droit de gage général sur le patrimoine de leur débiteur (art.
2092 C. civ.).
- Une autre conséquence de cette universalité concerne les principes qui
gouvernent la transmission du patrimoine à cause de mort. L'ayant cause
universel ou à titre universel hérite de son auteur, le patrimoine dans son
Le droit réel est le droit qui porte directement sur une chose, un pouvoir
dont une personne est titulaire sur cette chose. Le droit de propriété est
un droit réel, il donne à son titulaire les pouvoirs les plus complets sur une
chose.
En revanche, le droit personnel ou obligation s'exerce contre une personne.
C’est le droit dont une personne, appelée le créancier, est titulaire
- les immeubles par destination. Ils sont des meubles par nature à
l’origine qui constituent l’accessoire d’un immeuble. Par conséquent,
ils finissent par prendre le caractère immobilier. Ils sont destinés soit à
l’exploitation ou au service d’un fonds (tracteur, les animaux attachés
à la culture, les ustensiles aratoires) soit, ils sont attachés au fonds à
perpétuelle demeure (les statues ornant certaines demeures et qui sont
placées dans une niche pratiquée pour les recevoir, fresques, boiseries,
tapisseries).
- les immeubles par l’objet auquel il s’attache. Il s’agit des droits qui
portent sur des immeubles : les droits réels immobiliers (usufruit
d’une chose immobilière, droits d’usage et d’habitation…), les
EXERCICE
Titre III :
La preuve des droits subjectifs
I- La preuve du fait
Les éléments de fait sont constitués par les faits, les actes et les situations
juridiques. Ainsi si une personne se prétend créancière d’une autre au titre de
la réparation du dommage qui lui a été causé à l’occasion d’un accident, la
réalité de l’accident ainsi que le préjudice subi par la victime sont des éléments
de faits. De même si une personne revendique la propriété d’un bien en se
fondant sur un acte de vente, l’existence et la teneur de l’acte sont des
éléments de fait. Le principe en matière de preuve est que les éléments de fait
doivent être prouvés. Le fait est donc par principe objet de preuve. Les faits
allégués par une partie au soutien de sa prétention doivent être prouvés par
cette partie. Toutefois dans certains cas lorsque la preuve des faits est difficile
à rapporter, ou lorsque le législateur désire éviter des disputes sur la preuve de
certains faits, il prévoit des présomptions.
Selon l'art. 1349 du Code Civil " les présomptions sont des conséquences que la loi ou le
Magistrat tire d'un fait connu à un fait inconnu ". Ce sont donc des déductions
effectuées par le législateur ou par le Juge. Lorsqu'elles sont l'œuvre du Juge,
on les qualifie de présomptions de fait ou de l’homme. Les présomptions
légales sont celles inscrites dans des textes de loi. Les présomptions du fait de
l’homme (admises par le juge) et certaines présomptions légales s’analysent en
un déplacement de l’objet de la preuve. Cela signifie que dans les hypothèses
où la preuve directe est difficile à rapporter, le juge ou le législateur peuvent
admettre que cette preuve soit indirectement rapportée. Ex : la présomption
de paternité qui dispense l’enfant né dans le mariage de rapporter la preuve
qu’il est l’enfant du mari de sa mère. Il suffit que la preuve des conditions de la
présomption de paternité soit rapportée (enfant conçu ou né pendant le
mariage) pour que l’enfant soit considéré comme l’enfant du mari de sa mère
(en l’espèce la preuve directe de la paternité du mari n’a pas été rapportée en
réalité).
Par ailleurs dans certaines hypothèses, le législateur dispense la partie sur qui
pèse la charge de la preuve, d’en fournir. Le mécanisme utilisé pour aboutir à
ce résultat est la présomption irréfragable. Ce type de présomption fait
disparaître le fait en tant qu’objet de preuve, exclu toute charge de preuve. La
présomption irréfragable pose le fait qui en bénéficie de vrai, par conséquent
la preuve contraire est exclue. Ex : l’article 1350 du code civil établi comme
vrai le jugement définitif rendu par le juge : c’est une présomption irréfragable.
En principe le pouvoir de poser des présomptions irréfragables n’appartient
qu’au législateur. Pourtant, la jurisprudence s’est reconnue implicitement le
pouvoir d’admettre des présomptions irréfragables spécialement au sujet de
l’obligation de garantie des vices cachés de la chose vendue pesant sur le
vendeur.
I- Le principe
C'est à la personne qui réclame un changement dans une situation établie de
rapporter la preuve que ce changement doit être opéré. L'art. 1315 du Code
Civil prévoit que " celui qui réclame l'exécution d'une obligation doit la prouver ". Cela
signifie que la preuve doit être rapportée par celui qui soumet une prétention
au juge, s’il veut obtenir gain de cause. La charge de la preuve pèse donc
2- Conditions d’authenticité
3- Force probante
Les actes authentiques sont dotés d'une force probante particulière : ils
font foi jusqu'à inscription de faux. Celui qui conteste l'exactitude ou la
sincérité doit s'inscrire en faux au greffe du Tribunal et engager ainsi une
procédure très complexe.
A- L'aveu
Il consiste de la part de celui contre lequel on allègue un fait, à en
reconnaître l'exactitude. Il ne peut porter que sur une question de fait et non
sur une question de droit, l'existence ou le sens d'une règle juridique ne
pouvant dépendre de l'aveu d'une partie.
Acte unilatéral, l'aveu produit effet indépendamment de toute
acceptation de la partie adverse et il n'est pas nécessaire qu'il ait été fait dans la
pensée qu'il pourra servir de preuve. Il vaut, dès lors qu'il émane d'une volonté
consciente et non viciée.
De toutes les preuves, c'est celle qui paraît à première vue les plus
convaincantes. Toutefois le code civil distingue deux sortes d’aveux : l’aveu
judiciaire et l’aveu extra judiciaire. L’aveu judicaire est celui qui est fait au
cours d’un procès devant le juge compétent, soit dans des conclusions écrites,
soit verbalement à l’audience ou dans un interrogatoire lors de la comparution
des parties. Tout aveu fait hors ces hypothèses est un aveu extra judicaire qui
ne lie pas le juge mais qui est soumis à son appréciation. Seul l’aveu judiciaire
est un procédé de preuve parfait car le juge quelque soit son intime
conviction, doit tenir pour exact les faits avoués. L’aveu judicaire fait foi
contre celui qui l’a fait. Il est en principe indivisible et irrévocable. Toutefois il
peut être révoqué pour cause d’erreur de fait et non de droit.
B- Le serment décisoire
Il en existe deux formes : le serment décisoire et le serment supplétoire.
Seul le serment décisoire entre dans la catégorie des procédés de preuve
parfait, et le second entre dans la catégorie des procédés de preuve imparfaite.
Le serment décisoire implique l'affirmation par une partie d'un fait qui lui est
favorable. En principe une telle affirmation est suspecte, et le Juge ne peut y
ajouter foi. Il en va autrement lorsqu'elle intervient sous une forme solennelle
destinée autant que possible à éviter le mensonge. Le serment n'est qu'une
promesse ou une affirmation solennelle faite en levant la main droite et en
disant " Je le jure ". En effet l’un des plaideurs offre de s’en remettre au
serment de son adversaire pour établir le fait contesté, dont dépend l’issue du
débat. Un faux serment est réprimé par le Code Pénal.
Les effets du serment décisoire sont particulièrement énergiques
puisqu'il permet le gain du procès par celui qui a prêté serment.
I- La preuve testimoniale
La preuve testimoniale découle du témoignage. Le témoignage est une
déclaration faite par une personne sur des faits dont elle a eu connaissance par
elle-même c’est-à-dire personnellement. Le témoin doit relater ce qu’il a
12 Selon l’article 2279 du code civil, la possession fait présumer la propriété. Cette règle institue une
présomption légale qui a pour conséquence de déplacer l’o bjet de la preuve : prouver donc la possession
c’est prouver la propriété. De même le mari de la mère est présumé être le père de l’e nfant de la mère. Ces
présomptions légales peuvent être combattues par la preuve contraire.
13 S'agissant d'une notion générale sur le serment, il conviendra de se r eporter au procédé de preuve parfait
Les actes juridiques eux sont les manifestations de volonté qui tendent à
produire des effets de droit. Il peut s'agir soit d'un acte unilatéral accompli par
un seul individu (le testament) soit d'une convention passée entre deux ou
plusieurs personnes (contrat de vente…). Quand il y a un acte juridique, la
preuve n'est pas libre. Elle doit obligatoirement se faire par écrit. Ainsi la
preuve des actes juridiques doit être faite par écrit lorsque leur objet excède
5.000 F. En effet l'acte juridique a été voulu par les parties, donc les parties
doivent se préoccuper des moyens de preuve exigés par la loi.
Si la charge de la preuve d'un acte juridique est soumise à des restrictions, il
faut avouer que cette sévérité a été peu à peu atténuée par la loi elle-même et
par l'interprétation assez libérale qu'en fait la jurisprudence.
EXERCICES
1- Qu’est-ce qu’un fait juridique, un acte juridique et quels sont les
procédés de preuve admis en la matière ?
DISSERTATION
Titre IV :
La sanction des droits subjectifs : l’action en
justice
Pour Montesquieu, « c’est une expérience éternelle que tout homme qui
a du pouvoir est porté à en abuser, il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites.
Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des
choses le pouvoir arrête le pouvoir » 14. D’où l’existence des trois pouvoirs :
l’Exécutif, le Législatif, le Judiciaire.
L’ancienne constitution ivoirienne notait cette séparation en consacrant une
« autorité judiciaire ». Mais une grande avancée était constatée avec la
Constitution du 1er Aout 2000 qui instaurait un « pouvoir judiciaire ». La
constitution du 8 novembre 2016 s’inscrit dans cette évolution (voir l’article
139 de ladite constitution).
Pour s’acquitter de sa mission, la justice applique la loi aux litiges qui lui sont
soumis. Ce fonctionnement doit suivre un certain nombre de principes
directeurs qui sont les orientations générales garantissant une justice équitable,
accessible et fiable. Quelques uns de ces principes garantissent l’accès à la
justice (section 1), d’autres permettent l’organisation des juridictions (section
2), et des personnes chargées d’animer l’appareil judiciaire (section 3). Enfin
les principes gouvernant le déroulement du procès seront étudiés dans le cadre
de l’instance au chapitre 2 de ce titre.
* fonction contentieuse
La Cour de Justice et d'arbitrage est une Cour de cassation, se prononçant sur
les décisions rendues (concernant l’application des actes uniformes15) par les
juridictions d'appel des États ou sur les décisions non susceptibles d'appel,
avec la particularité de statuer au fond sans renvoi devant une autre juridiction
(pouvoir d’évocation).
Les arrêts de la CCJA ont autorité de la chose jugée et force exécutoire et
peuvent donc être exécutés sur le territoire de chacun des États parties sans
qu’il soit besoin de recourir à la procédure d’exéquatur. La seule formalité
16 Elle est régie par les Articles 156 à 162 de la Constitution ivoirienne du 8 novembre 2016.
2- La cour d’assises
La cour d'assises n'est pas une juridiction permanente mais est
constituée, à chaque fois qu'un accusé est renvoyé devant elle. Elle est
compétente en matière pénale pour juger les infractions les plus graves c’es-à-
dire les crimes et les infractions connexes à ces crimes. Les assises se tiennent
en principe au siège de chaque tribunal de 1 ère instance tous les 3 mois. Mais
par exception, le Ministre de la justice peut fixer le siège de la cour d’assises
dans une ville où il existe une section détachée. La composition de la cour
d’assises est assez particulière :
- Nous avons une Cour composée d’un Président et de deux
conseillers. Le Ministère public est représenté par le Procureur de la
république ou le procureur général. La Cour est assistée d’un greffier.
- et des jurés qui sont de simples citoyens ivoiriens de l’un ou l’autre
sexe, âgés d’au moins 25 ans, sachant lire et écrire en français et
jouissant de leurs droits civils et politiques. Ils sont au nombre de 9
membres dont 6 titulaires tirés au sort. Les jurés sont choisis sur une
liste établie pour 3 ans dans le ressort de chaque Cour d’Assises.
La procédure en assises est une procédure compliquée, formaliste et
solennelle. Les débats sont en principe publics. La Cour et les jurés délibèrent
et se prononcent sur la culpabilité de l’accusé. Les arrêts de la cour d’assisses
ne peuvent faire l’objet d’un appel. La seule voie de recours possible est le
pourvoi en cassation. 17
17Traditionnellement, on justifie le fait que les cours d'assises statuent en premier et dernier ressort par leur
composition : censées représenter le peuple jugeant souverainement, les décisions des cours d'assises ne
pouvaient être susceptibles de remise en cause. Toutefois en France, depuis la loi du 15 juin 2000, la cour
d’assises peut aussi connaître des appels formés contre les arrêts d’une autre cour d’assises ayant statué en
premier ressort. On parle d'appel circulaire.
les militaires des services de santé, les gendarmes, certains civils liés à l’armée
par certains contrats, les prisonniers de guerre même civils.
Depuis la loi 78-635 du 28 juillet 1978 portant statut des corps des
personnels de la police nationale, le tribunal militaire a vu sa compétence
s’étendre aux policiers. En effet depuis cette loi, le personnel de la police
nationale est militarisé. Ainsi en cas d’infractions commises par les policiers, le
tribunal militaire est compétent dans les mêmes conditions que pour les
militaires des forces armées.
La compétence du tribunal militaire se limite à l’action publique et
couvre les infractions militaires (désertion en temps de guerre, insoumission,
abandon de poste, trahison et complot etc.)18 et les infractions de droit
commun commis par les militaires dans l’exercice de leur fonction ou à
l’occasion du service. Le parquet près le tribunal militaire joue le même rôle
que le parquet civil. Il est placé sous l’autorité du commissaire du
gouvernement qui est l’équivalent du procureur de la république et doit être
obligatoirement militaire.
Des 3 tribunaux militaires crées, seul le tribunal militaire d’Abidjan
fonctionne effectivement.
Depuis son indépendance, la Côte d’Ivoire n’avait pas cru nécessaire de créer
une juridiction spéciale consacrée à la matière commerciale. Pourtant le besoin
d’un traitement spécialisé, efficace et accéléré des affaires commerciales
existait. Ce besoin a emmené les pouvoirs politiques à instituer des tribunaux
de commerce par la loi organique n° 2014-424 du 14 Juillet 2014 portant
création, organisation et fonctionnement des juridictions de commerce.
Selon l’article 2 de cette loi, les juridictions de commerce sont des juridictions
spéciales de 1er et second degré qui sont soumises sauf dispositions contraires,
à la loi portant organisation judiciaire et celle portant code de procédure civile,
commerciale et administrative. L’appel des jugements rendus par les tribunaux
de commerce est porté devant la Cour d’Appel compétente. A ce sujet,
l’article 27 de la présente loi prévoit la création des chambres commerciales
spéciales au sein des Cours d’Appel, pour statuer sur l’appel des jugements des
tribunaux de commerce. Quant au pourvoi en cassation, il est porté devant la
juridiction suprême compétente. La détermination de la compétence matérielle
des tribunaux de commerce est faite par l’article 7 de la présente loi. Ainsi les
tribunaux de commerce sont compétents pour connaître :
- Des contestations relatives aux engagements et transactions entre
commerçants au sens de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial
Général
- Des contestations entre associés d’une société commerciale ou d’un
groupement d’intérêt économique
- Des contestations entre toutes personnes relatives aux actes de
commerce au sens de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial.
Toutefois, dans les actes mixtes, la partie non commerçante
demanderesse peut saisir les tribunaux de droit commun
- Des procédures collectives d’apurement du passif
- Plus généralement des contestations relatives aux actes de commerce
accomplis par les commerçants à l’occasion de leur commerce et de
l’ensemble de leurs contestations commerciales comportant même
un objet civil
- Des contestations et oppositions relatives aux décisions prises par les
tribunaux de commerce.
Selon l’article 8, les tribunaux de commerce statuent en 1er ressort sur toutes
les demandes dont l’intérêt du litige est supérieur à 1 Milliard ou est
indéterminé. Pour les demandes dont l’intérêt du litige n’excède pas 1 Milliard,
ils statuent en 1er et dernier ressort.
Le juge saisi doit tenter au préalable de concilier les parties (article 5). Il
apparaît ainsi comme un arbitre.
Selon l’article 39 de la présente loi, jusqu’à la mise en place effective des
juridictions de commerce, les juridictions de droit commun conservent leur
compétence en matière commerciale.
pour une procédure de règlement des litiges privée en lieu et place d'une
procédure judiciaire.
L’arbitrage est une procédure consensuelle c’est-à-dire que le recours à
l’arbitrage ne peut avoir lieu que si les deux parties y ont consenti. En effet
selon l’article 2 du règlement d’arbitrage de la CCJA de l’OHADA : « la
mission de la CCJA est de procurer (…) une solution arbitrale lorsqu’un
différent d’ordre contractuel, en application d’une clause compromissoire ou
d’un compromis d’arbitrage, lui est soumis par toute partie à un contrat (…).
Pour recourir à l’arbitrage il faut donc remplir certaines conditions :
- Etre partie à un contrat car l’arbitre n’intervient que dans le domaine
contractuel.
- Il faut que les parties soient d'accord toutes les 2 pour recourir à
l'arbitrage. Cet accord peut être énoncé :
soit par une clause compromissoire incluse dans le contrat
liant les parties, et qui prévoit le recours à l'arbitrage en cas de
litige. Elle doit être stipulée par écrit, désigner le ou les arbitres.
soit par un compromis d'arbitrage ou convention
d’arbitrage, qui est un contrat signé après la naissance du
conflit, dans lequel les parties s'accordent pour recourir à
l'arbitrage.
convention expresse ou tacite. La convention est réputée tacite dès lors que
l’incompétence du tribunal n’a pas été soulevée avant toute défense au fond.
Toutefois les règles de compétence territoriale sont d’ordre public en matière
administrative et lorsqu’une disposition légale attribue compétence exclusive à
une juridiction déterminée ». Hormis les domaines dans lesquels la
compétence territoriale est d’ordre public, les parties à un contrat sont libres
de passer des conventions sur la détermination du tribunal compétent
territorialement. Ces conventions découlent le plus souvent de l’insertion dans
le contrat d’une clause attributive de compétence désignant telle juridiction en
cas de conflit dans l’exécution du contrat.
L’affirmation du caractère d’ordre privé des règles de compétence a
pour conséquence que l’exception d’incompétence territoriale doit être
soulevée avant toute défense sur le fond, et cette incompétence ne peut être
soulevée que par la partie adverse c’est-à-dire le défendeur. Pour la
détermination du tribunal compétent territorialement, le code de procédure
civile distingue la matière civile (I), la matière commerciale (II), la matière
administrative et fiscale (III).
Selon l’article 11, alinéa 1 du CPC, le tribunal compétent en matière civile est
celui du domicile réel ou élu du défendeur et en l’absence de domicile, celui de
sa résidence. S’il ya plusieurs défendeurs, l’action peut être portée
indifféremment devant le tribunal du domicile ou, à défaut, de la résidence de
l’un d’eux. Si le domicile ou la résidence du défendeur sont inconnus, le
tribunal compétent est celui du dernier domicile ou à défaut de la dernière
résidence connue. D’après cette règle le domicile réel ou élu et à défaut la
résidence du défendeur fonde la compétence territoriale du tribunal.
Le domicile est le lieu du principal établissement c’est-à-dire le centre principal
des intérêts matériels et moraux d’une personne. Pour les personnes morales,
c’est le lieu du siège social. Mais la jurisprudence admet la saisine du tribunal
du lieu de situation d’une succursale importante relativement aux grandes
sociétés. Quant à la résidence, c’est le lieu d’une habitation pratique.
19 Page 105
I- Les magistrats
Ce sont des professionnels du droit à qui l’État confie le pouvoir de
dire le droit ou de juger (magistrats du siège) (A) ou de requérir l’application
de la loi (Ministère Public)(B). Qu’ils soient du siège ou du Ministère Public,
ils sont des fonctionnaires de l’État soumis aux mêmes règles relatives au
recrutement, à la formation, à l’obligation de résidence, aux incompatibilités et
interdictions.
1- Le principe de l’indépendance
2- Le principe de l’indivisibilité
Les magistrats du ministère public sont juridiquement considérés
comme ne formant qu’une seule et même personne. Celui d’entre eux qui agit
L’organisation de l’appareil judiciaire ivoirien 121
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
1- Le greffier
C’est un fonctionnaire de l’Etat recruté par voie de concours. Il a
diverses fonctions : il est considéré comme la mémoire et la plume du tribunal.
En effet il assiste le magistrat à l’audience. Il tient le répertoire général des
affaires et le registre d’audience. IL assiste le juge, conserve les minutes des
décisions et en délivre des expéditions et des copies.
2- L’expert
L’expert est un professionnel dans son domaine qui intervient dans le
procès à la demande du juge. Il a pour mission d’éclairer le juge sur un
problème technique dont la solution est indispensable au litige. Il peut
intervenir dans divers domaines : médical, comptable, immobilier etc. c’est le
juge qui définit sa mission et le temps qui lui est imparti.
Toutefois l’expert ne fournit qu’un avis qui ne lie pas le juge. En effet le
juge est libre de son appréciation finale. L’expert est choisi sur une liste
3- L’avocat
En droit, l'avocat est un juriste exerçant une profession libérale dont la
fonction traditionnelle est de défendre ses clients, personnes
physiques ou morales, en justice, en plaidant pour faire valoir leurs intérêts et,
plus généralement, pour les représenter. L'avocat s'acquitte d'une fonction de
conseil et de rédacteur d'actes (contrats, statuts d’une société). Le ministère
d'avocat est parfois rendu obligatoire par la loi notamment afin d'assurer
les droits de la défense devant certaines juridictions.
L'avocat, qui est un auxiliaire de la Justice, est soumis à une surveillance
étatique. Il doit respecter les règles professionnelles et déontologiques sous
peine de sanctions. L'avocat est en outre soumis aux règles associatives du
barreau qui est administré par le Conseil de l'Ordre des avocats dirigé par la
Bâtonnier. L'avocat est soumis au secret professionnel pour toute l'activité
qu'il déploie dans le cadre de sa profession (conseils juridiques, représentation
en justice, résolution extrajudiciaire des litiges). Ce secret protège la relation de
confiance entre le client et son avocat. Les honoraires de l'avocat sont en
principe fixés en fonction du temps qu'il doit consacrer à l'affaire, à un tarif
horaire qui peut être fixé librement avec le client.
"Officiers de l'État civil", les greffiers sont des officiers publics mais pas des
officiers ministériels car ils ne sont pas titulaires d'une charge.
En fait, seuls les huissiers de justice et les notaires sont à la fois officiers
publics et ministériels.
1- Les notaires
Les notaires sont des officiers publics et ministériels investis du pouvoir
de délivrer des actes authentiques, dotés de la force exécutoire sans qu'il soit
besoin de recourir à une décision de justice. Ils exercent leur profession dans
un cadre libéral. Ils ont également une mission de conseil des particuliers et
des entreprises, liée ou non à la rédaction d'actes, et peuvent intervenir, à titre
accessoire, dans la gestion de patrimoines et la négociation immobilière. Leurs
domaines d'intervention principaux sont ceux du droit de la famille
(opérations de liquidations et partage des biens de la communauté,
successions, libéralités (rédaction de testament par exemple), adoptions), du
droit immobilier et des contrats civils et commerciaux... L'organe représentatif
de la profession auprès des pouvoirs publics est la chambre des notaires.
3- Les commissaires-priseurs
Les commissaires-priseurs constituent un corps d'officiers ministériels
qui bénéficient du monopole des ventes aux enchères publiques (il doit s’agir
de biens meubles). Ce monopole a été établi pour assurer la sécurité du
vendeur et des acheteurs ainsi que pour éviter les scandales liés à la vente
d'objets recélés. A titre accessoire il peut être autorisé à exercer les fonctions
d’administrateur d’immeuble ou d’agent d’assurance.
I- La personnalité juridique20
20 P.38 et suiv.
125
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Pour que l’action soit recevable, il faudrait que le demandeur ait la capacité
d’agir. Il ne s’agit pas de la capacité de jouissance qui en principe se confond
avec la personnalité juridique. Ce qui est en cause c’est la capacité d’exercice,
qui est l’aptitude à exercer les droits dont on est titulaire. En droit ivoirien, le
mineur non émancipé et le majeur incapable sont frappés d’une incapacité
d’exercice. Pour ester en justice en principe (il ya des exceptions pour le
mineur non émancipé notamment dans le domaine de la filiation), ils ont
besoin d’être représentés ou assistés.
126
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
intérêts de la profession. Il peut ester en justice pour exercer les droits visant à
obtenir réparation de l'atteinte à l'intérêt collectif de la profession qu'il
représente.
127
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Le juge peut être saisi de la prétention des parties par une assignation, une
comparution volontaire, une requête ou des conclusions écrites dans certains
cas.
A- L’assignation
C- La requête
C’est une demande écrite ou orale présentée au greffe de la juridiction
compétente pour connaître de l’affaire, par le demandeur en personne ou par
son représentant ou mandataire. Ce n’est donc pas un acte solennel comme
l’assignation, mais elle ne dispense pas du paiement des frais de greffe. Son
domaine est beaucoup plus réduit que celui de l’assignation, car elle n’est
128
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Quand une instance est déjà en cours et que certaines personnes veulent y
intervenir, la jurisprudence ivoirienne admet qu’elle puisse le faire par simples
conclusions écrites.
Selon le fond des demandes, on peut citer la demande initiale qu’on oppose
aux demandes incidentes.
A- La demande initiale ou demande introductive
d’instance
La demande initiale est la demande qui entame, ouvre pour la première fois
l’instance. Elle émane nécessairement du demandeur. On l’appelle aussi
demande principale qu’on oppose aux demandes incidentes.
129
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
3- La demande en intervention
Elle émane des tiers qui sont intéressés à une instance, à une action déjà
engagée. Cette intervention peut être volontaire ou forcée (le juge ou l’une des
parties oblige le tiers à intervenir dans le débat : article 103 et suivants). Le
Ministère Public a également la faculté d’intervenir dans certaines affaires
(article 105 CPC). Le CPC limite les modalités d’une telle intervention (articles
104, 167 du CPC).
Section 3- le déroulement de l’instance
130
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
B- Le principe du contradictoire
C’est un principe fondamental gouvernant le procès. Les impératifs de
justice nécessitent le respect des droits de la défense.
En effet, chacune des parties doit être en mesure de se faire entendre
afin d'exposer son point de vue et discuter les éléments qui peuvent être
utilisés pour aboutir à la solution du litige. C’est pourquoi les communications
doivent être faites "en temps utile". Selon l’article 144 du CPC sont
contradictoires, les décisions rendues contre les parties qui ont eu
connaissance de la procédure soit parce que l’acte introductif d’instance leur a
été signifié ou notifié à personne, soit parce qu’elles ont comparu en cours de
procédure, soit elles – mêmes soit par leurs représentants ou mandataires, soit
parce qu’elles ont fait valoir à un moment quelconque de la procédure leurs
moyens. Sont par défaut les décisions rendues hors ces cas visés.
Le CPC a organisé une procédure par défaut pour éviter que l’adversaire ne
se dérobe. Des précautions ont été prises pour garantir les droits de la partie
défaillante. On lui permet si le jugement a été rendu en son absence de faire
opposition : le même tribunal sera saisi pour que l’affaire soit à nouveau jugée
dans son entier, après débat contradictoire. Le délai pour faire opposition est
en principe de 15 jours.
131
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
C- Le principe de la publicité
La justice doit être rendue publiquement pour permettre à
chacun d’apprécier la loyauté de la procédure (art. 138 du cp civile).
Les audiences doivent se dérouler publiquement. Toutefois pour
sauvegarder la vie privée dans certains cas, la publicité est écartée par
la loi.
D- Le principe de la collégialité
Le principe de collégialité signifie que la décision de justice doit être rendue
par un collège de juges statuant à la majorité. Ce principe qui était déjà
appliqué dans les juridictions de second degré (cour d’appel) et dans la
juridiction suprême (cour suprême), est rendu obligatoire dans les tribunaux
de 1ère instance par la loi du 23 décembre 1999. Ce principe est un garant
d’une justice impartiale, équitable, indépendante et permet de diminuer les
risques de mauvais jugements. Toutefois ce principe n’est pas encore
totalement appliqué dans les sections détachées des tribunaux, où un seul juge
statue.
II- Le jugement
Après avoir précisé la notion de jugement nous en étudierons la force.
A- Notion de jugement
Le mot jugement a un sens large et un sens restreint.
132
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
133
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
B- Force du jugement
Le jugement va acquérir l'autorité de la chose jugée Quand le litige
a été définitivement tranché, il va acquérir une force particulièrement
importante. Cela signifie que ce qui a été définitivement jugé ne peut plus être
remis en cause. Il convient de circonscrire le domaine de l'autorité de la chose
jugée avant d'en examiner les conditions.
22 Il faut aussi préciser que toute la décision n'acquiert pas l'autorité de la chose jugée : seul le dispositif a
l'autorité de la chose jugée, c'est-à-dire la partie finale de la décision dans laquelle le tribunal tranche le
débat. Les motifs n'acquiert pas la même autorité.
134
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
EXERCICES
1- Qu’est-ce qu’une juridiction ?
2- Quelles sont les juridictions suprêmes qui ont été créées par la
constitu
3- Quelles sont les règles de détermination de la compétence territoriale
des juridictions ivoiriennes ? Quelle est la nature de ces règles ?
Justifie votre réponse.
4- Qu’est-ce qu’un magistrat du siège ? Qu’est-ce que la magistrature
debout ? A quels principes sont-ils soumis ?
5- Quand ont été créés les tribunaux du commerce ? Et quelle est leur
compétence ?
6- Qu’est-ce que la CCJA ? Dans quels domaines est-elle est
compétente ?
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SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Exercice 1
1) Le juge est créateur de la règle de droit.
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SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Exercice 2
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7) Une personne atteinte d’une déficience mentale ne
peut avoir la personnalité juridique
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SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
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PREMIERE PARTIE
EXERCICE 1
1) Le droit est l’ensemble des règles qui ont pour objet d’organi ser,
de faire fonctionner la vie en société et par conséquent de définir
le statut des personnes, les prérogatives reconnues à ces
personnes et de réglementer les relations entre les personnes.
Le droit est subdivisé en deux parties : d’une part le droit objectif
qui est l’ensemble des règles destinées à organiser la vie en
société et d’autre part le droit subjectif qui est l’ensemble des
prérogatives reconnues aux individus.
2) La règle de droit se définit comme étant un ensemble de règles
générales et impersonnelles régissant la vie en société et
sanctionnable par la puissance étatique. Sa spécificité réside dans
la sanction qui y est attachée. En effet, le non-respect de la règle
de droit est sanctionné par la force publique car nul ne peut se
faire justice soi-même .La puissance publique doit faire respecter
les règles de droit par le biais des sanctions qui sont soit civiles
(réparation) soit pénales (crimes, délits).
3) Les caractères de la règle de droit sont :
*Les caractères généraux :
- Le caractère extérieur : le droit vise l’organisation correcte de
la société c’est-à-dire qu’il a pour but de régler les relations
extérieures des hommes entre eux pour y faire régner une
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SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
EXERCICE 2
1) Le droit civil est la mère de toutes les branches du droit privé qui
lui ont emprunté les principes généraux en acquérant leur
autonomie.
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SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
EXERCICES 3
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SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
DISSERTATION
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SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
EXERCICE PRATIQUE :
Commentez l’article 2 du Code Civil : « La loi ne dispose que pour l’avenir,
elle n’a point d’effet rétroactif. »
PLAN
I- Contenu du principe énoncé par l’article 2
A- Le principe de non rétroactivité de la loi
B- Le principe de l’effet immédiat de la loi nouvelle
II- Les exceptions aux principes
A- Les lois rétroactives
B- La survie de la loi ancienne en matière contractuelle
DEUXIEME PARTIE
EXERCICE 1
1) Le droit réel est le droit qui porte directement sur une chose .Et le
droit personnel est le droit dont une personne appelée le
créancier est titulaire contre une autre personne appelée le
débiteur lui conférant le pouvoir de contraindre celle-ci à
accomplir en sa faveur une prestation. Le droit réel est plus fort
que le droit personnel car il contient l’usus, le fructus et l’abusus.
2) La distinction entre ces différentes notions est :
- les choses consomptibles et non consomptibles : les biens non
consomptibles sont des biens dont on ne peut faire usage s’en
les consommer tandis que les biens non consomptibles sont
des biens dont on peut se servir sans les aliéner, ni les
détruire.
144
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
EXERCICE 2
145
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
La preuve des faits juridiques peut être faite en principe par tous
moyens c’est-à-dire que cette preuve est en principe libre (écrit,
témoignages, aveux, présomption, constat demandé à un huissier
etc.…)
La preuve des actes juridiques quant à elle n’est pas libre (en
principe par écrit lorsque l’intérêt du litige excède 5000FCFA)
2) La charge de la preuve incombe en principe au demandeur mais
elle peut être modifiée par le jeu de la présomption.
3) La preuve c’est l’établissement de la réalité d’un fait ou de
l’existence d’un acte juridique.
Le fait est susceptible de preuve car les faits allégués par une
partie au soutien de sa prétention doivent être prouvés par cette
partie. Cependant dans certains cas la preuve des faits est difficile
à rapporter, ou lorsque le législateur désire éviter des disputes sur
la preuve de certains faits il prévoit des présomptions
DISSERTATION
PLAN
I- La preuve écrite
A- Actes authentiques
B- Actes sous seing privé
II- Exception au principe de la preuve écrite
A- En matière commerciale
B- En matière civile
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SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
EXERCICE 3
7- Une juridiction est un organe créée par la loi qui a pour but de
trancher des litiges en droit et dont la décision a une autorité qui
s’impose aux parties aux litiges.
8- Sont créées la cour de cassation, la cour des comptes, le conseil
d’Etat et le conseil constitutionnel. Seul le conseil constitutionnel
est fonctionnel parce qu’il est juge de la constitutionnalité des
lois. Il est l’organe régulateur du fonctionnement des pouvoirs
publics et il contrôle la régularité des opérations de référendum et
en proclame les résultats.
9- Les magistrats du siège sont ceux qui tranchent les litiges et
rendent des décisions de justice. Ils sont caractérisés par deux
principes :
-le principe de l’indépendance
-le principe de l’inamovibilité du magistrat
Les magistrats debout sont ceux qui se tiennent debout pour
prendre la parole. Ils sont caractérisés par trois principes :
-Le principe de la subordination hiérarchique
-Le principe de l’indivisibilité
-Le principe de l’irrécusabilité du ministère public
10- Les tribunaux de commerce ont été créés le 14 Juillet 2014.La
détermination de la compétence matérielle des tribunaux de
commerce est faite par l’article 7.
11- La CCJA est la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage. Elle est
compétente dans toutes les matières qui relèvent de l’Acte
Uniforme de l’ohada, l’arbitrage.
147
SAMY Justine Introduction à l’étude du droit
Bibliographie
Bibliographie 153
Ach e vé d ’ i m p ri m e r e n Oc to b re 2 0 1 1
D a n s l e s a te l i e rs d u G ro u p e ABC
2 2 BP 1 5 3 6 Ab i d j a n 2 2
Té l . : (2 2 5 ) 2 2 .4 4 .3 5 .0 5
C e l : (2 2 5 ) 0 7 .8 8 .3 0 .8 2 / 0 5 .6 1 .5 2 .5 0 / 0 2 .0 3 .7 1 .4 6
Fa x : (2 2 5 ) 2 2 .4 4 .3 5 .1 8
Site W e b : w w w .gr o upe a bc .c i
E-m a i l : groupeabc@hotmail.fr
Mi s e e n p a g e : Gro u p e ABC
© L e s é d i ti o n s ABC 2 0 1 1 -1 0 -2 0