Département comptabilité
Année universitaire : 2019-2020
Auditoire : Troisième Licence
Matière : Fiscalité
Enseignante responsable : Souha BOUAZIZ SIALA
PLAN DU CHAPITRE
Section 1 : Introduction
I-1- Caractéristiques de l'impôt sur le revenu
I-2- Approche globale d'imposition du revenu des personnes physiques
Section 2 : Champ d'application de l'IRPP
II-1- Les personnes imposables â l'IRPP
II-2- Personnes exonérées de l'IRPP
Section 3 : Règles générales de détermination du revenu imposable
III-1- Caractéristiques du revenu imposable
III-2- Les différentes catégories de revenu formant le revenu global
III-3- Schéma général de détermination du revenu net global imposable (RNG)
III-4- Les déductions communes
Section 4 : Régime d'imposition des différentes catégories de revenus
IV-l- Les bénéfices industriels et commerciaux : BIC
IV-2- Les bénéfices des professions non commerciales : B.N.C
IV-3- Bénéfices de l'exploitation agricole et de pêche : B.A.P
IV-4- Les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères
IV-5- Les revenus fonciers
IV-6- Les revenus des valeurs mobilières
IV-7- Revenus de capitaux mobiliers : R.C.M
IV-8- Autres revenus
Section 5 : Liquidation annuelle de la déclaration de l'IRPP
V-1- Les avances d'impôt payées au cours de l'exercice
V-2- Calcul de l'IRPP dû et liquidation de l'impôt
Selon l'article premier du code de l'IRPP et de l'IS, l'impôt sur le revenu est dû par toute
personne physique, quelle que soit sa situation de famille, au titre de son revenu net global.
L'IRPP est dû au premier janvier da chaque année, sur l'ensemble des revenus réalisés pendant
l'exercice précédent, par deux catégories de contribuables :
Les personnes physiques ayant leur résidence habituelle en Tunisie (critère de la
résidence) qui supportent l'impôt sur le montant global de leurs revenus de source
Tunisienne et de source étrangère1
Les personnes physiques n'ayant pas de résidence habituelle en Tunisie mais qui réalisent
des revenus de source tunisienne (critère de la source du revenu) ne supportant l'impôt que
sur le montant des revenus de source tunisienne.
II-1-1- Les personne physiques ayant une résidence habituelle en Tunisie :
Sont considérées comme résidentes en Tunisie, les personnes physiques qui :
A- Disposent en Tunisie d'une habitation principale à titre onéreux ou gratuit c'est-à-dire
qui occupent un logement en tant que propriétaire, locataire, usufruitier, ... La notion
d'habitation principale suppose la permanence de l'installation de la personne en Tunisie.
Cette notion est indépendante du lieu et de la durée de séjour de la personne en Tunisie.
B- Sans disposer d'habitation principale en Tunisie, y séjournent pendant une période
au moins égale à 183 jours d'une façon continue ou discontinue durant l'année civile.
L'appréciation de la durée de séjour s'effectue année par année. C'est ainsi qu'un contribuable
qui séjourne en Tunisie pendant une ou des périodes dont le total n'atteint pas 183 jours au
cours d'une année civile n'est pas considéré comme ayant une résidence habituelle en Tunisie
1
L’imposition des revenus de source étrangère est, néanmoins limitée aux revenus qui n’ont pas été soumis au
paiement de l’impôt dans le pays de la source de revenu, d’une part (l’article 36 du IRPP et de l’IS) et sous
réserve des dispositions des différentes conventions de non double imposition conclues par la Tunisie avec
d’autre pays, d’autre part (Raouf Yaîch, 2013, « IRPP et IS », p 8.)
Cours Fiscalité, Souha BOUAZIZ SIALA, 2019-2020 3
au titre de cette année même si son séjour se prolonge durant l'année suivante et que le total
de séjour au titre des deux années dépasse 183 jours.
C- Ont la qualité de fonctionnaires et agents de l’Etat tunisien exerçant leurs fonctions ou
chargés de missions dans un pays étranger dans la mesure où ils ne sont pas soumis, dans ce
pays, à un impôt personnel frappant l’ensemble de leur revenu.
II-1-2 Les personnes non résidentes en Tunisie :
L’IR est dû aussi par les personnes physiques qui ne disposant pas d’une résidence habituelle
en Tunisie mais qui réalisent des revenus de source tunisienne tels que les intérêts des dépôts
et des titres ; les jetons de présence ; les revenus d’immeubles situés en Tunisie ; les revenus
des activités exercées en Tunisie, à titre professionnel ou non, ne nécessitant pas une
installation permanente en Tunisie (artiste, experts dans tous les domaines, conférenciers,
médecins, avocats, …)
Selon l'article 6 du code de l'IRPP et de l'IS, sont exonérés de l'IR, les agents diplomatiques et
consulaires de nationalité étrangère sous réserve de réciprocité. L'exonération ne concerne que
les rémunérations officielles, les autres revenus de source tunisienne restent imposables.
Selon l'article 8 du code de l'IRPP et de l'IS, le revenu net global (R.N.G) servant de base à
l'impôt est constitué par l'excédent du produit brut y compris la valeur des profits et avantages
en nature sur les charges et dépenses effectuées en vue de l'acquisition et de la conservation
du revenu.
Ce revenu net global est constitué par le montant total des revenus nets déterminés
distinctement suivant les règles propres à chacune des catégories de revenus.
1- Le R.I est un revenu global : il est global dans le sens où il totalise les revenus des
différentes catégories réalisées par un contribuable (voir III-2). Ces revenus cumulent les
revenus de toute sorte et quelle que soit leur provenance c'est-à-dire les revenus de source
tunisienne et les revenus de source étrangère.
2- Le R.I est un revenu net : Il est un revenu net dans sa globalité mais il est aussi net par
catégorie de revenu. Le revenu catégoriel établi selon le mode réel est net parce qu'il est
Les catégories de revenus qui entrent dans le calcul du revenu net global sont prévues par
l'article 8 du code de l'IRPP et de PIS. Elles se composent des :
- Bénéfices industriels et commerciaux : B.L.C (art. 9 à 15 et art 44) ;
- Bénéfices des professions non commerciales : B.N.C (art. 21 et 22) ;
- Bénéfices de l'exploitation agricole et de pêche : B.E.A.P (art. 23 et 24) ;
- Traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères (art 25 et 26)
- Revenus fonciers (art 27 et 28) ;
- Revenus de valeurs mobilières : R.V.M (art. 29 à 33) ;
- Revenus de capitaux mobiliers : R.C.M (art. 34 et 35) ;
- Autres revenus (art. 36 et 37)
Chacune des catégories de revenu ci-dessus est régie par des règles propres de détermination
du revenu imposable.
Le revenu net global est net dans sa globalité mais il est aussi net par catégorie de revenu.
Pour le calcul du revenu net global imposable, il y a lieu de suivre les étapes suivantes :
1. Déterminer le revenu ou le bénéfice net pour chacune des catégories de revenus
compte tenu des règles qui lui sont propres (voir section 4).
2. Déterminer le revenu net global (R.N.G) en compensant entre les catégories
bénéficiaires et celles déficitaires lorsque le déficit est justifié par une comptabilité
régulière et lorsqu'il n'est pas encore prescrit (voir section 3/ III-1/ 2).
3. Déterminer le revenu net global imposable (R.N.G.I) après déduction des charges et
déductions communes, c'est-à-dire celles qui ne se rapportent pas à une catégorie
déterminée de revenu ou bénéfices.
L'impôt sur le revenu s'applique au revenu net global, c'est-à-dire la somme algébrique des
revenus nets catégoriels, après déduction des charges communes à l'ensemble des revenus
énumérées par les articles 39 et 40 du code de l'IRPP et de l’IS.
Il s'agit notamment des déductions suivantes :
1) Déductions pour chef de famille : il s'agit de la déduction forfaitaire au titre de chef de
famille2 : 300D3.
2) Déductions pour enfants à charge (charges de famille) :
a/ déduction forfaitaire au titre des 4 premiers enfants à charge âgés de o ns de 20 ans à la
date d'imposition : 100 D pour chacun des 4 enfants4.
b/ 1.000 dinars par enfant poursuivant des études supérieures sans bénéfice de bourse et âgé
de moins de 25 ans au ter janvier de l'année d'imposition et ce quel que soit son rang, mais
dans la limite des quatre premiers enfants à charge5.
2
Est considéré comme chef de famille : - l'époux ; le divorcé ou la divorcée qui a la garde des enfants ; le veuf
(ou la veuve) même sans enfants à charge ; l'adoptant.
3
Ce montant de 300 D est applicable aux revenus réalisés à partir du 1/1/2019. Avant cette date, il était de 150D
4
Le montant de100 D est applicable aux revenus réalisés à partir du 1/1/2019. Avant cette date, la déduction
était de 90 D pour le premier enfant ;75 D pour le deuxième ; 60 D pour le troisième et 45 D pour le quatrième
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c/ 2.000 D par enfant infirme quel que soient son âge et son rang et ce indépendamment de la
limite des quatre premiers enfants à charges.
3) Les déductions au titre des parents à charge :
Tout contribuable a droit à une déduction au titre de chaque parent à charge dans la limite de
5% du revenu net soumis à l'impôt avec un maximum de 150 dinars par parent à charge à
conditions que :
Le montant déduit chez le contribuable figure en revenus sur la déclaration des revenus du
parent bénéficiaire en tant que pension reçue.
La déclaration annuelle des revenus du parent bénéficiaire est déposée en même temps
avec la déclaration annuelle du contribuable.
Le revenu du ou des parents à charge, augmenté du montant de la déduction, n'excède pas
le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).
4) Les arrérages des rentes payées à titre obligatoire et gratuit :
C'est le cas par exemple d'une pension alimentaire versée en cas de divorce à titre obligatoire
et gratuit.
5) Les primes afférentes aux contrats d'assurance vie : Les versements au titre des primes
payées par le souscripteur dans le cadre des contrats assurance-vie dans la limite de 10.000
dinars par an.
6) Les sommes payées au titre du remboursement des prêts universitaires en principal et
intérêts.
7) Les intérêts et les commissions payés au titre des prêts relatifs à l'acquisition ou à la
construction d'une seule habitation dont le coût d'acquisition ou de construction ne dépasse
pas 200.000 dinars.
8) Les cotisations de sécurité sociale du contribuable lui-même lorsqu'il est affilié à un régime
indépendant de sécurité sociale. Il s'agit des cotisations payées par les travailleurs non-salariés
affiliés à l'un des régimes légaux de la sécurité sociale.
9) Les intérêts perçus par le contribuable au cours de l'année au titre :
Des comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès des banques, ou de la Caisse
d'Epargne Nationale de Tunisie ou ;
Des emprunts obligataires émis à partir du I er janvier 1992.
Cette déduction des deux types d'intérêts est faite dans la limite d'un montant annuel de cinq
mille dinars (5000D) sans que ce montant n'excède trois mille dinars (3000D) pour les intérêts
5
Ce montant de 2.000 est applicable aux revenus réalisés à partir du 1/1/2018 (c'est-à-dire le montant de 2.000D
est déduit, le cas échéant, du revenu de 2018). 11 était de 1.200 avant cette date
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provenant des comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès des banques et auprès de la Caisse
d'Epargne Nationale de Tunisie.
10) D'autres déductions supplémentaires relatives aux avantages fiscaux peuvent avoir lieu. Il
s'agit de dégrèvements sous forme de déductions de revenus provenant de l'exploitation ou de
déductions pour réinvestissements dans les conditions et limites prévues par la législation en
vigueur.
Selon l'article 9 du code de l'IRPP et de l'IS sont considérés comme BIC, les bénéfices réalisés
dans les entreprises exerçant une activité commerciale au sens du code de commerce. II s'agit,
notamment, des bénéfices réalisés par les activités commerciales, industrielles, de prestation
de services commerciaux et artisanales. Ces activités doivent être exercées à titre
professionnel, pour le compte de la personne qui l'exerce et dans un but lucratif. (seulement
pour réaliser des bénéfices)
Les revenus appartenant à la catégorie des BIC sont soumis à l'impôt selon deux régimes :
Le régime du forfait d'impôt ;
Le régime réel.
A- Régime du forfait d’impôt :
a- Champ d'application :
Selon l'article 44 bis du code de l'IRPP et de l'IS, sont soumises à l'impôt sur le revenu selon
le régime forfaitaire d'imposition, les entreprises individuelles qui réalisent des revenus de la
catégorie des bénéfices industriels et commerciaux, dans le cadre d'un établissement unique,
lorsqu'il s'agit d'entreprises :
- Non importatrices,
- Non rémunérées par des commissions,
- Ne fabricant pas de produits à base d'alcool ;
- N'exerçant pas l'activité de commerce de gros ;
- Ne possédant pas plus d'un véhicule de transport en commun de personnes ou de
transport de marchandises dont la charge utile ne dépasse pas 3,5 tonnes ;
B- Régime réel :
Le régime réel d'imposition consiste à imposer un résultat dégagé par une comptabilité
régulière et complète tenue conformément aux règles édictées par la loi et les normes
comptables en vigueur. Le contribuable doit établir les états financiers et le tableau de
détermination du résultat fiscal. Les modalités de détermination du résultat fiscal sont traitées
par les articles 10 à 15 du code de l'IRPP et de l'IS. Le TDRF peut dégager un résultat
bénéficiaire ou déficitaire. Le résultat fiscal déficitaire peut s'imputer sur les autres catégories
de revenus et en cas d'insuffisance, il peut se reporter sur les années suivantes. Les principes
de détermination du résultat fiscal en tenant compte des produits imposables et des charges
déductibles sont les mêmes que ceux étudiés au premier chapitre : « Impôts sur les sociétés ».
Cependant, il y a lieu de noter en particulier ces deux différences par rapport à IS :
Les rémunérations et autres avantages que perçoit l'exploitant individuel à quelque
titre que ce soit ne sont pas déductibles pour la détermination du résultat fiscal. Il est,
en effet, censé être rémunéré par le bénéfice réalisé.
Les revenus des valeurs mobilières (exp. Les dividendes), dont les titres générateurs
des bénéfices font partie de l'actif de l'entreprise individuelle font partie du résultat de
l'exercice au cours duquel ils sont acquis (encaissés).
Sont qualifiés de bénéfices non commerciaux, les bénéfices réalisés, notamment, par :
Les revenus relevant de la catégorie des BNC sont soumis à l'impôt selon deux régimes : Le
régime du forfait d'assiette et le régime réel.
A- Le régime du forfait d'assiette :
Le bénéfice net ou le bénéfice imposable est déterminé sur la base de 80% des recettes brutes
encaissées (recette TTC) au cours de l'année d'imposition (c'est-à-dire l'année précédant celle
du dépôt de la déclaration de l'impôt). Les recettes à prendre en compte sont les recettes TVA
comprise. Les personnes physiques qui choisissent le régime du forfait d'assiette sont
dispensées de la tenue d'une comptabilité conforme à la législation comptable des entreprises.
Cependant, selon l'article 62 du code de l'IRPP et de l'IS, elles doivent tenir un registre côté et
paraphé par le service de contrôle des impôts sur lequel sont portées au jour le jour, les
recettes et les dépenses sur la base des pièces justificatives.
B- Le régime réel :
Les règles de détermination du résultat fiscal selon le régime réel des BNC sont les mêmes
que celles qui s'imposent en matière de BIC. Le choix de se placer en régime réel est effectué
à l'initiative du contribuable et n'exige aucune formalité particulière d'option auprès de
l'administration fiscale. Cependant, le contribuable qui réalise des revenus relevant de la
catégorie des BNC et qui déposent leur déclaration annuelle au titre d'une année donnée sur la
base du régime réel ne peut plus exercer l'option pour le régime forfaitaire. Le régime réel
sera dans ce cas définitif et irrévocable.
Le bénéfice net relevant de la catégorie BAP peut être déterminé selon l'un des trois modes
suivants :
Le régime des recettes -dépenses;
Le régime réel et
Le régime de l'évaluation forfaitaire du bénéfice.
A- Le régime des recettes-dépenses => recettes –dépenses : à conditions il faut avoir des
pièces justificatives
Le bénéfice net est ainsi constitué par l'excédent des recettes totales réalisées au cours de
l'année civile sur les dépenses nécessitées par l'exploitation pendant la même année compte
tenu du jeu des stocks. Ce mode de détermination du revenu net agricole n'implique pas la
tenue d'une comptabilité, mais tout simplement l'existence des pièces justifiant les recettes et
les pièces justifiant les dépenses d'exploitation.
B- Le régime réel : => de la tenue d'une comptabilité, le même régime de BIC
Ce mode de détermination du bénéfice net est applicable aux personnes qui justifient de la
tenue d'une comptabilité conformément à la législation comptable en vigueur. Dans ce cas, le
bénéfice de la catégorie B.E.A.P est déterminé comme en matière des BIC.
C- Le régime de détermination forfaitaire. =>Absence de 2 conditions (les piéces
justificatives et la tenue de la comptabilité) => évaluation forfaitaire
En l'absence de justifications des recettes et des dépenses ou de la tenue d'une comptabilité, le
bénéfice net est déterminé sur la base d'une évaluation forfaitaire déterminée après
consultation des experts du, domaine et tenant compte de la nature des spéculations selon les
régions. Par exemple, il est établi chaque année, un forfait d'assiette par catégorie de culture (à
l'hectare ou par pied d'arbre, par exemple) et après classement en différentes régions selon le
rendement en fonction des conditions climatiques de chacune des régions.
Les revenus fonciers peuvent être soumis à l'impôt selon trois régimes d'imposition :
- Le régime réel ;
- Le régime du forfait partiel d'assiette réservé aux revenus des immeubles bâtis ;
- Le régime des recettes nettes de dépenses applicable aux revenus des terrains non
bâtis.
A- Le régime réel :
Les règles de détermination du résultat fiscal selon le régime réel des revenus fonciers sont les
mêmes que celles édictées en matière de BIC.
Le régime réel d'imposition consiste à imposer un résultat dégagé par une comptabilité
régulière et complète tenue conformément aux règles édictées par la loi et les normes
comptables en vigueur. Le contribuable doit établir les états financiers et le tableau de
détermination du résultat fiscal. Les modalités de détermination du résultat fiscal sont traitées
par les articles 10 à 15 du code de l'IRPP et de l'IS. (Voir chapitre I)
Le revenu net imposable au titre des revenus fonciers est déterminé de la manière suivante :
Le revenu net imposable correspond, ainsi, à la différence entre le revenu brut et certaines
déductions énumérées par l'article 28 du code de l'IRPP et de l’IS).
Le revenu brut correspond aux recettes brutes qui comprennent notamment :
Le montant des loyers effectivement encaissés par le propriétaire, y compris la TVA le cas
échéant,
+ les revenus accessoires, tels que les redevances de location du droit d'affichage ;
+ les dépenses qui incombent normalement au propriétaire mais qui sont mises à la charge
du locataire par convention,
- les dépenses supportées par le propriétaire pour le compte du locataire
= Recettes servant de base pour le calcul du revenu net imposable au titre des revenus
fonciers
Remarque :
Les recettes brutes comprennent les loyers encaissés au cours de l'année qui précède celle du
dépôt de la déclaration quelle que soit la période à laquelle elles se rattachent, c'est-à-dire les
loyers de l'année ainsi que ceux encaissés à titre d'avance ou d'arriérés. Cependant, ne sont pas
prises en considération, les sommes perçues par le propriétaire à titre de garantie tant qu'elles
n'ont pas été utilisées pour le paiement d'arriérés de loyers.
C- Le régime des recettes nettes de dépenses applicable aux revenus des terrains non
bâtis
Le revenu net imposable au titre des revenus des propriétés non bâties est déterminé en
déduisant du revenu brut le montant des dépenses justifiées nécessaires pour la production de
ce revenu ainsi que la taxe sur les terrains non bâtis acquittée. A l'instar des propriétés bâties,
le revenu brut est constitué par le montant des recettes TTC perçues par le propriétaire
augmenté, du montant des dépenses incombant normalement à ce dernier et mises par
convention à la charge du locataire et diminué, du montant des dépenses supportées par le
propriétaire pour le compte du locataire.
Exemple 4 :
Sont considérés comme revenus des valeurs mobilières, notamment, les produits des titres de
capital (actions des sociétés anonymes et parts de sociétés à responsabilité limité notamment)
sous forme de :
- Bénéfices distribués (exemple, les dividendes) ou ;
- De plus-values de cession des titres considérés.
Les jetons de présence donnés aux membres du conseil d'administration et du conseil de
surveillance sont considérés aussi comme revenus de valeurs mobilières.
Lorsqu'un revenu assimilé aux valeurs mobilières est imposable, l'assiette soumise à l'impôt
est constituée par le revenu brut avant toute déduction de retenues à la source. Dans le cas où
Cours Fiscalité, Souha BOUAZIZ SIALA, 2019-2020 17
le revenu a subi une retenue à la source, l'impôt retenu s'ajoute au revenu net encaissé pour la
détermination du revenu brut catégoriel imposable. C'est le cas des jetons de présence
accordés aux membres du conseil d'administration ou du conseil de surveillance, qui sont
soumis à la retenue à la source au taux de 20%.
Il est à remarquer, cependant, que les dividendes sont soumis à l'IRPP sous forme de retenue à
la source au taux de 10%9 . Cette retenue est libératoire pour les personnes qui ont encaissé
des dividendes supérieurs à 10.000 D et elle est déductible de IRPP annuel ou restituée pour
les personnes qui ont encaissé des dividendes ne dépassant pas 10.000 D (donc pour le
deuxième cas, ils sont exonérés de l'impôt).
Font partie des revenus de capitaux mobiliers, notamment, les produits suivants :
- Les intérêts, les arrérages, les lots et primes de remboursement et autres produits des
obligations, effets publics et autres titres d'emprunt négociables émis par l'Etat, les
collectivités publiques locales, les établissements publics, les associations de toute nature et
les sociétés civiles et commerciales;
- Les intérêts des créances ;
- Les intérêts des dépôts de sommes d'argent ; ( les intérêts sur des comptes d’épargne)
- Les intérêts et les rémunérations des cautionnements ;
- Les produits des comptes courants ;
Le revenu net catégoriel est constitué par le montant brut (avant toute retenue à la source) des
intérêts et autres produits et avantages que le créancier perçoit au cours de l'année précédante
celle de l'imposition, ce qui implique la prise en compte des revenus :
- Perçus au titre de l'année ;
- Perçus au titre d'arriérés ;
- Perçus par anticipation ;
Remarques :
Les intérêts du compte d’épargne déductibles dans la limite de 3000 D.
Les intérêts des emprunts obligataires déductibles dans la limite de 5000 D .
9
Cette retenue était de 5%. En effet, l'article 46 de la loi n°2017-66 du 18 décembre 2017 portant loi de finances
pour l'année 2018 a augmenté le taux de l'impôt dû au titre des bénéfices distribués de 5% à 10% pour les
bénéfices distribués à partir du 1erjanvier 2018.
Cours Fiscalité, Souha BOUAZIZ SIALA, 2019-2020 18
Ces 2 intérêts sont déductibles en total dans la limite de 5000 D ( ensemble)
1- Les intérêts perçus par le contribuable au cours de l'année au titre des sommes placées
dans les comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès des banques ou auprès de la
Caisse d'Epargne Nationale de Tunisie (CENT) sont déductibles (exonérés) de
l'assiette de l'impôt sur les revenus dans la limite de 3.000D. Cette déduction est fixée
à 5.000 dinars par an pour les intérêts des emprunts obligataires. Toutefois et en cas de
cumul de revenus d'obligations et de comptes spéciaux d'épargne, le montant total
déductible ne peut excéder 5000D. Cette déduction est prévue par l'article 39-II dans
le cadre des déductions communes (voir section 3 /III-4).
2- Ne sont pas soumis à l'impôt (exonérés), notamment les revenus de capitaux mobiliers
suivants :
Les intérêts de l'épargne logement servis aux titulaires de contrats d'épargne-
logement.
Les intérêts des dépôts et de titres en devises ou en dinars convertibles.
Les intérêts des comptes d'épargne pour les études, ouverts auprès des banques
par les parents au profit de leurs enfants.
Les intérêts des comptes épargnes pour l'investissement prévus par l'article 39
BIS du code de l'IRPP et de l'IS dans la limite de 2.000 dinars par an.
Les autres revenus comprennent principalement les revenus de source étrangère. Toutefois ces
revenus ne font partie du revenu global du contribuable que dans la mesure où :
- Ils n'ont pas fait l'objet d'une imposition dans le pays d'origine.
- La convention de non double imposition entre la Tunisie et le pays de la source
attribue le droit d'imposition de ces revenus à la Tunisie.
Font également partie de la catégorie autres revenus :
- les revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie,
- les revenus déterminés selon les dépenses personnelles ostensibles et notoires et selon
l'accroissement du patrimoine en cas de non réalisation de revenus dans la catégorie
des bénéfices industriels et commerciaux ou des bénéfices des professions non
commerciales ou des bénéfices de l'exploitation agricole ou de pêche.
Les acomptes provisionnels sont dus, à partir de la deuxième année d'activité, par les
personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu au titre de la catégorie des BIC selon le
régime réel et au titre de la catégorie des BNC.
Ainsi, sont exonérés du paiement des acomptes provisionnels :
Les personnes physiques soumises à l'IR à raison des revenus ou bénéfices réalisés
dans des exploitations agricoles ;
Les personnes physiques soumises à l'IR à raison des traitements et salaires ;
Les personnes physiques soumises à l'IR à raison des revenus fonciers ;
Les personnes physiques soumises à l'IR à raison des RCM et des RVM ;
Les personnes physiques soumises à l'IR selon le régime forfaitaire.
Les acomptes provisionnels sont acquittés en trois échéances, égale chacune à 30% de l'IRPP
dû au titre de l'année précédente. Les déclarations correspondantes doivent être déposées et
liquidées dans les 25 premiers jours des mois de juin (pour le premier acompte), septembre
(pour le deuxième acompte) et décembre (pour le troisième acompte). Ces acomptes sont
déduits de l'IRPP annuel dû par le contribuable.
Une autre avance sur l'IRPP est celle payée à l'importation de certains produits de
consommation, au taux de 10%, appliqué à la valeur en douane des biens et produits, majorée
de l'ensemble des impôts, droits et taxes y relatifs (droits de douane, TVA, ...). La liste de ces
produits est fixée par décret. Cette avance est, aussi, déduite de l'IRPP annuel dû par le
contribuable.
L'IR fait l'objet d'une retenue à la source pour certaines rémunérations reçues par le
contribuable. Ces retenues, autres que libératoires, sont déductibles de l'IRPP dû à la clôture
de l'exercice.
On donne à titre indicatif les rémunérations soumises à la retenue à la source et les taux
correspondants
- Salaires : retenue effectuée par l'employeur calculée selon le barème des retenues sur
les paies établis par l'administration.
L'assiette imposable à l'IRPP est constituée par le RNG imposable arrondi au dinar supérieur.
Cette assiette est soumise à l'impôt selon le barème progressif suivant :
Tranche de revenu Taux de la tranche Taux de l'impôt dû à la
imposable limite supérieure
0 à 5 000 dinars 0% 0,00%
5 000,001 à 20 000 dinars 26% 19,50%
20 000,001 à 30 000 dinars 28% 22,333%
30 000,001 à 50 000 dinars 32% 26,20%
Au-delà de 50 000 dinars 35%
L'impôt annuel calculé selon le barème ne peut être inférieur, pour les activités commerciales
et les activités non commerciales, à un minimum d'impôt égal à :
- 0,2% du chiffre d'affaires local ou des recettes brutes avec un minimum égal à 300
dinars, exigible même en cas de non réalisation d'un chiffre d'affaires.
- 0,1% du chiffre d'affaires ou des recettes provenant, entre autres, de l'exportation avec
un minimum égal à 200 dinars exigible même en cas de non réalisation de chiffre
d'affaires.
Les délais de dépôt des déclarations de l'IR sont fixés en fonction des catégories des revenus
comme suit :
Catégories de revenus Délais de dépôt des déclarations
* Revenus de capitaux mobiliers et revenus de Jusqu'au 25 février
valeurs mobilières
* Revenus fonciers
* Revenus de source étrangère, autres que les
salaires, pensions et rentes viagères
Commerçants (achat revente) BIC Jusqu'au 25 avril
Les prestataires de services et les personnes qui Jusqu'au 25 mai (si l'une des activités relève du
exercent une activité industrielle BIC ou une commerce, de l'industrie, des prestations de
profession non commerciale BNC ainsi que les service ou des BNC).
personnes qui exercent plusieurs activités ou qui
réalisent plus qu'une catégorie de revenus
Les personnes qui réalisent en plus des revenus Jusqu'au 25 juillet
provenant de l'exercice d'une activité artisanale
le ou les revenus suivants :
- revenus de capitaux mobiliers ;
- revenus fonciers ;
- revenus de source étrangère.
Les personnes qui réalisent en sus des bénéfices Jusqu’au 25 août
agricoles ou de pêche le ou les revenus
suivants :
- revenus de capitaux mobiliers ;
- revenus fonciers ;
- revenus de source étrangère
Traitement, salaires, pensions et rentes viagères Jusqu’au 5 décembre
de source tunisienne et étrangère. Les personnes
qui réalisent en sus des salaires, pensions et
rentes viagères le ou les revenus suivants :
- revenus de capitaux mobiliers ;
- revenus fonciers ;
EXERCICE 4
Monsieur Samir, exerçant une activité industrielle dans le cadre d’une entreprise individuelle, a
réalisé au cours de l’année 2019 les opérations suivantes :
A. Opérations au titre de son activité industrielle
Le résultat comptable avant impôt, de son entreprise individuelle, est un bénéfice de 2.300 D.
Les charges et les produits enregistrés en comptabilité, comportent entre autres les opérations et
les éléments suivants :
1. Les livraisons de l’exercice s’élèvent à 85.700 D HTVA (TVA 19%) dont 10.500D HTVA de
livraison non encore facturées.
2. Des achats non stockés de diverses fournitures ayant une valeur de 1.800 D. Ces fournitures ne
sont pas encore consommées et n’ont fait l’objet d’aucune écriture de régularisation.
3. Les frais de voyage de Noce de son fils de 10.320 D.
4. Les frais d’une voiture de tourisme 10 chevaux se détaillant en : assurance 945, vignette 250 D
et frais d’entretien de 504 D.
5. Le salaire de la fille de Samir qui a licence en comptabilité 6.000 D.
6. Des intérêts, constatés en charge, d’un compte courant ouvert au nom de Samir s’élèvent à
200.000 D et les intérêts à 24.000 D.
7. Un payement des intérêts d’un crédit bancaire remontant à 850 D contracté pour financer
l’achat d’une nouvelle machine
EXERCICE 5
Monsieur Anouar exerce une profession libérale qui relève de la catégorie des B N C. il est
marié et père de cinq enfants âgés de 24, 22, 17, 14 et 10 ans successivement. Le premier est
handicapé, le deuxième est étudiant non boursier et les trois autres sont des élèves.
Au cours de l’année 2019, il a réalisé les encaissements et dépenses suivants :
EXERCICE 6
Madame Sana a réalisé les revenus suivants au titre de l’année 2019 :
1. Un salaire brut de 18.320 D au titre de sa fonction dans une société anonyme. Les retenues
d’impôts faites par cette dernière sur son salaire s’élèvent à 2242 D.
2. Un loyer mensuel au titre de la location d’un appartement à usage d’habitation. Le contrat
est signé le 1/12/2019 et elle a encaissé à cette date trois mois de loyers par avance et un
mois de cautionnement. Le loyer mensuel est de 700 D.
3. Des jetons de présence pour un montant de 100 D.
4. Des intérêts, au taux de 8% l’an, sur compte courant associé, pour un montant brut de
5.000 D, en contrepartie des sommes qu'’elle a versé dans la caisse de la société en plus de
sa participation dans le capital.
T.A.F : Calculer L’IRPP dû par Madame Sana au titre de l’année 2019 sachant :
Qu'’elle est mariée par un salarié de la fonction publique ayant un salaire impossible
annuel de 15.600 D.
Qu'’elle a 2 enfants étudiant à une école primaire.
Qu'’elle a payé, pour l’année 2019, au titre de l’appartement loué, la taxe sue les
immeubles bâtis de 300 D.
Qu'elle prend en charge sa sœur et son père n’ayant aucun revenu.
Que son IRPP dû au titre de 2018 est de 2.680 et que sa déclaration de revenu au titre
de 2018 a dégagé un crédit de 230 D.
Le SMIG applicable en 2019 est de 382.084 D.