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Mémoire de DEA
Sujet : Les facteurs de succès et les causes d'échec des entreprises dans les
zones enclavées.
Sous la direction de :
Doyen de la FSEG
Université de Ngaoundéré
SOMMAIRE
SOMMAIRE 2
A) DEDICACE 3
B) REMERCIEMENTS 4
I.INTRODUCTION 5
I.2 PROBLEMATIQUE 7
I.3 OBJECTIFS 8
I.4 INTERET 9
I.7 METHODOLOGIE 15
Chapitre I : 18
CHAPITRE II : 30
CHAPITRE III : 43
APPROCHE METHODOLOGIQUE 43
CHAPITRE IV : 54
CONCLUSION 81
BIBLIOGRAPHIE 84
QUESTIONNAIRE 87
A) DEDICACE
B) REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier à cet effet tout les enseignants de la Faculté des Sciences
Économique et de Gestion de l'Université de Ngaoundéré, sans oublier tous les
enseignants qui sont venus de l'extérieur du Cameroun et des autres Universités
camerounaises.
Nous adressons aussi nos remerciements à tous nos amis qui ont accepté de lire ce
travail sous sa forme manuscrite.
Tout les chefs d'entreprises qui nous ont réservé un peu de leur temps, reçoivent
l'expression des notre profonde gratitude.
Nous ne pouvons finir ce volet sans adresser nos remerciements à nos camarades
et amis de niveau dont nous tenons à citer nommément : Biya A ; Bouba H ; Bouba
I ; Boukar H ; Chi C ; Dantse S ; Dayim, S.E ; Dempouo Mireille ; Djilo G ; Kemkeng
B ; Ndonfack R ; Oumarou I ; Yadang A ; Zoumara L.
I.INTRODUCTION
Dans une économie, le tissu industriel notamment sa pleine vigueur, est en relation
avec son développement socio-économique. Ainsi, le développement d'un pays,
d'une région, d'une ville est corrélé avec son éclosion.
A un tissu solide correspond une région prospère en opposition avec cette première
idée et par analogie avec la médecine, on peut retenir que l'économie d'une zone
sous industrialisée est dans un état pathologique profond.
En effet, sur le plan historique les États africains ont hérité à leur indépendance des
entreprises jeunes. « Cette jeunesse, pour Mouillexeaux, se lit dans la dualité du
paysage économique avec, très schématiquement, des entreprises gérées de
manière traditionnelle et quelques grosses sociétés fonctionnant selon le modèle
importé. »1(*)
Depuis ce temps, plus d'un tiers de siècle a passé. Et en un tiers de siècle, le monde
est entré dans un processus de globalisation où les barrières protectionnistes
n'existent pratiquement plus. A cette nouvelle donne, nous nous interrogeons sur le
devenir des entreprises africaines et camerounaises en particulier.
Cette disparité peut- elle s'expliquer seulement par l'enclavement de ces régions ?
En d'autres termes, est - ce - que l'insuffisance des infrastructures et des voies de
communication participent à elle seule au manque d'égalité ? N'y a t - il pas d'autres
facteurs qui contribuent à ce manque d'égalité ? Pour trouver une réponse à ce
questionnement, il paraît utile d'axer notre réflexion sur l'aspect managérial
essentiellement.
La maîtrise d'un certain nombre de facteurs liés aux résultats est une nécessité
absolue. Notre recherche vise à étudier un ensemble des éléments contribuant aux
résultats du succès et d'échec des entreprises dans les zones enclavées. Nous
dépasserons le cadre du succès évoqué par Camilleri. Ce dernier affirme : « en
Afrique, la réussite ne dépend pas seulement du travail mais aussi du destin de
Dieu, des fétiches, de la chance bref d'un environnement fort peu maîtrisable »2(*) En
d'autres termes, pour que le succès d'une entreprise en Afrique se réalise, il faut
qu'elle soit soutenue par le magicien.
A cet effet, le Grand Nord Cameroun nous sert de cadre d'étude spécifique. Selon
Roupsard, « le retard économique du Nord Cameroun par rapport aux régions du
sud et aussi par rapport aux pays voisins est généralement attribué à un facteur
déterminant, l'isolement géographique (ou enclavement) »3(*) il poursuit en ces
termes : « ...l'enclavement du Nord Cameroun peut être présenté sous plusieurs
aspects. Il correspond à un problème de relation intérieur avec la partie méridionale
du Pays en même temps que de liaisons avec le principal port
national »4(*). Nousdésignerons tout au long de cette étude sous le terme de zone
enclavée, le Grand Nord Cameroun.
I.2 PROBLEMATIQUE
Néanmoins, malgré les efforts soutenus des chercheurs, il n'en demeure pas moins
que l'explication des facteurs et des causes d'échec reste encore floue ou est
difficilement appréhendable. Ainsi Saporta dit : « le problème du succès ou de
l'échec est complexe et on ne connaît aucune réponse globale satisfaisante. » 5(*)
Qu'est-ce qui oppose et discrimine les entreprises qui ont réussi de celles qui
ont échoué ? En d'autres termes, la présente recherche étudie les différences qui
existent entre les deux groupes d'entreprise pour en identifier les facteurs
déclencheurs de la réussite et ceux de l'échec. Autrement dit, quels sont les
véritables déterminants de la compétitivité des entreprises en zone enclavée ? S'agit
- il de la triptyque environnement - organisation - stratégie ?
I.3 OBJECTIFS
La présente étude s'inscrit dans le courant des travaux entrepris (Math, 2002)8(*) pour
observer le comportement des entreprises dans la zone enclavée du Cameroun.
Notre premier objectif est de décrire et d'analyser les deux groupes d'entreprises à
succès et à échec afin de ressortir les caractéristiques suivantes :
· le profil organisationnel et
· la stratégie.
En d'autres termes, il s'agit d'entrer dans les secrets des entreprises, objet de notre
échantillon pour en identifier un ensemble de facteurs appartenant à chacun des
deux groupes sus - cités.
Un deuxième objectif majeur est celui qui vise à comparer les caractéristiques des
deux groupes (entreprises à succès et à échec) pour faire ressortir de façon claire et
distincte les différences qui en découlent. Ce cheminement nous conduira à
répondre à notre question de recherche. Ceci pour constituer, cerner les éléments à
considérer pour favoriser le succès ou en limiter les échecs. L'atteinte de ces
objectifs permettra de dégager les intérêts.
I.4 INTERET
En premier lieu, elle est d'une actualité brûlante au moment où la majorité des
entreprises sont en voie de privatisation, de restructuration, voire de stimulation par
l'État, de créations nouvelles entreprises. La prédiction du succès ou de l'échec
permettra de délivrer les informations clés aux décideurs sur les erreurs à éviter et
les précautions à prendre.
Ainsi, sur le plan économique l'utilisation des résultats permettra d'éclairer les
responsables politiques, les investisseurs et autres sur LE PRIX DE
L'EXCELLENCE.
Sur le plan social, le chemin de la réussite retrouvée peut se présenter aussi comme
une solution efficace à une pénurie d'emploi dans la région.
I.5 CADRE THEORIQUE
L'objectif de cette analyse de la littérature est de bâtir les bases conceptuelles qui
permettent la construction et la formulation du modèle théorique à appliquer dans
notre étude. Elle traite de la relation entreprise - environnement.
Ainsi, pour expliquer les caractéristiques des entreprises, le modèle que nous nous
proposons traite essentiellement de la relation entre l'entreprise et son
environnement (interne ou externe). Le cadre théorique utilisé pour justifier le
comportement de ces entreprises est la théorie de la contingence et la théorie de
l'écologie des populations.
- Pour l'âge Stinchombe (1965) affirme que les structures actuelles de l'organisation
sont liées à la période à laquelle leurs types d'industrie sont apparus. Il établit une
classification périodique.
- Blau (1972) mesure la taille au nombre des membres dans l'organisation. Il énonce
ses conclusions en une série de propositions. Aldrich (1979) résume la pensée de
Blau (1972) en ces termes : le ratio de l'encadrement par rapport à l'ensemble du
personnel est proportionnellement plus faible dans les grandes organisations que
dans les petites.
- L'étude de Woodward (1970) porte sur l'organisation de cent (100) firmes anglaises
de l'industrie manufacturière, il constate des différences importantes du fait de la
technologie employée par la firme située à l'échelle suivante.
- Chandler (1962) a étudié l'histoire des plus grandes et plus importantes entreprises
des Etats-Unis. Il en déduit que les changements de stratégie de l'entreprise
précèdent et sont les causes de changements de structure. En d'autres termes, la
structure suit la stratégie, elle-même établit pour tirer le meilleur parti des conditions
de l'environnement externe. Child (1977) poursuit les analyses de Chandler (1962)
en estimant que le choix d'objectifs et de cours à suivre pour atteindre, sont le fait de
la coalition dominante dans l'organisation (propriétaire, fondateur). Et ces choix sont
contraints par les concurrents, les fournisseurs, l'Etat... En plus des quatre (4)
variables citées, on y ajoute l'environnement. Pour Rojot et Bergman (1989), les
théories de la contingence structurelle enregistrent une contribution majeure avec
l'intégration de l'environnement
- Burns et Stalker (1966), dans une étude menée sur les entreprises écossaises
montrent que la variabilité de l'environnement agit sur les structures
organisationnelles. Aux deux extrémités se trouvent les structures mécanistes et
organiques. La première évoquée équivaut à un environnement très stable et la
deuxième à un environnement dynamique qui change rapidement.
Emery et Trist (1963), suite à une étude sur une entreprise anglaise de conserves,
mettent en évidence l'impact de l'environnement sur les organisations. Ils distinguent
quatre types d'environnement :
Aldrich (1979) affirme pour sa part que les organisations très spécialisées devraient
se trouver dans des environnements stables et certains, et des organisations
généralistes, dans des environnements mouvants et incertains. L'idée sous jacente
des partisans de l'écologie des populations est que l'environnement joue un rôle
primordial, qu'il sélectionne les organisations devant survivre et cela,
indépendamment de l'action des dirigeants. C'est le principe de `rationalité' de la
sélection naturelle. Ainsi, certaines formes d'organisations ne parviendront pas à
prospérer dans certains types d'environnement, car elles sont en concurrence avec
d'autres formes.
Hannan et Freeman (1984) dans une nouvelle version, admettent que nombre de
théories retiennent que l'évolution sociale est lamarkienne plutôt que darwienienne.
C'est-à-dire qu'au lieu d'être aveugle, elle tient compte de l'apprentissage dans le
comportement.
Aldrich (1985) quant à lui, propose une troisième version. Il accorde un rôle plus
important aux décideurs. Il distingue entre l'environnement qui est composé
d'attributs ou de forces non négligeables et la niche dans cet environnement. Avec
cette différence qu'elle est un ensemble dynamique d'attributs manipulables. Les
organisations ne peuvent utiliser que les ressources qui se trouvent dans
l'environnement, mais dans leurs efforts à se créer une niche, elles introduisent elles-
mêmes des changements dans l'environnement.
I.6 HYPOTHESES
Après cette étude sur la théorie de la contingence et les théories de l'écologie des
populations, nous retenons que toute organisation évolue dans un environnement. Et
de la relation environnement - organisation, naissent des entreprises plus ou moins
performantes en fonction des stratégies mises en oeuvre. Il existe donc par rapport
au succès ou à l'échec de l'organisation, une trilogie environnement - organisation -
stratégie.
Ces grandes hypothèses seront divisées en sous hypothèses. Toutes les hypothèses
et les sous hypothèses vont être explicitées dans la conclusion de la première partie.
I.7 METHODOLOGIE
La démarche méthodologique est dictée par notre sujet qui vise à ressortir les
facteurs clés de succès et causes d'échec des entreprises. Ainsi, nous adopterons
l'approche de Bidault (1988) qui prône la comparaison entre les entreprises qui
réussissent et celles qui échouent afin d'en déterminer les facteurs déclencheurs de
l'un ou l'autre résultat.15(*)
Cette recherche que nous mènerons adopte une démarche théorique puis empirique.
Dans un premier temps, nous ferons le tour de la question en précisant le sens des
concepts utilisés dans la littérature et les définitions que nous retiendrons. De cette
partie nous en tirerons un modèle d'analyse que nous testerons de façon empirique.
Dans un second temps, nous utiliserons les données empiriques obtenues sur le
terrain pour les interpréter. Les données seront recueillies auprès d'un échantillon
représentatif. Cet échantillon sera un `échantillon apparié et typique', c'est-à-dire
composé du même nombre d'entreprises dans les deux groupes, à savoir : les
entreprises qui répondront à la définition de succès et de l'échec.
L'outil de collecte des données est le questionnaire qui sera composé des questions
ouvertes, semi-ouvertes et fermées. Il se subdivisera en quatre (4) blocs :
2) Caractéristiques de l'environnement ;
3) Organisation et stratégie ;
4) Mesure de la performance.
Comme nous avons évoqué dans le cadre réservé au contexte de l'étude, la zone
d `étude sera la partie septentrionale du Cameroun qui est considérée comme zone
enclavée.
Les informations collectées vont subir des traitements statistiques avec l'utilisation du
logiciel d'analyse des données, notamment SAS. Le développement sur l'approche
méthodologique sera fait avec d'amples précisions dans le chapitre III qui lui est
réservé.
I.8 JUSTIFICATION DU PLAN
Dans la première, nous ferons une analyse critique de la littérature. Elle vise à faire
le point sur l'état de la question et d'en retenir un ensemble d'éléments qui nous
fournirons des informations fondamentales pour la détection des éléments
contribuant aux résultats de succès ou d'échec. De cette partie, nous développerons
un modèle d'analyse.
Dans la deuxième partie, nous confronterons les hypothèses retenues avec les
données obtenues sur le terrain. De cette confrontation, nous ressortirons une les
facteurs de succès et les causes d'échec.
Dans cette partie, nous essaierons de faire le point sur la littérature. Nous ferons
ressortir au travers de nos deux chapitres, ce que renferment la notion de succès et
celle d'échec et l'ensemble de leurs corollaires. Elle constitue une des étapes
primordiales de notre recherche. Il est en outre important de préciser que la revue de
la littérature que nous présenterons ne sera pas exhaustive. Notre démarche vise à
donner un aperçu de l'état de la connaissance et de faire une analyse critique pour
constituer un modèle d'analyse.
Chapitre I :
A- Le succès
1- Définition du succès
Dans la littérature, le succès semble être une notion plus ou moins touffue, peu
d'auteurs le définissent d'une façon claire. Néanmoins nous avons retenu quelques
définitions.
Les auteurs comme Rotschild et Ohmae (1984) définissent le succès par rapport aux
concurrents directs : il s'agit de faire partie des meilleurs, d'être parmi les leaders.
Pour eux, le succès est déterminé par le comportement d'une entreprise par rapport
aux autres. Cette définition nous paraît restrictive, car elle ne peut seoir aux
entreprises en position de monopole ou dans un environnement à faible intensité
concurrentielle. L'analyse que nous voudrons mener dépasse largement le cadre
d'une industrie et a fortiori d'un groupe stratégique, où s'affrontent des concurrents
directs.
Verna (1994) la définit comme étant à la fois le fait qu'une entreprise soit toujours en
vie et les circonstances grâce auxquelles elle se maintient. Mais la question qui nous
vient à l'idée est de savoir si une entreprise qui, plusieurs années après sa création
continue de stagner est une entreprise à succès. Le même Verna (1994) pense
qu'une entreprise qui survie a pour caractéristique principale l'appauvrissement en
détruisant ses propres moyens de production pour faire face aux situations. Ainsi
réduire le succès à la notion de survie semble quelque peu légère.
Quant à Churchil et Lewis, (1983) la réussite peut être perçue à trois niveaux : la
réussite simple, la réussite - désengagement, la réussite croissance.
Cette vision de la réussite ne sera pas retenue dans notre étude, car elle vise plutôt
des entreprises qui ont au moins trois (3) ans d'âge ou d'existence. Les entreprises
qui ont moins de trois (3) ans sont des entreprises vues dans le sens du processus.
De toutes ces définitions, nous retenons que la réussite d'une entreprise est le fait de
survivre plusieurs années après sa création, de se stabiliser et de croître. En d'autres
termes, le succès se réduit à la croissance.
Pour Verna, la croissance est « le fait qu'une entreprise devienne plus importante et
les circonstances de cet agrandissement (...) il y a croissance si l'entreprise s'enrichit
régulièrement »16(*).
Le mot facteur vient de `factor' qui veut dire `ensemble d'éléments contribuant aux
résultats'. Selon le dictionnaire de gestion, le facteur de succès est pour une
entreprise l'avantage déterminant de sa compétitivité par rapport aux concurrents. Le
facteur/avantage réside dans le rapport qualité/prix, dans le service après vente,
dans l'image commerciale.
Dans un sens un peu différent, le facteur de succès est parfois désigné par
l'expression formule d'exploitation. Il désigne alors le domaine dans lequel
l'entreprise possède un avantage distinctif, une supériorité sur les autres. Celui-ci
peut être composé de positions avantageuses sur les créneaux, des
produits/services spécifiques, des systèmes de productions performants.
Ce concept a été popularisé par Porter (1980), mais jusqu'à un passé récent, peu de
travaux empiriques ont été consacrés aux facteurs de succès ans les pays en voie
de développement (Assignon, 1993).
Churchil et Lewis (1983) ont identifié huit facteurs-clés de succès dans les PME. Ils
ont divisé ces facteurs en deux : celles qui concernent l'entreprise et celles qui se
rapportent aux propriétaires.
· Les objectifs que le propriétaire s'est fixés pour lui-même (ou elle-même) et pour
son entreprise.
· Kombou (1999) identifie un certain nombre de facteurs de succès pour les PME
camerounaises. Ils sont au nombre de trois : le savoir-faire de l'entreprise, la
puissance et la logistique de l'entreprise ;
· La capacité des entreprises à obtenir les inputs à moindre coût. Pour adopter une
domination par les coûts, il s'avère opportun pour les entreprises de maîtriser leur
coût et ainsi de fournir les produits ou services à moindres coûts.
Pour le but de notre étude, les facteurs de succès seront ceux qui différencient deux
groupes d'entreprises, ceux qui répondront à notre définition du succès et de l'échec
(la notion d'échec sera explicitée plus bas).
Pour parvenir à ces fins il est nécessaire de trouver un certain nombre d'indicateurs à
notre notion de succès.
D'après les auteurs comme Burnett et Ellis (1982), les critères généralement choisis,
pour l'évaluation du succès en affaire peuvent être subjectifs ou objectifs.
Un critère est dit subjectif quand il est individuel et susceptible de varier en fonction
de la personnalité de chacun.
Cette manière de procéder entraîne des réponses divers selon les intervenants, d'où
son caractère subjectif.
2- Critères objectifs
Ce sont des critères qui ne font pas intervenir des éléments affectifs ou personnels
dans ses jugements. On ne peut donc pas contester le caractère scientifique de ces
critères. Les critères objectifs qui rendent compte du succès sont des mesures
comptables et financières traditionnelles : les chiffres d'affaires, les profits et les parts
de marché.
Assignon (1993) arrive aux mêmes conclusions que ces auteurs, la croissance du
chiffre d'affaires et le profil semblent à même de mesurer le succès. Il adjoint à ces
critères, celui subjectif évoqué plus haut (la consultation des professionnels dans le
domaine).
Les entreprises retenues en fin de compte avaient une note au moins de 4/6 sur une
période de vingt (20) ans.
Le tableau ci dessous fait un récapitulatif des choix des indicateurs dans les études
antérieures.
auteurs
Edminster, Alves et Robinson - la croissance du chiffre d'affaires
(1970 ; 1978 ; 1983)
- le bénéfice net
Peters et Waterman (1983) - La croissance cumulée des actifs, Réputation de
l'entreprise
- La croissance annuelle moyenne
des fonds propres,
- cash - flow
- rentabilité - économie
- profitabilité
La mesure de la performance dans une zone hostile comme celle de l'enclavement
est difficile. Dans cet environnement, le critère de survie peut être considéré comme
la base de mesures. Mais cet indicateur ne permet pas de différencier les entreprises
existantes et les met au même pied d'égalité.
Ainsi, pour les fins de cette étude, nous avons privilégié quatre (4) indicateurs
simples et dynamiques pour mesurer le concept de succès :
- l'augmentation de l'effectif ;
Nous utiliserons la méthode de Score pour évaluer le succès ou l'échec (voir chapitre
méthodologique).
1- L'entreprise
Dans le même sens, Alchian et Demsetz (1972) avaient déjà assimilé l'entreprise à
une fiction juridique fondée sur les droits de propriété à l'intérieur de laquelle
différents acteurs économiques disposent d'une fonction d'utilité spécifique.
Cette nouvelle vision de l'entreprise amène une remarque. L'entreprise étant vue
sous plusieurs angles, son succès ou son échec sera appréciée différemment de la
ou des positions des parties prenantes qui l'expriment dans l'entreprise. En d'autres
termes, il sera intéressant de tenir compte des différentes opinions.
2- L'entreprise à succès
L'entreprise à succès peut être perçue différemment selon chaque partie prenante :
les actionnaires, les créanciers, les clients et les salariés.
- Les actionnaires et les créanciers sont plus intéressés par les indicateurs
financiers. Pour les actionnaires, l'objectif se définit d'une manière simple la
rentabilité de leur investissement.
- Le succès de l'entreprise sera alors mesuré par cet indicateur. Les créanciers quant
à eux mesurent le succès par la
- Pour les clients, l'entreprise réussit selon que les biens et services mis à leur
disposition leur procure l'utilité et la satisfaction escomptée. La réussite sera traduite
par une évaluation spécifique prenant en compte les facteurs jugés importants par
les clients. La réponse aux préoccupations du client devient un indicateur du succès :
le respect des délais de livraison, la qualité du produit ou du service, ainsi que le coût
à payer.
Les entreprises allient un certain nombre de qualités qui leur permettent de réussir.
Ces qualités constituent leur caractéristique. Nous développerons certaines
caractéristiques identifiées par les auteurs.
Peters et Waterman définissent une entreprise à succès comme celle qui innove
sans cesse. Mais sont aussi des entreprises particulièrement habiles à réagir aux
moindres changements dans leur environnement. Ils s'expriment en ces
termes : « (...) contrairement aux entreprises inertes d'Adrew Pettigrew [les
entreprises à réussite] quand l'environnement se transforme, ces entreprises se
transforment également. Lorsque les besoins de leurs clients se modifient, que leurs
concurrents deviennent plus compétents, que l'humeur du public devient incertaine
(...), les entreprises changent de cap, se rénovent, s'ajustent, se transforment et
s'adaptent »20(*) Ces auteurs ont également identifié huit (8) attributs des meilleures
entreprises, à savoir :
- elles ont le parti pris de l'action. Ces entreprises fonctionnent en suivant la norme
« faire, aménager, tester. » Elles expérimentent et testent leurs idées sur le client ;
- elles restent à l'écoute du client. L'adage `le client est roi 'prend toute sa place. Ces
entreprises apprennent beaucoup de leurs clients et mettent en oeuvre un ensemble
d'outils pour répondre aux suggestions des clients ;
- elles allient souplesse et rigueur. Ces entreprises utilisent l'alliance des structures
centralisées et décentralisées.
A- L'échec
1- Définition de l'échec
Il n'est pas facile de donner une définition du concept de l'échec. Celui-ci est pluriel
et subjectif. Dans le dictionnaire encyclopédique, l'échec est défini comme : « une
notion qui s'entoure d'un halo douloureux. Chacun y investit, le cerne de ses propres
ecchymoses intérieures, chacun s'y sent subtilement concerné. »
Ainsi pour Berryman (1982), l'échec est une notion multiple. Il en donne plusieurs
définitions :
- Échoue, une entreprise dont la rentabilité est insuffisante : une entreprise a échoué
si elle ne rencontre pas de façon continue un taux de rendement sur les
investissements adéquats ;
- Échouent, les entreprises qui ont cessé leurs activités et ont légalement déclaré
faillite ; ont causé des pertes à leurs créanciers ; ont fermé volontairement sans
s'acquitter entièrement de leurs obligations ; ont été impliquées dans des
réorganisations ; ont négocié des ententes volontaires de remboursement avec leurs
créanciers entreprises ;
- Échoue, les entreprises qui fait régulièrement des pertes et qu'on liquide pour
mettre fin à cette situation.
La faillite est une forme complète de l'échec. Pour une entreprisse, elle est marquée
par une cessation de paiement. Alors que l'échec est un résultat négatif d'une
tentative selon le dictionnaire Larousse.
Nous en retenons que la faillite est une forme d'échec. Dans le cadre de ce travail.
Nous opterons pour la définition qu'en donne Mayaux (1990). Il prend toutes les
entreprises n'ayant pas répondu à sa définition du succès comme celles qui ont
échoué. Certains auteurs présentent l'échec comme une source d'apprentissage.
En d'autres termes, tous ces auteurs convergent vers l'idée selon laquelle, l'échec
peut être perçu comme une étape de la réussite. Elle permet à l'organisation qui a
échoué de se remettre en question, d'adapter de nouvelles méthodes et d'améliorer
ses résultats. Mais l'échec tout comme la réussite est due à un ensemble de facteurs
que nous réunissons sous le vocable causes d'échec. Autrement dit, tous ces
auteurs convergent vers l'idée selon laquelle l'échec peut être perçue comme une
étape de la réussite. Elle permet à l'organisation en cause de se remettre en
question, d'adopter les nouvelles méthodes et d'améliorer ses résultats.
Capo - chichi et al. (1991) identifient les causes d'échec liées à l'entrepreneur (à
l'idée de création, à l'aspect financier et à l'environnement) suite à une étude menée
sur les entreprises africaines. Ces différentes raisons sont :
· Les conflits familiaux pour lesquels plusieurs cas peuvent se présenter : un conflit
entre l'entrepreneur et un membre de la famille (employé de l'entreprise) peut se
régler en dehors de l'entreprise.
· Opposition de la famille : cette situation est très fréquente chez les personnes qui
quittent un emploi stable pour créer leur propre entreprise. La famille peut s'opposer
également à ce qu'un de ses membres s'investisse dans un métier traditionnellement
réservé à une caste.
· Concurrence déloyale de l'État : elle se traduit par le fait que l'État produit le même
bien ou le même service que les entreprises.
Ceux - ci sont :
- Les faux pas financiers : les entreprises échouent parce qu'elles financent mal leur
croissance. Certaines constituent des stocks et embauchent du personnel très tôt ;
Causes %
Problèmes
commerciaux Marché mal ciblé 75
Problèmes familiaux
Dans cette section, nous présentons notre modèle d'analyse. Un modèle d'analyse
est composé de concepts et d'hypothèses qui sont étroitement articulés entre eux
pour former un cadre d'analyse cohérent et unifié.
L'hypothèse est définie par Aktouf comme étant « la base avancée de ce que l'on
recherche à prouver. Une formulation pro forma de la conclusion que l'on compte
tirer et que l'on va s'efforcer de justifier et de démontrer méthodiquement et
systématiquement. »21(*) Le même auteur affirme que l'hypothèse, pour être
entérinée, doit avoir quatre caractéristiques :
- être vérifiable ;
- être spécifique ;
Par exemple Miller et Friesen identifient six (6) modèles d'entreprises à succès et à
échec. Ils remarquent que ces différents models semblent constituer des gestalts
complexes entre variables d'environnement, d'organisation et de stratégie. Ainsi
notre modèle s'articule en trois variables : environnement et organisation - stratégie.
A- L'environnement
Porter (1980) en donne une étude plis claire, il identifie cinq (5) forces qui influent
sur l'entreprise :
Suite à une analyse, nous retiendrons le degré des rivalités entre les entreprises le
pouvoir des fournisseurs et l'intégration d'une politique de la clientèle.
H1. 1 : Les entreprises à succès sont localisées dans les secteurs à faible
degré de concurrence
L'enclavement étant par définition un lieu difficile d'accès, il est important pour les
entreprises d'avoir une relation particulière avec les fournisseurs. Ceci pour faciliter
l'acheminement des produits.
H1. 2 : Les entreprises à succès nouent des relations contractuelles avec les
fournisseurs.
Cette sous - hypothèse a été retenue en faisant référence à une étude antérieure
ans les zones enclavées. (Math, 2002).
Étant donné le poids de la clientèle pour toute entreprise, pour étudier son
environnement, il est important de tester la relation politique - clientèle - entreprise.
B- Organisation et stratégie
1- Organisation
L'organisation comme le dit Thiétart « va permettre de définir les tâches à accomplir,
de les regrouper, d'établir les liens d'autorité, de coopération et d'information qui
uniront les hommes entre eux... ». Donc la manière de s'organiser s'avère très
importante. Ainsi, la deuxième hypothèse s'énonce comme suit :
2- Stratégie
La stratégie est une variable d'action sur le futur. Elle vise à répondre aux menacent
survenues dans l'environnement en identifiant les opportunités et les menaces qui se
présentent afin de connaître les facteurs de réussite. En raison du faible pouvoir
d'achat dans la zone enclavée, le marché se réduit à des niches comme l'affirme
Kombou : « le pouvoir d'achat n'est pas homogène, le marché réduit peut également
être constitué de nombreux segments des marchés, voire des niches ou des
poches »23(*).
H3. 1 : Les entreprises à succès agissent sur des niches de marché.
Kombou affirme que l'une des stratégies qui pourrait mieux s'adapter aux entreprises
camerounaises est celle relative à : « la stratégie de maillage en réseau .qui pousse
les entreprises à mettre ensemble des ressources, à attaquer ensemble des
marchés, à s'interconnecter pour mieux résister à paraître grandes alors qu'elles
sont petites ». Ainsi nous posons comme deuxième sous hypothèse relative à la
stratégie :
H3. 2 : Les entreprises à succès nouent des relations inter entreprises.
STRATEGIE
- Niche
- Coopération interentreprises
ORGANISATION
- Profil du dirigeant
- Mode de gestion
SUCCES OU ECHEC
H1
H3
H2
Cette première partie de notre recherche nous aura donc permis de poser les bases
théoriques de notre travail. Ainsi, après avoir défini la notion de succès, d'échec et
fait le choix des indicateurs de mesures de ces notions. Nous avons développé les
hypothèses et les sous hypothèses, puis nous avons ressorti un modèle d'analyse.
Sur la base de ce travail, nous avons recueilli des données empiriques. Il convient à
présent de les traiter dans le but de les interpréter.
CHAPITRE III :
APPROCHE METHODOLOGIQUE
L'objectif de ce chapitre est de présenter la démarche que nous suivrons tout au long
de notre travail. Il porte sur la description de la méthodologie de collecte des
données, la population cible, le cadre de l'échantillonnage retenu, la méthode
d'administration retenue, la présentation de l'échantillon final et les difficultés
rencontrées..
A- Le questionnaire
1- La construction du questionnaire.
Notre questionnaire est structuré à la fois par des questions fermées, ouvertes et
semi-ouvertes. Nous avons évité trop de questions ouvertes pour ne pas engendrer
des refus de réponses et des réponses assez longues et variées. En outre, il existe
un ensemble de questions que nous qualifions de questions de contrôle.
La mesure appelle deux précisions : celle des échelles de mesure retenues et celle
de l'évaluation. Pour un certain nombre de questions, nous avons utilisé l'échelle de
Likert. Cette échelle se fonde sur l'idée que l'attitude des gens se mesure à partir de
leurs opinions. Elle passe par la rédaction d'items positifs et négatifs. L'intérêt de
celle-ci permet de déterminer avec fiabilité le score des variables (BEN M'BAREK ;
1983).
On a aussi fait recours dans un certain nombre de cas à l'échelle de Bogardus qui
consiste à opérer un choix binaire : oui ou non.
Le résultat est obtenu par la simple addition des réponses pour mesurer les
variables. Elle consiste à l'attribution d'une valeur numérique à chaque variable. Ceci
pour se faire une idée sur sa performance (succès ou échec). Ainsi, pour évaluer le
succès ou l'échec, nous utilisons la méthode de score. Le score est la somme des
points obtenus sur des indicateurs choisis. Nous avons choisi au total quatre
indicateurs et trois échelles de mesure, que nous présentons sur le tableau suivant :
· Le score supérieur est de douze (12) qui représente une évolution en hausse
totale ;
Toute entreprise présentant un score supérieur à la moyenne à savoir huit (8) sera
dite à succès, le reste étant considéré comme répondant à la définition de l'échec.
La méthode d'administration choisie est le face à face. Dans notre contexte, tout
choix d'autres méthodes (par téléphone, par voie postale ou voie informatique)
engendrera un faible taux de réponse et s'avèrera énormément coûteux.
B- La construction de l'échantillon
Le critère du siège social nous est d'une importance capitale car toute entreprise se
déploie, définit ses objectifs, développe ses stratégies à partir de son siège. En
outre, inclure les filiales, nous paraît léger. Les filiales sont en effet le reflet de la
société mère. Dans ce cas précis, celles-ci sont exemptes des contraintes
environnementales en partie.
Notre choix d'exclure les entreprises de moins de quatre salariés a pour souci de
s'offrir un échantillon des entreprises qui font office de véritables organisations. Nous
avons enfin choisi de mener notre recherche sur les entreprises ayant plus de trois
ans d'âge, car celles en deçà sont considérées comme étant dans la phase de
processus de création qui induit d'autres indicateurs pour la mesure du succès. Les
critères ainsi définis nous conduisent au choix de la taille de notre échantillon.
- pour les besoins de tests que nous voulons mener notamment les tests
paramétriques, notre échantillon doit être supérieur à trente entreprises ;
- présentation de l'enquête.
Un échantillon apparié est celui qui présente des caractéristiques similaires sur
certains critères. Ici précisément il s'agit des critères suivants :
- relatifs à l'âge ;
- au siège social ;
- au nombre d'employés.
Le biais qui peut affecter notre échantillon peut être dû au processus de sélection,
notamment la mauvaise utilisation de l'estimateur (le score). Le biais est susceptible
d'exister par le fait que les entreprises retenues sont le reflet de notre propre
initiative. Il aurait été plus commode d'introduire pour les choix des entreprises l'avis
des experts. Eut égard au temps et à notre faiblesse des moyens, nous nous
sommes tenu à la méthode citée ci dessus Après la présentation de notre type
d'échantillon, nous allons présenter l'échantillon enquêté.
2- La population enquêtée
Compte tenu de l'analyse que nous voulons faire et des réponses aux
questionnaires, nous avons fixé l'échantillon final à 60. Le tableau ci-dessous
présente les réponses à cette enquête.
Tableau n°4 : Présentation de l'échantillon
Le taux de réponse est bon, ce fort taux est dû en partie à notre choix d'effectuer
l'administration en face à face et à la formulation de notre questionnaire qui est en
majorité composé de question fermées. Ceci a facilité les réponses. Notre enquête a
porté définitivement sur 60 entreprises.
En effet, l'échantillon est composé de soixante entreprises (60) crées au moins avant
1999 dans les trois chefs lieux des provinces du Nord Cameroun. Nous avons
contacté au départ quatre-vingt entreprises issus des trois provinces sur lesquelles
soixante réponses exploitables ont été retenues, soit un aux de réponse de 82,5%.
Ville
Garoua 16 7 9 32
Maroua 9 0 6 15
Ngaoundéré 7 3 3 13
32 10 18 60
Tota
l
Il ne s'agit pas d'un choix mais plutôt d'une tendance qui et le reflet du paysage
entrepreneurial du Nord Cameroun. La forme juridique prédominante est la société
individuelle (55%), puis la SARL (33,3%), la SA, la GIC et les sociétés coopératives
viennent en troisième lieu (3,3%). En dernier lieu, nous avons une ONG, soit 1,7%.
Elle sera faite en deux parties : la première traitera des difficultés rencontrées et la
seconde aura comme titre la validation du travail de recherche.
La principale difficulté rencontrée est liée à la différence observée entre les données
recueillies auprès de l'administration. Nous avons été obligé de faire une remise à
jour des bases de données, ceci en ajoutant ou en retranchant certaines entreprises
de l'échantillon.
Une autre difficulté est celle inhérente au taux important d'autodidactes et de ceux
qui ont le niveau du primaire que nous avons rencontrés sur le terrain (28,3 %). Il
était nécessaire d'expliquer aux répondants l'objet de notre travail et le contenu du
questionnaire, ce qui nous prenait énormément de temps.
Quant à la validité interne, notre effort d'éliminer les biais relatifs au questionnaire,
nous fait espérer d'une certaine transparence. Ainsi, comme l'affirme le même
auteur, la constitution du questionnaire, en majorité des questions fermées, peut
constituer une garantie.
CHAPITRE IV :
Les facteurs de succès et d'échec des entreprises dans les zones enclavées
Mais avant de présenter les résultats portant sur les variables de l'environnement, de
l'organisation et de la stratégie, il nous paraît utile de faire un préalable
méthodologique.
Dans cette section, nous présentons les règles statistiques qui s'imposent pour
accepter ou rejeter une hypothèse.
· Le test statistique approprié pour une mesure d'association entre deux variables au
niveau de la mesure nominale est le Khi Deux.
· Le seuil de confiance désiré (risque de rejeter Ho pour erreur) est de 0,05 pour un
échantillon n = 60. Le seuil de 0,05 a été retenu conformément au seuil choisi dans
les recherches en sciences sociales face à un échantillon de moins de 100 individus.
Pour l'environnement, nous avons retenu trois sous hypothèses et donc trois
variables que nous testerons. Il s'agit des variables suivantes : Le degré de
concurrence, de la relation contractuelle et de l'intégration de la réclamation de la
clientèle dans la politique de l'entreprise.
Enfin pour la stratégie, nous avons deux sous hypothèses. La première sous
hypothèse porte sur l'étendue du marché et la seconde est relative à la coopération
inter entreprise. Après la présentation de cette partie méthodologique, nous allons à
présent donner les résultats des différents tests.
Nous avons effectué l'analyse croisée entre plusieurs variables. Celles-ci portent sur
l'environnement, l'organisation et la stratégie présentés dans la conclusion de la
première partie sous forme d'hypothèse et sous-hypothèse. Elles ont été aussi l'objet
de rappel dans la section méthodologique de ce chapitre.
Le tableau n°7 présente que sur les soixante entreprise retenues, 98,3 % sont dans
un secteur concurrentiel et 1,7 % , soit un individu, sa trouve dans un secteur sans
concurrence. En outre, 80 % des entreprises évoluent face à une concurrence
directe. Le degré de concurrence est de 76,7 % fort et faible dans une proportion de
23,3 %. Il est important d'observer que nous avons un échantillon « apparié ». Et que
nous avons le même nombre d'observations dans les deux catégories d'entreprises
(succès et échec).
Suite à cette vue générale sur la concurrence des entreprises dans la zone enclavée,
il convient de faire la liaison entre le degré de concurrence et la performance.24(*)
% ligne
%colonne
Fort 28 18 46
60,87 39,13
93,33 60,00
faible 2 12 14
14,29 85,71
6,67 40,00
TOTAL 30 30 60
Les résultats obtenus par les entreprises performantes dans les secteurs à forte
intensité de concurrence nous paraissent paradoxaux. Cela dans la mesure où nous
y retrouvons plus d'entreprises, soit 60 % des individus. Boukry (1985) avait déjà
affirmé que les entreprises performantes sont localisées dans les environnements à
forte intensité concurrentielle. Mais dans ce cas, cette concentration est en partie
expliquée par le fait que près de 78 % des entreprises interrogées sont en proie à
une forte concurrence.
Les résultats les plus intéressants sont ceux qui comparent leur proportion dans les
deux cas. Il s'agit des résultats concernant l'échec et le succès (60,87 % et 39,13 %)
dans les secteurs à forte concurrence. Et surtout, le résultat 85,71 % obtenu par les
entreprises qui sont performantes dans l'environnement à faible concurrence, en
comparaison aux entreprises non performantes (14,29 %). Ceci n'est que la
confirmation de notre hypothèse. Elle est en relation avec les affirmations de
Woo selon lesquelles, c'est dans les environnements les plus stables que les
meilleures performances sont réalisées. De même Assignon (1993) dit que le succès
des PME togolaises dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels une concurrence
restreinte et dominée.
Le pourcentage élevé des entreprises non performantes dans les secteurs à forte
concurrence peut s'expliquer par l'étroitesse des marchés des zones enclavées.
Cette étroitesse des marchés, due à l'enclavement de la région et accentuée par la
faiblesse du pouvoir d'achat des populations, entraîne un dépècement. Celui -ci
réduit la performance des entreprises.
Pourcentage Nombre
Oui 66,7 40
Non 33,3 20
TOTAL 100 60
Sur la variable relation contractuelle telle que présentée dans le tableau ci-dessus,
nous observons que 66,7 % des entreprises interrogées ont répondu de façon
positive à la question de savoir si elles ont une relation contractuelle avec leurs
fournisseurs. Seulement 33,3 % d'entre elle n'entretiennent pas de relation suivie
avec leurs fournisseurs.
Pourcentage Nombre
Facilité commande
Jamais 13,6 8
Souvent 59,3 35
Tout le temps 27,1 16
TOTAL 100 59
Le résultat intéressant mis à jour par ce tableau est le faible pourcentage obtenu par
la modalité facilité des commandes tout le temps. Celle - ci peut être contournée par
les entreprises qui établissent des relations contractuelles avec leurs fournisseurs.
Ces dernières peuvent être le gage d'une réussite. C'est ce que nous allons vérifier
dans le tableau suivant.
% totale
% ligne
% colonne
Oui 16 24 40
40,00 60,00
53,35 80,00
Non 14 6 20
70,00 30,00
46,67 20,00
TOTAL 30 30 60
Pourcentage Nombre
Nombre Pourcentage
Oui 50 83,3
Non 10 16,7
TOTAL 60 100
% total
% ligne
% colonne
Oui 22 28 50
73,33 93,83
Non 8 2 10
80,00 20,00
23,67 6,66
30 30 60
TOTA
L 50,00 50,00 100,00
Dans cette partie nous allons donner les résultats des hypothèses liées à
l'organisation (profil organisationnel et mode de gestion).
Cette sous hypothèse sera examinée à la lumière des données sur le niveau d'étude,
le sexe et l'âge.
Nombre Pourcentage
Niveau
Supérieur (secondaire et universitaire) 43 71,7
Autodidacte (primaire ou sans niveau) 17 28,3
TOTAL 60 100
% total
% ligne
% colonne
Supérieur 22 21 43
51,16 48,84
73,33 70,00
Autodidacte 8 9 17
13,33 15,00 28,33
47,06 52,94
26,67 30,00
TOTAL 30 30 60
Dans les entreprises non performantes, le niveau du collège prime toujours avec73,
33 %. Ces résultats sont dus à forte concentration des répondants soit 78,67 % dans
le cas des personnes possédant le niveau du supérieur.
Mais il est important de noter que le test de Khi Deux ne décèle aucune relation
significative entre les deux variables. La probabilité observée est supérieure à la
probabilité théorique soit 0,774 > 0,05. De même, le khi deux observé est inférieur au
khi deux théorique. Par contre, le Phi coefficient et le c se décolle de 0. ce qui signifie
qu'il existe une faible liaison entre les deux variables.
En conclusion, malgré cette faible liaison, nous retenons que la première variable de
l'hypothèse H2.1 est rejetée.
Nombre Pourcentage
Tranche d'âge
21-35 ans 20 33,9
36-45 27 45
45 et plus 12 20,3
TOTAL 59 100,00
Les dirigeants d'entreprise sont assez jeunes, en effet 79,7 % (47 individus) d'entre
eux ont entre 21 et 35 ans comme l'indique le tableau ci-dessus. En outre, on
constate une forte concentration de dirigeants des entreprises de la zone enclavée
dans la tranche d'âge 36-45. Cette tranche est considérée comme la plus dynamique
dans le domaine de l'entrepreneuriat. Parmi ces dirigeants, un certain nombre sont
des propriétaires dirigeants.
Tableau n°19 : Liaison âge et performance
% total
% ligne
% colonne
21 - 35 11 9 20
55,00 41,00
36,67 21,03
36 - 45 12 15 27
44,44 55,56
40,00 51,72
46 et plus 7 5 12
58,33 41,67
23,33 17,24
TOTAL 30 29 59
Les entreprises qui ont la plus grande performance sont dirigées par les managers
situés dans la tranche d'âge de 36 - 45 ans, soit 51,72 %. Les autres répondants des
entreprises qui ont réussi se répartissent entre 21 - 35 ans et 45 et plus, soit environ
49 %. Le test de Khi n'a détecté aucune relation entre les deux variables. La
probabilité observée est supérieure au seuil de confiance (0,654 > 0,05). De même la
valeur du Khi deux observée est inférieure au Khi deux théorique. Il est important de
noter que la valeur du Khi deux est de 5,991 avec un degré de liberté égale à 2.
- Liaison sexe et performance
Tableau n°20 : Répartition des entreprises par rapport au sexe des dirigeants
Nombre Pourcentage
Sexe
Masculin 51 85,00
Féminin 9 15,00
TOTAL 60 100,00
La remarque que nous faisons de ce tableau est que la majorité des entreprises de
la zone enclavée sont dirigées par les hommes, soit 85 %.Compte tenu du contexte
régional (l'influence des facteurs socioculturels), le pourcentage de 15 de femmes
dirigeantes est intéressant.
% total
% ligne
% colonne
Masculin 28 23 51
54,90 45,10
93,33 76,67
Féminin 2 7 9
22,22 77,78
6,67 23,33
TOTAL 30 30 60
Le test de Khi Deux n'est pas significatif. En plus, il n'est pas valide, parce que 50 %
de cellules ont moins de 5 individus (Voir tableau ci-dessous).
En conclusion, cette hypothèse relative au profil des dirigeants n'est pas vérifiée. Sur
trois variables qui nous ont servi de mesure aucune n'a été validée. En d'autres
termes, le profil des dirigeants n'est pas significativement différent dans les deux
groupes d'entreprises. Ceci va en contradiction avec les résultats obtenus par
Assignon, dans le cas des PME togolaises. Celui - ci affirme que le profil des
dirigeants des entreprises à succès diffèrent des autres.25(*)
51,7 % des entreprises interrogées avouent avoir une répartition des tâches alors
que 48,3 % d'entre elles n'ont pas d'organigramme formel.
Nombre Pourcentage
Oui 31 51,7
Non 29 48,3
TOTAL 60 100
% total
% ligne
% colonne
Présence 13 18 31
41,94 58,00
43,33 60,00
Absence 17 12 29
58,62 41,38
56,67 40,00
TOTAL 30 30 60
Nombre Pourcentage
Absence 25 41,7
Présence 35 58,3
Total 60 100
% total
% ligne
% colonne
Absence 17 8 25
13,33
28,33 41,67
32,00
68,00
26,67
56,67
Présence 13 22 35
37,14 62,86
43,33 73,33
TOTAL 30 30 60
50 50 100
X² = 5,554 Prob. = 0,018 DL = 1 Phi coefficient = 0,304
Dans le tableau ci-dessus, nous constatons que 73,33 % des entreprises qui
réussissent ont une comptabilité générale. Seuls 43,33 % d'entreprises non
performante l'adoptent aussi. En outre, 68 % des entreprises qui ont échoués ne
tiennent pas de comptabilité générale contre seulement 32 % des entreprises
performantes.
Nombre Pourcentage
Absence 39 65,00
Présence 21 35,00
TOTAL 60 100
Une grande majorité des entreprises soit 65 % n'ont pas une manière spécifique de
contrôler leurs activités alors que 35 % d'entre elles contrôle leurs activités.
% ligne
% colonne
Absence 26 13 39
66,67 33.3
56.67 43,33
Présence 4 17 21
19,05 80,95
13,33 56,67
TOTAL 30 30 60
Le test de Khi Deux est valide. La probabilité observée est insignifiante par rapport à
la probabilité théorique. La valeur du Khi Deux observée est largement supérieure à
la valeur du Khi Deux théorique (12,381 > 3,84). Donc il existe une très forte relation
entre le contrôle des activités et le succès des entreprises.
Nombre Pourcentage
Oui 35 58,3
Non 25 41,7
TOTAL 60 100
Les entreprises dans la zone enclavée font des études de marché dans l'ordre de
53,3 %. Et 41,7 % n'utilisent pas cette méthode de connaissance de marché.
Tableau n°29 : Relation étude de marché performance
% total
% ligne
% colonne
Oui 14 21 35
40,00 60,00
46,67 70,00
Non 16 9 25
64,00 36,00
53,33 30,00
TOTAL 30 30 60
Le Khi deux théorique est supérieur au Khi deux observé soit 3,84 > 3,360.De même,
la probabilité observée est supérieure à la probabilité théorique soit 0,067> 0,05. En
conséquence, il n'existe pas de relation significative entre les deux variables.
Dans cette partie, nous allons vérifier deux hypothèses portant sur les variables
étendue de marché et coopération.
Nombre Pourcentage
Local 48 80
international 12 20
TOTAL 60 100
% ligne
% Colonne
Local 21 27 48
35 45,00 80,00
43,75 56,25
70,00 90,00
International 9 3 12
75,00 25,00
30,00 10,00
TOTAL 30 30 60
En définitive, le test de Khi deux n'est pas valide. Il n'existe donc pas de relation
significative entre les deux variables.
Nombre Pourcentage
Absence 21 35,00
Présence 31 65,00
TOTAL 60 100,00
% total
% ligne
% colonne
Absence 15 6 21
71,43 28,57
50,00 20,00
Présence 15 24 39
38,44 61,54
50,00 80,00
Total 30 30 60
Sur les 60 entreprises interrogées, les 80 % qui sont performantes sont en relation
de coopération. Alors que c'est seulement 50 % de celles qui ne sont pas
performantes qui possèdent cette relation. En faisant une comparaison en ligne entre
les entreprises performantes et non performantes, 61,64 % des performantes ont
une relation de coopération, mais seules 38,46 des non performantes l'ont.
Le test de Khi Deux est fortement significatif. La probabilité observée est faible par
rapport à la probabilité théorique. En plus le Khi Deux observé est supérieur au Khi
Deux théorique. Donc il existe une relation significative entre la stratégie de
coopération et la performance.
CONCLUSION
Notre recherche a porté sur l'identification des facteurs de succès et des causes
d'échec des entreprises dans les zones enclavées. Elle a posé comme base de
recherche la comparaison des entreprises qui ont une bonne performance et celles
qui n'en ont pas.
Les objectifs que nous nous étions assignés étaient de ressortir les différences entre
les deux formes d'entreprises au travers des variables suivantes : l'environnement,
l'organisation et la stratégie.
Nous avons utilisé une méthodologie qui s'articule en deux points. La première partie
faisait un état de la littérature. Mais avant d'aborder la deuxième partie, nous avions
proposé un modèle d'analyse qui était le résultat de l'adaptation du modèle de
Bamberger. Elle est constituée de trois grandes hypothèses :
- chiffre d'affaires ;
La méthode de mesure est celle du score. Une entreprise qui avait pour performance
un score supérieur à 8, était jugée à succès. Alors que les entreprises qui avaient un
score inférieur ou égal à 8 étaient classées non performantes.
Les résultats qui se dégagent de cette étude montrent que, parmi les nombreuses
variables théoriques détectées lors de l'analyse de la littérature, une partie seulement
s'est avérée explicative pour différencier les entreprises à succès et à échec. Il
apparaît clairement qu'il n'existe pas un ou plusieurs facteurs de succès ou d'échec
prédominants et indépendants. On se retrouve face à un ensemble de facteurs liés.
Les hypothèses étaient subdivisées en raison de leur caractère général par des sous
hypothèses. Les résultats et les conclusions de l'étude ont été mesurés par le biais
des analyses statistiques, notamment le test du khi deux.
La sous hypothèse 1 portant sur le degré de concurrence est validée. Le test de khi
deux a détecté une liaison entre le degré de concurrence et la performance.
La sous hypothèse 4 ayant trait au profil des dirigeants n'est pas vérifiée.
- L'estimateur de performance ;
L'orientation future qu'on peut donner à ce travail est une étude comparative des
entreprises de la zone enclavée à celle du reste du pays. Ainsi, le sujet s'intitulera les
facteurs de succès et les causes d'échec des entreprises : analyse à partir des
caractéristiques des entreprises camerounaises.
BIBLIOGRAPHIE
Verna G., « Croissance ou survie ? Quelle sera l'attitude la plus probable pour une
petite entreprise légale du Tiers monde », Gestion 2000, vol.4, 1994, PP. 93-113.
Questionnaire
Dans le cadre de nos travaux académiques, nous effectuons une recherche portant
sur les éléments contribuant aux résultats du succès ou d'échec des entreprises
dans les zones enclavées. Si vous êtes dirigeant d'une entreprise, ce questionnaire
s'adresse à vous. Veuillez répondre aux questions suivantes en mettant une croix sur
la case correspondante ou écrire votre réponse en toutes lettres.
I - CARACTERISTIQUES GENERALES
Nom de l'entreprise____________________________________
1- Année de création______________________________________
1234
56
123
II- ENVIRONNEMENT
OUI NON
12
Directs Substitution
12
123
OUI NON
12
123
12
123
123
II- ORGANISATION
1234
1234
autre (à préciser)
________________________________________________________
1M2F
A- Mode de gestion
20 - Disposez-vous d'une autonomie de gestion ?
OUI NON
12
123
OUI NON
12
OUI NON
12
123
25 - Parmi les outils suivants, quel sont ceux dont vous disposez dans votre
Entreprise ?
OUI NON
12
12
OUI NON
12
STRATEGIES
123
1 OUI 2 NON
Si oui, lesquelles?
1 Partenariat
2 Alliance
3 Réseaux
IV - PERFORMANCE DE L'ENTREPRISE
31 - Quelle est l'évolution des variables suivantes durant les trois dernières années ?
123
Table de matière
SOMMAIRE 2
A) DEDICACE 3
B) REMERCIEMENTS 4
I.INTRODUCTION 5
I.2 PROBLEMATIQUE 7
I.3 OBJECTIFS 8
I.4 INTERET 9
I.6 HYPOTHESES 14
I.7 METHODOLOGIE 15
Chapitre I : 18
A- Le succès 18
1- Définition du succès 18
2- Les facteurs de succès 21
2- Critères objectifs 24
1- L'entreprise 26
2- L'entreprise à succès 27
CHAPITRE II : 30
A- L'échec 30
1- Définition de l'échec 30
A- L'environnement 37
B- Organisation et stratégie 38
1- Organisation 38
2- Stratégie 39
APPROCHE METHODOLOGIQUE 43
A- Le questionnaire 43
B- La construction de l'échantillon 46
CHAPITRE IV : 54
Les facteurs de succès et d'échec des entreprises dans les zones enclavées 54
Nombre 56
2- Relation contractuelle et performante 58
CONCLUSION 81