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SEQUENCE1 : LA REVOLUTION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE LA FIN DU

18 ème A LA FIN DU 19 ème SIECLE

Introduction  :
De la fin du 18ème à la fin du 19ème siècle ; il ya eu un développement extraordinaire
des sciences et des techniques qui vont amener un rebondissement dans le
domaine économique. Les explications des résultats des découvertes scientifiques et
techniques ont permis le développement du machinisme et des moyens de
transports.
Activité1  : Les conditions favorables aux progrès scientifiques et techniques
Consigne  : A travers tes connaissances et documentation mise à ta disposition :
-Décris les conditions favorables de la révolution scientifique et technique
Synthèse de l’activité  :
C’est le développement de la science. Ils sont dus à plusieurs facteurs ou conditions
Favorables.
1- les facteurs favorables aux progrès scientifiques et techniques :
a- Le scientisme ou la croyance à la science :
Ils se caractérisent par :
C’est la croyance selon laquelle la science seule peut expliquer tous les secrets de
l’univers. Il se généralise et fait reculer les croyances religieuses et le romantisme.
Dans ces conditions les savants deviennent un personnage respecté, un idéal de
vie.
b- L’application de la méthode expérimentale:
C’est une méthode qui n’acceptait comme vrai ce qui a été soumis à une vérification
expérimentale et mathématique. Les expériences sont pour les savants les moyens
plus sûrs pour découvrir la vérité.
c- La spécialisation:
C’est une action qui pousse chaque savant à choisir un domaine précis comme la
mécanique, l’optique, l’électricité, la biologie végétale etc.…
d- L’internationalisation de la recherche :
Il s’agit là d’internationaliser les connaissances scientifiques à travers l’organisation
des conférences, la publication des revues, des journaux.
e- L’accroissement des moyens de recherche:
Il concerne les moyens matériels comme la création des instituts de recherche, des
facultés, des laboratoires de mieux en mieux outillés et des moyens financiers
comme les subventions et les aides gouvernementales.

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Activité2  : Les découvertes scientifiques et techniques
Consigne : A l’aide de tes connaissances et documentation mise à ta disposition :
- Cite les progrès scientifiques et techniques
Synthèse de l’activité  :
1.) Les progrès scientifiques  :
Elles ont été nombreuses et cela dépend dans les différents domaines.
a- Mathématiques:
Le français Henry Poincaré développa la théorie des équations différentielles et la
topographie algébrique. Les principes des mathématiques ont été aussi appliqués à
la mécanique, à l’astronomie et la physique.
b- En physique :
Quelques découvertes scientifique dans le domaine de la physique sont : le calcul
de la vitesse de la lumière dans l’eau et dans l’air par le français Léon Foucault et
Fizeau ; la mise au point du premier réfrigérateur par le français Charles Tellier, la
création de la lampe à filament incandescent par l’américain Thomas Edison et la
découverte des rayons X par l’allemand Roentgen.
c- En chimie :
Le français Marcelin Berthelot inventa la chimie organique et réalisa la synthèse des
produits organiques comme benzène, acétylène. De son côté le russe Dimitri
Mandeliev a dressé en 1869 une classification périodique des éléments chimiques
appelée « tableau de Mandeliev »
d- En biologie :
Claude Bernard a mis au point la méthode expérimentale et découvert en 1849 la
fonction glycogénique du foie.
e- En médecine :
Le français Louis Pasteur a inventé le vaccin anticharboneux en 1881 et le vaccin
antirabique (contre la rage) en 1885. D’autres vaccins ont été découverts
notamment le vaccin antidiphtérique par le français Emile Roux en 1884 et le
vaccin contre la tuberculose en 1883 par l’allemand Robert Koch. La chirurgie s’est
améliorée avec la pratique de la greffe, de l’anesthésie et de la transfusion sanguine.
Les progrès de la médecine et de l’hygiène ont entravé une baisse de la mortalité.
2.) La révolution technique :
La révolution technique est liée à la découverte de nouvelles sources d’énergie qui
vont engendrer aussi l’essor des productions dans tous les domaines de la vie
économique.
a.) Les sources d’énergie :

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L’homme qui jusque là était réduit à ses seules forces, à celles du vent et de l’eau
réussit dans la seconde moitié du 19ème siècle à utiliser à son profit les forces de la
nature.
Parmi ces sources d’énergie, on peut citer le charbon, le pétrole et l’électricité.
b.) Le charbon et la machine à vapeur :
C’est un combustible servant à alimenter les machines. L’utilisation du charbon
(houille) se généralise avec l’invention en 1780 de la machine à vapeur par l’écossais
James Watt. La Grande Bretagne, les USA et l’Allemagne assuraient à eux seuls les
¾ de la production mondiale du charbon. La machine à vapeur a permis une
véritable révolution dans la production industrielle et dans les transports.
c.) Le pétrole et le moteur à explosion :
Le pétrole a connu depuis longtemps à être extrait systématiquement en Amérique
en 1859 et en Russie en 1860. C’est l’invention du moteur à explosion par le
français Lenoir en 1860 qui va ouvrir à « l’or noir » une prodigieuse carrière.
L’utilisation du moteur à explosion à l’essence fut réalisée par les allemands
Daimler et Benz en 1885.
Grâce au pétrole, le moteur à explosion fournissait à la différence de la machine à
vapeur une grande puissance.
Le pétrole et le moteur à explosion sont à la base de la réalisation de l’automobile et
de l’avion.
d.) L’électricité :
En 1869, le français Bergès ouvre la voie à l’utilisation des chutes d’eau. Il mettait
ainsi en pratique le principe de l’hydro-électricité. Deprez un autre français a résolu
le problème du transport de l’électricité sur de longues distances à l’aide des lignes
de haute tension.
L’abondance d’énergie va permettre aux pays industriels de se développer
indéfiniment.
3.) L’essor des techniques de production :
Il se traduit par l’introduction des machines dans toutes les activités de production.
a- Dans l’industrie textile :
La filature jadis faite à la main se mécanisa. Le travail des étoffes se perfectionne
avec l’utilisation des teintures chimiques. C’est l’invention de la machine à coudre
en 1830 par le français Thimonnier qui va révolutionner l’industrie textile.
b- L’industrie métallurgique :
Grâce aux procédés mis au point par les anglais Henry Bessemer et Sydney
respectivement en 1855 et 1876, il fut possible d’obtenir de l’acier de qualité à

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partir de la fonte. L’acier était à la base de la fabrication des plusieurs machines-
outils. La production d’acier passa de 10 millions de tonnes en 1850 à 98 million de
tonnes en 1914.
c- Dans l’industrie chimique :
De nombreux produits artificiels comme la soude, le savon, le goudron, les
explosifs, les engrais chimiques furent créés. L’industrie des médicaments apparait.
d- Dans l’industrie agricole :
Le matériel agricole se modernise avec l’utilisation de la faucheuse, du semoir, de
charrue, de la batteuse à vapeur. Les rendements s’améliorent grâce à l’emploi des
engrais chimiques, des insecticides, des pesticides et à la sélection des semences et
du bétail.
En définitif, la machine devient l’élément essentiel de l’essor économique du 19 ème
siècle d’où le terme de « machinisme ».
Conclusion :
Les progrès scientifiques et techniques vont complètement transformer le paysage
socio-économique et politique de l’Europe et des USA.
La science et la technique vont permettre à l’Europe de dominer le reste du monde
grâce à la révolution économique naissante.

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SEQUENCE 2 :

LA REVOLUTION ECONOMIQUE DE LA FIN DU 18ème A LA FIN DU 19ème SIECLE


Les progrès scientifiques et techniques eurent pour conséquence la révolution
économique. Cette révolution économique s’est manifestée presque dans tous les
domaines de la vie économique : le libéralisme économique et le capitalisme
deviennent des faits essentiels. Les progrès économiques sont soutenus par
l’industrie et les transports.
Activité 1 : la révolution industrielle 
On appelle révolution industrielle, la transformation brusque et profonde de
l’économie européenne provoquée par le phénomène de l’industrialisation, lui-même
engendré par l’apparition de nouvelles technologies. C’est le passage de l’artisanat
à l’industrie.
Ainsi, l’emploi des machines et des moyens financiers nouveaux et surtout
l’organisation scientifique du travail (standardisation et taylorisation) entraine une
productivité accrue dans les entreprises.
La standardisation est la fabrication massive en série d’un produit de même
modèle. Tandis que la taylorisation est la division du travail en chaîne afin
d’éliminer les gestes inutiles. De l’Europe su Nord-ouest, la révolution industrielle
s’est répandue vers l’Est et le Sud du continent ainsi qu’aux USA.
Ce sont les nouvelles techniques qui sont à l’origine des progrès de l’agriculture : la
productivité et les rendements s’améliorent. Il en est de même pour l’outillage : les
charrues en fer remplacent celles en bois à partir de 1850. Ainsi, le machinisme
agricole devient une réalité avec l’utilisation des tracteurs, des moissonneuses, des
semoirs, des batteuses etc.
L’industrie chimique améliore les rendements grâce à la fabrication d’engrais
artificiels. Ainsi, tous les pays industriels se dotent d’une industrie des engrais.
Comme dans les autres domaines, ce sont les transports qui permettent le
désenclavement de l’agriculture.
Activité 2 : L’essor des transports et du commerce 
- L’essor des transports :
La révolution des transports va donner un nouveau souffle à l’essor économique en
permettant de transporter facilement les marchandises, les hommes et les idées.
Dans le domaine des chemins de fer, des réalisations grandioses ont effectuées.
Parmi celles-ci, on peut citer l’invention de la locomotive à vapeur mise au point

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par l’anglais Georges Stephenson et le français Marc Seguin ; la réalisation des
transcontinentaux comme celui reliant New-York à San Francisco en 1869.
Dans la navigation maritime, la fabrication des bateaux à vapeur en 1807,
l’invention et le perfectionnement de l’hélice entre 1830 et 1840, l’invention du
bateau frigorifique en 1876 par le français Charles ; le creusement des canaux
interocéaniques comme celui de Suez en 1869 et celui de Panama en 1914 sont des
progrès spectaculaires.
Dans le domaine du transport aérien, l’avion était encore à l’embryonnaire jusqu’en
1914. A partir de cette date, la vitesse de 200km à l’heure aura été atteinte ainsi
que l’altitude de 6000 mètres.
L’utilisation de s’est généralisée après la 1ère guerre mondiale. Le moteur à essence
d’Etienne Lenoir (1860) et le bandage pneumatique en 1894 des frères Michelin
furent respectivement mis au point.
La bicyclette, un autre moyen de transport individuel apparait vers 1850. En 1888,
c’est la motocyclette surtout en Angleterre.
- L’essor du commerce :
Il doit son essor avant tout aux transports.
C’est l’Europe occidentale qui est la maîtresse du commerce mondial au 19 ème siècle.
Le commerce intérieur se développe grâce aux grands magasins dans les villes ; la
vente par correspondance se développe et la publicité fit son apparition.
Quant au commerce extérieur, il se mondialise à travers le transport des matières
premières et des sources d’énergie d’un continent vers un autre.
Ces échanges extérieurs enrichissent l’Europe et lui permettent d’investir dans les
pays étrangers.
Activité3  : Le libéralisme et le capitalisme 
La révolution économique donna naissance au libéralisme économique et au
capitalisme.
1- Le libéralisme économique :
Il s’agit de la liberté d’entreprendre des activités économiques sans être soumis aux
multiples charges étatiques.
Le libéralisme économique est basé sur le respect de la propriété privée, la liberté de
produire et de vendre à un prix libre, la libre circulation des marchandises par la
suppression des barrières douanières, la concurrence, le libre échange et les
regroupements volontaires.
Les théories du libéralisme économique sont à l’origine du capitalisme.
2- Le capitalisme :

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Le capitalisme se définit comme un système économique conquérant dans lequel les
moyens de production et les biens sont les propriétés privées et dont la finalité est
la recherche du profit.
C’est surtout caractérisé par la concentration des capitaux et des sociétés
anonymes.
a- La concentration des capitaux :
La révolution industrielle ne pouvait s’effectuer que si les entreprises disposent de
capitaux accumulés antérieurement dans les autres secteurs de l’économie.
Le capitaliste est une personne qui dispose d’une épargne suffisante pour l’investir :
le capital.
Pendant des siècles, les entreprises furent fondées grâce au capital d’un individu ou
d’une famille.
Mais au 19ème siècle, le coût des investissements dépasse rapidement la fortune
d’une personne.
C’est ainsi qu’apparaissent les concentrations horizontale et verticale, les
monopoles et les sociétés anonymes.
- La concentration horizontale :
Elle est la fusion de plusieurs entreprises traitant les mêmes produits dans le but
de se répartir les marchés et de stabiliser les prix.
- La concentration verticale :
Elle est la fusion de plusieurs traitant les produits différents mais complémentaires.
- Le monopole :
Il est la primauté qu’une entreprise a dans un domaine précis. Il se caractérise par
le strust et le cartel.
Le strust : c’est une firme qui a le monopole du marché mondial d’un produit.
Le cartel : c’est une entente entre firmes différentes pour limiter la concurrence.
La société anonyme : est un regroupement de plusieurs personnes dans l’exercice
d’une même activité. Plusieurs personnes associent leurs capitaux ou actions pour
une entreprise.
Le capital d’une société est divisé en parts ou actions détenues par des actionnaires
qui sont alors propriétaires d’une fraction de l’entreprise. L’actionnaire touche en
fin d’année une part des bénéfices proportionnels au nombre d’actions possédées :
c’est le dividende.
Les actions peuvent se vendre ou s’acheter dans les bourses des valeurs. Les
bourses les plus importantes sont celles de Londres, de New-York, de Berlin etc.

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Conclusion :
Forte de cette puissance industrielle, commerciale et financière, l’Europe est
devenue l’organisatrice de l’économie mondiale.
Tous les domaines de l’économie ont été affectés par les progrès. La révolution
économique aura des conséquences sociales.

SEQUENCE3  :

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LES CONSEQUENCES SOCIALES DE LA REVOLUTION ECONOMIQUE
La révolution économique du 19ème siècle a eu de multiples conséquences parmi
lesquelles, les conséquences sociales vont jouer un rôle capital dans les
bouleversements qui vont suivre après.
Les conséquences sociales de la révolution économique sont entre autres : la
division de la société en deux classes distinctes, l’exode rurale et l’essor des villes
ainsi que le problème ouvrier.
Activité1 : La nouvelle division sociale 
La nouvelle stratification sociale engendrée par la révolution économique c’est la
bourgeoisie et la classe ouvrière (le prolétariat) dont les affrontements sont
inévitables.
Désormais, une minorité bourgeoise allait vivre dans l’opulence aux dépens d’une
majorité prolétarienne.
1- La classe bourgeoise :
Elle est la nouvelle classe dirigeante tant sur le plan politique qu’économique dont
la force essentielle est l’argent (la ploutocratie). Elle comprend : la grande
bourgeoisie, la moyenne bourgeoisie et la petite bourgeoisie.
a- La grande bourgeoisie :
Elle se compose des industriels, des banquiers et des grands propriétaires de
magasins forme une oligarchie ploutocratie dont le trait dominant est la
concentration des fortunes aux mains de quelques uns.
b- La moyenne bourgeoisie :
Elle est composée de petits industriels, de grands commerçants et des hommes de
professions libérales (avocats, médecins, notaires, enseignants etc.). Elle occupait
une position intermédiaire entre la grande bourgeoisie et la petite bourgeoisie.
c- La petite bourgeoisie :
Elle ferme la hiérarchie sociale et est constitue de fonctionnaires subalternes des
employés de commerce et de banques.
2- La classe ouvrière ou le prolétariat :
3- C’est la classe des gens pauvres.
Elle se compose surtout de ruraux venus chercher un emploi dans les usines.
Au 19ème siècle, le nombre des ouvriers ne cessait de s’accroitre.
Les conditions de vie des ouvriers étaient précaires au 19ème siècle.
En effet, les vivaient aux abords des centres urbains, dans des taudis aux
conditions hygiéniques désastreuses. Ainsi, ils étaient exposés à toutes sortes de
problèmes (maladies, alcoolisme, chômage).

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Cette masse ouvrière était exploitée par la bourgeoisie. Dans les usines, ils ne
percevaient que de maigres salaires au prix d’un travail très pénible. La journée de
travail dépassait 15 heures, ils n’avaient pas de droit de grève, pas de retraite ni
congé payé. En plus, les ouvriers n’avaient pas d’assurance sociale en cas
d’accident de travail.
Cependant, les ouvriers étaient de deux catégories : les ouvriers spécialisés et les
manœuvres.
Les premiers pouvaient occuper des postes de responsabilité, bénéficiaient de
certains avantages (primes, logements).
Les seconds (manœuvres) durement traités sont violemment opposés aux bourgeois
et souvent aux ouvriers spécialisés.
A cause de la misère, de l’enseignement et des idées des théories socialistes, les
ouvriers prennent conscience de leur exploitation par les bourgeois. Ils allaient
engager dès la première moitié du 19ème, une longue lutte afin d’établir un nouvel
ordre économique, social plus juste.
Activité2 : L’essor des villes et l’exode rural 
La révolution économique est à l’origine du développement des villes et de l’exode
rural.
1- L’essor des villes :
La révolution industrielle a été à l’origine des progrès urbains, d’où les grandes
villes industrielles très peuplées.
Comme Birmingham, Manchester, Munich, Frankfort. Cet accroissement
spectaculaire des villes est en rapport avec l’industrialisation. Les industries se sont
groupées dans les villes ou près des villes car elles ont eu besoin à la fois d’un large
marché de consommation et d’un réservoir de main d’œuvre.
L’essor urbain entraina de nouveaux problèmes tels que : le ravitaillement, la
circulation, la sécurité.
Dans les villes, les beaux quartiers sont occupés par les riches (immeubles, boites
de nuit, restaurants) tandis que les quartiers populaires grouillants et animés sont
occupés par les ouvriers où sévissent l’alcoolisme, la débauche, la criminalité etc.
2- L’exode rural :
C’est le déplacement des populations de la campagne vers les villes, généralement à
la recherche de conditions de vie meilleure.
La croissance de la population rurale et la mécanisation de l’agriculture expliquent
le phénomène de l’exode rural. Les petits propriétaires ne disposaient pas de
moyens pour moderniser l’agriculture et ne pouvaient plus supporter la

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concurrence des grands propriétaires terriens. C’est pourquoi ils se dirigeaient vers
les villes où ils pouvaient être employés dans les usines qui avaient besoin de main
d’œuvre.
L’exode rural eut comme conséquences :
- Dans les zones de départ, il a entrainé le déplacement, la baisse de la
production agricole, l’appauvrissement des campagnes ;
- Dans les zones d’arrivée par contre, il favorisé le surpeuplement des villes,
l’accroissement des problèmes urbains (logements, insalubrité, de sécurité,
l’acculturation….).
Conclusion :
A la fin du 19ème siècle, l’Europe industrialisée est obligée de procéder à des
changements surtout dans le domaine social et politique et la formation des
syndicats.

SEQUENCE4 :
LE PROBLEME OUVRIER ET LA LUTTE OUVRIERE

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L’essor industriel et le machinisme entraînent une augmentation sans cesse croissant de
la population ouvrière. Des conditions de vie précaire et lamentable finiront par
l’opposer au patronat et servir de levier à la révolte dès avant 1850. Le problème ouvrier
devient plus dramatique entre 1850 et 1914. Soutenus par les socialistes ; les ouvriers
déclenchent une longue lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
Activité1 : Les conditions de vie des ouvriers
Le développement rapide du capitalisme est tributaire au travail des ouvriers et cela
n’influence aucunement leurs conditions de vie qui reste pénible et effroyable. En effet,
les salaires étaient très bas. Le pouvoir d’achat faible et la concurrence rude (dure) sur le
marché du travail sont inhérents à l’abondance de la main d’œuvre. En France, le salaire
journalier était de 2F 30 centimes or le kilo de pain coû tait 50 centimes. La fréquence du
chô mage rendait la condition de vie et de travail cruciale (journée de travail longue de
15heures autrement dit de 5 heures du matin à 20 heures du soir), l’absence de la
réglementation de travail (pas de jour férié), logement insalibre. Les conditions de
travail se sont en outre aggravées avec la taylorisation qui transforme l’ouvrier en
véritable automate.
Sur le plan juridique, l’ouvrier était inférieur au patron. Il n’a ni le droit de grève, ni le
droit de vote. Il devait également porter sur lui en tout lieu et à moment un livret
comportant un curriculum vitæ. Les enfants étaient utilisés à bas â ge et accidents de
travail étaient nombreux. Les ouvriers souffraient aussi de mal nutrition et de la sous
alimentation. Le machinisme, la syphilis et la tuberculose ravageaient ces populations au
sein desquelles ; l’alcoolisme et la prostitution augmentaient de même que la mortalité.
Certains écrivains comme : Emile Zo Sinclair et Maxime Gorki à travers des romans
dénoncent l’injustice sociale tout en dépeignant la vie des humbles et des déshérités. Ces
conditions dégradantes et humiliantes ont amené les ouvriers à entreprendre des luttes
dans la première moitié du 19ème siècle.
Activité2 : La lutte ouvrière : le syndicalisme
Dans la 2ème moitié du 19ème siècle, devenus plus nombreux, plus instruits et armés par de
nouvelles mentalités inspirées par les socialistes ; les ouvriers se sont montrés plus
combatifs et plus habiles. Les premiers syndicats ont vu le jour en Angleterre, France et
France.

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Un syndicat est une organisation des salariés qui se propose de défendre ou d’améliorer
les conditions de ses adhérents d’où le syndicalisme. Il se développa avec les progrès de
la grande industrialisation ; on distingue deux étapes dans les luttes :
- la première vague de mouvement :
Les mouvements de la première moitié du 19ème siècle étaient inorganisés et spontanés
dus essentiellement à la misère. Déjà au 18ème siècle, les ouvriers anglais pensaient que
leur n’était pas due aux patrons mais plutô t aux machines et détruisaient ces dernières.
Des révoltes et des grèves durement réprimées eurent lieu dans tous les pays
industrialisés. Ainsi, les CANUTS (ouvriers travaillant la soie à Lion) se sont levés à deux
reprises en 1881 et en 1883.
En Angleterre, les ouvriers dont les chartistes réclamaient une meilleure condition
matérielle et des droits politiques des suffrages universels, mais tous ces mouvements
ont été voués à l’échec.
- la deuxième du mouvement :
Dans la seconde moitié du 19ème siècle, les ouvriers s’organisent et aboutissent au
syndicalisme. Les premiers syndicats regroupant les ouvriers d’une même industrie
apparurent en Grande Bretagne en 1870, en France, en France et aux USA.
Ils recrutent leurs adhérents peu nombreux parmi les ouvriers qualifiés capables de
payer les cotisations élevées. Le développement du syndicalisme a été très lent en raison
de l’hostilité des patrons et des gouvernements et du manque d’instruction des ouvriers
et surtout leur passivité s’inspirant des idées socialistes : marxistes, utopistes et
anarchiques. Les ouvriers vont lutter au sein des syndicats et des parts politiques
devenus de plus en plus nombreux et efficaces.
La première internationale ouvrière créée le 28 septembre 1864 à Londres regroupait
tous les pays socialistes européens. Mais elle va échouer suite aux divergences entre
marxistes et anarchiques et la démobilisation conceptrice à la répression sanglante de la
commune de Paris.
La 2ème internationale ouvrière fut fondée le 14 juillet 1889 à Paris et regroupait non
plus des militants mais les différents partis nationaux des 23 pays européens.
D’inspirant marxiste, elle aura plus de succès que la 1ère.
La 3ème internationale ouvrière ou l’internationale communiste fut créée par Lénine en
1919 et la 4ème internationale par Trasky en 1938. Les syndicats jusqu’alors interdits
allaient se développer en Angleterre 1er pays industrialisé.

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En Angleterre la trade-union fondé en 1868 et réservée naguère aux ouvriers qualifiés
créa un parti politique « the labor party ou le parti travailliste »
En France le syndicalisme fut permis à partir de 1884 ; le parti ouvrier de Jules Gued fut
créé en 1890 et la sélection française de l’internationale ouvrière en 1905.
En France le parti social-démocrate de Babel est devenu le plus grand parti à la vieille de
1914.
Aux USA, la fédération américaine de travail fut créée en 1880. Le 1er mai 1886, les
ouvriers après des émeutes (révolte) sanglantes obtiennent la journée de 8 heures de
travail. Ainsi le 1er mai fut retenu pendant les assises de la 2ème internationale pour
commencer la fête du travail.
Activité3 : Les résultats
Près d’un siècle de lutte a abouti à des reformes sociales notoires :
- réduction des heures de travail de 8 à 10 heures selon les pays,
- repos hebdomadaire et dominical obligatoire ;
- fixation d’un salaire minimum ;
- réglementation stricte du travail de la femme et des enfants ;
- assurance obligatoire pour les maladies et les accidents de travail ;
- création d’une retraite obligatoire pour les ouvriers ;
En 1890 les principes d’une réglementation internationale du travail sont acquis. Une
organisation internationale du travail (OIT) en 1901 à Bales. Le suffrage universel est
accordé aux ouvriers.
Activté4 : LES THEORIES SOCIALES :
Le socialisme utopique et le socialisme scientifique
Le socialisme peut être défini comme une théorie, une conception qui vise à instaurer
une société juste équitable, abolissant l’exploitation de l’homme par l’homme.
C’est une théorie qui vise à reformer la société au profit des classes laborieuses. Il
cherche à supprimer les inégalités entre les hommes et à donner à tous des chances
égales. On distingue plusieurs doctrines.
I- Le socialisme utopique :
Les premiers théoriciens du socialisme utopique (Saint Simon, Fourier, Owen) ont
surtout imaginé des sociétés idéales fondées sur des principes moraux (amour du
prochain, sens de la justice), ils comptent sur le bon vouloir des industriels et des

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pouvoirs publics ainsi que sur la généralité des philanthropes. Les principaux utopistes
sont :
1- Claude Henri de Saint Simon : 1760-1825 :
Le théoricien français prô ne la négociation à la lutte des classes. Pour lui, il suffit
d’imaginer un nouveau système de société et y faire adhérer tous les hommes.
Ce sont les philosophes, les savants et techniciens qui ont imaginé le système qui doit
diriger la société. Par ailleurs Simon est contre la noblesse, les parasites et demande la
suppression de la propriété individuelle. Le simonisme dégénérait et devenait religieux.
Il résumait par sa théorie par : « donner à tous les membres de la société, la grande
latitude par le développement de leur faculté. »
2- Charles Fourier (1772-1837) :
Utopiste français Fourier préconise la création de vastes unités de travail c’est-à -dire
organiser les ouvriers en phalanstères. Dans ces phalanstères, il préconise une unité des
travailleurs où les revenus sont repartis entre les membres 2/3 pour eux et les
capitalistes qui avaient fondé l’entreprise le tiers. Fourier dénonce les carences,
l’absence de plan, l’anarchie de la production capitaliste. Niant la lutte des classes,
comptant sur la générosité des riches, il ne vit jamais son rêve se réaliser.
3- Robert Owen (1771-1858) :
Communiste revenu en Angleterre après les expériences malheureuses aux USA. Owen
se dédie entièrement aux problèmes ouvriers. Robert considère la classe ouvrière
comme le moteur de qui fonde une organisation originale du monde. En 1817, il publia
un projet de réorganisation de la société capitaliste sur des principes communistes.
4- Louis Blanc (1811-1882) :
Auteur de l’organisation du travail, il demande l’intervention de l’Etat afin de procurer à
tous les citoyens du travail. Selon lui ; les individus seront organisés en coopérative
ouvrière de production regroupant seulement les ouvriers d’un même métier. Les
bénéfices doivent revenir aux seuls travailleurs. Mais, il rejette la lutte des classes. Les
socialistes utopistes ont le mérite de dénoncer l’exploitation bourgeoise. Ils restés
cependant dans les revenus et les phalanstères pratiques tels que les coopératives
d’Owen et les phalanstères de Fourier fut vain. Les utopistes ont tous échoué, car malgré
les compassions pour les ouvriers, ils ont négligé leurs forces et écarté toute lutte.
II- Le socialisme anarchiste et réformiste :
1- L’anarchisme :

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Développé par Proudon et Bakounine, l’anarchisme condamne la société bourgeoise qui
représente l’autorité. Les anarchistes veulent faire disparaître toutes les contraintes qui
pèsent sur l’individu comme par exemple : l’Etat, la religion, la propriété.
Ils veulent créer une société fondée sur la libre adhésion de l’individu.
a- Pierre Joseph Proudon 1809-1865) :
A l’origine de la naissance du courant anarchiste ; sa théorie est une dénonciation de la
structure capitaliste : « la propriété c’est le vol ». Pour transformer la production
ouvrière, il propose des associations des ouvriers travaillant pour elles-mêmes. Ce qu’il
appelle rendre l’ouvrier co-producteur de l’engin industriel. Il recommande en outre
l’institution d’une banque mutualiste accordant des prêts gratuits.
b- Michel Bakounine (1814-1876) :
Ce russe s’oppose au pouvoir révolutionnaire et prolétarien, car le prolétariat une fois
au pouvoir peut trahir le peuple en essayant de s’éterniser.
2- Le réformiste :
Il s’oppose au marxisme. Au lieu de détruire les sociétés capitalistes, il propose leur
transformation à partir des reformes nécessaires et surtout progressistes. Ce courant
réformiste a eu des succès avec Jean Gomes en France et Labour Parti en Angleterre.
III- Le socialisme scientifique ou le marxisme :
Le marxisme est l’expression scientifique de la lutte de la classe prolétarienne contre la
bourgeoisie. Les principaux leaders du socialisme scientifique sont Karl Marx et Frederik
Engels.
1- Karl Marx (1818-1883) :
Fils d’un avocat d’origine juive convertit au protestantisme, Marx est né en 1818 à
Trêves dans la région de Rhénanie en Allemagne. Il fit ses études de droit et de
philosophie dans l’université de Boll et de Berlin.
Profondément marqué par la philosophie de Hegel et de Kant ; Marx après ses études se
consacra à travers son journal « la gazelle du Rhin » à l’organisation du mouvement
ouvrier qui lui diffusait l’idée suivante :
La liberté ne peut être conquise sans la lutte des masses populaires.
Il fit la connaissance de Frederik Engels à Paris en 1843 après son exclusion de
l’Allemagne. De France, il se refusa à Bruxelles en 1848, année où toute l’Europe était
secouée par des flambés révolutionnaires. Traqué par la révolution, Marx quitte de
nouveau l’Allemagne en compagnie d’Engels pour Londres.

16
Ses principales œuvres sont : Le manifeste du parti communiste publié en 1848 qui
contient l’essentiel de la doctrine de Marx. Mais son œuvre la plus importante « Le
capital » publié en 1867 dans laquelle, il développe sa critique de l’économie capitaliste
et jette les jalons du socialisme scientifique.
2- Frederik Engels (1820-1895) :
Né à Rhénanie d’une famille aisée, il s’engagea dans une maison de commerce et
dénonce les vols des bourgeois dans son œuvre :
La situation des ouvriers en Angleterre.
Il vécu à cô té des ouvriers, toute sa vie était farouchement opposée à l’église.
3- La doctrine marxiste :
Contrairement au socialisme utopique, le marxisme ne cherche pas à construire
arbitrairement une société idéale. Mais il se veut scientifique c'est-à -dire qu’il se base
sur une analyse profonde des réalités économiques et sociales afin d’en tirer les règles
de conduite d’actions pour le mouvement ouvrier. Il veut lutter contre le monde
capitaliste et s’en débarrasse par la révolution.
 La dialectique de Karl Marx :
C’est la lutte entre les classes, en effet selon Marx, l’histoire entre oppresseurs et les
opprimés. Ainsi, déclare « l’histoire de toutes les sociétés jusqu’à nos jours » qui a été
que l’histoire de la lutte des classes. Au 19ème siècle cette lutte oppose les bourgeois
(détenteurs des moyens de production) aux prolétaires. L’aristocratie dominante a vu se
lever contre elle, la bourgeoisie qui définitivement battu. La bourgeoisie se dresse contre
le prolétariat qui finira inévitablement par l’emporter. La révolution historique s’opère
alors de façon dialectique c'est-à -dire qu’une force triomphante crée une autre par
contradiction qui lutte contre la première et finit par l’emporter en créant une situation
toute nouvelle.
 La théorie économique :
L’ouvrier dans le système capitaliste ne reçoit que l’équivalent de sa force de travail et
non la valeur de son travail fourni. L’équivalent de la force de travail représente le
salaire calculé au plus bas. La différence entre la valeur de l’objet fabriqué et le salaire
est la plus value qui profite au capitaliste.
Le capitalisme crée son propre fossoyeur c'est-à -dire que les inégalités incitent à la
révolution. Selon Marx la victoire des prolétaires doit être la victoire finale. Les
travailleurs doivent se regrouper en parti de classe pour hâ ter la révolution et établir la

17
dictature du prolétariat c'est-à -dire que les moyens de production revenir à tous, cette
union doit s’étendre à tous les pays au-delà des frontières « prolétariat de tous les pays
unissez-vous »
L’influence du marxisme ne se fit sentir qu’assez tardivement, cependant le marxisme a
eu des échos favorables à travers le monde entier.
En Allemagne avec le parti marxiste et social démocratique qui est né en 1875. En
Angleterre, elle n’a pu s’imposer à cause du trait d’union tandis qu’en France, des
courants sociologiques s’en sont inspirés. En Russie le parti marxiste et lors de la
révolution d’octobre 1917 le premier Etat socialiste du monde voit le jour avec à sa tête
Lénine.
A la veille de la 1ère guerre mondiale, le socialisme est apparu comme une force
révolutionnaire redoutable ayant un hymne international, son emblème le drapeau
rouge et sa fête de travail le 1er mai. Mais sa force était limitée par les considérations
nationales qui l’emportaient considérablement sur la solidarité des classes.

18
SEQUENCE 5 :
LES FONDEMENTS DE L’IMPERIALISME
A partir de 1880, l’expansion européenne se développe rapidement. Elle correspond à
l’époque de l’Europe qui après avoir découvert le monde se hâ te à se réserver les terres
et les marchés. En moins de vingt ans, l’Afrique sera partagée ; l’Asie du Sud-Est entamée
et la Chine soumise.
Activité 1  : Définition de l’impérialisme 
1- Définition marxiste-léniniste : Lénine a montré que sur le plan économique ;
l’impérialisme se caractérise par cinq (5) critères fondamentaux :
 L’apparition des monopoles qui joue un rô le décisif dans la vie économique
 La fusion du capital bancaire et du capital industriel
 L’exportation des capitaux
 La formation d’association monopoliste internationale et capitaliste qui se
partage le monde
 La division territoriale du monde, les grandes puissances capitalistes.
En fait pour Lénine, l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme.
2- Définition générale : l’impérialisme d’une manière générale peut se définir
comme le mouvement d’expansion politique, économique et religieux qui au 19ème
siècle jeta les européens hors de leurs frontières à la conquête et au partage du
monde.
Activité 2 : Les fondements de l’impérialisme 
Les causes de l’impérialisme sont essentiellement d’ordre matériel, moral,
démographique et politique.
a- Les causes économiques : elles sont essentielles et comprennent deux (2)
facteurs :
 Le besoin des matières premières et de débouchés. Il fau s’assurer les
matières premières (coton, café, caoutchouc, sucre) et vendre en cherchant
ailleurs des clients pour éviter un désastre économique.
Par ailleurs vers la fin du 19ème siècle, les européens retournent au protectionnisme
douanier, ce qui entraîne un besoin d’expansion coloniale. C’est tenant compte de tous
ces éléments que Jules Ferry a pu dire « la politique coloniale est fille de la politique
industrielle »

19
 Les capitaux disponibles : ne trouvent plus en Europe un taux rémunérateur.
On préfère les investir dans les pays neufs où ils rapportent. Ainsi les grandes
banques joueront un rô le important dans l’expansion coloniale.
b- Les causes politiques : elles s’expliquent par une nécessité de prestige et de
stratégie.
 Politique et prestige : c’est un des aspects du nationalisme européen de
l’époque. « rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires des états du monde
pour une grande nation ; c’est abdiquer » (Jules Ferry)
On veut poursuivre au-delà des mers les principes de l’équilibre européen « l’Angleterre
parle d’une grande Angleterre, la France d’une grande France, nous avons droit aussi à
une grande Allemagne » (Bulov)
 Les mobiles stratégiques : les points de relâ che, de ravitaillement ; les bases
navales sont nécessaires pour le développement de l’activité commerciale.
c- Les causes scientifiques et religieuses : le développement économique
coïncidé avec le développement de la curiosité géographique. Au du 20ème siècle,
le monde entier est exploré par les français Réné Caillé, Savorgna de Brazza ; les
anglais tels que Levingstone ; les américains Stanley ; les allemands Barth,
Nachtigal, Park. De ces contacts naissent des ambitions liées à l’intérêt
économique mais aussi à l’idéologie. Les blancs estiment qu’ils ont une mission à
remplir vis-à -vis des peuples primitifs et sauvages de l’Afrique.
d- Aspect et méthode de l’impérialisme :
L’Angleterre et la France furent les premières puissances impérialistes mais à partir de
1875 ; la vague d’impérialisme qui balayait l’Europe a poussé de nombreux pays à
étendre leurs domaines coloniaux ou à s’en constituer (Allemagne, Italie, France,
Angleterre, Russie, Portugal, Espagne). L’impérialisme colonial fut une suite logique du
grand mot d’exploration. D’abord il s’est manifesté par une sorte de course vers les
territoires non encore occupés. Pour cela les différentes missions ont rivalisé d’ardeur
qui planterait le premier sont drapeau sur ce territoire. La prise de possessions des
terres s’effectue par des traités conclus souvent avec les chefs locaux mais aussi par des
interventions militaires.
Les rivalités entre les puissances :
Des rivalités se sont manifestées entre les puissances et ont failli déboucher sur des
conflits internationaux mais le danger fut très souvent écarté par des accords de

20
compromis ou dans les conférences internationales. De la fin du 19ème au début du 20ème
siècle ; l’Afrique a été l’enjeu principal des rivalités coloniales européennes. Finalement
les puissances européennes réunies à la conférence de Berlin se sont partagé l’Afrique.
I- La position des européens vis-à-vis du colonialisme :
Les buts visés par les puissances impérialistes européennes ont été atteints (avantages
commerciaux et financiers pour les grandes sociétés capitalistes, accroissement de la
puissance). Au total l’impérialisme européen a fait plus de mal que de bien aux peuples
assujettis. En effet un fait certain, l’impérialisme a permis la mise en valeur de certaines
régions, diminué la vigueur des coutumes, diffusé l’instruction. Mais il ne faut pas
oublier que l’impérialisme a ralenti le processus normal de développement
économique, social et culturel de l’Afrique. L’impérialisme colonial par aliénation a fait
de l’africain un déraciné qui semble incapable de créer des valeurs authentiquement
africaines.
La conférence de Berlin :
Elle a été convoquée à l’initiative de Bismarck et débuta le 15 novembre 1884 pour finir
le 26 février 1885. Elle regroupait les représentants de 14 nations et son programme
abordait aussi bien des questions humanitaires que des problèmes économiques et des
droits internationaux. La question du partage de l’Afrique est réglée selon certains
principes :
 Un Etat civilisé occupant la cô te devenait maître de l’intérieur, mais il fallait faire
part aux autres puissances qui pouvaient protester
 Un Etat civilisé occupant la cô te pouvait pousser les limites de son occupation
jusqu’à ce qu’il rencontra une autre sphère d’influence
 La liberté de navigation du fleuve Congo même en temps de guerre
 L’interdiction de l’esclavage et l’engagement des puissances à améliorer les
conditions morales et matérielles des indigènes.
L’acte le plus important de la conférence de Berlin a été la création de l’Etat indépendant
du Congo avec comme chef Léopold II de Belgique.

21
SEQUENCE :6
L’EXPANSION COLONIALE EN AFRIQUE :
Activité1 : Missions d’exploration
Le dernier quart du 18ème siècle a vu en Afrique, l’apogée de la traite des esclaves. Le
début du 19ème siècle marque son déclin. L’action des philanthropes adversaires de
l’esclavage et l’avènement du capitalisme industriel qui condamnait économiquement ce
mode d’exploitation de l’homme par l’homme mais qui ouvre la voie à une forme
d’exploitation aussi farouche : l’exploitation coloniale
Du passé la colonisation moderne a hérité bon nombre de traits : elle permet de réaliser
des bénéfices exceptionnels : camelote métropolitaine concédé à des prix excessifs,
matières premières raflées à bas prix.
Ainsi l’occupation militaire et la tutelle politique permettent seules d’imposer à la
population un tel régime d’exploitation. Telle est la toile de fonds, naturellement la
colonisation n’est que cela mais elle est d’abord et fondamentalement cela.
Au premier plan comme des motifs d’activité apparaissent des buts disparates et parfois
contradictoires : la curiosité géographique pour le continent africain méconnu, mal
connu, le goû t de l’aventure, certaines préoccupations y tiennent place.
Cependant la soif au profit des monopoles décidèrent en dernier ressort. Ainsi les
préoccupations humanitaires, géographiques et scientifiques si réelles qu’elles fussent
chez certains industriels ne pouvaient masquer des préoccupations économiques.
Activité2  : Les grands explorateurs :
C’est à partir de 1860 que les explorateurs vont se lancer à l’aventure. Deux personnes
seront les précurseurs.
 Mungo Park (1771-1806) : Il est écossais et fur deux voyages d’exploration en
Afrique. En 1795, il a remonté la Gambie et reconnu le fleuve Niger. Il est mort
noyé en 1806.
 Réné Caillet (1799-1838) : il fut le premier français à s’évader en Afrique. En
1828, il partit du Sénégal et atteint Tombouctou déguisé en arabe, puis il traversa
le Sahara et rejoint la France.
 L’exploration de l’axe méditerrano-niger : les espaces soudanais compris
entre le Niger et le lac Tchad sont parcourus par l’allemand Barth né à Hambourg
en 1821. Lui aussi se déguise en arabe sous le nom Abdel Karim. Savant linguiste
historien Barth découvre le Tarik El Soudan.

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 L’anglais Clapperton venu de Tripoli après avoir traversé le Sahara atteint le
Tchad et poursuit jusqu’au Niger. Il rapporte à son tour en Europe une série de
documents arabes sur l’histoire de l’Afrique centrale.
 Les explorations en Afrique Orientale : on explore d’abord l’axe du Nil voie de
pénétration en Afrique orientale. Dès le 18ème Barth avait découvert les sources
du Nil Bleu mais Caillo et après lui Krapf et Redman en 1848 partirent à la
recherche du Nil Blanc. Ils explorent le mont Kilimandjaro et le mont Kenya.
D’autres anglais découvrirent les grands lacs, il s’agit de Burton et Samuel Daker
mais le grand explorateur de cette région fut le pasteur écossais Livingston qui
trouve les sources du Zambèze en 1851, reconnu les sources du Congo. Il traverse
toute l’Afrique du Sud et l’Afrique australe en explorant les pays situés entre le
Tanganika et le lac Victoria. Il est rejoint par le patron d’un journal New-yorkais.
 Savorgna de Brazza : Pierre Savorgna de Brazza officier de la marine d’origine
italienne proposa en 1874 au ministre de la marine française une mission
d’exploration de l’Ogoué. En 1875, le ministre approuve le projet et il partit avec
deux européens et seize africains. A la 1ère mission 1875-76 consista à reconnaitre
l’Ogoué, dans une seconde mission Brazza amène avec lui 15 (quinze) bateaux à
vapeur, 30 marins et sous-officiers et 1 000 porteurs. Vu l’envergure de sa
compagnie il ne s’agit plus d’une curiosité géographique ou scientifique mais
d’une véritable conquête. Sur son passage il fonda des postes, des forts pour
préparer l’occupation. Le 16 septembre 1880, il a signé un traité avec le roi
Makoko qui accepté de se placer sous tutelle française.
Conclusion :
Si les missions européennes aboutirent à la création d’une nouvelle société chrétienne
en Afrique ; les explorateurs auront pour mérite de mieux faire connaître l’Afrique à
l’Europe. Elle commençait bien avant le 19ème siècle pour atteindre leur point culminant
dans la seconde moitié de ce siècle. Les découvertes de ces explorateurs frappèrent
l’opinion européenne. Les hommes d’affaires européens tournaient leur regard vers les
nouveaux débouchés de l’Afrique, continent encore vierge. Ainsi se préparait le grand
partage de l’Afrique à la fin 19ème siècle.

23
SEQUENCE : 7
L’Afrique à la veille de la poussée impérialiste
Après la 1ère moitié du 19ème siècle, la poussée impérialiste atteint l’Afrique ; une Afrique
en proie à des troubles incessantes ; une Afrique qui à l’écart du reste du monde se
cherche elle-même dans la confusion, des convulsions socio-politiques. Ainsi pendant
que l’Afrique occidentale se remet très péniblement de la traite des esclaves ; l’Afrique
orientale traîne les séquelles de la longue et inhumaine exploitation portugaise. En
Afrique australe se poursuivent les mouvements de migration Bantou accélérée par la
poussée des anglais et des Boers.
Il faut cependant retenir qu’un peu partout des tentatives ont été entreprises pour
former de grands ensembles politiques qui devraient mettre fin aux perturbations et à la
confusion générale. En Afrique Orientale des entreprises politico-religieuses ont abouti à
la création de grands empires qui n’ont jamais pu se consolider du fait du manque de
stabilité et de cohésion intérieure. La résistance de cette région à la pénétration
européenne sera de courte durée, car affaiblie par de petites guerres intestines et
traînant toujours le poids de la dette.
En Afrique Orientale la poussée esclavagiste du zanzibar va permettre aux négriers
arabes de fonder sur la cô te orientale de l’Afrique un vaste empire commercial ayant
imposé ses lois à toute la population. Les tentatives de dégagement des populations de la
tutelle furent de la région un foyer d’instabilité permanente.
En Afrique Australe, la lutte pour l’espace vital entre les Boers et les Bantous amenant
ces derniers à fonder un vaste empire (empire zoulou). Malheureusement cet empire
aussi va disparaître avec la mort de son fondateur.
Activité 1 : L’Afrique Occidentale 
En dépit de l’état de troubles permanents, la nature profonde des ensembles politiques
permettent de distinguer :
 Les Etats cô tiers : aux dimensions petites sinon réduites à l’équilibre fragile,
entrent aussi très tô t en contact avec les européens ayant profondément
influencé leur évolution.
 Les Etats de l’intérieur : suffisamment vastes, de véritables empires politico-
religieux ayant évolué à l’abri de toute influence européenne.
A- Les Etats de la côte : ils ont été profondément touchés par la traite des Nègres et
restent ébranlés par ces conséquences. La tranquillité des Etats non esclavagistes

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a été perturbée par des assauts fréquents des masses de population, les
massacres de la population et les captures d’esclaves. Par contre les Etats
esclavagistes qui tiraient l’essentiel de leurs ressources, ont vu leur équilibre
remis en cause par l’abolition de l’esclavage.
Pour l‘ensemble de ces Etats, la société traditionnelle sera désorganisée car, les idées
nouvelles apportées par les missions chrétiennes ont balayé la tradition.
Cependant, la réaction des Ouolofs devant cette conquête a été une conversion en masse.
Sur le golfe de Guinée où les royaumes de Benin et d’Oyo dépeuplés et affaiblis par la
traite faisaient pâ le figure, une situation conflictuelle permanente opposa :
Le puissant royaume guerrier d’Abomé aux royaumes Yoruba décadent par suite de la
suppression de la traite.
Pendant ce temps le contact commercial fréquent avec les européens aboutit à
l’annexion du Dahomey par la France après une campagne meurtrière.
La puissante confédération Ashanti était opposée aux Fantis.
Cette lutte fratricide fut attisée par les anglais qui soutenaient les Fantis : les deux frères
ennemis qui appartiennent tous au groupe des Akan s’épuisèrent mutuellement dans les
guerres mortelles et le vainqueur fut une proie facile pour les anglais.
B- Les Etats de l’intérieur :
Dans la confusion générale qui revient partout en Afrique occidentale des tentatives
d’édification d’ensemble politiques fiables furent entreprises dans certaines régions. La
situation géographique des Etats de l’intérieur a fait qu’ils ont évolué en marge de
l’influence européenne. Ce qui facilité la création de vastes ensembles politiques.
L’histoire de l’Afrique de l’ouest se caractérise du 18ème au 19ème siècle par l’intrusion
des Peulh sur la scène politique. Ces nouveaux venus qui jadis étaient des pasteurs
passifs se convertissent à l’islam et constituent de puissant Etat aristocratique et
théocratique et deviennent les maîtres des régions en faisant des conquêtes sous le
couvert de la Guerre Sainte (Djihad)
D’où viennent les peulh ?
Les peulh se distinguent eux-mêmes par le terme de polo qui au pluriel foolbés, on
appelle Fulani chez les maures, Alfouli chez les touareg, Foula chez les malinké,
Tsilimiga chez les Mossi.

25
On les rencontre depuis le Cap-Vert jusqu’au Tchad, du désert jusqu’aux confins des pays
équatoriaux. Il y’a des hypothèses qui font descendre les peulh des éthiopiens antiques,
des légionnaires romains égarés en Afrique, des arabes ou encore des berbères d’Israël.
En réalité les peulh sont les descendants des pasteurs bovidés du Sahara néolitique. Les
figures rupestres permettent de reconstituer l’itinéraire des ancêtres des peulh. Pour la
1ère fois au 16ème siècle, les peulh sont mentionnés dans l’histoire de l’Afrique
Occidentale. Plus tard au 18ème siècle, la conversion à l’islam permit aux peulh l’éruption
sur la scène politique africaine de faire des révolutions qui furent d’eux de grands
acteurs de l’histoire africaine pour la prise du pouvoir politique et la création d’Etat
théocratique.
L’empire peulh Musulman d’Ousmane Dan Fodio :
Avec le concours d’un groupe de guerriers venus du Macina et du Fouta-Toro. Ousmane
se révolte contre les Haoussa. Né en 1754, il appartient au clan des torobés. Savant et
saint, il fut le précurseur du fils du roi Gobir. Le prestige grandissant de Dan Fodio et sa
piété furent considérés comme menace pour le pouvoir païen établit. Après plusieurs
tentatives armées des païens dans le but assassiner Ousmane, il s’enfuit. En 1884
entouré de disciples armés et fantisés il va entreprendre des conquêtes en s’appuyant
sur les catégories opprimées de la société haoussa. Il édifia un vaste empire soumettant
tout le pays haoussa. Cet empire s’étendait de l’Aïr au Nord, aux confins du Nigéria et de
Benoué au Sud, de Dandi à l’Extrême Nord du plateau Boutchi à l’Ouest.
L’empire Toucouleur d’El Hadji Oumar Tall :
Les toucouleurs viennent du Fouta Toro dans le Tékrour. Ils sont issus des métissages
des peulhs et des sérères.
El Hadji Seydou Tall est né en 1797 près de Podor. Quatrième fils d’une famille
maraboutique, il reçoit dès son jeune â ge une solide instruction religieuse complétée par
de séjours dans les Zaouia, Quadriat célèbres. Mais l’élément déterminant de la vie d’El
Hadji Oumar est son séjour à l’â ge de 23 ans à la Mecque où il rencontre le Calif Tidiani
qui l’a converti à sa confrérie : la Secte Tidiania et le désigna comme son représentant
dans le Soudan occidental. A son retour il entreprend une tournée de propagandes qui le
conduira dans le Bornou, à Sokoto, chez les malinkés du Fouta-Djalon, à Ségou et dans le
Macina. Il sera très mal accueilli à Ségou et dans le Macina. Il finit par s’installer à
Dinguiraye dans le Fouta-Djalon et il construit une forteresse à partir de laquelle il va se
lancer dans la conquête du Soudan Occidental.

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Le succès, le prestige et la popularité d’El Hadji Oumar s’expliquent par le fanatisme de
ses talibés méprisant la mort mais aussi et surtout par la révolution sociale qu’il allait
introduire par la conception Tidjania des rapports sociaux. Une véritable révolution a vu
le jour si on établit un rapport avec la secte Quadriat.
Le Quadriat : c’est une secte musulmane dont le chef fondateur est Abdel Kader El
Djilali. Cette secte a été introduite en Afrique par les Kounta, une puissante ethnie
descendant d’Ogba Ber Hafi le conquérant de l’Afrique du Nord. C’est surtout au 15ème
siècle qu’on a pu établir avec précision, la généalogie des Kounta. Le célèbre Cheic Sidi
Bekaye devient en 1847 le grand chef spirituel de la Quadriat. Il mena une lutte farouche
contre El Hadji Oumar. Dans la Quadriat existe un chef religieux et le commun des
mortels. Entre eux existent multiples échelons mystiques que seuls quelques privilégiés
pouvaient franchir pour bénéficier des biens faits matériels du chef.
Le Tidjania : c’est une confrérie musulmane dont le chef fondateur est le Cheick Sidi
Ahamed Ben El Moctar El Tidjani, né en 1737 en Algérie. Pour lui la véritable voie
mystique nécessite un intermédiaire entre Dieu et les hommes et cet intermédiaire n’est
autre que lui. Ses adeptes ne peuvent admettre d’autres lois que la sienne. La Tidjania,
au lieu d’être un ordre de paix et de science est devenue un ordre de guerrier. El Hadj
sera opposé aux français avec Faidherbe et avec trois défaites à Médine, Guenou, Matam,
il signe un traité de renonciation au Sénégal en 1860. Il se rabat vers l’Est et de 1860-62,
il s’empare du royaume Bambara de Ségou, du royaume Peulh de Macina et poussa ses
conquêtes jusqu’à Tombouctou. Déjà en 1864, il avait formé un vaste empire s’étendant
sur 1 000 km d’Est en Ouest.
L’empire Wassoulou de Samory Touré :
Samory Touré est né en 1830. Il était colporteur et fils de colporteur. Les contacts avec
les djoula musulmans entraînèrent sa conversion à l’islam. Il fut obligé de s’enrouler
dans l’armée des Cissé pour obtenir la libération de sa mère enlevé dans une razzia. Très
tô t Samory se révélera un grand guerrier intrépide. Ayant quitté les Cissé avec sa mère
Samory entreprend de faire des conquêtes à son propre compte.
Progressivement il agrandit le domaine de sa puissance et constitua un grand empire.
Activité 2 : Les causes de l’échec des Etats africains 
La situation d’ensemble de l’Afrique occidentale et centrale à la veille de la poussée
impérialiste est marquée par le fait que c’est une période de gestation, une période
déconfiture dont le cours a été bloqué par l’interruption européenne. Les causes de la

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faiblesse de l’Afrique tiennent à des phénomènes multiples et complexes. Mais d’une
manière précise et en mettant de cô té la supériorité technique de l’armement européen,
on peut dire que les échecs tiennent :
 Aux querelles intestines dans la lutte pour le pouvoir : entre Amadou de Ségou et
ses frères après la mort d’El Hadj Oumar (1875-90). Dans le royaume Mossi entre
Baba Sanon et son frère Bakary Koutou. Au Yatanga entre le Naba Bata et son
frère Bogaré. Au Fouta-Djalon entre Sorya et Alfa Yaya ;
 Aux mécontentements des vaincus qui se révoltent fréquemment ;
 A la diversité ethnique dans laquelle les vaincus ne sont pas convaincus : les
Peulh et les Bambara contre les Toucouleurs ; les Haoussa contre les Peulh
d’Ousmane Dan Fodio ;
 A des querelles de confrérie : Tidiania et Quadria ;
 A la déception et au découragement des partisans des vainqueurs : des Bamabara
et Haoussa convertis à l’islam ne pouvaient accéder à la classe supérieure d’où
l’opposition ;
 Des rivalités entre différentes hégémonies : guerre entre le Wassoulou de Samory
et le Kénédougou de Babemba ; entre le royaume Mossi et mercenaires
Djermans ;
 A l’incapacité de tous les vainqueurs d’imaginer de nouvelles formules adaptées à
leur nouveau statut : les seigneurs victorieux imposent des sanctions pénibles
aux vaincus d’où la négation de la personnalité des vaincus.
Activité 3  : L’Afrique Orientale et Méridionale 
A- L’Afrique Méridionale :
Au 19ème siècle se poursuivent les mouvements de migration Bantou qui atteignent la
cô te orientale du continent. Les Sotho éleveurs refoulent les Boushmans et les Hottentos
vers les régions arides ; les N’gonis étaient installés dans la partie Sud du continent. C’est
dans une tribu du groupe N’goni que Chaka allait se distinguer comme chef de guerre
par ses qualités personnelles, son sens de l’organisation et de la discipline mais aussi ses
nouvelles méthodes de combat qui ont donné à l’expansion Zoulou un élan irrésistible.
Chaka Zoulou : Vie et œuvres :
Il est né en 1797 et est un enfant illégitime d’un chef de tribu N’goni. Dès son jeune â ge
les railleries des gens de son village l’obligèrent à aller se refugier chez un voisin
(Dingawoyo). Là il va recevoir une solide formation militaire, ayant le pouvoir après la

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mort de son père il constitua une puissante armée pour entreprendre une dure politique
de conquête et remplaça le nom N’goni par Zoulou.
Œuvres : ayant progressivement soumis les autres clans N’goni, Chaka constitue une
fédération militaire de tribus fondées sur une discipline d’une extrême rigueur. Des
nouvelles méthodes d’organisation militaire ont fait la puissance Zoulou.
 L’armée de Chaka fut divisée en régiments dirigés par des sous-chefs. Dans
l’armement la longue lance était remplacée par la sagaie et le guerrier était muni
de bouclier. Au combat il procédait par l’encerclement de l’adversaire. Il enrô lait
des postes dans son armée les jeunes des villages vaincus ;
 Une discipline de fer régissait les armées de Chaka. Les jeunes subissaient un
entraînement intensif militaire quotidien. Il leur était interdit de se marier. Seuls
les guerriers valeureux pouvaient prendre femme. Il leur était interdit aussi de
lancer leur sagaie. Ceux qui le faisaient étaient punis de mort. Chaka fut assassiné
par son demi-frère Dingana en 1828.
Héritage de Chaka :
La disparition de Chaka entraîna la dislocation de l’empire militaire Zoulou qu’il avait
fondé. Des cessions (divisions) se font jour, mais la diffusion des techniques militaires
Zoulou est un des faits les plus marquant en Afrique Australe. Dingana, successeur de
Chaka sera confronté à l’intrusion Boers. Les généraux de Chaka qui ont pris leur
indépendance créent de petits royaumes dont ils furent des chefs se faisant
régulièrement des inutiles.
B- L’Afrique Orientale :
En 1840, le sultan Saïd Mascate s’installe à Zanzibar et développe la culture des épices et
surtout des plantations girofles dont le commerce du 19 ème siècle lui faisait des profits
inestimables. Mais la principale activité du sultan sur la cô te orientale était la traite du
Noir qu’il allait vendre en Asie. Ainsi, jusqu’en 1870, les arabes négriers et leurs
intermédiaires allaient mettre à sac tous les villages. De 1840 à 70, les négriers arabes
eux-mêmes vont organiser des rafles à l’intérieur. Ils battirent ainsi un immense empire
commercial sur la cô te orientale de l’Afrique. Un commerçant d’esclaves métis du nom
de Tippu-Tip se rendit célèbre dans la chasse aux esclaves et sema la terreur au sein des
populations.

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SEQUENCE 8  :
Conquêtes et Résistances en Afrique Occidentale
A partir du 16ème siècle, les transformations socio-économiques en Europe ont fixé l’état
des rapports entre l’Afrique et l’Europe. En effet les progrès sans cesse croissant de
l’économie marchande à la suite de grandes découvertes ont donné naissance à la traite
des esclaves qui a joué un rô le important dans l’accumulation primitive du capital en
Europe.
Cette accumulation rend possible l’avènement du capitalisme industriel. Ce sont les
besoins de types nouveaux de l’économie capitaliste qui amèneront l’Europe par la
puissance armée à conquérir l’Afrique et assujettit ses populations. L’exploit colonial se
déroule dans une lutte acharnée entre des puissances rivales et les résistances africaines
rendent la lutte mortelle.
Activité 1 : Les Rivalités entre les puissances impérialistes en Afrique 
Les prétentions des puissances coloniales européennes étaient fonction de l’importance
que l’Afrique avait dans l’économie de l’Europe capitaliste. La main mise sur le
maximum de territoires, la soumission du maximum de populations étaient un stimulant
pour l’économie européenne mais aussi facilitaient l’exploitation des mines et
l’acheminement des produits. Ainsi :
 L’Angleterre était déjà présente en Egypte et en Afrique du Sud. Elle voulait
établir un axe de chemin de fer du Cap au Caire ;
 La France présente en Afrique Occidentale veut relier cette région à la mer
rouge ;
 Le Portugal présent en Angola et au Mozambique veut relier l’océan atlantique à
l’océan indien ;
 L’Allemagne gagnée tardivement à l’idée de la colonisation joue le rô le de
trouble-fête pour se faire de la place dans une course bien serrée. Dans cette
course de vitesse entre les puissances européennes, les nombreux accrochages
attestaient de l’importance de l’entreprise coloniale pour les nations
européennes. Pour l’occupation du bassin du Congo, toutes les puissances
coloniales étaient engagées dans la lutte. Le problème trouvera une solution à la
conférence de Berlin au profit de la Belgique ;
 En Afrique orientale : l’Angleterre, le Portugal et l’Allemagne s’affrontent. Dans
la progression très rapide de l’Allemagne, l’Angleterre occupe certains territoires

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pour empêcher d’être maîtresse de toute la zone. En Afrique du Sud, la
découverte des mines met aux prises l’Angleterre et l’Allemagne. En Afrique du
Sud-Est, l’Angleterre et l’Allemagne sont encore aux prises. En envoyant un
navire de guerre Bismarck fait comprendre aux anglais toute l’importance qu’il
attachait à l’expansion allemande. Dans le bassin du Tchad, la France et
l’Angleterre s’affrontent. La question sera définitivement réglée au profit de la
France. Dans le bassin du Nil l’Angleterre prendra sa revanche sur la France. En
envoyant deux expéditions vers le Soudan, le France voulait empêcher
l’Angleterre de réaliser son rêve de relier le Caire au Cap. Les deux expéditions
commandées successivement par Monteil et Liotard échouèrent. Une troisième
expédition fut lancée et commandée par le capitaine Marchand. Elle atteignit
Fachoda le 10 juillet 1898 et y construisit un fort. Entre temps une expédition
anglaise dirigée par Lord Kitchenev arriva en face de Fachoda en septembre
1898. Kitchenev et Marchand en demeurent d’évacuer. Kitchenev informe
Londres qui saisit Paris. Les esprits s’échauffent des deux cô tés mais Paris du se
mettre à l’évidence et faire évacuer Fachoda. Connue dans l’histoire sous
l’appellation de Fachoda cette affaire porta un coup dur au prestige de la France.
Activité 2 : Résistances Africaines :
Les africains ont été contraints à la lutte armée face à l’agissement des blancs. Vis-à -vis
de l’européen la première attitude de l’africain a été l’hospitalité et la compassion. Mais
au fil du temps, les africains ont compris que leurs hô tes voulaient ce qu’ils ne pouvaient
jamais négocier c'est-à -dire leur territoire et leur liberté. Devant cette situation les
africains se résolurent de se défendre jusqu’au bout.
A- Au Sénégal :
1- Lat Djor Diop : il fut le principal adversaire des français. Il est né vers 1842. Lat
Djor se lança dans la lutte pour le pouvoir entre Makadou son parent et Madiodio.
Vayant que Makadou obstinément de se soumettre à la France, Faidherbe entre
en pour-parler avec son rival Madiodio et le fit introniser en 1875. Après le
départ de Faidherbe pour la France Lat Djoi renversa Modiodio et se reconnaîtra
Damel Cayor. A son retour Faidherbe marcha contre Lat Djor qui alla s’installer
dans le Bocal et Modiodio fut réintronisé. En 1863 Lat Djor surpris et bat le
capitaine Lerans à N’godal. Mais battit à Lare ; Lat Djor se refugia en Gambie en
1864 pour venir s’emparer du Cayor en 1865 et entama des pour-parler avec les

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français. La paix fut signée le 12 janvier 1871 et reconnaissaient Lat Djor comme
Damel du Cayor. Lat Djor à son tour acceptera le protectorat français.
Cependant Lat Djor refuse à la France les cessations nécessaires à la construction
d’une voie de chemin de fer. Une colonne marcha contre lui et il se refugia dans le
Djolof chez Ali Boury. Amadi N’gone Fall et Samba Laobé Fall se disputent alors le
trô ne. Dodds (militaire français) est chargé d’établir Amadi sur le trô ne en 1883.
Mais ces exactions permirent à Lat Djor de revenir à Cayor et de proclamer que de
son « vivant la voie ferrée ne traversera pas le Cayoe ». La guerre reprend entre Lat
Djor et Dodds pendant que Samba Laobé Fall est installé sur le trô ne. En voulant
reconquérir le Cayor, Lat Djor rencontra une colonne française à Deelé. Il fut vaincu
et tué en octobre 1886.
2- Aly Boury N’Diagne : né vers 1842. Il fut élevé à la cours du frère de Lat Djor ;
Biram M’Gom Latir. Il se révéla très guerrier et se convertit à l’islam en 1864. Il
devint roi du Djolof en 1875. Attaqué par Samba Laobé Fall, protégé des français ;
il fut vaincu malgré sa bravoure et accepta le protectorat en 1889. Il prit contact
avec Amadou de Ségou, il rejoignit à Nioro du Sahel et participa à la lutte contre
Archinard.
3- Mamadou Lamine : c’est un sarakolé du Galam qui fit le pèlerinage à la Mecque.
Il s’installa à Médine à son retour ; voulant retablir la puissance antique des
Sininkés, il pilla la région du Bakel et remporta une éclatante victoire en mars
1886 à Kounguel. En avril il mena un assaut sans succès au Fort de Bakel. Il se
replia en Gambie et revient envahir son pays tandis que son fils qui affrontait
Galliéni fut vaincu et tué. Après ces défaites Mamadou Lamine se refugia en
Gambie d’où il fut délogé par le capitaine Fortain. Mamadou Lamine poursuivi fut
vaincu et tué en N’Goga Soukala dans le Sud du Niani.
B- Au Soudan :
1- Amadou de Ségou : son père El hadj Oumar s’était farouchement opposé aux
actions de Faidherbe. Amadou lui-même s’opposera avec la dernière énergie aux
conquêtes françaises du Soudan. Préparant la pénétration française au Soudan,
faidherbe envoya dès 1883 la mission Mage et Queintin. Cette mission arrivée à
tirer d’Amadou la signature d’un traité d’amitié et de commerce. Alors qu’en
1880 la mission Galliéni avait échouée dans l’établissement du protectorat
français. Le 12 mars 1887, le français Galliéli obtint la signature du traité de

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protectorat français. Des violations régulières des traités par la France
entraînèrent plusieurs protestations d’Amadou qui du se résoudre à affronter en
1888 Archinard qui entra d’ailleurs à Ségou en 1890 d’où il s’enfuit pour Nioro.
Après la prise Ouessebougou et de Kognakari, Archinard entra à Niono en 1891.
Amadou se refugia dans le Macina. En 1893 Archinard prend Djenné, Mopti et
Bandiagara. Amadou s’enfuit en pays haoussa où il mourut en en 1898.
2- Samory : il est le plus brillant de la résistance à la conquête française. De 1870-
75, il rassembla sous son autorité de multiples chefferies et fixa sa capitale à
Bissandougou. Des qualités militaires complétées d’une grande finesse politique
firent de Samory un excellent chef de guerre. Les troupes de Samory se
heurtèrent à celles des français en 1881 près de Kita pour la première fois. Le
traité de Bissandougou fut signé et délimita les Etats de Samory. Mais en 1891
éclate la lutte entre Samory et les français car, Archinard par genre pensait le
liquider rapidement par une guerre éclair. La lutte dura 7 ans contre toute
attente. Samory se révéla comme le dangereux des adversaires des français en
Afrique : l’armée la mieux organisée d’Afrique dirigée par un stratège et un fin
politicien pratiquant la tactique de la terre brû lée face à l’adsversaire. Archinard
s’empare de Kankan et entre enfin en France. En ce moment la rivalité bat son
plein entre Humbert, Galliéni et Archinard. Humbert assurant le commandement,
ravage les Etats de Samary. Combes dirige la campagne en1892-93 et occupe
Fasanah et Bougouni ce qui bloque le ravitaillement de Samory en fusils à tis
rapides de la Sierre-Léone. Entre temps Samory avait battu et tué à Seguela le
capitaine Menard. Samory reprend Bougouni et va s’installer à Dabacala en 1894.
En 1896-97, la situation de Samory devient difficile en 1898,il sera lâ chement
capturé à Guélémou par le capitaine Gourou et déporté dans une île près de
gabon où il mourut en 1900.
3- Babemba :
Succédant à son frère Tiéba, il organisa la résistance dans le Kénédougou. En effet
Audeoud assurant l’intérim du colonel Trentinian pour faire une action d’éclat va
s’en prendre à Babemba. Ainsi il envoya la mission Maurian pour annoncer à
Babemba son intension d’installer une garnison à Sikasso. Babemba rejette
violemment la demande, les français mettent des sièges sur Sikasso et leur
artillerie a eu raison du Tata. Ils envahisent la ville et des combats de rue

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s’engagent. Sentant la victoire française inéluctable Babemba se donna la mort
honorant ainsi son serment « Moi vivant les français n’entreront jamais à
Sikasso »
4- Behanzin :
En 1882, les français s’installent à Porto-Novo où ils avaient conclu un traité de
protectorat avec Toffa, voisin et principal adversaire de Behanzin. Avec Glelé,
père de Behanzin, plusieurs missions échouent pour obtenir l’amitié avec
Cotonou. Ils ne seront pas plus heureux avec behanzin ainsi les français
choisirent la provocation pour entrer en guerre contre Behanzin. Plusieurs
provocations échouèrent. Mais l’incident de mars 1892 va servir de prétexte
valable d’intervention aux français. En effet un ami français essuya des feux
Dahoméens pendant un affrontement entre le Dahomey et le royaume de Porto-
Novo. Plusieurs excuses de Behanzin furent rejetées et ce dernier se prépare à
affronter les français qui entreprennent d’occuper le Dahomey dont la conquête
sera très dure et exigera de la part des français la mise en œuvre de moyens
exceptionnels. Les français auront le dessus finalement dans une bataille décisive
en décembre 1892. Behanzin se livre et sera exilé à la Martinique ensuite en
Algérie où il mourut en 1906. Il sera remplacé sur le trô ne au Dahomey par son
frère traitre Agoli-Ogbo qui sera lui-même déchu et exilé au Gabon.

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SEQUENCE 9  :
LES SYSTEMES COLONIAUX FRANÇAIS ET BRITANIQUE
En 1900 la conquête de l’Afrique est pratiquement achevée et s’ouvre donc la période de
mise en exploitation, d’organisation de système administratif et politique. Les empires
coloniaux formés de territoires dont les limites ne respectent ni les ethnies, ni des aires
culturelles fondèrent l’essentiel de leur unité sur une administration autoritaire avec
pour langue officielle celle de la métropole et une économie régie strictement par le
parti colonial.
Monopole de commerce et monopole du système bancaire :
On entend par système colonial tout le dispositif économique, politique, sociale et
juridique mis en place pour amener les colonies à une évolution et surtout pour assurer
leur exploitation efficiente au profit des milieux capitalistes. Ces milieux avaient une
certaine influence sur les milieux politiques.
Activité 1 : La France, la Grande Bretagne et leurs colonies d’Afrique 
Il est important de signaler que le caractère de l’administration coloniale reflétait
toujours la situation politique de l’Europe. De cette situation découlait une diversité de
conception dans :
A- La France et ses colonies d’Afrique :
1- Rappels de certaines dates historiques :
1789-92 : Monarchie constitutionnelle ;
1792-1804 : L’avènement de la 1ère République ;
1804-14 : Napoléon Bonaparte profite de sa popularité pour renverser la République ;
1814-48 : Monarchie constitutionnelle ;
1848-51 : L’avènement de la 2ème République avec Louis Napoléon ;
1852-70 : Second Empire avec Louis Napoléon devenu empereur sous le nom de
Napoléon III ;
1870-1940 : L’avènement de la 3ème République dirigée par des républicains modérés
tels : Gombetta, Jules Ferry, puis par des radicaux tels : Clémenceau et par des socialistes
comme Jean Jaunes et Léon Blum.
C’est dont le second empire avec Faidherbe qui a donné à l’Afrique, les principes de son
administration. La 3ème République conserva en matière coloniale les dispositions de
l’empire. Au départ toutes les colonies dépendaient du ministère de la marine. En 1885

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Etienne Hanoteux est le 1er secrétaire d’Etat aux colonies qui sont désormais détachés
du ministère de la marine.
De 1885 à 1890 l’action coloniale devient modérée avec le départ de Jules Ferry mais
elle va reprendre avec vigueur la formation du parti colonial. En 1893 Théophile
Delcasse, membre éminent du parti colonial succède à Etienne Honoteaux et se fait le
promoteur de la politique coloniale. En 1894 Delcasse devient le 1 er titulaire du
ministère des colonies. Il faut noter que tous ces hommes politiques (Gambetta, Jules
Ferry, Delcasse) et les militaires comme Faidherbe et Archinard avaient tous des
intérêts liés avec les milieux financiers commerciaux, marseillais et bordeaulais orientés
vers Afrique. Donc les administrateurs coloniaux ne pouvaient que se plier au gré des
hommes d’affaires et des financiers.
Le groupe d’AOF prend sa forme définitive en 1904 et comprend les colonies du Sénégal,
du Soudan français, de la Cô te d’Ivoire, du Niger, de la Haute Volta. Le groupe d’AEF est
formé en 1910 et comprend les colonies du Congo, du Gabon, de l’Oubangui-Chari, du
Tchad.
Le commerce dans les colonies est entre les mains d’importants groupes financiers et
commerciaux comme : Duvès et Chaumet, Maurel et Prom, Buhon et Teyssere, Vezia.
SCOA, CFAO (comptoir français de l’Afrique de l’Ouest).
2- Le système colonial français : son fondement est un système d’administration
directe très centralisé aux mains des fonctionnaires européens aidés par des
auxiliaires africains. Ce système est une manifestation de la politique
d’assimilation dont l’objectif était :
 De franciser des colonies pour en faire la copie conforme des départements
français ;
 D’élever progressivement le Noir d’Afrique à la condition de français à part
entière pour former une France d’outre-mer.
Mais la politique d’assimilation est avérée démagogique et irréalisable à cause de la
réticence des civilisations africaines à se laisser absorber et aussi à cause de l’hostilité
des colons et des administrateurs refusant l’égalité avec les indigènes. On aboutit alors à
la politique d’association c'est-à -dire le maintien de l’administration directe en tenant
compte toute fois du particularisme des indigènes (respect des coutumes, mœurs,
religions). En France, trois ministères se sont partagés des colonies. Cette différence de
statut dénonce une certaine inégalité de traitement des colonies :

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 Le ministère des colonies : a la charge des colonies de l’AOF et del’AEF.
Madagascar, Djibouti et les territoires sous mandat du Togo et du Cameroun.
 Le ministère des affaires étrangères : administraient les protectorats du Maroc et
de la Tunisie.
 Le ministère de l’intérieur : s’occupait de l’Algérie considérée comme partie
intégrante de la France.
a- Les colonies d’Afrique Noire et de Madagascar :
 Le statut des personnes : au dessus de tout il y’a les originaires des quatre
communes du Sénégal de plein exercice (Saint Louis, Dakar, Rufisque, Gorée). Ce
sont des citoyens français. Après il y’a la masse confuse et gouriante des
indigènes qui sont sujets français soumis au régime de l’indigénat et astreints aux
travaux forcés en cas de besoins. D’autre part le sujet français effectuait le service
militaire obligatoire et pouvait accéder par naturalisation à la citoyenneté
française en remplissant les onze conditions fixées par le décret du 23 juillet
1937. Il pouvait obtenir de plein droit la naturalisation en devenant officier
retraité ou titulaire de l’un des trente cinq diplô mes de l’enseignement supérieur
de la France.
 L’organisation administrative : les territoires d’Afrique Noire relèvent du
ministère des colonies qui au nom du chef de l’Etat français assurent les pouvoirs
législatifs et exécutifs. On distingue la fédération de l’AEF, d’AOF. Les territoires
sous-mandat du Togo, du Cameroun, Djibouti, Madagascar, Iles Comores, la
Réunion.
L’administration coloniale a la structure suivante :
 Les fédérations de territoire sont placées sous l’autorité d’un gouverneur général
assisté d’un secrétaire général, d’un conseil de contentieux et d’un conseil de
gouvernement ;
 Les territoires ou colonies sous l’autorité des gouverneurs de colonies assistés
chacun d’un secrétaire général et d’un conseil de gouvernement ;
 Le cercle ou la région est sous l’autorité d’un commandant de cercle et de son
adjoint. Ce sont des administrateurs formés à l’école coloniale de Paris. Le
commandant de cercle était l’homme à tout faire de l’administration coloniale « la
véritable cheville ouvrière ». le commandant a à son service des auxiliaires
indigènes qui sont des interprètes, les chefs de village.

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b- Les colonies de peuplement du Maghreb :
Le climat méditerranéen et la proximité de l’Europe ont de cette région des colonies de
peuplement. En Algérie vivaient séparément une communauté musulmane d’origine
européenne. L’accession à la citoyenneté est possible en renonçant aux statuts
coraniques. Ce que les algériens vont rejeter en masse. Administrativement l’Algérie
dépendait du ministère de l’intérieur et était représentée au parlement français.
L’administration centrale comprend le gouverneur général, le secrétaire général, les
secrétaires généraux adjoints, des directeurs de service et des délégations financières.
L’administration régionale comprend le département dirigé par des préfets. Ils sont
divisés en arrondissements. Le Sahara était sous régime militaire. Les protectorats du
Maroc et de la Tunisie dépendaient du ministère des affaires étrangères. Le Sultan du
Maroc et le Bey de la Tunisie conservaient leur pouvoir traditionnel à cô té d’un résident
général représentant la France.
B- La Grande Bretagne et ses colonies d’Afrique :
1- Les aspects de la colonisation britannique :
Les anglais ne cherchent pas à établir un système politique unique ; mais adaptent leur
soumission aux pays intéressés. Toutes les colonies relèvent du colonial office animé
surtout par Joseph Chamberlain qui a su intéresser les financiers, les commerçants et
tout le peuple à l’impérialisme avec l’aide d’hommes d’affaires comme Cecil Rhodes et de
militaires comme Lord Kitchener. Les anglais ont d’abord trouvé en Afrique deux
solutions principales :
 Le système de la compagnie à charte dans lequel le gouvernement confie
temporellement à une compagnie la charge de maintenir l’ordre et d’assurer le
gouvernement. C’est le cas du Royal Niger Compagny ;
 Le système de protectorat dans lequel le gouvernement administre le territoire
par l’intermédiaire des chefs indigènes révocables à tout moment.
2- Le système colonial britannique :
Les anglais n’ont jamais cherché à assimiler les colonies à la métropole. L’administration
revenait à un gouverneur qui dirigeait par l’intermédiaire des commissaires et des chefs
de district. C’est le système d’administration indirecte ou Indirect Rule dont les
principes théoriques furent formulés par Frederic Lugard gouverneur du Nigéria dans
son livre intitulé le « double mandat » dans l’Afrique tropicale britannique. Le cas du

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Nigéria est l’exemple typique d’administration qui fut étendue aux autres colonies
d’Afrique Noire sauf le Kenya et la Rhodésie du Sud.
a- L’exemple du Nigéria : le protectorat du Nigéria est placé sous l’autorité d’un
gouverneur général qui avait sous ses ordres des commissaires de district
contrô lant les chefs de district au dessus desquels il y’a les chefs de village. Les
inspecteurs anglais dépendent des commissaires des districts s’occupant du
contrô le du fonctionnement des institutions. Le système d’administration
indigène donne l’impression de participation de l’indigène au pouvoir ou d’une
certaine autonomie (liberté). Mais en réalité il y’a un pouvoir unique exercé par la
Grande Bretagne par l’intermédiaire de fonctionnaires anglais.
 L’exemple de l’Emirat du Kano : au sommet de l’organisation indigène, il y’a
l’Emirat reconnu par le gouvernement anglais. Il exerce son pouvoir par
l’intermédiaire de :
 Un conseil exécutif se réunissant une fois par semaine chez le commissaire du
district. Il comprend quatre membres ;
 Le chef de district s’occupant de la collecte des impô ts et des taxes ;
 Les chefs de village ne sont pas salariés mais recevant 10% des impô ts et taxes
qu’ils collectent.
b- Le cas du Kenya : le Kenya est une colonie de peuplement où s’est installée une
importante minorité d’anglais. Ici comme en Rhodésie du Sud et en moindre
degré l’Angola ; la Grande Bretagne a appliqué le système d’administration
directe. Dans ce système les chefs indigènes sont utilisés uniquement dans les
collectivités de base où ils sont auxiliaires et fonctionnaires anglais. Dans toutes
les institutions de l’administration centrale, c’était un blanc qui représentait les
noirs et se chargeait de poser leurs problèmes. Il existait des réserves où sont
parkés les indigènes. Un service d’enregistrement des indigènes fonctionnait et
tout travailleur indigène devait se munir d’un livret individuel. Le plus souvent
certaines pratiques de l’administration anglaise ont abouti à des conséquences
désastreuses : la pratique de la séparation des races dans les colonies anglaises
(le cas du Zimbabwe en est un exemple.
Activité  2: Le Bilan 
Que ce fut dans le système colonial français ou anglais, les principes économiques et
politiques sont les mêmes du moins en Ao : contrô le de circuits économiques par les

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métropoles du commerce et l’existence d’une seule autorité celle de la métropole. Il
s’agit dans tous les cas d’assurer la possibilité pour les métropoles et pour les colons
d’exploiter tranquillement et dans les meilleures les populations des territoires
colonisés.
A- La transformation de la vie économique et sociale :
Pendant la période coloniale, on peut noter de matière générale un certain essor
démographique, du au recul des grandes endémies et à l’hygiène. Il est intéressant de
mentionner que cette population aurait pu être nettement plus nombreuse en tenant
compte des pertes en vies humaines dues aux travaux forcés, aux famines, aux guerres,
aux brutalités des agents des sociétés coloniales. La colonisation a développé les voies
de communication dont le rô le principal était de drainer les matières premières des
régions minières vers les ports d’exportation. Sur le plan social, la colonisation a
introduit des faits nouveaux et ébranlé les fondements de la société traditionnelle.
D’autre part en introduisant l’esprit mercantile (commerçant), la colonisation a non
seulement changé les mentalités et les habitudes mais aussi introduit une certaine
tension dans les rapports sociaux.
B- L’oppression culturelle :
1- Les missions catholiques :
Dès l’origine de l’entreprise coloniale, le missionnaire a joué un rô le très important et
très souvent il a précédé le militaire et l’administrateur. Mais le plus dangereuse des
missions catholiques est qu’en convertissant le noir, elle ne manquait de lui inculquer
des théories qui masquaient les objectifs réels de la colonisation et mieux, ils en
donnaient une justification divine. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que la solidarité de
l’action missionnaire avec l’entreprise coloniale fut totale. La mission catholique justifie
le droit de colonisation, l’exploitation des noirs, leur misère par la malédiction divine.
2- Culture Enseignement :
En matière de culture, l’œuvre coloniale fut non seulement négative mais tendait autant
que possible à détruire les valeurs et les institutions culturelles déjà existantes. En effet,
toute culture nationale est une prise de conscience et une source possible de résistance.
Les blancs disaient que « les peuples coloniaux sont des peuples enfants incapables et
sans personnalité »
Quant à l’enseignement il était d’abord entre les mains des missionnaires. Et c’est en
1854 que l’école laïque fut introduite par Faidherbe. Quoi qu’il en soit la diffusion de

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l’instruction n’avait rien à voir avec l’humanisme colonial. Il s’agissait principalement de
former un minimum de cadres subalternes autochtones pouvant servir d’intermédiaire
entre les européens et les masses. Afin d’éviter que l’instruction soit un danger pour la
colonisation elle-même, il fallait en limiter la diffusion au minimum indispensable et cela
en quantité et en qualité. Tout fut mis en œuvre pour que l’enseignement contribue à la
dépersonnalisation culture du noir : reconnaître la supériorité du blanc et de sa culture,
considéré comme un privilège le fait d’avoir accès à quelques rudiments de cette culture
blanche.

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SEQUENCE 10  :
LES RELATIONS INTERNATIONALES DE 1870-1914
Dans cette période des évènements déterminant fixent le caractère des relations
internationales qui évoluent dangereusement vers une guerre générale :
 De 1871-90 l’Allemagne de Bismarck défait la France et s’empare de l’Alsace et de
la Loraine. Désormais l’Allemagne exerce son hégémonie en Europe et en
invoquant le droit du plus fort fait naître un nouvel esprit en Europe caractérisé
par la violence ;
 De 1890-1904 la chute de Bismarck ouvre une nouvelle ère en Europe : tout en se
déchirant dans les conflits coloniaux, les puissances européennes cherchent à
établir un nouvel équilibre. Le jeu des systèmes d’alliance divise l’Europe en deux
camps ;
 De 1904-14 une série de crises de plus en plus graves qui fait monter les tensions
débouchera sur la guerre.
Activité 1 : L’hégémonie allemande : 1870-90 
De 1870-90 Bismarck est le véritable maître de l’Europe. Après l’annexion de l’Alsace et
de la Loraine. Il mène une politique réaliste à l’égard de la France : méfiance vis-à -vis de
la monarchie catholique et cordialité avec les républicains. Bismarck veut d’abord
s’occuper des problèmes européens et souhaite pour cela une paix assurée par des
alliances qui isoleraient la France, l’ennemie jurée de l’Allemagne.
De 1871-75 Bismarck tente d’établir une alliance avec Autriche et la Russie. Il semble
avoir réussi car les conversions seront signées avec ces deux pays. Mais en 1875 l’appui
de la Russie à la France en prise avec l’Allemagne et la crise orientale vont détruire les
espoirs de Bismarck. Une deuxième fois il reconstitue des alliances plus solides que la
1ère et le 20 mars 1882 la « triple alliance ou triplice » est créée : Allemagne, Italie,
Autriche-Hongrie. L’isolement de la France s’aggrave mais l’affaires des blancs entraîne
la démission de Bismarck le 18 mars 1890. Son système d’alliance s’effondre et un
rapprochement frano-russe est amorcé. 
Activité 2  : Les alliances et la division de l’Europe en deux camps 1890-1904 
Malgré leur alliance l‘une vis-à -vis de l’autre, la France et la Russie finissent par
comprendre que les circonstances les obligent à s’allier : la Russie a besoin des capitaux
et la France des marchés russes. L’alliance franco-russe est conclue en 1893 et prévoyait
l’intervention de la Russie si la France était attaquée par l’Allemagne et l’Italie ;

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l’intervention de la France si la Russie était attaquée par l’Autriche-Hongrie et
l’Allemagne. Malgré l’agitation des balcans par des mouvements nationalistes. Les
grandes puissances restent passives. La poussée impérialiste et les conflits divisent les
puissances : l’affaire de Fachoda entraîne une tension franco-anglaise, la Russie et
l’Angleterre s’affrontent en Extrême-Orient.
L’Europe redevient encore de nouveau le centre d’intérêt de toutes les grandes
puissances. La politique française entraîne une formation de bloc car Delcasse les trouve
utiles à cause du danger allemand.
L’alliance franco-russe est réservée, la France se rapproche de l’Italie mais l’Italie reste
fidèle à la triplice et proclame sa neutralité dans un conflit franco-allemand. L’amitié
franco-anglaise se consolide et un accord est conclu le 8 avril 1904.
La convention du 31 aoû t 1907 entre l’Angleterre et la Russie sous les bons offices de la
France permet la création de la triple entente (France, Russie, Angleterre).
Les crises internationales :
A- Les crises marocaines :
1- La première crise : le Maroc devient un prétexte pour l’Allemagne qui veut
bloquer l’action de la France. En un premier temps l’Allemagne remporte un
succès et par la menace obtient du gouvernement français la démission de
Delcasse le 6 juin 1905. La Russie qui a été défaite par le Japon cherche à se
rapprocher de l’Allemagne et la France aussi est invitée à s’associer.
Malheureusement la conférence d’Algerisas consacre l’échec allemand et renforce
la triple entente soutenue par les USA.
2- La deuxième crise : elle éclate de nouveau à cause de problèmes politiques et
économiques. La France intervient à Fez et l’Allemagne menace. Pendant 4 mois
la tension est vive et à trois reprises la guerre a failli éclater.
B- Les crises balcaniques : l’installation en Serbie d’une dynastie
favorable à la Russie ; à la France constitue une menace pour la
stabilité de l’Autriche-Hongrie qui réagit en annexant la Serbie. La
Russie pousse les peuples balcaniques contre la Turquie. La
première guerre balcanique éclate le 17 octobre 1912 par une
attaque de la Serbie, de la Grèce et de la Bulgarie contre la
Turquie qui demande l’armistice. La 2ème guerre balcanique
opposera la Bulgarie à ses partenaires (Grèce et Serbie) et sera

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vaincue et signera la paix. Des modifications territoriales vont
s’ensuivre.
La menace de guerre se précise de plus en plus, les alliances se resserrent, la course aux
armements s’accélèrent par la rivalité navale anglo-allemande. Les effectifs des armées
augmentent partout. L’Europe vit en état d’alerte.
C- La crise décisive : l’assassinat à Sarajeva de l’archeduc héritier
d’Autriche François Ferdiannd et sa femme le 28 juin 1914 par
des étudiants serbes sera l’étincelle qui mettra le feu aux
poudres. L’Autriche déclare la guerre à la Serbie et décrète la
mobilisation générale. Le 1er aoû t 1914 la France et l’Allemagne
décrètent aussi la mobilisation générale. Le 3 aoû t l’Allemagne
déclare la guerre à la France et envahit la Belgique le lendemain.
La Grande Bretagne se range aux cô tés de la France ; de la
Russie : la 1ère guerre mondiale venait de débiter.

44
SEQUENCE 11  :
LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
La guerre qui a éclaté en 1914 a duré 4 ans et 3 mois. C’est un conflit général qui va
bouleverser toute l’Europe en entraînant chaque jour des efforts plus grands, des pertes
en vies humaines de plus en plus élevées, des destructions économiques du fait de son
caractère de plus en plus scientifique, industriel. Ses conséquences auront une portée
considérable en Europe et dans le reste du monde.
Activité 1 : Les causes de la première guerre mondiale
A- Les économiques : elles résultent de la rivalité entre l’Angleterre et l’Allemagne.
En effet la suprématie de l’Angleterre 1ère puissance économique du monde est
menacée depuis 1890 par l’expansion industrielle et commerciale de l’Allemagne.
Ainsi :
L’Angleterre perd le monopole du marché européen ;
La primauté allemande est prépondérante dans l’industrie chimique ;
L’Allemagne est présente sur tous les marchés du monde. Et elle menace les positions
anglaises et françaises notamment en Europe centrale, en Turquie, en Amérique Latine,
en Chine, en Océanie.
Ainsi ce conflit d’intérêt économique sans être directement la cause de la guerre va
contribuer à installer un climat d’affrontement.
B- Les causes politiques : les puissances européennes étaient divisées entre deux
blocs : la triple entente et la triple alliance. Les problèmes particulièrement aigus
opposent ces 2 blocs. Il s’agit notamment de la question d’Alsace et la Loraine ;
l’opposition entre l’Autriche et la Russie dans les balcans ; les différentes crises :
crises marocaines et balcaniques.
C- Les causes militaires : elles s’illustrent par une course effrénée aux armements.
Sur la mer la rivalité anglo-allemande se renforce. A partir de 1907, l’Allemagne
accélère les constructions navales. Elles lancent en 1907 douze cuirassés très
modernes contre deux seulement en Angleterre. En 1914 l’Allemagne était la 2ème
puissance navale du monde après l’Angleterre. En 1913 une loi allemande porte
les effectifs à 820 milles d’hommes et la Russie établit un plan de modernisation
de son armée. La France aussi porte son effectif à 723 milles. La course aux
armements avait rendu la tension telle qu’il suffisait du moindre de prétexte pour

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déclencher un conflit. Ce prétexte est fourni par l’attentat de Sarajeva le 28 juin
1914 et le 28 juillet la guerre commence.
Activité 2 : Les étapes de la guerre 
A- Les forces en présence : les alliés disposent de 180 divisions de 15 000
hommes, chacune armée de fusils « Lebel » d’une artillerie légère, une artillerie
lourde. Le nombre de mitrailleuses était insuffisant. La flotte comprenait 85
cuirassés et 10 croiseurs de bataille.
Les puissances centrales avaient 160 divisions, une forte artillerie légère, une forte
artillerie lourde, 51 cuirassés et 4 croiseurs.
B- Les étapes :
1- La guerre de mouvement et le succès allemand : les troupes allemandes
commandées par Moltke remportent des succès rapides. Les troupes françaises
commandées par Joffre échouent dans leur offensive. Le plan français s’effondre
et la grande retraite commerce. Le 2 septembre 1914, les allemands arrivent à 25
km de Paris et le gouvernement français est transféré à Bordeaux.
Profitant d’une erreur de Von Kluk commandant de la 1ère armée allemande, les français
marquent un coup d’arrêt à la bataille de la Marne du 6 au 13 septembre 1914.
Les troupes allemandes battent en retraite et Moltke est remplacé par Von Falkenhayn.
Les tentatives des deux armées de se déborder mutuellement entraîne la course à la mer
et les deux armées vont rester face à face. Depuis le 23 aoû t 1914, les japonais sont
rentrés en guerre aux cô tés des alliés. Les russes ouvrent un front à l’Est.
2- La guerre de position 1915-17 : l’évolution du conflit met en jeu de nouvelles
forces.
 Apparition des tranchées, des barbelets, des gaz asphyxiant de tanks ;
 Utilisation des attaques aériennes contre les populations civiles ;
 Blocus de l’Allemagne et apparition de la guerre sous-marine.
Mobilisation industrielle pour la production d’armes de munition. En 1915 de nouveaux
pays entrent en guerre (Italie aux cô tés des alliés et la Bulgarie aux cô tés des puissances
centrales). En 1916 la bataille de Verdum qui fut d’une grande intensité épuisa l’armée
allemande. L’année 1917 amène de sérieuses déceptions de part et d’autre :
Du cô té des puissances centrales la guerre sous-marine a échoué et a entraîné par
surcroit l’entrée en guerre des USA.

46
Du cô té des alliés il y’a eu la défection de la Russie en mars 1918. Partout des tentatives
vaines sont entreprises pour négocier la paix (Charles Ier).
3- L’année décisive 1918 : de part et d’autre des changements politiques amènent
au pouvoir des hommes décidés ou résolus à en finir. Alors les armées
allemandes attaquent en trois fronts et les alliés répliquent en s’engageant en
Palestine, dans les Balcans et sur le front italien. Sur le front occident Foch
assigne des coups mortels aux allemands. Ainsi les uns après les autres les alliés
de l’Allemagne s’effondrent : la Bulgarie signe l’armistice le 29 septembre, la
Turquie le 30 aoû t, l’Autriche le 3 novembre. En Allemagne même le désarroi
s’étend à l’intérieur des troubles socialistes éclatent et le roi Guillaume abdique le
9 novembre. A Rethaudes Foch et l’amiral, anglais Wemisse reçoivent les
ambassadeurs allemands conduits par Erz Berger pour signer l’armistice.
Activité 2 : Les règlements et les conséquences de la guerre 
1- Les conditions de paix du président Wilson :
Les USA ont été les seuls à faire connaître publiquement les principes qui doivent régler
la paix : ce sont les 14 points du président Wilson. Selon, les américains la paix doit être
fondée entre autre sur le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce qui
sous entend l’éclatement des empires centraux. Les 14 points préconisent aussi
l’instauration d’un parlement international : la SDN qui doit veiller au maintien de la
paix et au règlement pacifique des conflits éventuels. Mais d’une manière générale les 14
points étaient en contradiction avec les intérêts des alliés car chaque Etat européen
possesseur de colonies ne voulait aborder le problème d’indépendance.
2- Le traité de Versailles (1919) : par ce traité l’Allemagne doit restituer à la
France l’Alsace et la Loraine. Elle perd ses territoires polonais de même que ses
colonies d’Afrique, elle doit faire réparation aux vainqueurs. Par ailleurs, il est
interdit à l’Allemagne d’entretenir une armée, de posséder des avions et des
chars. Après ce traité il y’a eu d’autres de 1919 à 1922. De ces traités naissent la
Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Hongrie.
3- Les conséquences de la guerre : la guerre a couté cher aux grandes puissances
européennes. Sur le plan démographique, l’Europe a perdu 7,5 millions de
victimes. Les européens sont obligés de faire appel aux pays neufs, les USA
essentiellement, perdant leurs clients lointains au profit d’Etat concurrent.
L’Europe est devenue débitrice (emprunteur) à l’égard des USA qui étaient

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débiteurs de l’Europe avant la guerre. Sur plan de la morale, les violences issues
de la guerre ont porté atteintes aux mythes de la civilisation dont les européens
se faisaient si fier. La SDN qui siège à Genève ne parviendra pas à rétablir la paix
ni à réaliser le désarmement. La faillite de la SDN porte en elle les germes de la
deuxième guerre mondiale.
Activité3 : La participation africaine 
L’Europe fut le principal théâ tre des opérations militaires. Mais celles-ci se sont
déroulées également en Afrique dans les colonies allemandes (Cameroun, Togo).
En juillet 1916 les allemands furent classés au Sud-Ouest de l’Afrique (Namibie).
La guerre infligea de nouvelles souffrances aux populations africaines. En effet,
les troupes européennes mises en ligne étaient officiers mis à part constitués de
recruts africains. La France envahit et supporta l’essentiel du poids de la guerre
en Europe imposa le recrutement des soldats africains beaucoup plus fluctueux.
Les colonies françaises ont donné au total 587 hommes. Par ailleurs les exigences
habituelles en matière de livraison des produits, de recrutements des travailleurs
et de producteurs se trouvaient accrus. Aux impô ts furent ajoutées des
souscriptions volontaires pour la croix rouge, les victimes de la guerre. Face à ces
abus il y’a eu des mécontentements qui se traduisaient par des résistances au
pouvoir blanc. Ainsi en 1916 il y’a eu une révolte en Algérie, au Soudan il y’a eu
l’insurrection du Bélédougou. Il faut aussi ajouter les révoltes des blocs au Mali et
au Burkina. Toutes ces révoltes seront sauvagement réprimées.
Conclusion générale :
La 1ère guerre mondiale eut des conséquences en Afrique. Dans les colonies européennes
d’Afrique, on voit l’apparition de nouvelles catégories sociales. Des anciens combattants
ayant séjournés en Europe pendant la guerre connaissent l’image réelle du blanc. Ils
vont toucher des primes et des pensions. Ils seront les premiers à contester la
domination européenne. Après la défaite de l’Allemagne. Français, anglais et belges se
partagent les colonies allemandes d’Afrique. Le Cameroun est partagé entre la France et
Angleterre, les belges auront le Rwanda, le Tanganika sera attribué aux anglais. La
France, l’Angleterre et la Belgique sont chargés par la SDN d’administrer ces territoires
dénommés des « territoires sous-mandat ». Dans la pratique des pouvoirs de contrô le de
la SDN sont symboliques et des territoires ex-allemands seront traités comme des
colonies.

48
SEQUENCE 12  :
LA REVOLUTION RUSSE DE 1917 à1924
Parmi les évènements historiques de ce siècle agité ; la révolution d’octobre occupe une
place particulière. La reforme sociale dont elle marqua le début du siècle a changé la
face du monde. A la différence de toutes les révolutions précédentes elle a remis le
pouvoir au peuple. Elle a remis le pouvoir au peuple c'est-à -dire à la classe ouvrière et à
la paysannerie d’où le changement profond et la fonction politique des masses
populaires. Leur rô le acquis une fois pour toute qui est de bâ tir une nouvelle société
dans laquelle il n’y’aura plus place pour l’exploitation des travailleurs, pour l’inégalité
sociale et nationale.
Activité 1 : Les causes de la révolution 
A- Les causes économiques et sociales :
En 1917 la Russie était encore rurale : 87% de la population travaillait la terre. Les
ouvriers au nombre de 257 000 vivaient comme des paysans. En effet ils cultivaient la
terre tout en travaillant dans les usines. Ils étaient férocement exploités. La journée de
travail était longue 10 heures, en plus les salaires étaient bas. Les paysans étaient divisés
en deux classes : les Morijiks ; paysans pauvres. Ils avaient de petites parcelles de terre
avec des outillages agricoles archaïques. Ils ne pouvaient vivre qu’en pratiquant des
cultures collectives avec jachère.
Les Koulaks, paysans riches en clô turant leur domaine ils empêchaient les troupeaux
collectifs des Morijiks d’y pénétrer. Au total le Tsar et le noble possédaient l’essentiel de
la terre. Les 3 millions de propriétaires fonciers possédaient autant de terre que les
5millions de foyers paysans. Ainsi la situation précaire des paysans, les conditions
pénibles des ouvriers qui n’étaient protégés par aucune législation (ni de droit de grève,
ni de droit de syndicat). Ces conditions de misère vont susciter le soulèvement contre le
régime tsariste.
B- Les causes politiques :
Après la révolution de 1905 le tsar sera obligé de faire des reformes sociales en créant
notamment la Douma. Mais cette douma sera dissoute bientô t. Ce qui mécontenta la
bourgeoisie russe groupé au sein du parti démocratique. La guerre de 1914 va d’ailleurs
accroitre les mécontentements car, les armées russes étaient très souvent battues.
Par ailleurs la propagande du parti Bolchevik dans les unités de combattants se
propageait rapidement. A l’intérieur les vivres manquaient, les prix montaient en flèche.

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Au lieu de s’approcher du peuple, le tsar s’isolait dans son palais en donnant le pouvoir à
un intrigant vulgaire Raspoutine qui prenait des décisions les plus importantes de l’Etat
et se faisait aider dans sa tâ che par des ministres réactionnaires.
Activité 2 : La révolution bourgeoise 
Les difficultés intérieures vont s’accroitre et en janvier 1917 il n’y avait ni pain, ni
charbon dans les villes. Une émeute des femmes va éclater à Petrograd demandant le
pain. Le mouvement prend de l’ampleur dans toutes les grandes villes du pays. Dans les
usines les ouvriers se mettent en grève. L’armée reçoit l’ordre de tirer sur la foule.
Finalement le gouvernement est arrêté et le tsar Nicolas II abdique le 15 mars. Deux
directions prennent le pouvoir. D’un cô té il y’a le comité bourgeois dirigé par le prince
Ivas, la 2ème direction du pouvoir est aux mains des Bolcheviks constitués d’ouvriers, de
paysans, de soldats et marins. Le soviet de Petrograd va reconnaitre l’autorité du
gouvernement bourgeois. Mais ce gouvernement n’a pas d’autorité sur le pays car, la
grande masse n’appartient pas à ses partis d’autant plus que le gouvernement bourgeois
était partisan de la guerre. La situation devient de plus en plus critique. Le prince Lvas
démissionne en octobre 1917. C’est la confusion totale. C’est alors que Lénine en exil
depuis la Finlande et les bolcheviks entrent en jeu pour la révolution finale.
Activité 3 : La révolution socialiste d’octobre et ses conséquences 
Cette révolution sera minutieusement organisée par le parti bolchevik. Lénine depuis
son exil dirige l’entrée des bolcheviks dans les soviets et la création d’une milice
populaire qu’on appelle la garde rouge. Le but de Lénine était de renverser e régime
bourgeois et d’exercer la dictature du prolétariat, de distribuer les terres aux paysans
pauvres, de nationaliser les entreprises industrielles capitalistes et faire surtout la paix.
L’insurrection armée fut déclenchée le 24 octobre. Les gares, la poste, l’administration
furent occupés par les troupes révolutionnaires. On occupa aussi la banque d’Etat. Dans
la nuit du 24 octobre, Lénine ordonna de prendre le palais d’hiver où se trouvait le
gouvernement provisoire. Un détachement révolutionnaire enleva le palais. Les ex-
ministres furent arrêtés et emprisonnés dans la forteresse Pierre et Paul où le tsar
emprisonnait tous ceux qui étaient pour la liberté. Ainsi l’insurrection armée à laquelle
participa la masse populaire, remporta la victoire sans presque verser le sang. Dans la
nuit du 30 octobre s’ouvrit la séance du 2ème congrès des soviets de Russie des députés,
des ouvriers et des soldats. Le congrès adopta la résolution sur le passage de la totalité
du pouvoir aux soviets. Le soviet devient le pouvoir légal reconnu par tout le peuple. La

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dictature du prolétariat était instaurée. Aussitô t les bolcheviks organisent l’Etat. Les
1ers décrets du pouvoir des soviets étaient contenus dans les rapports de Lénine et
portaient principalement sur quatre points :
Le 1er décret concernait la question la plus brulante : la paix. Cette paix sera signée en
mars 1918. Ainsi les pays occupés par la Russie comme la Finlande, la Pologne seront
libérées. Par cette paix la Russie perdait 27% de sa population.
Le 2ème décret était relatif à la terre. Sur proposition de Lénine ce décret abolissait sans
aucune indemnité la propriété sur la terre des gros propriétaires fonciers. Toute la terre
devenait désormais la propriété entière de l’Etat.
Le 3ème décret portait sur l’industrie.
Le 4ème décret portait sur les nationalités proclamant l’égalité de toutes les nationalités
russes.
Mais dès l’installation de nouvelles structures, le nouveau régime va se heurter à des
difficultés : misère, chô mage se répandent partout. Des révoltes anti-bolcheviks sont
organisées dans beaucoup de milieu et dès 1918 la guerre civile va commencer.
Activité 4 : Les débuts difficiles de la Russie socialiste (1917-28)
1- Les communismes de guerre :
La révolution socialiste s’est accomplie avec le soutien et la participation active de
l’écrasante majorité de la population russe. Cependant certains groupes qui se
trouvaient autrefois au pouvoir et qui jouissaient de tous les privilèges engagent une
lutte acharnée contre la révolution victorieuse. Au nombre de ceux-ci se trouvaient les
propriétaires fonciers privés de leurs terres, les capitalistes auxquels on avait enlevé
leurs usines. Il y’avait aussi des contres révolutionnaires qu’on appelait les « blancs ».
Les forces contres révolutionnaires et leurs forces armées (gardes blanches) comptaient
sur le soutien de la réaction étrangère. Ainsi donc les forces opposées à la révolution
étaient considérables. Si la révolution russe avait conquis Petrograd et Moscou, il restait
à conquérir l’immense empire russe. Ceux qui feront les révolutions en envahissant
l’Ukraine. Au total après ans de guerre l’armée rouge triomphe des blancs. Il restait à
lutter contre les Koulaks qui avaient créé des crises artificielles en stockant le blé.
2- La NEP (Nouvelle Politique Economique) :
La guerre va finir en 1921. C’était le début d’une période de paix. Mais à cette époque la
situation du pays était précaire « la ruine, le besoin, la misère). C’était ainsi que Lénine
caractérisait la situation du pays soviet après l’instauration de la paix. La famine et les

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épidémies sévissaient. On a compté 700 000 morts. Le découragement se glisse même
parmi les révolutionnaires. Le plus urgent estime Lénine était de reconstituer toutes les
usines en favorisant toutes les initiatives. Le socialisme demeure un objectif lointain
qu’il faut atteindre après. Les entreprises privées reçoivent l’ordre de s’implanter. Cette
période est appelée la NEP. Les résultats furent satisfaisants. La production reprend
avec vigueur. Les paysans, commerçants, industriels s’enrichissent. Cependant la grande
masse a un niveau de vie bas.
3- La succession de Lénine :
Lénine meurt le 21 janvier 1924 sans avoir désigné un successeur. Ainsi une lutte pour
le pouvoir allait s’engager entre Staline et ses rivaux. Le principal rival de Staline était
Tsoïsky le créateur de l’armée rouge. Staline va contraindre Tsoïsky à l’exil et reprendre
le pouvoir.
4- La Russie de Staline :
Les premiers plans préconisés par Staline organisent un développement des villes et des
industries pour faire de l’URSS un puissant Etat socialiste. Les premiers plans donnaient
la priorité à l’industrie lourde (énergie, métallurgie, sidérurgie, construction mécanique
et électrique). La production de l’industrie lourde pourra engendrer ensuite les
industries légères. Ce choix obligeait à d’immense sacrifice. Les campagnes se vident au
profit des villes où s’édifiaient de grandes usines. L’agriculture est collectivisée par la
création des Sovkhoze et Kolkhoze. Le second plan visait le développement des
transports et des objets de communication.
 Organisation de l’URSS :
Une nouvelle constitution entre en application en 1936. Le pouvoir législatif est confié à
deux assemblées. Le gouvernement est formé des membres du parti Staline est le
secrétariat général. Les partisans de Troïsky sont arrêtés et condamnés à mort. La
politique extérieure de l’URSS obtient de bons résultats.
Conclusion :
Dans les délais historiques les plus brefs sans aucune aide de l’extérieur de l’URSS mit
sur pied une grande industrie moderne. Dès la création des premiers plans
quinquennaux 1939-1941, l’URSS était devenue une grande puissance totalement
indépendante du point de vue économique. L’éternelle question paysanne trouve enfin
sa solution avec la création, la réalisation d’un plan léniniste de coopération. Les masses
laborieuses autrefois ignorantes furent grâ ce à la révolution initiée aux trésors

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accumulées par l’humanité. Le pays dont la majorité de la population était analphabète,
prit son essor vers les sommets de la science et de la culture. Le socialisme dont Lénine
avait tracé le plan d’édification devient une réalité en URSS.
L’expérience soviétique est entrée dans l’histoire et est en servie aux autres peuples. La
voie historique du pays des soviets est une preuve évidente du progrès et de la victoire
de la théorie Marxiste-léniniste.

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SEQUENCE 13  :
LA CRISE ECONOMIQUE DE 1929
Après la 1ère guerre mondiale éclate une crise aux USA. Elle se répand rapidement dans
le monde entier et ses conséquences sont graves.
Activité 1  : Les causes de la crise 
C’est en période de prospérité que la crise va éclater soudainement aux USA. Les causes
sont multiples et complexes. On peut distinguer :
 Un passage prévu cyclique d’une période de hausse à une période de baisse. On
croyait que la crise de 1929 était transitoire. Or elle est belle et bien autre chose
qu’une crise cyclique : son ampleur et sa durée suffisent à la distinguer des autres
crises.
 La surproduction industrielle : depuis 1922 la production industrielle ne cesse
d’augmenter aux USA. Les achats à crédit augmentent les demandes. Mais dès
1927 ma reconstruction européenne est achevée, l’Europe n’est plus cliente de
l’Amérique et les premiers symptô mes de la crise apparaissent.
 Le déséquilibre financier : il est du à la politique d’expansion des crédits
pratiquée par les banques. La masse monétaire mise en circulation ne correspond
plus à la valeur des stocks d’or. La montée de la bourse devient artificielle. Entre
1925-29 l’indice des valeurs passe de 105 à 220 alors que l’indice de la
production de 105 à 120.
Activité 2 : Les phases de la crise 
La crise est d’abord boursière. Elle éclate brusquement le 23 octobre 1929 à Wall Street.
Il y’a déjà une accumulation d’ordre de vente : 6 000 000 d’actions sont jetées sur le
marché. Le 24 octobre, c’est le jeudi noir. Les ordres de banques se multiplient. Les six
banques les plus puissantes des USA forment un syndicat pour arrêter la crise. Ils
fournissent pour cela 240 000 000 de $. Ils réussissent à arrêter les mouvements.
Pendant l’été 1929-30 une légère reprise semble se dessinée. Mais une nouvelle baisse
va suivre et installer définitivement le pays dans la crise.
Elle devient économique et sociale. Tous ceux qui achètent à crédit atteints par la
débâ cle financière cessent les achats. Beaucoup ne peuvent régler leur précédente
commande. L’arrêt de la consommation entraîne l‘arrêt de la production. La vente des
automobiles diminue de moitié en trois mois. Les faillites se multiplient et le nombre de
chô meurs s’étend. Aux USA on compte 13 millions de chô meurs. La crise touche

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l’Angleterre qui est atteinte en 1930. Les plus durement frappés sont les producteurs de
coton. Exemple : la révolte de 1929 a rapporté 12 milliards de $. Celle de 1930,
60 000 000 de $.
I- Extension de la crise :
La crise financière se propage. La Kredit Antald Bank, la plus grosse banque de Vienne
succombe. L’Europe centrale va subir aussi ces difficultés. La Hongrie, la Bulgarie, la
Grèce réclament des secours. Mais l’Allemagne est la plus touchée par ce que la plus
endettée depuis la guerre. Les paniques financières se répandent à Londres. La France
est atteinte à son tour. Aucun pays ne peut se vanter d’échapper à la crise l’URSS
exceptée.
II- Les formes :
Le domaine foncier est intéressé le 1er mai, la crise va se manifester bientô t sous des
formes multiples.
 Les prix baissent ;
 L’indice des prix de gros était représenté par 100 en 1929 n’est plus que de 67 en
Angleterre en 1932 ; 66 en France ; 70 en Allemagne. Les valeurs boursières
s’effondrent aux USA. Les cours étaient en 32 le ¼ de ceux qui existaient en 1929.
La France c’était la moitié ;
 La production se réduit considérablement. En 1932 la production industrielle
mondiale est inférieure de 38% de ce qu’elle était en 1929. Et cette réduction
touche tous les pays ;
 Les salaires s’écroulent, les Etats réduisent les salaires des fonctionnaires ; la
fermeture et l’arrêt du tourisme qui provoquent le chô mage ;
 Le commerce international baisse. En 1929, le total des échanges internationaux
est de 539 milliards de $. En janvier 1933 il n’était plus que de 185 milliards de
$ ;
 Les productions agricoles : sont frappées durement par la crise. Ce qui est du à
la restauration de l’agriculture européenne, les bonnes récoltes aux USA, la
réapparition de l’URSS parmi les grands exportateurs. Ainsi il y avait de vin, trop
de sucre, de blé.
III- Les conséquences de la crise :
La crise de 1929 a eu de graves conséquences sur le plan international :

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 Sur le plan politique : un nouveau climat fait de méfiance et de rivalité tend à
remplacer la confiance des années précédentes. La crise a conduit les peuples à la
misère. Ils n’ont plus confiance au régime parlementaire. Le régime libéral ne
parait pas en politique comme en économie pouvoir fournir les solutions
nécessaires. La misère des masses les pousse à chercher des régimes capables de
donner la solution aux désordres économiques et sociaux. Ainsi la crise favorise
la montée au pouvoir des dictateurs comme Hitler en Allemagne ; Mussolini en
Italie ; Franco en Espagne et des militaires au Japon.
 Sur le plan économique : l’ampleur de la catastrophe va amener à chercher des
solutions à l’intérieur de chaque pays. La déflation est la première solution à
laquelle on songe. C’est politique qui consiste à diminuer le nombre de billets en
circulation donc à augmenter la valeur de l’argent. Il y’a aussi l’intervention de
l’Etat dans l’économie. Aux USA dès le 12 mai 1938 le Congrès vota une loi
permettant à l’Etat d’intervenir dans le secteur agricole. Le 15 mai le Congrès
vota une autre loi en faveur de l’industrie. Cette loi a pour but de réduire le temps
de travail, d’augmenter la production et d’interdire le travail des enfants.
Toujours dans la recherche des solutions à la crise deux moyens sont employés
dans les pays industrialisés : les grands travaux et l’armement :
Les grands travaux : ils ont pour but de donner le travail aux chô meurs sans augmenter
la capacité des produits jetés sur le marché. Aux USA le programme des grands travaux
fut marqué par la Tenesee Valley Autority. Il avait pour but de développer les ressources
naturelles du bassin de la Tenesee : construction de barrage. Plus de 5 000 ouvriers
participaient aux travaux et les plus importants sont réalisés là où la crise a été la plus
grave et le pouvoir le plus fort.
L’armement : l’industrie de l’armement sera développée dans tous les pays. A partir de
1935 beaucoup de fonds trésoriers (gardés sous forme de trésor) depuis 1929 seront
investis. L’industrie de l’armement va utiliser les matières premières les plus atteintes
par la crise : caoutchouc, étain, coton. De plus l’extension des armements suppose celle
des services militaires qui offrent aux jeunes chô meurs un emploi trouvé.

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SEQUENCE 14 :
LES FASCISMES
Le mot fascisme signifie des doctrines et organisations politiques d’un type de
gouvernement qui s’inspire de l’exemple donné en Italie entre les Beguères par un parti
politique appelé le parti fasciste dont le chef était Mussolini. Le mot vient d’un mot
italien « fascio » qui veut dire faisceaux (groupe). Il symbolise le rassemblement de tout
ce qui se déclare vouloir croire agir pour la grandeur de la nation italienne.
Activité 1 : Les caractères du fascisme 
Le fascisme n’est pas uniforme dans les différents pays où il a réussi à s’implanter. C’est
pourquoi on parle de fascismes au pluriel. Cependant, il présente quelques caractères
communs dans tous les pays.
 La primauté de l’Etat sur l’individu : l’homme n’est rien et doit vivre pour
l’Etat, ne penser qu’à l’intérêt de l’Etat et faire abstraction de soi même ;
 Un seul parti défenseur de la doctrine fasciste et seul à être autorisé. Ce parti est
organisé militairement avec ses uniformes, ses grades, son armement ;
 L’anti-communisme : les fascistes se déclarent ennemis résolus des
mouvements Bolchevistes et Marxistes car, disent-ils l’inégalité entre les hommes
est une loi naturelle. Ainsi les fascistes vont lutter contre les syndicats ouvriers
en employant très souvent la violence ;
 L’ultra-nationalisme : ces régimes fascistes recherchent des réalisations de
prestige. Ils affirment que cela n’est possible que par la guerre et la conquête. Ils
développent le militarisme et ont le mépris pour la paix et les tentatives faites
pour l’assurer ;
 La propagande inlassable : les dictateurs fascistes ont besoin d’organiser des
manifestations et de déclencher l’enthousiasme des milliers de personnes. La
propagande s’adresse à tous mais surtout aux jeunes et aux adultes.
A- Le Fascisme italien :
Parmi les vainqueurs de la guerre, l’Italie est le 1er pays à subir une crise politique.
Le régime démocratique va être remplacé par une dictature. En effet, l’Italie est sorite
mécontente de la guerre, moralement elle souffre d’un sentiment d’infériorité. Il lui
parait que ses amis d’hier n’estiment pas l’effort réel qu’elle a fourni à sa juste valeur.
L’orgueil national souffre. Sur le plan économique, la guerre a désorganisé l’industrie,
diminué la « lire italienne », les difficultés de ravitaillement vont en augmentant. La

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situation est grave sur le plan politique et les gouvernements se révèlent incapables
d’agir. Pour empêcher le pays de sombrer dans le chao, le roi d’Italie en 1922 appelle
Mussolini au pouvoir. Dès sa venue, il organise un gouvernement autoritaire. Tous les
opposants sont contraints à l’exil ou emprisonnés. La liberté de presse, de réunion et le
droit de grève sont supprimés. Les organes dirigeants de l’Etat et des syndicats sont
confiés à des fascistes.
La naissance du fascisme : lorsqu’elle est entrée en guerre aux cô tés des alliés ; l’Italie
espérait obtenir deux provinces autrichiennes. Mais la guerre terminée les
revendications ne sont pas satisfaites d’où une déception et des rancœurs. Par ailleurs,
la situation économique et financière du pays était extrême. Cette situation va susciter
des révoltes contre lesquelles le gouvernement se trouvera impuissant :
 Occupation spontanée par les paysans ;
 Grèves et occupations d’usines ;
 Expédition punitive.
Le fascisme naquit de ces troubles sociaux. En effet, à partir de 1920 un parti était
fortement constitué en Italie. Le parti fasciste va s’appuyer sur des propriétaires
fonciers, des industriels et des anciens combattants pour lutter contre le communisme.
Le fondateur du fascisme : Benito Mussoloni est né le 29 juillet 1883 à Rome. Fils de
forgeron, il est endurci par une enfance assez rude. Il fut instituteur, militant socialiste
puis journaliste. Par la suite Mussoloni eû t pour but essentiel de s’opposer à la
bolchefication de son pays. Il rassembla les anciens combattants et les organisa pour
lutter contre le communisme. Les troupes fascistes devenues considérables marchaient
sur Rome en 1922.
La roi Victor Emmanuel III dépassé par les évènements fait appel à Mussoloni pour lui
donner le soin d’un nouveau ministre.
 La dictature du fascisme : Mussoloni parait d’abord inspecter les institutions en
formant un cabinet d’union ou démocrate indépendant et libéral voisin avec les
fascistes. Mais devant la résistance que lui reposait le vieux parti, il donna peu à
peu à son gouvernement une allure dictatoriale. Tous les autres partis furent
interdits en 1927. En 1928, le suffrage universel fut aboli. A la mort du roi, l’Italie
n’eut qu’un chef le « DUC ».
 L’implantation du nouveau régime : Mussoloni se propose quatre buts
principaux :

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- Instaurer solidement le nouveau régime, organiser d’une façon nouvelle la vie
économique et sociale, développer l’économie du pays et restaurer l’ancienne
grandeur de Rome. L’implantation de ce régime fut entreprise par la guerre. Une
nouvelle police : la milice fut créée et les opposants sont déportés aux îles Liparis.
La gloire du Duc fut célébrée dans les rues par des slogans, la presse, la radio puis
le cinéma fut mis au service du gouvernement.
 Organisation économique et sociale : le fascisme veut faire une Italie puissante
sur le plan économique. Le système capitaliste est maintenu. Mais le contrô le de
l’économie par l’Etat sera plus accru et l’Etat assurera la direction générale. Le
souci de prestige et de la propagande conduit le régime à  :
- Une bataille de production : ainsi de vastes régions marécageuses furent drainées
et mises en culture ; d’autres très sèches furent irriguées. La production du blé
augmente sensiblement et couvre à peu près les besoins nationaux ce qui
s’explique par l’emploi des engrais chimiques, des machines et des semences
sélectionnées ;
- Aux grands travaux d’intérêt public : électrification de chemin de fer, fouilles
archéologiques, transformation de la Rome ;
- Aux travaux destinés à donner des salaires aux ouvriers et de la gloire au régime ;
- Politique de grandeur : dans sa politique de grandeur Mussoloni va développer
les forces militaires (marines et aviations). Mussoloni par souci de prestige et par
ce qu’il a besoin de terre songe à conquérir l’Ethiopie et revendique la Tunisie et
même la ville de Nice en France.

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LE NAZISME
La crise de 1929 aura de graves conséquences en Allemagne : chute des exportations,
arrêts des industries, chô mages (7 millions de chô meurs). Un nouveau déchainement
des passions politiques va découler de cette situation. Le parti national socialiste qui
avait pour chef Adolf Hitler triompha en 1932. Le 20 janvier 1933 Hitler devient
chancelier. Mais en quelques mois il va établir la dictature.
Hitler est né en 1889 en Autriche. Il a connu la pauvreté. Ses années de misères lui
donnent la haine des juifs et du capitalisme. En 1914 il s’en aille dans l’armée. La défaite
le lance dans l’agitation politique. Le 20 juillet 1921, il devient le président du 1er parti
national.
 La dictature naziste : Hitler va se constituer une doctrine continue dans son
principal ouvrage « Mein Crampf » (mon combat). Les bases de sa doctrine c’est
la conception raciste :
- Le peuple allemand est le peuple supérieur du monde. L’Allemagne ne doit pas
être humiliée par qui que ce soit. Ainsi il rejette le traité de Versailles ;
- Le peuple allemand devait être regroupé en un seul Etat en voulant une grande
Allemagne il appelait à des annexions ;
- Le peuple allemand supérieur à tous a le droit de réduire en esclavage les peuples
inférieurs ;
- Le peuple supérieur devait défendre l pureté de sa race. D’où une persécution
contre les juifs et le redressement de l’économie allemande. Le nazisme comme le
fascisme était animé par des préoccupations sociales. Ainsi Hitler entreprend de
donner une nouvelle organisation de l’économie qui fut soumise directement au
contrô le de l’Etat. Il imposa des plans en 1933 la tâ che principale était de lutter
contre la crise et donner du travail aux chô meurs. Un 1er plan de 4 ans (1933-36)
fit mis à l’œuvre de grands travaux au frais de l’Etat. Le second va démarrer en
1936. L’exécution des plans contribue à l’augmentation des productions. Ainsi
dans le domaine de l’agriculture les importations sont réduites de 1933-36 de
75% pour la valeur. Des résultats satisfaisants furent enregistrés dans le domaine
de l’agriculture. A partir de 1936 il y eut la reprise et le développement d’une
politique d’armement. Les industries métallurgies allemandes auront de larges
débouchés. Et dès 1937 il n’y avait plus de chô meurs en Allemagne.

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 La politique militaire : Hitler a détruit le traité de Versailles. Sur le plan
intérieur, il a reconstitué une puissante armée allemande en la dotant notamment
d’une redoutable aviation. 15 ans après la défaite, l’Allemagne présentait une
physionomie guerrière. Le régime conduit à la guerre, il réclame la guerre.
 Les conséquences du nazisme à travers le monde : arrivés au pouvoir, les
régimes fascistes se sont lancés dans une politique de réarmement déclenchant
ainsi partout dans le monde la course aux armements. Conscients de l’efficacité
de leurs armes ils compromettent la paix établie par le traité de Versailles. Leur
souci de prestige et leur arrogance vont déboucher sur la 2ème guerre mondiale.

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