Chapitre 2 :
Plasticité des barres (Calcul élasto-plastique ou pas à pas)
Introduction :
Dans ce chapitre nous rappellerons les principales notions d’élasto-plasticité à partir de l’analyse de la
réponse d’une éprouvette soumise à un essai de traction – compression. La modélisation de cet essai
nous permet de présenter différentes schématisations couramment utilisées pour traiter des problèmes
d’évolution élasto-plastiques. Nous appliquons ensuite ces modèles au calcul analytique des structures
constituées d’assemblage de barres (ex : treillis, etc).
I. Essai de traction
Considérons une éprouvette de traction (cylindrique homogène doit de section S0, de longueur l0).
Cette éprouvette est soumise à un effort de traction F (figure 2.1).
Pour de petites déformations de l’éprouvette, l’état de contrainte peut être supposé uniforme et uni-
axial (la diminution de section est négligée).
= = = =
∆
Nous posons : et
Selon le niveau de sollicitation appliqué lors du chargement, nous pouvons distinguer 3 graphes (σ,ε)
dont les allures sont les suivantes (figure 2.2):
Essai 1 : σ < σ0 :
Essai 3 : σ > σ0 :
La décharge à partir du point A (chargement maximum) s’effectue parallèlement à la charge élastique,
on parle de décharge élastique. En B (charge nulle) il ne reste que la déformation plastique ou
déformation permanente .
- Lors des chargements consécutifs la limite d’élasticité suit la courbe de chargement monotone
- L’écoulement plastique ne modifie pas le module d’élasticité E.
Ces deux remarques nous amènent à penser, que connaissant la déformation plastique, la contrainte
seuil de plasticité actuel peut être défini à partir de la courbe d’écrouissage obtenue pour un
chargement monotone.
d’un chargement cyclique, la connaissance de l’état actuel ( , ) ne suffit pas à priori pour définir le
La conclusion ci-dessus n’est pas toujours vraie pour tous les cas de chargement. Prenons l’exemple
« En fait le problème de l’évolution du domaine d’élasticité est une des difficultés majeures de la
plasticité».
σ est inférieure à la limite d’élasticité actuelle : la variation de déformation est alors réversible,
=
donc purement élastique :
σ est égal à la limite d’élasticité actuelle et dσ est négatif (c’est à dire une charge -dσ)
correspondant à une décharge :la variation de la déformation est réversible, donc purement
= σ < 0
élastique :
σ est égal à la limite d’élasticité actuelle et dσ est positif (c’est-à-dire une charge dσ)
correspondant à une charge :la variation de la déformation est décomposée comme la somme
= + σ > 0
d’une partie réversible et d’une partie irréversible :
En résumé
L’évolution plastique ne peut se traduire que par des lois incrémentales reliant à un instant donné les
incréments des paramètres d’écrouissage et de déformation plastique à partir de l’état actuel.
Dans la suite nous limiterons la présentation à des modèles bi-linéaire ayant la même limite d’élasticité
initiale en traction et en compression (Matériau isotrope).
Le modèle rigide plastique (RPE) peut être utilisé lorsque les déformations plastiques sont très
importantes par rapport aux déformations élastiques. C’est le cas pour des problèmes de mise en
forme (formage, étirage, laminage etc.)
Ce modèle suppose une dilatation homothétique du domaine d’élasticité par rapport au domaine initial
supposé connu. Le coefficient de dilatation dans le cas de l’écrouissage linéaire est défini par le module
tangent ET.
Pour un essai cyclique, l’hypothèse d’écrouissage isotrope donne une courbe du type de celle
représentée sur la figure ci-contre. La limite d’élasticité en compression augmente comme celle de
traction (Figure 2.8).
On note que dans ce modèle l’énergie de déformation élastique pouvant être absorbée est de plus en
plus importante et toujours identique en traction et compression.
Ce modèle suppose une translation sans déformation du domaine d’élasticité initial supposé connu. La
translation est définie à partir de la courbe d’écrouissage monotone.
Le modèle cinématique respecte l’effet Bauschinger couramment observé pour les matériaux
métallique, à savoir un durcissement dans un sens (sens de
l’écoulement plastique) et un adoucissement d’égale
amplitude dans le sens contraire (décharge élastique).
En pratique lors d’un essai cyclique on n’observe ni l’une ni l’autre de ces allures. Il est possible de
combiner ces deux modèles d’écrouissage pour essayer de se rapprocher au mieux de la réponse au
chargement cyclique donné.
Le modèle élato-plastique parfait est surtout utilisé du point de vue académique pour simplifier la
résolution analytique des problèmes posés. Pour ce modèle donnons une interprétation énergétique de
la courbe d’écrouissage :
Notez que lorsque l’écrouissage n’est pas négligé l’énergie élastique restituée après plastification est
toujours plus importante dans le sens de la déformation plastique.
Le modèle rigide plastique parfait est utilisé pour les problèmes de calcul des charges limites.
Pour ces deux modèles, au-delà d’une valeur limite du chargement il y aura écoulement libre du
matériau (perte d’équilibre).
NB :
En gros, la définition du comportement plastique se compose schématiquement de la réponse à deux
questions :
QUAND ? (Y’a-t-il déformation plastique). Ce sont les notions de seuils, de domaine, de critères de
plasticité et de règles d’écrouissage,
COMMENT ? (s’effectue la déformation plastique). C’est la règle d’écoulement plastique
Dans cette section nous allons définir pour l’essai de traction – compression :
Définition :
? @ A ; 2* , ℎ, = | | − D *ℎ, ≤ 0 F
Pour un essai de traction – compression, le domaine d’élasticité est défini par :
σs(h) = σA = σ0
Figure 2.11 : Expérience de sollicitation uni-axiale pour le matériau parfaitement plastique : irréversibilité du
comportement.
= ∀ σ
Si σ est inférieure à la limite d’élasticité σ0 : la variation de déformation est purement élastique
= σ < 0
déformation est purement élastique
= ≥ 0
irréversible.
Soit un incrément de charge dσ prit à partir d’un état actuel situé sur la frontière du domaine
d’élasticité (fig. 2.13).
Nous avons : = I
= + K
J
Or
⇒ L1 − KN O =
K
I
D’où :
=P 6Q97 P =
I
1 − KN
K
D = D * , + P
La quantité H est dite module d’écrouissage (ou module plastique). On peut aussi écrire :
′
En résumé :
R= R
Utilisons le temps cinématique pour définir les incréments, pour le modèle bi-linéaire nous avons :
R= I R R = R + R
E Module d’élasticité ;
R = P R P = I SL1 − O
ET Module tangent ;
KN
K
H Module d’écrouissage avec
Précisons maintenant comment s’effectuent les déformations pour un incrément de charge prit à
partir d’un état actuel quelconque (σ, h).
Cette condition recouvre les 2 possibilités représentées figure 2.14 (en traction) :
- L’état actuel est à l’intérieur du domaine d’élasticité et la charge ou la décharge est élastique
- L’état actuel est sur la frontière du domaine d’élasticité et il y a décharge élastique
= = K
J
1< 5 Y >
D *ℎ,inchangé
= +
1
[ = >
[
1
= * + − D* ,,
P
Le nouvel état de contrainte ′ = + est situé sur la frontière du nouveau domaine d’élasticité.
C’est la valeur du critère plasticité pour l’incrément de charge suivant.
Si H = 0 cas des matériaux supposé parfaitement plastique alors la déformation plastique est infinie, il y
a écoulement libre du matériau.
Pour illustrer la méthode de résolution, traitons le problème d’évolution élasto-plastique d’une structure
treillis simple (treillis articulés) et d’une barre en traction/compression par une méthode analytique. La
solution analytique est basée sur les méthodes de résolution présentées en résistance des matériaux,
l’intérêt pour nous est de pouvoir suivre les calculs pas à pas.
Pour simplifier, nous supposons dans un premier temps que le matériau soit parfaitement plastique
(Modèle EPP), dans un second temps nous considérerons que le matériau est plastique écrouissable
(Modèle EPE).
Pour les différentes structures étudiées on néglige le poids des barres. La charge appliquée est
supposée appliquée infiniment lentement (problème quasi-statique). Nous effectuerons un cycle
complet charge-décharge.
La loi du comportement matériau utilisé est élasto-plastique parfait (EPP) comme représentée sur la
figure 2.17 (module d’élasticité E, limite en traction σ0).
Figure 2.17 : Structure treillis à 3 barres et loi de comportement elasto-plastique parfait du matériau
a. Analyse du problème
Nous avons 3 inconnues N1, N2 et N3 (effort dans les barres)
Pour 2 équations d’équilibre dans le plan
→ Le système est hyperstatique de degré 1
a √2 √2
_ −bJ 2 + be 2 = 0
les équations d′ équilibre ∶ >
` √2 √2
_bJ + be + bf − g = 0
^ 2 2
be = bJ
On obtient ∶ i >
bf = g − √2bJ
1 bJ
o√f f
bf
o f
be
o√f f
jk = mn q + n q + n qr
l
2 p 1 p 1 p 1
Barre 1 Barre 2 Barre 3
« Cette expression de l’énergie de déformation n’est valable que dans le domaine élastique »
1
On obtient → 2jk l = sℎ√2bJf + ℎbff + ℎ√2bef t
1
ℎ
Exprimons cette énergie de déformations en fonction d’une seule inconnue par exemple N1 :
En fonction de NJ → 2jk l = w2√2bJf + *g − √2bJ,fx
1
|jk l
Appliquons le théorème de Manabréa :
yP 9 z6:6{;96 ∶ = 0 → s2√2 + 2tbJ = √2g
|bJ
1
→ bJ = g
s2 + √2t
be = bJ
D’où finalement N2 et N3 :
bf , be → ~ √2 >
bf = g <:7 bf = 2bJ
1 + √2
c. Domaine de validité
La solution obtenue ci-dessus n’est valable que si les 3 barres restent dans le domaine d’élasticité
1 + √2
On constate que la barre 2, plastifie en premier, pour un effort interne N2 = σ0S :
•<8; Nf = p 1 → gJ = p1
√2
« F1 : la charge à appliquer au treillis pour avoir un début de plastification dans une des
barres ».
Domaine Elastique de la structure : F< F1
Le champ de déplacement en fin de phase élastique peut être calculé à partir de la loi de
comportement élastique et des relations déplacements - déformations :
b•
Lois de comportement élastique :
→ =
•
1
v⁄√2 v v
Relation déplacement-déformation :
J = = 95 =
ℎ√2 2ℎ f
ℎ
Remarque :
- La méthode de résolution utilisée n’est pas unique. Reportez-vous aux méthodes présentées en
- La relation de compatibilité des déformations qui s’écrit ici f = 2 J aurait permis de trouver tout de
RDM.
be = bJ
2 eq. equilibre ∶ i >
p 1 = g − √2bJ
g− p1
→ be = bJ =
√2
Figure 2.21 : inconnues lors de la phase élasto-plastique
Pour ‰ < ‰Š
La condition de charge nécessite le calcul de f . Or on ne peut pas calculer directement
bJ √2
comportement des barres 1 et 3 qui restent élastiques durant cette phase.
f = 2 J = 2 = *g − p 1,
1 1
bf
or f = f + f avec f = =
p
1
1 √2
→ f = ‹ g − *1 + √2, p Œ
1
Pour dF >0 la condition de charge f > 0 est vérifiée.
Dr. FOKAM B. Christian Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé I (ENSP) 25
4 année Génie mécanique Cours de Mécanique non linéaire / Plasticité 1 CHAPITRE 2
Pour ‰ = ‰Š
Pour F = Ff la structure est complètement plastifiée (barres 1, 2 et 3 dans le domaine plastique). Le
matériau étant supposé élastoplastique parfait, il y a ruine de la structure. Tout accroissement de
charge dF > 0 conduit à un écoulement plastique infini.
Avant d’aborder le problème de la décharge, traçons les diagrammes d’évolution de la flèche et des
efforts en fonction de la charge (la charge et la flèche sont rendues adimensionnelles dans le graphe :
F/F2 : pour la charge par exemple).
bJ pℎ
→ v = 2ℎ = 2ℎ =2
J
1
Partons de l’état obtenu pour F = F2 (juste avant la ruine) et appliquons un incrément de charge
dF<0.
Le problème est donc régi par les mêmes équations que celles établies en phase élastique (1ère phase
de l’étude).
Réutilisons les résultats obtenus sous forme incrémentale (c’est-à-dire, la variation des efforts internes
pour dF):
Dr. FOKAM B. Christian Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé I (ENSP) 26
1 √2
4 année Génie mécanique Cours de Mécanique non linéaire / Plasticité 1 CHAPITRE 2
bJ = be = g 95 bf = g
s2 + √2t 1 + √2
ℎ ℎ √2
et le déplacement: dv = ℎ f = bf = g
1 1 1 + √2
b. Validité de la solution
Cette solution est valable tant que les barres restent dans le domaine élastique, il faut donc vérifier :
∀ |b• | − p 1 ≤ 0 >
•
‘Q97 b• = ’b• “ ” • + b•
Nous savons que c’est la barre 2 qui plastifiera la première en compression pour un accroissement de
1 + √2
l’effort normal N2 de −2σ0S. Par conséquent :
Nous pouvons à partir de cette solution calculer l’état de la structure lorsqu’elle est déchargée (F=0)
soit un incrément dF = -F2 (sachant que F = F2 + dF). Les contraintes dans les barres ne sont pas
nulles :
1
be = bJ = bJ + bJ = p1 + bJ = p1 + g
2 + √2 > avec g = −gf
Pour F = 0 → [[
√2
bf = bf + bf = p1 + bf = p1 + g
1 + √2
1 1
be = bJ = p1 − s1 + √2t p 1 = p 1
2 + √2 2 + √2 >
On obtient → [[
√2
bf = p1 − s1 + √2t p 1 = *1 − √2, p 1
1 + √2
En conclusions décharge à F = 0
o Lorsque la structure est déchargée les barres 1 et 3 sont en traction, et la barre 2 est en
compression.
Ces contraintes résiduelles (N1, N2 et N3 : pour F =0) proviennent des déformations plastiques qui ne
vérifient pas les conditions de compatibilité en effet :
f ≠ 0 >
i ⇒ ≠2
J = e =0
f J
Définition :
Les autocontraintes sont les contraintes résiduelles obtenues après décharge complète d’une structure
√2bJ ).
Avant d’aborder le problème d’un chargement cyclique traçons les diagrammes d’évolution de la flèche
et des efforts obtenus après décharge de la structure.
vš D = ’v“ ”+ v
•
pℎ ℎ √2
→ vš D = 2 − s1 + √2t p 1
1 1 + √2
pℎ
→ vš D = s2 − √2t
Le plus simple pour étudier le chargement cyclique est de faire l’étude dans le plan des contraintes (N1,
N2) (figure 2.26).
Le domaine d’élasticité est représenté par un carré de coté 2σ0S. Ce domaine reste le même car il y’a
pas d’écrouissage.
Les trajets de charge – décharge élastiques sont représentés par des segments de droites (intérieurs
au domaine d’élasticité) de pente 2 (N2 =2N1).
Les trajets élasto-plastiques se situent sur la frontière du domaine (il y’a pas d’écrouissage).
L’état de contraintes résiduelles est représenté par une droite d’équation bf = √2bJ (cette droite
passe par l’origine car l’état initial est supposé non contraint)
Ces informations nous ont permis de construire la solution graphique représentée ci-dessus :
Les chiffres représentent les phases successives du chargement cyclique :
1 – 3 – 5 Charge et décharge élastique ;
2 – 4 – 6 Évolution élasto-plastique (barre 2 plastifiée).
Si le matériau est écrouissable le critère de plasticité évolue lors des incréments de charge plastique.
Les deux figures ci-dessous (fig. 2.27) représentent l’évolution du domaine dans le plan des contraintes
(N1, N2),selon la modélisation retenue (écrouissage cinématique, écrouissage isotrope).
p , 95 I = 0,1
Regardons comment sont modifiés les calculs faits en élasto-plasticité parfaite (EPP).
Phase 1 (élasticité):
1 + √2
La solution est identique dans EPE et EPP:
⇒ gJ— = gJ = p1
√2
Phase 2 (élasto-plasticité):
Avec = p L1 − KN O = 0,9
— K
p p
− —
− —
= = — 95 p = 0 → =
p p — p p
p− pS
I I
p
—
Figure 2.29 : loi de comportement et le point p
= 2 J) f
b
L’effort normal dans la barre 2 est donc : (sans oublier que
bf = f 1 = p— 1 + I œ2 •
J
bf = g − √2bJ
g − 0,9 p 1
Reportons dans l’équation d’équilibre statique (voir III.1.1):
bJ œ2 + √2• = g − p 1
→ bJ =
I —
*0,2 + √2,
be = bJ = p 1>
Pour g = gf— → i
bf = 1,1 p 1
Phase 3 (Plasticité):
L’écrouissage permet de poursuivre le chargement pour des valeurs de F > Ff— . L’évolution est alors
b = bJ = p— 1 + I 1 J >
complètement plastique.
Nous avons ∶ i e et f = 2 J
bf = p— 1 + I 1 f
Les équations de décharge élastique ne sont pas modifiées, ce qui change c’est le domaine de validité
défini par le domaine d’élasticité.
b = bJ = p 1>
Nous partons donc de F = Ff— → i e *voir phase 2,
bf = 1,1 p 1
pour = 1 95 3 |b• | − p 1 ≤ 0
Les barres 1 et 3 n’ayant pas plastifiées la limite d’élasticité n’est pas modifiée :
√2 1 + √2
or bf = g → g = −2 2 p 1
1 + √2 √2
Les calculs suivants sont identiques, là encore il est plus simple de faire une étude graphique ns le plan
(N1, N2). Les figures suivantes représentent pour les deux modèles d’écrouissage, le cycle de
chargement limite tel que les barres 1 et 3 ne plastifient pas.
On note dans la figure 2.30 ci-dessous, que pour l’écrouissage cinématique le cycle se stabilise dès la
fin du premier cycle.
Alors que pour l’écrouissage isotrope il y a augmentation de la limite élastique à chaque cycle, ce qui
nécessite des charges de plus en plus importantes pour pouvoir réaliser chaque nouveau cycle.
Figure 2.30: modèles d’écrouissage : en bleu: domaine initial, en rouge: domaine d’élasticité D1, en noir:
domaine d’élasticité D2
La même démarche sera appliqué à la structure barre de la figure 2.31. La structure est constituée
d’une barre encastrée en A et C et une force normale axiale « P » appliquée en B. Nous utiliserons le
modèle EPP dans un premier temps et le modèle EPE dans un second temps.
Figure 2.31: Structure barre étudiée (RA est la réaction à l’appui) et modèle élastique parfaitement plastique
a. analyse du problème
∑ g = 0 → A¥ − A¦ = •
Nous avons : 2 inconnues RA et RC
1 équation : (1)
--------- > système hyperstatique de degrés 1
N*x,
NB : De l’équation d’équilibre on peut écrire : N1 - N2 = P (2)
RA
xÂÃ
A B C
RB
b. résolution
il s’agit de trouver une seconde équation pour rendre le système isostatique. 2 approches possibles :
1 Nf *x, 1 Rµ
¶ f
R¼
½ f
Rfµ a Rf¼ b
W¨©ª = n ‹ Œ dx = ³n dx + n dxÁ = +
2 ®¯°±²¯±°© E ∙ A p EA
2 ·¸¹ p EA
·¸¹ 2EA 2EA
º¶±²»© ¾°¿À¯©
Rfµ a *R µ − P,f b
Choisions RA comme inconnue hyperstatique. De (1) on a RC = P – RA. Wdef devient :
W¨©ª = +
2EA 2EA
−6
Or RC = RA − P → → A¦ = •
*6 + {,
Ê
A¥ A¥ 6 Ë
AÉ AÉ {
rétrécissement de la partie droite (partie gauche et droite séparée par le point d’application de P) :
鴃 = −Èɦ 6Q97 鴃 = n q= 95 Èɦ = n q=
p ‘ ‘ p ‘ ‘
A¥ 6 AÉ {
鴃 = −Èɦ ⇒ + = 0
‘ ‘
En combinant cette seconde équation et l’équation d’équilibre (1), on retrouve les expressions de
RA et RC.
鴃 = −Èɦ → 6 = −{ ɦ ⇒ ɦ = −
Ê
Remarque :
¥É Ë ¥É
(3)
b. domaine de validité
La solution obtenue ci-dessus n’est valable que si les 3 barres restent dans le domaine d’élasticité
bf = − Ë bJ *Ì,
Ê
La portion BC, de la barre, plastifiera en premier, pour un effort interne N2 = - p 1 (le signe «-», car la
−6 *6 + {,
bf = − p 1 et bf = AÍ = • ⇒ •J =
portion BC en compression) :
p1
*6 + {, 6
Le champ de déplacement et de déformation en en fin de phase élastique peut être calculé à partir de
la loi de comportement élastique (voir approche 2).
b. Validité de la solution
Pour Π= Ί
Pour P = Pf la structure est complètement plastifiée (portion AB et BC dans le domaine plastique). Le
charge dF > 0 conduit à un écoulement plastique, jusqu’à un allongement max 鴃 = −Èɦ = {
matériau étant supposé élastoplastique parfait, il y a ruine de la structure. Tout accroissement de
Pour P = P1 → È¥É*ÏJ, = K {
„
Pour P = P2 → È¥É*Ïf, = 6
p
È¥É*Ïf, 6
Donc
=
È¥É*ÏJ, {
Figure 3.35 : diagramme des efforts dans les différentes portions de la barre.
Partons de l’état obtenu pour P = P2 (juste avant la ruine) et appliquons un incrément de charge
dP<0.
Le problème est donc régi par les mêmes équations que celles établies en phase élastique (1ère phase
de l’étude).
Réutilisons les résultats obtenus sous forme incrémentale (c’est-à-dire, la variation des efforts internes
pour dP):
{ −6
dNJ = • 95 bf = •
*6 + {, *6 + {,
6 6{
З :7;é=9:5 9 éÑ4679=9:5 鴃 = − Èɦ = bJ = •
1 1*6 + {,
b. Validité de la solution
Cette solution est valable tant la barre reste dans le domaine élastique, il faut donc vérifier :
∀ |b• | − p 1 ≤ 0 >
•
‘Q97 b• = ’b• “ϔϕ + b•
La portion BC, plastifiera en premier en traction pour un accroissement de l’effort normal N2 de 2σ0S.
Par conséquent :
2*6 + {,
soit bf = 2 p 1 → • = − p 1 *Ò,
6
•e = •f + • = − p 1
fË
Ê
D’où Charge de plastification en traction de BC
Calculons l’état de la barre, lorsqu’elle est déchargée (P=0). Pour cela, il faut un incrément dP = -P2
(sachant que P = P2 + dP). On constatera que les contraintes dans la barre ne sont pas nulles.
{
bJ’Ï”p“ = bJ’ϔϕ “ + bJ’kÏ”ÓÏ• “ = p1 •
+ bJ’kÏ”ÓÏ•“ = p1 +
Pour P = 0 → [[
*6 + {, >
−6
bf’Ï”p“ = bf’ϔϕ“ + bf’kÏ”ÓÏ•“ = − p 1 + bf’kÏ”ÓÏ•“ = − p 1 + •
*6 + {,
*6 − {,
bJ’Ï”p“ = 1 ≥ 0
On trouve → [ 6+{ p >
*6 − {,
bf’Ï”p“ = 1 ≥ 0
6+{ p
En conclusions décharge à P = 0
∝ Lorsque la structure est déchargée la barre est en traction. On constate que la portion
BC, initialement en compression, se retrouve en traction à la décharge.
δš D= ’δ“¥É*ϔϕ , + È¥É*kÏ”ÓÏ• ,
p6 26{ p
→ δš D = −
*6 + {,
p 6 *6 − {,
→ δš D =
*6 + {,
Èš 6 *6 − {,
Donc
=
D
È¥É*ÏJ, { *6 + {,
Figure 3.37 : diagramme des efforts dans les différentes portions de la barre en cycle charge-décharge
Le domaine d’élasticité est représenté par un carré de coté 2σ0S (car pas d’écrouissage, inchangé).
NB : Ne pas oublier que lors de la première charge, la portion BC est en compression et la portion AB
en traction.
b’Õ“ = p 1
calculée :
2*6 + {,
Ö. *5, <: 6: • = − p1
6
→ bJ’Õ“ = p1 + bJ’kÏ”ÓÏ• “
{
→ bJ’Õ“ = p1 + •
*6 + {,
*6 − 2{, p 1
→ bJ’Õ“ =
6
Figure 3.38 : cycle traction – compression dans l’espace des contraintes (modèle EPP)
Les trajets élasto-plastiques se situent sur la frontière du domaine (il y’a pas d’écrouissage : modèle
EPP).
L’état de contraintes résiduelles est représenté par une droite d’équation bf = √2bJ (cette droite
passe par l’origine car l’état initial est supposé non contraint)
Ces informations nous ont permis de construire la solution graphique représentée ci-dessus (fig.3.38):
Les chiffres représentent les phases successives du chargement cyclique :
1 – 3 – 5 Charge et décharge élastique ;
2 – 4 – 6 Évolution élasto-plastique (Portion BC plastifiée).
Pour simplifier les calculs, nous considérons que la loi de comportement du matériau obéit au modèle
EPE bi-linaire et est caractérisée par :
Regardons comment sont modifiés les calculs faits en élasto-plasticité parfaite (EPP).
*6 + {,
La solution est identique dans EPE et EPP:
⇒ •J— = •J = p1
6
Phase 2 (élasto-plasticité):
= +P f *×,
l’équation :
f p
Cette équation, est fonction de la déformation plastique de la partie BC, qui est difficile à calculer
analytiquement (car il n’existe pas de relation bi-univoque entre la déformation plastique et l’état de
chargement). Par chance, la portion AB est dans son domaine élastique, donc il est possible de
De cette particularité, il est préférable d’exprimer l’équation (6) en fonction de la déformation totale de
la portion BC : (signe « - », car BC en compression)
f =− —
p + =− —
p + I f *Ø,
− —
− —
= = — 95 pf = 0 → =
p p — p p
pf − pS
I I
pf
—
Figure 3.40 : loi de comportement et le point p
{ 1
0,1. 6. b1
→ bf = −0,9 0 1 − *Ù,
{
En combinant l’équation (8) et la relation d’équilibre (2) N1 - N2 = P, on obtient :
6
Il y’a plastification dans la portion AB en traction lorsque N1= σ0S
Soit •f— = L1,9 + 0,1 O p 1 > •f
{
bJ = p 1
Pour • = •f— → ~ 0,016 + 0,9{ + 0,196{
f f >
bf = − p 1 Å Æ
{*{ + 0,16,
L’écrouissage permet de poursuivre le chargement pour des valeurs de P > Pf— . L’évolution est alors
b = p— 1 + I 1 J > 6
et 2 = − 1
complètement plastique. L’expression des efforts dans les différentes portions de la barres :
Nous avons ∶ i J
bf = − p— 1 + I 1 f {
L’équation d’équilibre bJ − bf = • → p1 + 2 I 1 J − *− p 1 + I 1 f , = •
— —
Les équations de décharge élastique ne sont pas modifiées, ce qui change c’est le domaine de validité
défini par le domaine d’élasticité..
Supposons que la décharge est appliquée en fin de la phase 2. C’est-à-dire pour P =P2’ et on applique
un incrément de décharge dP < 0.
bJ = p 1
Pour P = Pf— → ~
f f >
0,016 + 0,9{ + 0,196{ *voir phase 2,
bf = − p 1 Å Æ
{*{ + 0,16,
|bJ | − p 1 ≤ 0
La portion AB n’ayant pas plastifiées la limite d’élasticité n’est pas modifiée :
La portion BC ayant plastifiée la limite élastique actuelle, lors d’une charge en compression –
décharge – et traction dépend du type d’écrouissage (Attention : lors de la charge BC est en
compression) :
Les figures suivantes représentent pour les deux modèles d’écrouissage, le cycle de chargement limite
tel que la portion AB ne plastifie pas (donc pour P= P2’)
On note dans la figure 3.41 ci-dessous, que pour l’écrouissage cinématique le cycle se stabilise dès la
fin du premier cycle.
Alors que pour l’écrouissage isotrope il y a augmentation de la limite élastique à chaque cycle, ce qui
nécessite des charges de plus en plus importantes pour pouvoir réaliser chaque nouveau cycle.
Figure 3.41 modèles d’écrouissage : en bleu: domaine initial, en rouge: domaine d’élasticité D1, en noir:
domaine d’élasticité D2