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Avant-Projet Détaillé
des ouvrages de rétention amont
Volume 1/4
Rapport descriptif et justificatif
Bonnard & Gardel Ingénieurs-conseils SA
Avant-Projet Détaillé
des ouvrages de rétention amont
Volume 1/4
Rapport descriptif et justificatif
Version - a b
Document RN110 - 4063 RN110 – 4063a
F. Vuilleumier F. Vuilleumier
Collaboration Tassili Engineering Tassili Engineering
H. Lefebvre H. Lefebvre
T. Buchs T. Buchs
H. Kilic H. Kilic
K. Essyad K. Essyad
Y. Martignago Y. Martignago
R. Achard R. Achard
M. Cellino M. Cellino
Mecasol Mecasol
Distribution AGEP (10 ex) AGEP (15 ex)
Tassili Engineering (1 Tassili Engineering (1
ex) ex)
BGL (1 ex) BGL (1 ex)
© BG
Bonnard & Gardel Ingénieurs-conseils SA - Avenue de Cour 61 - Case postale 241 - CH-1001 Lausanne
Téléphone: (021) 618 11 11 - Télécopie: (021) 618 11 22 - TVA No 323 173
APD des ouvrages de rétention
A/ Introduction 1
1. Généralités 1
2. Problématique 1
4. Efficacité 3
B/ Données naturelles 4
1. Topographie 4
1.1 Travaux exécutés 4
1.2 Bassins versants 4
1.3 Cuvettes 5
1.4 Sites 5
2. Géologie 7
2.1 Géologie générale 7
2.2 Géologie des sites 7
2.2.1 Lithologie 7
2.2.2 Tectonique 8
2.2.3 Altération 9
2.2.4 Karstification 9
2.3 Géologie des cuvettes 9
2.3.1 Stabilité 9
2.3.2 Etanchéité 9
2.3.3 Hydrogéologie 9
2.4 Sismicité: 12
3. Géotechnique 13
3.1 Investigations ENHPC 1994 13
3.2 Investigations réalisées dans le cadre des études préliminaires 1997 14
3.2.1 Alluvions grossières 14
3.2.2 Sable de l'oued 15
3.2.3 Matériaux argileux 16
3.3 Investigations réalisées dans le cadre des études d'APD 1999-2000 16
3.3.1 Reconnaissances et essais in situ 16
3.3.2 Essais de laboratoire 17
4. Hydrologie 29
4.1 Crues 29
4.2 Apports solides 29
5. Climatologie 31
5.1 Température 31
5.2 Evaporation 31
5.3 Pluviométrie 31
5.4 Ensoleillement 32
5.5 Vents 32
1. Conception générale 34
2. Ouvrage principal 35
2.1 Dimensionnement 35
2.1.1 Résultats du laminage des crues 35
2.1.2 Résultats du laminage de la crue 1:1.000 avec le dimensionnement retenu 45
2.1.3 Détermination de la cote de crête 45
2.2 Coupe-type des ouvrages principaux 48
2.2.1 Considérations générales 48
2.2.2 Stabilité des ouvrages principaux 50
2.2.3 Stabilité interne – Filtres et drains 55
2.2.4 Stabilité de la fondation – Injections et drainage 56
2.2.5 Protection des parements 57
3. Organe de vidange 58
3.1 Conception 59
3.2 Dimensionnement hydraulique 60
3.2.1 Ouvrage d'entrée-pertuis 60
3.2.2 Galerie d'évacuation 62
3.2.3 Bassin amortisseur – Restitution à l'oued 63
4. Evacuateur de crues 65
4.1 Conception 65
4.2 Dimensionnement hydraulique 66
4.2.1 Seuil 66
4.2.2 Coursier 67
4.2.3 Bassin amortisseur – restitution à l'oued 68
5. Dérivation provisoire 69
5.1 Principes 69
5.2 El Abiod 72
5.3 El Haimeur 73
5.4 Bou Brik 74
6. Auscultation 74
6.1 Observation visuelle 75
6.2 Mesures 75
E/ Métrés - Coûts 76
7. Conclusions 77
A/ Introduction
1. Généralités
L'Agence Nationale de l'Eau Potable et Industrielle et de l'Assainissement (AGEP) a confié
en juillet 1995 à l'Association BG-ENHPC l'étude de l'assainissement et de la protection
contre les crues de la vallée du M'Zab. Ce mandat comporte deux grands volets :
Dans le cadre de ce deuxième volet de protection de la vallée contre les crues, une
combinaison de deux stratégies a été mise en œuvre, faisant appel à :
Les mesures "passives" ont été présentées dans les rapports d'Avant-projet Détaillé RN-
072a, RN-076a, RN-077a, RN-078a et RN-107 qui concernent le calibrage de l'oued et la
protection des berges.
Le présent rapport présente les résultats des études d'Avant-projet Détaillé des ouvrages de
rétention temporaire d'El Abiod, El Haimeur et Bou Brik.
Ce rapport fait suite à l'étude hydrologique (rapport RN012 du 3 juin 1996, ainsi que
rapport complémentaire RN035 du 13 mars 1997) et à l'étude préliminaire des ouvrages de
rétention amont (rapport RN025a du 25 avril 1997). Il s'appuie sur la campagne de
reconnaissances et d'essais confiée au LTPSud et réalisée entre décembre 1998 et juillet
2000 : les résultats bruts de cette campagne d'essais sont présentés dans les rapports établis
par le LTPSud tandis que leur dépouillement et leur analyse font l'objet du rapport RN115
de septembre 2000.
2. Problématique
Les ouvrages de rétention envisagés pour lutter contre les conséquences négatives des crues
de l'oued M'Zab et, dans la mesure du possible profiter de leur effet bénéfique
- fondamental, puisqu'à l'origine du développement de cette vallée -, doivent répondre aux
différents critères de conception suivants :
· contrôle maximum du bassin versant, par une implantation le plus à l'aval possible,
compatible avec l'urbanisation existante et tenant compte des resserrements
topographiques
L'accès aux sites d'El Abiod et Bou Brik se fait depuis Ghardaïa en empruntant l'ex CW 103
via Benghanem, Touzouz, Daya Ben Daoua et en remontant la vallée de l'oued El Abiod, en
rive gauche, le long d'une chaussée revêtue.
L'accés au site d'El Haimeur se fait depuis Ghardaïa en suivant l'ex CW 103 jusqu'à l'entrée
de Daya Ben Daoua : à cet endroit, proche de la confluence El Abiod – El Haimeur, on
traverse l'oued El Abiod puis on remonte la vallée de l'oued El Haimeur en suivant une
piste de qualité médiocre. L'accès à ce site est également possible en suivant la RN 1 en
direction d'Alger sur 9 à 10 km avant d'emprunter une piste sur la gauche qui conduit dans
la vallée de l'oued El Haimeur.
Les sites de El Abiod et El Haimeur ont ensuite fait l'objet de campagnes de travaux
topographiques qui ont permis d'établir les courbes de capacités des retenues et d'établir les
métrés des avant-projets sommaires des ouvrages.
4. Efficacité
La réalisation des ces ouvrages aura les effets suivants sur les crues de différentes
fréquences de l'oued M'Zab :
B/ Données naturelles
1. Topographie
1.1 Travaux exécutés
Lorsque les sites d'ouvrages sur les oueds El Abiod et El Haimeur ont été identifiés au
début des études préliminaires, des levés des zones des sites au 1:2.000, pour le choix de
l'axe et l'implantation des ouvrages et des levés des cuvettes au 1:5.000, pour
l'établissement des courbes de capacité des retenues ont été réalisés par le Bureau d'Etudes.
Pour le site et la cuvette de Bou Brik, le Bureau d'Etudes a utilisé un fonds topographique
au 1:1.000 existant établi antérieurement par ENHPC.
Les coordonnées des sites et les superficies des bassins versants correspondants sont portées
dans le tableau ci-dessous.
Le bassin versant intermédiaire à l'aval des ouvrages de rétention est constitué des bassins
versants 3, 5, 5.2, 7 en partie, 7.2, 8, 9, 10, 11, 12, 14 en partie (N'Tissa)15, 16 et 17 en
allant jusqu'à El Atteuf (voir plans des sous-bassins du dossier d'annexes).
La superficie ainsi contrôlée par ces trois ouvrages est de 1185 km2, représentant
91 % de la superficie du bassin à la confluence à Daya Ben Daoua, et 75 % de la
superficie totale du bassin du M'Zab au niveau d'El Atteuf.
Bien que son bassin versant soit de superficie modeste, l'ouvrage de Bou Brik a une
contribution significative sur le débit de crue résiduel à l'aval des ouvrages de rétention : en
effet son influence permet de réduire, de manière dégressive, le débit centennal d'environ
70 m3/s (soit 35 %) au niveau de Daya ben Dahoua puis d'environ 40 m3/s (soit 16 %) au
niveau de Beni Isguen et enfin de 20 m3/s (soit 6%) à l'aval.
1.3 Cuvettes
Les cuvettes des sites potentiels sur les oueds El Abiod, El Haimeur et El Ghrazil (Bou
Brik) ont fait l'objet de relevés topographiques à l'échelle 1/5.000. Ces cuvettes ont été
planimétrées et les courbes Hauteur-Surface et Hauteur-Volume sont reproduites dans le
dossier d'annexes.
Malgré la présence d'un pertuis ouvert en partie basse des digues, des transports solides
vont s'accumuler dans la retenue au cours de la vie de l'ouvrage : une courbe Hauteur-
Volume rectifiée, prenant en considération ce phénomène, a donc été établie. La définition
de cette courbe n'a pas d'influence sur la capacité de laminage des ouvrages pour autant que
tout l'envasement soit pris en compte et qu'il se situe en dessous de la cote de retenue
normale. Les courbes corrigées ont été construites en considérant que 50 % des
atterrissements prévus sur la durée de vie de l'ouvrage se déposaient en comblant la partie
basse de la cuvette (à l'exception d'un cône de dégagement généré par les écoulements dans
le pertuis de fond), tandis que le reste des atterrissements se répartissait au-dessus en
comblant la moitié du volume disponible.
1.4 Sites
Dans chaque zone de site, un axe a été retenu sur la base de considérations essentiellement
topographiques, les conditions géotechniques étant très homogènes à cette échelle, pour
implanter les ouvrages de rétention.
1. Sur la branche El Abiod, l'axe retenu se situe à l'aval immédiat de l'ouvrage existant. En
effet, cette disposition permet d'intégrer l'ouvrage en maçonnerie existant avec le pied
amont du futur ouvrage et de profiter d'un premier envasement à l'amont proche qui
limitera les infiltrations sous la future digue. En fait l'implantation d'un ouvrage à
l'amont ou à cheval sur le barrage existant est difficilement envisageable à cause de la
présence des matériaux de très faible densité apportés par les crues à l'amont, et à cause
du risque de devoir travailler dans l'eau, sans avantage en contrepartie.
Le site est très large : à la base, à la cote 554, il mesure environ 850 m. Le passage de
l'oued est légèrement marqué au pied de la rive droite, à la cote 553 environ. Cette rive
s'élève d'abord très doucement (pente de 1 V/17 H) jusque vers la cote 564 puis se
redresse selon une pente régulière de 1 V/4 H environ. La rive gauche s'élève quant à
elle régulièrement, dans la zone de l'axe, selon une pente de 1 V/4 H environ.
2. Sur la branche El Haimeur, l'axe envisagé au stade des études préliminaires a été
légèrement déplacé vers l'amont pour profiter du resserrement en rive droite que les
documents topographiques à disposition lors des études antérieures ne représentent pas
fidèlement.
Le point bas de l'oued se situe au pied de la rive gauche, à la cote 543.5 NGA. Le profil
en travers reste assez plat jusqu'à la cote 545, où la largeur est de 300 m environ. Les
rives s'élèvent ensuite d'abord de manière assez douce jusqu'à la cote 548 avec une
pente de l'ordre de 1V/10H puis de manière plus abrupte jusqu'à la cote 560 avec une
pente de l'ordre de 1V/3H en rive droite et 1V/2,5H en rive gauche.
3. Enfin, sur la branche Bou Brik, l'axe retenu est le même que l'axe I de l'étude de
faisabilité d'une digue de protection sur l'oued El Ghrazil réalisée par ENHPC pour le
compte de la DHW de Ghardaia en 1994. L'oued se situe légèrement en rive droite, à la
cote 547,5. Le profil en travers est assez plat, puisque sa largeur à la cote 549 est
d'environ 680 mètres. La rive droite s'élève avec une pente moyenne de 1 V/6 H, tandis
que la rive gauche reste subhorizontale jusqu'à la cote 551, avant de se redresser avec
une pente de l'ordre de 1 V/4 H.
2. Géologie
2.1 Géologie générale
La région de Ghardaïa est située principalement dans les formations de calcaires massifs
du Turonien. Celles-ci sont parfois recouvertes par les sédiments du Senonien moyen,
constituant fréquemment des buttes témoins de faible extension qui se détachent à
l'horizon : elles sont constituées d'une carapace calcaire surmontant des marnes
gypseuses souvent recouvertes par leurs produits d'altération.
2.2.1 Lithologie
Les faciès rencontrés sur les trois sites sont les mêmes. Il s'agit des formations suivantes :
Ces argiles qui sont à la base des formations calcaires sont bariolées de couleur jaune
verdâtre parfois rougeâtre gypseuses. Elles comportent parfois des petits niveaux marno-
calcaires compacts
Elles ont partout été recoupées par les sondages à la base des alluvions en fond de vallée
et sous les calcaires sur les rives
Ces calcaires recouvrent l'ensemble de la région avec une morphologie tabulaire tout à
fait monotone.
Ils sont tantôt bruns, tantôt clairs à l'affleurement, mais toujours blancs à la cassure.
Massifs et très résistants, ils sont souvent silicifiés, avec parfois des nodules de silex
pouvant atteindre des dimensions appréciables (10-20 cm).
L'épaisseur des bancs est généralement de l'ordre du mètre avec parfois des bancs plus
épais (2-2.5m).
Les puits et sondages réalisés dans le cadre des diverses reconnaissances ainsi que les
puits d'exploitation des agriculteurs montrent une épaisseur de ces alluvions comprise
entre 20 et 30 m. D'après la littérature (Flandrin 1952 - Les chaînes atlasiques de la
bordure nord du Sahara)., elle atteindrait 40 m en certains endroits
Ces alluvions sont grossières avec une proportion d'éléments de dimension supérieure à
200 mm parfois importante. Elles sont composées d'éléments de calcaire souvent roulés,
parfois à angles légèrement émoussés. Cet horizon est très compact, parfois recimenté,
surtout en profondeur. Il est souvent difficile à entamer à la pelle mécanique au-delà des
premiers mètres.
Le relevé des puits agricoles montre parfois des intercalations franchement sableuses ou
sablo – limoneuses. Ces puits, circulaires, avec un diamètre moyen de 3 mètres, tiennent
souvent sans étayage sur toute leur hauteur, excepté la partie superficielle (sable
limoneux).
Cet horizon surmonte les alluvions grossières. Son épaisseur varie de quelques
centimètres à 2 mètres au maximum. Il est constitué parfois de sable propre roux, parfois
de sable limoneux légèrement caillouteux de couleur brun à roux.
Sec, ce matériau est totalement pulvérulent, la fraction argileuse étant très faible sinon
inexistante.
2.2.2 Tectonique
Les formations calcaires à structure tabulaire, au droit du site, ne sont affectées par
aucun phénomène tectonique notable d'importance régionale. Les mêmes directions et
pendages sont mesurés aussi bien en rive droite qu'en rive gauche. Aucune faille
d'importance n'est relevée aux environs immédiats des sites.
La fracturation est cependant intense. Elle est liée d'une part aux phénomènes
tectoniques à petite échelle et d'autre part aux phénomènes de géodynamique externe,
notamment les variations de température : les fissures qui résultent de ces effets
géodynamiques sont superficielles et d'orientation aléatoire.
2.2.3 Altération
Du fait de la fissuration intense des calcaires, l'altération s'est développée jusqu'à une
profondeur de 2 à 4 mètres.
2.2.4 Karstification
Les phénomènes de karstification dans ces calcaires sont relativement peu développés.
Quelques lapiaz, ainsi que quelques vacuoles sont observées. Aucune manifestation
importante du phénomène de karstification n'est relevée en surface.
Les cuvettes de ces barrages se développent dans les mêmes termes et avec les mêmes
faciès que ceux des sites.
Les calcaires, surmontés des alluvions grossières puis quelquefois les alluvions sablo-
limoneuses se retrouvent sur toute l'étendue des cuvettes avec la même morphologie et
la même structure.
2.3.1 Stabilité
Aucune instabilité majeure n'est relevée aussi bien sur les sites que dans les cuvettes.
Ceci trouve son explication dans la morphologie, la structure géologique ainsi que dans
la nature des formations rencontrées.
2.3.2 Etanchéité
2.3.3 Hydrogéologie
Une dizaine de puits agricoles ont été foncés à l'aval et à l'amont des axes des digues
d'El Abiod et d'El Haimeur. En date du 24/07/96 les niveaux piézométriques suivant ont
été relevés.
El Abiod :
El Haimeur :
La tranche d'eau exploitée varie entre 2 à 6 mètres sans aucune certitude d'avoir touché
le substratum. L'observation des déblais d'excavation qui restent autour des puits ne
permet pas de conclure sur ce point.
Les débits extraits de cette nappe semblent importants. Ils permettent de subvenir aux
besoins de toutes les petites exploitations agricoles existant dans la vallée.
Lors de la campagne de reconnaissance pour les études d'avant projet détaillé, les
niveaux d'eau suivants ont été relevés dans les sondages de reconnaissance :
El Abiod
El Haimeur
Bou Brik
2.4 Sismicité:
3. Géotechnique
3.1 Investigations ENHPC 1994
Dans le cadre de l'étude de deux seuils situés sur les oueds El Ghrazil (Bou Brik) affluent
rive gauche de l'oued El Abiod et Laadiria (El Haimeur) effectuées par ENHPC en 1994,
une série de granulométries et quelques essais de cisaillement ont été effectués.
Les résultats de ces essais sont récapitulés dans les tableaux ci-dessous.
Essais mécaniques
Puits Prof. gd Wopt f uu C uu
Dans le cadre de cette étude préliminaire, des puits ont été réalisés dans les alluvions de
l'oued El Abiod (2) et de l'oued El Haimeur (4) et dans les argiles de la butte face au LTPS.
Des échantillons remaniés ont été prélevés dans ces puits et ont fait l'objet des essais de
laboratoire suivants réalisés par le LTPS de Ghardaïa .
· Granulométrie
· Limites d'Atterberg
· Essai Proctor
· Cisaillement consolidé sous conditions Proctor
Des essais de perméabilité sur échantillons compactés avaient été demandés mais n'ont pu
être effectuées. Les principaux résultats de ces reconnaissances sont présentés ci-après.
Les matériaux prélevés ont une forte proportion d'éléments grossiers. Ils sont classés GL
pour El Abiod et GA-GL pour El Haimeur. Lors du prélèvement, ces matériaux ont été
écrêtés : ils sont en réalité légèrement plus grossiers.
Au compactage, ils permettent d'obtenir des remblais de forte densité avec une faible teneur
en eau. Le matériau en place étant généralement sec, il sera toujours nécessaire de les
arroser pour atteindre la teneur optimale.
Les résultats des essais sont récapitulés dans les tableaux ci-dessous.
El Haimeur
El Abiod
Compte tenu de l'hétérogénéité présumée des gîtes de ces matériaux, il était prévu de
réaliser au stade suivant des études une campagne de reconnaissances et d'essais plus
systématique sur les zones d'emprunt retenues.
Un puits a été foncé dans les sables de l'oued El Haimeur avec prélèvement d'un
échantillon.
Un échantillon a été prélevé sur une des buttes face au LTPS : il s'agit de limon argileux
avec une faible proportion de sable et gravier. Ce matériau est classé en catégorie CH,
correspondant à des sols inorganiques et de compressibilité moyenne à forte. L'essai
oedométrique a confirmé ce point : il s'agit de sols à compressibilité forte et gonflants,
difficiles à mettre en place.
La densité Proctor est moyenne pour une teneur en eau élevée ; la résistance au cisaillement
est moyenne.
Puits Prof. Cailloux Graviers G. sable Sable fin Limon Argile Wl Wp Ip % mat.
<200 ; >20 <20 ; >2 <2 ; >0.2 <0.2 ; >0.02 <0.02 ; >2m <80m solub
1 0.5 - 6.00 6.00 6.00 50.00 32.00 56.00 31.00 26.00 0.90
Le pourcentage en gypse, soluble, est appréciable : dans les gisements de ces matériaux, le
gypse se présente en petites plaquettes de 1 à 10 cm d'épaisseur, rendant quasiment
impossible son élimination lors de l'exploitation.
Les essais de laboratoire réalisés dans le cadre de cette campagne ont été les suivants :
On peut noter :
Les résultats de ce essais sont présentés dans les rapports du Laboratoire des Travaux
Publics du Sud. Une présentation synthétique de ces résultats est fournie ci-dessous :
3.3.2.1 Granulométries
et que n'ont pas été pris en considération les sables lorsqu'ils sont en surface ni les
horizons inférieurs particulièrement cimentés.
Des graphiques représentent les courbes moyennes ainsi que des fuseaux à ± 1,65 fois
l'écart-type, représentant approximativement 90 % de la population sont également
présentés à la suite.
200 mm 20 mm 2 mm 0.2 mm 80 m
200 mm 20 mm 2 mm 0.2 mm 80 m
100
90
Moyenne + 1.63 x écart-type
80
Moyenne
60
50
40
30
20
10
-
1000 100 10 1 0.1 0.01
Diamètre [mm]
100
90
50
40
30
20
10
-
1000 100 10 1 0.1 0.01
Diamètre [mm]
100
90
50
40
30
20
10
-
1000 100 10 1 0.1 0.01
Diamètre [mm]
100
90
50
40
30
20
10
-
1000 100 10 1 0.1 0.01
Diamètre [mm]
100
90
50
40
30
20
10
-
1000 100 10 1 0.1 0.01
Diamètre [mm]
100
90
50
40
30
20
10
-
1000 100 10 1 0.1 0.01
Diamètre [mm]
min 2.57
El Abiod (41)
max 11.94
moy 4.77
s 2.14
min 0.61
El Haimeur (28)
max 8.74
moy 3.63
s 1.87
min 1.82
Bou Brik (34)
max 7.94
moy 3.78
s 1.60
min 0.61
Ensemble (103)
max 11.94
moy 4.14
s 1.96
Le tableau ci-après présente les principaux résultats des essais Proctor conduites sur les
matériaux provenant des puits de reconnaissance des zones d'emprunt des trois sites. Un
graphique illustre l'ensemble des résultats, densité et teneur en eau optimales, des 43
essais. Les courbes des essais Proctor sont en général assez plates : pour un écart absolu
de la teneur en eau de ± 1% de la teneur en eau optimale, la diminution de densité par
rapport à l'optimum Proctor est de l'ordre de 0,1 point, respectivement de 0,2 à 0,4
points lorsque l'écart de teneur en eau est de ± 2 %. On note que pour une zone
d'emprunt donnée, la plage de variation de la teneur en eau optimale est inférieure à
4 % ; de plus le mode d'exploitation de ces zones d'emprunt ne fera qu'améliorer
l'homogénéité des matériaux mis en œuvre.
El Abiod (23)
max 2.16 11.70
s 0.06 1.05
s 0.05 0.66
s 0.05 1.26
s 0.06 1.21
2.25
2.10
2.05
2.00
1.95
1.90
5 6 7 8 9 10 11 12 13
Teneur en eau optimale [%]
Par la grande étendue de leur variation, de plusieurs ordres de grandeur, les valeurs de
perméabilité se rapprochent d'une loi de distribution log-normale et cette population
peut être caractérisée par sa moyenne m = 10 moyenne (log Pi ) et son coefficient de variation
moyenne (log Pi )
écart - type (log Pi )
C = 10 . A titre indicatif, la moyenne arithmétique des perméabilités est
également donnée dans le tableau ci-après.
1.E-02
1.E-03
Perméabilité ücm/s]
1.E-04
1.E-05
El Abiod
1.E-06
El Haimeur
1.E-07 Bou Brik
1.E-08
1.E-02
1.E-04
1.E-05
1.E-06
1.E-07
1.E-08
Sur chaque site, 2 échantillons dans les calcaires des rives et 3 échantillons dans les
puits de la zone d'emprunt alluviale. On peut remarquer que les agrégats provenant des
zones d'emprunt ont des caractéristiques plutôt moins bonnes, surtout en présence d'eau.
On observe également que les essais réalisés sur les matériaux de El Haimeur
conduisent à de meilleurs résultats que sur les deux autres sites.
Micro Deval en
Los Angeles Micro Deval sec
présence d'eau
Tableau 9 Résistances à la fragmentation et l'usure des matériaux des zones d'emprunt et des sites
4. Hydrologie
4.1 Crues
Bassin versant
El Abiod (766 km2) El Haimeur (385 km2) Bou Brik (35 km2)
La concentration en matières solides et le charriage sur le fond de l'oued M'Zab n'ont pas
fait l'objet de mesures directes. L'étude hydrologique s'est référée en conséquence à des
mesures faites sur des bassins arides ou semi-arides dans d'autres régions en appréciant les
différences possibles avec le M'Zab au niveau de l'érodabilité du bassin versant
(topographie et géologie). Cette étude a ainsi conduit à proposer une concentration
L'évaluation des apports liquides a été faite en ne considérant que les pluies dont l'intensité
est suffisante pour provoquer un écoulement et en appliquant à ces pluies un coefficient de
ruissellement inférieur à 1. Selon les conclusions de l'étude hydrologique sur les précipita-
tions, seules les pluies journalières supérieures à 7.5 mm, qui représentent 50 % des
précipitations totales (70 mm/an), soit environ 35 mm/an, déclenchent un écoulement ; au
niveau des intensités, ce sont les pluies d'intensité moyenne supérieure à 2 mm/h, et de
hauteur supérieure à 5 mm, soit environ 30 mm/an, qui sont susceptibles de déclencher un
écoulement. Le coefficient de ruissellement pour une pluie centennale et une superficie de
100 km2 est de 50 % environ. Ce coefficient diminue pour des événements pluvieux plus
fréquents et pour des superficies de bassin versant plus grandes.
Pour un calcul prudent de ces apports solides, on a finalement retenu une hauteur de
précipitation annuelle conduisant à un écoulement de 35 mm et un coefficient de
ruissellement de 50 %. Ces valeurs définissent un apport de matières en suspension pendant
une durée de 50 années de :
L'application aux bassins des sites sur l'oued El Abiod, l'oued El Haimeur et l'oued Ghrazil
est présentée dans le tableau ci-dessous : les valeurs calculées ont ensuite été quasiment
doublées pour tenir compte des incertitudes liées à ce type d'évaluation, une seule crue
"historique" étant susceptible d'entraîner à elle seule un volume de matériaux équivalent à
10 ou 20 années moyennes.
Barrage El Abiod 766 13.4 67 025 67 025 6 702 500 4 205 490 8.0
Barrage El Haimeur 385 6.7 33 688 33 688 3 368 750 2 113 725 4.0
Barrage Bou Brik 35 0.6 3 063 3 063 306 250 192 157 0.4
5. Climatologie
5.1 Température
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
T (°C) 10,6 13,0 15,9 19,7 24,0 30,0 33,1 32,3 27,8 21,0 14,8 11,7
5.2 Evaporation
15,0
10,0
5,0
0,0
Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Evaporation (mm/j) 4,2 5,4 7,0 8,9 11,0 13,5 15,1 13,7 9,9 7,1 4,5 4,3
5.3 Pluviométrie
10,0
5,0
0,0
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sep. Oct. Nov. Déc.
Précipitations (mm) 5,0 8,6 5,1 7,4 5,3 1,2 0,0 1,1 4,0 10,6 14,1 2,6
5.4 Ensoleillement
Les valeurs mensuelles moyennes de l’ensoleillement au niveau de la station de mesure
de Ghardaïa (données issues de l’atlas climatologique national pour la période
1975/1984) sont les suivantes :
12
11
10
9
8
7
6
Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Heures 7.7 8.1 8.6 9.6 10.7 11.3 11.7 10.9 9.3 8.7 8.1 7.8
5.5 Vents
Les données sur les vents extraites de l'Atlas Climatologique National pour la station de
Ghardaïa (période 1975/1984) sont données dans le dossier d'annexes, sous forme de :
· tableaux donnant les moyennes mensuelles des vitesses du vent moyen, les
fréquences pour chaque mois, par classes de vitesse, du vent maximum et enfin les
fréquences mensuelles du vent moyen.
· roses des vents mensuelles et annuelle avec l'indication des pourcentages des
diverses classes de vitesse.
On constate qu'à Ghardaïa, les vents dominants viennent du sud, tantôt sud-est, tantôt
sud ouest. De novembre à mars, les vents dominants soufflent du sud-est, de juin à
septembre du sud-ouest et plus franchement du sud pendant les mois de transition
d'avril, mai et octobre.
1. Conception générale
Les objectifs assignés à ces projets et les conditions naturelles prévalant localement,
géologie, hydrogéologie, géotechnique et hydrologie principalement, conduisent aux
considérations générales suivantes concernant la conception des ouvrages :
· compte tenu des conditions géotechniques, l'ouvrage principal doit être un ouvrage
souple : par ailleurs, comme on le verra ci-après, les avantages économiques
généralement associés à un ouvrage en béton au niveau des ouvrages annexes et des
conditions de dérivation provisoire ne seraient pas sensibles ici (évacuateur de crues
posé sur le remblai, vidange de fond à travers l'ouvrage, dérivation provisoire par
basculement de l'oued)
· les matériaux disponibles en abondance sur les sites et à moindre coût sont
représentés par les alluvions présentes dans les vallées des oueds El Abiod, Bou Brik
et El Haimeur.
· vis-à-vis du rôle qui lui est affecté, cet ouvrage et sa fondation n'ont pas besoin d'être
étanches : il est cependant impératif que les écoulements potentiels au cours du
remplissage temporaire de la retenue à l'occasion des crues, ne causent aucun
désordre à la fondation ou au corps de l'ouvrage. D'une manière générale les
dispositions protectrices adoptées pour prévenir les effets des écoulements dans la
fondation ou le corps de la digue viseront plutôt à contrôler ces écoulements qu'à les
empêcher : ceci est vrai notamment pour les alluvions de la fondation et du corps de
la digue, en ce qui concerne les calcaires, les perméabilités très élevées sur certains
sites contraindront également à limiter ces écoulements.
· la vidange de fond est un ouvrage qui est appelé à fonctionner à chaque crue : sa
conception devra garantir au mieux la pérennité de son fonctionnement vis-à-vis
notamment de l'envasement et des risques d'obstruction par des corps flottants. Une
obstruction accidentelle ne devra en aucun cas mettre en péril les ouvrages et ses
conséquences seront examinées. Pour éviter tout détournement du mode de
fonctionnement de ces barrages qui ne serait pas en accord avec sa conception et son
but, et également pour une plus grande facilité de maintenance, les vidanges de fond
seront impérativement des ouvrages non contrôlés par un quelconque organe hydro-
mécanique
· l'évacuateur de crues est un ouvrage qui est appelé à fonctionner rarement, puisqu'il
ne déverse en principe que pour des crues plus rares que centennales : aussi sa
conception privilégiera la simplicité et l'économie plutôt que les performances.
Compte tenu de son rôle vital vis-à-vis de la sécurité de l'aménagement, cet ouvrage
devra rester fiable au cours du temps.
2. Ouvrage principal
2.1 Dimensionnement
· ces ouvrages doivent, pour une crue dite "de dimensionnement", de fréquence 1/100,
relâcher à l'aval un débit limité, contrôlé par un pertuis ménagé en partie basse de
l'ouvrage : ce débit a conduit, avec la prise en compte des apports des bassins versants
intermédiaires, aux débits de projet pour le calibrage de l'oued M'Zab et la définition
des protections. Le débit relâché au pied des ouvrages pour la crue de fréquence
centennale a été fixé à 20 m3/s pour les deux ouvrages de El Abiod et El Haimeur et à 5
m3/s pour l'ouvrage de Bou Brik. Un ensemble de simulations du passage de la crue
centennale a permis, en fonction de la cote de calage du pertuis de fond, de déterminer
les dimensions du pertuis répondant aux exigences de la restitution, ainsi que la cote
maximale atteinte par le niveau de la retenue.
· les conditions ci-dessus prévoient que ces performances soient assurées après que la
retenue se soit envasée pendant une durée de 50 années.
Pour chacun des sites, les conditions de passage de la crue centennale ont été simulées avec
trois calages altimétriques de l'ouvrage de vidange. Pour chacune de ces simulations, les
dimensions du pertuis ont été déterminées par approximations successives pour que le débit
maximum sortant corresponde aux objectifs fixés. Les résultats de ces simulations sont
récapitulés dans les tableaux ci-après.
Pour El Abiod, la cote du fond de la vallée est approximativement à 554 NGA (553.50
NGA au point le plus bas) et le niveau théorique d'envasement total est de 560 NGA
environ. Trois cotes de calage de vidange ont été testées : 556, 558 et 560 NGA.
[NGA] [NGA]
556 565,15
558 565,16
560 565,19
Tableau 16 Crue 1:100 El Abiod – niveau max du plan d'eau en fonction de la cote de calage
de la VF
[NGA] [NGA]
546 555.76
548 555.78
549,5 555.82
Tableau 17 Crue 1:100 El Haimeur – niveau max du plan d'eau en fonction de la cote de
calage de la VF
Pour Bou Brik, la cote du fond de la vallée est approximativement à 548 NGA (547.5 NGA
au point le plus bas) et le niveau théorique d'envasement total est de 550 NGA environ.
Trois cotes de calage de vidange ont été testées : 548, 549 et 550 NGA.
[NGA] [NGA]
548 553.50
549 553.51
550 553.52
Tableau 18 Crue 1:100 Bou Brik – niveau max du plan d'eau en fonction de la cote de
calage de la VF
On constate à travers ces diverses simulations que la cote maximale du plan d'eau est très
peu sensible, de l'ordre de quelques centimètres, à la cote de calage du pertuis de vidange et
qu'elle ne constitue pas un critère de détermination de ce calage. Les autres éléments
l'ouvrage doit être calé en dessous du niveau d'envasement maximal prévu pour
bénéficier de la totalité du volume utile pour le laminage
plus l'ouvrage est calé haut à l'intérieur de cette tranche, plus sa réalisation est lourde,
soit parce que la partie soubassement de cet ouvrage est importante si l'implantation se
fait en partie centrale, soit parce qu'un ouvrage de restitution à l'oued doit être aménagé
si l'implantation est décalée en rive
plus l'ouvrage est calé bas, plus il faut être attentif à la protection de cet ouvrage contre
les risques d'obstruction par les atterissements durant la vie de l'ouvrage
Il faut signaler qu'une obstruction accidentelle de l'ouvrage de fond au cours d'une crue
n'aurait pas de conséquence immédiate sur la sécurité des ouvrages : en effet les cotes et
débits maximaux obtenus dans ces conditions sont présentées dans le tableau ci-dessous
pour quelques largeurs de déversoir :
80 21.4 556.09
El Haimeur
60 3.1 553.64
Bou Brik
70 3.4 553.63
80 3.8 553.62
En conclusion les cotes retenues pour le calage des pertuis de vidange et les cotes de
retenue normale des trois ouvrages de laminage sont présentées dans le tableau ci-dessous :
Montée Descente
566
564
562
Cote [NGA]
560
558
556
554
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Durée [j]
557
555
553
Cote [NGA]
551
549
547
545
0 1 2 3 4 5 6
Durée [j]
554
553
552
Cote [NGA]
551
550
549
548
0 1 2 3 4
Durée [j]
Aussi un évacuateur de crues à surface libre est il aménagé à la cote maximale atteinte par
la crue 1:100 de "dimensionnement". La longueur du seuil déversant de cet évacuateur est
en principe déterminée par un optimum économique : un seuil déversant plus étroit, donc
plus économique, conduit à une cote des plus hautes eaux, et par conséquent de la crête,
plus haute, donc un volume de digue plus important.
une longueur déversante plus importante conduit à un débit unitaire plus faible ce qui
autorise une qualité de réalisation moins poussée du coursier et simplifie les conditions
de restitution
inversement une longueur déversante moins importante conduit à un laminage plus
efficace donc à un débit restitué moins élevé, avec moins d'impacts potentiels sur l'aval
en cas d'événement exceptionnel.
Malgré les incertitudes sur les prix unitaires, une tentative d'optimisation de la longueur
déversante est présentée. Pour cela, les résultats des calculs de laminage de la crue
décamillénale pour toute une série de longueurs de seuil déversant et pour chacun des sites
sont présentés ci-dessous.
2.1.1.3 El Abiod
Les cotes maximales du plan d'eau atteintes pour la crue décamillénale avec diverses
largeurs du seuil déversant sont portées dans le tableau qui suit.
Surcoût Surcoût
L déversoir Cote max. Surcoût total
déversoir remblais
[m] [NGA] [Mio DA] [Mio DA] [Mio DA]
50 567.6 0 110 110
75 567.4 16 81 96
100 567.2 31 62 94
125 567.1 47 47 94
150 567.0 63 36 98
175 566.9 78 24 102
200 566.8 94 15 109
225 566.7 109 7 116
250 566.7 125 0 125
Tableau 22 El Abiod - Résultats du laminage de la crue 1:10.000
Les surcoût de remblais ont été évalués sur la base d'un prix de 1.500 DA/m3 et les surcoûts
du déversoir sur la base d'un prix de 25.000 DA/m3 de béton.
Des métrés de la digue d'El Abiod pour différentes hauteurs, il ressort que la variation du
volume de remblai par centimètre de hauteur au voisinage de la cote prévisionnelle de crête
est de 770 m3 / cm. Pour l'évacuateur de crues, la longueur développée d'amont en aval, en
intégrant soit un bassin d'amortissement, soit une cuillère de rejet, est de l'ordre de 50
mètres avec une épaisseur moyenne de 0,50 m : le volume de béton correspondant à un
mètre de largeur supplémentaire de déversoir est par conséquent de l'ordre de 25 m3.
On constate que pour des longueurs comprises entre 75 et 150 mètres, on reste proche de
l'optimum économique. Les choix définitif de la longueur déversante sera donc guidé par
les considérations relatives au débit unitaire et à l'effet de laminage de la crue
exceptionnelle, dont le débit de pointe naturel est de 1395 m3/s : ces caractéristiques sont
présentées dans le tableau ci-après.
q max Charge de
Ldéversoir Qmax Laminage
unitaire déversement
[m] [m3/s] [%] [m3/s/ml] [m]
50 275 20% 5.5 2.5
75 352 25% 4.7 2.2
100 417 30% 4.2 2.1
125 473 34% 3.8 1.9
150 520 37% 3.5 1.8
175 561 40% 3.2 1.7
200 597 43% 3.0 1.6
225 628 45% 2.8 1.6
250 657 47% 2.6 1.5
Tableau 23 El Abiod - Résultats du laminage de la crue 1:10.000
Sur la base des éléments rappelés dans le tableau ci-dessus, il est proposé de retenir une
longueur de seuil déversant de 125 m de longueur qui correspond à l'optimum économique
et correspond à un débit unitaire de déversement inférieur à 4 m3/s à et une efficacité du
laminage intéressante, puisque la pointe résiduelle est réduite d'environ 2/3.
2.1.1.4 El Haimeur
Les cotes maximales du plan d'eau atteintes pour la crue décamillénale avec diverses
largeurs du seuil déversant sont portées dans le tableau qui suit.
Les surcoût de remblais ont été évalués dans les mêmes conditions que pour El Abiod.
Des métrés de la digue d'El Haimeur pour différentes hauteurs, il ressort que la variation du
volume de remblai par centimètre de hauteur au voisinage de la cote prévisionnelle de crête
est de 360 m3 / cm. Pour l'évacuateur de crues, la longueur développée d'amont en aval, en
intégrant soit un bassin d'amortissement, soit une cuillère de rejet, est comme pour El
Abiod de l'ordre de 50 mètres avec une épaisseur moyenne de 0,50 m : le volume de béton
correspondant à un mètre de largeur supplémentaire de déversoir est par conséquent de
l'ordre de 25 m3.
On constate que pour des longueurs comprises entre 50 et 100 mètres, et même jusqu'à 120
mètres, on reste proche de l'optimum économique. Les choix définitif de la longueur
déversante sera donc guidé par les considérations relatives au débit unitaire et à l'effet de
laminage de la crue exceptionnelle, dont le débit de pointe naturel est de 1030 m3/s : ces
caractéristiques sont présentées dans le tableau ci-après.
Sur la base des éléments rappelés dans le tableau ci-dessus, il est proposé de retenir une
longueur de seuil déversant de 100 m de longueur qui constitue un bon compromis vis à vis
de l'optimum économique et de l'efficacité du laminage et vise à limiter le débit unitaire.
Les cotes maximales du plan d'eau atteintes pour la crue décamillénale avec diverses
largeurs du seuil déversant sont portées dans le tableau qui suit.
Les surcoût de remblais ont été évalués dans les mêmes conditions que pour El Abiod.
Des métrés de la digue de Bou Brik pour différentes hauteurs, il ressort que la variation du
volume de remblai par centimètre de hauteur au voisinage de la cote prévisionnelle de crête
est de 320 m3 / cm. Pour l'évacuateur de crues, la longueur développée d'amont en aval, en
intégrant soit un bassin d'amortissement, soit une cuillère de rejet, est de l'ordre de 30
mètres avec une épaisseur moyenne de 0,50 m : le volume de béton correspondant à un
mètre de largeur supplémentaire de déversoir est par conséquent de l'ordre de 15 m3.
On constate que pour une gamme importante de longueurs, on reste proche de l'optimum
économique. Les choix définitif de la longueur déversante sera donc guidé par les
considérations relatives au débit unitaire et à l'effet de laminage de la crue exceptionnelle,
dont le débit de pointe naturel est de 497 m3/s : ces caractéristiques sont présentées dans le
tableau ci-après.
Sur la base des éléments rappelés dans le tableau ci-dessus, il est proposé de retenir une
longueur de seuil déversant de 70 m de longueur correspondant à l'optimum économique, et
qui correspond à un débit unitaire inférieur à 3 m3/s et une efficacité satisfaisante du
laminage, le débit de pointe étant diminué de près de 60 %.
2.1.3.1 Principes
La cote de crête est déterminée en considérant le niveau des plus hautes eaux PHE (crue
millénale) et le niveau des plus hautes eaux extrêmes PHEE (crue décamillénale)
déterminés dans le cadre des études de laminage plus avant et la hauteur de vague de projet
déterminée ci-après.
La hauteur de vague de projet est généralement prise égale à 1,25 fois la hauteur de vague
significative, qui est définie comme la moyenne du tiers supérieur de toutes les vagues dans
un spectre : avec ce coefficient de 1,25, la hauteur de vague obtenue n'est pas dépassée plus
de 5% du temps.
Le tableau ci-dessous donne pour chacun des trois sites et pour deux vitesses de vent de
projet, la hauteur de vague maximale selon la formule de Stevenson modifiée par Molitor,
la hauteur de vague significative selon la formule de Jonswap et la vague de projet obtenue
en appliquant un coefficient de 1,25 à cette dernière valeur:
L Fetch = 4 km
El Abiod
La hauteur de vague de projet retenue est de 1,70m pour El Abiod, 1,30 m pour El Haimeur
et 80 cm pour Bou Brik. Il est prévu de mettre en place à l'amont du couronnement une
rangée de gabions 0,60 m x 0,60 m ou une rehausse des enrochements de la même hauteur,
et les deux approches pour la détermination de la cote de crête conduisent aux résultats
suivants :
En conclusion, les cotes de crête retenues pour les trois ouvrages de rétention temporaire,
sur la base des ouvrages d'évacuation de crue précédemment définis et des hauteur de
revanche proposées sont :
D'après les observations et les reconnaissances effectuées, ces alluvions sont des graves
limoneuses à limono-argileuses, GL à GL-GA.
Les résultats des essais de laboratoire effectués sur ces matériaux sont présentées dans les
rapports du LTPSud, ainsi que dans le rapport géologie et géotechnique RN115 : une
présentation synthétique est fournie au chapitre géotechnique des données naturelles du
présent dossier.
Les reconnaissances conduites au stade des études d'avant.projet détaillé ont permis de
répondre aux questions relatives à l'exploitation des alluvions naturelles et de confirmer
leur utilisation : c'est dans la zone d'emprunt d'El Abiod que les conditions sont les moins
favorables, les horizons cimentés non attaquables à la pelle étant assez proches de la
surface, et des horizons sableux étant assez fréquemment présents en surface. Cependant la
grande extension de la zone d'emprunt ainsi que la possibilité d'utiliser la zone d'emprunt de
Bou Brik, largement excédentaire et peu éloignée garantissent la possibilité de disposer de
matériaux en quantité suffisante. Les tableaux ci-après récapitulent pour chaque zone
d'emprunt les superficies reconnues, les superficies disponibles, les profondeurs
exploitables entre les horizons sableux superficiels et les horizons cimentés, et donc les
volumes exploitables.
L es volumes reconnus sont largement supérieurs aux besoins, au moins égaux à deux fois
les volumes nécessaires pour les ouvrages : de toute façon il reste encore à disposition des
superficies importantes.
Les essais de laboratoire ont montré que l'on avait affaire à un matériau de bonne qualité
pour les remblais projetés : les densités séches Proctor moyennes sont supérieures à 2 avec
des teneurs en eau moyennes de l'ordre de 9 %, la moyenne des teneurs en eau naturelle
étant de 4 %. Leur perméabilité est faible : la moyenne arithmétique est de l'ordre de 5
10-6 m/s (la moyenne "log" de 10-7 m/s) et la valeur la plus élevée est 5 10-5 m/s : il faut
avoir à l'esprit que ces essais sont conduits sur des matériaux écrêtés à 20 mm représentant
environ 40 % des alluvions écrêtées à 200 mm qu'il est prévu d'utiliser . (pour plus de
détails sur ces caractéristiques, voir le rapport géologie et géotechnique RN-115 ainsi que le
volet géotechnique du chapitre données naturelles du présent rapport)
Des essais en vraie grandeur au début du chantier permettront de préciser les conditions
d'extraction (en vue d'homogénéiser au mieux le matériau et d'exploiter eventuellement les
horizons cimentés) de préparation (réglage de la teneur en eau notamment) leur mise en
place (types d'engin, épaisseur des couches, nombre de passes,..).
Pour la vidange rapide, les paramètres temps et vitesse de montée et de descente, ainsi que
la durée de maintien du plan d'eau au dessus d'une certaine cote, sont présentés dans le
chapitre traitant du laminage.
Bien que la région soit quasiment asismique, on a examiné ce cas de charge en retenant une
accélération horizontale de 0.10 g et verticale de –0.05 g calcul pseudo-statique). Pour la
vidange rapide, les hypothèses de calcul adoptées sont sévères puisqu'on a considéré le
massif saturé à l'amont du filtre cheminée jusqu'à la cote maximale atteinte par le plan d'eau
et un plan d'eau amont à la cote d'entonnement de la vidange de fond.
Les caractéristiques de frottement ont été obtenues à partir de la nature des matériaux, de
leur granulométrie (formules de Brinch-Hansen), de leur compacité, en s'appuyant sur
l'expérience et les observations. Les formules de Brinch-Hansen et l'observation de l'angle
de talus naturel donnent un angle de frottement interne de 40 ¸42 °. Par ailleurs à l'état
naturel, ces matériaux présentent une certaine cohésion (tenue des talus verticaux, tendance
à la cimentation) : un minimum de cohésion devrait être obtenu lors du compactage. A
partir de ces considérations, les caractéristiques de base des alluvions de remblai retenues
pour le calcul sont f' = 38° avec c =0 et f' = 34° avec c = 5 kN/m2. Pour contrôle, des
valeurs constituant les limites inférieures envisageable pour ce type de matériau ont
également été testées : f' = 35° avec c =0 et f' = 30° avec c = 5 kN/m2. Pour les alluvions de
la fondation, les caractéristiques sont en principe meilleures, surtout en considérant le
phénomène quasi systématique de cimentation : des valeurs prudentes ont cependant été
considérées (f' = 38° avec c =0) : les seuls cercles critiques profonds ont été observés pour
le cas de la retenue pleine et pour ce cas des tests ont été effectuées en considérant d'autres
paramètres géotechniques (f' = 32° avec c = 5 kN/m2). Pour les autres matériaux, filtre et
rip-rap, les caractéristiques retenues sont des valeurs prudentes habituelles.
Les caractéristiques de densité ont été déterminées à partir des essais de laboratoire pour les
alluvions du corps de la digue et à partir de la nature des matériaux, de leur degré de
compacité ou de leur indice des vides, ainsi que de l'expérience pour les autres matériaux
considérés. On notera qu'il est sécuritaire pour l'analyse de la stabilité de considérer des
valeurs de densité situées dans la partie haute de la fourchette.
Les valeurs de perméabilité obtenues au laboratoire sur les alluvions compactées donnent
des valeurs faibles, comprises entre 5 10-6 et 5 10-9 m/s : ceci est dû en partie à l'écrêtement
des matériaux utilisés dans l'essai. De manière prudente, et à notre avis plus réaliste, sur la
base des observations et de l'expérience et pour tenir compte des conditions des essais, la
fourchette de valeurs de perméabilité retenue pour les alluvions constitutives du corps de la
digue serait de 10-5 à 10-7 m/s. Cette fourchette est la même pour les alluvions en
fondation, dans lesquelles les essais demandés n'ont pas donné de résultats probants et qui
sont sans doute sujettes à des variations importantes, notamment avec la cimentation plus
ou moins marquée.
Les caractéristiques géotechniques des matériaux prises en considération dans les calculs
sont finalement les suivantes :
Angle de
Cohésion Densité
frottement Perméabilité
drainée c' sèche g
Matériau effectif f'
2.2.2.3 Calculs
Les calculs ont été menés à l'aide du logiciel de calcul TALREN 97 élaboré par la société
TERRASOL. Ce logiciel s'appuie sur les méthodes classiques d'analyse de stabilité par
surfaces de rupture potentielles et dont la validité a été testée sur des milliers de cas :
l'équilibre d'une masse de sol circonscrit par une surface de rupture circulaire ou polygonale
utilisant les méthodes habituelles des tranches de Fellenius ou de Bishop.
Dans ces méthodes le sol est divisé en tranches verticales discrètes ou infinitésimales dont
on étudie l'équilibre statique : le coefficient de sécurité global F, supposé constant sur la
surface de rupture est défini comme la rapport de la contrainte de cisaillement maximale
tmax à la contrainte t mobilisée le long de la surface de rupture.
Le logiciel accepte toutes les géométries de talus et de couches de matériaux ainsi que
n'importe quelle surface de rupture polygonale ou circulaire. Les pressions interstitielles le
long des surfaces de rupture sont calculées à partir :
Les calculs de stabilité ont été conduits en considérant la plus haute section d'ouvrage, avec
les différents jeu de paramètres géotechniques présentés ci-avant et les caractéristiques
géométriques principales suivantes :
Caractéristiques géotechniques
Jeu Alluvions Alluvions Fruit amont
Filtre drain Rip-rap
remblai fondation
1a f' = 38° f' = 38° f' = 35° f' = 45°
2.4H / 1V
c=0 c=0 c=0 c=0
1b f' = 38° f' = 38° f' = 35° f' = 45°
2.5H / 1V
c=0 c=0 c=0 c=0
2a f' = 34° f' = 38° f' = 35° f' = 45°
2.4H / 1V
c = 5 kN/m2 c=0 c=0 c=0
2b f' = 34° f' = 38° f' = 35° f' = 45°
2.5H / 1V
c = 5 kN/m2 c=0 c=0 c=0
3a f' = 35° f' = 38° f' = 35° f' = 45°
2.4H / 1V
c=0 c=0 c=0 c=0
3b f' = 35° f' = 38° f' = 35° f' = 45°
2.5H / 1V
c=0 c=0 c=0 c=0
4a f' = 30° f' = 38° f' = 35° f' = 45°
2.4H / 1V
c = 5 kN/m2 c=0 c=0 c=0
4b f' = 30° f' = 38° f' = 35° f' = 45°
2.5H / 1V
c = 5 kN/m2 c=0 c=0 c=0
Tableau 34 Paramètres géotechniques utilisés dans les calculs de stabilité
Les résultats de ces calculs sont récapitulés dans le tableau ci après (les résultats complets
avec représentation des cercles de glissement sont présentés dans les annexes) :
vidange rapide
vidange rapide
Retenue vide
RN 1:100
1:10.000
1:10.000
Séisme
PHEE
1:100
Parement
aval aval aval aval amont amont
considéré
FS
1.8 1.2 1.5 1.2 1.5 1.2
objectif
1a 1.93 1.51 1.78* 1.65* 1.46 1.44
1b 1.51 1.49
2a 1.85 1.45 1.76* 1.63* 1.49 1.47
El Abiod
2b 1.54 1.51
3a 1.77 1,38 1.73 1.61* 1.31 1.29
3b 1.36 1.34
4a 1.66 1.31 1.62 1.52* 1.31 1.29
4b 1.35 1.32
1a 1.93 1.51 1.76* 1.61* 1.43 1.42
1b 1.48 1.46
2a 1.86 1.45 1.74* 1.6* 1.47 1.46
El Haimeur
2b 1.52 1.50
3a 1.77 1.38 1.72* 1.58* 1.28 1.27
3b 1.33 1.31
4a 1.66 1.3 1.62* 1.49* 1.29 1.28
4b 1.33 1.31
1a 2.03 1.58 1.96 1.77* 1.51 1.48
1b 1.56 1.52
2a 2.05 1.61 1.93 1.77* 1.68 1.65
Bou Brik
2b 1.73* 1.69*
3a 1.88 1.46 1.86 1.71* 1.36 1.33
3b 1.41 1.38
4a 1.86 1.46 1.83 1.67* 1.48 1.46
4b 1.53 1.50
* : correspond à un cercle profond passant par la fondation
On constate sur ce tableau récapitulatif que les facteurs de sécurité obtenus pour le
parement aval (fruit de 2:1) sont en accord avec les objectifs sauf pour El Abiod et El
Haimeur lorsque l'on prend en considérations les valeurs les plus critiques des paramètres
géotechniques (jeux 3 et 4).
En ce qui concerne le parement amont, il est proposé à l'issue de ces calculs de retenir un
fruit amont de 2.4/1 pour Bou Brik et de 2.5/1 pour El Abiod et El Haimeur. Dans ces
conditions les objectifs pour les facteurs de sécurité sont atteints pour tous les jeux de
paramètres dans le cas de la vidange rapide de la crue décamillénale ; pour la crue
centennale ils sont obtenus avec les jeux de paramètres 1 et 2 et ils se situent entre 1.33 et
1.36 pour les jeux de paramètres les plus défavorables (3 et 4).
Les essais en laboratoire ont donné des perméabilités faibles comprises entre 10-7 et
10-8 m/s. Ces résultats ne sont pas directement représentatifs des perméabilités attendues du
matériau de remblai : en effet ils doivent être considérées dans les conditions des essais
c'est à dire avec des matériaux écrêtés à 20 mm. Compte tenu de l'homogénéisation
attendue des conditions d'exploitation des zones d'emprunt (attaque selon un front vertical),
une évaluation réaliste de la perméabilité des alluvions remblayées est de 10-5 m/s.
Dans ces conditions et sur la base des durées de remplissage et de vidange de la retenue, le
corps de la digue n'aura pas le temps de se saturer. Toutefois pour faire face aux
hétérogénéités de perméabilité et aux éventuels défauts de reprise entre couches, que par
mesure de sécurité on supposera susceptible de concerner l'ensemble d'une couche dans le
sens amont-aval, , le dispositif suivant de contrôle des infiltrations a été retenu : un filtre-
drain cheminée rattaché à un tapis aval permettra de récupérer les éventuelles infiltrations
au cours de la brève mise en eau de l'ouvrage et d'éviter l'apparition d'écoulements sur le
parement aval de la digue.
Le filtre cheminée est incliné avec une pente de 1H/2V : son extrémité amont se situe sous
la partie aval du couronnement, au niveau des PHEE. Sa largeur est de 1,20 à 1,50 mètre
théorique, correspondant, compte tenue de sa structure en "sapin de Noël" à une épaisseur
efficace de 0,80 à 1 mètre. Ce filtre se retourne ensuite horizontalement sur la fondation
avec une épaisseur de 1 mètre, et débouche dans un massif de pied en enrochements.
La granulométrie de ce filtre est dictée par la granulométrie des alluvions, tant celles en
fondation que celles constituant le corps de la digue, qui sont les mêmes sauf qu'elles sont
scalpées à 200 mm et homogénéisées. Les conditions granulométriques retenues pour le
matériau à protéger sont les suivantes :
· D15 = 0,2 mm
· D50 = 20 mm
· D85 = 120 mm
· F15= 5 mm
· F50 = 20 mm
· F85 = 50 mm
· F max < 75 mm
· F5 > 80 m
Comme pour le corps de la digue, malgré la durée très limitée des épisodes où l'ouvrage est
en eau, il faut prendre en considération la stabilité des matériaux de fondation vis-à-vis des
écoulements. Compte tenu :
Il est exclu d'envisager un voile d'étanchéité général sous la digue, sauf dans les calcaires en
rive où la grande perméabilité de cette formation et la possibilité de formation d'une nappe
de versant pourraient poser des problèmes de sécurité pour le massif de la digue.
Aussi est-il retenu d'injecter ces formations sous la digue, environ au tiers de la partie
amont et de refermer ce voile par une auréole prolongée au large sur 10 à 20 mètres et se
retournant vers l'aval : cette dernière disposition, associée à un drain de ceinture ou à
quelques forages subhorizontaux protégera en rive l'ouvrage contre un écoulement de
versant.
Par ailleurs en partie centrale le dépôt naturel des particules fines à l'amont immédiat du
barrage améliorera encore la situation en rallongeant les chemins de percolation sous
l'ouvrage.
Enfin le tapis drainant, filtre vis-à-vis des matériaux de la fondation, protège également
cette dernière contre de possibles infiltrations sous l'ouvrage : ce dispositif sera complété à
l'aval par une série de puits drainants, ou mieux une tranchée drainante continue, en relation
avec le tapis drainant.
En plus des dispositions vis-à-vis des écoulements dans le massif, il faut organiser la
protection des parements. A l'amont, cette disposition est incontournable à cause de l'effet
des vagues, même si la durée de remplissage de la retenue est limitée à quelques jours par
an en moyenne : Dans la mesure ou un organe d'étanchéité, qui dans le cas d'un masque
amont aurait pu jouer un rôle de protection n'est pas nécessaire, la protection sera
constituée d'un rip-rap d'enrochements calcaires déversés et réarrangés manuellement,
posés sur une couche d'assise.
Les caractéristiques de ce rip-rap sont liées à la hauteur maximale des vagues dans la
retenue. Des tableaux établis par le US Army Corps of Engineers donnent en fonction de la
hauteur maximale des vagues, la dimension moyenne des blocs (D50), la masse maximale
des blocs et l'épaisseur minimale de la couche :
La formule d'Irribarden-Hudson déduite des études sur modèle conduites par le US Army
Corps of Engineers autorise plus de précision que ces valeurs indicatives, par l'utilisation de
coefficients expérimentaux relatifs à des situations particulières (vagues déferlantes ou
non) ou à des niveaux de dégâts permis.
Les poids calculés ci-après correspondent au jeu de paramètres utilisé par le US Army
Corps of Engineers pour un niveau moyen de dégâts nuls. Les limites granulométriques
Wmax = 4 W50
Wmin = 0.125 W50
Les diamètres indicatifs portés dans le tableau correspondent à une forme comprise
entre une sphère et un cube et sont tirés de la formule suivante :
Dx = (7 Wx / 5 g)1/3
L'épaisseur de la couche de rip-rap sera prise égale à deux fois la dimension médiane, soit
environ 1 à 1,2 mètre pour El Abiod, 0,80 à 1 mètre pour El Haimeur et 0.60 à 0,80 mètre
pour Bou Brik. Entre le rip-rap et les alluvions du corps de la digue, une couche de
matériaux triés sera mise en place pour protéger le remblai contre les effets
hydrodynamiques des vagues et contre l'érosion, assurant la stabilité du rip-rap : la
granulométrie de cette couche sera comprise entre 40 et 80 mm pour El Abiod et El
Haimeur et entre 20 et 40 mm pour Bou Brik et son épaisseur sera de 40 à 60 cm.
A l'aval une protection minimale vis-à-vis de l'érosion due à la pluie et au vent est dictée
par la granulométrie des alluvions : cette protection sera constituée d'une couche de 50 cm
d'épaisseur d'alluvions dont la fraction inférieure à 10 mm aura été écartée.
3. Organe de vidange
Le but de ces ouvrages est de restituer à l'aval, dans les conditions d'une crue centennale, un
débit maximum fixé (20 m3/s pour El Abiod et El Haimeur et 5 m3/s pour Bou Brik) tout
en permettant à l'issue d'une crue de disposer à nouveau de la capacité de laminage. A la
différence de l'évacuateur de crues, qui n'est sollicité que pour des événements de fréquence
plus rare que centennale, cet ouvrage est appelé à fonctionner beaucoup plus souvent, à
l'occurrence de chaque crue.
3.1 Conception
une grille d'entrée : cet ouvrage a pour but d'éviter l'introduction de corps flottants de
grande taille susceptibles d'obstruer le pertuis de contrôle ; elle est constituée de
barreaux espacés de 30 cm, avec des renforts perpendiculaires à ces barreaux tous les
1,20 m environ ; la surface développée de la grille est d'environ 50 m2 pour El Abiod et
El Haimeur et de 25 m2 environ pour Bou Brik ; les vitesses à travers la grille seront
inférieures à 0,5 m/s.
un dispositif d'alimentation : cette partie d'ouvrage est constituée d'un seuil horizontal
qui contrôle le débit tant que le pertuis n'est pas en charge et d'une section
d'alimentation carrée disposée dans le plan du parement de la digue
un entonnement de géométrie simple, constitué de quatre surfaces planes de
raccordement entre la section d'alimentation et le pertuis de contrôle
un pertuis de contrôle de section carrée, dont la forme hydraulique respecte le
coefficient de débit pris en considération et protégé par un blindage métallique pour le
protéger de l'érosion compte tenu du transport solide de l'écoulement et des vitesses
importantes au droit de ce pertuis (9 à 12 m/s)
un ouvrage d'évacuation : constitué d'une galerie de section carrée, en écoulement à
surface libre, avec une pente de 8 pour mille ; l'option d'un écoulement à surface libre
dans cette partie de l'ouvrage a été adoptée pour éviter les problèmes liés au passage de
l'écoulement en surface libre à l'écoulement en charge, pour pouvoir contrôler les
vitesses maximales vis-à-vis des phénomènes d'érosion et de dissipation d'énergie à la
sortie, et disposer d'un ouvrage visitable. Des dispositions particulières vis-à-vis des
risques de percolation le long de la vidange de fond sont prévues. Le béton du radier de
cet ouvrage sera très fluide de manière à garantir un contact intime avec le remblai
sous-jacent. Dans la partie à l'amont du drain cheminée, le béton sera enduit d'une
couche de produit bitumineux dans le même but. A l'aval du drain cheminée, une
couche de matériaux drainant sera mise en place autour de cet ouvrage pour sécuriser
l'évacuation des éventuelles percolations le long du béton. Les formes de cet ouvrage
sont également conçues pour éviter les effets d'arc.
un bassin amortisseur en béton pour passer du régime torrentiel dans la galerie à un
régime fluvial en vue de la restitution à l'oued
un chenal de restitution à l'oued de section trapézoïdale, protégé par des enrochements,
avec le cas échéant des marches en gabions pour rattraper le fond de l'oued.
Le choix de la cote de calage s'est fait de cas en cas pour les trois ouvrages, en fonction des
conditions topographiques de la vallée en visant à ménager l'ouvrage contre les risques
d'envasement.
Cet ouvrage est contrôlé par un pertuis qui doit permettre de relâcher un débit maximum
fixé (20 m3/s pour El Haimeur et El Abiod et 5 m3/s pour Bou Brik) à l'occasion d'une
crue centennale : les études de laminage ont permis de déterminer le niveau maximum
du plan d'eau atteint dans ces conditions.
Les dimensions de ce pertuis sont dictées par sa position en altitude et son coefficient de
débit lié à la géométrie du contour de l'orifice. Le dimensionnement retenu repose sur
l'hypothèse d'un coefficient de débit de 0.85 : ce dimensionnement, et d'une manière
générale le fonctionnement de l'ensemble la VF, pourront être testés sur modèle réduit
hydraulique.
El Abiod
EC longueur déversante : 7m / coefft 0.4
pertuis 1.325 m x 1.325 / coefft .85
566
565
Seuil libre VF
564 VF (loi orifice)
561
560
559
558
557
556
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Débits [m3/s]
El Haimeur
EC longueur déversante : 7 m / coefft 0.4
VF 1.273 m x 1.273 m / coefft 0.85
556
555
554
Seuil libre VF
553
VF (loi orifice)
552
VF (surface libre)
551 cote supérieure pertuis VF
550
549
548
547
546
545
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Débits [m3/s]
Bou Brik
EC longueur déversante : 5m / coefft 0.4
VF 0.57 m x 0.57 m / coefft 0.85
554
seuil libre VF
553
VF (loi orifice)
VF (surface libre)
552
Cote supérieure pertuis VF
551
550
549
548
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Débit [m3/s]
Les vitesses maximales au droit du pertuis de contrôle sont de 11,4 m/s pour El Abiod,
12,3 m/s pour El Haimeur et 8,8 m/s pour Bou Brik : il est prévu de mettre en place un
blindage dans cette zone pour protéger le béton de l'érosion.
El Abiod et El Haimeur
Conditions hydrauliques normales dans la galerie de fuite (l = 3.0 m / i = 0.008 / K = 75)
6.5 22
6.0 20
5.5 18
Vitesses [m/s]
5.0 16
Débits [m3/s]
4.5 14
4.0 12
3.5 10
3.0 8
2.5 6
2.0 4
1.5 2
1.0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.1 1.2 1.3
Bou Brik
Conditions hydrauliques normales dans la galerie de fuite (l = 1.8 m / i = 0.01 / K = 75)
4.5 7
4.0 6
Vitesses [m/s]
3.5 5
Débits [m3/s]
3.0 4
2.5 3
2.0 2
1.5 1
1.0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
A la sortie de la galerie de la vidange de fond, les vitesses ne permettent pas un rejet des
eaux suffisamment éloigné des ouvrages : dans ces conditions un bassin amortisseur de
dimensions limitées permet de restituer ces eaux dans des conditions de vitesse
acceptables avant de les conduire dans le lit de l'oued dans un chenal protégé
d'enrochements.
Compte tenu des impératifs de protection vis-à-vis des risques d'envasement, la position de
la vidange de fond est généralement plus haute que le fond de l'oued et la restitution se fait
à travers un chenal trapézoïdal, de même largeur à la base que le bassin amortisseur et qui
s'évase, tandis que sa pente diminue à son extrémité aval.
Pour El Abiod la dénivelée avec le lit de l'oued est importante et la pente de cet ouvrage,
dont la largeur est de 8 mètres, est de 2,3 %, ce qui conduit à des vitesses de l'ordre de 2,5
m/s : on fera alors appel à des enrochements maçonnés sur une épaisseur de l'ordre de 0,60
m et la longueur du raccordement est de 140 mètres : pour la restitution proprement dite ce
chenal s'évase jusqu'à une largeur de 35 m tandis que sa pente diminue. Pour El Haimeur le
retour à l'oued se fait par un chenal de largeur 8 mètres et de pente 0,5 % conduisant à des
vitesses de 1,5 à 1,8 m/s et d'une longueur de 60 mètres environ : ce chenal s'évase dans sas
partie aval jusqu'à une largeur de 30 m pour permettre de bonnes conditions de restitution à
l'oued. Le chenal sera réalisé en enrochements non maçonnés sauf dans la partie amont
pour des raisons de sécurité. Pour Bou Brik, un raccordement sur une cinquantaine de
mètres, avec une largeur de 5 mètres et une pente de l'ordre de 1 % conduisant à des
vitesses de l'ordre de 1,5 m/s permet la restitution dans de bonnes conditions : comme pour
El Haimeur ce chenal qui s'évase jusqu'à une largeur de 20 m sera confectionné en
enrochements non maçonnés sauf dans la partie amont pour des raisons de sécurité.
4. Evacuateur de crues
L'évacuateur de crues est un ouvrage de sécurité pour les événements exceptionnels. Il est
calé au niveau atteint par la crue de dimensionnement et ne sert que pour des crues de
fréquence plus rare.
4.1 Conception
L'optimisation des dimensions de cet ouvrage a déjà été présentée dans la partie traitant du
laminage des crues. Compte tenu de la hauteur limitée des ouvrages de rétention, la
solution la plus économique consiste à poser l'évacuateur de crues sur le corps de la digue.
Les tassements différentiels attendus limités, la hauteur d'ouvrage homogéne avec une
bonne partie des tassements enregistrés au cours de la montée des remblais, et les
conditions relativement peu sévères auxquelles sera soumis cet ouvrage, tant en ce qui
concerne les hauteurs d'eau que les vitesses, autorisent une telle solution.
· un radier horizontal avec un retour sur le parement amont et l'amorce du coursier, dans
la zone susceptibles de sous-pressions,
· des murs d'entonnement
· et des bajoyers verticaux
est en béton armé : ce choix assure de bonnes conditions hydrauliques pour l'alimentation
de l'évacuateur de crues et minimise les pertes de charge à l'entonnement .
Le radier bétonné du seuil est constitué de bandes amont-aval liaisonnées avec des goujons,
garantissant le monolithisme de cet ouvrage, même en cas de tassements différentiels.
L'étanchéité entre ces dalles n'est pas une exigence forte compte tenu de la faible pression
d'eau, de la durée limitée de fonctionnement de l'évacuateur et de la bonne imperméabilité
des matériaux du remblai : cependant on prévoit d'intégrer une bande d'étanchéité dans les
joints entre dalles, à défaut de traiter au bitume le remblai dans la zone sous le joint.
Le coursier qui fait suite à ce seuil est réalisé en enrochements bétonnés, dont la grande
rugosité permet d'augmenter les pertes de charge et diminuer ainsi l'importance de l'énergie
à dissiper au pied de la digue. Les bajoyers du coursier sont en béton, dans la continuité des
bajoyers du seuil.
4.2.1 Seuil
Les conditions de fonctionnement du seuil sont celles qui ont été utilisées lors de la
simulation des crues 1:10.000 et 1:1.000 : la relation hauteur débit de cet évacuateur de
crues est celle d'un seuil épais dont le coefficient de débit est compris selon les conditions
de charge entre 0,313 et 0,324. Les charges amont maximales au dessus du seuil pour les
crues 1:1000 et 1:10.000 sont indiquées dans la présentation des résultats des études de
laminage ; les courbes hauteur-débit sont données ci-dessous. Dans l'axe du seuil, le niveau
d'eau passe progressivement du niveau statique dans la retenue au niveau critique à la
transition entre le seuil et le coursier : la hauteur critique est égale aux 2/3 de la charge
amont au-dessus du seuil.
567.0
566.8
566.6
566.4
Cote [NGA]
566.2
566.0
565.8
565.6
565.4
565.2
565.0
- 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Débit [m3/s]
557.6
557.4
557.2
557.0
Cote [NGA]
556.8
556.6
556.4
556.2
556.0
555.8
555.6
- 50 100 150 200 250 300 350 400 450
Débit [m3/s]
555.1
554.9
554.7
Cote [NGA]
554.5
554.3
554.1
553.9
553.7
553.5
- 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Débit [m3/s]
4.2.2 Coursier
Dans le coursier, l'écoulement passe rapidement des conditions critiques vers des
conditions normales. Les conditions en bout de coursier ont été analysées par la méthode de
Bresse et les hauteurs d'eau calculées ne diffèrent que de 1 à 2 cm des conditions normales.
Les caractéristiques de ces écoulements pour les conditions de passage de la crue 1.10.000
sont présentées ci-dessous avec diverses hypothèses quant à la rugosité des enrochements
du coursier, à savoir n = 1/K = 0.035, 0.025 et 0.020 :
H Critique [m] 1.13 1.13 1.13 1.27 1.27 1.27 0.94 0.94 0.94
Crue 1 : 10.000
V critique [m/s] 3.3 3.3 3.3 3.5 3.5 3.5 3.1 3.1 3.1
H normale [m] 0.37 0.30 0.27 0.41 0.34 0.29 0.32 0.26 0.23
V normale [m/s] 10.2 12.4 14.2 10.8 13.3 15.2 9.1 11.1 12.7
H Critique [m] 0.62 0.62 0.62 0.69 0.69 0.69 0.54 0.54 0.54
Crue 1 : 1.000
V critique [m/s] 2.4 2.4 2.4 2.6 2.6 2.6 2.3 2.3 2.3
H normale [m] 0.21 0.18 0.15 0.24 0.19 0.17 0.19 0.15 0.14
V normale [m/s] 7.0 8.6 9.9 7.5 9.2 10.6 6.5 7.9 9.1
Les caractéristiques des bassins amortisseurs au pied de l'évacuateur de crues ont été
déterminées sur la base des conditions hydrauliques en bout de coursier et des conditions de
la restitution. Le fond du bassin a été calé de manière à ce que la hauteur conjuguée aval
soit en dessous du niveau aval présumé dans l'oued ; pour être certain de contenir le ressaut
à l'intérieur du bassin même si ces conditions aval n'étaient pas vérifiées, la cote de
déversement sur le seuil aval, dans les conditions critiques, est supérieure à la cote aval du
ressaut. Le tableau ci-après donne pour la crue 1:10.000 les caractéristiques de
fonctionnement de ce bassin avec les valeurs extrêmes des conditions d'entrée dans le
bassin.
hc
h av
P + h2
s
P
h1
La longueur amont-aval indiquée correspond à un bassin simple sans blocs ni chicanes dont
la réalisation implique des coffrages plus complexes et ce sur une grande distance : cette
dimension amont-aval pourrait être réduite en utilisant de telles dispositions, comme par
exemple avec un bassin de type II de l'USBR. On retient à ce stade les dimensions
maximales (P et L obtenues) : des simulations sur modèle réduit (échelle 1:20) d'une
section de l'évacuateur et du bassin amortisseur pourront permettre de fixer au plus juste
ces dimensions.
5. Dérivation provisoire
Bien que les écoulements au niveau des sites soient exceptionnels, le mode de construction
des ouvrages doit prendre en considération la risque d'une crue de chantier et des
dispositions doivent être envisagées pour y faire face. Il ne s'agit pas ici de mettre le
chantier hors d'eau, comme c'est généralement le cas lorsqu'il s'agit de construire dans le lit
de l'oued, mais de définir les mesures permettant d'éviter le déversement des crues sur le
remblai.
5.1 Principes
Dans notre cas, compte tenu des grandes largeur de vallée, le système de dérivation qui
s'impose consiste à laisser pendant le chantier la possibilité aux eaux de l'oued de passer à
travers une brèche dans la digue : trois étapes principales constituent ce système de
dérivation :
1. montée du remblai jusqu'à une cote permettant de faire passer la crue de chantier
dans la brèche et protections dans la zone de la brèche
2. poursuite des travaux de la digue et des ouvrages ; le cas échéant l'eau passe dans la
brèche
3. fermeture de la brèche
Au cours de cette première étape, les abords et les parements de la brèche doivent être
protégés efficacement contre les écoulements (vitesse, changements de direction,..) pour
permettre un fonctionnement satisfaisant au cours de la deuxième étape.
La troisième étape doit quant à elle être réalisée le plus rapidement possible car elle
présente une vulnérabilité non négligeable vis-à-vis du risque de déversement par dessus le
remblai de fermeture de la brèche : au fur et à mesure de cette fermeture le risque de
déversement décroît, car le volume de stockage dans la retenue augmente, mais les
dommages potentiels croissent avec la montée du remblai de fermeture. L'Entrepreneur
devra donc organiser soigneusement les travaux de cette étape pour minimiser les risques
(cadences élevées, montée prioritaire d'un cordon amont,..).
R = 1- [1-1/T]N
Ainsi pour une période de retour de 10 ans et une durée d'opération de 3 ans, le risque est
de 27 %.
En fait, dans notre schéma, le niveau de protection nominal n'a tout son sens que pour la
configuration où le corps du remblai est précisément à la cote permettant le passage dans la
brèche du débit de la crue de période de retour T :
De plus un niveau de protection donné, mettons vis-à-vis d'une crue vingtennale, peut être
atteint par une ensemble de couples "largeur de brèche - hauteur de remblai".
Le coût des dispositions de dérivation est relativement faible et peu sensible au débit retenu
car il ne comprend pas d'ouvrage spécifique et ne concerne que la mise en place et le retrait
de protections (enrochements, gabions,..) au niveau de la brèche. Avec une bréche
largement dimensionnée, un degré de protection donné sera plus rapidement atteint puisque
pour évacuer un débit déterminé, la hauteur nécessaire et donc le volume de remblais
nécessaire seront plus faibles ; par contre les opérations de fermeture de la brèche seront
plus longtemps menacées puisque le volume de remblai à mettre en place sera plus
important.
Le choix des caractéristiques du système de dérivation provisoire est donc avant tout une
question de jugement, les divers paramètres entrant en ligne de compte dans cette analyse,
volumes de remblai nécessaire en phase 1 et 3, hauteur d'écoulement en phase 2, étant
calculés pour diverses fréquences (décennale, vingtennale et cinquantennale) et diverses
largeur de brèche. On présente ci-après les résultats de ces calculs ainsi que le
dimensionnement proposé pour les brèches des trois ouvrages. Les principales dispositions
constructives pour ces brèches correspondant à la crue 1:50 sont illustrées sur les plans
correspondants : elles concernent principalement les points suivants
5.2 El Abiod
Largeur Volume remblai phase 1 Hauteur d'écoulement phase 2 Volume remblai phase 3
brèche
(1) (2) (3)
100 29659 33904 40078 0.73 0.92 1.18 20264 24561 30451
160673 173691 190947 (2.64 m/s) (2.97 m/s) (3.35 m/s) 48241 51858 55783
120 27036 30755 35947 0.64 0.82 1.05 24316 29473 36541
150421 162302 177514 (2.49 m/s) (2.81 m/s) (3.17 m/s) 57889 62229 66939
140 25092 28356 32690 0.58 0.74 0.95 28369 34385 42631
142251 152992 166168 (2.38 m/s) (2.68 m/s) (3.02 m/s) 67538 72601 78096
A titre indicatif, les hauteurs normales dans l'oued, supposé de section rectangulaire, pour
les débits de crue 1:10, 1:20 et 1:50 sont respectivement de 30, 36 et 45 cm.
Hypothèses :
Cote TN : 554 NGA
Cotes correspondant au stockage de la crue 1/10, 1/20 et 1/50 : 560.33, 561.29 et 562.48
NGA
Profondeur fouilles : 1,50 m
Revanche : 0.50 m
Largeur minimale couronnement provisoire : 6 m
5.3 El Haimeur
Largeur Volume remblai phase 1 Hauteur d'écoulement phase 2 Volume remblai phase 3
brèche
(1) (2) (3)
100 6395 7260 8401 0.59 0.76 0.97 19839 25317 32570
37245 41305 44953 (2.39 m/s) (2.70 m/s) (3.04 m/s) 49578 54426 59287
A titre indicatif, les hauteurs normales dans l'oued, supposé de section rectangulaire, pour
les débits de crue 1:10, 1:20 et 1:50 sont respectivement de 45, 56 et 70 cm.
Hypothèses :
Cote TN : 544 NGA
Cotes correspondant au stockage de la crue 1/10, 1/20 et 1/50 : 550.23, 551.45 et 552.88
NGA
Profondeur fouilles : 1,50 m
Revanche : 0.50 m
Largeur minimale couronnement provisoire : 6 m
Largeur Volume remblai phase 1 Hauteur d'écoulement phase 2 Volume remblai phase 3
brèche
(1) (2) (3)
Hypothèses :
Cote TN : 548 NGA
Cotes correspondant au stockage de la crue 1/10, 1/20 et 1/50 : 550.92, 551.62 et 552.33
NGA
Profondeur fouilles : 1,50 m
Revanche : 0.50 m
Largeur minimale couronnement provisoire : 5 m
6. Auscultation
Bien qu'il s'agisse d'ouvrages de hauteur limitée, le suivi de leur comportement devra être
assuré avec la plus grande attention compte tenu de leur position à l'amont proche des
agglomérations de la vallée. Ce suivi sera assuré par des visites d'inspection qui permettent
de mettre en évidence la plus grande partie des dysfonctionnements : il est complété par des
mesures de topographie et de piézométrie afin d'interpréter les dysfonctionnements
observés et de mettre en évidence des dysfonctionnements non observables : il est
nécessaire que ces mesures fassent l'objet d'un dépouillement et d'une analyse rapidement
après le relevé.
En premier lieu une surveillance visuelle systématique de l'ensemble des ouvrages, digue et
ouvrages annexes, devra être effectuée par une personne compétente et les observations
devront être reportées dans un registre où figureront ses observations ainsi que les
évènements importants de la vie de l'ouvrage (crues avec indication du niveau en fonction
du temps, incidents, réparations,…). Les observations porteront essentiellement sur :
· le repérage des zones de fuite sur l'ensemble des ouvrages et à leur aval proche en
situation de crue,
· l'examen des couches de protection des ouvrages (ravines et désordres dans le rip-
rap à l'amont et les alluvions grossières et enrochements à l'aval)
· l'examen de l'amont proche de la digue pour détecter des amorces de fuites
· le repérage des tassements, de fissures, de bourrelets dans le corps de la digue
· l'état de la crête et du muret de protection amont
· le développement de végétation sur les parements
· l'observation du comportement de l'évacuateur de crues, du pertuis de fond
(fissure, abrasion, mouvements, corrosion des blindages,…) et des bassins
amortisseurs et de leurs protections aval (érosion, contournement, fondations
sous-cavées, mouvements des structures,…)
· dépôt de branches et autres objets à l'amont de la digue et des ouvrages
d'évacuation
· l'état de l'envasement à l'amont
Ces observations devront être complétées par un jeu de photographies qui seront classées et
bien identifiées (date et heure).
Une visite technique par un ingénieur spécialiste devra en plus être effectuée tous les ans.
6.2 Mesures
installations de chantier
fouilles
traitement de la fondation (injection-drainage)
remblais de la première étape (pour la dérivation des crues de chantier)
protection du chenal de dérivation des crues de chantier
poursuite des remblais (seconde étape)
réalisation du pertuis de fond et des protections aval
réalisation de l'évacuateur de crues et des protections aval
fermeture de la brèche (troisième étape des remblais)
couronnement - finitions
L'enchaînement de ces opérations et les cadences prévisionnelles sont indiquées sur les
documents . Cette analyse conduit à des durées d'exécution pour El Abiod, El Haimeur et
Bou Brik, respectivement de 36 mois, 24 mois et 22 mois.
E/ Métrés - Coûts
Les résultat du métré et du détail estimatif pour les trois ouvrages d'El Abiod, El Haimeur
et Bou Brik sont fournis en annexe.
Les prix unitaires utilisés ont été élaborés à partir de différentes sources :
Les totaux obtenus ont été majorés de 20 % pour les installations de chantier et de 15 %
pour aléas et imprévus.
7. Conclusions
Les ouvrages concernés par les présentes études ont pour objectif de stocker
temporairement les crues de fréquence centennale, ou supérieure, en relâchant un débit
limité, assurant ainsi avec les aménagements projetés à l'aval (endiguements,
reprofilages, murs de berge,..), la protection des biens et des personnes des
agglomérations de la vallée. Pour des crues de fréquence plus rare, un effet de laminage
important est produit, conformément au tableau ci-dessous.
Par le stockage temporaire des crues et le maintien d'un débit faible pendant une durée
accrue, ces ouvrages permettront également une infiltration locale des eaux de crue dans
la nappe, favorable aux développements agricoles à l'aval proche et une utilisation
facilitée et prolongée des écoulements de surface.
En conclusion, les études d'avant projet détaillé des ouvrages de rétention à l'amont de
l'agglomération de Ghardaïa ont conduit à la définition sur les sites d'El Abiod, El
Haimeur et Bou Brik, de digues en alluvions d'oued, équipées d'un drain cheminée et un
tapis aval et dont les parements sont protégés, à l'amont par un rip-rap et à l'aval par des
alluvions grossières.
Ces ouvrages sont équipés d'un pertuis de fond assurant la vidange automatique de la
retenue et la mise à disposition d'un débit régulé de 20 m3/s pour El Abiod et El
Haimeur et 5 m3/s pour Bou Brik. Un évacuateur de crues de surface permet de protéger
les ouvrages contre des crues dont la période de retour est supérieure à 100 ans. Des
simulations du fonctionnement de ces ouvrages sur modèle réduit permettra d'optimiser
leurs formes et dimensions.
La réalisation de ces ouvrages doit se faire dans le cadre des travaux de protection et
d'assainissement de la vallée du M'Zab conformément aux programmes du rapport 4063
RN098.