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Institut du Génie Rural et de l’Environnement (IGRE)

COURS ENVIRONNEMENT

Structure de l'atmosphère terrestre et Pollution


atmosphérique

Objectifs pédagogiques généraux du cours


A l’issue de ce module les apprenants seront capables de :

- Couches atmosphériques et caractéristiques,


- Troposphère, stratosphère, mésosphère,
- Thermosphère et exosphère/Ionosphère,
- Répartition des températures et des pressions,
- Compositions chimiques et densités électroniques.

Prof : ABOTSI K. Mensah Juin-2020

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Contents
1. Structure de l'atmosphère terrestre ..................................................................................................... 5
1.1 Couches atmosphériques.............................................................................................................. 5
1.2 Composition de l’atmosphère....................................................................................................... 5
1.3 Le rôle de l’atmosphère. ............................................................................................................... 6
1.3.1 Basse atmosphère ................................................................................................................. 6
1.3.2 Haute atmosphère ................................................................................................................ 7
1.3.3 Une zone particulière : l’ionosphère..................................................................................... 7
2. Physique et chimie de l’atmosphère..................................................................................................... 8
2.1 Troposphère .................................................................................................................................. 8
2.2 Stratosphère ................................................................................................................................. 8
2.3 Mésosphère .................................................................................................................................. 8
2.4 Thermosphère ............................................................................................................................... 9
2.1.1 L'IONOSPHÈRE ..................................................................................................................... 10
2.1.2 L'EXOSPHÈRE ....................................................................................................................... 12
2.5 Biosphère .................................................................................................................................... 12
2.6 Écosphère.................................................................................................................................... 12
3 Pollution atmosphérique .................................................................................................................... 13
3.1 Les origines.................................................................................................................................. 13
3.2 Principaux polluants atmosphériques ........................................................................................ 13
3.2.1 Tableau de synthèse des principaux polluants ................................................................... 14
3.2.2 Polluants gazeux ................................................................................................................. 14
4 Un problème énergétique................................................................................................................... 24
4.1 Énergies naturelles et énergies renouvelables ........................................................................... 24
4.1.1 Sens du mot renouvelable .................................................................................................. 24
4.1.2 Énergie solaire..................................................................................................................... 25
4.1.3 Énergie éolienne ................................................................................................................. 27
4.1.4 Énergie géothermique ........................................................................................................ 28
4.1.5 Autres énergies ................................................................................................................... 28
4.2 Les ressources énergétiques non renouvelables ........................................................................ 29
4.2.1 Le charbon........................................................................................................................... 29
4.2.2 Le gaz................................................................................................................................... 30

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4.2.3 Le pétrole ............................................................................................................................ 30
4.2.4 Le nucléaire ......................................................................................................................... 30

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1. Structure de l'atmosphère terrestre
Contenu du cours
Couches atmosphériques et caractéristiques¦ : troposphère, stratosphère, mésosphère, thermosphère et
exosphère. Ionosphère. Répartition des températures et des pressions. Compositions chimiques et
densités électroniques.

1.1 Couches atmosphériques

Couches atmosphériques.
L’atmosphère est globalement divisée en cinq couches dont les limites ont été fixées selon les
discontinuités dans les variations de la température, en fonction de l’altitude. Elles sont classées à partir
du sol :

Grâce à ses particules chargées, elle a une importance pratique car elle influence, par exemple, la
propagation des ondes radio sur la Terre (c’est par elle que Marconi réalisa une première communication
intercontinentale). Elle est aussi le lieu où se déroulent les aurores.

1.2 Composition de l’atmosphère


L’air est uniquement situé dans une fine couche qui entoure notre planète appelée atmosphère.

LAVOISIER a réalisé la première analyse de l’air en 1777.

La composition actuelle de l’air est :

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• 78% de diazote
• 21% de dioxygène
• 0,93% d’argon
• 0,034% de dioxyde de carbone
• de nombreux autres gaz en petite quantité…

1.3 Le rôle de l’atmosphère.


L’atmosphère permet :

• de protéger la Terre des rayons UV issus du Soleil (couche d’ozone);


• de protéger la Terre du bombardement des météorites;
• de maintenir la température terrestre à une moyenne de 15°C;
• de respirer.

Les différentes couches de l’atmosphère sont :

1.3.1 Basse atmosphère


1.3.1.1 La troposphère
Altitude maximum ≈15 km ou tropopause dont le niveau dépend des conditions thermiques au sol : 6 à
8 km aux pôles et 15 à 18 km à l’équateur. La température y décroît avec l’altitude.

La pression diminue au fur et à mesure que l’altitude augmente. Selon la loi des gaz parfaits, la
température diminue également. Elle atteint, dans la tropopause, une valeur voisine de –56,5 °C. On
estime que cette décroissance est de l’ordre de 6,5 °C/km, ce qui donne bien au sol une température
moyenne de l’ordre d’une quinzaine de degrés.

Cette couche contient 80 à 90 % de la masse totale d’air et la quasi-totalité de la vapeur d’eau.

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C’est là que se produisent les phénomènes météorologiques (nuages, pluies, etc.) ainsi que les
mouvements atmosphériques horizontaux et verticaux (convection thermique, vents). Le niveau de la
tropopause est fonction des conditions de pression au sol, remontant à l’occasion d’anticyclones (hautes
pressions) et redescendant lorsque se manifestent des dépressions.

1.3.1.2 La stratosphère
De 15 à 50 km d’altitude. La température croît avec l’altitude jusqu’à 0 °C. Avec la couche supérieure, la
mésosphère, la stratosphère partage une bonne partie de la couche d’ozone O3.

1.3.1.3 La mésosphère.
De 50 à 85 km d’altitude. La température décroît avec l’altitude jusqu’à –80 C.

1.3.2 Haute atmosphère


1.3.2.1 La thermosphère
De 80 à 600 km d’altitude (et au-delà). La température croît avec l’altitude, jusqu’à une valeur de l’ordre
de 1 000 C, puis se stabilise.

1.3.2.2 L’exosphère
Au-delà de 600 km d’altitude, c’est l’exosphère appelée aussi couronne de la Terre ou encore
géocouronne. Passés les 500 km, les molécules sont à peu près toutes dissociées et la température se
stabilise. En fait, le libre parcours moyen des atomes est devenu tellement grand et supérieur à la hauteur
d’échelle que parler de gaz atmosphérique, de pression ou de température n’a plus vraiment de sens.

1.3.3 Une zone particulière : l’ionosphère


Une zone de l’atmosphère chevauche une petite partie de la mésosphère, englobe la thermosphère et
l’exosphère pour s’étendre jusqu’à 1 000 km. Il s’agit de l’ionosphère, partie de l’atmosphère ionisée par
les radiations solaires. Elle joue un rôle important dans l’électricité atmosphérique et forme le bord
intérieur de la magnétosphère.

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2. Physique et chimie de l’atmosphère
2.1 Troposphère
La plus basse couche de l'atmosphère s'appelle la troposphère. Elle s'élève entre 8 km aux pôles et 16 km
au-dessus de l'Équateur. La frontière entre la troposphère et la stratosphère est la tropopause, délimitée
par des températures qui se stabilisent. La température diminue avec l'augmentation de l'altitude de
0,60°C tous les 100 m, en moyenne, par suite de la raréfaction de l'air et de l'éloignement progressif du
substrat.

La troposphère est la plus dense des quatre couches de l'atmosphère et elle contient jusqu'à 75% de la
masse de l'atmosphère. Elle se compose principalement d'azote (78%) et d'oxygène (21%) avec seulement
de petites concentrations d'autre gaz. Presque toute la vapeur d'eau ou humidité atmosphérique se
trouve dans la troposphère.

La troposphère est couverte par la tropopause, une région où la température est stable. La température
de l'air commence alors à s'élever dans la stratosphère. Une telle augmentation de la température
empêche beaucoup de convection d'air au-delà de la tropopause, et par conséquent la plupart des
phénomènes climatiques, y compris les nuages porteurs d'orages, les cumulonimbus, sont confinés à la
troposphère. C'est la couche la plus troublée, agitée sans cesse de mouvements verticaux et horizontaux.
La turbulence verticale est due au voisinage de la surface du globe, qui détermine d'une part des
ascendances mécaniques (par frottement) et d'autre part des ascendances thermiques (par instabilité et
thermoconvection).

2.2 Stratosphère
La stratosphère est la deuxième couche principale de l'atmosphère. Elle se trouve au-dessus de la
troposphère et est séparée d'elle par la tropopause. Elle occupe la région de l'atmosphère d'environ 12 à
50 kilomètres, bien que sa limite inférieure est plus haute à l'équateur et plus basse aux pôles.

La stratosphère définit une couche dans laquelle les températures s’élèvent avec l'augmentation de
l'altitude. En haut de la stratosphère l'air mince peut atteindre des températures près de 0°C. Cette
élévation de la température est provoquée par l'absorption des rayons ultraviolets (UV) du Soleil par la
couche d'ozone. Un tel profil de température crée des conditions atmosphériques très stables, et la
stratosphère manque de la turbulence de l'air qui est si répandue dans la troposphère. En conséquence,
la stratosphère est presque totalement exempte de nuages ou d'autres formes de temps.

La stratosphère fournit quelques avantages pour le vol de longue distance parce qu'elle est au-dessus des
temps orageux et a des vents forts, réguliers et horizontaux.

La stratosphère est séparée de la mésosphère, qui se trouve au-dessus d'elle, par la stratopause.

2.3 Mésosphère
La mésosphère (littéralement sphère moyenne) est la troisième couche la plus élevée dans notre
atmosphère, occupant la région de 50 kilomètres à 80 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre, au-

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dessus de la troposphère et de la stratosphère, et au-dessous de la thermosphère. Elle est séparée de la
stratosphère par la stratopause et de la thermosphère par la mésopause.

Les températures dans la mésosphère chutent avec l'augmentation de l'altitude jusqu'à environ -100°C.
La mésosphère est la plus froide des couches atmosphériques. En fait elle est plus froide que la plus basse
des températures enregistrées en Antarctique. Il y fait assez froid pour geler de la vapeur d'eau en nuages
de glace. Vous pouvez voir ces nuages si la lumière du soleil les frappe après le coucher du soleil. Ils
s'appellent "Noctilucent Clouds" (NLC). Les NLC sont plus facilement visibles quand le soleil est de 4 à 16°
au-dessous de l'horizon.

La mésosphère est également la couche dans laquelle beaucoup de météores se consument lorsqu'ils
entrent dans l'atmosphère de la Terre. De la Terre ils sont vus en tant qu'étoiles filantes.

Figure 1 : Localisation de la Mésosphère

2.4 Thermosphère
La couche la plus haute est la thermosphère. La thermosphère commence à 90-100 km et va jusqu'à 1280
kilomètre l'altitude. La pression y devient presque nulle et les molécules d'air sont très rares. L'ultraviolet
solaire de très courtes longueurs d'onde (entre 100 et 200 nm) est absorbé entre 100 et 150 kilomètres
d'altitude par l'oxygène moléculaire. La température augmente avec l'altitude et se maintient jusqu'à un
niveau appelé "thermopause" situé de 250 kilomètre à 500 kilomètres suivant l'activité solaire comme
après cette thermopause la température oscille entre 300°C et 1600°C suivant l'énergie reçue par le Soleil.
Les températures sont élevées, mais comme la densité de matière est extrêmement faible il ferait très
froid pour nous puisque les quelques molécules d'air ne sont pas assez pour transférer une chaleur
convenable pour nous. La thermosphère est la région où près des pôles se forment les aurores boréales
et australes.

La partie inférieure de la thermosphère est appelée l'ionosphère. L'ionosphère réfléchit les ondes courtes
(ondes radio). Ces ondes, émises par un émetteur, rebondissent sur l'ionosphère et sont renvoyées vers
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la Terre. Si elles sont retournées avec un certain angle, elles peuvent faire presque le tour du globe.
L'ionosphère permet donc de communiquer avec des régions très éloignées.

La séparation entre la mésosphère de la limite inférieure de la thermosphère s'appelle la mésopause.

La thermosphère est composée de deux parties :

Figure 2 : Localisation de la Thermosphère

2.1.1 L'IONOSPHÈRE
L’Ionosphère est immergée dans la couche supérieure très ténue de notre atmosphère que l’on appelle
la thermosphère. C'est une couche d'air ionisé dans l'atmosphère s'étendant de 50-60 kilomètres au-
dessus de la surface de la Terre à environ 640 kilomètres. Au niveau de l'équateur magnétique, on observe
un phénomène que l'on appelle électrojet équatorial qui se traduit par des mouvements de convection
importants dans l’ionosphère. Les mouvements de l'ionosphère sont complexes et dépendent de
nombreux paramètres tels que : les conditions atmosphériques, l'activité solaire, la saison etc...

L’Ionosphère est divisée en quatre parties caractérisées par un maximum relatif de densité électronique
:

• La région D s'étend de 50-60 km à 90 km d'altitude. Elle se comporte comme une éponge face aux
ondes haute fréquence qui passent à travers elle. Beaucoup plus présente au cours de la journée,
son ionisation est directement proportionnelle au flux solaire, elle se forme au lever du jour et
disparaît aussitôt le soleil couché. Elle est constituée essentiellement d'ions lourds (oxyde
d'azote). Comme son absorption est inversement proportionnelle à la fréquence, les bandes des
160 et 80 mètres sont complètement absorbées au cours des heures d'ensoleillement.
• la région E s'étend de 90 à 140 km d'altitude. Elle est la couche la plus basse utilisée par les ondes
radio pour s'y réfléchir. C'est une sorte de miroir très particulier utilisable sous ses deux faces,
réfléchissant vers le haut et vers le bas. Elle apparaît dès l'aube et disparaît au coucher. Cette

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couche présente, lors d'activité solaire minimum, des phénomènes connus sous le nom de
sporadique E que l'on va observer sur des fréquences supérieures à 21 Mhz.
• La région F est la plus ionisée principalement responsable des communications à longue distance.
Lorsque le cycle solaire est au maximum ceci crée plus d'ionisation de la couche F, et permet à
l'ionosphère de réfracter de plus hautes fréquences (15, 12, 10 et même 6 mètres) vers la Terre
pour des contacts DX. Autour du minimum du cycle, le nombre de taches solaires est si faible que
les plus hautes fréquences passent à travers de l'ionosphère et disparaissent dans l'espace. Le
grand nombre d'électrons libres dans l'ionosphère permet la propagation des ondes
électromagnétiques. Les signaux par radio - une forme de rayonnement électromagnétique -
peuvent " rebondir " sur l'ionosphère permettant la communication par radio sur de longues
distances. La couche F s'ionise au lever du soleil, atteint très rapidement son maximum pour
diminuer progressivement au coucher et atteindre son minimum juste avant le lever du jour. Au
cours de la journée, la région F se divise en deux :
o la région F1 qui s'étend de 140 à 200 km d'altitude n'est pas un moyen de propagation
important et dont sa formation est directement dépendante du lever et du coucher
du soleil. Après le coucher, la couche F1 diminue fortement pour laisser la place à la
couche F2.
o la région F2 s'étend de 200 à 250-600 km en fonction de l'activité solaire. C'est la
première couche qui supporte les communications en haute fréquence. Au cours de
la journée, elle est relativement mince étant donné la présence de F. Par contre, au
cours de la nuit, cette couche double ses dimensions, étant directement sous
l'influence des rayonnements solaires, elle est très dense et permet des
communications à plus de 1 500 km en un seul bond.

Vue simplifiée de
Zone de l' atmosphère supèrieure l'ionosphère autour de la Terre

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2.1.2 L'EXOSPHÈRE
Au-dessus de l'ionosphère jusqu'au plus haut de l'atmosphère soit de 640 kilomètres jusqu'à 10.000
kilomètres on a l'exosphère. C'est la thermosphère externe, où l'atmosphère fusionne avec l'espace dans
l'air extrêmement mince. Elle est composée d'atomes d'hydrogène, d'hélium et d'oxygène mais les
particules raréfiées ne s'entrechoquent pratiquement plus et se comportent comme des corps
indépendants soumis à la seule action de la gravité. C'est dans cette zone où il y a beaucoup de satellites
qui gravitent autour de la Terre.

2.5 Biosphère
La biosphère est définie comme la région de la planète où la vie est possible en permanence. Elle renferme
l’ensemble des êtres vivants, entendu au sens large. Elle comprend :

• la lithosphère, constituée des couches les plus externes de l’écorce terrestre, y compris les
constituants géologiques du substrat solide du fond des océans ;
• l’hydrosphère, appelé encore océan mondial (70 % de la surface planétaire) ;
• l’atmosphère, constituant la zone la plus périphérique de notre planète et enveloppant les deux
précédents milieux.

Deux caractères primordiaux font sa spécificité :

• la présence permanente de l’eau à l’état liquide. Vue de l’espace, la Terre apparaît de couleur
bleue en raison de la prépondérance des océans. Ce qui explique que les astronautes l’appellent
la Planète bleue ;
• la lumière solaire la baigne d’un flux continu. C’est à partir de cette unique source d’énergie
exogène que les végétaux et les animaux élaborent toutes les substances organiques dont ils ont
besoin pour produire les énergies chimiques, mécaniques, osmotiques, etc. nécessaires à leur
croissance, leur reproduction et aux autres activités biologiques essentielles.

2.6 Écosphère
L’écosphère est une entité plus vaste que la biosphère. Elle désigne les enveloppes externes (gazeuses) et
internes (solides) de la biosphère, englobant la haute atmosphère et la lithosphère. Ces deux dernières
sont appelées zones para-biosphériques, régions dans lesquelles aucun végétal ne peut se développer à
l’exception de quelques bactéries ou champignons.

Pour qu’il y ait écosphère, donc apparition de la vie et évolution des systèmes biologiques, un ensemble
de conditions physico-chimiques très rigoureuses doivent être simultanément réalisées :

• la planète doit être pourvue d’une atmosphère de composition convenable ;


• le flux d’énergie, produit par l’étoile autour de laquelle elle gravite (en l’occurrence le Soleil), doit
présenter, en intensité et en régularité, des valeurs comparables avec celles exigées pour le
développement des formes vivantes.

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3 Pollution atmosphérique
Contenu du cours
Origines et principaux polluants. Polluants gazeux : dérivés du carbone, dérivés du soufre, dérivés de
l'azote, dérivés de l'ozone. Polluants particulaires ou aérosols : principaux types de particules, répartition
des aérosols.

3.1 Les origines


L’origine des principales substances qui contaminent l’atmosphère est très variée. On sait que la cause
principale est l’usage des combustibles fossiles comme source d’énergie. Mais il existe d’autres causes de
contamination de la biosphère, déjà évoquées. Les deux modalités d’émission de pollution atmosphérique
correspondent respectivement : le premier à des sources de pollution ponctuelles, le second à des
pollutions diffuses.

Les premières sont par exemple les cheminées d’usines (aéropolluants des centrales thermiques au
charbon ou au fuel, installations métallurgiques) ou des sites d’industries chimiques concentrés sur une
aire restreinte.

À l’opposé, il existe une multitude de causes de pollution diffuse : échappements des véhicules à moteurs,
des incinérations sauvages de déchets (domestiques ou industriels), dispersés dans la nature, épandages
de pesticides sur les cultures, entraînement par le vent de particules de sols souillés par des contaminants
chimiques, etc.

Cette distinction entre pollutions ponctuelles et pollutions diffuses concerne aussi les polluants des eaux.

3.2 Principaux polluants atmosphériques


L’atmosphère actuelle résulte en définitive de l’action continue des êtres vivants depuis les débuts des
temps géologiques. Malgré la constance de sa composition, celle-ci ne reflète qu’un équilibre dynamique,
métastable, résultant de l’action antagoniste des divers agents biogéochimiques en particulier ceux des
organismes autotrophes et hétérotrophes.

L’air pur homogène n’existe pas puisque des échanges s’effectuent en permanence entre les êtres vivants,
l’hydrosphère, l’atmosphère, les couches superficielles et profondes de la lithosphère (volcanisme).

La masse totale de l’atmosphère est de 5,2 1010 milliards de tonnes. Ses 9/10 sont situés au-dessous de
16 km d’altitude (troposphère) alors que les couches supérieures au-delà de 48 km d’altitude ne
renferment que 1/1 000 de cette masse.

Composition de l’air sec (d’après Valley)

Constituants % (volume) % (masse)


Azote 78,01 75,53
Oxygène 20,95 23,14
Argon 0,93 1,28
Dioxyde de carbone 0,037 0,052

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Néon 1,8 10−3−3 1,25 10−3−3
Hélium 5,24 10−4−4 7,24 10−5−5
Méthane 1,7 10−4−4 9,41 10−5−5
Krypton 1,14 10−4−4 3,3 10−4−4
Protoxyde d’azote 5 10−5−5 7,6 10−5−5

3.2.1 Tableau de synthèse des principaux polluants


État Gazeux

- Dioxyde de carbone (CO2) - Volcanisme, respiration des êtres vivants,


combustibles fossiles
- Oxyde de carbone (CO) - Volcanisme, moteurs à explosion
- Hydrocarbures - Plantes vertes, bactéries, moteurs à explosion
- Composés organiques - Industries chimiques, incinérations d’ordures,
combustions diverses
- Dioxyde de soufre (SO2), autres dérivés - Bactéries, embruns marins, combustibles
soufrés fossiles, volcanisme
- Oxydes d’azote (NOx), autres dérivés - Bactéries, combustions diverses, moteurs à
nitrés explosion
- Radionucléides - Industrie nucléaire, explosions (tests, accidents)
État particulaire
- Métaux toxiques, composés inorganiques
- Volcanisme, météorites, érosion éolienne, embruns
marins, industries diverses, moteurs à explosions
- Composés organiques, (naturels ou de - Industrie chimique, incinération d’ordures,
synthèse) combustions, agriculture (pesticides)
- Radionucléides - Industrie nucléaire, explosions (tests, accidents)

3.2.2 Polluants gazeux


3.2.2.1 Dérivés du carbone
3.2.2.1.1 Le dioxyde de carbone CO2
Tout d’abord, un constat intéressant (Kempe in Bolin) : la production produite par la respiration de
l’ensemble des êtres vivants terrestres est de l’ordre de 10,9 1010 tonnes annuelles contre 11 1010 tonnes
absorbées par l’ensemble des producteurs primaires de la biosphère (photosynthèse). Un bel équilibre
naturel.

Selon certaines études, on estime aux environs de 25 milliards de tonnes (ou 2,5 1010) les quantités totales
d’origine technologique de ce gaz rejetés dans l’atmosphère à l’heure actuelle, (24,4 pour les rejets
globaux en 2000). Chiffre non négligeable comparés aux échanges naturels et équilibrés mentionnés plus
haut. Ce qui signifie que le problème est sérieux et que la porte de la recherche est grande ouverte sur les
moyens techniques d’éliminer ce surplus de CO2.

Rappelons-nous une bonne vieille équation de chimie :

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C + O2→CO2 avec C = 12 ; O = 16
La combustion de 12 g de carbone produit 44 g de CO2. On conçoit aisément que les quantités de gaz
carbonique générées par l’oxydation de telles masses de charbon et d’hydrocarbure fossiles soient
considérables.

3.2.2.1.2 Le monoxyde de carbone CO


Le volcanisme, certaines fermentations en milieu anaérobie, les décharges électriques dans la
troposphère, les incendies de forêts, les feux de brousse représentent les principales sources naturelles
et artificielles de monoxyde de carbone. Des êtres vivants marins semblent intervenir de façon
significative dans la production naturelle de ce gaz (algues brunes). Ces diverses sources biologiques sont
la cause essentielle de la présence de ce gaz à saturation dans les eaux océaniques.

Les principales sources technologiques proviennent des combustions : charbons et fuels, incinération des
déchets urbains et émission des véhicules à moteur. Avant la génération des pots catalytiques, ces
derniers constituaient la principale source d’émanation de ce gaz.

La concentration atmosphérique de monoxyde de carbone varie beaucoup dans les basses couches de
l’atmosphère selon la localisation géographique. Elle est redoutable dans les carrefours et les
embouteillages, jusqu’à 100 ppm, à la limite du seuil de nocivité.

On a pu mettre en évidence des concentrations anormalement élevées dans les stations de sports d’hiver
en altitude élevée. Comme les automobiles sont réglées pour fonctionner au niveau de la mer, elles
émettent 4 fois plus de monoxyde de carbone à 2 500 m.

Comme techniques d’élimination de la troposphère de ce composé, certains processus biogéochimiques


qui décomposent ce gaz et le transforment en d’autres composés sont très efficaces. La principale voie de
neutralisation abiotique du CO tient en son oxydation en gaz carbonique par réaction avec un hydroxyle :

CO + OH→CO2 + H+
Cette réaction interviendrait de façon prépondérante dans le cycle du monoxyde de carbone
atmosphérique. Elle semble à tout le moins jouer un rôle significatif dans l’atmosphère tropicale par suite
du haut niveau de rayonnement UV propre à ces zones.

On a pu montrer aussi que diverses bactéries au sol absorbent le CO et le transforment en CO2 ou en


méthane.

3.2.2.1.3 Les hydrocarbures


Le méthane CH4 est naturellement présent en gaz dans l’atmosphère. Il en existe des quantités
considérables dans la lithosphère, car c’est le constituant majeur des gisements fossiles de gaz naturel.

Depuis le début de l’ère industrielle, l’accroissement de la teneur atmosphérique a pris une allure
exponentielle. Mais considérant le seul accroissement à partir de ce point, en fonction de la population
mondiale, la tendance est homothétique. Quelques éléments : à l’époque médiévale, elle était inférieure
à 0,65 ppm pour passer à 0,8 ppm dans les années 1800 et se retrouver à 1,9 ppm dans les années 2000.
Entre temps, la population mondiale passait de 0,5 à 1 milliard, puis à 5 milliards d’habitants.

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Les autres hydrocarbures ne seront cités que pour mémoire :

Les terpènes, produits par de nombreuses plantes, en particulier les conifères, sont des composants
majeurs de la résine et de l’essence de térébenthine produite à partir de résine. La formule de base est
un multiple de (C5H8)n ; n≠1 . Rien à voir avec l’isoprène C5H8 dans sa construction moléculaire. En
revanche, l’isoprène est facilement obtenu par dégradation des terpènes.

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dont la molécule est constituée par la fusion d’un
nombre variable de cycles benzéniques. Le plus simple d’entre eux est le naphtalène (C10H8 ). En origine
naturelle, on les trouve autant dans les biotopes terrestres que aquatiques (continentaux et océaniques).
Les HAP sont contenus dans les goudrons et les suies rejetés par les divers foyers : fumées émises par les
installations de raffinage du pétrole, les chaufferies industrielles au charbon et au fuel, échappements des
moteurs diesels (surtout les fumées noires). Le montage des pots catalytiques a permis de les éliminer
presque complètement.

Beaucoup de HAP sont de redoutables cancérigènes en particulier le benzo(a)pyrène. Il se rencontre aussi


dans la fumée de cigarette, étant à ce titre la principale cause des cancers de la gorge et du poumon des
fumeurs.

3.2.2.2 Dérivés du soufre


Le volcanisme et les embruns marins sont les principales sources naturelles abiotiques d’introduction des
dérivés inorganiques gazeux et particulaires du soufre dans l’atmosphère. Il existe d’autres causes
spontanées qui apportent à l’atmosphère des composés du soufre. Parmi elles, l’érosion éolienne en
milieu continental peut jouer un rôle significatif.

Les principaux aéropolluants gazeux dérivés du soufre sont le dioxyde de soufre, l’hydrogène sulfuré et,
au voisinage de certaines industries chimiques, des thiols appelés encore mercaptans (qui captent le
mercure). Ces derniers confèrent à l’air cette odeur alliacée caractéristique au voisinage des raffineries
de pétrole. Formule chimique du type R−SH, par exemple le méthanéthiol CH3−SH.

3.2.2.2.1 Dioxyde de soufre SO2


Le dioxyde de soufre se rencontre dans l’air à l’état de traces infinitésimales en l’absence de toute source
de pollution. On estime que sa concentration moyenne dans la troposphère des zones les plus reculées
est comprise entre 0,01 et 0,2 ppm.

La principale cause de pollution atmosphérique par le dioxyde de soufre réside dans les combustions, plus
particulièrement celles liées à l’usage des combustibles fossiles (à forte teneur en soufre), exception faite
du gaz naturel. Parmi les dérivés pétroliers, il s’agit du gazole, mais surtout des fuels renferment du soufre.
En France, la réglementation tolère 0,3 % de soufre dans les fuels domestiques, 1,8% dans les fuels légers
et plus de 3 % dans les fuels lourds (industriels).

Les incendies de forêt, et plus généralement ceux du couvert végétal, introduisent aussi du SO2 dans
l’atmosphère.

La métallurgie des métaux non ferreux représente la seconde cause de pollution de l’air par le dioxyde de
soufre. Cela provient du fait que le minerai dont on extrait la plupart de ces métaux est constitué de

16
pyrites dont la formule générale est MxSy. La première étape de l’extraction du métal consiste en un
grillage qui est une oxydation de la pyrite :

CuS + 32O2→CuO + SO2


Le rapport des masses molaires montre qu’on obtient 60 % de masse de SO2, ce qui est relativement
important. Enfin, diverses industries chimiques comme celles de la synthèse de l’acide sulfurique peuvent
être sources de contamination en l’absence de mesures adéquates de protection.

Le SO2 émis dans l’atmosphère n’y demeure pas indéfiniment, car il y subit diverses transformations qui
font partie du cycle biogéochimique naturel du soufre dans la biosphère. Par exemple, en présence de
lumière UV, le dioxyde de soufre est transformé en anhydride sulfurique suivant la réaction :

SO2 + 12O2→SO3 + 22 kcal


SO3 + H2O→H2SO4
Dans un cas comme dans l’autre, l’acide sulfurique formé, très hygroscopique, forme des brouillards
responsables de la toxicité des smogs acides qui apparaissent dans les atmosphères urbaines polluées
sous un climat tempéré froid et humide. Cet acide est aussi la cause majeure du phénomène des
précipitations acides qui affecte de nos jours d’immenses surfaces dans l’hémisphère Nord tempéré.

Ce phénomène des pluies acides présente de graves conséquences pour les écosystèmes aquatiques et
forestiers situés sur des terrains cristallins. L’acide sulfurique présent dans l’atmosphère réagit ensuite
avec l’ammoniac et d’autres cations de divers métaux donnant des sulfates solides, souvent solubles dans
l’eau qui sont ramenés au sol par des précipitations. Il a été démontré qu’en règle générale, l’acidité forte
des pluies est due pour 72 % à l’acide sulfurique et à 28 % pour l’acide nitrique.

3.2.2.2.2 Hydrogène sulfuré H2S


L’odeur forte de ce gaz est connue pour être celle de l’œuf pourri. Il est produit par diverses fermentations
anaérobies, œuvre de sulfobactéries, tant en milieu terrestre que marin. Très toxique, sa concentration
maximale admissible dans l’air est de 15 ppm. Il s’oxyde spontanément en SO2 dans l’atmosphère selon
un processus complexe.

3.2.2.3 Dérivés de l’azote


Il existe plusieurs types d’aéropolluants azotés. La plupart, tels les oxydes d’azote NOx, l’ammoniac NH3
ou encore des constituants particulaires (microcristaux de nitrate ou de sulfate d’ammonium propres aux
dépôts secs), sont aussi des constituants naturels présents dans l’atmosphère. D’autres, tels les PAN
(peroxy-acyl-nitrates) sont entièrement d’origine anthropique et constituent des polluants tertiaires.

3.2.2.3.1 Les oxydes d’azote


On compte parmi les oxydes d’azotes le protoxyde d’azote, encore dénommé oxyde nitreux N2O, le
monoxyde d’azote NO et le dioxyde d’azote NO2, encore appelé peroxyde d’azote.

3.2.2.3.2 Le protoxyde d’azote N2O

17
Le protoxyde d’azote est le plus abondant dans les atmosphères non polluées avec une concentration
moyenne de 0,25 ppm. C’est un puissant gaz de serre, car son potentiel de réchauffement climatique est
290 fois supérieur à celui du CO2 de sorte que ses dégagements interviennent dans les changements
climatiques globaux dus à la pollution atmosphérique par ses rejets.

En revanche, en dépit de ses effets neurotropes (gaz hilarant) et anesthésiants à fortes doses, ce dernier
ne joue pas de rôle majeur dans la pollution atmosphérique urbaine. La principale source technologique
de N2O dans l’atmosphère provient de la dénitrification des nitrates utilisés à vaste échelle comme
engrais chimique et concerne donc l’espace rural. Le dioxyde d’azote NO2

Variations de la concentration en divers polluants au cours d’une journée (Los Angélès). Courbes d’après
Pitts
Le dioxyde d’azote est l’un des polluants majeurs de l’air, d’une importance fondamentale. Gaz stable,
fortement coloré en jaune, il réduit de beaucoup la visibilité atmosphérique, conférant dans la plupart des
cas une coloration brunâtre caractéristique aux masses d’air qui recouvrent les zones urbanisées.

Ses propriétés physiques particulières se traduisent par une forte absorption des UV dans la bande 300 -
400 nm, provoquant sa dissociation par l’énergie lumineuse absorbée selon la réaction :

NO2 + hν→NO + O2−+ 72 kcal


Cette réaction engendre une pollution de l’air dite photochimique, car générée par l’exposition aux
rayonnements du NO2 et de ses produits de décomposition avec d’autres contenus dans l’air pollué :
dioxyde de soufre, oxygène, hydrocarbures. Parmi les diverses substances formées, certaines comme les
PAN, sont phyto-toxiques et très irritantes pour la conjonctive.

3.2.2.4 Dérivés de l’ozone


18
3.2.2.4.1 Ozone troposphérique
L’ozone O3 (trioxygène) est une variété allotropique de l’oxygène, bien moins stable que le dioxygène O2,
en lequel il tend naturellement à se décomposer.

2 O3→3 O2
Gaz bleu pâle et incolore à température ambiante, il se démarque par son odeur caractéristique qui
rappelle l’eau de Javel.

En présence d’humidité, il oxyde tous les métaux à l’exception de l’or, du platine et de l’iridium. Il agresse
les cellules vivantes et peut être responsable de phénomènes de corrosion accélérée de polymères.

L’ozone est naturellement présent dans l’atmosphère terrestre. Entre 13 et 40 km d’altitude


(stratosphère), une couche d’ozone se forme ; elle intercepte plus de 97 % des UV du Soleil. Ce gaz reste
cependant un polluant dans les basses couches de l’atmosphère (troposphère) où il agresse le système
respiratoire (il provoque la toux) et peut brûler les végétaux les plus sensibles. Son odeur est vite
perceptible dans les endroits confinés où règne un champ électrique important (transformateur haute
tension, échelle de Jacob, tubes UV, allume-gaz).

Dans la basse troposphère, l’accroissement de la teneur en ozone provoqué par la pollution


atmosphérique résulte en particulier de la présence simultanée d’hydrocarbures imbrûlés et d’oxydes
d’azote dans l’air urbain. Rappelons quelques formules :

ormules :

CO + 2O2→CO2 + O3
CH4 + 4 O2+(hν)→CH2O + H2O + 2 O3
Le formaldéhyde formé (2° réaction) peut entrer dans un nouveau cycle d’oxydation, produisant à son
tour de l’ozone qui réagit avec les aéropolluants et donne des polluants tertiaires.

3.2.2.4.2 Ozone stratosphérique


La couche d’ozone troposphérique évoque ce bouclier protecteur de la biosphère menacé par d’autres
phénomènes de pollution. L’ozone se forme spontanément dans la haute stratosphère par réaction de
l’oxygène moléculaire avec des rayons UV selon les réactions suivantes :

O2 + (hν) →2 O2−
O2 + O2−→O3 + 1 eV

3.2.2.4.3 Couche d’ozone


Les divers aéropolluants rejetés dans l’atmosphère contribuent à la dégradation de la couche d’ozone.
Certains le font de manière naturelle comme les oxydes d’azote, les chlorures de méthyle et de diméthyle
qui se forment dans les océans, ainsi que l’iodure et le bromure de méthyle. Cependant, ce dernier est
aussi libéré pour être utilisé à vaste échelle pour de nombreuses applications industrielles et agricoles.

19
À l’opposé, le rejet dans l’atmosphère d’autres substances, comme les CFC ou les halons, très nocives
pour l’ozone stratosphérique, est strictement d’origine technologique. Les réactions de destruction de
l’ozone par les CFC, par exemple avec le fréon, sont les suivantes :

CFCl3→CFCl2+Cl
2 Cl + O3 →Cl2O + O2
Par suite de l’introduction de ces divers polluants dans la stratosphère, il est apparu au milieu des années
1980 un trou dans l’ozone stratosphérique antarctique. Précisons tout de suite que par trou, il faut
entendre en réalité une diminution d’épaisseur, répartie sur une surface plus ou moins grande.

Formation du trou d’ozone observé au printemps boréal et diminution de la concentration dans


l’antarctique (période 1992 - 1997). D’après OMM in PNUE 1999.
Depuis le début des années 1960, on a observé une tendance générale à la baisse continue en ozone
stratosphérique non seulement dans l’atmosphère antarctique, mais également dans l’ensemble de la
stratosphère à l’exception des latitudes tropicales. La baisse moyenne pour l’ensemble du monde a été
de 5 % entre 1979 et 1995 et de 7 % pour les moyennes latitudes.

Un autre trou est apparu aux latitudes subarctiques et arctiques de l’hémisphère boréal au début des
années 1990. Voir figure ci-contre (mesures entre 1992 et 1997).

Des recherches ont été effectuées à l’aide de diverses technologies : ballons sonde, par laser ou lidar (light
detection and ranging). Elles ont montré que cette diminution de la teneur en ozone stratosphérique était
nettement corrélée avec les rejets dans l’atmosphère de divers composés dégradant l’ozone, en
particulier les CFC.

3.2.2.5 Dérivés halogénés


L’industrie chimique représente de façon directe ou indirecte une importante source d’émission de
composés halogénés minéraux et organiques. L’électrochimie de l’alumine constitue une importante
cause de pollution fluorée.

20
Une importante source de pollution atmosphérique par les composés organiques résulte de l’usage à
vaste échelle de solvants chlorés (dichloréthane, chlorure d’éthylène).

Une autre cause importante de pollution de l’air par des composés halogénés minéraux ou organiques
résulte de la combustion incomplète de certaines matières plastiques dans les incinérateurs d’ordures,
plus particulièrement des PCV. Lorsque l’incinération se fait dans des conditions où l’oxygène est
déficitaire, il s’effectue une pyrolyse dégageant du monomère, voire d’importantes quantités d’acide
chlorydrique. De façon générale, l’incinération incomplète de nombreux composants organochlorés, très
thermostable, conduit à les volatiliser dans l’atmosphère.

3.2.2.6 Polluants particulaires ou aérosols


Ces poussières constituent la seconde catégorie des polluants atmosphériques et un aspect majeur de la
contamination par les activités humaines. Cependant, de nombreux phénomènes naturels, géophysiques
ou géochimiques, sont aussi d’importantes sources naturelles d’aérosols : érosion éolienne, volcanisme,
embruns marins.

3.2.2.7 Principaux types de particules polluant l’atmosphère


Les divers aérosols polluant l’atmosphère comportent des particules solides (poussières) ou liquides
dispersées dans l’air par les diverses activités humaines. Elles peuvent être classées le plus simplement
par ordre de taille décroissante en catégories distinctes.

3.2.2.7.1 Les grosses particules sédimentables


Elles mesurent en moyenne 20 μmμm et se localisent dans les basses couches de la troposphère, au-
dessous de 3 000 m d’altitude, et retombent rapidement au voisinage de leur source d’émission dans les
conditions météorologiques usuelles. Elles prédominent dans l’atmosphère des agglomérations
fortement industrialisées.

3.2.2.7.2 Les particules semi-fines


Elles ont une taille comprise entre 2,5 et 0,1 μmμm . Au-dessous de la taille minimum, la sédimentation
spontanée des particules n’est plus possible par suite du mouvement brownien qui leur confère une
accélération supérieure à celle de la gravitation.

Les particules solides de taille inférieure à 1 μmμm sont très importantes au point de vue météorologique.
Elles constituent des noyaux de condensation très efficaces pour la vapeur d’eau atmosphérique.

Sur un plan sanitaire, ce sont les plus redoutables, car au-dessous de ce diamètre, elles peuvent pénétrer
au travers de l’arbre bronchique jusqu’au fond des alvéoles pulmonaires.

On considère que la majorité de ces particules rejetées par l’homme dans l’atmosphère ont une taille
comprise entre 0,1 et 20 mm. De ce fait, elles jouent un rôle très important dans les principaux
phénomènes atmosphériques par suite de leur pouvoir de diffusion des radiations, lequel interfère avec
de nombreux facteurs écologiques de première importance (éclairement, température au sol,
précipitations par exemple).

3.2.2.7.3 Les particules insédimentables

21
Elles constituent les plus petits éléments des aérosols atmosphériques. Leur taille peut descendre jusqu’à
10 Å. Elles se rencontrent dans toute l’atmosphère mais leur concentration décroît très vite au-delà de la
tropopause. Bien qu’elles soient intrinsèquement insédimentables, par suite de leur faible taille, elles sont
malgré tout ramenées au sol par dilution ou entraînement mécanique par les précipitations et par des
phénomènes électrostatiques qui conduisent à leur agglomération en certaines circonstances.

3.2.2.7.4 Les brouillards


Il s’agit d’aérosols atmosphériques au sens strict qui apparaissent dans diverses situations
météorologiques naturelles. En effet, ils sont constitués de micro-gouttelettes d’eau souvent en surfusion,
en suspension dans l’air, plus rarement de microcristaux de glace, de taille généralement inférieure au
micron qui se forment par temps calme lorsque l’air est saturé de vapeur d’eau.

On a constaté néanmoins de longue date une augmentation considérable de la fréquence des épisodes
où se forment des brouillards : elle est apparue très directement liée à la pollution atmosphérique. On les
appelle des smogs contraction du mot anglais smoke ou fumée et fog ou brouillard. En milieu urbain et
de façon plus générale en zone polluée, les micro-gouttelettes de brouillard fixent par dissolution de
nombreux aéropolluants gazeux mais aussi des particules insédimentables voire semi-fines de faible taille.
En zone rurale, les brouillards fixent de nombreux pesticides qu’ils dispersent ensuite dans
l’environnement.

3.2.2.8 Répartition des aérosols


3.2.2.8.1 En altitude
D’une façon générale, on constate que les particules présentes dans la haute atmosphère sont d’origine
naturelle et que la densité d’aérosols provenant des pollutions et autres actions de l’Homme sur
l’environnement s’accroît dans la stratosphère puis dans la troposphère au fur et à mesure que l’on se
rapproche de la surface. L’action de l’homme est très significative, au voisinage du sol, dans
l’accroissement de la turbidité de l’air. Les aérosols stratosphériques sont essentiellement d’origine
stratosphérique.

La couche d’aérosols stratosphériques renferme en sus des particules provenant des météorites ou du
volcanisme, des microcristaux de sulfates d’ammonium. Ce dernier se forme à partir de l’hydrogène
sulfuré du SO2, après oxydation de ces composés, par réaction avec l’ammoniac atmosphérique.

3.2.2.8.2 Répartition des aérosols en latitude

22
Schéma d’une gouttelette de brouillard et des interactions de polluants gazeux présents dans l’air.
D’après Sigg et al.
La concentration en aérosols présente de fortes variations en fonction de la latitude et de façon plus
générale selon la localisation géographique. Il existe dans l’écosphère de vastes zones où l’air est très
chargé en particules et à l’opposé d’autres où celles-ci peuvent être quasi absentes.

Dans la troposphère, les principales sources naturelles de particules solides sont le volcanisme et l’érosion
éolienne. C’est à cette dernière qu’il faut attribuer la genèse des immenses voiles de poussières de couleur
brun rouge qui s’observent au-dessus du Sahara, du Moyen-Orient, de l’Inde et de la Chine continentale.
Ces aérosols sahariens sont la cause des pluies de boue observées épisodiquement au nord de la
Méditerranée et même dans le nord de la France.

Le temps moyen de séjour de ces particules est des plus variables selon le régime des pluies et les chutes
de neige aux latitudes considérées. Il est estimé entre 6 jours et 2 semaines dans la basse troposphère au-
dessous de 3 000 m, de 2 à 4 semaines au niveau de la tropopause, de 6 mois dans la basse stratosphère,
de 3 à 5 ans à la limite de la mésosphère et de 5 à 10 ans dans cette dernière.

Le temps moyen de résidence des particules dans l’ensemble de l’atmosphère a été estimé à 36 jours, ce
qui permet d’évaluer à 2 millions de tonnes la quantité instantanée d’aérosols introduits par l’homme.

Les grandes éruptions volcaniques introduisent dans l’atmosphère des masses colossales de matériaux
dits pyroclastiques. Parmi eux, les matériaux téphritiques (cendres) dont beaucoup sont de taille
micronique ou inframicronique et entrent dans la catégorie des aérosols atmosphériques.

À ces masses rejetées s’ajoutent celles des émissions gazeuses non moins considérables, en particulier le
SO2, lui-même à l’origine d’aérosols sulfuriques dont dérivent au niveau tertiaire des particules
constituées par des microcristaux de sulfate d’ammonium.

23
4 Un problème énergétique
Le problème environnemental peut être ramené à deux questions fondamentales et complémentaires,
voire indissociables : l’énergie en tant que ressource épuisable, mais aussi l’énergie en tant en tant que
source de pollution.

Il y a quelques années, une extrapolation des tendances à l’accroissement de la consommation d’énergie


observées à partir des années 1970 permettait d’estimer que, dans la deuxième moitié du XXIeme siècle,
les limites de l’équilibre thermique de l’écosphère pourraient être atteintes. Les apports de chaleur dus à
la civilisation technologique auraient dépassé 5 % de la valeur du moment. Il faut savoir que 1 %
d’accroissement du flux énergétique en référence au flux solaire provoquerait un changement climatique
important.

Un développement trop important de la production d’énergie électrique (charbon ou fission nucléaire) se


heurtera à l’obstacle de la pollution thermique.

Le réchauffement des eaux fluviales est devenu une contrainte pour les centrales électriques. À titre
d’exemple, sous un climat sec, une centrale de 1 000 MW peut consommer jusqu’à 6 m³/s. Une perte
d’eau qui peut devenir problématique.

En fait, tout système thermodynamique se trouve confronté au problème de l’entropisation : l’apparition


de pôles d’accumulation est accompagnée d’une atteinte du milieu dans lequel ils apparaissent. Ceci
pourrait bien se produire, à plus ou moins long terme, avec la biosphère.

C’est la raison pour laquelle il importe de connaître toutes les possibilités offertes par le milieu naturel,
en évitant toute posture d’écologiste rigoureux, car le passage du laboratoire à la réalisation industrielle
n’est pas toujours aussi triviale qu’il y paraît.

Nous examinerons ce problème préoccupant en scientifique, en essayant de le comprendre au mieux et


en tâchant de l’expliquer encore mieux.

4.1 Énergies naturelles et énergies renouvelables


Le flux solaire direct, et les énergies dérivées, l’éolienne et l’hydraulique, les plus utilisées actuellement,
celle des vagues, enfin l’énergie gravitationnelle responsable des marées océaniques, sont par essence
inépuisables et gratuites d’accès, car elles correspondent à des flux naturels permanents, non à des stocks
comme les combustibles fossiles ou les matières fissiles.

4.1.1 Sens du mot renouvelable


À l’exception de la géothermie, les énergies mentionnées ci-dessus sont intrinsèquement renouvelables.
Mais renouvelable ne signifie pas renouvelé : Une forêt gérée de manière durable peut fournir une
quantité d’énergie de manière renouvelable ; par contre, une forêt surexploitée finira par disparaître.

La notion de renouvelable implique celle d’un équilibre avec les capacités de régénération du milieu. Il
s’agit en fait d’une volonté de se mettre en équilibre avec le milieu, ce qui est en soi la démarche
intrinsèquement écologique.

24
4.1.2 Énergie solaire

Flux solaire vers la Terre.


Le gisement solaire représente la plus importante des sources d’énergie naturelle. Inépuisable et
constante (du moins pour la durée de la civilisation humaine), elle est partout disponible à la surface de
la Terre, mais avec d’inévitables variations géographiques dans l’intensité de son flux : les quantités
d’énergie reçue varient de plus en plus quand on s’éloigne de l’équateur et en fonction du cycle de saisons.

Compte tenu de l’absorption atmosphérique, la valeur moyenne du flux solaire à la surface terrestre est
de 236 W(th)/m² avec une valeur maximale de 290 W(th = thermique)/m² dans certaines zones
intertropicales et une valeur minimale de 90 W(th)/m² aux pôles. En France, le flux moyen au sol est de
180 W(th)/m².

De grandes surfaces sont nécessaires pour capter cette énergie. Si l’on voulait produire avec des capteurs
solaires toute l’énergie dont la France a besoin, avec l’hypothèse d’un rendement net de 10 %, il faudrait
recouvrir le pays de 30 000 km² de telles installations.

En dépit de telles limitations, l’énergie solaire offre de considérables possibilités, la plaçant de fort loin
par l’importance de son gisement devant les autres sources d’énergie renouvelables. Il existe plusieurs
procédés de conversion, les deux plus importants étant la conversion thermique directe et la conversion
thermoélectrique.

4.1.2.1 Conversion thermique directe


Pour l’instant, la forme d’énergie solaire qui offre une réelle alternative énergétique, bien souvent
immédiatement applicable, tient en l’utilisation du flux solaire direct pour le chauffage des habitations et
la production d’eau chaude. C’est aujourd’hui encore celle qui présente les plus grandes potentialités
d’utilisation, les capteurs solaires thermiques étant de fort loin les moins coûteux de tous les systèmes
existants.

4.1.2.2 Conversion thermoélectrique


La conversion thermoélectrique consiste à fabriquer de l’électricité en collectant le rayonnement solaire
par un champ de miroirs qui le renvoie sur un miroir parabolique situé au sommet d’une tour surplombant
le champ de miroirs collecteurs. Celle-ci chauffe une chaudière par convergence du faisceau.

25
Four solaire de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales).
Le précurseur a été le four solaire de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) à la fin des années 1960 avec une
puissance de 64 kW(el = électrique). Sur la passerelle, le technicien montre comment une planche de bois
peut être instantanément enflammée et carbonisée quand elle est placée exactement au foyer du
système de miroirs.

Aux USA, la plus importante centrale électrique utilisant ce procédé a été construite dans le désert de
Majave en Californie, avec une puissance installée est de 120 MW(el).

Cependant la conversion thermoélectrique présente l’inconvénient d’utiliser le rayonnement direct par


ciel dégagé, ce qui limite sa mise en œuvre aux climats méditerranéens ou désertiques.

4.1.2.3 Conversion électrique directe ou photovoltaïque

Paneaux photovoltaïques sur un toit. Photo : isoenergie.fr


L’énergie solaire photovoltaïque a pris une importance considérable, devenue incontournable en matière
de technologie, d’économie et de politique. Le principe, basé sur l’effet photoélectrique ne sera pas
abordé ici, faisant l’objet de la première partie de l’article VII. Des matériaux de la nature pour des piles.
Nous ouvrirons seulement une parenthèse sur ses modes d’utilisation et les installations qui s’y
rapportent.

Tout d’abord, l’utilisation locale ou non connectée. Le courant continu produit est directement
consommé, ce qui est le cas des panneaux solaires pour les antennes relais isolées. Un couplage avec des
batteries d’accumulateurs est nécessaire pour conserver cette énergie et la restituer au cours de périodes
sans lumière. Citons également le cas des calculatrices solaires conçues pour fonctionner en présence de
lumière naturelle (ou artificielle) et celui des dispositifs pour l’éclairage nocturnes des allées.
26
Certaines installations photovoltaïques peuvent être raccordées sur un réseau de distribution (celui d’EDF
par exemple) dans lesquelles des onduleurs transforment le courant continu en courant alternatif,
l’énergie produite étant consommée instantanément par les autres clients du réseau.

4.1.3 Énergie éolienne


Après le gisement solaire et l’hydraulique, l’éolien représente potentiellement la plus importante des
autres sources d’énergies renouvelables. À basse altitude, elle correspond à un flux total d’une valeur de
100.1066 MW (équivalent énergétique de 70.1099 tep/an, tep = tonne d’équivalent pétrole). Cela
équivaut à une puissance moyenne à la surface de la Terre de 200 kW/km².

Si l’on arrivait à convertir 1 % de cette énergie, ce qui est théoriquement réalisable à l’heure actuelle, cela
correspondrait en équivalent combustible fossile à 700 millions tep, soit encore à 20 % de la
consommation mondiale de pétrole en 2000.

Comme pour la plupart des énergies naturelles, la densité obtenue est faible, avec une valeur moyenne
de 0,4 kW/m² dans les zones les plus favorables et au mieux de 0,2 kW/m² dans la majorité des sites
équipés. En prenant cette valeur moyenne et en supposant un rendement de conversion déjà favorable
de 40 %, on peut calculer qu’une éolienne de 1 000 kW(el) nécessiterait des pales de 125 m de diamètre.
Cela implique donc la construction de très grandes machines.

À l’heure actuelle, la puissance moyenne des turbines équipant les sites en exploitation dans le monde
est comprise entre 900 kW et 1 MW. Des turbines de 2 à 5 MW sont construites en routine pour équiper
des sites off-shore, lesquels présentent l’immense avantage de ne pas présenter de nuisance de voisinage,
ni d’enlaidir le paysage. Les éoliennes ne peuvent être installées que dans des zones limitées à l’échelle
d’un pays : certaines côtes ou régions de relief accentué, sur les crêtes, là où l’intensité et la fréquence du
vent sont les plus élevées.

Un inconvénient d’usage majeur de l’énergie éolienne est qu’elle est intermittente, le vent pouvant faire
défaut sur une durée plus ou moins prolongée. Il résulte de cette grande irrégularité du régime des vents
que la puissance efficace des éoliennes est nettement inférieure à leur puissance nominale, ce qui accroît
la faiblesse du rendement de ce type d’énergie. Compte tenu de la faiblesse de densité de cette énergie,
elle implique l’édification d’un nombre considérable de tels engins : 1 500 éoliennes de 950 kW seraient
par exemple nécessaires pour atteindre une puissance installée équivalente à celle d’une centrale
nucléaire de type Civeaux.

La production d’électricité éolienne a connu un considérable développement au cours de la période 1985


– 2000 où elle a cru à un rythme impressionnant de 30 % par an au cours des années 1990. En 2002, la
puissance totale d’énergie éolienne installée dans le monde dépassait quelques 30 GW(el). Sa vitesse de
croissance permettait alors de penser que, si elle se maintenait au cours de la présente décennie, la
puissance installée augmentée de 14 fois.

En réalité, dans les données techniques actuellement relatives aux énergies renouvelables, l’énergie
éolienne est mieux placée que les centrales solaires pour des installations de puissance, le solaire ayant
vocation, comme indiqué plus haut, bien plus que toute autre énergie renouvelable, à une production
électrique décentralisée.

27
La plus grande centrale éolienne du monde, celle d’Altamonte en Californie, produit 1 000 MW(el) grâce
à 8 000 mats.

Au plan économique, le coût moyen de l’énergie éolienne était en 2003 de 0,05 € / kW.h sur les sites bien
ventés contre 0,02 € dans les cas les plus défavorables pour l’électricité photovoltaïque le coût de cette
dernière s’élevant en moyenne à 0,60 € / kW.h.

En pratique, dans le cas des aérogénérateurs actuellement en service, le rendement est compris entre
12 et 30 % par rapport à l’énergie initiale du vent.

4.1.4 Énergie géothermique


L’énergie géothermique est constituée de la chaleur stockée dans les couches profondes de la Terre,
remontant aux origines de la condensation du système solaire, à laquelle s’est ajoutée celle due à la
désintégration des actinides et éléments lourds. Elle est donc particulièrement abondante dans les zones
volcaniques où le magma est plus proche de la surface.

Son importance peut en première approximation s’évaluer par la valeur du gradient géothermique, lequel
désigne l’augmentation de température en fonction de la profondeur en un lieu donné. Ce gradient est
compris dans les zones continentales entre 2 et 4 °C / 100 m avec une moyenne de 2,40 °C. Il est
maximum dans les zones de volcanisme, c’est-à-dire à la jonction des plaques qui constituent les sites les
plus favorables à l’utilisation de cette énergie. En revanche, il est le plus faible au milieu des plaques
continentales.

L’énergie géothermique est une énergie renouvelable à condition de gérer l’extraction de l’eau avec
prudence, car elle se réchauffe très lentement dans le sous-sol. Un complexe géothermique comporte
deux forages, l’un où l’on extrait l’eau chaude et l’autre où on la réinjecte après récupération de la chaleur.

Quand la température de l’eau est comprise entre 30 et 100 °C, on parle de géothermie basse énergie.
Profondeur entre 1000 et 2500 m.

Pour une température comprise entre 100 et 180 °C, on parle de géothermie moyenne énergie. Grande
profondeur, entre 2500 et 4000 m, plus réduite dans les régions volcaniques.

La géothermie haute énergie, entre 180 et 300 °C ne se rencontre que dans des régions à haut volcanisme
comme l’Islande ou les Philippines.

4.1.5 Autres énergies


Intrinsèquement inépuisable, car elle est d’origine gravitationnelle, l’énergie marée motrice représente
en pratique un gisement d’importance très limitée, en dépit des quantités colossales de cette dernière
que déplacent les marées océaniques. En réalité, seul un nombre très restreint de sites à l’échelle
mondiale convient à la construction d’usines productrices d’électricité à partir de ce type d’énergie.

À noter que la construction de centrales marée motrice exige des marées d’au moins 5 m d’amplitude. La
seule réalisation effective actuelle est celle d’EDF sur la Rance où une centrale de 250 MW(el) a été
construite à la fin des années 1960.

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4.2 Les ressources énergétiques non renouvelables
Sachant qu’il faut des milliers d’années pour qu’elles se constituent, les énergies non renouvelables sont
des ressources limitées. On les appelle également les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) car elles
proviennent de la terre et leur fabrication se déroule sur des temps géologiques.

Pour satisfaire la demande énergétique mondiale actuelle, les hommes puisent sans retenue dans les
ressources énergétiques et particulièrement dans les énergies non renouvelables.

Environ 80 % de l’énergie consommée dans le monde est d’origine fossile. Les énergies fossiles sont
principalement utilisées pour le chauffage, les transports et l’industrie. Leur combustion est polluante et
responsable de l’émission de gaz à effet de serre et du réchauffement climatique.

Dans de telles conditions, toutes les énergies non renouvelables seront épuisées dans moins de deux
siècles et d’autres d’ici quelques décennies.

4.2.1 Le charbon
Il représente 24 % de la demande mondiale d’énergie primaire. Cette énergie est massivement
employée depuis la révolution industrielle. En France, le charbon a été principalement utilisé pour le
chauffage et pour les moyens de locomotion (locomotives). Il est aujourd’hui utilisé dans les centrales
thermiques pour produire un appoint d’électricité.

La consommation mondiale est en augmentation constante car cette énergie bon marché est très prisée
par les pays émergeants comme la Chine (37 % de la consommation mondiale).

Les réserves de charbon sont estimées à 909 000 tonnes et couvriraient, au rythme actuel de
consommation, environ 150 années de production.

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4.2.2 Le gaz
Il représente 21 % de la demande mondiale d’énergie primaire. Cette énergie est une matière première
de l’industrie chimique mais surtout un combustible pour les usages domestiques (chauffage, cuisson)
ou industriels (gaz de procédé).

Les réserves mondiales de gaz sont estimées à 2 749 Milliards de m3. Avec la consommation actuelle, les
réserves couvrent environ 70 années de production.

4.2.3 Le pétrole
Il représente 35 % de la demande mondiale d’énergie primaire. On l’emploie principalement comme
matière première dans la chimie (fabrication des plastiques…) et pour la production des carburants.

Les réserves prouvées de pétrole sont estimées à 1 200 milliards de barils. Sachant que la consommation
annuelle mondiale est actuellement de 82,4 milliards de barils, les réserves couvrent moins de 40
années de production.

Certes, il existe certainement des réserves de pétrole non encore explorées. Cependant, ces dernières
sont de plus en plus profondes (et bien souvent au fond des océans) et/ou sous des formes difficilement
exploitables.

4.2.4 Le nucléaire

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Il représente 5 % de la demande mondiale d’énergie primaire. Cette énergie provient de la fission de
l’uranium en plutonium dans les réacteurs des centrales nucléaires. Ces dernières produisent de
l’électricité injectée sur les réseaux très haute tension.

443 réacteurs nucléaires sont installés dans le monde dont 59 en France qui produisent ainsi 75 % de ses
besoins en électricité.

A la différence du pétrole, du gaz et du charbon, l’énergie nucléaire ne produit pas de gaz à effet de
serre de type CO2. Elle pose cependant le problème du devenir des déchets nucléaires extrêmement
difficiles à traiter.

Les réserves d’uranium sont difficiles à estimer. Elles ne sont cependant pas inépuisables. Selon l’Agence
Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et la World Nuclear Association (WNA), les réserves dont le
coût de production est inférieur à 40 $/kg d’uranium, seraient de plus de 2 millions de tonnes. Ceci
correspondrait à 30 années de fonctionnement des réacteurs actuels. Cette durée serait portée à 60 ans
en considérant les réserves dont le coût de production est inférieur à 80 $/kg d’uranium.

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