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Introduction
La plupart des phénomènes physiques, chimiques ou biologiques sont régis par des
systèmes complexes d’équations aux dérivées partielles. Comme la solution exacte d’un
problème d’équations différentielles ou aux dérivées partielles est une fonction continue et
puisque les ordinateurs ne connaissent que le fini et le discret, les solutions sont calculées
à l’aide de méthodes numériques.
Le principe de toutes les méthodes de résolution numérique des équations aux dérivées
partielles est d’obtenir des valeurs numériques discrètes (c’est à dire en nombre fini) qui
approchent (en un sens convenable à préciser) la solution exacte. Dans ce procédé il faut
bien être conscient de deux points fondamentaux :
• Premièrement, on ne calcule pas des solutions exactes mais approchées.
• Deuxièmement, on discrétise le problème en représentant des fonctions par un nombre
fini de valeurs, c’est à dire que l’on passe du continu au discret.
Il existe de nombreuses méthodes d’approximation numérique des solutions d’équations
aux dérivées partielles. Nous présentons, dans ce chapitre, une des plus anciennes et des
plus simples, appelée "méthode des différences finies." Elle consiste à remplacer les
dérivées apparaissant dans le problème continu par des différences divisées ou combinaisons
de valeurs ponctuelles de la fonction en un nombre fini de points discrets appelés nœuds.
Avantages
• Grande simplicité de mise en oeuvre.
• Efficacité.
• La Possibilité de construire des approximations d’ordre élevé.
• L’analyse (locale) simple de la précision et de la convergence.
Inconvénients
• La limitation de la géométrie des domaines de calculs.
• La difficultés du traitement des conditions aux limites notamment les conditions
aux type Neumann..
• En général absence de résultats de majoration d’erreurs.
∂ 2u ∂ 2u
+ = f (x, y), pour (x, y) ∈ Ω. (1)
∂x2 ∂y 2
∂ 2u
2
∂ u ∂ 2u
2
−α + = f (x, y, t), pour (x, y, t) ∈ Ω × [0, T ]. (3)
∂t2 ∂x2 ∂y 2
On peut citer également aux EDP du premier ordre à partir de quelques exemples fonda-
mentaux.
Équation de transport
En dimension 1 d’espace, on cherche u = u(x, t) avec x ∈ R et t ∈ R+ , vérifiant
∂u ∂u
+c = 0. (4)
∂t ∂x
La fonction u représente une quantité en x et à l’instant t transportée par une vitesse
c ∈ R.
Équation de Bürgers
En dimension 1 d’espace, on cherche u = u(x, t) avec x ∈ R et t ∈ R+ , vérifiant
∂ u2
∂u
+c = 0. (5)
∂t ∂x 2
∂u h2 ∂ 2 u h3 ∂ 3 u
u(x + h, y, t) = u(x, y, t) + h (x, y, t) + (x, y, t) + (x, y, t) + · · ·
∂x 2 ∂x2 6 ∂x3
En tronquant la série au premier ordre en h, on obtient :
u(x + h, y, t) − u(x, y, t) ∂u
= (x, y, t) + O(h); O(h) −→ 0.
h ∂x h→0
(∆x)2 ∂ 2 u
∂u
ui+1 = u(xi + ∆x) = ui + ∆x + + O((∆x)3 )
∂x i 2 ∂x2 i
(∆x)2 ∂ 2 u
∂u
ui−1 = u(xi − ∆x) = ui − ∆x + + O((∆x)3 )
∂x i 2 ∂x2 i
La soustraction de ces deux relations donne
∂u
ui+1 − ui−1 = 2∆x + O((∆x)3 )
∂x i
Ce qui permet d’obtenir le schéma d’ordre deux dit "centré" pour approximer la dérivée
première de u
∂u ui+1 − ui−1
= + O((∆x)2 ) (8)
∂x i 2∆x
Pour obtenir des ordres supérieurs, il faut utiliser plusieurs nœuds voisins de xi . Le nombre
de points nécessaire à l’écriture du schéma s’appelle le stencil. Par exemple, un schéma
aux différences finies d’ordre 2 pour la dérivée première s’écrit
∂u −ui+2 + 6ui+1 − 3ui − 2ui−1
= + O((∆x)2 )
∂x i 6∆x
(∆x)2 ∂ 2 u (∆x)3 ∂ 3 u
∂u
ui−1 = ui − ∆x + − + O((∆x)4 )
∂x i 2 ∂x2 i 6 ∂x3 i
En faisant la somme de ces deux égalités, on aboutit à
2
2 ∂ u
ui+1 + ui−1 − 2ui = (∆x) 2
+ O((∆x)4 )
∂x i
Ce qui permet d’obtenir le schéma d’ordre deux dit "centré" pour approximer la
dérivée seconde de u
2
∂ u ui+1 − 2ui + ui−1
2
= + O((∆x)2 )
∂x i (∆x)2
(`∆x)2 ∂ 2 u
∂u ∂u
u(xi+` , yj+m ) = u(xi , yj ) + `∆x + m∆y +
∂x i ∂y j 2 ∂x2 i
(m∆y)2 ∂ 2 u 2m`∆x∆y ∂ 2 u
+ + + ···
2 ∂y 2 j 2 ∂x∂y ij
De la même façon que précédemment nous obtenons les différences finies d’ordre 1 données
par les formules
∂u ui+1,j − ui,j
= + O(∆x) schéma "avant"
∂x i ∆x
∂u ui,j − ui−1,j
= + O(∆x) schéma "arrière"
∂x i ∆x
∂u ∂ 2u
=α 2
∂t ∂x
où α est la diffusivité thermique.
A cette EDP s’ajoute deux conditions aux limites aux extrémités de la barre ainsi qu’une
condition initiale :
u(0, t) = ug
u(1, t) = ud
u(x, 0) = u0 , la condition initiale
et la seconde dite
Implicite : Elle utilise une discrétisation au nœud xi et à l’itération n + 1
n+1 n+1
∂ 2u
∂u
=α
∂t i ∂x2 i
Schéma explicite
Nous utilisons un schéma avant d’ordre 1 pour évaluer la dérivée temporelle et un
schéma centré d’ordre 2 pour la dérivée seconde en espace, soient
n
∂u un+1 − uni
= i
∂t i ∆t
2 n
∂ u uni+1 − 2uni + uni−1
=
∂x2 i (∆x)2
En posant
∆t
λ=α ,
(∆x)2
la température à l’itération n + 1 est donnée par
un+1
i = λuni−1 + (1 − 2λ)uni + λuni+1 ∀ i = 1, N − 1, (9)
Dans ce genre de schéma, aucun système d’équation n’est à résoudre ( i.e. pas de matrice
à inverser numériquement), le nouveau pas se déduit des pas précédement calculés.
(1 + 2λ)un+1
i − λ(un+1 n+1 n
i+1 + ui−1 ) = ui ∀ i = 1, N − 1, (10)
ou bien
−λun+1 n+1
i−1 + (1 + 2λ)ui − λun+1 n
i+1 = ui ∀ i = 1, N − 1,
On constate que les inconnues à l’itération n + 1 sont reliées entre elles par une relation
implicite (d’où le nom de la méthode).
Ce schéma nécessite la résolution d’un système d’équations au temps tn . Il s’écrit sous la
forme matricielle suivante
n+1 n
1 + 2λ −λ 0 ··· 0 u1 u1 ug
−λ 1 + 2λ −λ ··· 0 u2 u2 0
.. ... ... ... . .
.. .. . .
= .. + λ ..
.
0 0 −λ 1 + 2λ −λ uN −2 uN −2 0
0 0 0 −λ 1 + 2λ uN −1 uN −1 ud
Donc, à chaque itération, le vecteur des inconnues discrètes se détermine par résolution
d’un système linéaire.
Théorème 2.2.
La condition de stabilité du schéma explicite est donnée par
1
0≤λ≤ .
2
Le schéma implicite décrit plus haut est inconditionnellement stable.
F∆t,∆x {un+m
i+k } m− ≤m≤m+ , k − ≤k≤k + =0 (12)
Définition 2.1. Le schéma aux différences finies (12) est dit consistant avec l’équation
aux dérivées partielles (11), si pour toute solution u(t, x) suffisamment régulière de cette
équation, l’erreur de troncature du schéma, définie par
tend vers zéro, uniformément par rapport à (t, x), lorsque ∆t et ∆x tendent vers zéro
indépendamment.
De plus, on dit que le schéma est précis à l’ordre p en espace et à l’ordre q en temps,
si l’erreur de troncature (13) tend vers zéro comme O((∆x)p + (∆t)q ) lorsque ∆t et ∆x
tendent vers zéro.
Remarques.
• Concrètement on calcule l’erreur de troncature d’un schéma en remplaçant un+m
i+k
dans la formule (12) par u(t + m∆t, x + k∆x).
• Le schémas explicite et implicite plus haut sont consistant, précis à l’ordre 1 en temps
et l’ordre 2 en espace.
−2A ∆y 2 ∆x2
2
0 0 0 0 0 0 u11 ∆x ub + ∆y 2 ug
∆y 2 −2A ∆y 2 0 ∆x2 0 0 0 0 u21 ∆x2 ub
2 2 2 2
0
2 ∆y −2A 0 0 ∆x 0 0 0 u31
∆x ub + ∆y ud
−2A ∆y 2 ∆x2 ∆y 2 ug
∆x 0 0 0 0 0 u12
2 2 2 2
0
∆x 0 ∆y −2A ∆y 0 ∆x 0 u22 = −
0
0 0 ∆x 2 0 ∆y 2 −2A 0 0 ∆x 2 u ∆y 2 u
32 d
0 0 0 ∆x 2 0 0 −2A ∆y 2 0 u13 2 2
∆x uh + ∆y ug
0 0 0 0 ∆x2 0 ∆y 2 −2A ∆y 2 u23 ∆x2 uh
0 0 0 0 0 ∆x 2 0 ∆y 2 −2A u33 2 2
∆x uh + ∆y ud
Dans le cas où les pas d’espace sont identiques ∆x = ∆y, la formulation devient, pour i
variant de 1 à N − 1 et j variant de 1 à P − 1 :
un+1
i = λ2 uni−1 + 2(1 − λ2 )uni + λ2 uni+1 − uin−1 + (∆t)2 fin ∀ i = 1, N − 1, n = 1, m − 1
qui s’écrit encore sous la forme matricielle
2(1 − λ2 ) λ2 ···
n+1 0 0 n n−1 n
u1 .. .. u1 u1 f1
λ2 2(1 − λ2 ) λ2
u2
. . u2 u2
f2
..
=
.. .. .. .. ..
− +(∆t) 2 ..
.
0 . . . 0 . .
.
uN −2 .. . .. .. .. uN −2 uN −2 fN −2
. . . λ2
uN −1 uN −1 uN −1 fN −1
0 ··· 0 λ2 2
2(1 − λ )
Ou bien, encore
U n+1 = AU n − U n−1 + F n ∀ n = 1, m − 1
∂u u(xi , t1 ) − u(xi , 0)
ϕ(xi ) = (xi , 0) = + O(∆t)
∂t ∆t
de sorte que
u(xi , t1 ) ' g(xi ) + ∆tϕ(xi ) = u1i
Ainsi
Références
[1] G. Allaire. Analyse numérique et optimisation, Paris, 2005.
[2] Alfio Quarteroni. Riccardo Sacco. Fausto Saleri. Méthodes Numériques
Algorithmes, analyse et applications, Milano 2007.