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Lignes directrices de qualité des

expertises psychiatriques dans le domaine de


l’Assurance-invalidité

Société suisse de psychiatrie et psychothérapie

Berne, février 2012

Auteurs par ordre alphabétique :


E. Colomb, V. Dittmann, G. Ebner, M. Hermelink, U. Hoffmann-Richter,
H.G. Kopp, R. Mager, R. Marelli, H. Pizala, K. Rabovsky, I. Rajower, P. Vallon

Conseil juridique :
H. Mosimann, E. Murer

Ces lignes directrices seront régulièrement mises à jour et adaptées


sous la responsabilité de la SSPP. La jurisprudence et les références
bibliographiques seront mises à jour.
Table des matières

Introduction…......…………………………………………………….……..……3

Structure de l’expertise psychiatrique dans le cadre de la procédure


d’instruction par l’AI (lignes directrices formelles) …………………….….5

Explications concernant le contenu de l’expertise………………………...11

1. Situation initiale et aspects formels ............................................................. 11

1.1 Gestion du mandat d’expertise / aspects formels ...................................... 11

1.1.4 Date du mandat, date de sa réception, date des investigations


et date du rapport d’expertise .......................................................... 11

1.3 Bases de l’expertise.................................................................................. 11

3. Examen / Investigation .................................................................................. 12

4. Constatations ................................................................................................ 14

4.3 Constatations lors de l’examen ................................................................. 14

4.3.2 Recours à des investigations complémentaires ............................. 14

6. Appréciation médicale et médico-assurantielle .......................................... 16

6.2 Appréciation et classification des troubles et des résultats des examens


selon les systèmes de diagnostics actuels et par rapport aux évaluations
antérieures ayant éventuellement abouti à des conclusions
différentes...................................................................................................16

6.3 Discussion et appréciation médico-assurantielle....................................... 16

Bibliographie............ .................................................................................. 18

1. Références citées............................................................................................ 18

2. Littérature recommandée ................................................................................ 19

Annexes ……………… ................................................................................ 23

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Introduction

Les lignes directrices de la Société suisse de psychiatrie et psychothérapie visant à


améliorer la qualité des expertises psychiatriques dans le domaine de l’Assurance
invalidité ont été élaborées, sur mandat de l’Office fédéral des assurances sociales,
par un groupe de travail réunissant des représentants de la Fédération suisse des
médecins (FMH), de la Société suisse de psychiatrie et psychothérapie (SSPP), de
la Société suisse de psychiatrie des assurances (SSPA), de la Caisse nationale
suisse d’assurance contre les accidents (SUVA) et de l’Assurance-invalidité fédérale
(AI).

But
Ces lignes directrices visent à unifier la méthodologie de l’expertise psychiatrique,
tant dans sa forme que dans son contenu, réalisée dans le cadre de la loi sur
l’assurance-invalidité. Elles se basent sur des critères fondés scientifiquement et
faisant consensus parmi les experts.
Les appréciations expertales psychiatriques se fondent en effet sur une multitude
d’informations qui doivent être prises en considération. En raison de la diversité des
sources d’information, ces appréciations ne parviennent pas toujours à des
conclusions univoques1. Les lignes directrices visent à améliorer la qualitié des
examens psychiatriques ainsi que la précision, la fiabilité et la reproductibilité des
évaluations2,3.

Base et contenu
Les connaissances des spécialistes en psychiatrie et en médecine des assurances,
ainsi que la littérature spécialisée et la jurisprudence fédérale, constituent la base
des présentes lignes directrices. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous avons pris en
considération les principales publications sur le sujet, à commencer par les lignes
directrices de la Société suisse de psychiatrie des assurances publiées en 20044.
Les lignes directrices présentent les données pertinentes, selon le contenu et l’ordre
chronologique d’une expertise psychiatrique destinée à l’assurance-invalidité.

Qualification, attitude, rôle et tâche de l’expert


Seul un médecin spécialiste en psychiatrie et psychothérapie peut procéder à une
expertise psychiatrique pour l’AI (cf. ATF 9C/2009 du 29.5.2009, consid. 4). En
milieu institutionnel, une partie des tâches expertales peut être déléguée à un
médecin-assistant qui suit une formation postgraduée en psychiatrie et
psychothérapie. Cela implique qu’un médecin spécialiste doit effectuer lui-même
une partie de l’examen, accompagner la mise en oeuvre de l’expertise, corriger le
rapport d’expertise et en assumer la responsabilité par sa propre signature (cf. ATF
I 77/2007 du 4.1.2008, consid. 6.3.). L’expert doit refuser le mandat s’il ne peut
garantir son impartialité. Un médecin traitant ne peut agir en tant qu’expert pour ses
propres patients.

3
Cadre d’une expertise psychiatrique
Les conditions juridiques des expertises médicales – notamment psychiatriques –
de l’AI sont réglées par les dispositions de la loi fédérale sur l’assurance-invalidité
(LAI)5 et les textes d’ordonnance afférents, ainsi que celles de la loi fédérale sur la
partie générale des assurances sociales (LPGA)6.

Le Tribunal fédéral considère les appréciations médicales comme probantes


lorsqu’elles font l’objet d’un rapport complet sur les questions litigieuses, reposent
sur des examens complets, tiennent compte des troubles allégués, ont été rédigées
en connaissance des pièces antérieures (anamnèse), sont convaincantes dans la
présentation du contexte médical et dans l’évaluation de la situation médicale, et
que leurs conclusions sont motivées (ATF 125 V 352 consid. 3a, 122 V 160 consid.
1c). Plusieurs des arrêts du TF ont également porté sur la façon dont la médecine
des assurances doit analyser certains tableaux cliniques (par ex. troubles
somatoformes douloureux ou entorse de la colonne cervicale).

Dans ce contexte, l’expertise (psychiatrique) répond, en priorité, à la question de


savoir dans quelle mesure ou moyennant quelles limitations l’exercice de l’activité
(professionnelle) actuelle de la personne expertisée est ou serait possible du point
de vue médical. Elle précise également quelles autres activités (mieux adaptées à
son état de santé) la personne expertisée pourrait exercer du point de vue médical,
moyennant quelles limitations et dans quelles conditions. Toute autre évaluation
découlant de ces données relève de l’application du droit, tâche que les médecins
doivent laisser aux instances compétentes. Il n’est donc pas du ressort de l’expert
de prendre position, par exemple, sur les notions de capacité de gain ou de taux
d’invalidité.

Méthodologie de l’expertise
La méthode d’expertise recourt à une pluralité d’instruments dans le but de formuler
une appréciation scientifiquement fondée du diagnostic et de l’évaluation selon les
critères de la médecine des assurances (par ex. concernant la capacité de travail).
L’examen de base comprend l’analyse du dossier, l’investigation, l’examen clinique
ainsi que des instruments spécifiques. Suivant l’indication et les compétences de
l’expert, on pourra envisager le recours à d’autres moyens d’investigation (cf. 4.3.2).

Rôle des lignes directrices


Ces lignes directrices correspondent à des recommandations, dont il est possible de
s’écarter dans certains cas fondés.

Elles doivent également permettre aux instances chargées de l’application du droit


d’évaluer la qualité des expertises psychiatriques qui leur sont soumises

Dans leur première partie, les lignes directrices formelles décrivent la structure de
l’expertise et de la procédure expertale. La seconde partie présente des aides à la
décision et des instruments en rapport avec les lignes directrices formelles.

4
Structure de l’expertise psychiatrique dans le cadre
de la procédure d’instruction selon la LAI

1. Situation initiale et aspects formels

L’instance qui requiert une expertise médicale (mandant) est le


destinataire du rapport d’expertise. Il est le seul interlocuteur pour toutes
les questions s’y rapportent. Le mandant est seul habilité à fournir des
copies du rapport d’expertise.
L’expert documente les informations données à la personne examinée, en
particulier les modalités et le but de l’expertise (cf. annexe information des
personnes expertisées).
L’expert est responsable de toute correspondance après l’envoi du
rapport d’expertise. Cela concerne en particulier les questions
complémentaires de la part du mandant. La réponse à une question du
mandant devrait en principe être rendue dans un délai de quatre
semaines ouvrables à dater de sa réception.

1.1 Gestion du mandat d’expertise / aspects formels

1.1.1 Informations sur le mandant

1.1.2 Informations sur la personne expertisée (nom, prénom, date de


naissance, adresse, numéro d’assuré, données relatives au
contrôle de l’identité)

1.1.3 Informations sur l’expert (adresse, titre de spécialiste, etc.)

1.1.4 Date du mandat, date de sa réception, dates des investigations


et date du rapport d’expertise

1.2 Motif de l’expertise


Ce paragraphe contient les principaux éléments du mandat d’expertise. Il
mentionne qui a demandé l’expertise, quand et dans quel but. Si certaines
questions ne sont pas clairement intelligibles, il convient de demander des
précisions au mandant. Les questions suggestives doivent être refusées.

1.3 Bases de l’expertise

1.3.1 Liste des pièces du dossier mises à disposition par le mandant


(par ex. dossier SUVA/AI)

1.3.2 Liste succincte des autres pièces que l’expert a recueillies (ou
reçues de tiers), ainsi que des comptes-rendus d’entretiens
téléphoniques, par ex. avec le médecin-traitant
Dans le cadre de la procédure AI, une copie de toutes les pièces
recueillies par l’expert sera jointe au rapport d’expertise adressé au
mandant, aux fins de mise à jour du dossier de ce dernier.

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1.3.3 Examens et constatations de l’expert
Ce paragraphe comprend la durée de l’examen (date et heures de début
et de fin de chaque séance, s’il y en a eu plusieurs) et, s’il a été fait appel
à un interprète, le nom de celui-ci et de l’organisme qui l’emploie, ainsi
que la langue traduite.

1.3.4 Examens complémentaires / expertises complémentaires /


rapports établis

Ce paragraphe doit comporter les informations relatives à


l’examinateur/expert, à son titre, à la date de l’examen et éventuellement
à l’évaluation, y compris lors d’examens techniques, d’analyses de
laboratoire, etc.
En cas de demandes complémentaires précises, adressées au médecin-
traitant / thérapeute / employeur, etc., on veillera à faire figurer les
questions posées dans le rapport (notes du dossier en cas de questions
orales).

1.3.5 Informations fournies par des tiers

2. Résumé du dossier
Les principales pièces du dossier sont citées par ordre chronologique,
avec indications de l’auteur, de la date du rapport, éventuellement de
l’identité du mandant ou des destinataires dudit rapport. On relèvera les
diagnostics, les résultats d’examens, ainsi que les appréciations, ou
d’éventuelles incongruences. On évitera de prendre position ici sur le
contenu du dossier.

3. Examen

L’expert doit informer la personne expertisée sur le but, le motif et le


déroulement de l’expertise (cf. annexe 1).

L’expert est tenu d’examiner lui-même la personne expertisée.

3.1 Renseignements donnés spontanément par la personne


expertisée dans le cadre d’un entretien ouvert

3.2 Questionnement approfondi et systématique – à traiter de


manière sélective en fonction de la problématique
En particulier, on abordera directement avec la personne expertisée les
discordances manifestes entre ses allégations actuelles et les données
figurant au dossier, tout en précisant qu’il s’agit de comprendre ces
contradictions et non de porter des accusations ou un jugement. Cette
anamnèse n’est possible qu’après un examen soigneux du dossier
existant.

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3.2.1 Affection actuelle (entretien libre et questions structurées)

Plaintes actuelles ; apparition et évolution des troubles psychiques ;


traitements (succès, échecs, intolérances, etc.) ; perception par la
personne expertisée de sa maladie (causalité, ampleur et gravité,
représentations de la thérapie et du pronostic, etc.) ; gestion de ses
troubles dans la vie quotidienne ; stratégies d’adaptation (« coping ») ;
représentation de l’évolution future de la maladie.

3.2.2 Anamnèse systématique, psychiatrique et somatique, incluant


la consommation de psychotropes, sexualité, etc.

3.2.3 Anamnèse familiale / hérédité

3.2.4 Evénements particuliers à la naissance, développement dans


la petite enfance, relations au sein de la famille,
comportements particuliers durant l’âge préscolaire et scolaire

3.2.5 Carrière scolaire et professionnelle, activités bénévoles,


service militaire

3.2.6 Activités professionnelles et postes occupés, dates et


circonstances de l’interruption de l’activité professionnelle,
expérience éventuelle de mesures de réadaptation
professionnelle ou essais de reprise du travail
3.2.7 Anamnèse sociale (par ex. logement, situation
financière/endettement, vie de couple, enfants, droit de garde,
mesures tutélaires, obligations d’entretien, le cas échéant
aussi dans le pays d’origine, réseau relationnel et manière
d’entrer en relation, gestion du handicap par l’entourage)

3.2.8 Déroulement détaillé et représentatif d’une journée type,


organisation des loisirs, hobbies, aides nécessaires pour le
ménage et dans la vie quotidienne, moyens de transport
utilisés, types de déplacement, voyages de vacances, etc.

3.2.9 Traitement(s) suivi(s) à ce jour, y compris médicamenteux,


ainsi que le nom des médecins prescripteurs (en indiquant
aussi les méthodes thérapeutiques ne relevant pas de la
médecine traditionnelle ou l’absence éventuelle de traitement)

3.2.10 Evénements de vie marquants ; le cas échéant, infractions


commises antérieurement (par ex. à la loi sur la circulation
routière)

3.2.11 Perception de l’avenir en général et particulièrement en matière


d’activité professionnelle ou de réinsertion

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4. Constatations

4.1. Observations relatives au comportement et à l’apparence


extérieure
On décrira aussi ici les interactions, par ex. avec les personnes de
référence, la coopération et la motivation, mais aussi le niveau de stress
à l’arrivée et au début de l’entretien.

4.2 Compréhension linguistique


Indications sur la langue maternelle de la personne expertisée, ses
connaissances actives et passives de la langue nationale de son lieu de
domicile ; mention de la langue dans laquelle l’entretien s’est déroulé,
nécessité d’un interprète et le cas échéant interactions avec ce dernier.

4.3 Constatations lors de l’examen


L’examen réalisé dans le cadre de l’expertise doit être approfondi et
porter sur l’ensemble des troubles allégués et des questions posées. S’il
fournit des résultats incertains ou insuffisamment clairs, ceux-ci peuvent
faire l’objet d’examens ultérieurs selon les possibilités. A défaut, ils
doivent être clairement mentionnés comme des éléments ne pouvant pas
être définis plus précisément.

4.3.1 Status psychiatrique


Un examen psychiatrique clinique complet est obligatoire, y compris un
status selon le système AMDP, ainsi qu’une description de la
personnalité.

4.3.2. Investigations complémentaires (à réaliser en fonction du cas -


y compris informations relatives à la personne qui les a
effectuées, sa fonction, son institution et la date de l’examen.
4.3.2.1 Examen somatique
Dans de nombreux cas, un bilan somatique récent est disponible au
moment de l’expertise psychiatrique. Dans ces cas, un nouvel examen
somatique n’a pas un caractère essentiel pour l’expertise psychiatrique
proprement dite et on peut donc y renoncer.
Un bilan somatique sera demandé par l’intermédiaire du mandant si
l’expertise psychiatrique fait ressortir des éléments (nouveaux) suggérant
l’existence de problèmes somatiques ou si la personne expertisée n’a pas
été examiné de manière suffisamment détaillée sur le plan physique.

4.3.2.2 Tests psychologiques complémentaires (particulièrement


capacité fonctionnelle et diagnostic de personnalité)
En fonction d’indications précises, par exemple en cas de suspicion d’un
trouble neuro-cognitif ou en cas de plaintes difficilement objectivables ou
de limitations fonctionnelles alléguées, on doit estimer la nécessité de
tests appropriés, mesurant la capacité fonctionnelle, le degré de
motivation de la personne expertisée ou la validité des symptômes
allégués. Ces tests ne sont pas destinés à remplacer le bilan d’expertise,
mais constituent des examens complémentaires, dont il sera tenu compte
dans l’évaluation globale

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4.3.2.3 Investigations techniques et analyses de laboratoire
Préciser l’indication de chaque examen, par ex. en cas de mesure des
taux sanguins de médicaments.

5. Informations fournies par des tiers


La personne interrogée doit être informée du motif de l’entretien (expertise
établie à l’intention de l’AI) et de la confidentialité qui s’y rattache. S’il
n’existe pas de procuration signée par la personne expertisée (par ex.
formulaire d’annonce AI signé, procuration déjà transmise à d’autres
mandants), elle doit être obtenue au préalable. Tout entretien avec des
proches requiert en toutes circonstances l’accord (oral) préalable de la
personne expertisée.
Les informations de tiers peuvent constituer des éléments importants de
l’expertise, mais elles ne sont pas absolument nécessaires dans tous les
cas. L’expert doit signaler dans son rapport toutes les informations qui ont
été fournies par des tiers. Les informations provenant de proches doivent
être recueillies et interprétées avec prudence en raison de relations de
dépendance possibles.
En règle générale, les informations recherchées auprès des médecins-
traitants, des employeurs ou des autorités, font l’objet d’une demande
écrite de la part du mandant ou d’une instance à laquelle ce dernier
délègue cette tâche.

6. Appréciation médicale et médico-assurantielle

6.1 Résumé de l’évolution personnelle, professionnelle et médicale


de la personne expertisée et description de sa situation
médicale, psychique et sociale actuelle

6.2 Appréciation et classification des troubles et des résultats des


examens selon les systèmes de diagnostics actuels et par
rapport aux appréciations antérieures ayant éventuellement
abouti à des conclusions différentes

Motivation des diagnostics, éventuellement discussion des diagnostics


différentiels ; indication claire des critères remplis selon les différents
systèmes de diagnostics dans le cas concret (exemples à l’appui) ;
appréciation motivée du degré de sévérité des troubles. La question de
savoir si les critères évoqués sont surmontables ou non est l’affaire des
personnes chargées de l’application de la loi (cf. annexe 2).

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6.3 Discussion et appréciation médico-assurantielle

Cette partie comprend la description et l’appréciation des limitations


fonctionnelles et des ressources existantes de la personne expertisée, en
tenant compte dans un esprit critique de son avis, de sa volonté de
coopération (y compris des éventuelles incongruences), ainsi que de
toutes les appréciations antérieures de spécialistes et des informations
contenues dans le dossier. Pour l’appréciation du potentiel de
réadaptation, il convient d’indiquer si les traitements effectués jusque là
ont été efficaces, si les possibilités thérapeutiques ont été épuisées ou si
d’autres options sont encore envisageables.

En cas d’expertise pluridisciplinaire, on mentionnera la date du colloque


de synthèse et les experts participants. Le rapport d’expertise
pluridisciplinaire doit comporter une synthèse de tous les rapports d’expert
et motiver l’appréciation globale de la capacité fonctionnelle en rapport
avec les éléments qui y ont conduit. On répondra notamment précisément
à la question de savoir si les différentes atteintes tendent plutôt à se
renforcer (cumul) ou si l’existence d’un trouble offre une protection par
rapport à un autre trouble (pas de cumul). L’examen psychiatrique doit
comporter une description distincte et approfondie de la situation sur le
plan psychiatrique. Toute divergence entre les différents rapports doit être
discutée et tirée au clair par les experts et, à défaut, commentée dans le
cadre du rapport d’expertise pluridisciplinaire.

6.4 Réponses aux questions

7. Annexes

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Explications concernant le contenu de l’expertise

1. Situation initiale et aspects formels

1.1. Gestion du mandat d’expertise


La condition nécessaire à la réalisation d’une expertise est l’existence d’un mandat
comportant des questions et une description claires du cadre juridique (par ex.
examen des conditions du droit aux prestations en cas de première demande,
révision de rente, etc.). Tous les documents disponibles doivent être joints au
mandat (rapports médicaux, dossier AI, etc.), y compris les rapports AI récents
établis par les psychiatres psychothérapeutes traitants, ainsi que par le médecin de
famille. Les documents sont présentés de manière compréhensible pour l’expert
(langue, lisibilité, etc.). Les questions posées à l’expert doivent permettre de donner
une réponse médicale. En matière de précision des réponses, l’expert dispose d’un
degré de liberté adapté à la situation. Les questions suggestives doivent être
refusées. L’expert contrôle les questions. A sa demande, le mandant fournit les
précisions ou compléments nécessaires et procède aux adaptations requises.
Le cas échéant, l’expert est autorisé à demander lui-même les documents
manquants, dans la mesure où il agit sur mandat de l’AI, qui dispose elle-même des
autorisations nécessaires. Les documents que l’expert aura lui-même recueillis sont
à remettre à l’AI aux fins d’archivage.

1.1.4. Date du mandat, date de sa réception, date des investigations et


date du rapport d’expertise
L’expertise doit être effectuée dans un délai raisonnable, tenant compte de sa
complexité. Le mandant doit être informé au plus vite de tout retard prévisible justifié
(examens complémentaires, difficultés lors de l’investigation, erreur d’appréciation
de la complexité du mandat, etc.), afin de discuter de la suite de la procédure.

1.3. Bases de l’expertise


Il convient de vérifier que l’intégralité des pièces du dossier de la personne
expertisée a été remise et que toutes les pièces sont compréhensibles. Les
documents importants illisibles ou en langue étrangère doivent être traduits par le
mandant ou peuvent l’être sur demande de l’expert. Un mandat peut être retourné
par l’expert en cas de documents manquants ou incompréhensibles ou pour des
raisons justifiées, après étude du dossier. Un conflit d’intérêt découvert au cours de
cette phase, ou par exemple un comportement agressif de la personne expertisée,
pour lequel le cadre de l’examen apparaît inadéquat, sont d’autres motifs possibles
de refus du mandat.

Lorsqu’un mandat est accepté, l’expert commence par procéder à une étude du
dossier. Cette étude se concentre sur les éléments pertinents du point de vue
psychiatrique (pathologie psychiatrique, observations du comportement, etc.) et
englobe aussi bien les documents médicaux que les documents non-médicaux, par
exemple le rapport d’un centre de réadaptation. L’expert peut citer littéralement les
passages importants ou en évoquer le sens. Il peut aussi exprimer un avis sur leur
contenu.

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Expertise monodisciplinaire
Un mandat d’expertise psychiatrique monodisciplinaire est donné lorsque seuls des
aspects psychiatriques nécessitent une investigation au moment de l’examen du
droit aux prestations de l’AI.
Lors d’une expertise monodisciplinaire, l’expert peut confier à des tiers non
seulement des analyses de laboratoire, mais aussi des tests psychologiques (par
ex. des tests de personnalité ou de capacités fonctionnelles sur le plan
neuropsychologique), dont il intégrera ensuite les résultats dans son appréciation.
S’il estime qu’un examen de médecine somatique est nécessaire à son
appréciation, il demande au préalable l’accord du mandant. Si ce dernier refuse la
prise en charge des frais liés à cette expertise partielle ou à un mandat
complémentaire, l’expert mentionne cette limitation dans son rapport. L’appréciation
psychiatrique tient dans tous les cas compte des résultats des examens somatiques
disponibles.

Expertise psychiatrique dans le cadre d’une expertise pluridisciplinaire


Une expertise psychiatrique peut aussi être un élément d’une expertise
pluridisciplinaire. La méthodologie proprement dite de l’expertise est pour l’essentiel
identique. Dans tous les cas, l’appréciation psychiatrique tiendra suffisamment
compte des observations et des diagnostics pertinents des autres disciplines
concernées.

3. Examen / Investigation
Cadre
Il convient de consacrer un temps approprié à l’investigation. Il peut être indiqué,
notamment en cas de première expertise, de troubles à caractère fluctuant, de
difficultés de compréhension, etc, d’examiner la personne expertisée à plusieurs
reprises. Si une traduction est nécessaire, il faut prévoir davantage de temps. Elle
doit être assurée par un interprète professionnel. L’expert veille à ne pas être
dérangé durant l’examen et s’assure de la sécurité des participants (par ex.
urgences médicales).

En dehors de cas exceptionnels dûment motivés, l’investigation proprement dite se


déroule avec la personne expertisée seule (le cas échéant avec un interprète
professionnel), car la présence de proches ou de tiers peut s’avérer
contreproductive et fausser les résultats7.8. Dans certaines situations, il peut
exceptionnellement être judicieux qu’une partie de l’investigation se déroule en
présence ou avec l’aide d’un proche. Dans ces cas, le rapport d’expertise devra
clairement mentionner les informations données directement par la personne
expertisée et celles fournies par le proche. Les interactions ou les faits singuliers
observés dans ce cadre élargi seront décrits dans le rapport d’expertise et intégrés
dans l’appréciation.

L’expert décide s’il y a lieu que des tiers participent à l’examen ou non (cf. arrêt du
26.6.2007, I 42/06, consid. 4.5). L’examen effectué dans le cadre de l’expertise doit
éviter dans toute la mesure du possible des effets perturbants pour la personne
expertisée. En effet, une expertise reste une situation potentiellement pénible et
stressante, que même un abord prudent et une attitude empreinte d’empathie ne
peuvent que partiellement atténuer.

12
Principes généraux de l’investigation
Le style d’examen doit être conforme aux normes professionnelles et adapté tant
aux questions posées qu’à la personne expertisée. On tiendra compte de ses
capacités cognitives, ainsi que, le cas échéant, des traits de sa personnalité et de
de ses troubles psychopathologiques. L’examen fait appel à un large spectre de
techniques et de stratégies allant de la conversation libre à des formes d’entretien
très structurées.
Les divergences entre les éléments contenus dans le dossier, les renseignements
fournis par la personne expertisée et les observations faites sur son comportement
doivent être abordées au cours de l’examen. Il peut s’agir de simples malentendus
(par ex. des erreurs de date dans le dossier), de données biographiques
contradictoires ou d’écarts entre la pathologie psychiatrique documentée et celle
observée. Les problèmes de manque de collaboration devraient être discutés au
cours de l’entretien dans la mesure du possible. Il est particulièrement important
d’expliquer ici à la personne expertisée qu’il s’agit d’une mise au point.

Recommandations concernant le déroulement de l’investigation


Le but d’une entrée en matière ouverte est de laisser s’exprimer les sentiments
subjectifs et le point de vue de la personne expertisée et de se faire une idée plus
précise de sa personnalité, de son vécu, de ses comportements et de ses relations.
Il est possible de revenir à cette technique d’entretien à chaque phase de l’examen,
par exemple lorsqu’on présume qu’elle pourrait constituer une bonne approche pour
la discussion d’un sujet particulièrement important.
Après cette phase initiale, un questionnement plus structuré et spécifique, dans un
style plus directif et, au besoin, au moyen de questions fermées servira à explorer
de manière plus détaillée l’évolution des troubles et à rechercher des symptômes
non encore mentionnés. Au-delà des informations livrées spontanément par la
personne expertisée, l’examen psychiatrique recherchera toutes les données
anamnestiques (figurant sous « Résultats », cf. ci-dessous) correspondant aux
principaux domaines de symptômes du système AMDP9.
L’évolution des troubles allégués inclut, s’il y en a eu, les traitements entrepris ainsi
que leurs effets et, cas échéant, les motifs d’interruption, etc. Au cours de cette
seconde phase, on demande en outre (implicitement) à la personne expertisée
quelles sont ses perceptions de sa maladie, (explicitement) comment il voit la suite
de sa maladie et surtout comment il apprécie sa capacité de travail (quoi, à quel
taux d’activité, dans quelles conditions, etc.). Parfois, l’occasion s’offre d’explorer
dès cette seconde phase certains traits de personnalité suggérés par l’anamnèse ou
par le comportement (instabilité émotionnelle, traits paranoïdes ou obsessionnels,
éventuellement caractérisation plus générale, par ex. personnalité introvertie ou
extravertie, etc.).
Dans une troisième phase, on peut examiner sous une forme encore plus directive
d’autres données, telles que l’anamnèse familiale, le traitement médicamenteux en
cours, les habitudes en matière de consommation de substances nocives, la
situation sociale et la biographie, pour autant que cela n’ait pas été fait
précédemment.
La description détaillée par la personne expertisée du déroulement d’une journée
type est un point très important, car il en ressort souvent des informations
précieuses sur ses intérêts, ses activités, ses habitudes et donc son potentiel et ses
ressources. Elle peut aussi faire apparaître d’éventuelles contradictions avec
d’autres observations faites auparavant ou avec le comportement de la personne
expertisée au cours de l’examen. L’analyse de l’interaction des proches avec la
symptomatologie alléguée donne des informations sur la présence éventuelle de
facteurs renforçateurs.
A la fin de l’examen, on peut effectuer de routine ou en fonction de l’indication
certains tests des fonctions cognitives (test des trois mots, compter à l’envers,
compréhension de dictons, etc.) ou recourir à des questionnaires pour renforcer les

13
conclusions du bilan psychopathologique. La personne expertisée doit avoir
également la possibilité durant cette phase de donner des informations
complémentaires. Le risque de malentendus par rapport aux informations fournies
par la personne expertisée peut être minimisé lorsque l’expert lui répète ce que
celle-ci lui a dit.

Dispositions particulières pour les personnes expertisées provenant


d’autres cultures et d’autres régions linguistiques
Il convient d’éliminer dans toute la mesure du possible les obstacles à une bonne
compréhension (cf. arrêt du 4.1.2008, I 77/07, consid. 5.1.1). Le mandant signale au
préalable les difficultés linguistiques connues et impliquant le recours précoce à des
interprètes professionnels pour les personnes expertisées de langue étrangère;
l’interprétation ne peut pas être confiée à des proches. Les médecins traitants et les
psychothérapeutes traitants peuvent également fournir des informations sur ses
aptitudes linguistiques. En cas de doute, on s’adressera directement à la personne
expertisée
Au début de l’entretien d’investigation, il convient de vérifier que l’interprète ne
risque pas de se trouver en situation de conflit d’intérêt.

4. Constatations

4.3. Constatations lors de l’examen


4.3.2. Recours à des investigations complémentaires

Lors de la réalisation de l’expertise, il est recommandé d’ajouter au diagnostic


clinique, en fonction d’indications définies, d’éventuels instruments diagnostiques
complémentaires.

Examens complémentaires généraux


Le recours à des examens sanguins et urinaires peut servir à exclure une origine
somatique aux symptômes psychiatriques. Les examens de cheveux ont pris une
importance croissante dans la recherche de consommation régulière de substances
psychoactives.
Une détermination des taux sériques des principaux médicaments psychotropes
prescrits ou mentionnés est recommandée en cas de non-réponse thérapeutique,
d’effets indésirables sévères inexplicables, de doute concernant la prise correcte
des médicaments etc. On effectuera de préférence la prise de sang après s’être
informé précisément auprès de la personne expertisée des médicaments pris, des
doses utilisées, de la fréquence des prises et de l’heure de la dernière prise. Une
copie des résultats doit être jointe au rapport. L’interprétation des résultats requiert
de bonnes connaissances de pharmacocinétique ; les résultats incohérents peuvent
être dus à différents facteurs (métaboliseur lent, métaboliseur rapide, troubles de la
résorption, non-prise des médicaments, etc.). Un dosage des métabolites peut
parfois livrer des informations supplémentaires. Un examen somatique peut être
indiqué dans certains cas.
Examens complémentaires psychiatriques
Suivant la symptomatologie présentée, il peut être judicieux de recourir à des
questionnaires diagnostics (auto-appréciation ou appréciation par un tiers).
L’examen clinique reste toutefois la base pour juger de la plausibilité des résultats
obtenus lors des tests psychologiques.

14
Bilan (neuro-) psychologique étendu
Le recours à un psychologue ou à un médecin spécialisé est utile lorsqu’il faut
pratiquer des tests plus complexes, notamment un test de personnalité ou un
examen du niveau de capacité cognitive. Ces résultats doivent être intégrés dans
l’appréciation médicale globale et dans l’évaluation psychiatrico-assurantielle de
l’expertise, en tant que données complémentaires. Les originaux des résultats des
tests doivent être joints à l’expertise.

Autres examens complémentaires (par ex. techniques)


Dans certains cas, l’expert psychiatre peut être amené, sur la base du dossier ou de
son propre examen, à demander d’autres examens complémentaires, par exemple
des examens techniques. L’indication de tels examens, surtout lorsqu’il s’agit de
techniques coûteuses, doit être soigneusement vérifiée sous l’angle médico-
assurantiel et faire l’objet d’une discussion avec le mandant.

Validation des symptômes


Une prise de position sur la validité des troubles est un élément obligatoire de
l’expertise médico-assurantielle AI. Elle inclut un avis sur la consistance des
troubles et des symptômes rapportés mais non directement observés et le
signalement des divergences ou des contradictions éventuelles. La meilleure
approche pour y parvenir consiste à confronter les informations recueillies à l’aide
des techniques les plus variées. Sur ce plan, les conclusions de l’observation du
comportement et de l’évolution telles que décrites dans le catalogue des critères
sont particulièrement utiles10-12. Une description manifestement imprécise des
troubles, l’absence de détails ou d’exemples de troubles, même lors de questions
ciblées, ou encore des contradictions relevées dans l’anamnèse proprement dite,
entre les données de l’anamnèse et le comportement ou entre l’évolution et la
situation actuelle en sont quelques exemples. Des tests de validation des
symptômes peuvent être utiles. Ils présupposent cependant des compétences
spéciales et une certaine expérience. Pour l’interprétation des résultats, il faudra en
outre tenir compte du fait que ces instruments ont en règle générale été développés
pour d’autres domaines d’indications et n’ont pas été validés spécifiquement pour
les expertises psychiatriques.

Indication et intégration des expertises partielles de disciplines


somatiques
Si le status somatique concerné par les questions auxquelles l’expertise doit
répondre n’a pas été suffisamment bien précisé, on établira avec l’accord du
mandant ou on sollicitera auprès de ce dernier un mandat d’expertise partielle
somatique. Compte tenu des coûts qu’elle implique, cette démarche devra être
appuyée par un consilium préalable avec des représentants des disciplines
somatiques concernées.
Lorsqu’une expertise partielle somatique est demandée, l’essentiel des conclusions
doit figurer dans l’expertise psychiatrique et l’expertise partielle doit y être jointe. Les
principaux éléments médico-assurantiels de l’expertise partielle (estimation de la
capacité de travail, mesures recommandées ou raisonnablement exigibles,
pronostic, etc.) doivent notamment être transcrits dans le chapitre correspondant de
l’expertise psychiatrique intégrante et réunis sous la forme d’une prise de position.

15
6. Appréciation médicale et médico-assurantielle

Principes et éléments essentiels de l’appréciation dans le cadre de


l’expertise
L’évaluation psychiatrique et médico-assurantielle, la synthèse et l’appréciation des
données et des résultats recueillis forment l’essentiel de l’expertise psychiatrico-
assurantielle. Ce chapitre décrit la méthodologie du processus d’expertise.

6.2. Appréciation et classification des troubles et des résultats des
examens selon les systèmes de diagnostics actuels et par
rapport aux bilans antérieurs ayant éventuellement abouti à des
conclusions différentes

Diagnostic fondé sur des critères


Le diagnostic repose sur l’ensemble des données recueillies et sur leur analyse. Le
processus de diagnostic inclut l’intégration de toutes les informations. Les
éventuelles divergences doivent être relevées et interprétées. L’expert se limitera ici
à exprimer son point de vue basé sur l’ensemble des éléments récoltés. Le
diagnostic doit être motivé : il doit être confronté aux critères de la CIM ou du DSM
actuels. Il convient de contrôler sur la base des résultats quels sont les critères
satisfaits. On discutera les éléments motivant le diagnostic, mais on évoquera
également les diagnostics différentiels. Les contradictions (par ex. entre les
données du dossier et les résultats de l’examen, entre les plaintes et les
observations faites lors du status, entre les résultats de l’examen clinique et les
résultats des examens complémentaires) doivent être mentionnées et tirées au clair
dans la mesure du possible. La prise en compte des processus dynamiques au
cours de l’évolution de la maladie psychique et des aspects circonstanciels des
observations fait également partie du processus de diagnostic

6.3. Discussion et appréciation médico-assurantielle

Appréciation des limitations fonctionnelles basées sur les critères


Une étape ultérieure vise à vérifier les troubles de l’activité et les troubles de
participation de la personne expertisée. On se référera ici aux différentes étapes
précédentes de l’évaluation et, le cas échéant, aux catégories d’activités et
d’aptitudes (par ex. selon le Mini-ICF-APP13,14). Le ou les diagnostics posés sont
une référence pour d’éventuelles limitations fonctionnelles : quelles sont les
limitations découlant du diagnostic ? Pour un même diagnostic, différents individus
peuvent présenter des limitations différentes, dans la mesure où la présence ou la
coexistence de certains symptômes, ainsi que leur expression et les stratégies
d’adaptation dépendant de la personnalité, pour ne citer que cet exemple,
influencent la détermination du degré de handicap fonctionnel.

16
Définition d’un profil d’aptitude positif
Le profil d’aptitude fonctionnelle doit être décrit aussi bien positivement que
négativement. Cela rend plus fiable l’estimation des activités que l’intéressé est
encore en mesure d’accomplir. Ce qui est important, c’est de prendre clairement
position sur le genre d’activités que la personne expertisée peut assumer, à quel
pourcentage et à quelles conditions. Une appréciation de l’aptitude à la conduite de
véhicules est également souhaitable pour les détenteurs d’un permis de conduire.

Définition quantitative et qualitative de la capacité fonctionnelle et de la


capacité de travail
S’appuyant sur le profil d’aptitude positif, on mentionnera ensuite de manière
détaillée les limitations de la capacité de travail de la personne expertisée. Il s’agit
tout d’abord des limitations quantitatives de la capacité de travail dans l’activité
habituelle, qui s’expriment sous la forme d’un pourcentage de temps complet ou
plus précisément d’heures (par jour, nombre d’heures sans interruption, nombre de
jours par semaine).
Les limitations qualitatives ont déjà été précisées dans le cadre de l’appréciation
négative et positive de la capacité fonctionnelle (par ex. limitations de la capacité de
concentration ou de travail en équipe, de la tolérance au stress etc.). On précisera
encore le pourcentage de temps exigible dans un travail de remplacement adapté
au handicap et tenant compte des limitations qualitatives.
Les autres limitations éventuelles de la capacité fonctionnelle effective ou du
rendement dans le cadre du pourcentage indiqué doivent aussi être mentionnées, le
cas échéant avec leurs implications (par ex. temps de pause supplémentaire). La
définition des limitations doit être présentée de manière compréhensible pour le
mandant et pour les éventuelles personnes chargées de l’application de la loi15.

Prise de position concernant la possibilité de surmonter les troubles


par un effort de volonté
La volonté de surmonter un handicap est une notion juridiquement mal définie. Les
experts s’abstiendront dès lors de dire si les troubles annoncés sont surmontables
ou non. Leur tâche consiste à fournir les bases médicales qui serviront à la décision
juridique. Autrement dit, ils ont à répondre à la question de savoir s’il existe des
raisons médicales interdisant à la personne expertisée d’exercer, malgré ses
troubles, une certaine activité. Ces raisons médicales doivent être explorées et, le
cas échéant, exposées (cf. Annexe 2)16,17.

Exigibilité de mesures
Tout comme la volonté de surmonter, l’exigibilité est une notion juridiquement mal
définie. Elle englobe des aspects médicaux et juridiques. L’expert doit se limiter aux
aspects médicaux et vérifier s’il existe des raisons médicales parlant contre
l’exercice d’une activité donnée ou contre la mise en place de mesures
professionnelles ou thérapeutiques, qui seraient en soi susceptibles d’améliorer la
capacité de travail. C’est par exemple le cas lorsqu’il existe des contre-indications
ou lorsque le rapport bénéfice-risque est défavorable18,19.

Pronostic du point de vue psychiatrique et médico-assurantiel


Pour terminer, l’expert indiquera dans quel délai, après l’introduction des mesures
thérapeutiques recommandées (conformément aux lignes directrices thérapeutiques
actuelles par ex. 20), on pourra compter sur une amélioration de l’état de santé, ou une
amélioration « significative » de la capacité de travail. On précisera le cas échéant
le délai dans lequel une nouvelle évaluation est indiquée.

17
Bibliographie

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18
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14. Linden M, Baron S, Muschalla B (2009). Mini-ICF-APP. Mini-ICF-Rating für


Aktivitäts- und Partizipationsstörungen bei psychischen Erkrankungen
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médecine des assurances) (Ed:.) (2012). Incapacité de travail.
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16. Foerster K. (2009). Das Problem der „zumutbaren Willensanspannung“. In


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Begutachtung. 5. Aufl. München : Urban & Fischer, S. 661.

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18. Dittmann V (2009). Zumutbarkeit. In Foerster K, Dressing H (Hrsg),


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19. Swiss Insurance Medicine (SIM,Communauté d‘intérêts suisse de la médecine


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Dohrenbusch R (2007). Begutachtung somatoformer Störungen und


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Dohrenbusch R (2009a). Symptom- und Beschwerdevalidierung chronifizierter


Schmerzen in sozialmedizinischer Begutachtung. Teil I:
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22
Annexes
Annexe 1

Informations données à la personne examinée, respectivement à la


personne expertisée (éléments permettant de préciser et de
documenter la compréhension par l’intéressé)

La personne expertisée a été informée du sens et du but de l’investigation : il ne


s’agit pas d’un traitement, mais d’une expertise effectuée sur mandat de
l’assurance. Les questions essentielles ont trait à l’établissement de diagnostics et à
leurs répercussions sur la capacité de travail et la capacité de gain, à l’opportunité
de prévoir des mesures d’ordre médical ou professionnel, ainsi qu’au pronostic. La
décision concernant d’éventuelles prestations de l’assurance n’appartient pas à
l’expert ; celui-ci ne fait que fournir les informations médicales sur lesquelles le
mandant (l’assurance) fondera sa décision.

L’expert est, comme tout médecin, soumis au secret médical, mais toutes les
informations recueillies au cours de l’expertise seront communiquées au mandant,
conformément à ce qui est prévu dans la procuration que la personne expertisée a
signée. La personne expertisée ne doit donc pas confier à l’expert des choses qui
devraient rester confidentielles : en pareil cas, pour autant qu’il s’agisse d’une
information pertinente pour l’expertise, l’expertise ne pourra pas être établie.

La personne expertisée n’a pas le droit de se faire accompagner par une autre
personne aux entretiens d’investigation, ni de charger une autre personne d’assister
à la demande de renseignements auprès de tierces personnes. Une fois l’expertise
achevée et remise à l’assurance, la personne expertisée peut en demander copie à
cette dernière.

La personne expertisée est priée de résumer brièvement le contenu de ces


informations, pour montrer qu’il les a comprises. Elle les reformule à sa manière
correctement.

Annexe 2

Notions d’exigibilité et de surmontabilité

Dans le cadre de l’examen du droit aux prestations d’assurance pour les troubles
douloureux somatoformes persistants (douleurs pour lesquelles les indications
données par la personne expertisée ne peuvent pas être expliquées de façon
satisfaisante par des résultats de l’examen d’un médecin spécialiste) (ATF 130 V
352), la jurisprudence a considéré que ces douleurs ne sont, en règle générale, pas
susceptibles de provoquer une limitation durable de la capacité de travail
débouchant sur une invalidité, mais peuvent être surmontées par un effort de
volonté. Pour renverser cette présomption dans des cas exceptionnels et admettre
qu’il est impossible d’exiger raisonnablement un tel effort de volonté pour surmonter
la douleur et reprendre le travail, la jurisprudence se fonde sur certains critères
(inspirés des critères de pronostic postulés par Klaus Foerster).

23
En cas de troubles douloureux, il est utile pour l’application du droit que l’expertise
psychiatrique contienne des indications concernant ces critères : l’existence d’une
comorbidité psychique suffisamment sévère, intense, marquée et durable ;
l’association à une pathologie physique chronique et le fait que la maladie dure
depuis plusieurs années, avec une symptomatique inchangée, voire aggravée, et
sans rémission durable ; un isolement social avéré dans tous les domaines de la
vie ; un trouble dont l’évolution est cristallisée, inaccessible à toute thérapie, et qui
résulte d’un conflit non résolu, qui libère ainsi le psychisme (bénéfice primaire de la
maladie) ; l’issue insatisfaisante d’un traitement mené de manière adéquate (selon
différentes approches thérapeutiques) et l’échec des mesures de réadaptation
malgré la motivation et les efforts personnels de la personne expertisée (ATF 136 V
281 s. consid. 3.2.1).

24

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