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Conseil juridique :
H. Mosimann, E. Murer
Introduction…......…………………………………………………….……..……3
4. Constatations ................................................................................................ 14
Bibliographie............ .................................................................................. 18
1. Références citées............................................................................................ 18
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Introduction
But
Ces lignes directrices visent à unifier la méthodologie de l’expertise psychiatrique,
tant dans sa forme que dans son contenu, réalisée dans le cadre de la loi sur
l’assurance-invalidité. Elles se basent sur des critères fondés scientifiquement et
faisant consensus parmi les experts.
Les appréciations expertales psychiatriques se fondent en effet sur une multitude
d’informations qui doivent être prises en considération. En raison de la diversité des
sources d’information, ces appréciations ne parviennent pas toujours à des
conclusions univoques1. Les lignes directrices visent à améliorer la qualitié des
examens psychiatriques ainsi que la précision, la fiabilité et la reproductibilité des
évaluations2,3.
Base et contenu
Les connaissances des spécialistes en psychiatrie et en médecine des assurances,
ainsi que la littérature spécialisée et la jurisprudence fédérale, constituent la base
des présentes lignes directrices. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous avons pris en
considération les principales publications sur le sujet, à commencer par les lignes
directrices de la Société suisse de psychiatrie des assurances publiées en 20044.
Les lignes directrices présentent les données pertinentes, selon le contenu et l’ordre
chronologique d’une expertise psychiatrique destinée à l’assurance-invalidité.
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Cadre d’une expertise psychiatrique
Les conditions juridiques des expertises médicales – notamment psychiatriques –
de l’AI sont réglées par les dispositions de la loi fédérale sur l’assurance-invalidité
(LAI)5 et les textes d’ordonnance afférents, ainsi que celles de la loi fédérale sur la
partie générale des assurances sociales (LPGA)6.
Méthodologie de l’expertise
La méthode d’expertise recourt à une pluralité d’instruments dans le but de formuler
une appréciation scientifiquement fondée du diagnostic et de l’évaluation selon les
critères de la médecine des assurances (par ex. concernant la capacité de travail).
L’examen de base comprend l’analyse du dossier, l’investigation, l’examen clinique
ainsi que des instruments spécifiques. Suivant l’indication et les compétences de
l’expert, on pourra envisager le recours à d’autres moyens d’investigation (cf. 4.3.2).
Dans leur première partie, les lignes directrices formelles décrivent la structure de
l’expertise et de la procédure expertale. La seconde partie présente des aides à la
décision et des instruments en rapport avec les lignes directrices formelles.
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Structure de l’expertise psychiatrique dans le cadre
de la procédure d’instruction selon la LAI
1.3.2 Liste succincte des autres pièces que l’expert a recueillies (ou
reçues de tiers), ainsi que des comptes-rendus d’entretiens
téléphoniques, par ex. avec le médecin-traitant
Dans le cadre de la procédure AI, une copie de toutes les pièces
recueillies par l’expert sera jointe au rapport d’expertise adressé au
mandant, aux fins de mise à jour du dossier de ce dernier.
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1.3.3 Examens et constatations de l’expert
Ce paragraphe comprend la durée de l’examen (date et heures de début
et de fin de chaque séance, s’il y en a eu plusieurs) et, s’il a été fait appel
à un interprète, le nom de celui-ci et de l’organisme qui l’emploie, ainsi
que la langue traduite.
2. Résumé du dossier
Les principales pièces du dossier sont citées par ordre chronologique,
avec indications de l’auteur, de la date du rapport, éventuellement de
l’identité du mandant ou des destinataires dudit rapport. On relèvera les
diagnostics, les résultats d’examens, ainsi que les appréciations, ou
d’éventuelles incongruences. On évitera de prendre position ici sur le
contenu du dossier.
3. Examen
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3.2.1 Affection actuelle (entretien libre et questions structurées)
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4. Constatations
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4.3.2.3 Investigations techniques et analyses de laboratoire
Préciser l’indication de chaque examen, par ex. en cas de mesure des
taux sanguins de médicaments.
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6.3 Discussion et appréciation médico-assurantielle
7. Annexes
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Explications concernant le contenu de l’expertise
Lorsqu’un mandat est accepté, l’expert commence par procéder à une étude du
dossier. Cette étude se concentre sur les éléments pertinents du point de vue
psychiatrique (pathologie psychiatrique, observations du comportement, etc.) et
englobe aussi bien les documents médicaux que les documents non-médicaux, par
exemple le rapport d’un centre de réadaptation. L’expert peut citer littéralement les
passages importants ou en évoquer le sens. Il peut aussi exprimer un avis sur leur
contenu.
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Expertise monodisciplinaire
Un mandat d’expertise psychiatrique monodisciplinaire est donné lorsque seuls des
aspects psychiatriques nécessitent une investigation au moment de l’examen du
droit aux prestations de l’AI.
Lors d’une expertise monodisciplinaire, l’expert peut confier à des tiers non
seulement des analyses de laboratoire, mais aussi des tests psychologiques (par
ex. des tests de personnalité ou de capacités fonctionnelles sur le plan
neuropsychologique), dont il intégrera ensuite les résultats dans son appréciation.
S’il estime qu’un examen de médecine somatique est nécessaire à son
appréciation, il demande au préalable l’accord du mandant. Si ce dernier refuse la
prise en charge des frais liés à cette expertise partielle ou à un mandat
complémentaire, l’expert mentionne cette limitation dans son rapport. L’appréciation
psychiatrique tient dans tous les cas compte des résultats des examens somatiques
disponibles.
3. Examen / Investigation
Cadre
Il convient de consacrer un temps approprié à l’investigation. Il peut être indiqué,
notamment en cas de première expertise, de troubles à caractère fluctuant, de
difficultés de compréhension, etc, d’examiner la personne expertisée à plusieurs
reprises. Si une traduction est nécessaire, il faut prévoir davantage de temps. Elle
doit être assurée par un interprète professionnel. L’expert veille à ne pas être
dérangé durant l’examen et s’assure de la sécurité des participants (par ex.
urgences médicales).
L’expert décide s’il y a lieu que des tiers participent à l’examen ou non (cf. arrêt du
26.6.2007, I 42/06, consid. 4.5). L’examen effectué dans le cadre de l’expertise doit
éviter dans toute la mesure du possible des effets perturbants pour la personne
expertisée. En effet, une expertise reste une situation potentiellement pénible et
stressante, que même un abord prudent et une attitude empreinte d’empathie ne
peuvent que partiellement atténuer.
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Principes généraux de l’investigation
Le style d’examen doit être conforme aux normes professionnelles et adapté tant
aux questions posées qu’à la personne expertisée. On tiendra compte de ses
capacités cognitives, ainsi que, le cas échéant, des traits de sa personnalité et de
de ses troubles psychopathologiques. L’examen fait appel à un large spectre de
techniques et de stratégies allant de la conversation libre à des formes d’entretien
très structurées.
Les divergences entre les éléments contenus dans le dossier, les renseignements
fournis par la personne expertisée et les observations faites sur son comportement
doivent être abordées au cours de l’examen. Il peut s’agir de simples malentendus
(par ex. des erreurs de date dans le dossier), de données biographiques
contradictoires ou d’écarts entre la pathologie psychiatrique documentée et celle
observée. Les problèmes de manque de collaboration devraient être discutés au
cours de l’entretien dans la mesure du possible. Il est particulièrement important
d’expliquer ici à la personne expertisée qu’il s’agit d’une mise au point.
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conclusions du bilan psychopathologique. La personne expertisée doit avoir
également la possibilité durant cette phase de donner des informations
complémentaires. Le risque de malentendus par rapport aux informations fournies
par la personne expertisée peut être minimisé lorsque l’expert lui répète ce que
celle-ci lui a dit.
4. Constatations
…
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Bilan (neuro-) psychologique étendu
Le recours à un psychologue ou à un médecin spécialisé est utile lorsqu’il faut
pratiquer des tests plus complexes, notamment un test de personnalité ou un
examen du niveau de capacité cognitive. Ces résultats doivent être intégrés dans
l’appréciation médicale globale et dans l’évaluation psychiatrico-assurantielle de
l’expertise, en tant que données complémentaires. Les originaux des résultats des
tests doivent être joints à l’expertise.
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6. Appréciation médicale et médico-assurantielle
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Définition d’un profil d’aptitude positif
Le profil d’aptitude fonctionnelle doit être décrit aussi bien positivement que
négativement. Cela rend plus fiable l’estimation des activités que l’intéressé est
encore en mesure d’accomplir. Ce qui est important, c’est de prendre clairement
position sur le genre d’activités que la personne expertisée peut assumer, à quel
pourcentage et à quelles conditions. Une appréciation de l’aptitude à la conduite de
véhicules est également souhaitable pour les détenteurs d’un permis de conduire.
Exigibilité de mesures
Tout comme la volonté de surmonter, l’exigibilité est une notion juridiquement mal
définie. Elle englobe des aspects médicaux et juridiques. L’expert doit se limiter aux
aspects médicaux et vérifier s’il existe des raisons médicales parlant contre
l’exercice d’une activité donnée ou contre la mise en place de mesures
professionnelles ou thérapeutiques, qui seraient en soi susceptibles d’améliorer la
capacité de travail. C’est par exemple le cas lorsqu’il existe des contre-indications
ou lorsque le rapport bénéfice-risque est défavorable18,19.
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Bibliographie
1. Références citées
6. Loi fédérale du 6 octobre 2000 sur la partie générale du droit des assurances
sociales (LPGA) www.admin.ch/ch/f/rs/8/830.1.fr.pdf
10. Slick DJ, Sherman EMS, Iverson GL (1999). Diagnostic Criteria for Malingered
Neurocognitive Dysfunction : Proposed Standards for Clinical Practice
and Research. The Clinical Neuropsychologist, 13, No.4, 545-561.
18
13. Linden M, Baron S (2005). Das Mini-ICF-Rating für psychische Störungen
(Mini-ICF-P). Ein Kurzinstrument zur Beurteilung von
Fähigkeitsstörungen bei psychischen Erkrankungen. Rehabilitation, 44
(3), 144-151.
2. Littérature recommandée
19
Conne R (2009). Zur Qualität versicherungspsychiatrischer Gutachten. SZS,
4, 1-5.
20
Hausotter W (2010b). Begutachtung somatoformer Störungen (II).
Versicherungsmedizin, 62 (4), 172-175.
Heilbronner RL, Sweet JJ, Morgan JE, Larrabee GJ, Millis SR (2009).
American Academy of Clinical Neuropsychology Consensus Conference
Statement on the neuropsychological assessment of effort, response
bias, and malingering. Clin Neuropsychol, 23 (7), 1093-1129.
21
Schneider F, Frister H, Olzen D (2010). Renten- und
Entschädigungsleistungen. In F. Schneider (Ed.), Begutachtung
psychischer Störungen (pp. 232-231). Springer, Heidelberg.
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Annexes
Annexe 1
L’expert est, comme tout médecin, soumis au secret médical, mais toutes les
informations recueillies au cours de l’expertise seront communiquées au mandant,
conformément à ce qui est prévu dans la procuration que la personne expertisée a
signée. La personne expertisée ne doit donc pas confier à l’expert des choses qui
devraient rester confidentielles : en pareil cas, pour autant qu’il s’agisse d’une
information pertinente pour l’expertise, l’expertise ne pourra pas être établie.
La personne expertisée n’a pas le droit de se faire accompagner par une autre
personne aux entretiens d’investigation, ni de charger une autre personne d’assister
à la demande de renseignements auprès de tierces personnes. Une fois l’expertise
achevée et remise à l’assurance, la personne expertisée peut en demander copie à
cette dernière.
Annexe 2
Dans le cadre de l’examen du droit aux prestations d’assurance pour les troubles
douloureux somatoformes persistants (douleurs pour lesquelles les indications
données par la personne expertisée ne peuvent pas être expliquées de façon
satisfaisante par des résultats de l’examen d’un médecin spécialiste) (ATF 130 V
352), la jurisprudence a considéré que ces douleurs ne sont, en règle générale, pas
susceptibles de provoquer une limitation durable de la capacité de travail
débouchant sur une invalidité, mais peuvent être surmontées par un effort de
volonté. Pour renverser cette présomption dans des cas exceptionnels et admettre
qu’il est impossible d’exiger raisonnablement un tel effort de volonté pour surmonter
la douleur et reprendre le travail, la jurisprudence se fonde sur certains critères
(inspirés des critères de pronostic postulés par Klaus Foerster).
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En cas de troubles douloureux, il est utile pour l’application du droit que l’expertise
psychiatrique contienne des indications concernant ces critères : l’existence d’une
comorbidité psychique suffisamment sévère, intense, marquée et durable ;
l’association à une pathologie physique chronique et le fait que la maladie dure
depuis plusieurs années, avec une symptomatique inchangée, voire aggravée, et
sans rémission durable ; un isolement social avéré dans tous les domaines de la
vie ; un trouble dont l’évolution est cristallisée, inaccessible à toute thérapie, et qui
résulte d’un conflit non résolu, qui libère ainsi le psychisme (bénéfice primaire de la
maladie) ; l’issue insatisfaisante d’un traitement mené de manière adéquate (selon
différentes approches thérapeutiques) et l’échec des mesures de réadaptation
malgré la motivation et les efforts personnels de la personne expertisée (ATF 136 V
281 s. consid. 3.2.1).
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