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Les méthodes nouvelles d’interprétation

L’interprétation par les méthodes conventionnelles présente plusieurs


inconvénients :

 Tracer une droite parfaite est souvent délicat : il est souvent difficile de
déterminer la droite correspondant à l’interprétation recherchée ; certaines
apparences des droites ne sont souvent que des tangentes à une courbe de faible
courbure.
 L’interprétation ne prend que les points situés sur la droite, de ce fait, seule une
faible partie des données sert à l’interprétation.

Interprétation par les planches des courbes types :

Afin de remédier aux limites d’utilisation de la méthode conventionnelle, la


méthode d’interprétation par les planches des courbes types sera introduite à partir de
1970 par Ramey, qui a étudié le problème de l’influence du well bore storage et du skin
sur les datas des essais de puits. Ramey a proposé une planche de courbes types généré

à l’aide d’un modèle analytique représenté en grandeur sans dimensions PD (t D ,C D , S) ,


sur laquelle on superpose les points de mesure afin de tirer la courbe correspondant à
notre modèle de puits.

Plusieurs courbes types sont proposées pour l’interprétation des essais de puits
verticaux pour les réservoirs homogènes infinis, ainsi que pour les modèles des puits et
du réservoir. Trois sortes de problèmes ont été résolues par les planches des courbes
types, correspondant à trois systèmes réservoir/puits :

 Milieu homogène
 Milieu à double porosité
 Milieu homogène et puits fracturé.

Interprétation par les planches des courbes dérivatives :

Malgré l’avantage lié à la prise en compte d’une seule courbe de la totalité d’un
essai de puits, cette méthode présente une réelle difficulté à observer les faibles
variations de pression à cause de la présentation log-log.
Pour remédier à ce problème, différentes formes de dérivées ont été proposés
dans la littérature. Parmi ces approches, la plus intéressante est celle de Bourdet en
1983.

Les méthodes utilisant la dérivée de la pression exploitent les avantages de la


représentation par les courbes types et remédient aux inconvénients de la
représentation logarithmique. L’utilisation de la dérivée de la pression a facilité la
détermination des paramètres du réservoir et l’identification du modèle représentatif en
utilisant la succession de différents régimes d’écoulement dans le réservoir. De ce fait, à
partir de 1983 la méthode des courbes types sera fortement améliorée par l’utilisation
simultanée de la dérivée de la pression. Elles ont en commun d’interpréter en un seul
coup la globalité de l’évolution de pression enregistrée au cours d’un essai de puits.
Réservoir homogène
les grandeur sans dimension utilisées, présentées en unité pratique sont les
suivantes :

kh
pD = Δp
141. 2qBµ

0 . 000264 k
t D= Δt
φ µc t r 2w

0 . 89
C D= C
hφc t r 2w

Deux périodes d’écoulement caractéristique se succèdent lors de la mise en


production d’un réservoir homogène

1. L’effet de wellbore storage : pendant que l’effet de capacité de puits est

tD
pD =
dominant, la pression sans dimension s’exprime par : CD et la

tD
p'D =
dérivée de la pression s’exprime par : C D , les points correspondant

à cette période sont situés sur la droite de pente 1 qui passe par l’origine
des temps.
2. Régime radial circulaire : en écoulement radial circulaire, la pression sans

1
pD = lnt +0. 81+2 s )
dimension s’exprime par : 2( D elle peut aussi se

1 t

mettre sous la forme :


pD =
2(ln D +0 . 81+ ln C D exp( 2 S )
CD ) , la dérivée de

dp D
p'D = =0 .5
t
d ln D
la pression : CD c’est-à -dire que la dérivée se traduit sur
un graphique log-log par une droite horizontale d’ordonnée 0.5.
 Méthode d’interprétation

Mode opératoire :

o Porter les pressions mesurées sur un papier calque de même echelle log-
log que la famille de courbes types retenue (même longueur de module)
o Chercher la superposition de ces points de mesures, sur une courbe type,
en n’autorisant que des translations (les axes respectifs restent parallèles
entre eux)

o Relever le libellé ( C D exp(2 S ) ) de cette courbe type sur laquelle se


superposent les points de mesure.
o Choisir arbitrairement un point de référence « match point », dont on lit
les coordonnées dans chaque système d’axes (sur le calque, d’une part, et
sur la planche de courbes types, d’autre part). le facteur de
proportionnalité correspond à chaque axe permet de déterminer certaines
caractéristiques du réservoir.

Interprétation :

Le facteur de proportionnalité entre pD et Δp permet de déterminer le kh du

réservoir :

( p D )M
kh=141. 2 qBµ
( Δp ) M

tD
De la même façon le facteur de proportionnalité entre C D et Δt permet de

calculer C , la capacité du puits :

0. 000295 kh ( Δt ) M
C=
µ tD
( CD ) M

Le libellé de la courbe type sur laquelle les points de mesure ont été calés

s’exprime par C D exp(2 S )

La valeur de C D exp(2 S ) permet de déterminer le skin du puits :

1 ( C D exp(2 S ))
S= ln
2 CD

Utilisation des planches en test Buildup

Les courbes types, bien qu’établies pour drawdown , peuvent parfois être utilisées
pour interpréter un buildup, mais de grandes précautions doivent être prises.

Les planches peuvent être utilisée directement pour interpréter un test Buildup si :

Δt≺¿t p
Dans le cas où cette condition n’est pas vérifiée, l’utilisation directe des planches
de courbes types peut conduire à des résultats erronés.

L’effet d’un petit temps de production se manifeste par un aplatissement de la


courbe type : la courbe buildup se situe sous la courbe type drawdown.

Chercher à caler à tout prix les points de mesure buildup sur couche drawdown
conduirait à rechercher une courbe type située trop haut sur la planche et donc à des
résultats faux.

La tentative la plus pratique pour étendre aux buildup le domaine d’application

t p∗Δt
Δt e =
des planches de courbes types est l’emploi d’un temps équivalent t p + Δt . Les

points de mesures sont alors portés sur un graphique log-log avec


Δt e en abscisse et

Δp en ordonnée puis superposé sur une planche de courbe types.


Réservoir fissuré
Dans un réservoir fissuré on peut considérer que coexistent un réseau de fissures et un
réseau de matrice.

Les deux réseaux poreux ont des caractéristiques géométriques, des porosités, des
capacités et des perméabilités très différentes.

 Géométrie 
- Forme : la forme des blocs intervient par le paramètre n, il indique le
nombre de directions offertes à l’échange de fluide :
n=1 pour des blocs feuillets
n=2 pour des blocs allumettes
n=3 pour des blocs cubiques

- Taille :
rm est une longueur caractéristique qui définit la taille du bloc
matriciel :
volume du bloc matriciel
r m= ×n
surface du bloc matriciel
- Facteur géométrique ( α ) : les échanges entre la matrice et la fracture
dépend de la forme et de la taille des blocs matriciels. Dans le modèle de

km
q=α p −p
Warren et Root, l’équation utilisée est μ ( m f) . le paramètre
α traduit les effets de la géométrie des blocs matriciels sur les échanges

de fluide entre matrice et fissures :


n ( n+2 )
α= 2
rm
 Propriété de model :

La place occupée par chacun des réseaux poreux est définie par leur volume
relatif :
volume total des fissures
Vf=
volume tatol de l ' échantillon

volume total de la matrice


V m=
volume tatol de l' échantillon

Chacun de ces volumes relatifs est poreux :

volume des vides situés dans les fissures


φf =
volume total des fissures

volume des vides situés dans la matrice


φm =
volume total de la matrice

La compressibilité totale de chaque système :

c tm=c o +c pm

c tf =c o +c pf

La capacité de chaque système :

C m=φm V m ctm

C f =φ f V f c tf

Le contraste de capacité qui existe entre les fissures et l’ensemble du réservoir :

Cf
w=
C f +m

L’échange matrice fissure :

km
λ=α r 2w
kf

 Méthode d’interprétation
Les grandeur sans dimension utilisées, présentées en unité pratique sont les
suivantes :
kh
pD = Δp
141. 2qBµ

0 . 000264 k
t D= Δt
φ µc t r 2w

0 . 89
C D= C
hφc t r 2w

0 . 8936 C
C Df =
( φ Vct ) f hr 2w
0 . 8936 C
C Df +m=
( φ Vc t ) f +m hr 2w
Trois périodes d’écoulement se succèdent lors de la mise en production d’un
réservoir fissuré :

- L’écoulement des fissures


- Une période de transition au cours de laquelle la matrice se met à produire
- L’écoulement de l’ensemble matrice fissures

Ces trois périodes d’écoulement sont indiquées sur la figure suivant :


Mode opératoire

Le mode opératoire est analogue à celui pour le réservoir homogène.

La superposition se fait successivement sur 3 courbes

1. Une courbe type C Df exp ( 2 s ) pour les premiers points : cette courbe

correspond à l’écoulement des fissures. Les points correspondant à la


période de pur effet de capacité calés sur la droit de pente 1 passant par
l’origine.

2. Une courbe type C Df +m exp(2s) pour les derniers points. Les points de la
dérivée correspondant à cette période (matrice + fissure) calés sur la droite

horizontale 1/2

3. Deux courbes ( λC D /ω(1−ω) , λC D / ( 1−w ) ) correspondent à la période


de transition.
Interprétation

- Perméabilité des fissures : le rapport de proportionnalité entre pD et Δp

sur lesquelles se superposent les premiers points permet de déterminer


kf

( p D )M
k f =141. 2 qB μ
( Δp ) M
tD
- Capacité de puits : le rapport de proportionnalité entre CD et Δt sur

lesquelles se superposent les premiers points permet de déterminer C


0. 000295 k f h ( Δt ) M
C=
μ tD
( )
CD
M

- Skin : la valeur de C D exp(2 S ) permet de déterminer le skin du puits :

1 ( C D exp(2 S ))
S= ln
2 ( CD ) f +m

- Contraste de capacité et L’échange matrice fissure : les deux libellé (

λC D /ω(1−ω) , λC D / ( 1−w ) ), sur lesquelles se superposent les points de la

période de transition, permet de calculer w et λ .

Les puits fracturés artificiellement


Statistiquement, un puits n’a de chance de rencontrer une fracture naturelle que si
le réservoir présente un grand nombre de fracture et rentre alors dans le cadre des
réservoirs fissuré. Nous ne parlons donc ici que des puits fracturés artificiellement dans
des milieux homogène.
Les réservoirs se situent presque toujours au-delà de 1000 m. pour telles
profondeurs une fracturation hydraulique ne peut engendrer qu’une fracture verticale.

Il existe trois sortes de modèles analytique différents

 Fracture plane (w=0) avec flux uniforme, ce qui signifie que le débit par unité de
surface est le même en tous points de fracture. Supposer que le flux reste tout le
temps uniforme dans une fracture n’est justifier

 Fracture plane conductivité infinie (pertes de charges nulles dans la fracture)


 Fracture de conductivité finie, représentée par un parallélépipède peu épais de
dimension h ,w ,2∗x F (figure ci-dessus).
Fracture de conductivité finie
Ce modèle ne fait aucune de deux hypothèses restrictives précédentes. C’est donc
le modèle le plus général. Pour résoudre le problème H. Cinco-ley et al. Ont considéré
simultanément deux modèles :

Le modèle fracture simule l’écoulement vers le puits, supposé linéaire (car w

petit), dans la fracture assimilée à un milieu poreux de caractéristiques


k f ,φ f , c tf . La

formation n’intervient que par le débit q f ( x,t ) (débit par unité de longueur de
fracture) qui travers les faces de la fracture.

Enfin, le débit à travers les extrémités de la fracture est nul. Les équations pour le
modèle fracture sont
2
kf ∂ pf ∂pf
{ {( ) ∂pf qBμ
−φ2 f ctf =qf(x,t) ≤x≺xf ¿{pf(x,t=0)=pi¿ =− ¿ ¿
μ ∂x ∂t
Les équations pour le modèle réservoir sont
∂x x=0 2kf hw

2 2
k ∂ p k ∂ p ∂pf
{ 2
+ 2 −φct =qf (x,t ) ¿ {p(x,t=0)= pi ¿ {p=pi x⃗∞où y⃗∞(r ⃗∞)¿ ¿¿¿
μ ∂x μ ∂y ∂t
H. Cinco-Ley décrit les écoulements qui peuvent se développer autour d’un puits
fracturé artificiellement.

1. Ecoulement linéaire dans la fracture :


2√ π
pD = √ ηt Dxf
Cr

kf
( μc t )f
β kt η= wk f
t Dxf = k Cr =
φμ c t x2f , φμ ct , x f k  , β=0 . 000264

Cet écoulement est toujours masqué par l’effet de capacité de puits

2. Ecoulement bilinéaire
Cet écoulement est appelé bilinéaire car il correspond à l’existence simultanée de
deux écoulement linéaire

 Ecoulement linéaire incompressible dans la fracture


 Ecoulement linéaire compressible dans la formation
1. 38
pD = ( t Dxf )1/4
√Cr ,

L’écoulement bilinéaire est rarement mis en évidence dans le test. Il est le plus
souvent masqué par l’effet de capacité de puits.

 Ecoulement linéaire dans la formation


Cet écoulement est très souvent visible dans les tests de puits fracturés
artificiellement. Cet écoulement se traduit, comme tout écoulement linéaire, par

une évolution de la pression en fonction de √t . Il se caractérise par l’évolution


suivante de la pression sans dimension

pD =√ π t Dxt
 Ecoulement pseudoradial
La présence de la fracture artificielle modifie considérablement les lignes de courant
aux abords du puits. Les équipotentielles ne retrouvent une symétrie radiale qu’à
une certaine distance du puits.
Quand la zone compressible atteint ces régions, l’écoulement devient radial
circulaire ; la pression suit une évolution logarithmique en fonction du temps. La
présence de la fracture aux abords du puits se traduit par un skin géométrique.
Cet écoulement se caractérise par l’évolution de la pression sans dimension
suivante :
1
pD = lnt +0. 81+2 S f )
2( D
Mode opératoire 
Il existe trois sortes de planches de courbes type pour puits fracturés :
La planche de Gringarten avec flux uniforme dans la fracture
La planche de Gringarten ave fracture de conductivité infinie
La planche de Cinco : fracture de conductivité finie et effet de capacité de puits
Interprétation
La planche de Cinco ( fracture de conductivité finie) est la plus intéressante qui
existe pour interpréter un essai de puits fracturé. Son usage est cependant délicat en
raison du grand nombre de paramètre à déterminer. La planche est une famille de

courbes libellés par des valeurs de Cr et réparties en faisceaux eux-mêmes libellés

par les valeurs de C DF . PD est portée en ordonnée et t DF en abscisse.

Quand on a réussi à caler le graphique ( Δp , Δt ) des points de mesures sur une


courbe du réseau, on note :
 Les quatre coordonnées du point de référence

 Les valeurs de Cr et C DF
Interprétation

 perméabilité de la formation

pD
kh=141. 1 qB μ ( Δp ) M

 Demi-longueur de la fracture

0. 000246 k Δt
xf =
√ φμ c t t Df( ) M

 Capacité du puits
2
C=1. 12 φct hx F C DF
 Skin géométrique
xF
S f =G ( cr )−ln
( )
rw

Avec G(Cr ) est une fonction décroissante de la conductivité de la fracture

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