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Gestion (UFR-SEG)
Daloa
Ces données confirment une progression de la faim dans le monde, alors que celle-ci avait
longtemps reculée, et donc une inversion de la tendance. Cette situation d’insécurité alimentaire
devient inquiétante avec la population qui ne cesse d’augmenter.
Nourrir décemment la population mondiale est l’un des défis majeurs à relever pour ce siècle.
Pour remédier au problème d’insécurité alimentaire et de sous-alimentation, les gouvernements
des pays mettent en place des politiques en vue de développer l’agriculture et la rendre plus
productive pour faire face à la demande sans cesse croissante de la demande de produits
alimentaires des populations.
Que regroupe le concept d’agriculture ? Quelles sont ces fonctions principales ? Quelle est sa
place dans le développement économique ? Quels sont les défis et enjeux dont fait face
l’agriculture dans ce siècle présent ?
Voici autant de questions auxquelles le document essaiera d’apporter des éclaircissements.
Les réflexions de ce cours portent sur les notions de base de l’agriculture pour étudiants en
licence 1 en sciences économiques et de gestion. Il a pour objet de donner les rudiments de base
aux étudiants sur la notion d’agriculture tout en leur permettant d’ouvrir les perspectives sur les
enjeux de l’agriculture dans l’évolution actuelle du monde en proie à d’énormes défis surtout
environnementaux.
Ainsi dans une première partie, nous mettons l’accent sur les définitions conceptuelles de
l’agriculture, ses principales fonctions, les types d’agricultures et dans la deuxième partie sera
exposée l’importance de l’agriculture dans le développement économique.
Prérequis
Public cible
2
Séance 1 : Historique de l’agriculture et définitions conceptuelles
Les étudiants seront capables de dire ce qu’ils entendent par agriculture au sens large. Ils sauront
aussi différencier les concepts liés à l’agriculture
Les premières traces de culture de plantes et de domestication d'animaux à des fins alimentaires
remonteraient donc au Néolithique, il y a 10.000 ans au moins (soit 8.000 ans avant J.-C.). Cette
période, appelée révolution néolithique, est la première révolution agricole. Ces premières
traces sont originaires du Moyen-Orient. C'est près de la ville d'Er Riha (maintenant Jericho, en
Palestine) que les premières preuves ont été retrouvées, et se serait ensuite répandu, pour
atteindre la Grèce vers 6500, l'Italie vers 6000, le midi de la France vers 5900 et la Bretagne
vers 4500 av. J.-c. Cette mutation a généralisé, pour l'Europe et la Méditerranée, un mode de
vie fondé sur la sédentarité, l'utilisation systématique de la poterie et de la pierre polie, et une
économie basée sur la production et le stockage alimentaire.
3
1.2. Définitions conceptuelles liées à l’agriculture
L’agriculture selon le Larousse agricole est l’art de cultiver la terre. Cette définition, prise au
sens strict, est incomplète, car l'art fait abstraction de la question économique, qui doit servir
de critérium en agriculture. Au sens large, industrie qui tire du sol les produits végétaux et
animaux de la manière la plus parfaite et la plus avantageuse.
L’agriculture (du latin agricultura, composé à partir de ager, champ et colere, cultiver1) est
un processus par lequel les êtres humains aménagent leurs écosystèmes et contrôlent le cycle
biologique d'espèces domestiquées, dans le but de produire des aliments et d'autres ressources
utiles à leurs sociétés.
Elle désigne l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des sols, et, plus
généralement, l’ensemble des travaux sur le milieu naturel (pas seulement terrestre) permettant
de cultiver et prélever des êtres vivants (végétaux, animaux, voire champignons ou microbes)
utiles à l’être humain. (Wikipedia)
1.2.1. Agronomie
4
Les termes d'agriculture et d'agronomie sont souvent utilisés indifféremment, alors qu'il s'agit
de deux concepts différents. D'une façon générale, l'agronomie est la science visant à
comprendre les mécanismes en jeu en agriculture et à les améliorer. Ceci explique que l'on
parle parfois de sciences agronomiques. L'agriculture quant à elle est la pratique de l'activité
agricole. Idéalement l'agriculture se nourrit des réflexions agronomiques. Dans son acception
restreinte, l'agronomie embrasse la connaissance des techniques agricoles en interaction
avec le milieu (date de semis, valeur des assolements, choix des semences, calcul de la
minéralisation de la matière organique, techniques d'élevage...). Dans une acception plus
large, l'agronomie comprend également la connaissance de l'organisation socio-économique
de l'agriculture (forme sociale, financement, fonctionnement des marchés, structures
familiales).
1.2.2. Agroforesterie
C’est une forme d’agriculture qui exclut l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques
et d’engrais minéraux et essaie de travailler avec des méthodes naturelles et des cycles de
production fermés1. Techniques agricoles respectueuses de l’environnement, de la santé
humaine et du bien-être animal (interdiction de l’usage de produits chimiques de synthèse,
associations de cultures, polyculture et polyculture-élevage, rotations culturales longues,
gestion de la matière organique)
On peut en définitive dire que c’est un mode de production qui se caractérise par le recours à
des pratiques culturales et d’élevages soucieuses du respect des équilibres naturels et vivants.
Ainsi elle favorise le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures, les médecines
douces, et la lutte biologique et exclut l’usage des produits chimiques de synthèse et des OGM.
Il existe différentes associations et certifications, mais on peut produire selon les principes de
l’agriculture biologique sans pour autant disposer de la certification. Le mode de
commercialisation originellement en circuit-court, se fait également en circuit plus long avec
l’appropriation progressive par l’industrie agroalimentaire, compte tenu de la demande sociale.
1.2.4. L’agro-écologie est selon Martin et Sauer born (2006) la science des conditions
d’existence des organismes dans l’environnement, que l’homme modèle pour la production de
certaines cultures.
Révision
Définir l’agriculture
Quelle différence faites-vous entre agroécologie et agrobiologie ?
Qu’est-ce que l’agroforesterie ?
6
1
Qu’est ce que L’agriculture durable ? GIZ
Séance 2 : Type d’agriculture et fonctions principales
Les compétences acquises sont donc de comprendre la différence réelle entre agriculture
familiale et industrielle. Par ailleurs, l’étudiant est désormais capable d’analyser l’agriculture
tant dans son organisation que dans sa production.
Pour tenter de mieux caractériser les agricultures familiales, les critères généralement retenus
portent sur l’origine de la main d’œuvre, la maîtrise des moyens de production et le libre choix
par leur(s) responsable(s), de la stratégie de l’exploitation (types de productions, pratiques
culturales…). En revanche, la taille des exploitations, parfois utilisée, se révèle trop dépendante
des contextes considérés.
L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) définit ainsi
l’agriculture familiale : « L’agriculture familiale englobe toutes les activités agricoles
reposant sur la famille, en relation avec de nombreux aspects du développement rural.
L’agriculture familiale permet d’organiser la production agricole, forestière, halieutique,
pastorale ou aquacole qui, sous la gestion d’une famille, repose principalement sur de la
main-d’œuvre familiale, aussi bien les hommes que les femmes. »
Cette définition, en mettant l’accent sur la famille, veut englober toutes les formes
d’agriculture dite familiale présentes sur la planète : élevage extensif en Nouvelle-Zélande,
où une famille peut gérer plus de 2 000 brebis ; producteur d’hévéa travaillant pour une
coopérative en Afrique de l’Ouest ; éleveur de volailles sous contrat aux Etats-Unis ;
berger nomade en Asie centrale ; maraîcher en agriculture biologique en France ; pêcheur
traditionnel en Equateur etc. L’expression « agriculture familiale » est donc très large et peut
7
inclure presque tous les modèles ou formes d’agriculture, à l’exception de celles dont les
acteurs directs sont des entreprises ou des investisseurs.
Parler d’agriculture familiale, au sens de la FAO, c’est donc admettre que l’agriculture,
« l’art de cultiver la terre et de la rendre fertile », recouvre aujourd’hui des réalités très
différentes. L’agriculture familiale désigne ainsi des activités agricoles si variées qu’il paraît
plus approprié de parler des agricultures familiales au pluriel. (Laplante, 2014)
8
Les agricultures familiales présentent pourtant de nombreux atouts. Elles constituent
un levier efficace de lutte contre la pauvreté et la sous-nutrition et, dans la majorité des pays
en développement, elles nourrissent les communautés (80% de l’alimentation mondiale
proviendrait, en termes de valeur, des agricultures familiales). L’agriculture occupant 38%
de la population active mondiale, elles jouent un rôle central en matière de maintien et
de création d’emplois, alors que les secteurs de l’industrie et des services n’offrent plus
suffisamment de débouchés pour les populations contraintes de délaisser leurs terres.
Elles participent largement à la valorisation et à la protection des ressources naturelles
et des paysages. Elles contribuent enfin au développement économique des territoires
en favorisant la création de circuits de commercialisation locaux et en contribuant au
maintien de services publics. Elles constituent ainsi des vecteurs de préservation, voire de
construction, d’identités collectives.
En compétition avec des agricultures extrêmement différentes, les agricultures familiales,
notamment dans les pays en développement, sont menacées. Avec la libéralisation des
échanges, décidée dans le cadre de l’OMC ou d’accords bilatéraux, les Etats ont
progressivement perdu les moyens juridiques et économiques qui pouvaient leur
permettre d’assurer leur protection. Dans le même temps, l’arrivée d’investisseurs, dotés de
moyens financiers considérables et à la recherche d’une rentabilité immédiate, a favorisé
les grandes cultures ou l’élevage industriel au détriment des agriculteurs locaux, parfois
jusqu’à la spoliation de leurs terres. Entraînés dans une course à la baisse des prix, tout
en étant soumis à l’instabilité des cours mondiaux, ils subissent de plein fouet la pression
foncière et sont contraints de s’endetter s’ils veulent investir. Certains optent pour une
contractualisation avec des opérateurs des filières aval afin de sécuriser leurs débouchés.
Ce choix peut cependant les placer dans une dangereuse situation de dépendance. Les
évolutions intervenues dans les conditions d’accès aux semences peuvent encore renforcer
celle-ci. (Laplante, 2014)
9
2.1.2. Agriculture industrielle (ou d’entreprise)
Elle désigne généralement un mode de production animale et végétale fortement mécanisé et
utilisant des semences et des races animales à fort rendement ; elle est souvent associée à une
production non durable bien que ce ne soit pas forcément le cas. Les bonnes pratiques agricoles
(BPA) (Good agricultural practice) renvoient à une forme de production réglementée par des
lois, des règlements et des directives qui imposent des normes minimales pour
une agriculture durable. Citons l’exemple de la Global G.A.P., une norme à caractère facultatif
de l’industrie agroalimentaire.
L’agriculture extensive quand à elle selon Wikipédia, est un système de production agricole
qui ne maximise pas la productivité à court terme du sol en ne faisant pas appel à des intrants
chimiques, à l'arrosage ou au drainage, mais plutôt aux ressources naturellement présentes sur
place. Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle se caractérise par des rendements à
l'hectare relativement faibles et par un plus grand nombre d'emplois par quantité produite, mais
avec des revenus parfois très bas, dans les pays pauvres.
Pendant longtemps, le principal rôle de l'agriculture était de nourrir les Hommes. Il s'agissait
en premier lieu de subvenir aux besoins alimentaires de la famille puis du pays. Avec le
développement d'activités non agricoles et des échanges commerciaux, l'agriculture devint
également une activité économique importante, produisant des richesses pour la nation. Jusqu’à
une date récente, les politiques de développement agricole ont donc eu essentiellement comme
objectif d’accroître la productivité de l’agriculture. Cette modification de l'agriculture a permis
d'assurer l'approvisionnement en nourriture. Mais ce productivisme a rapidement montré ses limites.
La surproduction a entraîné des excédents coûteux pour le contribuable et déstabilisateurs pour
l’économie agricole des pays du Sud où ces excédents subventionnés étaient exportés. Par ailleurs,
l’intensification de l’agriculture s’est accompagnée d’une dégradation des milieux et des ressources
naturelles dans de nombreuses régions mettant en cause la durabilité de ce type d’agriculture.
L’activité agricole et son utilisation des terres aboutissent également à un large éventail de
produits et de services autres que alimentaires, façonnent l’environnement, modifient les
systèmes sociaux et culturels et contribuent à la croissance économique.
11
Les fonctions clés auxquelles l’agriculture apporte une contribution sont les suivantes :
Sécurité alimentaire
Environnement : Notamment renforcement des effets positifs et atténuation des effets
négatifs. L’agriculture et son utilisation des terres peuvent avoir des effets bénéfiques
ou préjudiciables sur l’environnement. L’approche CMFAT peut aider à identifier les
possibilités d’optimiser les liens entre l’agriculture et les propriétés biologiques et
physiques de l’environnement naturel. Elle est applicable à un certain nombre de
problèmes critiques sur le plan de l’environnement mondial, y compris la biodiversité,
le changement climatique, la désertification, la qualité de l’eau et les ressources en eau
et la pollution.
Fonction économique, notamment production primaire (vivrière et autre) et de produits
et de services liés à la capacité des entreprises/exploitations, activités multiples ayant
des effets économiques plus larges et leurs directs et induits sur les systèmes
économiques. L’agriculture reste un facteur essentiel dans le fonctionnement et la
croissance de l’ensemble de l’économie, même dans les pays très industrialisés.
L’estimation de la valeur des diverses fonctions économiques ne peut se faire sans une
évaluation des avantages à court, moyen et long termes. La complexité et la maturité de
l’évolution des marchés et le niveau de développement institutionnel font partie des
grands déterminants de la fonction économique.
Fonction sociale, notamment viabilité des communautés et des modes de subsistances
ruraux, culturel et valeurs culturelles. La conservation et le dynamisme des collectivités
rurales est essentiel pour maintenir l’agro-écologie et améliorer la qualité de vie (et
assurer la survie même) des résidents, des régions rurales, en particulier des jeunes. A
un autre niveau, la capitalisation des connaissances locales et l’établissement de
relations entre sources d’expertise, d’information et de conseil locales et extérieures
sont essentiels pour assurer l’avenir des collectivités rurales existantes. La viabilité
sociale inclut le maintien de l’héritage culturel. Les sociétés s’identifient encore très
fortement à leurs origines historiques dans les collectivités agraires et les modes de vie
ruraux.
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Révision
Quel est le critère essentiel retenu pour différencier l’agriculture industrielle de
l’agriculture familiale ?
Qu’est-ce que l’agriculture de subsistance ?
Pourquoi les agricultures familiales sont-elles un levier important de lutte contre
la pauvreté ?
Qu’entendez-vous par agriculture intensive et agriculture extensive ?
Analyser les principales fonctions de l’agriculture
L’objectif ici est de comprendre l’agriculture comme une activité économique, de donner son
rôle dans le développement économique et d’identifier les enjeux actuels dont elle fait face
notamment climatiques.
Comme compétences, l’étudiant à une connaissance des courants qui accorde une place
importante à l’agriculture. Il est capable d’identifier les rôles que jouent l’agriculture dans le
développement économique d’une nation et enfin de mettre en exergue les enjeux auxquels elle
fait face.
En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est
de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt
(sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme
(élevage) et de l'animal sauvage (chasse). Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la
disponibilité des ressources et les composantes de l'environnement biophysique et humain. La
production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l'économie politique dans
un environnement global.
13
3.1.1. L’agriculture et le courant Physiocrate
François Quesnay fonde, au milieu du XVIIIe siècle, le premier courant de pensée organisé en
économie politique, visant à influencer le débat public à partir d’une conception rationnelle de
la société. Si la physiocratie fournit en effet une représentation de l’économie marquée par les
caractéristiques de la société française de l’époque, à dominante agricole, elle innove sur de
nombreux aspects théoriques : la représentation de l’économie comme un système structuré à
la fois en classes sociales et en secteurs d’activité ; la distinction entre le capital (les avances)
et le surplus (le produit net) ; la distinction entre travail productif et travail improductif ; la
conception de la circulation de flux de dépenses assurant la reproduction de la société tout
entière et dont le blocage dégénère en crises économiques.
Parlant des causes de la richesse, L’agriculture, seule, est productrice de richesses : les
physiocrates, contemporains de la « révolution agricole » qui précède immédiatement la
Révolution industrielle, très attachés en outre aux propriétaires fonciers et moins à la «
bourgeoisie » émergente, considèrent que seule l’agriculture est à même de fournir un « produit
net », c’est-à-dire d’accroître le montant de richesses par rapport aux richesses « avancées ».
Au contraire, l’industrie, les « arts et manufactures » sont réputés être « stériles », ne faisant
que transformer les richesses (transformer les « valeurs d’usage »), mais ne créant pas de
surplus.
Plus de 820 millions de personnes souffrent encore de la faim aujourd’hui dans le monde, ce
qui souligne le défi immense que constitue la réalisation de l’objectif Faim Zéro à l’horizon
2030. Pour remédier au problème d’insécurité alimentaire et de sous-alimentation, les
gouvernements des pays mettent en place des politiques en vue de développer l’agriculture et
la rendre plus productive pour faire face à la demande sans cesse croissante de la demande de
produits alimentaires des populations. Les pays qui connaissent de forts taux de croissance de
leur agriculture ont vu une réduction de leur niveau de pauvreté surtout rural (Chine, Inde,
Ghana etc…), même si certains pays comme le Brésil et la Bolivie ont connu de bonnes
performances agricoles sans pour autant voir une baisse de taux de pauvreté. L’agriculture
permet de réduire la pauvreté en augmentant le revenu des exploitants, mais aussi en créant des
possibilités d’emploi pour les pauvres. Enfin, elle fournit les moyens de subsistance de 2/3 des
populations.
14
3.1.3. Importance de l’agriculture dans l’économie Ivoirienne
Le secteur agricole est au cœur de l'économie des pays d’Afrique notamment de la Côte
d’Ivoire. Le secteur agricole ivoirien représente 22 % du PIB et emploi 2/3 des actifs.
L’agriculture procure 62 % des recettes d’exportations non pétrolières, et 46 % des recettes
globales. Les principales cultures d’exportation sont le cacao dont le pays occupe le 1er rang
mondial depuis plus de 20 ans et le café (3ème producteur). Dans un effort de diversification
des cultures d’exportation, le gouvernement a encouragé la plantation du palmier à huile et de
l’hévéa, ainsi que la culture de la canne à sucre, du coton et du soja et de la noix de cajou. A
côté des cultures de rente, cohabitent les cultures vivrières dont les plus importantes sont le riz,
le maïs, la banane plantain
Notre monde est aujourd’hui confronté à des enjeux capitaux : changement climatique,
explosion démographique, épuisement des énergies fossiles, vieillissement et santé, inégalités
croissantes et déséquilibres socio-économiques, perte de biodiversité, la mondialisation etc...
Tous ces défis sont complexes car ils sont interdépendants, nécessitent l'alliance de nombreux
acteurs, s'inscrivent dans le long terme et ne s'accommodent pas de réponses simplistes. Pour
compléter le tableau, ajoutons que la science a encore du mal à prévoir l’évolution de certaines
crises, sans parler des solutions qui restent pour beaucoup à construire. Une chose est sûre :
l’agriculture a un rôle à jouer dans de nombreux domaines.
Les dernières décennies se caractérisent par un réchauffement global et rapide du climat et par
une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes (cyclones, sècheresses,
canicules etc..). La principale cause est l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre
d’origine humaine (CO2 notamment). Par nature très dépendante du climat, l'agriculture doit
s'adapter et élaborer des stratégies pour affronter ces nouvelles conditions. Par exemple en
recourant à d'autres pratiques de culture (ajustement du calendrier de semis ou de fertilisation,
irrigation…) ou en adoptant de nouvelles variétés plus adaptées (plus tardives, plus résistantes
à la chaleur…). L’agriculture constitue l’une des activités humaines émettant le plus de GES
au monde. En effet, la contribution générale du secteur agricole aux émissions de gaz à effet de
serre (GES) planétaire se situe entre 8,5 et 16,5 Pg CO2-eq (1)(2), ce qui représente de 17 à 32
15
% de toutes les émissions anthropiques mondiales de GES, incluant les changements d’usage
des terres. Comme voie de solution pour diminuer son empreinte carbone, le concept
d’agriculture raisonnée qui tend à se généraliser. Par ailleurs, les productions végétales
constituent un excellent moyen de capter une partie du CO2 atmosphérique puisque les plantes
absorbent ce gaz pour se développer. Les forêts, en particulier, se révèlent d’excellents pièges
à carbone.
La population mondiale explose, mais pas de façon homogène : entre 2005 et 2050, elle sera
due pour moitié à l’augmentation du nombre de personnes âgées de 60 ans et plus, alors que les
moins de 15 ans diminueront légèrement. Le vieillissement sera particulièrement fort dans les
pays développés, par ailleurs confrontés à des problèmes croissants de santé liés notamment à
l’alimentation. L’obésité en est un des symptômes. Selon, l’Organisation mondiale de
l’Alimentation et de l’Agriculture (FAO), ce problème « doit être affronté sur le même plan que
la sous-alimentation, y compris dans les pays en développement qui comptent de plus en plus
d'obèses.
L'agriculture possède en partie la clé du problème : en fournissant à tous une alimentation de
qualité, riche en fruits et légumes, combinée à des habitudes de repas équilibrés, elle peut
16
assurer la santé à tous les âges de la vie. À condition qu'elle puisse produire à un prix compétitif
les produits transformés de grande consommation.
La biodiversité, c’est le tissu vivant de notre planète, l’ensemble des milieux naturels et des
formes de vie. C’est elle qui nous nous apporte nourriture, santé, sources d’énergie. Il est donc
vital de la protéger. Or elle s'érode à un rythme inquiétant, victime des pressions de l'Homme
sur l'environnement et de l'aménagement souvent inconséquent du territoire.
L'agriculture, qui utilise le milieu naturel à des fins de production, est souvent pointée du doigt.
Elle exerce en effet une pression sur la nature lorsqu’elle lutte dans les champs contre les
"mauvaises herbes" et les insectes "ravageurs". Mais les choses évoluent et les agriculteurs
intègrent de plus en plus la préservation de la biodiversité dans leurs pratiques. C’est par
exemple le cas des nouveaux modes de gestion des forêts, qui font la part belle à la diversité
biologique et aux cycles naturels, ainsi que de l'agriculture “écologiquement intensive”, qui
allie productivité et respect des ressources naturelles.
La réponse à ces grandes questions exige de prendre rapidement la mesure des enjeux qui leur
sont associés pour agir efficacement et sans délai. Chacun doit en prendre conscience, les
décideurs les premiers.
17
3.2.5. Défi du financement
Pour relever le défi de « zéro faim » et permettre aux pays en développement de garantir la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, il faudra consentir des investissements importants dans le
secteur agricole, soit une hausse de 50 % par rapport aux niveaux actuels (FAO/FIDA/PAM,
2012). L’accès au financement devient donc l’élément décisif. Or, la plupart des paysans des
pays en développement sont exclus des systèmes bancaires. Les taux de bancarisation du monde
agricole ne dépassent pas 5 ou 6 % en Afrique ou en Asie du Sud. Alors que, dans les pays
développés, les banques agricoles ont joué, très tôt, un rôle majeur dans la modernisation de
l’agriculture et la bancarisation des agriculteurs
Révision
Quel courant de pensée accorde une place importance à l’agriculture ?
Pourquoi l’agriculture joue-t-elle un rôle important
dans la lutte contre la pauvreté ?
Qu’est-ce que la biodiversité ?
Comment l’agriculture peut-elle lutter contre le changement climatique ?
Conclusion
L’agriculture revient sur la scène internationale dans les débats de développement eu égards
aux nombreux défis relatifs à la variation brusque des prix des produits agricoles, au
changement climatique etc. Au 21e siècle, l’agriculture demeure un instrument fondamental de
développement durable et de réduction de la pauvreté (Banque Mondiale 2008). Il est donc
impératif de promouvoir l’agriculture si l’on veut réaliser l’objectif de zéro faim d’ici 2030 et
contribuer ainsi à faire baisser drastiquement la pauvreté.
18
Références bibliographiques
Bellarby Jessica, Foreid Bente, Hastings Astley et Smith Pete, (2008) « Comment l’agriculture
peut contribuer à la lutte aux changements climatiques » Greenpeace
FAO (1999) ‘Le caractère multifonctionnel de l’agriculture et des terroirs’, Maastricht, Pays-
Bas, 12-17 Septembre 1999, Conférence
FAO, FIDA, OMS, PAM et UNICEF. (2017) . L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition
dans le monde 2017. Renforcer la résilience pour favoriser la paix et la sécurité alimentaire
Rome, FAO
http://www.fao.org/3/Y0491f/y0491f01.htm
http://www.vedura.fr/economie/agriculture/agriculture-intensive
19