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Unité de Formation et de Recherche des Sciences Economiques et de

Gestion (UFR-SEG)

Daloa

NOTION D’AGRICULTURE POUR L’ECONOMIE ET LA GESTION

Chargé de cours : Dr KOUADIO Adou Kabran Georges


Assistant à UJLoG
Présentation
En 2016, on estimait à 815 millions le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde,
chiffre en hausse par rapport aux 777 millions dénombrés en 2015, mais qui reste toutefois
inférieur aux quelques 900 millions de personnes sous-alimentées recensées en 2000 (FAO,
2017). En 2017, le nombre de personnes sous-alimentées s’établissait, d’après les estimations,
à 821 millions – soit environ une personne sur neuf (FAO, 2018)

Ces données confirment une progression de la faim dans le monde, alors que celle-ci avait
longtemps reculée, et donc une inversion de la tendance. Cette situation d’insécurité alimentaire
devient inquiétante avec la population qui ne cesse d’augmenter.

Nourrir décemment la population mondiale est l’un des défis majeurs à relever pour ce siècle.
Pour remédier au problème d’insécurité alimentaire et de sous-alimentation, les gouvernements
des pays mettent en place des politiques en vue de développer l’agriculture et la rendre plus
productive pour faire face à la demande sans cesse croissante de la demande de produits
alimentaires des populations.

Que regroupe le concept d’agriculture ? Quelles sont ces fonctions principales ? Quelle est sa
place dans le développement économique ? Quels sont les défis et enjeux dont fait face
l’agriculture dans ce siècle présent ?
Voici autant de questions auxquelles le document essaiera d’apporter des éclaircissements.
Les réflexions de ce cours portent sur les notions de base de l’agriculture pour étudiants en
licence 1 en sciences économiques et de gestion. Il a pour objet de donner les rudiments de base
aux étudiants sur la notion d’agriculture tout en leur permettant d’ouvrir les perspectives sur les
enjeux de l’agriculture dans l’évolution actuelle du monde en proie à d’énormes défis surtout
environnementaux.
Ainsi dans une première partie, nous mettons l’accent sur les définitions conceptuelles de
l’agriculture, ses principales fonctions, les types d’agricultures et dans la deuxième partie sera
exposée l’importance de l’agriculture dans le développement économique.
Prérequis

 Avoir des connaissances en notions agricoles


 Avoir des connaissances sur le courant physiocrate

Public cible

Ce cours s’adresse aux étudiants de niveau Licence 1 en sciences économiques et de gestion.

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 Séance 1 : Historique de l’agriculture et définitions conceptuelles

Il s’agira ici d’exposer l’historique de la naissance de l’agriculture et de définir des concepts


non exhaustifs dont a besoin l’économiste en herbe dans sa compréhension de l’agriculture et
son milieu.

Les étudiants seront capables de dire ce qu’ils entendent par agriculture au sens large. Ils sauront
aussi différencier les concepts liés à l’agriculture

1.1. Historique de l’agriculture

Phénomène mondial, la naissance de l'agriculture n'en est pas moins énigmatique. On a


beaucoup glosé sur les raisons de son invention. Certains ont avancé des explications
mécaniques telles que le changement climatique de la fin du Pléistocène et du début de
l'Holocène (vers 10000 av. J.-c.), ou une hypothétique pression démographique; d'autres ont
évoqué un phénomène symbolico-réligieux, ou encore essentiellement ostentatoire. Selon la
définition traditionnelle, le Néolithique (passage de l’âge de la pierre taillée du Paléolithique à
la pierre polie) est l'époque à partir de laquelle la chasse et la cueillette sont abandonnées au
profit de l'agriculture et de l'élevage.

Les premières traces de culture de plantes et de domestication d'animaux à des fins alimentaires
remonteraient donc au Néolithique, il y a 10.000 ans au moins (soit 8.000 ans avant J.-C.). Cette
période, appelée révolution néolithique, est la première révolution agricole. Ces premières
traces sont originaires du Moyen-Orient. C'est près de la ville d'Er Riha (maintenant Jericho, en
Palestine) que les premières preuves ont été retrouvées, et se serait ensuite répandu, pour
atteindre la Grèce vers 6500, l'Italie vers 6000, le midi de la France vers 5900 et la Bretagne
vers 4500 av. J.-c. Cette mutation a généralisé, pour l'Europe et la Méditerranée, un mode de
vie fondé sur la sédentarité, l'utilisation systématique de la poterie et de la pierre polie, et une
économie basée sur la production et le stockage alimentaire.

La même transition a eu lieu plus tard en Afrique subsaharienne.

L'arrivée de l’agriculture représente ainsi un important changement social puisque d'un


mode de vie nomade reposant sur la chasse et la cueillette, les Hommes ont adopté une vie
davantage sédentarisée.

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1.2. Définitions conceptuelles liées à l’agriculture

L’agriculture selon le Larousse agricole est l’art de cultiver la terre. Cette définition, prise au
sens strict, est incomplète, car l'art fait abstraction de la question économique, qui doit servir
de critérium en agriculture. Au sens large, industrie qui tire du sol les produits végétaux et
animaux de la manière la plus parfaite et la plus avantageuse.

L’agriculture (du latin agricultura, composé à partir de ager, champ et colere, cultiver1) est
un processus par lequel les êtres humains aménagent leurs écosystèmes et contrôlent le cycle
biologique d'espèces domestiquées, dans le but de produire des aliments et d'autres ressources
utiles à leurs sociétés.

Elle désigne l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des sols, et, plus
généralement, l’ensemble des travaux sur le milieu naturel (pas seulement terrestre) permettant
de cultiver et prélever des êtres vivants (végétaux, animaux, voire champignons ou microbes)
utiles à l’être humain. (Wikipedia)

La délimitation précise de ce qui entre ou non dans le champ de l’agriculture conduit à de


nombreuses conventions qui ne font pas toutes, l’objet d’un consensus. Cependant, dans une
acceptation large et conformément la méthodologie du NEPAD, l’agriculture inclut, les
productions végétales, la transformation agroalimentaire, l’élevage, la pêche et l’exploitation
forestière.

1.2.1. Agronomie

L'agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique,


technique, culturelle, économique et sociale relative à l'agriculture. La définition de Wikipédia
est « L'agronomie est l'ensemble des sciences exactes, naturelles, économiques et sociales, et
des techniques auxquelles il est fait appel dans la pratique et la compréhension de
l'agriculture ». Les sciences vétérinaires sont parfois exclues de cette définition. Le terme vient
des mots grecs agro, campagne ou champs et nomos, loi ou règle. Dès son apparition en français
à la fin du XVIIIe siècle, le mot agronomie désigne aussi bien l'étude des lois qui régissent les
phénomènes naturels (comme dans astronomie), que la définition de règles que les agriculteurs
"devraient" appliquer pour améliorer leurs productions.

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Les termes d'agriculture et d'agronomie sont souvent utilisés indifféremment, alors qu'il s'agit
de deux concepts différents. D'une façon générale, l'agronomie est la science visant à
comprendre les mécanismes en jeu en agriculture et à les améliorer. Ceci explique que l'on
parle parfois de sciences agronomiques. L'agriculture quant à elle est la pratique de l'activité
agricole. Idéalement l'agriculture se nourrit des réflexions agronomiques. Dans son acception
restreinte, l'agronomie embrasse la connaissance des techniques agricoles en interaction
avec le milieu (date de semis, valeur des assolements, choix des semences, calcul de la
minéralisation de la matière organique, techniques d'élevage...). Dans une acception plus
large, l'agronomie comprend également la connaissance de l'organisation socio-économique
de l'agriculture (forme sociale, financement, fonctionnement des marchés, structures
familiales).

1.2.2. Agroforesterie

En termes simples, l’agroforesterie est la production d’arbres et de cultures non ligneuses ou


d’animaux sur un même territoire. Les activités peuvent être menées sur le même lopin de terre
en même temps ou en suivant une séquence ; elles peuvent également être menées sur des lopins
distincts en autant que la production sur un des lopins vienne appuyer la production sur l’autre
lopin. Cependant, cette définition simple ne tient pas compte des concepts intégrés liés à
l’agroforesterie qui en font probablement le système d’aménagement des terres le plus
autonome et le plus écologique qui soit. Ainsi, une deuxième définition de l’agroforesterie
pourrait être l’intégration d’arbres, de plantes et d’animaux dans des systèmes productifs
durables et de conservation. L’agroforesterie (AF) est un terme générique servant à désigner
les systèmes d’utilisation des terres et les pratiques dans lesquelles les plantes ligneuses
vivaces sont délibérément intégrées aux cultures agricoles et / ou à l’élevage pour une variété
de bénéfices et de services. L’intégration peut être faite soit selon une association spatiale (par
exemple, les cultures agricoles avec les arbres) soit selon une séquence temporelle (par
exemple, les jachères améliorées, les rotations). L’AF va des systèmes très simples et clairsemés
à des systèmes très complexes et denses. Celle-ci embrasse un large éventail de pratiques : les
cultures en couloirs, l’agriculture avec des arbres en courbes de niveaux, ou les périmètres
clôturés avec des arbres, les cultures multi-étagées, les cultures intercalaires de relais, les
polycultures, les jachères d’arbustes et d’arbres, les systèmes de parcs, les jardins maraîchers,
etc. L’agroforesterie n’est donc pas une technologie unique mais couvre un concept général
d’arbres dans des systèmes de cultures et d’élevage permettant d’atteindre une
multifonctionnalité.
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1.2.3. Agriculture biologique (Agro-biologie)

C’est une forme d’agriculture qui exclut l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques
et d’engrais minéraux et essaie de travailler avec des méthodes naturelles et des cycles de
production fermés1. Techniques agricoles respectueuses de l’environnement, de la santé
humaine et du bien-être animal (interdiction de l’usage de produits chimiques de synthèse,
associations de cultures, polyculture et polyculture-élevage, rotations culturales longues,
gestion de la matière organique)

On peut en définitive dire que c’est un mode de production qui se caractérise par le recours à
des pratiques culturales et d’élevages soucieuses du respect des équilibres naturels et vivants.
Ainsi elle favorise le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures, les médecines
douces, et la lutte biologique et exclut l’usage des produits chimiques de synthèse et des OGM.
Il existe différentes associations et certifications, mais on peut produire selon les principes de
l’agriculture biologique sans pour autant disposer de la certification. Le mode de
commercialisation originellement en circuit-court, se fait également en circuit plus long avec
l’appropriation progressive par l’industrie agroalimentaire, compte tenu de la demande sociale.

1.2.4. L’agro-écologie est selon Martin et Sauer born (2006) la science des conditions
d’existence des organismes dans l’environnement, que l’homme modèle pour la production de
certaines cultures.

Révision
 Définir l’agriculture
 Quelle différence faites-vous entre agroécologie et agrobiologie ?
 Qu’est-ce que l’agroforesterie ?

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Qu’est ce que L’agriculture durable ? GIZ
 Séance 2 : Type d’agriculture et fonctions principales

Au regard du mode d’organisation de la production, l’étudiant devra être capable de distinguer


l’agriculture familiale caractérisée par la main d’œuvre essentiellement familiale et l’agro-
industrie ou agriculture industrielle dans laquelle la main d’œuvre est salariale. De même, le
type de production utilisé sera présenté

Les compétences acquises sont donc de comprendre la différence réelle entre agriculture
familiale et industrielle. Par ailleurs, l’étudiant est désormais capable d’analyser l’agriculture
tant dans son organisation que dans sa production.

2.1. Les types d’agriculture

Classer l’agriculture en différents types selon la forme d’organisation et de production nous


amène à distinguer deux (02) grandes formes d’agriculture.

2.1.1. Agriculture familiale

Pour tenter de mieux caractériser les agricultures familiales, les critères généralement retenus
portent sur l’origine de la main d’œuvre, la maîtrise des moyens de production et le libre choix
par leur(s) responsable(s), de la stratégie de l’exploitation (types de productions, pratiques
culturales…). En revanche, la taille des exploitations, parfois utilisée, se révèle trop dépendante
des contextes considérés.
L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) définit ainsi
l’agriculture familiale : « L’agriculture familiale englobe toutes les activités agricoles
reposant sur la famille, en relation avec de nombreux aspects du développement rural.
L’agriculture familiale permet d’organiser la production agricole, forestière, halieutique,
pastorale ou aquacole qui, sous la gestion d’une famille, repose principalement sur de la
main-d’œuvre familiale, aussi bien les hommes que les femmes. »

Cette définition, en mettant l’accent sur la famille, veut englober toutes les formes
d’agriculture dite familiale présentes sur la planète : élevage extensif en Nouvelle-Zélande,
où une famille peut gérer plus de 2 000 brebis ; producteur d’hévéa travaillant pour une
coopérative en Afrique de l’Ouest ; éleveur de volailles sous contrat aux Etats-Unis ;
berger nomade en Asie centrale ; maraîcher en agriculture biologique en France ; pêcheur
traditionnel en Equateur etc. L’expression « agriculture familiale » est donc très large et peut

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inclure presque tous les modèles ou formes d’agriculture, à l’exception de celles dont les
acteurs directs sont des entreprises ou des investisseurs.
Parler d’agriculture familiale, au sens de la FAO, c’est donc admettre que l’agriculture,
« l’art de cultiver la terre et de la rendre fertile », recouvre aujourd’hui des réalités très
différentes. L’agriculture familiale désigne ainsi des activités agricoles si variées qu’il paraît
plus approprié de parler des agricultures familiales au pluriel. (Laplante, 2014)

En définitive, L’agriculture familiale désigne une des formes d’organisation de la production


agricole regroupant des exploitations caractérisées par des liens organiques entre la famille
et l’unité de production et par la mobilisation du travail familial excluant le salariat
permanent.
Ces liens se matérialisent par l’inclusion du capital productif dans le patrimoine familial et par
la combinaison de logiques domestiques et d’exploitation, marchandes et non marchandes, dans
les processus d’allocation du travail familial et de sa rémunération, ainsi que dans les choix de
répartition des produits entre consommations finales, consommations intermédiaires,
investissements et accumulation (Bosc, 2014)

A une extrémité du gradient des agricultures familiales se trouvent les petits


agriculteurs disposant de maigres ressources et d’un accès aux seuls marchés locaux.
Cette agriculture précaire et fonctionnant pratiquement en autarcie est souvent appelée
« agriculture de subsistance ». Présente avant tout dans les pays en voie de développement,
elle se caractériserait en particulier par un manque d’accès au foncier et un potentiel
d’investissement quasi nul. Des éléments perturbateurs tels que les conflits armés ou
l’introduction de nouveaux systèmes d’exploitation peuvent également affecter le
fonctionnement des mécanismes traditionnels qui ont jusqu’alors permis sa transmission
intergénérationnelle. De nombreuses études ont souligné le rôle positif de cette agriculture qui
permet à ceux qui la pratiquent de se nourrir et de survivre. Cependant, certains la jugent
inadaptée aux nouvelles réalités mondiales ce qui, sur le long terme, aggraverait encore sa
situation. Dans cette logique, ils l’excluent d’ailleurs de l’agriculture familiale car ils la jugent
structurellement vouée à disparaître et préfèrent considérer ceux qui la pratiquent comme
des « pauvres en milieu rural » parmi lesquels on pourrait également classer les « paysans
sans terre » ou les petits agriculteurs contraints d’exercer une autre activité.

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Les agricultures familiales présentent pourtant de nombreux atouts. Elles constituent
un levier efficace de lutte contre la pauvreté et la sous-nutrition et, dans la majorité des pays
en développement, elles nourrissent les communautés (80% de l’alimentation mondiale
proviendrait, en termes de valeur, des agricultures familiales). L’agriculture occupant 38%
de la population active mondiale, elles jouent un rôle central en matière de maintien et
de création d’emplois, alors que les secteurs de l’industrie et des services n’offrent plus
suffisamment de débouchés pour les populations contraintes de délaisser leurs terres.
Elles participent largement à la valorisation et à la protection des ressources naturelles
et des paysages. Elles contribuent enfin au développement économique des territoires
en favorisant la création de circuits de commercialisation locaux et en contribuant au
maintien de services publics. Elles constituent ainsi des vecteurs de préservation, voire de
construction, d’identités collectives.
En compétition avec des agricultures extrêmement différentes, les agricultures familiales,
notamment dans les pays en développement, sont menacées. Avec la libéralisation des
échanges, décidée dans le cadre de l’OMC ou d’accords bilatéraux, les Etats ont
progressivement perdu les moyens juridiques et économiques qui pouvaient leur
permettre d’assurer leur protection. Dans le même temps, l’arrivée d’investisseurs, dotés de
moyens financiers considérables et à la recherche d’une rentabilité immédiate, a favorisé
les grandes cultures ou l’élevage industriel au détriment des agriculteurs locaux, parfois
jusqu’à la spoliation de leurs terres. Entraînés dans une course à la baisse des prix, tout
en étant soumis à l’instabilité des cours mondiaux, ils subissent de plein fouet la pression
foncière et sont contraints de s’endetter s’ils veulent investir. Certains optent pour une
contractualisation avec des opérateurs des filières aval afin de sécuriser leurs débouchés.
Ce choix peut cependant les placer dans une dangereuse situation de dépendance. Les
évolutions intervenues dans les conditions d’accès aux semences peuvent encore renforcer
celle-ci. (Laplante, 2014)

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2.1.2. Agriculture industrielle (ou d’entreprise)
Elle désigne généralement un mode de production animale et végétale fortement mécanisé et
utilisant des semences et des races animales à fort rendement ; elle est souvent associée à une
production non durable bien que ce ne soit pas forcément le cas. Les bonnes pratiques agricoles
(BPA) (Good agricultural practice) renvoient à une forme de production réglementée par des
lois, des règlements et des directives qui imposent des normes minimales pour
une agriculture durable. Citons l’exemple de la Global G.A.P., une norme à caractère facultatif
de l’industrie agroalimentaire.

Source : Pierre Marie Bosc, 2014 (CIRAD), Université Antananarivo

Entre maximisation des rendements et protection de la nature, l’agriculture peut prendre


plusieurs visages. L’accroissement des populations, le besoin de produire toujours plus et
l’industrialisation de l’agriculture ont poussé le modèle agricole dans une direction qualifiée
d'"agriculture intensive"
Ainsi, l'agriculture intensive désigne des techniques agricoles permettant d’atteindre un
maximum de rendement avec un minimum de main d'œuvre. Cette agriculture est plus pratiqué
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dans les pays du nord et très peu dans les pays du sud. Par la motorisation, la mécanisation, la
sélection animale et végétale, l'utilisation d’engrais et de pesticides, un agriculteur ''intensif''
peut cultiver plus de 100 hectares de céréales et obtenir des rendements proches de 10 tonnes
par hectare. L’on note que ce mode de production assure un rendement des cultures important,
ce qui permet de nourrir une population mondiale toujours plus nombreuse ; mais il met en péril
la biodiversité et la santé humaine, en étant responsable de la pollution des sols, des nappes
phréatiques et cours d'eau souterrains.

L’agriculture extensive quand à elle selon Wikipédia, est un système de production agricole
qui ne maximise pas la productivité à court terme du sol en ne faisant pas appel à des intrants
chimiques, à l'arrosage ou au drainage, mais plutôt aux ressources naturellement présentes sur
place. Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle se caractérise par des rendements à
l'hectare relativement faibles et par un plus grand nombre d'emplois par quantité produite, mais
avec des revenus parfois très bas, dans les pays pauvres.

2.2. Les fonctions de l’agriculture

Pendant longtemps, le principal rôle de l'agriculture était de nourrir les Hommes. Il s'agissait
en premier lieu de subvenir aux besoins alimentaires de la famille puis du pays. Avec le
développement d'activités non agricoles et des échanges commerciaux, l'agriculture devint
également une activité économique importante, produisant des richesses pour la nation. Jusqu’à
une date récente, les politiques de développement agricole ont donc eu essentiellement comme
objectif d’accroître la productivité de l’agriculture. Cette modification de l'agriculture a permis
d'assurer l'approvisionnement en nourriture. Mais ce productivisme a rapidement montré ses limites.
La surproduction a entraîné des excédents coûteux pour le contribuable et déstabilisateurs pour
l’économie agricole des pays du Sud où ces excédents subventionnés étaient exportés. Par ailleurs,
l’intensification de l’agriculture s’est accompagnée d’une dégradation des milieux et des ressources
naturelles dans de nombreuses régions mettant en cause la durabilité de ce type d’agriculture.

L’activité agricole et son utilisation des terres aboutissent également à un large éventail de
produits et de services autres que alimentaires, façonnent l’environnement, modifient les
systèmes sociaux et culturels et contribuent à la croissance économique.

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Les fonctions clés auxquelles l’agriculture apporte une contribution sont les suivantes :

 Sécurité alimentaire
 Environnement : Notamment renforcement des effets positifs et atténuation des effets
négatifs. L’agriculture et son utilisation des terres peuvent avoir des effets bénéfiques
ou préjudiciables sur l’environnement. L’approche CMFAT peut aider à identifier les
possibilités d’optimiser les liens entre l’agriculture et les propriétés biologiques et
physiques de l’environnement naturel. Elle est applicable à un certain nombre de
problèmes critiques sur le plan de l’environnement mondial, y compris la biodiversité,
le changement climatique, la désertification, la qualité de l’eau et les ressources en eau
et la pollution.
 Fonction économique, notamment production primaire (vivrière et autre) et de produits
et de services liés à la capacité des entreprises/exploitations, activités multiples ayant
des effets économiques plus larges et leurs directs et induits sur les systèmes
économiques. L’agriculture reste un facteur essentiel dans le fonctionnement et la
croissance de l’ensemble de l’économie, même dans les pays très industrialisés.
L’estimation de la valeur des diverses fonctions économiques ne peut se faire sans une
évaluation des avantages à court, moyen et long termes. La complexité et la maturité de
l’évolution des marchés et le niveau de développement institutionnel font partie des
grands déterminants de la fonction économique.
 Fonction sociale, notamment viabilité des communautés et des modes de subsistances
ruraux, culturel et valeurs culturelles. La conservation et le dynamisme des collectivités
rurales est essentiel pour maintenir l’agro-écologie et améliorer la qualité de vie (et
assurer la survie même) des résidents, des régions rurales, en particulier des jeunes. A
un autre niveau, la capitalisation des connaissances locales et l’établissement de
relations entre sources d’expertise, d’information et de conseil locales et extérieures
sont essentiels pour assurer l’avenir des collectivités rurales existantes. La viabilité
sociale inclut le maintien de l’héritage culturel. Les sociétés s’identifient encore très
fortement à leurs origines historiques dans les collectivités agraires et les modes de vie
ruraux.

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Révision
 Quel est le critère essentiel retenu pour différencier l’agriculture industrielle de
l’agriculture familiale ?
 Qu’est-ce que l’agriculture de subsistance ?
 Pourquoi les agricultures familiales sont-elles un levier important de lutte contre
la pauvreté ?
 Qu’entendez-vous par agriculture intensive et agriculture extensive ?
 Analyser les principales fonctions de l’agriculture

 Séance 3 : Importance de l’agriculture et enjeux, défis à relever

L’objectif ici est de comprendre l’agriculture comme une activité économique, de donner son
rôle dans le développement économique et d’identifier les enjeux actuels dont elle fait face
notamment climatiques.

Comme compétences, l’étudiant à une connaissance des courants qui accorde une place
importante à l’agriculture. Il est capable d’identifier les rôles que jouent l’agriculture dans le
développement économique d’une nation et enfin de mettre en exergue les enjeux auxquels elle
fait face.

3.1. Importance de l’agriculture dans l’économie

En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est
de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt
(sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme
(élevage) et de l'animal sauvage (chasse). Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la
disponibilité des ressources et les composantes de l'environnement biophysique et humain. La
production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l'économie politique dans
un environnement global.

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3.1.1. L’agriculture et le courant Physiocrate

François Quesnay fonde, au milieu du XVIIIe siècle, le premier courant de pensée organisé en
économie politique, visant à influencer le débat public à partir d’une conception rationnelle de
la société. Si la physiocratie fournit en effet une représentation de l’économie marquée par les
caractéristiques de la société française de l’époque, à dominante agricole, elle innove sur de
nombreux aspects théoriques : la représentation de l’économie comme un système structuré à
la fois en classes sociales et en secteurs d’activité ; la distinction entre le capital (les avances)
et le surplus (le produit net) ; la distinction entre travail productif et travail improductif ; la
conception de la circulation de flux de dépenses assurant la reproduction de la société tout
entière et dont le blocage dégénère en crises économiques.

Parlant des causes de la richesse, L’agriculture, seule, est productrice de richesses : les
physiocrates, contemporains de la « révolution agricole » qui précède immédiatement la
Révolution industrielle, très attachés en outre aux propriétaires fonciers et moins à la «
bourgeoisie » émergente, considèrent que seule l’agriculture est à même de fournir un « produit
net », c’est-à-dire d’accroître le montant de richesses par rapport aux richesses « avancées ».
Au contraire, l’industrie, les « arts et manufactures » sont réputés être « stériles », ne faisant
que transformer les richesses (transformer les « valeurs d’usage »), mais ne créant pas de
surplus.

3.1.2. Rôle contre la faim et la pauvreté

Plus de 820 millions de personnes souffrent encore de la faim aujourd’hui dans le monde, ce
qui souligne le défi immense que constitue la réalisation de l’objectif Faim Zéro à l’horizon
2030. Pour remédier au problème d’insécurité alimentaire et de sous-alimentation, les
gouvernements des pays mettent en place des politiques en vue de développer l’agriculture et
la rendre plus productive pour faire face à la demande sans cesse croissante de la demande de
produits alimentaires des populations. Les pays qui connaissent de forts taux de croissance de
leur agriculture ont vu une réduction de leur niveau de pauvreté surtout rural (Chine, Inde,
Ghana etc…), même si certains pays comme le Brésil et la Bolivie ont connu de bonnes
performances agricoles sans pour autant voir une baisse de taux de pauvreté. L’agriculture
permet de réduire la pauvreté en augmentant le revenu des exploitants, mais aussi en créant des
possibilités d’emploi pour les pauvres. Enfin, elle fournit les moyens de subsistance de 2/3 des
populations.

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3.1.3. Importance de l’agriculture dans l’économie Ivoirienne

Le secteur agricole est au cœur de l'économie des pays d’Afrique notamment de la Côte
d’Ivoire. Le secteur agricole ivoirien représente 22 % du PIB et emploi 2/3 des actifs.
L’agriculture procure 62 % des recettes d’exportations non pétrolières, et 46 % des recettes
globales. Les principales cultures d’exportation sont le cacao dont le pays occupe le 1er rang
mondial depuis plus de 20 ans et le café (3ème producteur). Dans un effort de diversification
des cultures d’exportation, le gouvernement a encouragé la plantation du palmier à huile et de
l’hévéa, ainsi que la culture de la canne à sucre, du coton et du soja et de la noix de cajou. A
côté des cultures de rente, cohabitent les cultures vivrières dont les plus importantes sont le riz,
le maïs, la banane plantain

3.2. Les enjeux et les défis de l’agriculture

Notre monde est aujourd’hui confronté à des enjeux capitaux : changement climatique,
explosion démographique, épuisement des énergies fossiles, vieillissement et santé, inégalités
croissantes et déséquilibres socio-économiques, perte de biodiversité, la mondialisation etc...

Tous ces défis sont complexes car ils sont interdépendants, nécessitent l'alliance de nombreux
acteurs, s'inscrivent dans le long terme et ne s'accommodent pas de réponses simplistes. Pour
compléter le tableau, ajoutons que la science a encore du mal à prévoir l’évolution de certaines
crises, sans parler des solutions qui restent pour beaucoup à construire. Une chose est sûre :
l’agriculture a un rôle à jouer dans de nombreux domaines.

3.2.1. Le changement climatique

Les dernières décennies se caractérisent par un réchauffement global et rapide du climat et par
une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes (cyclones, sècheresses,
canicules etc..). La principale cause est l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre
d’origine humaine (CO2 notamment). Par nature très dépendante du climat, l'agriculture doit
s'adapter et élaborer des stratégies pour affronter ces nouvelles conditions. Par exemple en
recourant à d'autres pratiques de culture (ajustement du calendrier de semis ou de fertilisation,
irrigation…) ou en adoptant de nouvelles variétés plus adaptées (plus tardives, plus résistantes
à la chaleur…). L’agriculture constitue l’une des activités humaines émettant le plus de GES
au monde. En effet, la contribution générale du secteur agricole aux émissions de gaz à effet de
serre (GES) planétaire se situe entre 8,5 et 16,5 Pg CO2-eq (1)(2), ce qui représente de 17 à 32

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% de toutes les émissions anthropiques mondiales de GES, incluant les changements d’usage
des terres. Comme voie de solution pour diminuer son empreinte carbone, le concept
d’agriculture raisonnée qui tend à se généraliser. Par ailleurs, les productions végétales
constituent un excellent moyen de capter une partie du CO2 atmosphérique puisque les plantes
absorbent ce gaz pour se développer. Les forêts, en particulier, se révèlent d’excellents pièges
à carbone.

3.2.2. L'explosion démographique

La croissance démographique mondiale connaît un ralentissement, mais l’Afrique et l’Asie vont


tout de même assister à une considérable augmentation de leur population. Selon les prévisions,
la population mondiale atteindra 9,7 milliards de personnes d’ici à 2050. La croissance prévue
de la population mondiale sera probablement concentrée en Afrique et en Asie du Sud, ainsi
que dans les villes du monde entier. Si cette expansion se matérialise, elle pourrait sérieusement
compromettre les perspectives de développement globales de ces régions, lesquelles sont
tributaires de l’agriculture pour la création d’emplois et de revenus et ne sont pas en mesure
de développer l’agriculture en raison de terres et de ressources en eau surexploitées. D’ici à
2100, l’Asie et l’Afrique pourraient bien accueillir à elles deux une population totale de neuf
(9) milliards, sur les 11 milliards de personnes qui, selon les prévisions, peupleront la Terre
Il va falloir donc augmenter la production agricole, pour nourrir toute cette population
mondiale. Le système agricole qui permettra d'atteindre cet objectif en ayant l'impact le plus
faible sur l'environnement reste encore à inventer. Pour nourrir la planète, il va falloir combiner
les savoirs ancestraux des agriculteurs avec les derniers apports de la technologie.

3.2.3. Le vieillissement, l’alimentation et la santé

La population mondiale explose, mais pas de façon homogène : entre 2005 et 2050, elle sera
due pour moitié à l’augmentation du nombre de personnes âgées de 60 ans et plus, alors que les
moins de 15 ans diminueront légèrement. Le vieillissement sera particulièrement fort dans les
pays développés, par ailleurs confrontés à des problèmes croissants de santé liés notamment à
l’alimentation. L’obésité en est un des symptômes. Selon, l’Organisation mondiale de
l’Alimentation et de l’Agriculture (FAO), ce problème « doit être affronté sur le même plan que
la sous-alimentation, y compris dans les pays en développement qui comptent de plus en plus
d'obèses.
L'agriculture possède en partie la clé du problème : en fournissant à tous une alimentation de
qualité, riche en fruits et légumes, combinée à des habitudes de repas équilibrés, elle peut
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assurer la santé à tous les âges de la vie. À condition qu'elle puisse produire à un prix compétitif
les produits transformés de grande consommation.

3.2.4. La perte de la biodiversité (écologique)

La biodiversité, c’est le tissu vivant de notre planète, l’ensemble des milieux naturels et des
formes de vie. C’est elle qui nous nous apporte nourriture, santé, sources d’énergie. Il est donc
vital de la protéger. Or elle s'érode à un rythme inquiétant, victime des pressions de l'Homme
sur l'environnement et de l'aménagement souvent inconséquent du territoire.

L'agriculture, qui utilise le milieu naturel à des fins de production, est souvent pointée du doigt.
Elle exerce en effet une pression sur la nature lorsqu’elle lutte dans les champs contre les
"mauvaises herbes" et les insectes "ravageurs". Mais les choses évoluent et les agriculteurs
intègrent de plus en plus la préservation de la biodiversité dans leurs pratiques. C’est par
exemple le cas des nouveaux modes de gestion des forêts, qui font la part belle à la diversité
biologique et aux cycles naturels, ainsi que de l'agriculture “écologiquement intensive”, qui
allie productivité et respect des ressources naturelles.

Comment affronter le réchauffement climatique et sauvegarder un train de vie moderne sans


mettre en danger les populations les plus menacées ? Saura-t-on réconcilier l'épuisement des
énergies fossiles et l'explosion démographique ? Face à une population vieillissante et mal ou
trop nourrie, à un monde à plusieurs vitesses, pourra-t-on offrir à chacun le progrès social et
une protection face aux inégalités ? L'équilibre auquel l'Homme aspire pour lui-même et la
planète est-il à notre portée ? L’agriculture de demain Pourra-t-elle nourrir une population de
plus en plus nombreuse, tout en préservant les emplois et continuer à assurer son rôle de
pourvoyeur de revenu pour les populations et de devise pour les pays ?

La réponse à ces grandes questions exige de prendre rapidement la mesure des enjeux qui leur
sont associés pour agir efficacement et sans délai. Chacun doit en prendre conscience, les
décideurs les premiers.

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3.2.5. Défi du financement

Pour relever le défi de « zéro faim » et permettre aux pays en développement de garantir la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, il faudra consentir des investissements importants dans le
secteur agricole, soit une hausse de 50 % par rapport aux niveaux actuels (FAO/FIDA/PAM,
2012). L’accès au financement devient donc l’élément décisif. Or, la plupart des paysans des
pays en développement sont exclus des systèmes bancaires. Les taux de bancarisation du monde
agricole ne dépassent pas 5 ou 6 % en Afrique ou en Asie du Sud. Alors que, dans les pays
développés, les banques agricoles ont joué, très tôt, un rôle majeur dans la modernisation de
l’agriculture et la bancarisation des agriculteurs

Révision
 Quel courant de pensée accorde une place importance à l’agriculture ?
 Pourquoi l’agriculture joue-t-elle un rôle important
 dans la lutte contre la pauvreté ?
 Qu’est-ce que la biodiversité ?
 Comment l’agriculture peut-elle lutter contre le changement climatique ?

Conclusion

L’agriculture revient sur la scène internationale dans les débats de développement eu égards
aux nombreux défis relatifs à la variation brusque des prix des produits agricoles, au
changement climatique etc. Au 21e siècle, l’agriculture demeure un instrument fondamental de
développement durable et de réduction de la pauvreté (Banque Mondiale 2008). Il est donc
impératif de promouvoir l’agriculture si l’on veut réaliser l’objectif de zéro faim d’ici 2030 et
contribuer ainsi à faire baisser drastiquement la pauvreté.

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Références bibliographiques

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perspectives de la gestion des politiques agricoles de l’Union africaine de 1980 à 2015’, Africa
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peut contribuer à la lutte aux changements climatiques » Greenpeace

Bosc Pierre-Marie (2014) ‘L’agriculture familiale : définition, caractéristiques et implications


pour les politiques’ Année internationale de l’agriculture familiale et journée mondiale de
l’alimentation 2014, Madagascar, Cirad

ECHO (2007) : Principes d’agroforesterie, note technique

FAO (2017) ‘L’avenir de l’alimentation et de l’agriculture, tendances et défis’

FAO (1999) ‘Le caractère multifonctionnel de l’agriculture et des terroirs’, Maastricht, Pays-
Bas, 12-17 Septembre 1999, Conférence

FAO, FIDA, OMS, PAM et UNICEF. (2017) . L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition
dans le monde 2017. Renforcer la résilience pour favoriser la paix et la sécurité alimentaire
Rome, FAO

Geoffroy de Saulieu et Alain Testart (2013) , Naissance de l’agriculture, de nouveaux


horizons, L’histoire N° 387 Mai 2013

Laplante Martine (2014), L’agriculture familiale, Avis du Conseil économique, social et


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MINADER, MINEDD, MESRS (1999), L’agriculture ivoirienne à l’aube du 21è siècle,


République de Côte d’Ivoire.

OCDE/FAO (2016) Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2016-2025

http://www.fao.org/3/Y0491f/y0491f01.htm

http://www.vedura.fr/economie/agriculture/agriculture-intensive

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