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La lettre de change est la plus ancienne des effets de commerce mais c’est également d’elle que
provient la plupart des règles formant le système cambiaire.
La lettre de change est un titre par lequel une personne, dénommée le "tireur", donne à un débiteur
dénommé le "tiré", l'ordre de payer à une date déterminée une somme d'argent à une troisième
personne, dénommée le "bénéficiaire" ou "porteur".
Pour sa validité, la création de la lettre de change est soumise à des conditions de forme qui doivent
être strictement observées.
La lettre de change est un titre écrit qui doit contenir huit mentions obligatoires (article 159) que l'on
peut ainsi présenter :
Elles figurent dans l’art 159 du code de commerce. Ces mentions sont énumérées en huit
points mais il y a plus de huit mentions obligatoires.
1. La dénomination « lettre de change » inscrite dans le titre, exprimée dans la langue du titre.
Article 159 du Code de commerce : la mention doit être exprimée dans la langue employée pour la
rédaction du titre. Le principe général est que tout titre juridique doté d’un statut spécifique doit
être expressément dénommé. La mention doit être exprimée au recto du texte. Et la mention «
traite »
3. Le nom du tiré
La lettre de change est quérable le débiteur doit aller la chercher chez le tiré toutefois les lettre de
change peuvent comporter une clause de domiciliation indiquant un autre lieu que le domicile du
tiré, il s’agit généralement d’un établissement bancaire.
4. L’échéance
La lettre de change est un acte juridique à exécution différée. L’échéance de cet instrument de crédit
fixe le terme de l’opération de crédit contenu, véhiculé par le titre et détermine le point de départ
d’éventuel recours du porteur, l’échéance comporte diverse modalité et se décline généralement en
quatre expressions,
à jour fixe (on dit aussi à une certaine date) : la date exacte du paiement est indiquée
(Exemple : le 30 avril 2014)
à un certain délai de date : Elle est payable à un délai fixé à compter de sa création. A 45
jours de date signifie à 45 jours de l’émission de l’effet. Si le tireur a émis la traite le 30 mars,
elle sera à échéance le 15 mai.
à vue : la traite peut être présentée au paiement n’importe quand après sa création. C’est le
cas notamment si la date d’échéance n’est pas mentionnée sur la traite.
à un certain délai de vue : Le paiement ne pourra être effectué qu’à l’expiration d’un délai à
compter de l’acceptation de la traite. Le délai commence donc à partir de l’acceptation de la
lettre de change par le tiré. Une lettre créée à un mois de vue et acceptée le 30 mars par
exemple, sera à échéance le 30 avril.
Les dettesétant en principe quérables, la connaissance du lieu de paiement est indispensable auporte
ur qui est tenu d’aller réclamer le paiement au tiré après échéance. Ce lieu doit être indiqué
dans la lettre de façon précise.
Le nom du bénéficiaire doit obligatoirement figuré sur le titre au moment de son émission, il peut
être le tireur lui-même ou bien un tiers. La cour de cassation condamne la mention du nom du
bénéficiaire par apposition d’initiale ou d’une griffe.
7. La date et le lieu de création
Ces indications présentent plusieurs utilités. L’indication de la date de création de la lettre de change
va permettre de déterminer la date d’exigibilité du paiement pour deux types de lettres de change :
les lettres tirées à vue (payables dans l’année de leur création) et les lettres de changes tirées à un
certain délai de vue (à compter de la date de création). La date de création de la lettre de change fait
foi non seulement entre les parties mais également à l’égard des tiers.
En effet la convention de Genève décide que la forme des engagements cambiaires est régie par la loi
du pays dans lequel cet engagement a été souscrit.
8. La signature du tireur
Elle doit être manuscrite, elle est obligatoire pour deux raisons essentielles.
Le fait d’émettre la traite constitue pour le tireur une source d’obligations cambiaires
(garantie du paiement de la lettre de change à l’égard des porteurs du titre). En outre, la traite est un
titre négociable dont l’authentification ne peut résulter que de la signature de celui qui crée le titre e
t le met en circulation.
La lettre de change ne tient sa régularité que de l’inscription d’un certain nombre de mentions
obligatoires sur un bout de papier. Cependant il existe d’autres mentions utiles dans la lettre de
change mais qui n’affectent pas sa validité. Ces mentions sont fort nombreuses parmi elle on peut
relever la clause de domiciliation. Le domiciliaire n’est pas un signataire de la lettre de change, sa
fonction consiste purement et simplement à mettre son domicile à disposition et ce pour permettre
le règlement du titre cambiaire.
Concrètement nom et adresse du domiciliaire sont indiqués avec son accord sur le titre. A l’échéance
le porteur présente son titre au domiciliaire qui paye ce titre avec des deniers reçus du tiré.
Domiciliaire agit sur mandat du tiré ou du porteur. La plupart des lettres de change comporte une
clause de domiciliation qui permet règlement aisé du titre
Recours sans frais et sans protêt : facilite l’encaissement du titre et empêche qu’un protêt soit
adressé pour constater soit refus d’acceptation soit refus du paiement
C’est un acte juridique dont les formalités constitutives présentent un caractère essentiel.
Lorsqu’une irrégularité affecte une mention obligatoire, c’est donc l’existence même du titre qui en
subit les conséquences, en principe le titre dans lequel une mention obligatoire fait défaut est nul. Ce
pendant le droit cambiaire prévoit mécanisme de sauvetage d’un titre vicié à travers un formalisme
par équivalence d’origine légale mais très largement étendu par la jurisprudence qui a créé un
système dit de régularisation.
A] Le sauvetage du titre irrégulier
Bien que soumettant l’émission de la lettre de change à un formalisme rigoureux le droit cambiaire
n’est pas pour autant un système rigide. L’activité des entreprises fait souvent preuve de souplesse
et de pragmatisme.
Cette flexibilité trouve une limite indépassable dans les principes de simplicité, rapidité et d’efficacité
propres à la matière.
Les cas de suppléances légales sont envisagées dans cet optique par l’art 160 du code de commerce
comme une exception à la nullité anéantissant en principe la lettre de change irrégulière : «Article
160
Le titre dans lequel une des énonciations indiquées dans l'article précédent fait défaut ne vaut pas
comme lettre de change, sauf dans les cas suivants:
- la lettre de change dont l'échéance n'est pas indiquée est considérée comme payable à vue ;
Cette présomption est irréfragable.
- à défaut d'indication spéciale, le lieu désigné à côté du nom du tiré est réputé être le lieu de
paiement et, en même temps, le lieu du domicile du tiré ;
- si le lieu n'est pas indiqué à côté du nom du tiré, le lieu de paiement est celui où le tiré exerce
son activité ou celui où il est domicilié ;
- la lettre de change n'indiquant pas le lieu de sa création est considérée comme souscrite dans le
lieu désigné à côté du nom du tireur ;
- si le lieu n'est pas indiqué à côté du nom du tireur, la lettre de change est considérée comme
souscrite dans le lieu du domicile du tireur ; Pour ce cas, l’intérêt réside dans les cas de conflits de
lois ou de compétences en droit international privé, il y a là peut être une détermination de la
règle de conflit.
- à défaut d'indication spéciale, la date de création de la lettre de change est considérée être celle
de la remise du titre au bénéficiaire.
Le titre cambiaire étant un acte formel, irrégularité entraîne la nullité. Cette irrégularité peut résulter
de n’importe quelles mentions obligatoires défectueuses. L’irrégularité d’une mention facultative ne
concerne pas le titre mais la mention seule.
Le défaut d’une mention obligatoire affecte la régularité du titre cambiaire. Le titre même nul peut
cependant connaître une certaine fortune juridique sur le terrain du droit commun en devenant un
titre du droit commun = conversion par réduction.
Cette conversion par réduction est l’une des issues possible de la nullité en droit commun et en droit
cambiaire. Elle est si vivace qu’elle devient presque le principe reléguant en fait l’anéantissement du
titre quasiment au rand d’exception.
1. La conversion par réduction de la lettre de change irrégulière.
En droit la nullité d’un acte juridique procède d’un vice affectant sa constitution. Si tôt que le juge a
prononcé la nullité il y a anéantissement rétroactif de l’acte, il y a donc retour au statut quo ante
avec des restitutions qui doivent rétablir les parties dans leur état initial. Il y a des exceptions à cet
anéantissement rétroactif. La première réside dans la confirmation de l’acte nul qui opère
uniquement quand la nullité est relative. Par ex un mineur devenu majeur peut couvrir le vice de
nullité. La seconde exception concerne acte nul dans lequel toute restitution en nature devient
impossible, par ex si un employé peut restituer le salaire perçu en vertu d’un contrat de travail nul,
l’employeur ne peut restituer en nature la force de travail, donc pas de rétroactivité.
Procédé par lequel le juge qui a prononcé la nullité d’une acte juridique recherche dans l’acte nul les
éléments pouvant lui permettre de faire naître un autre acte juridique conforme à la volonté des
parties afin de permettre à ces parties de réaliser l’opération économique qu’elles ont voulu
initialement. Cette conversion est envisageable pour tous les actes juridiques mais s’illustrent
beaucoup dans les effets de commerce. Ainsi quand l’art 160 dit « le titre dans lequel une des
énonciations énumérées au I fait défaut ne vaut pas comme lettre de change » cela signifie que ce
titre pourrait éventuellement valoir comme autre chose
La conversion par réduction concerne aussi les mentions facultatives, par ex un aval apposé sur une
lettre de change nulle pourra éventuellement valoir comme cautionnement de droit commun.
La conversion n’est pas toujours possible. Le juge peut ne rien trouver dans la lettre qui permette la
conversion.
Comme nous l’avons vu et dit, la nullité pure et simple sanctionne en principe l’irrégularité formelle
de la lettre de change. Cette nullité intervient en l’absence de sauvetage et de conversion par
réduction.
Les effets habituels de la nullité se déploient avec leur cortège de remise des parties dans leur
situation initiale à travers les restitutions des différentes prestations fournies.
A supposer que le titre formellement soit régulier il va pouvoir éventuellement être mis en situation.
En outre, pour répondre aux critères de traitement optique, mécanique et pour convenir aux
imprimantes, le papier utilisé doit respecter certaines caractéristiques de poids, d’épaisseur, etc. De
fait, le format de la LCN ne doit donc pas excéder une hauteur de 105 millimètres et une largeur de
200 millimètres. En termes d’informations pratiques, la LCN devra comporter un éventail de
caractéristiques. Cela va du nom et de la dénomination du bénéficiaire à la signature du tiré (le
demandeur), en passant par le montant de la créance, la cause de création de la lettre, la date
d’échéance et les identifications des intéressés.