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LES ANTICORPS MONOCLONAUX EN

THÉRAPEUTIQUE
-ONCOLOGIE-

Dr EL MAOUHAB

Laboratoire de chimie thérapeutique


Département de pharmacie
Biothérapies : définition
Médicament biologique, tout médicament dont la substance active est produite à partir
d’une source biologique ou en est extraite et dont la caractérisation et la détermination de
la qualité nécessitent une combinaison d’essais physiques, chimiques et biologiques ainsi
que la connaissance de son procédé de fabrication et de son contrôle.il nécessite :
Histoire & Applications des biotechnologies :

Classification des biothérapies :


Comment nait une biothérapie ?

Objectifs de la biothérapie :
LES ANTICORPS MONOCLONAUX
Les anticorps monoclonaux, correspondent à une classe particulière de protéine
thérapeutique
Un anticorps(Ac), ou immunoglobuline (Ig), est une protéine produite par le système
immunitaire en réponse à un antigène(Ag).
Un anticorps monoclonal (AcM) est un anticorps reconnaissant un seul épitope sur un
antigène donné : il est par définition produit par un seul clone de plasmocyte.
Rappel :
Les immunoglobulines sont des glycoprotéines qui ont la particularité d’être produites
en réponse à un antigène. Elles sont sécrétées par les plasmocytes lors de la réponse
immunitaire adaptative humorale. Les anticorps sont capables de se lier spécifiquement
à un antigène, formant alors ce qu’on appelle un complexe immun. Les anticorps ont
deux propriétés : ils lient spécifiquement un antigène donné.
Les différentes parties d’un anticorps monoclonal :

Les anticorps sont formées de 4 chaînes polypeptidiques (150 000 dalton) : deux chaînes
lourdes (H pour heavy , et deux chaînes légères qui sont reliées entre elles par un nombre
variable de ponts disulfures assurant une flexibilité de la molécule. Ces chaînes forment une
structure en Y et sont constituées de domaines immunoglobulines de 110 acides aminés
environ.
Chaque chaîne légère est constituée d'un domaine constant et d'un domaine variable ; les
chaînes lourdes sont composées d'un fragment variable et de trois ou quatre fragments
constants selon l'isotype. Pour un anticorps donné, les deux chaînes lourdes sont identiques, de
même pour les deux chaînes légères.

Les anticorps monoclonaux sont une catégorie particulière d'anticorps qui peuvent être
produits en quantité dans les laboratoires.
Les prérequis pour qu’un traitement par un anticorps monoclonal soit efficace, sont que :
*L’antigène soit exprimé sur toutes les cellules tumorales mais qu’il ne soit pas
exprimé sur des cellules non tumorales critiques,
*L’expression de l’antigène, lors de la maladie, est, quantitativement, importante : il
doit être surexprimé ,
*L’antigène ne soit pas muté et il ne soit pas un antigène variant,
*L’antigène soit nécessaire à la survie de la cellule tumorale ou pour une fonction
biologique essentielle de cette cellule.
Les différentes formes des anticorps monoclonaux :
Production des anticorps monoclonaux :
Les anticorps monoclonaux sont dirigés contre plusieurs épitopes de l’antigène alors
que les anticorps monoclonaux vont être spécifiques d’UN épitope de l’antigène.
Grâce à la mise au point de la technologie des hybridomes en 1975, Georges Köhler,
immunologiste allemand, et César Milstein, biochimiste britannique d’origine argentine,
ont fabriqué pour la première fois des anticorps (Ac) monoclonaux, ce qui leur a valu le
prix Nobel Médecine et de Physiologie en 1984.
Les anticorps monoclonaux, vue générale :

 Production des AcM par fusion cellulaire :

Principe de la production des anticorps monoclonaux :


Dans la technique de base, la production des Ac monoclonaux se déroule en deux étapes
principales, à savoir, la production in vivo(immunisation) de cellules lymphoïdes
sécrétant des Ac, leur hybridation et la sélection in vitro d’un hybridome producteur
d’Ac, puis la multiplication de clones de l’hybridome, soit in vitro, soit in vivo, afin
d’obtenir de grandes quantités d’Ac .
 Obtention et sélection des hybridomes :
L’antigène contre lequel on veut préparer des Ac est injecté à l’animal avec ou sans adjuvant.
Des injections de rappel et des saignées d’essai sont réalisées, ces dernières visant à vérifier
qu’il y a production d’Ac spécifiques dirigés contre l’antigène d’intérêt. Les cellules
lymphoïdes de la rate ou des ganglions lymphatiques de l’animal sont isolées
Elles sont ensuite fusionnées, en présence de polyéthylène glycol, avec des cellules
myélomatoses préalablement cultivées et sélectionnées in vitro pour leur déficience en
hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase (HGPRT–) ou, plus rarement, en thymidine
kinase (TK–). Le mélange de toutes ces cellules (hybrides et cellules parentales) est placé sur
un milieu de culture sélectif appelé milieu HAT (Hypoxanthine, Aminoptérine et
Thymidine).
La sélection par le milieu HAT dépend du fait que les cellules de mammifères peuvent
synthétiser les nucléotides par deux voies différentes : la voie de novo et la voie de
récupération. La voie de novo, dans laquelle un groupe méthyle ou formyle est transféré à
partir d’une forme activée du tétrahydrofolate, est bloquée par l’aminoptérine, qui est un
analogue de l’acide folique. Lorsque la voie de novo est bloquée, les cellules utilisent la voie
de récupération, qui contourne le blocage par l’aminoptérine en incorporant directement les
purines et les pyrimidines dans les nucléotides nécessaires à la synthèse du DNA et du RNA.
Les enzymes qui catalysent la voie de récupération incluent HGPRT et TK. Une mutation de
l’un ou l’autre de ces deux enzymes bloque la capacité de la cellule à utiliser la voie de
récupération et entraîne sa mort dans le milieu HAT.
Dans la technologie des hybridomes, les cellules de myélome utilisées sont, en fait, des
doubles mutants. Comme mentionné précédemment, elles n’ont pas l’enzyme HGPRT. Elles
ont aussi perdu la capacité de produire des immunoglobulines ce qui nous permet de
s’assurer que les Ac produits par l’hybridome ne sont codés que par les cellules spléniques et
que les cellules de myélome n’apportent que leur propriété d’immortalité aux cellules
résultant de la fusion.
L’autre partenaire de la fusion est habituellement une population de cellules spléniques
contenant des cellules B HGPRT+ activées par l’antigène (Ig+). Ces cellules contribuent à la
capacité des hybridomes à utiliser la voie de récupération de l’hypoxanthine, ce qui rend
ainsi possible leur survie dans le milieu HAT. Quant aux lymphocytes B non fusionnés, ils
disparaissent au bout de quelques jours, car ils sont incapables de se répliquer in vitro. De
même, si des hybrides se forment entre cellules B ou entre cellules de myélome, ils
disparaissent spontanément.
 Production proprement dite : sélection et clonage :
Les hybridomes qui produisent les Ac monoclonaux désirés sont sélectionnés et ensuite
clonés. On peut alors multiplier les clones positifs (producteurs de l’Ac d’intérêt) soit en
continuant de les cultiver in vitro, soit en utilisant l’animal immunisé pour une production in
vivo.
Lorsqu’un hybridome est cultivé dans des flacons de culture de tissu, l’Ac est sécrété dans le
milieu, habituellement à de très faibles concentrations (1-20 μg/mL).
Un hybridome introduit par injection dans la cavité péritonéale d’une souris compatible s’y
développe et sécrète l’Ac monoclonal dans le liquide d’ascite à des concentrations beaucoup
plus élevées (habituellement, 1-10 mg/mL environ). L’Ac peut être ensuite purifié par
chromatographie du liquide d’ascite.
Terminologie des anticorps monoclonaux :

LES ANTICORPS MONOCLONAUX ANTI CANCÉREUX :


• Les anticorps monoclonaux sont efficaces aussi bien dans le traitement de
tumeurs solides que dans celui des maladies du sang. En fonction de leur indication,
ils peuvent être utilisés seuls en monothérapie ou en association avec la
chimiothérapie.
• Des résultats positifs ont été obtenus dans les études cliniques pour de nombreux
cancers (cancer du sein, de l’ovaire, du rein, du côlon, du poumon, cancer ORL et
lymphomes). Ainsi, plus d’une dizaine d’anticorps monoclonaux sont actuellement
indiqués dans de multiples pathologies.
 LES MODES D’ACTION POSSIBLES :
En oncologie, les cibles des anticorps monoclonaux sont soit des récepteurs portés par
la cellule tumorale, soit des messagers stimulant la formation des vaisseaux sanguins
de la tumeur. Les modes d'action possibles sont complexes et parfois multiples selon
l’anticorps considéré́ . Parmi les modes d'action possibles :

 Une destruction de la cellule cible :


L’anticorps se lie au récepteur cible de la cellule et provoque une réaction
immunitaire qui aboutit à la destruction de la cellule tumorale.

 Une neutralisation des récepteurs membranaires :


L’anticorps se lie au récepteur cible de la cellule et bloque ainsi sa liaison avec
le facteur circulant, empêchant la cascade de signaux qui en arrivant au noyau
de la cellule donne un signal de multiplication.

 Une neutralisation de molécules circulantes :


La cible de l’anticorps est dans ce cas une molécule circulante, comme par
exemple un facteur de croissance. La liaison de l’anticorps à cette molécule
empêche sa fixation à son récepteur et bloque ainsi son activité́ .

 Un rôle de vecteur de médicament :


Une nouvelle stratégie vise à coupler un anticorps avec une molécule de
chimiothérapie, permettant d’apporter directement la chimiothérapie au niveau
de la tumeur et non plus à l’ensemble de l’organisme. Ceci augmente
l’efficacité́ de la chimiothérapie tout en limitant ses effets secondaires. On
parle alors d’anticorps « conjugués ».

LES DIFFERENTS TYPES D’ANTICORPS MONOCLONAUX ANTI


CANCEREUX :
Quelle est la différence d’action entre une chimiothérapie et une
biothérapie ? »

• La chimiothérapie agit sur les mécanismes de division cellulaire


afin de détruire les cellules cancéreuses. Elle agit par voie
générale, c’est-à-dire qu’elle détruit les cellules cancéreuses dans
l’ensemble du corps et peut aussi toucher des cellules saines en
croissance. Au contraire, une biothérapie cible spécifiquement
une molécule située à la surface de la cellule tumorale afin de la
détruire.

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