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Introduction
Une juridiction est un organe créé par la loi qui a pour but de trancher des litiges en droit et dont la
décision a une autorité qui s’impose aux parties du litige. Le mot « juridiction » est un terme
générique désignant toutes les institutions qui seront abordées dans ce chapitre. Tantôt, elles se
nomment « Tribunal » et correspondent aux juridictions de premier degré ou de première instance,
tantôt, elles se nomment « cour » et appartiennent le plus souvent au second degré. En principe, les
tribunaux rendent des « jugements » et les cours des « arrêts ». Le Conseil constitutionnel quant à lui
rend des décisions.
L’organisation judiciaire du Sénégal a été réformée en 2014 suite à l’adoption de la loi n° 2014-26 du
3 novembre 2014. La nouvelle organisation judiciaire du Sénégal repose essentiellement sur trois
innovations majeures :
- la définition d’une nouvelle carte judiciaire avec comme corollaire la création de tribunaux
d’instance à la place des tribunaux départementaux et de tribunaux de grande instance à la
place des tribunaux régionaux ;
- la nouvelle répartition des compétences pour faire des tribunaux d’instance de véritables
juridictions de proximité ;
- le remplacement des cours d’assises par des chambres criminelles logées au niveau des cours
d’appel et des tribunaux de grande instance.
Chaque juridiction a une compétence matérielle déterminée. C’est ce que l’on appelle la compétence
d’attribution. La compétence d’attribution correspond aux différents types de litiges qu’un tribunal
peut traiter. Par exemple, le tribunal du travail est compétent pour les litiges entre salariés et
employeurs ; les chambres criminelles sont compétentes pour juger les infractions les plus graves, à
savoir les crimes. La compétence territoriale quant à elle, désigne la compétence des tribunaux en
fonction du lieu. Par exemple, si vous résidez à Saly-Portudal et que vous avez un différend avec
votre locataire, vous devez saisir le tribunal d’instance (compétence d’attribution) mais pas n’importe
lequel : celui de Mbour (compétence territoriale).
Avec la réforme de 2014, il n’est plus question de tribunal départemental mais de tribunal d’instance.
Les tribunaux d’instance sont compétents pour tous les faits qualifiés de contraventions commis dans
l’étendue territoriale de leur ressort. Ils jugent également les délits pour lesquels la loi leur a donné
compétence. Les tribunaux d’instance jugent tant en matière civile et commerciale toutes les affaires
personnelles ou mobilières en dernier ressort jusqu’au montant de 300.000 FCFA et à charge d’appel
jusqu’au montant de 2.000.000 FCFA.
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Les tribunaux d’instance sont compétents pour juger en premier ressort, quel que soit l’objet du
litige, les actions relatives au contrat de louage d’immeubles à usage d’habitation ainsi que les baux à
usage professionnel lorsque le montant du loyer mensuel est inférieur ou égal à 100.000 FCFA.
Les tribunaux d’instance statuent sur tous les incidents ou difficultés de procédure ou d’exécution
lorsque l’objet du litige entre dans leur compétence et n’excède pas la somme de 2.000.000 FCFA.
Le tribunal de grande instance a remplacé le tribunal régional depuis la réforme de 2014. Le tribunal
de grande instance statuent en premier ressort sur tous les délits autres que ceux qui sont de la
compétence des tribunaux d’instance. Les tribunaux de grande instance sont compétents tant en
matière civile que commerciale de l’ensemble des matières qui ne sont pas de la compétence des
tribunaux d’instance. Ils sont également compétents pour l’ensemble du contentieux administratif et
fiscal. Il est institué au sein de chaque Tribunal de grande instance une chambre criminelle qui est
compétente pour juger en premier ressort toutes les personnes renvoyées devant elle pour des
infractions qualifiées de crimes et de toutes les autres infractions connexes.
Les jugements des tribunaux de grande pour les matières relevant de leurs compétences sont rendus
en premier ressort à charge d’appel. L’appel des jugements rendus par les tribunaux de grenade
instance est porté devant la cour d’appel. Les tribunaux de grande instance sont juge d’appel des
décisions rendues par les tribunaux en matière civile et commerciale. Les jugements rendus en
dernier ressort par le Tribunal de grande instance peuvent faire l’objet d’un pourvoi en cassation
devant la cour suprême.
- la cour d’appel de Dakar dont le ressort s’étend aux tribunaux de grande instance de Dakar,
Pikine-Guédiawaye et Rufisque ;
- la cour d’appel de Saint-Louis dont le ressort s’étend aux tribunaux de grande instance de
Saint-Louis, Matam et Louga ;
- la cour d’appel de Kaolack dont le ressort s’étend aux tribunaux de grande instance de
Ziguinchor, Kolda et Sédhiou ;
- la cour d’appel de Thiès dont le ressort s’étend aux tribunaux de grande instance de Thiès,
Diourbel, Mbour, Mbacké et Tivaouane ;
- la cour d’appel de Tambacounda dont le ressort s’étend aux tribunaux de grande instance de
Tambacounda et Kédougou.
Les cours d’appel statuent sur l’appel des jugements rendus en premier ressort par les tribunaux de
grande instance en matière civile, commerciale, correctionnelle, administrative et fiscale. Il est
institué au sein de chaque cour d’appel une chambre criminelle pour statuer sur l’appel interjeté
contre les décisions des chambres criminelles des tribunaux de grande instance. Les cours d’appel
sont compétents en premier ressort pour le contentieux électoral.
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1.3 La cour suprême
La Cour est juge, en premier et dernier ressort, de l’excès de pouvoir des autorités administratives
ainsi que de la légalité des actes des collectivités territoriales. Elle est compétente, en appel, dans le
contentieux de l’élection des membres des assemblées autres que l’Assemblée nationale. Elle statue
sur infractions délictuelles ou criminelles commises par un magistrat de l’ordre judiciaire, un
magistrat de la Cour des Comptes ou un Inspecteur général d’État.
Elle se prononce sur les pourvois en cassation dirigés contre les jugements et arrêts rendus en
dernier ressort par toutes les juridictions, à l'exception de ceux ayant statué des affaires soulevant
des questions relatives à l'application ou l'interprétation des actes uniformes de l'Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). Celles-ci sont portées devant la Cour
Commune de Justice et d'Arbitrage (CCJA) ;
Le premier président et le procureur général près la Cour suprême sont respectivement inspecteur
général des cours et tribunaux et inspecteur général des parquets. Le premier président, en cette
qualité, procède aux inspections de sa propre initiative et dispose d’un pouvoir général
d’investigation, de vérification et de contrôle sur toutes les juridictions et les services qui en
dépendent, à l’exception du Conseil constitutionnel et de la Haute Cour de Justice. Les inspections
portent sur le fonctionnement des cours et tribunaux, notamment, sur la qualité et le rendement des
services, le respect des prescriptions légales et réglementaires, le rythme de la distribution de la
justice, la productivité professionnelle, la conduite et la tenue des magistrats et des personnels
judiciaires aux plans éthique et déontologique.
Réunie en assemblée générale consultative, la Cour suprême donne au gouvernement un avis motivé
sur les projets de loi et projets de décret soumis à son examen. Sans pouvoir porter d’appréciation
sur les fins poursuivies par le Gouvernement, la Cour suprême donne un avis motivé sur la légalité
des dispositions sur lesquelles elle est consultée, mais aussi, s’il y a lieu, sur la pertinence des moyens
juridiques retenus pour atteindre les objectifs poursuivis, en tenant compte des contraintes
inhérentes à l’action administrative.
Le Conseil intervient pour contrôler la constitutionnalité des lois ainsi que des engagements
internationaux. Ce contrôle s’exerce soit par voie d’action, soit par voie d’exception.
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- Le contrôle par voie d’action
Le contrôle par voie d’action peut être obligatoire ou facultatif. Le contrôle obligatoire prévu par
l’article 78 de la constitution s’exerce sur les lois organiques. Les lois organiques sont celles qui ont
pour objet de préciser l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics en application
d’articles de la constitution. On oppose souvent aux lois organiques, les lois ordinaires que sont par
exemple les lois de programmation qui déterminent les objectifs de l’action de l’Etat ou les lois de
finances se rapportant à l’acte législatif par lequel le Parlement vote le budget de l’Etat. Depuis la
réforme constitutionnelle de 2016, les lois organiques doivent faire l’objet d’une saisine obligatoire
par le Président de la République du Conseil constitutionnel afin que ce dernier les déclare
conformes à la constitution. Le contrôle facultatif prévoit que le conseil constitutionnel peut être
saisi d’un recours, par le Président de la République ou par un nombre de députés au moins égal au
dixième des membres de l’Assemblée nationale, tendant à faire déclarer non conforme à la
Constitution une loi avant sa promulgation ou un engagement international avant sa ratification.
Le contrôle par voie d’exception est exercé lorsque les lois sont déjà promulguées. Le Conseil
Constitutionnel peut également se prononcer sur tous les conflits de compétence entre le pouvoir
exécutif et le pouvoir législatif.
Le Conseil constitutionnel est compétent pour les élections nationales : celle du Président de la
République, celle des députés et celle des hauts conseillers. Par exemple, pour l’élection
présidentielle, c’est le Conseil constitutionnel qui reçoit les candidatures, établit la liste des
candidats, statue sur les réclamations soulevées contre la liste des candidats, examine la régularité
des opérations électorales et proclame les résultats définitifs du scrutin.
Dans l’ordre judiciaire, la magistrature du parquet est aussi appelé le ministère public dans la mesure
où le magistrat du parquet représente la République devant les juridictions de droit commun et
d’exception. Le magistrat du parquet est formé et recruté de la même manière que le magistrat du
siège. Les deux fonctions peuvent être alternées au cours d’une carrière, c’est-à-dire que l’on peut
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être un temps magistrat du parquet puis magistrat du siège. Le magistrat du parquet est également
appelé le magistrat « debout » dans la mesure où il se lève pour requérir devant le Tribunal ou la
cour.
Le parquet est représenté au sein de chaque tribunal de grande instance par un procureur de la
République exerçant son autorité sur un procureur adjoint, un premier substitut et des substituts.
Il est également présent près chaque cour d’appel, où le parquet est représenté par un procureur
général, un premier avocat général, des avocats généraux et des substituts généraux.
Autre différence avec les magistrats du siège : les magistrats du parquet ne sont pas inamovibles, ils
peuvent donc être déplacés sur décision discrétionnaire de l’autorité exécutive.
Ils sont hiérarchiquement soumis à l’autorité du ministère de la Justice qui peut décider librement
d’une révocation ou d’une sanction. Ainsi, le parquet est indivisible et les parquetiers sont
interchangeables dans le cadre de leurs activités de magistrat.
Les magistrats du parquet se distinguent des magistrats du siège avec une différence de taille, à
savoir qu’ils ne sont pas titulaires d’un pouvoir juridictionnel : les magistrats du parquet ne peuvent
pas prendre une décision de justice. Les magistrats du parquet sont notamment chargés de
l’application de la politique pénale du gouvernement. Cette subordination ne fait cependant pas
obstacle à la liberté de parole des magistrats du parquet à l’audience.
Le parquet possède une pluralité de missions. On citera brièvement deux missions principales :
Le parquet possède tout d’abord des fonctions civiles, avec la charge de la défense des
intérêts de la société dont le parquet est investi. Celui-ci est présent pour contrôler
notamment le répertoire civil (la surveillance des mesures de protection des personnes
vulnérables) et les actes de l’état civil (mariage, naissance, adoption changement de nom
etc..) et pour veiller aux intérêts des personnes.
Les magistrats du siège, à l’inverse des magistrats du parquet, sont chargés de dire le droit en
rendant des décisions de justice. Alors que le parquet constitue la magistrature « debout », les
magistrats du siège sont à l’inverse reconnus comme constituant la magistrature « assise » dans la
mesure où lors des audiences, ils restent assis sur leur siège.
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2.2.1 Statut des magistrats du siège
Le magistrat du siège est chargé d’appliquer et de dire le droit. Il ne peut prononcer son jugement
qu’après avoir étudié le plus objectivement possible le dossier et entendu les parties exposer leurs
arguments.
De façon générale, le travail du magistrat du siège consiste à faire appliquer la loi. C’est lui le garant
du bon déroulement des procès
Il existe des juges dits généralistes, au tribunal de Grande instance qui gèrent les affaires civiles et
pénales.
au tribunal de grande instance : le président, le 1er Vice- Président, le Doyen des juges, les
vice-présidents, les juges, les juges d’instruction ;
2.3 L’avocat
Dans tous les domaines, le droit est complexe, les règles sont innombrables, changeantes, et leur
vocabulaire très particulier. Que ce soit en matière familiale, patrimoniale, en matière de location, en
matière commerciale, sociale, en matière de nationalité, en matière de construction, fiscalité etc.,
l’avocat permet de décrypter les textes et la manière de les utiliser .
Il existe beaucoup de situation de la vie courante pour lesquelles nous pouvons avoir besoin de
solliciter les conseils d’un avocat. Avant même l’apparition d’un litige, l’avocat peut vous informer sur
vos droits et vos obligations ; à ce titre, l’avocat peut jouer un rôle préventif.
• soit pour éviter un litige, en dispensant des consultations, en concluant des transactions,
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• soit pour rédiger des actes juridiques, liés à l’évolution de l’entreprise, commerciale, artisanale ou
libérale. L’avocat est ainsi un professionnel efficace de la vie socioéconomique.
Au moment de l’apparition d’un litige, l’avocat peut jouer un rôle de négociateur et de médiateur. On
dit souvent qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ; le rôle de l’avocat sera de
chercher des solutions amiables pour que chaque partie y trouve son compte et s’éviter ainsi les
dommages d’un procès qui peut être coûteux et dont l’issue est incertaine.
Dans le cas où un compromis amiable ne peut être trouvé, le rôle de l’avocat sera de vous assister et
de vous défendre devant les juridictions compétentes. Par exemple dans le cas d’un divorce, dans le
cas d’un conflit avec votre employeur ou dans n’importe quelle affaire, l’avocat par sa connaissance
des textes de lois est le mieux placé pour assurer la préservation de vos intérêts.
L’avocat rédige des actes dans les domaines les plus variés : contrat de travail, bail d'habitation,
commercial ou professionnel, vente de fonds de commerce, secrétariat juridique de société, contrats
commerciaux, contrats relatifs à la propriété intellectuelle et tous actes se rapportant aux activités
des entreprises ou des particuliers.
L’huissier de justice exerce un métier libéral mais reste un officier public. L’huissier a un double
statut : il est d’une part un fonctionnaire accomplissant une mission publique ; il est d’autre part un
libéral exerçant sa fonction de manière souveraine. Il est de la part de l’Etat délégataire d’une
mission d’autorité publique comme le notaire, ce qui fait de lui un fonctionnaire sauf qu’il ne reçoit
pas de salaire ni de traitements de la part de l’Etat ; il doit vivre de son activité, et en ce sens il
remplit un office libéral. Le caractère public de sa mission fait qu’il ne peut pas refuser une
intervention à moins qu’il ne puisse y déférer pour une question d’éthique ou de légalité. Il agit
toujours sur la requête d’autrui et jamais de son propre chef. Il se fait payer par le requérant pour
couvrir ses frais.
Ces interventions renvoient aux actes que l’huissier pose dans l’exercice de sa mission en dehors
d’une instruction judiciaire. Dans ce cas de figure, l’huissier n’est pas tenu de répondre de manière
systématique à une requête. Il existe essentiellement deux types d’interventions extra-judiciaires : le
recouvrement à l’amiable de créances et le constat. De quoi s’agit-il ? Lorsque votre débiteur vous
doit de l’argent qu’il ne vous rembourse pas (par exemple des arriérés de loyers), vous pouvez faire
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appel à un huissier de justice. L’objectif dans un premier temps est qu’il tente de récupérer l’argent
par la voie amiable. Il va sommer le débiteur de payer en lui envoyant une lettre de mise en
demeure lui demandant de payer sa dette dans un délai fixé. Si le débiteur n’obtempère pas, il sera
assigné devant le juge. Autre type d’intervention extra-judicaire, le constat. Chacun peut établir un
constat mais celui de l’huissier tient lieu de procès-verbal. Le constat est la description d’une
situation donnée sans jugement de valeur avec le plus grand effort d’objectivité, il ne s’agit pas d’une
enquête. Le constat de l’huissier peut être utilisé comme preuve dans une procédure judiciaire.
Les interventions judicaires de l’huissier de justice renvoient à l’ensemble des missions qu’il doit
exercer dans le cadre d’une instruction judiciaire. L’huissier est dans ce cas obligé de répondre à la
demande exprimée moyennant le paiement d’une certaine somme. Comme types d’interventions
judiciaires, nous avons la signification et l’exécution d’une décision de justice. Concernant la
signification, il s’agit pour l’huissier de justice de présenter un document à une personne indiquée.
Cela peut être par exemple une sommation à se présenter devant un juge ou annoncer à une
personne de manière officielle une décision de justice d’un magistrat. L’autre type d’intervention
judiciaire est l’exécution d’une décision de justice. Il s’agit souvent de la dimension la plus connue du
métier d’huissier de justice de la part du grand public. Si une personne est condamnée en justice et
qu’elle n’obtempère pas de son plein gré suite à la décision de justice, il revient alors à l’huissier de
justice de contraindre le mis en cause à se conformer à la décision de justice. Cette type
d’intervention renvoie notamment aux saisies et expulsions.
2.5 Le greffier
Le greffier est l’auxiliaire de justice le plus proche du juge. Technicien de la procédure, il a pour
fonction principale l’assistance du magistrat dans tous les actes de sa juridiction, sous peine de
nullité et l’authentification des actes juridictionnels.
Le greffier exerce dans un Tribunal d'Instance ou de Grande Instance, un tribunal du Travail, une cour
d'appel ou à la Cour suprême.
- Il assiste le juge et les magistrats et travaille sous la direction d'un greffier en chef.
- Il authentifie tous les actes de juridiction : aucune formalité ne peut être accomplie en son
absence sous peine d'être considérée comme nulle (elle est entachée d'un vice de forme) et
entrainer l'annulation d'un jugement.
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- Il est un des premiers interlocuteurs des deux parties (l'accusation et la défense) : il indique
aux plaignants comment constituer un dossier, les informe des démarches avant de lancer
une procédure et leur annonce les dates d'audience.
- Il est la mémoire de toutes les procédures judiciaires : il prend note de toutes les prises de
parole (débats, déclarations des personnes à la demande des avocats et magistrats) et dresse
les procès-verbaux.
- Il conserve les archives de tous les actes judiciaires et est autorisé à en délivrer des copies.
2.6 Le notaire
- Un officier public
Le notaire est un officier public, intervenant dans l'ensemble des domaines du droit : famille,
immobilier, patrimoine, entreprises, rural, collectivités locales…Agissant au nom de l'Etat, nommé
par le ministre de la justice, il confère l'authenticité aux actes qu'il rédige. Cela signifie qu'il possède
des prérogatives de puissance publique, qu'il reçoit de l'Etat.
Il a le pouvoir d'authentifier les actes en apposant son sceau et sa propre signature. Il constate ainsi
officiellement la volonté exprimée par les personnes qui les signent et s'engage personnellement sur
le contenu et sur la date de l'acte. Cet acte s'impose alors avec la même force qu'un jugement
définitif. A ce titre, le notaire est le magistrat de l'amiable, acteur d'une justice non contentieuse.
- Un professionnel libéral
Bien qu'investi de l'autorité publique, le notaire exerce ses fonctions dans un cadre libéral, assurant
ainsi une forme moderne de service public pour le compte de l'Etat. C'est un professionnel libéral,
rémunéré par ses clients selon un tarif fixé par l'Etat pour les services qu'il rend.
Implanté sur tout le territoire en vertu d'une répartition arrêtée par le ministre de la Justice en
fonction des besoins de la population, il assure un service public juridique de proximité. En effet, les
offices notariaux ne sont pas soumis à un « numerus clausus » particulier (ce qui équivaudrait à une
limitation du nombre des notaires) mais sont soumis à une implantation encadrée des offices sur
tout le territoire pour répondre aux besoins de la population.
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2.6.2 Les principaux domaines d’intervention du notaire
C'est le domaine traditionnel de son activité : contrats de mariage, donations entre époux,
testaments, successions.
- L’immobilier
Le notaire est un acteur clé dans les transactions immobilières. Il constituera votre interlocuteur
privilégié. Le notaire immobilier rédige les actes et assume leur authentification. Ces actes renvoient
notamment au compromis de vente et à l’acte de vente. Il rédige aussi les contrats et assiste ses
clients tout au long de la procédure de vente immobilière. Il vérifie que les transactions se
déroulement convenablement et s’assure du suivi.
- L’entreprise
C'est un domaine moins connu de son activité mais où le notaire a une réelle compétence. Grâce à sa
vision globale du patrimoine du chef d'entreprise, il peut proposer des solutions juridiques et fiscales
(exploitation de l’entreprise sous forme individuelle ou sou forme sociétaire).
Le notaire apporte notamment sa compétence pour assurer les transferts de biens immobiliers entre
collectivités locales ou entre les particuliers et les collectivités locales. Il est également un partenaire
des collectivités locales pour la mise en œuvre des documents d’urbanisme.
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