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20ème Congrès Français de Mécanique Besançon, 29 août au 2 septembre 2011

Prévision du gonflement des argiles d’In-Amenas


H. MOBAREK-HAMEL

Université d’Abderrahmane Mira de Béjaia, Algérie


E-mail : mobarek_h_2000@yahoo.fr

Résumé:
Cette communication propose d’analyser l’apport d’une nouvelle approche de prédiction du
gonflement/retrait d’un sol, appliquée au cas des argiles d’In-Amenas. Cette approche, explicitée dans la
méthode de Kovar et Lytton (2002) fourni des résultats qui sont comparés aux résultats auxquels aboutissent
d’autres méthodes et aux résultats expérimentaux.

Abstract:
This paper propose to analyses one new method of prediction of soil’s swelling/ shrinking, applied to the
case study of In-Anénas clays. This method, is explicated in Kovar and Lytton’s (2002) method, provide
results which are compared to another method’s results and experimenter’s results.

Mots clefs : Prédiction, gonflement/retrait, méthode, In-Aménas.

1. Introduction
L’Algérie, dont 90% du territoire est à climat aride, recense beaucoup de pathologies liées au phénomène du
gonflement/retrait des sols. Ce phénomène est très influencé par les actions de l’évapotranspiration et des
vents desséchants qui sévissent dans les régions du Sud. Le cas le plus frappant de la manifestation de ce
phénomène en Algérie est celui de la raffinerie d’In Amenas (Wilaya d’Illizi), qui n’en finit pas de susciter
des investigations et des thèmes de recherche variés. Dans le présent article, on analyse la prévision du
gonflement des argiles d’In-Amenas par une nouvelle approche, développée par Kovar et Lytton (2002). On
présente d’abord le sol, sur la base de ses paramètres géotechniques mesurés sur le site, la classification du
potentiel de gonflement des argiles sera abordée, on estime ensuite le taux de gonflement moyennant
certaines méthodes disponibles dans la littérature. On expose la nouvelle méthode de Lytton et on l’applique
sur notre site d’étude et on termine enfin par une comparaison des différents résultats.
Dans cette région les désordres dus au gonflement ont mené à la ruine totale un bon nombre d’ouvrages de
grande importance. De multiples études ont démontré le caractère singulièrement gonflant des formations
argileuses en place. Des potentiels de gonfleùment allant de 20 à 30% et des tressions allant jusqu’à 3MPa
ont été mesurées.
De multiples travaux de recherche ont tenté de prédire de manière indirecte le gonflement de ces sols (Z.
Derriche, M. Kebaili, Lamara ; Romero….).
A la lumière des résultats antérieurs, dans le présent article, on examinera l’apport d’une nouvelle méthode
de prédiction de changement de volume, developpée par Covar et lytton en 2002. Son application nécessite
la connaissance des paramètres géotechniques de granulométrie de plasticité (telles la plupart des méthodes
déjà étudiées), mais aussi, elle nécessite impérativement l’introduction de niveau de succion du sol étudié.

2. Rappel des méthodes d’estimation du gonflement

2.1. Potentiel de gonflement


Il existe plusieurs méthodes de prédiction du gonflement qualitatif et quantitatif d’un sol. Parmi elles, les
méthodes empiriques, qui, à partir des paramètres géotechniques de granulométrie et de plasticité du sol,
prédisent le gonflement que celui-ci pourrait exhiber. Parmi les méthodes d’appréciation du potentiel de
gonflement qui méritent d’être reprises dans ce travail, celles testées par plusieurs auteurs et sur plusieurs

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sites algériens (Derriche et al., 2005 ; Bekkoucke, 2001 ; Hachichi et Fleureau, 1999 ; ; Bahar et Kenai,
2000. ; Mobarek, 2004), dont les résultats convergent généralement sur la qualité de gonflement.
L’estimation du gonflement quantitatif est objet de plusieurs méthodes aussi (Vijayevergiya et Ghazzaly,
19.. ; Seed et al. 1980 ; Chen, 1980). L’application de ces méthodes revient dans plusieurs études des argiles
gonflantes de In-Amenas (Kebaili et Derriche, 1998 ; Derriche et al. ,1999). La synthèse de l’application de
ces méthodes rend compte qu’elles confirment de manière générale la prédiction qualitative du gonflement
mais elles ne remplacent pas les essais de mesure à l’heure actuelle.
2.2. Présentation de la méthode de covar- Lytton
La méthode de prédiction de gonflement que propose Lytton (Covar, and Lytton, année ?), est le fruit de
l’étude de plus de 25000 échantillons du sol, qui proviennent de 50 états des Etats-Unis d’Amérique. Les
paramètres géotechniques exploités de la base de données ainsi confectionnée, sont surtout les paramètres de
granulométrie et de plasticité.
La synthèse de longues études affirme que le changement de volume qui s’opère dans le sol est sensiblement
fonction de la composition du sol en éléments fins, de son activité argileuse et de sa capacité d’échange de
cations. Pour la prévision de la variation totale du volume que subit le sol, Lytton (2002), propose une
relation (équation 1), composée de trois termes correspondants respectivement à l’apport de changement
(entre l’état initial et l’état final) de l’humidité (état de la succion dans le sol), de l’état de contrainte et de la
variation de la concentration des sels dans la phase liquide du sol :

V hf     
  log      log 
f
    log 
f
 (1)
V h 10
 h i 
10
 i 10
 i

Où hi,, hf : succion matricielle initiale et finale ;


σi, σf : contraintes principales initiale et finales ;
πi, πf : succion osmotique initiale et finale ;
γh, γσ et γπ : indices de compression dus respectivement, à la succion matricielle, à la contrainte
principale et à la succion osmotique.

En l’absence de variation de contraintes principales et en considérant une constance dans la pression


osmotique, l’expression (1) peut se simplifier en :

V hf 
   h log 10   (2)
V  h i 

L’idée de base pour la détermination de l’indice de compression relatif à la variation de la succion matricielle
γh , est de situer les échantillons du sol étudié sur l’abaque de Casagrande (1948), Holtz et Kovac (1981),
selon leurs limites de liquidité et l’indice de plasticité. D’où la déduction du groupe minéralogique auquel ils
appartiennent (figure.1).
Ce diagramme compte 8 groupes minéralogiques, pour chacun des groupes l’indice de compression dû à la
succion est déterminé selon la formule :
   gonflement     retrait 
h    (3)
 2 

Où :   gonflement  COLE 100


 1  1
3
 (4)
 
 
Et  1  (5)
  retrait   1
 3 
 COLE 
   1  
  100  

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Le cœfficient d’extensibilité linéaire COLE, est déterminé à partir d’un test de retrait (apparition de fissures),
il est utilisé pour caractériser le gonflement. Selon Hamberg, 1985 [Nelson et Miller, 1992), ce coefficient
est représenté par une carte (figure.2), repartie en 5 régions relatives à la constitution argileuse du sol. Le
tableau 1, donne ces différentes constitutions.

Activité d'echange de cation ( CEAc),


3,6

3,2 Région 1
2,8

Région
2,4

4
2

1,6
Région 3
1,2

0,8 Région 2
0,4
Région 5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2
Activité (Ac)

Figure 1. Diagramme de la répartition minéralogique Figure 2. Carte de répartition du coefficient


de Casagrande (1948), et Holtz et Kovac (1981) d’extensibilité linéaire (COLE), situation des argiles
d’In-Amenas.
)
Tableau 1. La composition minéralogique des régions de la carte de répartition du COLE
)
Pourcentage de la fraction argileuse
Région Smectite Illite Kaolinite Vermiculite
1 > 50 aucune aucune aucune
a
2 > 50 tr - 25 tr - 25 aucune
3 5 - 50 5 - 25 aucune aucune
4 tr - 25 aucune 10 - 50 25 - 50
5 tr tr - 25 10 - 50 tr
tra, trace < 5 %

Mckeen(1981) [Nelson et Miller1992], lie l’indice de compression dû à la succion matricielle γh à l’indice


de la compression due à la pression principale (γ0), par la relation suivante.
 %  2 µm 
h  0   (6)
 %  75 µm 

La méthode de détermination de γ0, dont les valeurs sont données au tableau 2, utilise une carte répartie en 8
zones distinctes (figure 3), où l’activité d’échange de cation (CEAc) est reliée à l’activité argileuse Ac du sol.
Ces différents paramètres sont définis selon les relations suivantes.
Ip (%) (7)
Ac 
 %  2 µm 
 
 %  74 µm 

milliéquiv alant
CEC 
100 gdusol
(8)
CEAc 
%  2 µm
 100
%  74 µm

CEC   Ip 1 .17 (9)

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3,0

_ IIIA I

Activité d'échange de cation CEAc


VA

1,0
_ IIIB II
_
_ IVA
_
0,5 _

_ IVB

_ VB

0,1 l l l l l l l l l l
0,1 0,5 1,0 3,0
Activité Ac
Figure 3. Carte de prédiction de l’indice de la compression due à la succion

Tableau 2. L’indice de changement du volume γ0

Région Indice de changement de volume γ0


I 0.220
II 0.163
IIIA 0.096
IIIB 0.096
IVA 0.061
IVB 0.061
VA 0.033
VB 0.033

Après certaines interpolations, pour huit classes minéralogiques, Covar et lytton proposent 8 graphes
distincts (reliant le rapport de la limite de liquidité au pourcentage de la fraction argileuse (W l / C2) à
l’activité argileuse Ac). Ainsi La lecture de la valeur de l’indice de changement de volume (γ 0)
correspondant au sol représenté, se lie sur ces abaques (figure 4).
Wl/C2 Wl/C2 Wl/C2
0,5

2,5

3,5
1,5
0,5

2,5
0,5

2,5

3,5

1,5
1,5

4
1
0

3
0

1
1

0
0
0

0.05

0 ,0 5

0 ,10
0,5

0,5
0.20

0,5

0 ,10
1

0.10

0.30

0.10

0,20

Zone III
1,5

0 ,2 0
1

Zone II
Zone I

1,5
Ac
Ac

Ac
2

0.20
1,5
2,5

0 ,3 0
3

2,5
2

0 ,2 5

0 ,0 5
0 ,10
3,5

0 ,15
0.30

3
2,5
4

Figure 4. Indices de changement de volume (γ0) selon les zones minéralogiques (situation des argiles d’In-
Amenas)

3. Procédés de contrôle de la succion et de mesure du changement du volume


Le procédé expérimental conduit pour l’imposition de succions à des échantillons du sol par phase vapeur,
est assuré par la méthode des solutions salines saturées. Pour le suivi de variation de volume de ces
échantillons, on utilise un liquide non mouillant, le kérosène, dont la densité volumique ρk est de 0.75. Des
échantillons de quelques grammes sont mis sur la plaque céramique d’un dessiccateur contenant une solution
saturée en NaCl (imposant une succion de 37.8 MPa). Les échantillons sont pesés régulièrement tous les
deux jours jusqu’à stabilisation du poids (une variation de poids ne dépassant pas 1 à 2‰). A la
stabilisation, les échantillons sont également pesés dans du kérosène, ensuite mis à l’étuve pendant
24 heures pour être repesés à l’air libre et dans le liquide non mouillant. Par cette procédure, on
déduit le volume des échantillons avant et après étuvage, ce qui nous permit de déduire la variation

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du volume entre l’état de succion de 37.8 et 1000Mpa (étuvage). Le même procédé est répété pour
d’autres niveaux de succion par le biais d’autres solutions salines saturées.

5. Prévision du gonflement des argiles de In-Amenas

5.1. Présentation du site


Le site objet de cette étude, est le site d’In-Amenas, qui se situe au sud-est de l’Algérie, soit à 1600 Km de la
capitale (Alger) ; d’altitude 561 mètres, de morphologie aplatie et d’absence totale de drainages superficiels.
La région est à climat aride, où la saison estivale est longue, sèche et chaude tandis que l’hiver est y doux et
plus ou moins pluvieux. La pluviométrie est très faible, de répartition instable à longueur d’année. Les
températures moyennes sont comprises entre 10 et 32 (Derriche, Iguechtal et Tas, 1997), avec une grande
différence de la moyenne des températures d’été et celles d’hiver, ce qui montre l’importance de la chaleur
en été. Telles toutes les régions du Sahara, la région d’In-Amenas subit le dessèchement que produit le vent
sec et chaud (sirocco) en été ainsi que le désagrément du vent d’hiver qui est lui, sec et froid. Le sirocco sévit
en moyenne de 15 jours par année, accélérant la baisse du degré hygrométrique (qui peut atteindre 20%).
De point de vue géologique, la région est de formation argileuse, allant jusqu’à 180 m de profondeur,
surmontée de surfaces sableuses. La région renferme les plus importants gisements pétroliers du pays, de ce
point de vue économique, elle impose la maîtrise des caractéristiques hydromécaniques qui se rapportent aux
différents changements d’état des contraintes dans le sol. Etant donné que les teneurs en eau sont très
réduites, variant entre 2% et 14% et d’une moyenne de 8% (Romero, Derriche, Lamara, 2005), ces argiles
présentent un degré de succion très élevé. Pour représenter les caractéristiques de rétention de ces argiles,
nous avons emprunté la courbe de rétention d’eau (figure 6) établie par Lamara, Derriche &Romero, 2005,
pour ce site.

Figure 6. Courbe de rétention d’eau des argiles


d’In-Amenas (Etablie par Lamara et al. 2005)

5.2. Etat du potentiel de gonflement


Les échantillons prélevés sur le site d’In-Amenas, occupent la place des argiles minérales de haute plasticité
sur l’abaque de Casagrande (1948) et Holtz et Kovac (1981), (fig.1). Ils se localisent sur les zones I, II et III,
ceci montre que la constitution minéralogique principale (58.33%) sont des argiles mixtes (zone II), (25% en
illite, 16.66% en montmorillonite). Résultats que confirment les analyses chimiques (Derriche, Iguechtal et
Tas ; 1999).
Sur la carte de répartition du coefficient d’extensibilité linéaire (COLE) (figure 2), les argiles étudiées se
situent globalement dans la zone 1, ceci exprime l’importance de leur coefficient d’extensibilité linéaire.
Selon le tableau 2, la composition minéralogique, serait à plus de 80% en montmorillonite, ou ayant le
comportement d’une montmorillonite. Ce constat contradictoire, soulevé par Romero (1999) (M. Lamara, Z.
Derriche, E. Romero, 2005), montre l’importance de l’activité des argiles de cette région. Par conséquent
leur grande susceptibilité à changer du volume. L’analyse des graphes (figure 5) de prédiction du
gonflement du site étudié révèle un potentiel de gonflement majoritairement très élevé, ce qui confirme Le
caractère gonflant des argiles d’In-Amenas.
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70 12
11

Indice de plasticité Ip (%)

Activité corrigée Acor=Ip/(C2-10)


60 10

50 Très fort 9
8
40 7
Très élevé
6
30 Fort G>25%
5
20 4
3 Moyen
10 Moyen Elevé
Faible 2 1.5<G<5%
Faible 5<G<25
0 1
G<1.5%
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Teneur en argile C2 (%<2µm) 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Teneur en argile (%<2µm)

a) Selon le BRE (1980) b) Selon Seed et al. (1969)


4
Potentiel de gonflement selon Williams et Donaldson (1980)

Activité d'echange de cation ( CEAc)


3,6
80
Ac=2
3,2
70 Ac=1
2,8 Très élevé
60
Indice de plasticité Ip (%)

Très fort
2,4 à élevé
50
2
40

Fort Ac=0.5 1,6 Modéré


30
1,2
20
Moyen
0,8
10
Faible 0,4
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 0
Faible
Teneur en argile C2(%<2µm) 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2

c) Selon William et Donaldson (1980) d) Selon Nelson (1992) Activité (Ac)

Figure 5. Classification du potentiel de gonflement des argiles d’In-Amenas

5.3. Estimation du gonflement des argiles d’In-Amenas


Pour l’application de la méthode de Covar et Lyton, au cas des argiles de In Amenas, on admet l’hypothèse
d’une stabilité de la concentration des sels dans le sol (la succion osmotique reste constante entre l’état
initial et l’état final) et les contraintes de chargements ne varient pas. Ceci nous conduit à l’application de
l’expression 2.
En faisant la lecture des valeurs de l’indice de compression γ0 sur les abaques (zone I, II et III), représentés à
la figure 2 (ou lues directement sur le tableau 2), on procède au calcul de L’indice de compression dû au
changement de succion matricielle γh par l’expression 6.
Les succions initiales et finales considérées pour l’application de la nouvelle méthode sont celles obtenues
pour les échantillons soumis par phase vapeur à certains niveaux de succions et pour lesquels la mesure du
volume est assurée par des pesées hydrostatique dans du kérosène. Les variations de volume relatif
(retrait) estimées par l’application de l’expression 2 et celles mesurées par les pesées hydrostatiques
des échantillons sont consignées au tableau 3:
Tableau N°3. Résultats de mesure de changement de volume par les pesées hydrostatiques
Caractéristiques des échantillons Succion Δv/v selon la
Succion finale Δv/v
initiale hi Nelle
%<2µm γ0 γh hf (Mpa) expérimentale(%)
(MPa) méthode(%)
65 0.220 0.143 37.8 1000 - 20.3 - 17.8
65 0.220 0.143 331.9 1000 - 6.84 - 2.45
65 0.22. 0.143 3.2 1000 -35.68 - 23.88

Les résultats obtenus par cette application sont représentés à la figure 7, où sont représentés également les
résultats d’estimation du taux du gonflement par les méthodes empiriques de prédiction (Vijayvergiya et
Ghazzaly (méthodes 1&2); Scheneider et Poor, 1900 ; Johnson, 1988 ; seed et al., 1980 (méthodes 1&2)).

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40
40 Vijay. 1
Seed et al. 1
ξgonf (%) estimé

ξgonf (%) estimé


Vijay. 2
Seed et al. 2 35
35 Schneider
Johnson 1/2
Lytton
Lytton 30
30

25
25

20
20

15
15

10 10

5 5

0 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 0 5 10 15 20 25 30 35 40
ξgonf (%) mesuré ξgonf (%) mesuré

Figure 7. Gonflement des argiles d’In-Amenas.

6. Interprétations
La situation de la courbe (figure 7) de prédiction du changement due volume du sol moyennant la méthode
de Covar & lytton, 2001, montre que les taux sont surestimés par rapport aux gonflements mesurés,
exceptionnellement pour ceux qui sont au-delà de 20%. Toutefois L’écart qu’elle présente est relativement
petit. Ceci est clairement visible de part la situation des autres courbes issues des méthodes empiriques ayant
déjà servi à l’étude du gonflement/retrait du sol en général et l’étude du site d’In-Anénas en particulier. Ces
dernières ont globalement tendance à surestimer le gonflement pour des taux inférieur à 13% et le sous-
estimer pour des gonflements supérieurs. Ces différentes comparaisons révèlent une meilleure estimation du
changement du volume par la nouvelle méthode. Sa performance serait due au fait qu’elle combine entre les
paramètres de granulométrie et de plasticité et, surtout, elle fait appel aux paramètres de rétention d’eau, par
l’introduction des niveaux de succion dans l’expression d’évaluation du gonflement ; Sachant que la courbe
de rétention d’eau, à elle seule se suffit pour caractériser le sol de point de vue prédisposition à changer du
volume.

7. Conclusion
L’analyse de la méthode de Covar et Lyton, a montré que celle-ci, utilise les paramètres géotechniques de
granulométrie et de plasticité pour l’estimation de certains coefficients nécessaires à l’établissement des
abaques de caractérisation du sol. Telle la plupart des méthodes de prédiction du gonflement, l’activité
argileuse est un paramètre déterminant dans l’évaluation de la prédisposition du sol à changer de volume.
Elle fait spécialement appel à la détermination de l’état de succion dans le sol, donc à l’exploitation de la
courbe de rétention d’eau qui est une donnée très importante pour la caractérisation du sol en place.
Le site objet de cette étude continue de susciter beaucoup d’investigations de part l’intérêt économique que
présente cette région (les grands gisements gaziers sont implantés au Sud du pays).
Son application aux argiles d’In-Amenas a fourni des résultats qui confirment le caractère gonflant des
argiles de ce site, telle qu’il a été estimé par la majorité des classifications du potentiel de gonflement. Les
taux de gonflement estimé par la méthode, sont appréciables relativement aux résultats expérimentaux. La
méthode fournie une approche du changement de volume bien meilleure relativement aux autres méthodes
de prédiction. Les écarts par rapport aux résultats expérimentaux pourraient être attribués aux différentes
hypothèses admises dans notre cas d’application. Pour mieux apprécier l’apport de cette méthode dans la
prédiction du gonflement de ces argiles, d’autres applications à l’avenir pourraient nous épargner l’impact
négatif de plusieurs approximations qui ont tendance à masquer la réalité des terrains et les apports
scientifiques positifs de la méthode.

8. Références bibliographiques
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classification properties
[2] M. Lamara, Z. Derriche, E. Romero, Case study of swelling induced damage and characterization of an arid climate
soil. International Conference on Problematic Soils, 25-27 May 2005

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Revue Française de Géotechnique, no 89, pp. 55-65.
[9] Derriche Z. & Kebaili M. (1998) – Prévision du gonflement des argiles d’In-Aménas. Bulletin Des Laboratoires des
Ponts et Chaussées, 218, pp 15-23
[10] Chen F.H. (1988). Foundations on expansive soils. Developments on geotechnical Engineering. Vol. 54, Elsevier
Publishing Co., Amsterdam, 1988, 464 p.

[11] Mobarek H. (2004) – Identification et prévision du gonflement de quelques argiles d’Algérie. Thèse de Magister.
Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, Algérie

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