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Nous avons souligné au chapitre II, ainsi qu’au chapitre III, que pour les écoulements à grande
vitesse le modèle continu ne permettait pas de décrire la totalité des gammes de fonctionnement. Il
existe donc des zones où l’écoulement peut varier très rapidement afin de s’adapter aux contraintes,
c’est à dire des discontinuités. Expérimentalement, aux grandes vitesses, les visualisations optiques
mettent en évidence des variations de l’indice de réfraction du milieu qui est relié à la masse vo-
lumique locale. Ainsi, comme le montre la figure (1), une variation sur une longueur très courte
témoigne d’une variation brutale de la masse volumique et de l’existence au sein de l’écoulement
d’une discontinuité. Nous allons consacrer ce chapitre à l’étude des discontinuités et de leur classi-
fication. Nous supposerons l’écoulement adiabatique et sans efforts extérieurs. Nous supposerons
en outre l’écoulement stationnaire.
où ṁ est une constante représentant le débit massique traversant Σ et pouvant être positive,
négative ou nulle. La projection de l’équation de saut de quantité de mouvement respectivement
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2
~
N
1 ~t ~
W
Σ(t)
~ et ~t donne:
sur N
ρ1 u1n (u1n − W ) + p1 = ρ2 u2n (u2n − W ) + p2 (2)
ρ1 u1t (u1n − W ) = ρ2 u2t (u2n − W ) (3)
Enfin l’équation de saut de l’énergie donne:
u21 u2
ṁ(e1 + ) + p1 u1n = ṁ(e2 + 2 ) + p2 u2n (4)
2 2
Il apparaı̂t clairement compte tenu de (1) que deux cas sont à considérer, ṁ = 0 ou ṁ 6= 0 .
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Figure 4: Simulation en soufflerie de l’entrée dans l’atmosphère martienne du futur orbiteur de la
mission ”retour d’échantillons martien”, ONERA
(u1n − W )2 (u2n − W )2
h1 + = h2 + (9)
2 2
Les ondes de choc correspondent physiquement à des zones de l’écoulement où les différentes
quantités subissent de fortes variations sur des distances de l’ordre du libre parcours moyen λ
(cf Chapitre I). Dans cette région, les gradients étant forts, malgré une viscosité faible, les effets
dus à la viscosité ne peuvent plus être négligés, cela conduit à des irréversibilités de sorte qu’à la
traversée d’un choc l’entropie ne peut qu’augmenter. L’équation de saut associée à l’entropie a été
rappelée au chapitre I, équation (56). Nous supposerons l’écoulement adiabatique. Cette équation
s’écrit en utilisant la définition de ṁ donnée en (1):
Il est clair que dans le cas d’une surface de glissement on ne peut rien conclure sur l’entropie. Par
contre pour une onde de choc, on voit que l’on obtient si ṁ > 0 ( la surface de discontinuité est
alors traversée de (1) vers (2)):
(s2 − s1 ) > 0 (11)
Si ṁ < 0, la matière traverse la surface de discontinuité de (2) vers (1) on a s 1 > s2 , ce qui indique
que la région avant le choc est la région (2) et la région après le choc la région (1). Les chocs peu-
vent avoir des géométries très différentes, ils peuvent être perpendiculaires à l’écoulement amont,
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Figure (1), courbes Figure (4) attachés ou non à l’obstacle.
Dans ce chapitre nous nous limiterons aux chocs perpendiculaires à l’écoulement amont, ou choc
droit. Dans ce cas la vitesse amont est uniquement dirigée selon la normale et nous la noterons
~u1 . Compte tenu de (8), on en déduit que comme u1t = 0, alors u2t = 0; par conséquent à l’issu du
choc l’écoulement est également perpendiculaire au choc comme représenté sur la figure (5).
2 Le choc droit
~
N
~u1 ~u2
1 2
Σ
On supposera pour simplifier l’énoncé que le choc est stationnaire et par conséquent W est nul.
Dans le cas inverse, il faut remplacer u1 par v1 = u1 − W et u2 par v2 = u2 − W dans tout ce qui
suit et les résultats sont inchangés. Pour comprendre ce qui se passe lors de la traversée d’un choc
droit, nous allons considérer le cas du gaz parfait polytropique. Il est possible de démontrer les
résultats suivants dans le cas d’une loi de comportement très générale, le lecteur se reportera au
chapitre IX de ” Fluid Mechanics” de Landau et Lipshitz. Dans le cas d’un choc droit stationnaire,
les équations de saut deviennent:
ρ1 u 1 = ρ 2 u 2 (12)
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T2 Cp + 12 γRM12
= (19)
T1 Cp + 21 γRM22
Or nous avons vu au chapitre I que R = Cp − Cv , on obtient alors:
T2 2 + (γ − 1)M12
= (20)
T1 2 + (γ − 1)M22
Cette équation est une équation du second degré pour M22 , elle admet la solution triviale M22 = M12 ,
la seconde solution vaut:
2 + (γ − 1) M12
M22 = (27)
1 − γ + 2γM12
On peut donc déduire de (20), (22) et (24):
T2 2 + (γ − 1)M12 1 − γ + 2γM12
= (28)
T1 (γ + 1)2 M12
ρ1 u2 γ−1 2
= = + (29)
ρ2 u1 γ+1 (γ + 1)M12
p2 1 − γ + 2γM12
= (30)
p1 1+γ
Pour un gaz parfait polytropique, nous avons vu au chapitre I équation (22) que la variation
d’entropie entre deux états caractérisés par les variables d’état (T 1 , ρ1 ) et (T2 , ρ2 ) pouvait s’expliciter
sous la forme: !
T2 ρ2 1−γ
∆s = s2 − s1 = Cv ln (31)
T 1 ρ1
et ce qu’il y ait ou non irréversibilité dans le système. En effet s est une fonction d’état ne dépendant
pas du chemin suivi pour la calculer. Par contre le choc est un processus irréversible, il faut donc
rajouter un principe d’évolution, rappelé plus haut: l’entropie augmente à la traversée du choc.
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Ainsi, l’on a ∆s > 0. Une étude de fonction pénible mais sans difficulté, permet de montrer que
l’écoulement (11) amont est alors supersonique :
M1 > 1 (32)
On en déduit de même compte tenu de (27) que l’écoulement à l’aval du choc est subsonique
M2 < 1 (33)
Comme γ est supérieur à 1, on peut déduire de (28), (29), (30) le sens de varaition de la pression,
de la masse volumique et de la température à la traversée du choc droit:
p2 ρ1 u2 T2
> 1 < 1 <1 >1 (34)
p1 ρ2 u1 T1
En annexe nous avons indiqué à titre informatif les tables donnant M2 , ainsi que les divers rapports
intervenant dans (35) en fonction du nombre de Mach aval. Un choc droit ne peut avoir lieu que
dans un écoulement supersonique. Le choc droit fait passer l’écoulement d’un régime supersonique
à un régime subsonique.
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p02
On a finalement le rapport p01 , que l’on a tracé ci-dessous: Nous verrons au chapitre V,
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
p02 0.5
p01
0.4
0.3
0.2
0.1
0
1.0 1.4 1.8 2.2 2.6 3.0 3.4 3.8 4.2 4.6 5.0
l’importance des pressions génératrices pour évaluer l’importance du rendement d’un moteur d’avion.
40