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Ouyahya Youssef
Master FCA : Comptabilité des Sociétés
1. L’augmentation de capital de la SA
Conditions générales de l’augmentation du capital :
a. L’organe de décision
C’est l’assemblée générale, selon L’article 186 de la loi 17/95 relative aux sociétés anonymes, qui
décide de toute augmentation du capital en se référant à un rapport établi par le conseil
d’administration ou le directoire indiquant les motifs et les modalités d’augmentation et décrivant
notamment les conditions définitives de l’opération. Les éléments figurants dans le rapport sont fixés
par le conseil déontologique des valeurs mobilières.
- Déterminer le prix d’émission, ou les conditions de sa fixation, sur rapport du CA/D ou rapport
spécial du ou des CAC (article 193)
Le capital doit être entièrement libéré avant l’émission des nouvelles actions. Si l’augmentation par
appel public à l’épargne est établie avant une durée de 2 ans à dater de la constitution, une vérification
par le ou les commissaires aux comptes de l’actif, du passif et des avantages particuliers consentis doit
précéder l’opération. (Art 187)
c. Les délais
L’article 188 L’augmentation doit se réaliser dans 3 ans à dater de l’autorisation ou la décision
de l’assemblée générale sauf en cas de conversion (art 188). Le montant de l’augmentation doit être
entièrement souscrit. La société doit communiquer Le rapport du conseil d’administration ou du
directoire aux commissaires aux comptes dans au moins 45 jours avant la date prévue de la réunion de
l’assemblée générale pour statuer sur l’augmentation du capital (art 193 bis).
Ce rapport est mis à la disposition des actionnaires au siège social et/ou sur le site au plus tard à la date
de publication de l’avis de réunion. Si la société ne fait pas appel à l’épargne public, les actionnaires
doivent être informés par un avis au moins 6 jours avant la date de souscription dans un journal
d’annonces légale ; sinon l‘avis est inséré dans une notice (incluant les derniers états de synthèse
certifiés) publiée au bulletin officiel Si les actions sont nominatives, une lettre recommandée est
expédiée aux actionnaires, pour les informer de leurs droits préférentiels de souscription, au moins 15
jours avant la date d’ouverture de la souscription, elle doit contenir les conditions, les modalités, le
lieu, les dates, le taux d’émission et le montant à libérer (art 196) Le délai accordé aux anciens
actionnaires doit être supérieur à 20 jours avant la date d’ouverture de souscription, la clôture est
automatique après exercice de tous droits de souscription (article 197).
Partant d’une base purement juridique, il existe deux procédés par lesquels on peut augmenter le
capital d’une SA; soit par émission d’actions nouvelles, soit par augmentation de la valeur nominale
des actions déjà existantes, selon les stipulations de l’article 182 de la loi 17-95 relative aux sociétés
anonymes. Selon l’article 184 de la même loi, le consentement de l’unanimité est nécessaire si on
procède à l’augmentation du capital par majoration de la valeur nominale des actions existantes sauf si
ladite majoration est due à une incorporation de réserves, de bénéfices ou primes d’émission.
Lorsqu’on décide que l’augmentation sera faite par émission d’actions nouvelles, lesdites actions
peuvent être libérées par quatre modalités différentes notamment par apport en nature ou en numéraire,
par compensation avec des créances liquides et exigibles sur la société, par incorporation de réserves
bénéfices ou primes d’émission et par conversion d’obligations ; selon les stipulations de l’article 183
de la loi 17-95 Dans la partie qui suit, nous allons essayer de présenter chacune des modalités ou
procédés de l’augmentation de capital cités précédemment.
i. Augmentation de capital par apport nouveaux (en nature ou en numéraire)
Dans ce type d’augmentation, les personnes les plus touchés sont les anciens actionnaires, ils verront
la valeur de leurs actions baisser du fait de l’augmentation et se verront lésés vis-à-vis de leur
contribution initiale aux réserves, c’est la raison pour laquelle on peut demander aux actionnaires
nouveaux de payer un surplus assimilé à la prime d’émission. Cette modalité permet à la société
d’avoir plus de liquidité et de la rendre plus solvable à l’égard des banques ce qui facilite l’obtention
des emprunts par la suite, cependant, pour éviter de léser les anciens actionnaires, on leur offre un
droit préférentiel pour souscrire aux nouvelles actions mais dans la limite du nombre d’actions déjà
détenues par l’actionnaire parce qu’il doit exister autant de droits que d’actions. Nous allons essayer
de faire la distinction entre l’existence du droit préférentiel de souscription et sa suppression mais
avant, nous nous trouvons dans l’obligation de faire une petite distinction entre les notions suivantes :
Usufruitier et Nu-propriétaire. L’ usufruit ier est la personne qui possède le droit d’utiliser le titre et
d’en percevoir les revenus et le nu-propriétaire est la personne qui a le droit d’en disposer. Lorsque
l’usufruit s’éteint, le nu-propriétaire bénéfice de la réunion de l’usufruit et de la nue-propriété et
dispose ainsi de la pleine propriété du titre. En ce qui concerne l’existence du droit préférentiel de
souscription, c’est un droit considéré comme un complément des droits de l’action, comme on a cité
précédemment, c’est en quelque sorte un droit conféré aux anciens actionnaires pour protéger leurs
parts. Les personnes concernées par ce droit sont les actionnaires ainsi que les titulaires de certificats
d’investissement (Articles 189 et 283 de la loi 17-95) .Ce droit concerne uniquement les actions de
numéraires (attribuées en contrepartie des apports en numéraire, en se basant sur l’article 189 de la loi
17-95. C’est un droit qui ne peut être négligé ou réduit (à titre irréductible) ; chaque actionnaire profite
de son plein droit en cas de souscription s’il veut conserver sa part dans le capital et par conséquent
tous ses droits.
D’ailleurs c’est la raison pour laquelle une amende (10000 DH à 100000 DH) est prévue pour
chaque société qui décide de ne pas distribuer à ses anciens actionnaires leurs droits de
souscription selon l’alinéa 1 de l’article 396 de la loi 17-95. Cependant, aucun actionnaire ne doit se
trouver obligé de participer à l’augmentation du capital puisque cela causera l’augmentation de ses
engagements ce qui est carrément interdit par la loi 17-95 à travers son article 110 (Alinéa 1) et
l’alinéa 3 de son premier article. Entre autres, le détenteur du droit préférentiel peut procéder à sa
cession ou négociation de la même façon qu’une action, en vertu de l’alinéa 2 de l’article 189 de la loi
17-95.Dans la pratique on trouve ce qu’on appelle les actions à dividendes prioritaires sans droit de
vote, les actionnaires qui détiennent ce genre d’actions ont eux aussi le droit de bénéficier de leur droit
préférentiel de souscription dans les conditions normales c'est-à-dire des conditions de la souscription
des actions normales sauf si l’assemblée générale extraordinaire décide après avis de l’assemblée
spéciale qu’ils bénéficieront d’un droit préférentiel sans droit de vote proportionnellement aux
nouvelles actions sans droit de vote émises , selon les stipulations des articles 266 et 267 de la loi
17-95. C’est en cette partie qu’on va utiliser les termes cités précédemment à savoir usufruitier et nu-
propriétaire. D’abord, le droit de vote attaché à l’action appartient à l’usufruitier dans les assemblées
générales ordinaires et au nu-propriétaire dans les assemblées générales extraordinaires. Si les actions
sont grevées d’usufruit, le droit préférentiel qui concerne lesdites actions revient au nu-propriétaire, de
plus les dividendes sont au profit du nu-propriétaire sauf réserves (Hors report à nouveau), selon
l’article 334 de la loi 17-95. Selon l’alinéa 2 de l’article 195 de la loi 17-95, si le nu-propriétaire
néglige d’exercer son droit, l’usufruitier peut se substituer à lui pour souscrire aux actions nouvelles
ou pour vendre les droits. Dans ce dernier cas, le nu-propriétaire peut exiger le remploi des sommes
provenant de la cession; les biens ainsi acquis sont soumis à l’usufruit. Par ailleurs, si les actionnaires
décident de vendre leurs droits de souscription, les autres peuvent les acquérir et par conséquent
souscrire à titre réductible dans la limite de leur part dans le capital. Concernant la suppression de droit
de souscription, la société a comme intérêt de le supprimer afin d’attirer plus de souscripteurs. Dans ce
cas, le rapport du conseil d’administration ou du directoire doit indiquer les motifs de la proposition de
suppression dudit droit selon l’alinéa 2 de l’article 192 de la loi 17-95. Le rapport du conseil
d’administration doit contenir les noms des attributaires des actions et le nombre de titres attribués à
chacun d’eux.
Les attributaires éventuels des actions nouvelles ne peuvent ni personnellement, ni par mandataire,
prendre part au vote de l’assemblée, écartant en leur faveur le droit préférentiel de souscription.
(Alinéas 2 et 3 Article 193 Loi 17-95) et toutes ces indications doivent être correctes du fait que
l'amende est appliqué si elles ne le sont pas, selon l’article 398 de la loi 17-95. De plus le rapport du
conseil d'administration ou du directoire est mis à la disposition des actionnaires, au siège social de la
société et/ou sur son site, au plus tard à la date de publication de l'avis de réunion de l'assemblée
générale appelée à statuer sur l'augmentation de capital selon l’article 193 bis inséré par l’articles 2
de la loi 78-12.