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le journal d’UNICONGO
L ’ e s s e n t i e l
Dossier
L as er
Pétrole
L’huile de palme,
indispensable
Sa demande explose parce que cette huile
végétale se retrouve dans une foule de
produits. Conséquence logique : l’offre
peine à satisfaire la demande. C’est donc
une formidable opportunité pour les pays
africains qui relayent l’Asie et le Congo
entend bien faire partie de son principal
pool de producteurs ! Lire p. 11
région
Dolisie la coquette :
la renaissance économique
La nouvelle route qui relie l’ancienne
capitale de « l’or vert » à Pointe-Noire offre
désormais une véritable opportunité de
développement à Dolisie. Un nouvel aéroport,
des infrastructures hospitalières et sportives
edito Sommaire
La parution de ce deuxième numéro de « Congo Economie » quatre mois après le lancement
de notre journal est un signe du ferme engagement de l’Union et de tous ses partenaires à le 08
faire vivre.
19
Le dossier de ce numéro est le pétrole : il est présenté sous tous les aspects, à savoir la
prospection et l’exploration, la production et le raffinage, la distribution.
L’importance du secteur pétrolier dans l’économie congolaise, au regard de son poids dans
les exportations (92%), de sa contribution au produit intérieur brut et au budget de l’Etat (près
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30
des deux tiers) et à son impact sur les autres secteurs économiques comme l’industrie para-
pétrolière, a déterminé notre choix d’en faire un dossier. Il en sera ainsi des prochains numéros
qui consacreront à chaque fois un dossier à l’un des secteurs de poids de l’économie nationale.
Les mutations du paysage économique congolais, soutenues par les importants investissements
publics en infrastructures avec, notamment, la reconquête de l’espace national par la route ainsi
que l’émergence du secteur des mines – dont le potentiel fait déjà du Congo un pays minier –
sont autant de facteurs qui suscitent le besoin d’une plus grande information sur l’économie
congolaise de la part des différents acteurs de la vie économique et sociale du pays.
38 40
Notre Union, dont les membres opèrent dans les différents secteurs de l’économie congolaise, Actualités Unicongo
Quelles sont les missions d’Unicongo ? p. 4
a l’ambition d’être un acteur majeur de l’information économique sur le Congo ; à cette fin,
Une assemblée générale sous le signe du dynamisme p. 5
aucun effort ne sera ménagé. Unicongo soutient Mercy Ships p. 5
En ce début d’année 2014, je ne saurais déroger à la tradition pour souhaiter, à tous les membres
d’Unicongo et à nos partenaires, une bonne et heureuse année. Laser
Droit : le contrat de distribution exclusive p. 7
Christian Barros, président d’Unicongo Téléphonie mobile : l’Afrique, continent précurseur ? p. 8
De la nécessité des changements structurels p. 10
L’huile de palme, indispensable p. 11
Assurances : le retour ? p. 12
Nouvelles technologies : une niche qui doit être soutenue p. 13
Evénements
Unicongo s’est aussi mobilisé pour… p. 15
Dossier : pétrole
Une véritable épopée p. 19
Entretien avec le président de la fédération Pétrole, M. Matrice Elenga p. 20
Entretien avec Eric Iwochewitsch, directeur des filiales Perenco p. 22
Entretien avec Babak Bagherzadeh, directeur général de Total E&P Congo p. 27
AOGC : un plan stratégique sur 5 ans pour s’affirmer p. 30
SNPC : devenir un acteur majeur du secteur pétrolier p. 32
Coraf : Le challenge de la quantité et la qualité des produits p. 33
Entretien avec le directeur général de SCLOG, M. Frederik De Vos p. 35
Entretien avec le directeur général de Total Congo, M. Alexis Thelemaque p. 36
Région
Dolisie la coquette : la renaissance économique p. 38
Pays
Ghana, le bon élève p. 40
Afrique
Internet : un avenir radieux p. 42
Médias
Jamais sans mon réseau p. 44
Conso
Ordinateurs portables : 5 voies pour faire son choix p. 45
Congo Economie est une publication éditée par Conseiller auprès de la rédaction :
l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo. Jean-Pierre Pont
Site internet : unicongo.org Secrétaire général de la rédaction : Didier Bras
Contact Brazzaville : boîte postale 42.
Tél. : (+242) 06 841 04 07 Directeur artistique : Jean-Noël Dubois
Mél : secretariatbzv@unicongo.org Ont participé à ce numéro :
Contact Pointe-Noire : boîte postale 1713 Lasme Adou, Hamid Affalou, Rokia Bafembé, Laetitia
Tél. : (+242) 06 629 59 06 Bagamboula, Daouda Coulibaly, Christian Elion, Jean-
Mél : secretariatpnr@unicongo.org Philippe Kassi, Fanny Macagbey, Jean-Claude Mikala,
Kimia Mombouli, Jean-Jacques Samba, Simon Silué,
Président : Christian Barros
François Wandji.
Email : c.barros@codisco-congo.com
Directeur de la publication : Jean-Jacques Samba Publicité : France Europe Conseil
Mél : jean-jacques.samba@unicongo.org Jean-Marc Sand
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4 congo économie - N°2 - janvier 2014 Actualités Unicongo Actualités Unicongo congo économie - N°2 - janvier 2014 5
dynamisme
missions d’Unicongo ?
Brazzaville – Johannesburg
(Mercredi et Samedi)
A
ujourd’hui, l’Union patronale et interpro- se caractérise par un enchevêtrement de réglementations mandat qui durera trois années).
fessionnelle du Congo (Unicongo) est un de toutes natures appliquées au secteur privé. Ces textes
syndicat patronal qui regroupe en son sein la sont produits par l’Etat et ses administrations, mais éga- Une mise en place progressive
majorité des employeurs du secteur formel lement par les communautés économiques régionales. Les nouvelles instances statutaires,
du Congo. Les adhérents sont répartis dans douze fédé- L’Union anime par ailleurs des échanges sur les préoc- les fédérations, le comité des fédéra-
rations professionnelles, dont les dernières-nées sont les cupations communes des membres des différentes fédé- tions, les commissions thématiques et au secrétariat général, notamment avec tant qu’organisation patronale représen-
télécoms NTIC et les mines solides, à l’image de l’évo- rations. C’est dans un cadre propice que ces échanges le conseil d’administration ont été mis le recrutement d’une responsable admi- tative du secteur privé congolais.
lution des secteurs de l’économie congolaise. contribuent à conforter l’esprit de solidarité entre entre- en place et fonctionnent normalement, nistrative et financière, d’une chargée Du rapport d’activité des fédérations,
Les adhérents de l’Union sont des entreprises privées prises appartenant à la même organisation et partageant à l’exception de certaines fédérations et des adhérents à Pointe-Noire, et d’une il est ressorti une évolution positive de
de toutes tailles et de toutes formes juridiques, ayant les mêmes objectifs. Pour ce faire, l’Union est à l’écoute commissions thématiques qui souffrent informaticienne. Le recours à l’appui tous les secteurs économiques au cours
approuvé les statuts et le règlement intérieur, et signé la permanente de ses membres afin de cerner et d’identifier de l’immobilisme des personnes qui en externe d’un cabinet comptable et d’un de l’année 2012 avec de bonnes pers-
charte d’éthique. Parmi ses membres, se côtoient aussi leurs problèmes et préoccupations, ce qui lui permet de ont la responsabilité. prestataire en informatique a permis pectives également pour l’année 2013. Service et Assistance
bien les entreprises appartenant à des grands groupes définir un certain nombre de solutions dans les échanges Le nouveau plan de communication d’apporter des solutions aux problèmes Sur le plan financier, l’Union jouit de
internationaux que les entreprises à capitaux locaux. Sa intra ou interfédérations. est quant à lui progressivement mis en rencontrés dans ces domaines. Cette l’équilibre de ses comptes grâce aux excé-
mission initiale est, bien entendu, de défendre les inté- tuitement distribué, s’inscrit dans le droit chemin de la Toujours à l’écoute de ses membres et des pouvoirs place avec comme point focal le journal assistance se poursuivra en 2014 pour dents des exercices précédents qui lui ont
rêts de ses membres dans l’exercice de leurs différentes volonté de l’Union à mieux informer ses membres, les publics, l’Union participe au cadre institutionnel mis en « Congo Economie » qui en est à son consolider les acquis et apporter les amé- permis de soutenir son programme d’in-
activités professionnelles. investisseurs potentiels et tous les partenaires de l’éco- place et est de ce fait engagée dans le dialogue public- deuxième numéro de parution. liorations complémentaires nécessaires. vestissements. En vue d’assurer l’équi-
nomie congolaise, ses potentialités et ses perspectives. privé ; son bon fonctionnement devrait contribuer à La réorganisation du système informa- libre du budget en 2014, la poursuite de
Un partenaire essentiel La représentation du secteur privé est assurée par une amélioration significative du climat des affaires au tique et de l’internet, couplée à celle du Une réussite certaine ce programme d’investissement nécessi-
Les dossiers dans lesquels l’intervention de l’Union est l’Union auprès des administrations publiques, des orga- Congo notamment avec la mise en œuvre des diverses secrétariat général, est en cours pour Pour renforcer sa visibilité, l’Union tera toutefois une augmentation des coti-
indispensable sont aussi divers que les administrations nismes d’appui au développement, des juridictions du réformes en cours ou à venir. plus de cohérence et d’efficacité entre s’est impliquée dans les différents sations statutaires, inchangées depuis cinq
publiques dont les attributions touchent les différents travail et du commerce et des différentes institutions. Depuis l’engagement du Congo dans la voie du libé- les deux sites de l’Union, à savoir Braz- comités et commissions auprès des ans et ce en dépit du fort accroissement du
secteurs économiques représentés par les fédérations Cette représentation est d’autant importante que le sec- ralisme économique, le rôle de principal créateur de zaville et Pointe-Noire. ministères ainsi que dans les conseils chiffre d’affaires des adhérents.
professionnelles. teur privé est de plus en plus sollicité dans différentes richesses et d’emplois reconnu au secteur privé fait Face aux exigences de performances de d’administration. Monsieur Christian Par ailleurs, une vingtaine de nouveaux Qualité et Confort
A la mission initiale de défense des intérêts des membres sphères, dans le cadre du dialogue avec les pouvoirs pu- d’Unicongo un acteur majeur du développement éco- la nouvelle organisation de l’Union, les Barros en a profité pour réaffirmer l’im- adhérents ont été enregistrés au cours de
se sont greffées progressivement d’autres missions, liées blics et les organismes d’appui au développement, sans nomique et social et un partenaire incontournable des ressources humaines ont été renforcées portance de la présence d’Unicongo en l’année 2012.
Notre réseau (+ de 900 destinations)
essentiellement à l’évolution de l’environnement poli- oublier d’autres aspects tels que la fiscalité, le travail et pouvoirs publics. Son efficacité dépend de sa force de
tique, économique et social du secteur privé au Congo, l’emploi, l’environnement, la lutte contre le VIH sida, propositions, de ses capacités à mener des études et ana- Avec South African Airways, Visitez l’Afrique
marquée par un libéralisme accru au début des années bref, tous les sujets couverts par la responsabilité sociale lyses sur des sujets intéressant les adhérents et, d’une du sud (nation arc-en-ciel) et connectez-vous
90. Ces missions portent sur l’information, la représen- de l’entreprise. manière générale, le secteur privé et l’économie.
droit
Le contrat de
distribution exclusive
respecter les obligations suivantes :
Zoom sur ce contrat qui lie un fournisseur et un revendeur - s’abstenir de procéder à des ventes
directes dans la zone exclusive accordée
et décryptage de ce qui caractérise sa notion d’exclusivité. au distributeur,
- respecter les quotas de livraison aux-
Ceci grâce à l’éclairage de notre expert en droit. quels il s’est engagé,
- garantir les vices cachés des produits
qu’il fournit,
- garantir l’exclusivité de la marque, de
P
our booster la vente de leurs Validité produit dont les retombées pourraient l’enseigne, etc., dans le secteur géogra-
produits, notamment sur de Le contrat de distribution exclusive n’est profiter à d’autres revendeurs sans in- phique consenti au distributeur.
nouveaux marchés, les entre- pas soumis à une réglementation par- vestissements de leur part.
prises ont recours à des inter- ticulière. Il obéit, pour l’essentiel, au L’octroi de l’exclusivité cependant em- Violations de l’exclusivité
médiaires de toutes sortes. La connais- droit commun des contrats, au droit de porte des obligations de performance à La violation par l’une des parties de la clause
sance du marché local et une bonne la concurrence ainsi qu’aux règles déga- la charge du distributeur avec la fixation d’exclusivité donne droit à l’autre partie à
réputation auprès des acheteurs locaux gées par la jurisprudence. Sa forme et son de quotas de ventes à réaliser. Il convien- des dommages et intérêts et à la possibilité
constituent des atouts que ne possède contenu sont librement fixés par les par- dra au distributeur de s’appuyer sur sa de résilier le contrat de distribution.
pas toujours l’entreprise désireuse de se ties. Le plus souvent, presque toutes les connaissance du marché local et de négo-
lancer sur un nouveau marché. Recourir clauses sont préalablement rédigées par cier au moment de la conclusion du contrat Fin du contrat de distribution
à des intermédiaires disposant de telles le fournisseur et imposées au distributeur. des objectifs de vente raisonnables. exclusive
qualités représente une économie subs- La clause d’exclusivité doit être stipulée Le contrat prévoit généralement des Le contrat de distribution exclusive
tantielle de coûts dans la tentative de expressément pour pouvoir être invo- sanctions contractuelles au non-res- prend fin à son terme sans indemnité
pénétration de ces marchés. quée devant les tribunaux. Outre cette pect par le distributeur de son obliga- ni droit à renouvellement. Il appartient
Une fois ces intermédiaires identifiés, condition, la stipulation doit être déter- tion de performance après l’écoulement en conséquence au distributeur exclusif
l’entreprise devra définir la nature de minée ou déterminable quant à son ter- d’un délai. Il s’agit de la diminution de négocier une durée de contrat assez
collaboration devant la lier à ces inter- ritoire et quant à sa durée d’application. du territoire pour lequel l’exclusivité a longue pour lui permettre de faire fruc-
médiaires. L’entreprise dispose de plu- Enfin, la clause ne doit pas porter at- été conférée ou de la fin pure et simple tifier l’investissement consenti dans le
sieurs options : l’agence commerciale, teinte aux règles du droit de la concur- du caractère exclusif de la distribution positionnement des produits du fournis-
la distribution ou la franchise. rence, notamment celles relatives aux dans le territoire confié. seur sur le marché.
Pour une entreprise entrant dans un nou- ententes anticoncurrentielles. Le distributeur doit par ailleurs : Si le contrat a été conclu pour une durée
veau marché, une des techniques de col- - payer le prix de la marchandise qu’il indéterminée, chacune des parties peut
laboration appropriées serait le recours Intérêt et obligations compte distribuer, y mettre fin à tout moment, sous réserve
à un contrat de distribution exclusive L’objectif du fournisseur, lorsqu’il ac- - respecter l’exclusivité territoriale des de respecter un préavis contractuel ou
qui se définit comme « la convention par corde l’exclusivité, est normalement autres distributeurs, d’usage. Dans le cas contraire, la rup-
laquelle un fabricant, constructeur ou d’inciter le distributeur à promouvoir - remplir, s’il y a lieu, son obligation ture pourrait être considérée abusive
producteur appelé “fournisseur” s’en- son produit et à offrir un meilleur ser- d’achat exclusif, et la partie fautive s’exposerait à une
gage à approvisionner un revendeur in- vice aux clients. En effet, sans exclusi- - assurer divers services à la clientèle, condamnation et au paiement de dom-
dépendant appelé “distributeur exclusif” vité, le distributeur ne sera pas enclin à - informer le fournisseur de l’état du mages et intérêts à la partie victime.
qui disposera seul du droit de vendre ses investir ses ressources et son temps dans marché, des réactions de la clientèle, etc.
produits sur un territoire donné ». le développement de la réputation d’un Quant au fournisseur, il est tenu de Simon Silué
8 congo économie - N°2 - janvier 2014 Laser Laser congo économie - N°2 - janvier 2014 9
Téléphonie mobile – où le système a été mis en place avec l’opérateur de télé- répondre à une réelle demande sur un modèle qui a fait En résumé, ce développement de la gestion de son argent,
L’Afrique,
phonie Vodafone – semble avoir plébiscité cette solution ses preuves, mais aussi de l’opportunité de se rapprocher aussi minimes soient les sommes, est venu introduire une
après des débuts difficiles. d’une possible clientèle pour la banque. nouvelle donne qui a bousculé les certitudes des banques,
Une chose est sûre, l’initiative de Safaricom a fait des Au Nigeria, on ne compte pas moins de sept banques mais aussi des institutions spécialisées dans les trans-
émules. Aujourd’hui, tous les grands opérateurs de télé- dépositaires de licences de services bancaires et de paie- ferts de fonds (Western Union, MoneyGram, etc.). Avec
phonie proposent des solutions de mobile banking. En ments sur mobile, avec une particularité locale : la Banque comme conséquence un jeu de la concurrence qui profite
Côte d’Ivoire comme au Cameroun, la bataille fait rage centrale régule le système. En 2012, elle a initié le « Cash- à l’usager africain au regard des frais moins élevés sur ses
continent précurseur ?
dans ce domaine entre le sud-africain MTN et le français Less projet Lagos », démarche visant à introduire une transactions financières, mais aussi une vraie réflexion de
Orange. En Egypte, l’opérateur local, Mobinil, tente de limite quotidienne de retrait en espèces, chaque retrait au- fond pour les usagers des pays industrialisés, qui accusent
défendre ses parts de marché face au géant britannique Vo- dessus de ce seuil étant soumis à des frais. Ayant rendu de un retard certain vis-à-vis de cette pratique. Aussi vrai que
dafone. Au Togo, c’est le groupe émirati de télécommuni- plus en plus difficile l’obtention des liquidités en banque le soleil se lève à l’est, va-t-il falloir s’habituer à ce que
cations Etisalat, propriétaire de la marque Moov, qui vient pour effectuer des paiements pour les consommateurs, l’innovation vienne aussi du Sud ?
de lancer son service de mobile banking, quand au Congo cela a gonflé l’option pour les transactions sans numéraire.
MTN et Airtel sont au coude à coude sur ce segment de Au Maroc, la Banque Populaire a développé son offre de
marché… Aux quatre coins du continent, les opérateurs de mobile banking : Pocket Bank, alors que la BMCE Bank a, * Estimations 2012, « World Fact Book ».
téléphonie mobile sont à l’affût. de son côté, élargi son offre (Lilkoul) au transfert d’argent. Hamid Affalou
Dans un contexte de faible taux de bancarisation,
particulièrement en Afrique subsaharienne, les Les banques veulent reprendre le dessus
Quant aux banques, lassées d’être à la remorque, ou sim-
offres de téléphonie ont dépassé le cadre strict des plement dissociées de ce système, elles cherchent à déve-
appels pour proposer des services qui se présen- lopper des offres qui leur sont propres. Il faut dire que
l’enjeu est de taille. Une récente étude du groupe Ecobank
tent comme des alternatives au circuit financier ha- souligne le potentiel considérable des revenus inhérents
bituel. Régler ses dépenses avec son téléphone ? au mobile banking en Afrique subsaharienne. Les experts
de la banque panafricaine estiment en effet qu’il pourrait
Ce qui semble naturel en Afrique est loin de l’être atteindre 3,53 milliards de dollars en 2017, contre 657 mil-
dans les pays industrialisés… lions actuellement. Une donnée qui a valeur de confirma-
tion pour Ecobank qui avait déjà signé, en 2011, un accord
avec l’opérateur téléphonique indien Bharti Airtel pour dé-
En matière de technologie, il est un bien de d’autres parties de la planète perpétuelle- velopper une offre de mobile banking dans quatorze pays
consommation que l’on trouve en plus grand ment perçues « en voie de… » –, la réflexion africains. Préalablement les deux partenaires avaient lancé
nombre en Afrique qu’aux Etats-Unis ou en vient cependant tempérer la surprise. Tout Ecobank Mobile Banking au Ghana en octobre 2010, dans
Europe. Le téléphone mobile, car c’est bien d’abord parce que la population de l’Afrique les pas du groupe français Société générale qui venait
de lui qu’il s’agit, dépasse les 650 millions a largement dépassé le milliard d’habitants d’initier le service Yoban’Tel au Sénégal, via sa filiale
d’unités en circulation sur le continent. Mais quand celle de l’Europe oscille autour de 740 SGBS. Pour ces banques, il s’agit là d’un bon moyen de
passé le moment d’étonnement face à cette millions, et celle des Etats-Unis de 315 mil-
information – qui défie nos représentations lions*. D’autre part, ce recours à la télépho-
d’un monde industrialisé donc forcément nie mobile existe aussi par défaut, permet-
équipé sur le plan technologique, face à tant de s’affranchir du déficit de lignes fixes Quelle place pour le
mobile banking dans
en raison de leurs coûts et de leurs difficultés dépenses quotidiennes, aussi bien pour ses le reste du monde ?
d’installation. Et enfin parce la quantité ne achats chez un commerçant que pour payer
dit rien de l’impact technologique, sachant un taxi ou régler des factures. Une réussite
que bon nombre d’appareils jugés dépassés qui repose sur la multiplicité d’avantages Le succès de M-Pesa au Kenya est significatif
d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique Nord que revêt ce système, avec notamment la puisqu’on considère qu’il représente à lui seul
finissent leur vie sur le continent africain. possibilité de consulter et gérer son budget 69% des transactions de mobile banking dans
en permanence sur son téléphone mobile, le monde ! Le système s’appuie sur plus de 15
Safaricom, le pionnier l’absence de frais de gestion de compte, et millions de clients actifs et est utilisé par 72%
Pour autant, l’omniprésence du téléphone surtout des coûts de transaction plus faibles : des Kenyans à faibles revenus, 75% d’entre eux
mobile en Afrique mérite que l’on s’y ar- à titre d’exemple, pour 500 dollars envoyés, étant non bancarisés. Dans le reste du monde, le
rête, notamment pour l’aspect précurseur de M-Pesa prélève 6 dollars, contre 17 euros en mobile banking connaît aussi un développement
son utilisation vis-à-vis du reste de la pla- moyenne pour d’autres sociétés spécialisées croissant, mais ses utilisateurs l’utilisent princi-
nète. Et sans pour cela disposer d’un télé- dans les transferts de fonds. Au Kenya, le palement pour consulter leur compte bancaire
phone estampillé « dernier cri ». L’exemple développement des transferts d’argent via la ou effectuer des virements de compte à compte.
le plus probant concerne le mobile banking, téléphonie mobile a eu un impact important Ce système comme substitut de la monnaie est
c’est-à-dire l’ensemble des fonctions qui sur le développement du pays, permettant à encore extrêmement rare. Aux Etats-Unis, entre
permettent d’avoir accès à des services des populations ne possédant pas de compte 2011 et 2013, l’utilisation mobile des services
bancaires via son téléphone portable. Cette bancaire d’avoir accès à des systèmes ban- bancaires a doublé, passant de 18% à 35% alors
innovation est née au milieu des années caires alternatifs. que l’utilisation en ligne est en stagnation depuis
2000. Le pionnier en Afrique a été l’opéra- 2010. 32% d’entre eux utilisent des applications
teur kenyan Safaricom qui, via son service Tous les grands groupes mobiles pour gérer leur activité bancaire. Sans
M-Pesa créé en 2007, a permis aux usagers de téléphonie à la rescousse surprise, ce sont les jeunes et les populations les
de déposer, retirer ou transférer de l’argent Toutefois, la réussite que M-Pesa a suscitée plus aisées, souvent dotées de smartphones, qui
grâce à leur téléphone mobile sans avoir au Kenya n’est pas forcément transposable sont les plus enclins à utiliser ce biais pour gérer
besoin d’ouvrir un compte bancaire. Car le partout. En effet, son succès suppose un leur budget. 67% des 18-29 ans utilisent des ser-
système doit aussi sa notoriété à sa simpli- maillage du territoire très dense, nécessaire vices en ligne et 54% des applications mobiles
cité. Un abonné (dont l’adhésion au service pour constituer un réseau de distribution contre seulement 14% des seniors. En Europe,
est gratuite) se rend auprès d’un agent agréé capable de démocratiser le système. Par ail- selon une étude récente réalisée par Forrester
M-Pesa (30 000 sont présents sur tout le ter- leurs, il repose aussi sur le partenariat entre Research*, 20% des internautes européens
ritoire kenyan) avec la somme en espèces les opérateurs de téléphonie et les banques. utilisent le mobile banking. Les alertes SMS
et le numéro de téléphone de son destina- Car si ces dernières sont satisfaites de se demeurent la forme de communication la plus
taire. Contre un peu plus d’un dollar, l’agent rapprocher d’une population faiblement largement utilisée mais le nombre d’applications
met en place son compte virtuel, configuré bancarisée, elles doivent pouvoir s’entendre dédiées est en constante augmentation.
directement sur sa carte SIM, qu’il crédite avec les opérateurs sur le coût des opéra-
avec l’argent déposé précédemment. L’ex- tions financières. Et même s’il a considéra- * Entreprise indépendante qui fournit à ses clients des
péditeur n’a plus qu’à transférer ce montant blement essaimé, M-Pesa a reçu un accueil études de marché sur l’impact des technologies dans
le monde des affaires.
par SMS à son destinataire. plus mitigé dans les pays où il s’est exporté,
A l’usage, le succès de M-Pesa a dépassé les notamment au Niger, en Afrique du Sud, à H. A.
attentes de ses concepteurs. Aujourd’hui, un Madagascar, en Egypte, et même en Inde et
Kenyan sur trois utilise ce service pour ses en Afghanistan. En revanche, la Tanzanie
10 congo économie - N°2 - janvier 2014 Laser Laser congo économie - N°2 - janvier 2014 11
L
inclusive, à la fois durable et soutenue. ment créer ces nouveaux emplois et pour Des ressources prometteuses de consommation courante. On en trouve palmeraies naturelles abondaient dans la L’huile de palme ne sert pas uniquement plus de 22 000 personnes.
qui ? Cette dernière question renvoie à un Mais la solution ne peut être uniforme. aussi bien dans l’alimentation (chips, mar- Likouala, le long de l’Alima, de Sainte- à la consommation alimentaire. Le ren- Enfin, il y a quelques mois, la société Fri
orsque les experts économiques de des ressources naturelles* dans les écono- préalable : l’investissement indispensable Si tous les pays du continent produisent garine, pizzas…) que dans des produits Radegonde à N’Counda sur le Congo. dement exceptionnel de cette culture El Green échouait à reprendre l’activité de
la Banque africaine de développe- mies africaines et leurs possibilités d’opti- des Etats dans l’éducation de masse pour des matières premières agricoles, qua- ménagers ou de soins (lessives ou sham- La lente industrialisation des procédés de intéresse particulièrement la filière des l’ex-Sanga Palm. Eco-Oil Energie SA a re-
ment (BAD), du Centre de développement misation. Tout le monde a en tête le sché- former les compétences qui occuperont rante-quatre d’entre eux produisent des poings). Désormais, on en redemande fabrication, la difficulté à planter des pal- agrocarburants qui doit répondre à une pris le flambeau du projet de Mokéko, dans
de l’OCDE, de la Commission économique ma, pourtant non inscrit dans le marbre, ces emplois de demain. D’autre part, un métaux ou des minéraux, avec toutefois même pour une raison supplémentaire : meraies ont limité l’activité de cette filière demande croissante de l’Europe. Ainsi, le département de la Sangha. L’entreprise
des Nations unies pour l’Afrique (ONU- d’un continent aux richesses naturelles comparatif avec les pays émergents sou- quatre pays (RDC, Ghana, Afrique du Sud les agrocarburants. L’offre ne parvenant jusqu’à ce que d’importants complexes l’italien Eni, premier producteur de pé- s’est engagée à planter et à transformer le
CEA) et du Programme des Nations unies foisonnantes livrées à l’appétit féroce d’ex- ligne que le recul de la pauvreté dans des et Zambie) qui concentraient 70% de la pas à satisfaire la demande, les investis- agro-industriels ferment leurs portes, il y trole sur le continent, a prévu d’investir palmier à huile, à mettre en place de nou-
pour le Développement (PNUD) mettent ploitants qui seraient ad vitam æternam les pays comme le Brésil, la Chine ou l’Inde production minière en 2009. Au niveau seurs prospectent l’ensemble des pays du a une vingtaine d’années. Mais on assiste 270 millions sur leurs 72 000 hectares de velles chaînes de production, à commer-
leurs compétences en commun, on est en vrais bénéficiaires d’un marché de dupes. tient bien aux changements structurels des hydrocarbures, en 2010, ce sont aussi bassin du Congo pour y acheter des terres depuis peu à un regain d’intérêt pour la plantations de palmiers destinées à la pro- cialiser les produits finis et semi-finis de
droit d’attendre une vision à la fois détail- Pourtant, une analyse des potentialités dont – c’est-à-dire les processus de réorienta- quatre nations (Algérie, Angola, Libye et et les planter, et du même coup offrir à ces culture du palmier à huile. duction d’agrocarburants. En outre, le 23 ces plantations, à développer les énergies
lée et globale des problématiques continen- recèle le continent montre bien qu’il n’y a tion de l’activité économique des secteurs Nigeria) qui totalisaient 77% de la pro- territoires un développement économique L’Indonésie et la Malaisie n’auront bien- février 2013 un protocole d’accord, visant renouvelables… Tout un programme !
tales. L’édition 2013 n’a pas dérogé à la rien d’inéluctable dans les tendances qui les moins productifs vers d’autres, plus duction de pétrole et 87% des réserves spécifique grâce à l’apport de capitaux, tôt plus de terres libres à consacrer à cette l’implantation d’une usine de transforma-
règle, qui s’attache à questionner la place prévalent actuellement. productifs – qu’ils ont consentis. Or, une africaines estimées. Notons toutefois d’infrastructures et d’emplois. culture. L’Afrique peut donc profiter de tion de l’huile de palme en biocarburant Kimia Mombouli
étude récente (2012) de la Fondation Mo que dix-neuf pays africains produisent
Ibrahim montre que l’accumulation du des volumes importants et que le secteur
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE LA POPULATION capital humain – mesurée selon le taux pétrolier africain s’est étoffé récemment
d’achèvement des études primaires – est de nouveaux pays producteurs tels que le
LABORATOIRE NATIONAL un facteur positif de transformation struc- Tchad, la Mauritanie et le Ghana. Par ail-
turelle. La boucle serait-elle bouclée ? leurs, à la faveur de récentes découvertes,
DE SANTÉ PUBLIQUE Non, trop simple, d’autant que les situa- l’extension des réserves avérées et l’aug-
tion diffèrent assez selon les pays et que mentation de la production de ressources
(LNSP) d’autres facteurs interviennent, comme la en Afrique devraient s’accélérer. Des gise-
qualité de la gouvernance, dont l’impor- ments importants de pétrole et de gaz ont
tance est déterminante dans ce processus été révélés dans plusieurs pays d’Afrique
Issu de l’Institut Pasteur de Brazzaville, le de transformation structurelle. de l’Est, de l’Ouganda au Mozambique.
Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) Le gaz découvert au large de la côte orien-
est créé par Ordonnance n° 9/69 du 28 mars Vers quels modèles ? tale de l’Afrique, dans les eaux territo-
1969 à la suite de la convention provisoire du Mais puisqu’il s’agit de mutation écono- riales de la Tanzanie et du Mozambique
30 septembre 1968 passée entre l’Institut mique, encore faut-il savoir à partir de en particulier, représente des volumes très
Pasteur de Paris et le Gouvernement du Congo. quelle réalité on parle. Une des caracté- importants. Quant au secteur des services
ristiques du continent est la part de son sur le continent, il se compose majoritai-
Les Missions : le LNSP est chargé des recherches secteur primaire dans l’emploi par rapport rement d’activités informelles, dans les
biologiques médicales et d’applications pratiques. au reste de la planète et le poids de ses services à la personne et le commerce
ressources naturelles qui, selon le rapport, notamment. Même si ces activités contri-
Il effectue toutes études, recherches et ont contribué à hauteur d’environ 35% à buent à la création d’emplois, les gains
analyses relevant de sa compétence et la croissance de cette région depuis 2000. de productivité qu’ils recèlent sont plus
intéressant surtout la défense de la santé Sur le plan du commerce extérieur, les modestes, en dépit du potentiel intéressant
publique. matières premières et produits semi-trans- de la grande distribution ou du tourisme.
formés ont constitué environ 80% des C’est un fait, avec des prix des matières
Il assure les vaccinations internationales et la exportations de l’Afrique en 2011, quand premières qui vont probablement se main-
délivrance des certificats internationaux de ils se situaient à hauteur de 60% au Bré- tenir à un niveau assez élevé et une aug-
vaccination. sil, 40% en Inde, et 14% en Chine, pour mentation importante de la production au
rester dans le comparatif avec les écono- cours des prochaines années, l’Afrique
Le Laboratoire National de Santé Publique mies émergentes. La hausse des cours et peut compter sur une conjoncture favo-
est désigné comme laboratoire national de la demande de ces pays émergents en ma- rable dans l’optique du développement et
référence depuis Juillet 2004. tières premières (même si celle-ci a connu de l’exploitation de ses ressources natu-
récemment un infléchissement ponctuel relles. Reste à transformer l’essai pour
en Chine) créent un contexte favorable mettre en place des structures écono-
pour l’Afrique. Pour autant, le rapport ex- miques susceptibles de créer des emplois
pose plusieurs scénarios. S’agit-il de tout et de générer des revenus pour le plus
miser sur le développement des industries grand nombre.
de transformation pour avoir la main sur
la valeur ajoutée de ces ressources natu- * Dans le cadre de cette étude, les ressources
relles ? Ou diversifier ses modèles éco- naturelles concernent les produits agricoles
Adresse : Avenue du Général de Gaulle - B.P : 120, Brazzaville - CONGO de base, les minerais et métaux, ainsi que les
Tél : +242-222.81.14.24 - +242-222.81.14.25 nomiques, à l’instar de l’Inde et de sa hydrocarbures.
Site : www.lnsp-cg.org - Email : dglabnat@hotmail.com réussite dans l’explosion des services ;
ou encore se substituer à la Chine en pro- Hamid Affalou
12 congo économie - N°2 - janvier 2014 Laser Laser congo économie - N°2 - janvier 2014 13
Le retour ?
Assurance Nouvelles technologies
Une niche
Les assurances congolaises ont longtemps été une véritable référence en
l’
assurance congolaise a longtemps brillé en qui doit être
soutenue
Afrique francophone. Ainsi, le groupe fran-
Afrique francophone. 2013 a donné un nouveau souffle à ce secteur qui a çais PFA, devenu une composante d’Allianz
connu une forte croissance : la clé de cette envolée, le besoin de sécurité. France, avait logé son hub à Brazzaville pour
toutes ses filiales d’Afrique centrale et de l’Ouest.
Toutes les grandes marques y étaient représentées, des
AGF à l’UAP en passant par la Paternelle, le GAN…
2013 est une année à marquer d’une pierre blanche
pour l’assurance congolaise puisque sa croissance a Membre d’Unicongo, cette Fédération des Télécoms
été évaluée, selon les dernières estimations, à 50%
sur le marché des assurances de choses et de respon-
NTIC est porteuse d’emplois et de développement
sabilités, et de 20% sur le marché des assurances de dans de nombreux secteurs de l’économie. Son
personnes. Quels sont les facteurs explicatifs de cette dynamisme doit également permettre de réduire la
croissance ?
fracture numérique du pays.
2/3 de l’humanité est en train de sortir
progressivement de la pauvreté La fédération des Télécoms et NTIC, nombre soit relativement limité, par
Cette bonne nouvelle annoncée par Jacques Attali en créée en 2005 avec quatre membres, son impact, cette fédération représente
parlant de la Chine et de l’Inde dans l’un de ses récents parmi lesquels on retrouve Libertis Té- cependant un maillon essentiel de la vie
livres vaut aussi, même si c’est dans une moindre lécom et Celtel, s’est agrandie et compte économique et sociale du Congo (cf ta-
mesure, pour l’Afrique. Ce continent connaît une désormais six membres. Bien que ce bleau ci-dessous).
croissance moyenne durable du PIB de 5% par an, et
ce depuis dix ans. Dans le même temps, on assiste à
l’émergence d’une nouvelle classe moyenne. Suivant
la théorie classique de Maslow, une fois les besoins
primaires couverts – comme le fait de se nourrir –, le
besoin recherché est la sécurité. Et la sécurité, c’est
l’assurance. Concrètement, cela implique la volonté de
protéger sa famille, son outil de travail, sa maison…
Donc, une croissance normale du PIB, ici de 5%, en-
traîne une croissance encore supérieure, par un effet
multiplicateur, de près de 10%. Cet effet multiplicateur Emplois directs + 800 employés Impact pour les revenus versés aux ménages
et pour les cotisations sociales à la CNSS
de 2 est cependant très variable d’un pays à l’autre.
Emplois indirects + 2 000 employés Impact économique (sous-traitance diverse)
Et le Congo ?
Consommation de + 700 stations Impact sur la couverture nationale
A cet état de fait s’ajoutent au Congo 3 facteurs prin- gasoil
cipaux : l’ouverture du marché à la concurrence, le
Equipements - Impact direct sur l’économie du transport
rattrapage d’un retard structurel et l’élargissement du technologiques
périmètre des obligations d’assurance.
Après la responsabilité civile automobile et les risques Acteur monétaire - Impact au niveau du système bancaire
de la construction, le champ des obligations d’assu- Acteur immobilier - Impact au niveau du secteur immobilier
rance s’est élargi en 2013 à l’assurance des marchan-
dises importées créant ainsi un nouveau développe- Contributions directes - Impact fiscal au niveau des recettes de l’Etat
et indirectes
ment de l’assurance transport.
Le rattrapage du retard est plus lent car avec un taux de Acteur sociétal et - Impact au niveau de la société civile
culturel
pénétration estimé à 0,57% en 2012, le Congo est loin
derrière le Cameroun avec 1,03%, le Sénégal 1,45% et
enfin la Côte d’Ivoire avec 1,77%.
Notre expérience et notre expertise au service Après la phase de monopole d’Etat, le secteur s’est peu Secteur fortement concurrentiel, les NTIC d’accompagnement de cette légitime et
des entreprises et des particuliers à peu libéralisé avec l’arrivée de nouveaux acteurs, représentent une véritable niche d’oppor- ambitieuse politique (allégements doua-
qui souhaitent valoriser leur protection sociale. AGC, NSIA et récemment Allianz qui permettent de tunités pour le Congo avec la connexion niers et fiscaux à l’importation du maté-
présenter une offre plus diversifiée, mieux adaptée et au WACS (West Africa Cable System), un riel informatique, exonération des taxes
plus sécurisée qui stimule une demande en attente de catalyseur indiscutable pour les opérateurs sur la bande passante), afin de susciter la
Société Huet de Barochez produits nouveaux et d’un service de qualité. de la téléphonie mobile et les fournisseurs naissance au Congo d’une véritable éco-
Direction Générale Pointe Noire Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut d’Internet. Cela favorisera assurément la nomie numérique compétitive génératrice
Galerie Commerciale de l’Hôtel Atlantic Palace s’attendre dans les années prochaines à la poursuite réduction de la fracture numérique et la de nouveaux services à valeur ajoutée
B.P. 2129 - Pointe-Noire d’une croissance à 2 chiffres et la poursuite d’une création d’un nouvel écosystème, qu’il comme les services de commerce, la vidéo
Tél. : 242 05 512 46 10 libéralisation du secteur avec l’arrivée de nouveaux faudra accompagner pour qu’il profite conférence, les services de paiement, les
acteurs. notamment à la jeunesse, porteuse des services financiers, la télésurveillance, la
Bien sûr, beaucoup de choses restent à faire. Promou- projets innovants. télé-médecine, et la télé-éducation, tous
Agence de Brazzaville CIT Montparnasse Pointe-Noire voir la lutte contre la fraude à l’assurance, développer via la téléphonie mobile.
Immeuble City center B.P. 83 - 3, rue de l’Arrivée contact.pnr@hdebcongo.com un modèle rentable pour l’assurance-vie, tout particu- Pour un soutien économique Tel est le véritable enjeu, auquel la fédé-
B.P. 14843 CEDEX 15 - 75749 Paris Dolisie lièrement dans son volet capitalisation, accroître les et social gouvernemental ration des Télécoms NTIC tient à apporter
Tél. : 242 06 608 98 51 Tél. : 0033 1 43 20 03 76 contact.dolisie@hdebcongo.com standards de qualité en matière de service… Mais, Le gouvernement congolais est engagé sa contribution, avec tous ses adhérents :
Fax. : 0033 1 43 20 13 61 Nkayi globalement, les perspectives de développement du dans un vaste programme conduit par Airtel Congo, MTN Congo, Warid Congo,
Brazzaville contact.nkayi@hdebcongo.com monde de l’assurance paraissent extrêmement posi- l’opérateur historique national, Congo Ofis Computer, Equateur Telecoms Congo
contact.bzv@hdebcongo.com tives pour les années à venir. Télécom, qui à terme permettra la cou- (Azur), Capinfo.
verture nationale et la création d’un bou-
levard numérique allant du sud au nord.
www.hdebcongo.com Philippe Audouin Cependant, force est de se poser la ques- Cyriaque Okoumou
Directeur Général Allianz Congo tion de savoir quelles sont les mesures Président de la Fédération
14 congo économie - N°2 - janvier 2014 Laser Evénement congo économie - N°2 - janvier 2014 15
Un forum économique a été or- Unicongo a été convié chaleureusement par le RICE, le Réseau international des Congo-
ganisé à l’initiative du ministre lais de l’extérieur, à ce colloque qui s’est déroulé sur 3 jours. Ainsi, au rang des confé-
de l’Economie, des Finances, du renciers, M. Jean-Jacques Samba – secrétaire général d’Unicongo – s’est exprimé sur le
Plan, du Portefeuille public et de dialogue public-privé.
l’Intégration de la République,
S.E. Monsieur Gilbert Ondongo.
Etaient invités une délégation
composée de 30 hommes d’affaires polonais et le
président de la chambre de commerce de la Pologne
centrale (RIG Lodz), sous le patronage de S.E. Madame
Beata Stelmach, sous-secrétaire d’Etat pour la Coopé-
ration internationale au ministère des Affaires étran-
gères de Pologne. Cet événement s’inscrit dans le
cadre d’une volonté d’établir une relation de coopéra-
tion économique entre les deux pays. A cette occasion,
Unicongo a été sollicité pour mobiliser ses entreprises
adhérentes afin qu’elles prennent part aux rencontres
B-to-B.
Unicongo a ac-
cueilli, dans ses
bureaux et dans
les deux capitales,
une délégation d’opérateurs économiques français
conduite par le Club Entreprise Bordeaux Afrique (CB- BP 459 - POINTE NOIRE - CONGO
SOA), rattaché à la chambre de commerce et d’indus-
trie de Bordeaux. Ils étaient en mission de prospection
en Afrique centrale pour étudier le climat et les oppor-
Tél. 06 650 92 61
tunités d’affaires du Congo.
e-mail : codisco@codisco-congo.com
Dossier congo économie - N°2 - janvier 2014 19
Pétrole
dossier
Une véritable
épopée
L’histoire qui lie l’exploitation pétrolière au Congo n’est
pas récente. Une aventure grandement liée à l’époque
coloniale, qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Au-
jourd’hui, ces ressources contribuent toujours large-
ment au développement du pays.
A
près la guerre de 1914-1918, la gisements en « mer peu profonde ». Ainsi, le deur d’eau, avec l’utilisation de nouvelles
France, tirant les leçons du conflit, 17 octobre 1968 est attribué le permis Pointe- technologies. L’activité offshore redevient très
se rendait compte que la place occu- Noire Grand Fond (PNGF) à l’Entreprise de disputée. Ce qui permet à Elf Congo de décou-
pée par le pétrole dans la vie écono- recherches et d’activités pétrolières (Erap, une vrir les gisements Kombi, Tchibouéla-Est et
mique allait croissante, et donc qu’elle devait société de l’Etat français) et le 29 novembre de Litanzi, tandis que Kitina et Ikalou-Sud sont
maîtriser son approvisionnement. Car « qui la même année, c’est l’italienne Agip SA qui mis en valeur par Agip et Yombo par Amoco
tient le pétrole, tient le monde », disait Lord se voit attribuer le permis Madingo-Marine. devenue CMS-Nomeco-Congo. Plusieurs
Fisher. Se dégageait alors la volonté de trouver De 1968 à 1977, les sociétés Elf et Agip sont autres gisements ont été découverts par la
des ressources pétrolières dans les colonies. donc les majors au Congo. Les Français décou- suite : Djambala, Sounda, Loussima, Tchibéli
Cette volonté s’est entre autres manifestée par vrent et exploitent les gisements Emeraude et Emeraude-Nord. A noter qu’après 1997, Elf
la création de la Compagnie française des pé- Sud, Likouala et Sendji, tandis que les Italiens Congo est devenu Total E&P Congo.
troles (CFP) le 24 mars 1924, puis plus tard au exploitent le gisement dit Loango. C’est à ce Le gisement de Nkossa est actuellement le
cours des années 30, de la Société des pétroles moment, vers 1973, que le pétrole supplante le plus important de tous. Sa durée d’exploita-
d’Afrique équatoriale française (SPAEF) qui bois dans l’économie congolaise. tion est estimée à trente ans, avec une produc-
opérera au Congo. Puis arrive la société Getty-Oil, attributaire en tion globale de près de 5 millions de tonnes de
1977 du permis Sangha-Marine1 en mer pro- pétrole par an et 300 tonnes de gaz de pétrole
Une exploitation intensive fonde. Elle ouvre la voie à l’arrivée massive liquéfié. Nkossaa a pour ainsi dire révolution-
En 1947, le domaine congolais de l’onshore est en 1979 d’autres compagnies pétrolières amé- né l’exploitation pétrolière au Congo, avec
ouvert à l’exploration, et dix ans plus tard, est ricaines, telle qu’Amoco. Mais Elf et AGIP l’utilisation d’une barge flottante comme site
attribué le premier permis marin à la SPAEF, continuent à se tailler la part du lion. C’est ainsi d’exploitation, dont la coque couvre près d’un
ancêtre d’Elf-Congo. Ainsi, sous la conduite du qu’Agip exploite le gisement Zatchi, tandis hectare.
célèbre géophysicien Paul Moyne commence qu’Elf Congo développe et exploite successi- Outre les sociétés Elf et Agip qui sont les
la véritable épopée de la recherche pétrolière vement les gisements Yanga,Tchendo, Likalala, majors au niveau local, l’histoire de la re-
au Congo, qui aboutit en 1957 à la découverte Libondo, Tchibouéla et Nkossa. Mais, à partir de cherche et de l’exploitation pétrolière au
du premier gisement de pétrole de la Pointe-In- 1984, exceptés Elf-Congo, Agip et Amoco, on Congo répertorie dans sa liste les sociétés
dienne à une vingtaine de kilomètres au nord remarque une baisse d’activités au niveau pétro- suivantes : CMS-Nomeco, Mobil, Oxy, Esso,
de Pointe-Noire. La production a commencé lier, du fait du retrait des autres sociétés dont les Total, Shell, Texaco, Conoco, Chevron inter-
en 1960, avec un volume de 51 847 tonnes de recherches ont été infructueuses. national Limited, Zetah-Oil, Naphta I, Petrol
brut pour atteindre un pic de 123 393 tonnes Corporation.
en 1962. L’étape des grands fonds
Les années 1968 à 1994 sont dominées par En 1994, commence l’exploitation et le déve-
l’exploration et la mise en production des loppement des gisements par grande profon- Jean Banzouzi Malonga
20 congo économie - N°2 - janvier 2014 Dossier Dossier congo économie - N°2 - janvier 2014 21
Entretien avec
Perenco, un ancrage
sociétale dans leurs activités ?
Les sociétés de notre fédération procèdent
actuellement à la mise en place des comités
RSE pour mieux intégrer les préoccupations
des communautés et assurer une meilleure
fort au Congo
prise en compte de leurs préoccupations. Il
n’en demeure pas moins que nos adhérents
ont déjà une longueur d’avance dans l’appli-
cation de ce concept. Chacun à son rythme
entreprend un certain nombre de réalisations
au profit des communautés dans le cadre des
projets sociaux.
Les négociations entre les sociétés pétro- Par ses filiales, le groupe franco-britannique Perenco, groupe privé et
lières et les autorités publiques sur les
permis en fin de licence, sur l’attribution indépendant, spécialisé dans l’exploitation et l’exploration pétrolière
Exploitation – Production
des permis d’exploration et d’exploitation et gazière, est durablement implanté au Congo.
paraissent souvent âpres et longues. Quels Concession Liliane - Quartier Ndjindji
sont les principaux points d’écueil et com- B.P. 212
ment les surmonter ? Pouvez-vous nous présenter la société Comment la situation de l’entreprise se forage qui est toujours en cours. Ces der-
Je crois que nous touchons-là à la souveraine- Perenco ? présente-t-elle actuellement en termes nières ont permis d’augmenter la produc- Pointe-Noire - République du Congo
té de l’Etat, dans sa discrétion de reconduire J’ai rejoint pour la seconde fois le Congo d’activité ? tion de ce champ.
ou non un permis ou d’en modifier comme en 2012, après trois ans d’absence, pour Notre niveau d’activité est historiquement En matière de sécurité et d’environne- Tél : 06 663 24 24 / 06 663 22 22 / 06 650 16 16
bon lui semble le contexte Operating, dès le prendre la direction des filiales du groupe élevé avec, par exemple, en 2014, deux ment, nous opérons au Congo dans le res-
moment où le permis tombe contractuelle- Perenco au Congo. J’ai en effet déjà occu- campagnes de forage en parallèle qui s’an- pect strict des standards internationaux.
ment dans le domaine public de l’Etat. Nos pé le poste de directeur des opérations de noncent, alors que nous étions en forage Nos objectifs : protéger notre personnel, VSAT :
adhérents sont professionnels et donc habi- ces mêmes filiales durant quatre ans entre sur un seul front depuis 2010. nos équipements et limiter au minimum Tél : (33) 1 53 57 16 00
tués à de telles circonstances exceptionnelles. 2005 et 2009. En plus du forage, qui est la partie visible l’impact sur l’environnement.
Perenco est présent au Congo depuis l’an de l’iceberg, nous avons de très nombreux Fax : (33) 1 73 04 01 09
Une étude sur l’évaluation et la certifica- 2000 au travers de joint-venture avec la travaux récurrents comme les interven- Sur le volet social, comment se présente
tion des réserves de pétrole et de gaz de tous SNPC, nommée Congorep, qui opère au- tions sur puits, les travaux d’intégrité pour l’engagement sociétal de votre entreprise ?
les champs en exploitation au Congo a été jourd’hui sur les champs d’Emeraude et de prolonger la durée de vie des installations Congorep a fait le choix, en juin 2012,
récemment réalisée par la SNPC en parte- Likouala. Nous sommes également opéra- et l’adaptation de l’outil de production aux de s’engager de façon durable pour le dé-
nariat avec des sociétés expertes. Peut-on teur, à travers CMS Nomeco, sur le champ réalités actuelles. Pour faire face à ces tra- ploiement du Projet d’appui aux structures
en savoir davantage ? de Yombo-Masseko-Youbi depuis 2002. vaux quotidiens, nous avons plus que dou- sanitaires de Pointe-Noire (PASS). Ce pro-
La réalisation de cette étude par la société Perenco, par ses filiales au Congo, est blé nos effectifs en cinq ans. jet mené en partenariat avec l’IECD, une
nationale est plutôt une bonne chose pour depuis plusieurs années maintenant le Je travaille aujourd’hui avec 200 colla- association qui œuvre de longue date dans
déterminer les potentialités dont regorge troisième opérateur au Congo en termes borateurs répartis sur nos différents sites le domaine de la santé, vise à améliorer les
encore le sous-sol congolais en matière de production. Notre activité bénéficie de à terre et en mer, et 500 personnes parti- conditions d’accueil et de soins dans des
d’hydrocarbures. Depuis quelques années, toute l’expérience du groupe acquise à tra- cipent chaque jour à nos opérations. structures sanitaires choisies. Pour atteindre
il y a des avancées en ce sens avec la créa- vers ses implantations mondiales. ce but de manière durable, l’accent est mis
tion d’une base de données pétrolières par la Perenco opère 90% de ses actifs dans 14 Vous êtes un partenaire de la SNPC, sur sur la formation et le suivi longitudinal. Ce
Société nationale des Pétroles du Congo. Je pays : au Royaume-Uni, en Afrique où quels champs opérez-vous ? Quels sont projet quinquennal a débuté il y a plus d’un
me permets de rappeler que jusqu’à la mise nous sommes bien implantés (Congo, les défis auxquels vous êtes confrontés ? an maintenant, 12 centres de santé ont été
en place de ladite base de données, les infos Gabon, RDC, Cameroun), en Amérique Le principal défi auquel nous sommes retenus pour être accompagnés.
pétrolières étaient conservées dans des labo- latine (Guatemala, Colombie, Pérou, Ve- confrontés dans l’exploitation de champs Notre engagement se veut structurant pour
ratoires des pays étrangers. nezuela et Belize), sur le pourtour médi- matures est la lutte contre le déclin. En une amélioration pérenne des conditions
terranéen (Tunisie, Egypte et Turquie), effet, sans action forte de la part de l’opé- d’accueil et de soins des populations pon-
Quelles sont les perspectives du secteur pé- et enfin en Asie avec l’acquisition d’une rateur, la production d’un puits de pé- ténégrines, notamment les plus fragiles.
trolier en général et de la fédération en par- filiale au Vietnam. trole baisse tous les ans. Le premier défi De plus, nous travaillons systématique-
ticulier ? la fédération a-t-elle des projets ? La production opérée par le groupe atteint est donc de lutter contre ce déclin avant ment avec les communautés riveraines
Pour l’année 2014, les axes prioritaires 375 000 barils par jour. d’envisager une hausse de la production. pour identifier la façon dont nous pou-
de notre fédération sont la poursuite des L’innovation est un de nos moteurs pour vons contribuer à l’amélioration de leur
échanges avec les administrations fiscales Quelles sont les particularités du groupe relever ce challenge. qualité de vie. C’est ainsi que nous nous
et douanières ; l’organisation des changes Perenco ? Nous sommes en partenariat avec la SNPC impliquons dans l’éducation pour déli-
sur la spécificité du secteur pétrolier avec la Outre son indépendance qui confère à notre sur toutes nos opérations. Nous œuvrons vrer aux jeunes des enseignements de
tutelle ; la poursuite des échanges avec les groupe cette particularité dans le paysage ainsi sur le champ d’Emeraude depuis qualité grâce à la construction et la mise
parlementaires et la relance sur le niveau des entreprises pétrolières, Perenco se dis- 2001, où nous avons réussi à atteindre et à disposition d’établissements scolaires
d’avancement du cadre juridique et fiscal du tingue également par son expérience dans maintenir un palier de production autour fonctionnels.
secteur pétrolier amont. l’exploitation de champs matures. A force de 9 000 barils par jour depuis plusieurs
Nous allons aussi veiller au nouveau dé- d’implication, de soucis du détail, d’inno- années. Nous menons également un pro- Souhaitez-vous évoquer un autre sujet,
coupage du domaine minier et de la pro- vation, nous parvenons à donner à ces jet pilote d’injection de vapeur qui est, à ou émettre un souhait pour l’avenir ?
motion des zones libres afin de relancer champs une seconde jeunesse. ma connaissance, une expérience unique Perenco est installé au Congo sur le long
l’exploration en vue du renouvellement La responsabilité, la confiance en ses offshore qui offre de nombreux défis tech- terme. Nous avons mis en place, avec la
des réserves et réduire le déclin en cours. A employés et la réactivité font partie du niques, et reste une voie à explorer pour SNPC, un partenariat exemplaire dans
cela s’ajoutent la poursuite des campagnes génome de l’entreprise et nous permettent prolonger la durée de vie du champ. le cadre duquel nous nous engageons
sismiques et de forage sur plusieurs permis de relever le défi de ces opérations diffi- En 2002, nous avons repris les opérations aujourd’hui sur de grandes réalisations,
(Maurel & Prom, Perenco, Soco, ENI, Total, ciles sur des champs qui sont parfois en du champ de Yombo-Masseko-Youbi, réa- porteuses pour la compagnie, porteuses
Petro Kouilou et Chevron), la consolidation production depuis trente ans. lisé d’importantes opérations de mainte- pour nos partenaires, et contributrices
et développement des projets et enfin la re- Une autre particularité, conséquence à la nance et d’intégrité sur ce champ, tout en de l’activité économique du Congo.
lance concernant le projet de loi sur le HSE fois de notre volonté et de la nature de nos optimisant la production des puits. Je nourris l’espoir que notre dévelop-
qui n’a toujours pas fait l’objet d’un vote opérations, est que nous travaillons majo- Enfin, en juillet 2010, nous avons repris pement au Congo se poursuive sur le
parlementaire depuis 2010. ritairement avec de petites structures lo- l’exploitation du champ de Likouala où même rythme.
Propos recueillis par cales qui nous apportent leur dynamisme, nous avons depuis réalisé de nombreuses Propos recueillis par
Jean Banzouzi Malonga leur réactivité et leur savoir-faire. opérations sur puits, et une campagne de XXXXXXXXXXXXXXX
Pub AOGC
26 congo économie - N°2 - janvier 2014 Dossier Dossier congo économie - N°2 - janvier 2014 27
Entretien avec
nouveau système de forage à partir de la de travail. Toutes nos actions visent à maî- les accidents en 2013 et nos statistiques HSE se situent à Compte tenu de l’importance et de l’ampleur du sujet,
Congo
TLP développé et breveté par Total. Pour triser et à réduire l’impact de nos activités un très bon niveau. Nous ne relâcherons pas nos efforts nous avons créé en janvier 2013 un département Conte-
optimiser ces opérations, Total a en effet, et celles de nos sous-traitants sur les per- et nous continuons à rechercher encore à maîtriser et à nu local au sein de notre division Business Dévelop-
conçu et breveté le Riser Skidding System, sonnes et l’environnement, que ce soit sur réduire tous les risques et les impacts de nos activités. pement. Nous souhaitons au travers de ce département
une solution technologique innovante qui nos sites onshore ou offshore. contribuer au développement du tissu industriel local
évite la remontée du riser de forage et son Pour garantir l’amélioration continue de Au-delà de vos activités pétrolières, vous menez une congolais. Nous avons pour cela identifié plusieurs axes
BOP entre le forage de deux puits. Une nos performances environnementales, politique de responsabilité sociétale. Comment se dé- d’actions à mettre en œuvre.
solution qui permet de renforcer la sécu- Total E&P Congo s’appuie donc sur la cline-t-elle ? Dans le cadre de notre démarche de renforcement des
&
rité et de faire une économie significative certification internationale ISO 14001, Dans le cadre de sa démarche de Développement du- capacités locales, nous avons organisé la semaine der-
de temps. qui est en fait un système de management rable, Total E&P Congo, entreprise citoyenne et res- nière une mission économique qui a permis à une tren-
En ligne avec les engagements du Groupe, environnemental. La certification et le sui- ponsable, mène de nombreuses actions sociétales qui taine d’entreprises congolaises de rencontrer des entre- B usin e ss
Moho-Nord ne brûlera aucun gaz en vi se font par un organisme indépendant portent prioritairement sur 3 axes : l’éducation, la santé prises françaises en vue de créer des partenariats. F inanc e S
conditions normales d’opérations. L’ab- agréé (DNV). Nkossa a été le premier site et le développement économique local.
sence de toute flamme à la torche, grâce à à être certifié ISO 14001 en 2006, toute En matière d’éducation, nous avons par exemple mis
une technique innovante d’allumage auto- la filiale a été certifiée en 2009 et recerti- en œuvre le projet pilote « classes renforcées » au lycée Interview réalisée par
matique en cas de besoin, en sera le signe fiée en 2012. La prochaine certification est Victor-Augagneur : un dispositif d’excellence qui offre Jean Banzouzi Malonga
le plus visible. De plus, le choix d’un FPU prévue en 2015. aux candidats, ayant réussi le concours d’entrée, un en-
« tout électrique » permettra de limiter la Nous avons mis en place un système de seignement de qualité dans les filières scientifiques, en
combustion de gaz requise à la génération suivi régulier et sommes audités tous les vue de se présenter au bac C congolais et au bac S fran-
de puissance. ans par un service interne et externe. Les çais. Les bacheliers les plus méritants bénéficient ainsi
Le projet Moho-Nord va également contri- rejets atmosphériques, en mer, la gestion de bourses d’études supérieures au Congo, en France ou
buer significativement au développement des déchets, la lutte anti-pollution, la réa- dans les autres pays africains. Depuis près de dix ans,
du tissu industriel local. Nous avons im- lisation et le suivi des études d’impact nous sommes également engagés dans un appui financier
posé à nos contractants internationaux un Friedlander/Technip au port autonome de dans la phase préparatoire du projet, les ac- environnemental et social sont donc au et logistique en faveur de l’Institut supérieur de Techno-
plan de fabrications locales en ligne avec Pointe-Noire. Dans cet atelier, les ministres tivités les plus importantes commenceront cœur de nos préoccupations et de notre logie d’Afrique centrale (IST-AC), dont l’employabilité
le potentiel industriel actuel, estimé à près ont eu l’opportunité de voir la première en 2014 et en 2015. Le projet avance bien, politique environnementale. Les actions des étudiants est de 100% : 19 d’entre eux ont déjà rejoint
de 12 000 tonnes. Les partenariats formés pièce fabriquée à Pointe-Noire pour le pro- tout se déroule comme prévu. mises en œuvre par Total E&P nous ont nos équipes. De plus, il importe d’évoquer les soutiens
dans le cadre des contrats EPC (Enginee- jet Moho Nord. Cette dernière est appelée permis d’obtenir cette certification. multiformes apportés à l’université Marien-Ngouabi de
ring, Procurement, Construction) sont LBL (long-baseline), et sera descendue au Vous avez obtenu la certification ISO J’aimerais aussi mettre à profit votre ques- Brazzaville, parmi lesquels on peut citer : l’appui au
conçus pour maximiser le transfert de com- mois d’avril 2014. Elle fera partie d’un ba- 14001. Comment conduisez-vous la poli- tion sur l’environnement pour insister sur master de Génie pétrolier, les sessions de formations dis-
pétences, de technologies et de formation lisage complet d’à peu près 120 pièces qui tique environnementale ? le niveau de performance de la sécurité pensées par Total Professeurs Associés, le financement
de l’encadrement local. Nous avons visité vont permettre de positionner tous les équi- Notre politique environnementale s’ap- que nous avons pu atteindre en 2013 dans de la documentation et des séjours de recherche au profit
début décembre, en présence de la ministre pements, au fond de l’eau, à 1 200 mètres puie sur celle définie par le groupe Total. le cadre de toutes nos opérations. Grâce à des candidats au concours d’agrégation (Cames) 2013, la
des Petites et des Moyennes Entreprises de profondeur. A cette occasion, quatre Total travaille sur les mêmes bases, en la grande implication de tous les acteurs, réhabilitation des infrastructures, etc. La mise en place et
et de l’Artisanat, Adélaïde Yvonne Mou- entreprises congolaises intervenant sur le Afrique et ailleurs, avec les mêmes réfé- Total E&P Congo et toutes les entreprises le fonctionnement du Centre culturel Jean-Baptiste-Taty-
gany, du ministre d’Etat de l’Industrie et chantier, Chapet Congo, GID, Setra et Il- rences, les mêmes exigences, les mêmes partenaires, et surtout grâce aux efforts de Loutard à Pointe-Noire participe à l’expression de cette
de la Promotion du secteur privé, Isidore ogs, ont pu aussi présenter leurs domaines références environnementales. Nous chacun de nos collaborateurs et des inter- priorité qui tient à développer l’éveil des jeunes comme à
Mvouba, le yard de 23 000 m2 opéré par d’activités à la délégation. Nous sommes avons un référentiel qui définit nos axes venants sur nos sites, nous avons pu éviter susciter leur intérêt pour la lecture…
Un exemple récent, en matière de santé : nous avons
fait procéder à la remise officielle, le 2 décembre der-
nier, sous le patronage du ministre de la Santé et de
la Population, de l’extension du laboratoire du centre
de traitement ambulatoire de Brazzaville et la remise
d’une PCR (Polymerase Chain Reaction), équipement
pointu, permettant le dépistage précoce du VIH chez
les nouveaux-nés de mères séropositives. Total E&P
Congo finance la recherche médicale sur le paludisme
et les maladies diarrhéiques par son soutien à la Fon-
dation congolaise pour la recherche médicale (FCRM).
En partenariat avec l’UNPA, nous faisons construire un
centre d’appareillage, de rééducation et fabrication de
tricycles et apportons notre appui à la réinsertion so-
cio-économique des personnes présentant un syndrome
post-poliomyélitique…
Les Professionnels
Total E&P Congo est l’un des initiateurs et des princi-
paux contributeurs de l’Association Pointe-Noire Indus-
trielle pour l’émergence d’un tissu de PME-PMI viables.
Il est aussi fortement impliqué dans le projet villages du
du personnel en mer
villages de Tandou Mboma et Tandou Binzenze. Nous
allons, très prochainement, faire démarrer la construction
du nouveau musée Mâ loango, à Diosso.
Toutes ces actions s’inscrivent dans notre contribution
au développement social et économique du pays, tout
en accompagnant nos opérations et en sous-tendant
Immeuble CNSS / 3ème étage - Appt. 304 notre acceptabilité.
produits
pléter la production de la Coraf.
Ces dernières années, la Coraf s’est engagée dans Une deuxième raffinerie nationale ?
un processus de renouvellement de ses installations La République du Congo et le Groupe
La direction de la SNPC exécute depuis 2012 un plan techniques de production de base. Objectif : satis- Shandong Landbridge de Chine ont signé
le 30 mars 2012 un protocole d’accord, en
stratégique triennal (2012-2014) qui devrait lui per- faire la demande nationale en quantité et qualité de vue de la construction d’une raffinerie de
mettre d’avoir un meilleur contrôle des opérations Au cours des années 70, le Congo venait produits avec, à termes, la volonté de s’attaquer au grande capacité. Au terme de cet accord,
d’accéder au rang de pays pétrolier avec la un espace en bord de mer dans la zone
d’exploration et d’exploitation. Pour finalement deve- mise en production du gisement Emeraude. marché de la sous-région. économique spéciale de Pointe-Noire sera
nir l’un des principaux acteurs du secteur. Les autorités politiques avaient alors com- affecté à ce projet pour la construction de la
pris la nécessité d’assurer l’indépendance respectivement 60% et 40% du capital. par an. Naturellement, la production qui nouvelle raffinerie. C’est donc quasiment à
énergétique du pays en investissant dans Après une quinzaine d’années de fonction- en sort est largement insuffisante pour le côté de l’actuelle Coraf. Va-t-on aller vers
Définie comme un Etablissement public générale de l’entreprise. Et sur le plan l’aval pétrolier. C’est ainsi que le prési- nement sans problème, la Coraf a connu marché national. l’intégration de ces deux entités ? Des enti-
à caractère industriel et commercial, la pratique, elle est dirigée par un directoire. dent Marien Ngouabi lançait le projet de une période d’arrêt total de ses activités de tés à part ?
Société nationale des pétroles du Congo Ce dernier comprend : un directeur géné- construction d’une raffinerie nationale de 1997 à 2002. Des problèmes structurels et Redynamisation des facteurs La question est encore en suspens. « Le
(SNPC) est l’outil technique de l’Etat ral président du directoire, un DG adjoint pétrole le 7 juillet 1972. financiers ont entraîné une rupture de son de production Congo s’engage à se doter d’installations
congolais sur le secteur des hydrocar- chargé de l’amont pétrolier, un DG adjoint Mais, pour des raisons diverses, le projet approvisionnement en pétrole brut… C’est Depuis bientôt six ans (2007), la Coraf de raffinage performantes et modernes,
bures, de l’amont jusqu’à l’aval. L’entre- chargé de l’aval et un DG adjoint en charge mettra plus de dix avant de voir le jour. donc seulement au début de la décennie s’est engagée dans un processus de renou- afin de renforcer et d’augmenter ses capa-
prise créée il y a une quinzaine d’années, des questions financières et comptables. Après le règlement de plusieurs différends 2000 que la Coraf reprend ses activités, vellement de ses installations techniques cités de transformation du pétrole brut pour
a l’ambition de devenir un acteur majeur Pour atteindre cet objectif de devenir acteur avec les partenaires techniques, les travaux à la suite de la reprise de ses actifs par le de production de base. 20 milliards de répondre à un besoin croissant en produits
de l’industrie pétrolière au Congo : de majeur au niveau local, la SNPC multiplie de construction de l’usine reprennent et, le Groupe SNPC. La Coraf est donc actuelle- FCFA ont été investis dans des équipe- raffinés », avait déclaré à cette occasion le
la recherche à la commercialisation, en les partenariats avec des sociétés publiques 11 décembre 1982, le président Denis Sas- ment une filiale à 100% SNPC. Il traite du ments techniques et des travaux de main- ministre Pierre Moussa, coordonnateur du
passant par la production, le transport, la et privées plus outillées, notamment en sou-Nguesso inaugure la raffinerie. C’est brut provenant en majeure partie du termi- tenance exécutés entre 2007 et 2009. Les pôle économique, ministre de l’Economie,
transformation et la distribution des hy- s’associant avec les ténors locaux (Total, une société mixte dont l’exploitation et la nal de Djéno. résultats de cette redynamisation des fac- du Plan, de l’Aménagement du territoire et
drocarbures liquides et gazeux. D’où ses ENI, Chevron, etc.) sur quasiment tous les gestion sont confiées à Hydro-Congo (la Avec un capital de 20 milliards de FCA, teurs de production se sont traduits par la de l’Intégration.
nombreuses filiales… permis. Ici apparaît non pas seulement un société nationale des hydrocarbures) et au la Coraf a une capacité technique de trai- diversification des produits : gaz butane, du
La SNPC est administrée par un conseil objectif financier, mais aussi la volonté de groupe pétrolier français Elf, qui détiennent tement d’un million de tonnes de brut super carburant (sans plomb) du jet, et du Jean De La Haute
d’administration qui trace la politique la SNPC de faire bénéficier à ses cadres et
Congo
Dossier congo économie - N°2 - janvier 2014 35
Entretien avec
Entretien avec
Dolisie la coquette :
carreaux, briques, tuiles... », affirme un spécialiste
la renaissance
développement des activités de transit et de logistique. Le
Conseil congolais des chargeurs y a d’ailleurs installé une Un nouvel aéroport pour Dolisie.
base logistique au service des transporteurs et convoyeurs
de biens et marchandises par route ou par rail. suffit de héler un taximan et vous êtes conduits dans desservir la ville et la contrée…
Toutes les conditions sont réunies ou sont en voie de les points les plus chauds de la ville, où la bière coule à Dolisie la coquette renaît avec le dynamisme de ses
l’être pour que Dolisie devienne un important hub flots. Ce n’est pas un hasard si les Brasseries du Congo plus de 100 000 habitants !
économique
économique du pays, affirme Jean Mbanzi, géo-éco- ont construit à Dolisie un grand dépôt, pour mieux Jean Banzouzi Malonga
nomiste. « De par sa situation géographique, Dolisie
est une ville “frontière” entre trois pays : le Gabon
à l’ouest à près de 250 km, l’enclave du Cabinda (en
Angola) au sud-est à 50 km à peine et la République
Démocratique du Congo. Déjà au niveau de la CEEAC
se dessine la construction de la route partant de Ndende
(Gabon) jusqu’à Dolisie (225 km). Elle permettra de re-
lier Libreville au corridor Pointe-Noire-Brazzaville via
Dolisie. C’est donc une situation privilégiée d’activités
de fluidification des échanges internationaux, notam-
Appelée encore capitale de l’or vert, cité de l’industrie du bois jadis florissante, la ville de ment avec le projet de construction de ports secs tant
à Ndendé qu’à Dolisie. Par ailleurs, avec l’exploita-
Dolisie est en train de renaître. Profitant de la construction de la nouvelle route de Pointe- tion imminente des gisements de fer de Mayoko, la ville
Noire, Dol, comme l’appellent affectueusement ses habitants, connaît un regain d’activi- de Dolisie qui est la “sortie naturelle du Niari fores-
tés économiques. La période de crise sociopolitique et économique de la décennie 90 et tier” connaîtra un boom économique indéniable dans
les toutes prochaines années, avec le regain d’activités
début 2000 qui avait occasionné le déclin de son économie n’est plus qu’un souvenir.
La route Pointe-Noire,
ouverte en décembre 2011.
Ghana,
la Chine). Le dynamisme de l’économie
permet toutefois d’être optimiste sur ses
capacités à rembourser sa dette extérieure.
le bon élève
Le Ghana bénéficie sur la scène interna-
tionale d’une image très positive, raison
pour laquelle il a été choisi par le Prési-
dent Obama lors de son premier déplace-
ment en Afrique, en 2009. Le pays s’est
engagé depuis plus de vingt-cinq ans dans
Deuxième puissance économique de de nombreuses opérations de maintien de
l’Afrique de l’Ouest, le Ghana, avec une la paix de l’ONU (Sierra Leone, Liban,
République Démocratique du Congo, Côte
politique volontariste, fait figure de pôle d’Ivoire…). Il est un promoteur du Nepad
de stabilité tant sur le plan politique (nouveau partenariat pour le développe-
qu’économique. Sa croissance écono- ment de l’Afrique), un membre actif de
la Cedeao, a présidé l’Union africaine…
mique reste soutenue, les perspectives de et est également très présent localement.
production d’or noir sont très positives… Il a apporté son soutien à la résolution des
conflits en Côte d’Ivoire (médiation en
Et le pays a même été cité comme étant 2003 et 2004) et au Libéria, a contribué à
un modèle de démocratie par le président apaiser la situation au Togo et a d’ailleurs
américain Obama ! accueilli de nombreux réfugiés togolais.
Le Ghana reste un partenaire politique
privilégié du Nigeria. La question de la
délimitation de la frontière maritime entre
le Ghana et la Côte d’Ivoire a récemment
émergé lors de la découverte de nouveaux
gisements pétroliers limitrophes ; mais les
deux pays entretiennent de bons rapports et
se sont même récemment rapprochés. Du
fois quelques faiblesses structurelles dans fait de l’environnement sous-régional dans
ce secteur : des insuffisances en ressources lequel il évolue, le Ghana souhaite égale-
humaines, une gestion difficile des res- ment intensifier ses relations avec ses voi-
sources naturelles, des manques en ce qui sins francophones et est désormais membre
concerne les technologies et les infras- associé de l’Organisation internationale de
tructures, un accès difficile aux services la francophonie. Le pays a condamné le
financiers… Pour pallier ces défaillances, coup d’Etat malien et a envoyé 120 soldats
le pays cherche à attirer les investisseurs dans le cadre de la Minusma : une implica-
locaux et étrangers, à encourager l’usage tion symbolique, mais réelle.
de produits phytosanitaires (engrais, pes- La stratégie globale du Ghana s’appuie sur
A
près le décès du président en puisqu’ils spécifient que leur exploitation ticides…) et à développer l’irrigation le secteur privé comme moteur de la crois-
exercice John Evans Atta Mills, est réservée aux seuls Ghanéens. Pourtant, (0,02% de la superficie totale seulement). sance, impulsé par une montée de l’inves-
le pays a élu son nouveau prési- depuis plusieurs années, les exploitations tissement intérieur et étranger. Cependant,
dent, John Mahama, le 7 janvier clandestines chinoises seraient légion. En D’autres secteurs moins bien qu’ayant intégré la catégorie des pays
2013 : le Ghana applique une alternance juin dernier, le pays a expulsé 124 mineurs développés à revenu intermédiaire, le pays doit impé-
politique sans heurts depuis une vingtaine chinois ; leur nombre serait estimé, sur les Ces activités minières, avec le bâtiment rativement développer son marché de l’em-
d’années. Ou presque. En août dernier, le sept dernières années, à 50 000. et travaux publics (BTP) ont soutenu le ploi, réduire encore la pauvreté, renforcer
rejet par la Cour suprême de la contesta- secteur industriel, mais la part du secteur sa croissance économique de manière subs-
tion pour fraude électorale déposée par L’agriculture, un secteur clé manufacturier dans le PIB a reculé ces le pays doit accentuer son aide aux petites gaz). Le pays recourt également à l’en- tantielle, et lutter de façon radicale contre
le principal leader d’opposition n’a pas Les chiffres sont parlants : ce secteur re- vingt dernières années. Afin de faire face et moyennes entreprises, en leur permet- dettement. Son statut de pays à revenu une corruption préoccupante.
provoqué d’incidents majeurs. John Ma- présente 39% du PNB, emploie quelque aux défis de la modernisation en particulier tant d’accéder plus facilement au crédit, intermédiaire lui donne accès à des cré-
hama a hérité d’une situation économique 50% de la population active, soit 4,2 mil- dans les régions rurales, le Ghana doit se en améliorant les télécommunications, les dits (3 milliards de dollars consentis par Kimia Mombouli
favorable : sa forte croissance, due pour lions de personnes, dont 17% dans le seul diversifier et développer de nouveaux sec- transports et autres services publics, et en
l’essentiel à sa production de pétrole, fa- domaine du cacao. teurs économiques pourvoyeurs d’emplois, luttant contre la corruption.
vorise la création d’emplois, le recul de la L’agriculture ghanéenne se caractérise comme le secteur manufacturier et l’indus- Part des secteurs d’activités dans le PIB
pauvreté, l’industrialisation, le développe- par des exploitations de petites tailles, trie agroalimentaire, pour laquelle il faut Des finances publiques (Banque mondiale, 2012)
ment des infrastructures… Le Ghana est en moyenne sous les 2 hectares et, de ce installer du matériel moderne. Les services à améliorer
d’ailleurs l’un des rares pays d’Afrique fait, d’une faible productivité. Le pays ne font partie des secteurs prometteurs et pour- Le déficit budgétaire devrait se réduire en
de l’Ouest à ne pas faire partie du groupe parvient pas à assurer son autonomie ali- raient contribuer à soutenir la croissance. 2013. Et ce grâce à la hausse des recettes
des pays les moins avancés (PMA). Si la mentaire : sa modernisation reste à faire, Pour l’heure, ces derniers sont tirés par les fiscales provenant du secteur minier, Primaire : 32%
situation est largement perfectible, notam- notamment en ce qui concerne l’irriga- activités commerciales de réexportation et notamment dues à l’exploitation des res-
ment en matière monétaire (avec un cedi shore Jubilee en 2011, la croissance s’est malgré ce boom pétrolier. Une part non tion des terres et l’utilisation d’engrais par le tourisme. Ce développement du tou- sources pétrolières du pays et à l’instaura- Secondaire : 19%
déprécié face au dollar et une inflation qui envolée. Le gouvernement mise d’ail- négligeable de ces revenus doit d’ailleurs (qui reste l’une des moins importantes de risme a été alimenté par une multiplication tion d’une fiscalité nouvelle sur les béné-
suit la hausse de la consommation), il n’en leurs dessus pour stimuler la croissance alimenter des fonds souverains (Heritage l’Afrique sub-saharienne). Le Ghana doit des campagnes promotionnelles en faveur fices. Le relèvement des taux d’imposition
demeure pas moins que le pays a affiché du pays. Pour l’heure, le Ghana peine à Fund et Stabilisation Fund). donc importer une part importante de ses du tourisme individuel et du tourisme de sur les sociétés (de 25% à 35%) contri- Tertiaire : 49%
une croissance du PIB de plus de 7% en produire son objectif initialement fixé à Le Ghana est également l’un des plus denrées alimentaires. Il y aurait plus d’un congrès, et par un renforcement de la sécu- bue également à accroître les revenus de
2012. Les perspectives à moyen terme 120 000 b/j. Mais s’il parvient à atteindre importants producteurs d’or du continent, million de Ghanéens qui aurait des diffi- rité, notamment aux alentours de l’aéroport l’Etat. Le bilan de 2013 pour les exporta-
restent favorables : le taux de croissance son rythme de croisière estimé à 250 000 qui reste l’une des principales sources de cultés à s’approvisionner en ressources d’Accra et des principaux sites touristiques. tions devrait progresser sensiblement à la PIB/hab. : 1 550 €
devrait atteindre 8% en 2013 et 8,7% en b/j, il figurera parmi les 50 principaux devises étrangères. L’or continue de peser alimentaires, dont le tiers provenant de la Cela dit, la plupart des visiteurs sont des faveur de l’augmentation de la production
2014. Les investissements effectués dans producteurs mondiaux et pourra tabler pour plus de 80% dans la valeur des res- région du Nord-Ouest. Le marché est do- expatriés ghanéens. pétrolière et aurifère (40% des recettes Taux de croissance : 7,9%
les secteurs du gaz et du pétrole, les infras- sur des revenus annuels situés entre 1 et sources en minerais du pays. Ce sont au miné par la production d’huile de palme Le gouvernement a misé sur la croissance d’exportation) et du niveau élevé des
tructures publiques et l’agriculture com- 2 milliards de dollars. Dans cette pers- total plus de 500 000 Ghanéens qui tra- (partagée entre de petites exploitations et du textile et des technologies de l’infor- cours qui compensera la baisse attendue
merciale tirent cette croissance. pective, le Ghana a adopté une loi, la vaillent dans le secteur de l’exploitation des plantations industrielles) et de cacao mation et de la communication (TIC), des revenus d’exportation de cacao. Superficie : 238 537 km2
Petroleum revenue management act, qui minière (or et, à plus petite échelle, dia- (2e producteur mondial). Cette production mais ces efforts ont pour partie échoué. Il En revanche, il est prévu que les importa- Capitale : Accra
Une industrie minière florissante prévoit l’affectation et la ventilation des mant, argent, manganèse). Mais ils ne sont assure 20% du PIB agricole du pays et 7% en est allé de même pour l’industrie textile tions, notamment celles de biens d’équi- Monnaie : Cedi
et attractive revenus générés par cette industrie. Cela pas les seuls… En effet, le Ghana a bien du PIB national. La banane est quant à elle locale qui n’a pu faire face à la concur- pements, augmentent plus rapidement que Population : 18,4 millions
Le pays est devenu l’un des principaux jouera un rôle crucial dans le développe- des difficultés à lutter contre l’exploita- le principal produit d’exportation et fait rence en raison de machines obsolètes et les exportations. Le Ghana peut compter
Etats pétroliers de la région. Grâce à la ment à venir du pays ; il est essentiel qu’il tion illicite de ces richesses aurifères ; ses vivre quelque 40 000 personnes. de petits volumes de production. sur les flux d’IDE attirés par les abon-
mise en exploitation du gisement off- préserve sa stabilité macroéconomique textes de loi sont à ce propos fort clairs Malgré ces bons résultats, on note toute- Pour permettre la croissance industrielle, dantes réserves du pays (or, pétrole et
42 congo économie - N°2 - janvier 2014 Afrique
Un avenir radieux
internet
ciale : on parle ainsi de f-commerce pour
le Facebook Commerce ! Pour la mise en
relation du commerce mondial, il est op-
portun d’utiliser des réseaux déjà structu-
rés et possédant des millions d’internautes
abonnés. Cette communication a permis à
des projets citoyens de voir le jour, comme
Sunu, au Sénégal, qui montre l’influence
C’est en 2007 que le premier sommet Connecter l’Afrique s’est déroulé à Kigali, des réseaux sociaux sur la vie politique.
au Rwanda. En octobre 2013, un nouveau sommet s’est tenu, toujours à Kigali. C’est également le moyen d’avoir une
action citoyenne et solidaire : les réseaux
L’objectif de ce sommet était de faire le point sur les insuffisances des infras- sociaux ont joué un grand rôle lors de la
tructures et des technologies de l’information et de la communication sur le bousculade du Plateau au Sénégal, pour
continent africain (TIC) pour faciliter les connexions. A la question : comment informer les secours et les habitants. C’est
aussi une façon moderne et démocratique
accélérer et surtout innover dans le développement de l’Afrique avec l’utili- de communiquer de façon instantanée : on
sation et l’adoption des services à large bande et connexes ? Les gouverne- a ainsi vu un agriculteur au Kenya vendre
sa récolte grâce à des SMS ! Car les SMS,
ments participant répondaient : il faut tout mettre en œuvre pour connecter les utilisés sur les réseaux sociaux, coûtent
capitales et grandes villes ainsi que les villages aux services TIC large bande. peu cher : d’ailleurs, liker sur Facebook
par sms est très abordable, voire gratuit.
Parallèlement à l’utilisation croissante de
Un haut débit plus largement le développement d’Internet et l’accès à ses promise à un bel avenir dans les prochaines ces applications, les Etats doivent mettre
partagé services. La majorité des capacités fournies années. Certains sites rencontrent déjà un en œuvre une politique de sécurisation
Des progrès significatifs ont été réalisés par Google sont destinées aux réseaux mo- réel succès comme Kalahari, Amazon, Ali- des infrastructures et de protection de la
depuis quelques années, notamment grâce biles. Alliance est un autre regroupement baba… Au Nigeria par exemple, la vente en vie privée. Cela implique l’élaboration
aux raccordements terrestres aux câbles qui cherche également à rendre Internet ligne compense le relatif manque de maga- de cadres réglementaires et législatifs
sous-marins ainsi qu’à l’extension des ser- plus accessible et dans lequel on retrouve sins de détail, les sites de mode en ligne inté- pour assurer cette cybersécurité. Cela ne
vices mobiles nationaux. Les câbles sous- Google et Facebook notamment. Ce der- ressent tout particulièrement les Africains du devrait pas freiner l’engouement du conti-
marins permettent désormais un accès haut nier, avec son patron médiatique, Mark Sud, le tourisme en ligne est un secteur en nent africain pour le Net : leurs internautes
débit à l’ensemble du continent africain. Zuckerberg, souhaite faire lui aussi baisser plein développement en Tunisie, au Séné- ont finalement bien plus d’idées pour utili-
Cela permet non seulement une meilleure les prix, notamment sur les accès de base gal ou en Ouganda les paiements en ligne ser ce réseau…
connexion, mais aussi une baisse des tarifs via les téléphones mobiles. se développent eux aussi progressivement…
notamment par rapport aux connexions via L’e-commerce prend donc peu à peu ses Kimia Mombouli
le satellite. Les accès restent plus aisés pour L’e-commerce, un succès marques sur le continent africain.
les capitales, mais la progression du haut grandissant
débit et de la 3G via les réseaux de télé- Les entrepreneurs des pays les mieux reliés Les réseaux sociaux, un nouveau
phones mobiles rend désormais possible de au câblage sous-marin misent désormais sur mode de communication
se connecter via des réseaux rapides depuis la Net-économie pour booster leur dévelop- Le développement du commerce électro-
l’ensemble des régions. pement. En Afrique du Sud, le modèle est nique passe aussi par les réseaux sociaux
Et les marges de progression restent im- déjà performant : une étude commanditée qui sont une formidable manne commer- Un portable solaire
menses : en effet, seulement 13% de la pour l’Afrique
population est connectée ! Il reste encore
beaucoup à faire pour généraliser l’uti-
lisation des TIC dans les secteurs clés et Les technologies nouvelles ont toutes
encourager les citoyens à adopter des ser- en commun d’être très énergivores.
vices électroniques. Pour faciliter ces accès Or, le problème est justement de
à Internet, les gouvernements doivent donc pouvoir recharger les batteries des
instaurer des cadres juridiques, appuyer le matériels que l’on utilise. Il existe
financement des dorsales nationales, stimu- depuis un certain temps déjà des re-
ler le développement des accès en ligne aux charges solaires efficaces : il suffit de
services d’administration publique, favori- se brancher dessus, et l’appareil se
ser les partenariats publics-privés… recharge. Tout nouveau, l’ordinateur
solaire SOL (lancé sur le marché par
Une connexion parfois l’entreprise canadienne Wewi) est
insuffisamment performante révolutionnaire. Cet ordinateur sous
Si le nombre d’internautes va croissant, Linux comporte des panneaux photo-
l’Afrique connaît toutefois toujours un re- voltaïques intégrés à sa coque ainsi
tard dans l’accès au haut débit par rapport qu’une batterie rechargeable en 2
aux pays occidentaux. Si l’on compare la heures. D’autres concurrents avaient
vitesse de téléchargement entre les pays, on déjà commercialisé des ordinateurs
s’aperçoit qu’il existe de véritables gouffres solaires, mais SOL est totalement
entre les chiffres européens et les autres : le adapté au continent africain par cer-
Luxembourg affiche la vitesse la plus rapide taines de ses fonctionnalités et son
du monde avec 119,79 Mbps alors que autonomie est plus grande.
l’île Maurice, la connexion la plus rapide
du continent africain, n’affiche que 11,93
Mbps. Ces vitesses ont été enregistrées par par Google concluait en 2012 que la Toile
Net Index, mais elles sont très aléatoires : au contribuait à hauteur de 2% de son PIB ! Consommateurs ET concepteurs
jour le jour, elles se modulent en fonction de Les fournisseurs d’accès à Internet profitent
la météo, des incidents techniques… de ce succès, mais ce sont les opérateurs
Toutefois, la situation s’améliore pro- de téléphonie mobile qui sont les premiers L’Occident n’est plus le seul à concevoir des ordinateurs ! L’Afrique est désormais
gressivement ; surtout, l’Afrique semble gagnants du développement de l’Internet entrée dans la danse et entend bien se faire une place dans le secteur des produits
intéresser de plus en plus les opérateurs sur le continent africain. En effet, il est plus de haute technologie. Way-C est la première tablette tactile à avoir été conçue
du Net. Google vient ainsi de décider d’y facile et moins coûteux d’avoir un téléphone puis vendue au Congo-Brazzaville. Pour l’heure, fabriquée en Chine en raison de
déployer un réseau Internet. En novembre mobile connecté qu’un ordinateur connecté. l’absence d’usines adaptées au Congo, cette tablette a été inventée par l’informa-
2013, l’entreprise américaine a installé Et si les Africains sont sous-équipés en ticien congolais Vérone Mankou et a été mise sur le marché au prix de 150 000
un réseau très haut débit en fibre optique comptes en banque et en cartes bancaires, ils francs CFA (au moins deux fois moins cher que le dernier iPad). Pour que son coût
à Kampala. Google se positionne ainsi sont en revanche possesseurs de mobiles ! reste accessible, il a fallu réduire l’écran (seulement 7 pouces) et utiliser un logiciel
comme un fournisseur d’infrastructures Grâce aux paiements sécurisés qui passent libre pour le système d’exploitation (une adaptation d’Androïd).
pour les opérateurs. Son objectif : accélérer par ces téléphones, la vente en ligne est
44 congo économie - N°2 - janvier 2014 Médias Conso congo économie - N°2 - janvier 2014 45
5 voies
Shopping high-tech
tunité importante en Afrique, où la popu-
lation a dépassé le milliard d’habitants. Le
réseau social professionnel Viadeo, aux 35
millions de membres, a bien évalué ce fort
potentiel en ouvrant à Dakar, au Sénégal,
son premier bureau sur le continent, où il
Ordinateurs portables :
pour faire son choix
compte plus d’un million de membres ré-
partis pour moitié entre le Maghreb (dont
50% au Maroc) et les pays d’Afrique sub-
saharienne francophone. Le réseau mise
sur le développement multilocal en tenant
compte des usages et approches des utilisa-
teurs africains, comme le souligne Chams
Diagne qui assure la direction à Dakar et
le pilotage des opérations d’expansion de
Numérique Viadeo sur le continent. Le marché des ordinateurs portables
réseau !
de démocratiser l’information et de per- profil de l’appareil recherché. Zoom
mettre à chaque citoyen de signaler par
le biais d’alertes SMS, MMS ou mail, les sur cinq grandes orientations qui
violences dont il est victime ou témoin afin peuvent aider à choisir son ordina-
d’établir en temps réel l’état des troubles
grâce à un système qui replace ces infor- teur portable.
mations sur une carte de Google Map. De
A
plus, Ushahidi, nommé meilleur blog de l’heure où les ventes d’ordinateurs portables
l’année 2010 par la Deutsche Welle, est à ont dépassé celles des ordinateurs de bureau,
l’origine du logiciel libre « Swiftriver », l’offre devient de plus en plus importante et
permettant de filtrer et de vérifier en temps il est parfois difficile de faire le bon choix au
réel le flux d’informations provenant de moment de l’achat. Une équation bien laborieuse, qui
sources comme Twitter, SMS, MMS, email peut cependant être facilitée par l’orientation que l’on
et flux RSS. Une option salvatrice si l’on souhaite donner à l’usage de son portable.
ne veut pas basculer dans le côté obscur des
F
acebook, Twitter ? Non, Mxit ! Une ère nouvelle de communication se tisse sur la réseaux sociaux qui abreuve la désinforma- Un portable bon marché
Sur le continent, le réseau social tion et viole la vie privée en un clic ou un Votre budget est relativement faible et vous souhaitez
le plus populaire est sud-africain. Toile. Elle donne à voir la vie professionnelle et per- « tweet ». Car un réseau comme Twitter, qui vous offrir une machine attractive ? Rien de plus simple,
Créé en 2005 par Herman Heunis, sonnelle de millions de personnes qui vivent aux regroupe 200 millions d’utilisateurs dans le il suffit de savoir quels sont les critères à ne pas sacrifier
acheté pour 50 millions d’euros en sep- quatre coins du monde. Analyse et impacts de cette monde, génère 110 millions de tweets par pour vous équiper au plus juste. Les éléments à vérifier
tembre par le fonds d’investissement World jour, et tous ne sont pas sans conséquences. sont, par ordre de priorité, le processeur, où vous opte-
of Avatar, il totalise plus de 50 millions de révolution numérique. Comme sur l’ensemble des réseaux so- rez pour des modèles à deux cœurs de chez Intel (Pen-
membres, a réalisé environ 10 millions ciaux, c’est le revers de la médaille. tium Dual Core, Core 2 Duo ou encore Core i3/i5) ou
d’euros de chiffre d’affaires en 2011… Obama, l’un des premiers dirigeants à sur- recrutent. De plus, ce réseau, qui enregistre AMD (Athlon X2 ou Turion). La quantité de mémoire
Le terme « social network », qui est ap- fer sur la vague des réseaux sociaux, qui lui une nouvelle inscription chaque seconde, Des précautions à prendre, vive ne doit pas tomber sous les 2 Go et l’équipement
paru pour la première fois en 1954 à la ont d’ailleurs apporté un soutien non négli- a comptabilisé 65 millions de visiteurs notamment à l’attention doit être composé d’au moins 3 ports USB, d’un lecteur
faveur d’un article de l’anthropologue geable. Mais il reste encore de la marge, en décembre 2010 pour une visée profes- des enfants optique et d’un lecteur de cartes mémoire.
britannique John A. Barnes, a connu une car si les réseaux sociaux sont très utilisés sionnelle, tandis que d’autres internautes Une étude européenne révèle des chiffres L’ergonomie est souvent négligée sur les produits
véritable mutation en investissant internet par les adolescents et les jeunes adultes, ils s’emploient à élargir leur cercle d’amis ou inquiétants sur le nombre d’enfants utili- d’entrée de gamme. A cet effet, vérifiez par exemple
aux Etats-Unis en 1995, avec la création doivent encore convaincre les autres caté- plus si affinité. Une brochette de possibi- sant les réseaux sociaux sans protection la présence d’un pavé numérique. De même, n’hésitez
de « Classmates.com », considéré comme gories d’âge. C’est ce lités fort variées qui adéquate, bien que Facebook soit interdit pas à consulter les avis des consommateurs. Ils vous
le premier site internet de « réseautage » que souligne l’étude aiguise les appétits au moins de 13 ans. En moyenne, 38% en apprendront beaucoup sur l’ergonomie du clavier, la
social. Progressivement, les autres conti- Third Age-JWT Facebook, Viadeo, Twitter, de ceux qui suivent des 9-12 ans interrogés disent avoir au qualité de fabrication ou encore le niveau de nuisances
nents lui ont emboîté le pas à partir de Boom qui révèle que l’Afrique aussi se connecte ! de près ce marché en moins un profil sur un réseau social para- sonores. Assurez-vous également de la durée de la ga-
2004. Ces communautés d’individus ou les internautes améri- Les médias sociaux sont pleine expansion. Car métré pour être « public », avec des infor- rantie car le transport et le confinement d’éléments sont
d’organisations reliées en fonction de cains de plus de 40 ans en termes de reve- mations personnelles parfois extrêmement autant de choses qui rendent les portables plus fragiles
leurs centres d’intérêts constituent un mar- ne seraient que 22% à des outils de communication nus, les services des sensibles comme l’adresse et le numéro qu’un ordinateur de bureau. Les écrans sont également
ché lucratif que se partagent des réseaux utiliser ces sites. Tou- très utiles qui suscitent un réseaux sociaux pour- de téléphone, accessibles à des personnes des pièces relativement fragiles et certaines marques
au nombre sans cesse croissant, même tefois, 26% d’entre fort intérêt sur le continent. raient grimper à 2,4 pas toujours bien intentionnées. Car si les les garantissent. Prenez connaissance de ces éléments
s’il est difficile de grignoter des parts de eux seraient prêts à se milliards de dollars à réseaux sociaux permettent de nouer des avant de valider votre achat.
marché aux plus grands que sont Twitter, laisser convaincre par la fin de l’année. relations, ils sont aussi une voie d’accès aux
Linkedln ou, le plus en vue, Facebook. Ce ce nouveau mode de communication et de Des chiffres qui expliquent la mondiali- délinquants, notamment sexuels, d’où l’im- Un portable pour remplacer l’ordinateur
dernier est né en 2004 à l’université de recrutement. Selon la dernière étude menée sation du phénomène, comme le révèle portance des filtres pour signaler les abus. de bureau
Harvard pour une utilisation interne des en 2010 aux Etats-Unis, 45% des respon- Comscore, société de mesure d’audience Une fois les précautions prises, les médias Vous n’avez pas la place pour une tour encombrante
étudiants, avant de devenir accessible aux sables des ressources humaines repéraient des médias d’Internet, à travers un classe- sociaux s’avèrent des outils de communi- et préférez un ordinateur portable qui restera sur votre
autres universités américaines, puis de leur personnel sur ces sites. ment qui place en tête la Russie, où la po- cation universels très utiles qui justifient bureau ? Les éléments à prendre en compte sont, en
s’ouvrir à tous en 2006. Le marché de l’emploi s’est en effet trou- pulation est la plus consommatrice de ré- l’intérêt suscité sur le continent africain ces priorité, un grand écran d’au moins 16 pouces afin de
vé une nouvelle vitrine avec des réseaux seaux sociaux en ligne dans le monde, avec cinq dernières années, avec une préférence bénéficier d’une résolution satisfaisante ; un équipe-
Un vecteur d’accès au monde comme Linkedln, utilisé par 69% des plus de 1 300 pages parcourues sur ce type pour deux types d’utilisation : l’informa- ment suffisant, constitué d’une connectique impor-
professionnel grandes entreprises. Soit une croissance de de site chaque mois pendant 6,6 heures, tion citoyenne et le relationnel. Quant à tante et d’un processeur à deux cœurs ; une ergonomie
Selon « Alexa Internet », qui fournit des 62% en un an, avec plus de 100 millions de contre 3,7 pour la moyenne internationale. l’Afrique, elle a la croissance la plus rapide confortable (notamment un pavé numérique et un cla-
statistiques sur le trafic Web mondial, Fa- membres dans 200 pays, dont 50% ont un dans la téléphonie et l’innovation, avec plus vier large et agréable). Ce type d’ordinateur devra être
cebook est le site le plus visité du monde poste de décision au sein de leur entreprise Le réseau Viadeo implanté à Dakar de 400 millions d’abonnés dans la télépho- capable d’ouvrir un grand nombre de programmes à la
après Google (plus de 600 millions de (on compte parmi eux les dirigeants des La croissance de ce nouveau secteur nie mobile, nouveau terrain de prédilection fois, comme on peut le faire sur un PC de bureau. Pour
membres actifs). On se rappelle que les 128 500 plus grosses sociétés). A cela s’ajoutent semble prometteuse et devrait continuer des réseaux sociaux. De quoi rester en ligne, ce faire, une quantité importante de mémoire vive (3
millions d’inscrits à Facebook aux Etats- 560 000 professionnels connectés chaque de générer de gros sous car seuls 42% des et surtout ne pas perdre le réseau ! Go au minimum) est nécessaire. De même, ce PC est
Unis avaient eu en leur temps la primeur jour selon leurs besoins : 41% font des af- adultes dans le monde savent ce qu’est un destiné à accueillir l’ensemble de vos fichiers : privilé-
de l’annonce de la candidature du président faires, 70% recherchent du travail et 80% réseau social, selon une étude menée dans Christiane Reveno giez donc les modèles proposant un disque dur dont la
46 congo économie - N°1 - août 2013 Conso