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CADRAGE BUDGETAIRE A
MOYEN TERME 2013-2015
Mai 2012
Table des matières
INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 6
I. Le contexte macroéconomique ............................................................................................................ 7
1.1. Evolution récente de la situation macroéconomique ....................................................................... 7
1.1.1. Evolution de la situation macroéconomique 2007-2011 ............................................................. 7
1.1.2. Evolution de la situation macroéconomique en 2012 .................................................................. 9
1.2. Les objectifs et les hypothèses de projection budgétaire 2013-2015 .............................................. 12
1.2.1. Les objectifs de la politique budgétaire 2013-2015 ............................................................... 12
1.2.2. Les objectifs d’allocation budgétaire sectorielle.................................................................... 13
1.2.3. Les hypothèses de cadrage de la politique budgétaire ........................................................ 14
II. Les finances publiques 2013-2015 ..................................................................................................... 15
2.1 Revue budgétaire 2007-2011 ........................................................................................................... 15
2.1.1. Evolution des ressources budgétaires 2007-2011 ...................................................................... 15
2.1.2 Evolution des dépenses 2007-2011............................................................................................ 17
2.2 Situation de la dette à fin 2011 ......................................................................................................... 19
2.3 Projections budgétaires 2013-2015 ................................................................................................... 20
2.4.1 Projection des ressources 2013-2015........................................................................................ 20
a. Projections par nature de ressources......................................................................................... 21
b. Les mesures pour augmenter les recettes budgétaires ................................................................ 21
2.4.2 Projection des charges 2013-2015 ............................................................................................ 23
2.4.3 Projections des soldes budgétaires 2013-2015............................................................................ 27
a. Déficit global ................................................................................................................................ 27
b. Déficit budgétaire de base ............................................................................................................. 27
2.4.4 Projection des financements du déficit........................................................................................ 28
2.5 Situation par rapport aux critères de convergence de l’UEMOA et de la CEDEAO .......................... 29
2.6 Les risques et les incertitudes du cadrage budgetaire .................................................................. 30
III. La mise en œuvre des stratégies nationales et sectorielles................................................................... 31
3.1 Réalisations récentes dans la mise en œuvre des stratégies nationales et sectorielles............................ 31
3.2 Les priorités du gouvernement sur la période 2013-2015 ..................................................................... 31
3.3 Analyse sectorielle du cadrage budgétaire 2013-2015.......................................................................... 32
3.3.1 AXE 1 : PROMOUVOIR UNE CROISSANCE DURABLE ET CREATRICE D’EMPLOIS .............. 34
3.3.2 AXE 2 : L’ACCES EQUITABLE AUX SERVICES SOCIAUX DE QUALITE ................................. 38
3.3.3 AXE 3 : LA CONSOLIDATION DE LA GOUVERNANCE ET DES REFORMES STRUCTURELLES 45
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 47
ANNEXES : ............................................................................................................................................. 48
2
LISTE DES TABLEAUX
3
LISTE DES ABREVIATIONS
4
PRODEJ : Programme de Développement Décennal de la Justice
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
SFD : Services Financiers Décentralisés
SIDA : Syndrome d’Immunodéficience Acquise
SOTELMA : Société des Télécommunications du Mali
TOFE : Tableau des Operations Financières de l’Etat
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
VIH : Virus de l’Immunodéficience Humain
5
INTRODUCTION
1. Un Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) global est un ensemble cohérent d’objectifs
stratégiques et de programmes de dépenses publiques qui définit le cadre dans lequel les ministères
opérationnels peuvent prendre des décisions pour la répartition et l’emploi de leurs ressources. Il
présente un cadrage macro économique, des projections détaillées des agrégats budgétaires en
ressources et en dépenses, des enveloppes sectorielles. Il encadre la préparation du budget et des
CDMT sectoriels et assure l’allocation intersectorielle des ressources à moyen terme selon les priorités
des politiques publiques.
2. L’objet du cadrage budgétaire est de permettre aux autorités nationales chargées des arbitrages et de
la politique budgétaire d’opérer les choix stratégiques pour l’élaboration de la loi de finances. Il est le
document de base du débat d’orientation budgétaire, en application de l’article 57 de la directive
N°06/2009/CM/UEMOA relative à la loi de finances au sein de l’UEMOA du 26 juin 2009,.
3. Le Cadrage budgétaire 2013-2015 est élaboré à un moment où l’économie malienne est soumise à une
série de crises : crise sécuritaire au Nord du pays, crise alimentaire, crise politique et suspension de
l’aide au développement liées aux événements du 22 mars 2012.
4. Dans ce contexte, il vise à renforcer la stabilité macroéconomique à travers le respect des
engagements communautaires et partenariaux du Mali (UEMOA, CEDEAO et FMI) relatifs à la
soutenabilité des finances publiques.
5. Ainsi, il est mis l’accent, d’une part, sur la mobilisation des ressources internes dans un contexte où des
risques sérieuses planent sur la mobilisation des ressources extérieures. En raison de l’environnement
économique défavorable, la projection des recettes fiscales s’est écartée des objectifs du programme
de transition fiscale qui prévoyait un taux de pression fiscale de 17% en 2013. Ainsi, le taux de pression
fiscale net en 2013 (sans remboursement crédit TVA) serait à 15,3% contre 15,2% dans la loi de
finances rectifiée 2012; il atteindra 15,9 % en 2014 et 16,3% en 2015.
6. D’autre part, la maîtrise des dépenses courantes est un axe d’intervention important de ce cadrage.
Cela est rendu nécessaire en raison des contraintes fortes sur les perspectives de mobilisation des
recettes. Le rythme de croissance des dépenses totales se situerait à 9,0% en moyenne sur la période
du CBMT contre 10,4% sur la période 2007-2011. Sur la période du cadrage, l’analyse par nature de
dépenses indique un taux de croissance moyen des dépenses courantes de 6,9% et de 12,9% pour les
dépenses en capital. La structure des allocations sectorielles serait fortement affectée par les questions
sécuritaires : il faut s’attendre à une réallocation des enveloppes budgétaires en faveur du secteur
« défense et sécurité ».
7. L’objectif de la politique budgétaire définie dans ce cadrage sera de maintenir les principaux soldes
budgétaires dans des proportions raisonnables à l’horizon 2015. Ainsi, le solde budgétaire de base
serait à -0,1% du PIB et le solde global hors dons à – 5,8% en 2015.
8. Quant aux objectifs d’allocation budgétaire, ils s’inscriront, d’une part, dans la mise en œuvre des
priorités du gouvernement de transition (restauration de l’intégrité territoriale du Mali, organisation des
élections et actions humanitaires en faveur des personnes déplacées) et, d’autre part, dans la mise en
œuvre du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté, 3ième génération
(CSCRPIII).
9. Le document comporte trois (3) parties :
- la première expose le cadrage macroéconomique ;
- la deuxième détaille la programmation triennale des recettes, des dépenses, du déficit et
de son moyen de financement ;
- la troisième traite des allocations sectorielles.
6
I. Le contexte macroéconomique
1.1. Evolution récente de la situation macroéconomique
1.1.1. Evolution de la situation macroéconomique 2007-2011
10. La période 2007-2011, période de mise en œuvre du CSCRP II, a été marquée par trois faits majeurs :
(i) l’augmentation des prix des produits pétroliers et de certains produits de base, (ii) les turbulences
financières liées à la crise des crédits immobiliers aux Etats-Unis qui s’est répercutée sur les marchés
financiers dans les autres régions du monde, et (iii) la crise de la dette souveraine dans les pays
européenne. Cela a induit un ralentissement, souvent une récession de l’économie mondiale. Mais, en
2010 l’activité économique a évolué dans un environnement international marqué par la poursuite de la
reprise, avec cependant des signes de ralentissement. L’évolution de la croissance mondiale des cinq
dernières années est présentée comme suit :
2007 2008 2009 2010 2011
4,9% 1,5% -0,5% 5,1% 4,0%
11. En Afrique subsaharienne, la crise financière mondiale a eu d’importantes répercussions négatives sur
les résultats économiques. La croissance du PIB, qui était de 6,6% en 2007, est ressorti à 5,1% en
2011. La zone commence à se remettre de la crise et son taux d’expansion de l’économie n’est inférieur
qu’à celui des pays en développement d’Asie. Les écarts entre la production et le potentiel commencent
à se combler dans de nombreux pays, à l’exception notable de l’Afrique du Sud.
12. Dans les principaux pays clients des Etats membres de l'UEMOA, la croissance en 2011 est apparue
contrastée. En effet, le taux de croissance a atteint 1,7% en France et aux Etats-Unis. Aux Pays-Bas, la
croissance est ressortie à 1,3%. En Afrique du Sud et au Nigeria, les dernières données disponibles
indiquent une croissance économique respectivement de 3,1% et 7,2%.
13. Dans les pays de l’UEMOA, l’activité économique a été affectée par la crise sociopolitique de la Côte
d’Ivoire et les perturbations importantes de l’activité productive engendrées surtout par la baisse
sensible de la production de coton et des difficultés d’approvisionnement en énergie électrique dans la
plupart des Etats membres de l’Union. A cela s’ajoutent les poussées inflationnistes induites par les prix
des biens alimentaires importés (huiles, riz, blé, produits laitiers,…) et des produits pétroliers. Ainsi, le
taux de croissance économique est passée de 3,3% en 2007 à 1,4% en 2011.
14. Dans ce contexte général moins favorable, la production nationale a pu résister et la croissance
moyenne enregistrée au Mali sur la période 2007-2010 s’élève à 4,9%. Cependant, la croissance réelle
du PIB a fortement baissé en 2011 pour atteindre 2,7% en raison de la contraction de la production
agricole de 4,7%, compte tenu d’une baisse de 10% de la production céréalière. La bonne performance
de la production manufacturière, dont la valeur ajoutée a augmenté de 20,8%, a permis d’atténuer le
ralentissement de la croissance du PIB.
15. Par rapport à l’évolution des prix, l’inflation, après l’épisode de 2007- 2008, est restée dans des
proportions normales dans la plupart des pays du monde en rapport avec le repli de la demande. Dans
les pays de l’UEMOA, l'inflation est demeurée à un niveau relativement faible en 2010, en effet, le taux
d'inflation s'est établi à 1,2%. Pour l’année 2011, le taux s’est situé autour de 3% au Mali.
16. En matière de finances publiques, la crise économique récente a porté très gravement atteinte aux
finances publiques de nombreux pays. Les vastes plans de relance, les rachats de banques,
l'augmentation des dépenses sociales et la baisse des recettes fiscales ont lourdement pesé sur les
bilans des États.
17. A fin 2010, le déficit budgétaire global des pays de l’OCDE s’est situé à 9% du PIB. On prévoit la dette
publique des pays avancés à environ 100% du PIB à la fin de l’année 2010 (son niveau le plus élevé
des cinquante dernières années). Pour les pays africains au Sud du Sahara, l’orientation anticyclique
7
des politiques de finances publiques a aidé à soutenir la croissance de la production pendant la crise,
mais elle a aussi entraîné un creusement généralisé des déficits budgétaires.
18. En 2011, les déficits budgétaires ont baissé sensiblement (1% du PIB) dans de nombreux pays
avancés. La même tendance est observée dans les pays émergents (1% du PIB) et dans les pays à
revenu faible (0,3% du PIB).
19. Au Mali, la politique budgétaire est restée restrictive, même si le solde budgétaire est ressorti en
moyenne à -0,5% du PIB contre 0,4 % projeté sur la période du CSCRP II 2007-2011.
Tableau 1 : Evolution situation macroéconomique internationale
Tableau 3 : Evolution situation macroéconomique dans les principaux pays clients de l’UEMOA
8
1.1.2. Evolution de la situation macroéconomique en 2012
La production
20. L’économie mondiale est au bord d’une nouvelle récession majeure en 2012. Le ralentissement
économique en cours est à la fois une cause et une conséquence de la crise de la dette souveraine en
Europe et des problèmes budgétaires dans le monde. Fondé sur un ensemble d’hypothèses
relativement optimistes, la croissance du produit mondial brut devrait atteindre, dans le scénario de
base, 3,5% en 2012.
21. Cependant, l’échec des décideurs politiques, en particulier en Europe et aux Etats-Unis, à diminuer le
chômage, à prévenir la crise de la dette et à éviter la fragilité du secteur financier de se détériorer
pourrait mener l’économie mondiale à la récession. Un scénario alternatif pessimiste projette une
croissance du produit mondial brut à 0,5 % en 2012, ce qui impliquerait une baisse du revenu moyen
par habitant au niveau mondial.
22. L’éventualité de perspectives meilleures ( scenario optimiste) pour l’emploi et une croissance durable ne
pourrait se réaliser que si les politiques actuelles venaient à être remplacées par une action bien plus
décisive et concertée au niveau international. Dans un tel cas de figure, la croissance pourrait atteindre
4,0 % 2012. Cependant, les approches politiques du moment ne laissent que peu d’espoir pour un tel
dénouement.
23. Les difficultés économiques de nombreux pays développés sont un facteur important du ralentissement
mondial. La plupart de ces pays subissent encore les conséquences de la crise de 2008 et se trouvent
dans des situations difficiles. La croissance aux États-Unis a ralenti de manière marquée en 2011 et
devrait encore faiblir en 2012 pour se situer à 1,8%. Dans la Zone euro une grande variété d’indicateurs
prévisionnels révèlent une récession en 2012 avec un taux de croissance économique de -0,5%.
24. Dans la plupart des autres économies avancées, la croissance (2,6%) sera également plus faible,
principalement à cause des retombées commerciales et financières de la crise de la zone euro qui
aggravent les effets des fragilités déjà existantes.
25. Les pays en développement restent vulnérables au ralentissement de l’activité économique dans les
pays développés. La croissance des économies émergentes et en développement devrait continuer à
stimuler l’économie mondiale dans les deux années à venir, mais leur croissance économique, 5,7% en
net repli par rapport aux 6,7 % enregistrés en 2011, sera nettement inférieure au niveau atteint en 2010
et 2011. Parmi les principaux pays en développement, la croissance devrait demeurer robuste: en
Chine (9%) en 2012, en Inde (7,7%).
26. Malgré les prévisions d’un ralentissement économique à l’échelle mondiale en 2012, les pays les plus
pauvres pourraient connaître une croissance moyenne égale ou légèrement supérieure au niveau
atteint pendant les deux années précédentes. L’impact du ralentissement mondial sur l’Afrique
subsaharienne devrait être faible et la production de la région devrait connaître une progression
d’environ 5,5% contre 5,1% en 2011.
27. Au Mali, avant la crise politique suite au coup d’état du 22 mars 2012, les prévisions indiquaient que
l’économie se relève vigoureusement de sa contre-performance enregistrée en 2011 et tablaient sur
une croissance de 6%. Ce nouveau contexte rend incertain la réalisation de ce niveau de croissance.
Les nouvelles prévisions indiquent plutôt une récession de l’économie malienne avec un taux de
croissance de -1,2%.
L’évolution des prix
28. Les cours du pétrole ont connu une augmentation durant ces derniers mois, principalement du fait de
l’évolution de l’offre. En outre, les risques géopolitiques liés au pétrole se sont de nouveau intensifiés.
Ils devraient se maintenir pendant un certain temps, et les cours du pétrole (99$ le baril) ne devraient
enregistrer qu’un timide repli en 2012, en dépit des perspectives moins favorables de l’activité mondiale.
9
De manière générale, l’inflation mondiale des prix à la consommation devrait s’atténuer en raison de
l’essoufflement de la demande et de la stabilisation, voire du repli, des cours des matières premières.
29. L’inflation ne devrait pas être un souci majeur dans la plupart des pays développés. Elle devrait baisser
en 2012 à environ 1,5% contre 2,8% en 2011 en raison du déclin de la demande, des pressions
baissières sur les salaires dues à un chômage élevé, et du déclin modéré des prix de matières
premières, sans compter les chocs d’offres qui peuvent survenir.
30. Dans les économies émergentes et en développement, les tensions devraient aussi s’atténuer, avec le
ralentissement de la croissance et de l’inflation des produits alimentaires. Toutefois, l’inflation devrait
persister dans certaines régions. Globalement, les prix à la consommation dans ces économies
devraient s’inscrire en baisse, avec un taux d’inflation aux alentours de 5% en 2012, contre plus de
7,3% en 2011.
31. Dans les pays sahéliens, l’inflation représentera un grand défi. Malgré le resserrement de la politique
monétaire et le recours à diverses mesures comme l’augmentation des subventions sur les denrées
alimentaires et de l’essence, le taux d’inflation dépasserait les objectifs déclarés. Cette forte inflation
est imputable aux tensions sur les prix des produits alimentaires et pétroliers.
32. Dans ce contexte, le taux d’inflation au Mali se situerait à 5,0%.
Les finances publiques
33. De manière générale, face à la montée des risques, la marge de manœuvre budgétaire se rétrécit. Le
déficit global mondial est prévu à 4,1% du produit mondial brut en 2012 contre 4,5% en 2011.
34. Dans de nombreux pays avancés, les déficits budgétaires ont baissé sensiblement d’environ d’un point
de pourcentage en 2011 (passant de -7,6% du PIB à -6,6%). La plupart d’entre eux prévoient de
procéder à un ajustement considérable cette année pour atteindre un déficit de 5,7% pour assurer la
viabilité de la dette à moyen terme, mais idéalement cet ajustement devrait se faire à un rythme qui
soutient une croissance adéquate de la production et de l’emploi.
35. Les pays émergents doivent mener une politique budgétaire à l’image de la situation et des risques qui
leur sont propres. L’affaiblissement de la conjoncture économique s’accompagne d’une politique
budgétaire plus laxiste que prévu cette année, mais d’autres pays ont plutôt opté pour un durcissement
de leur politique budgétaire. Au total, le déficit passerait de 2,5% du PIB en 2011 à 2,7% en 2012.
36. Pour les pays à faible revenu, le déficit se stabiliserait autour de 2,8% du PIB en 2012.
37. Au plan national, l’année 2012 est particulière pour diverses raisons. C’est une année de guerre au nord
du pays, une année de crise politique qui a entraîné une suspension des financements extérieurs. C’est
aussi, la première année de mise en œuvre du CSCRP 2012-2017. En plus, l’exécution du budget 2012
est déjà soumise à des contraintes fortes liées à la crise alimentaire, l’augmentation du prix du pétrole.
Tous ces évènements affectent négativement les finances publiques.
38. Dans ce contexte, le Gouvernement en 2012 entend conduire la politique budgétaire de façon prudente
en utilisant de façon intelligente la régulation budgétaire. Il s’agira de réguler le rythme d’exécution des
dépenses avec celui de la mobilisation des recettes budgétaires. Alors, le défi serait d’éviter un
dérapage des finances publiques afin d’assurer la stabilité macroéconomique. Ainsi, la loi de finances a
été révisée pour ne retenir que les recettes intérieures et ajuster les dépenses par conséquent. En
raison de l’absence de financement extérieur, le budget rectifié 2012 est alors est équilibré en recettes
et en dépenses à 878,6 milliards.
39. Cette restriction a très conforté les différents soldes budgétaires. Ainsi le déficit global ressort à 0,2% du
PIB , en deçà de la norme CEDEAO de 4,0% ; le déficit budgétaire de base sera au même niveau.
10
40. Toutefois cette embellie s’est fait en défaveur de la croissance économique (-1,2%) en raison de la
baisse drastique des dépenses d’investissement qui passeront de 478,8 milliards dans la loi de finances
initiale à 92,6 milliards dans le budget rectifié.
41. Tous les objectifs d’allocations sectorielles ont été affectés.
Tableau 4 : Comparaison des allocations sectorielles LFI et LFR (en milliards)
11
1.2. Les objectifs et les hypothèses de projection budgétaire 2013-2015
1.2.1. Les objectifs de la politique budgétaire 2013-2015
42. Le gouvernement poursuivra une politique budgétaire soutenable favorable à la croissance économique
et s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre des critères de convergence de l’UEMOA et de la
CEDEAO.
43. Sur la période 2013-2015, le solde budgétaire de base hors PPTE en pourcentage du PIB se
stabiliserait en moyenne à 0,0% contre -0,6% réalisé au cours de la 2007-2011 et le solde budgétaire
global (dons exclus) autour de -6,0% du PIB contre respectivement -0,3% et -7,1% sur la période de
mise en œuvre du CSCRP II.
44. Ces objectifs seront sous-tendus à moyen terme par les activités prévues dans le Programme d’Action
Gouvernementale d’Amélioration et de Modernisation de la Gestion des Finances Publiques
(PAGAMGFP) et l’application du nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA qui
visent à améliorer la préparation et le suivi de l’exécution budgétaire.
Tableau 6: Projection du solde budgétaire de base 2013-2015
Solde global (base ordonnancement) dons inclus (%PIB) - 3,2% -4,0% -0,2% -3,4% -2,8% -2,8% -3,0%
Solde global (base ordonnancement) dons exclus (%PIB) -7,1% -6,9% -0,2% -6,4% -5,7% -5,8% -6,0%
Solde budgétaire de base (%PIB) -0,6% -0,6% -0,2% -0,6% 0,0% -0,1% -0,2%
Solde budgétaire de base hors PPTE (en% PIB) -0,3 -0,4% -0,2% -0,4% 0,1% 0,1% 0,0%
12
a. Augmenter le taux de pression fiscale :
45. Dans le cadre de la surveillance multilatérale des économies au sein de l’UEMOA, le nouvel horizon de
convergence a été fixé à 2013. Pour atteindre la norme de pression fiscale (17%) à cet horizon, chaque
Etat a élaboré un programme de transition fiscale. Cependant, compte tenu de la crise politique que vit
le Mali actuellement, les objectifs de ce programme en matière de recettes ne pourront pas être
maintenus.
46. Les objectifs de taux de pression fiscale du cadrage budgétaire 2013-2015, sont présentés dans le
tableau 7. En moyenne annuelle, le taux de pression fiscale net ressortira à 15,8% sur la période du
cadrage. En brut, il est prévu en moyenne à 16,7%. Le taux de croissance moyen des recettes sur la
période du cadrage est de 10,7% contre 10,9% pour la période 2007-2011, soit une augmentation
moyenne de 94,3 milliards de FCFA par an.
Tableau 7 : Projection des taux de pression fiscale
13
Tableau 8 : comparaison des objectifs d’allocations sectorielles du cadrage 2013-2015 et du CSCRP 2012-2017
2012
2012 2013 2014 2015
(révisée)
PIB nominal en milliards de FCFA 5494 5244,8 5857 6293,7 6757,5
Taux de croissance réel du PIB 6,0% -1,2% 7,0% 5,7% 5,3%
déflateur 6,0% 6,0% 4,4% 1,6% 1,9%
14
II. Les finances publiques 2013-2015
2.1 Revue budgétaire 2007-2011
54. Les résultats macroéconomiques, plus spécifiquement les résultats de l’exécution budgétaire ont
été fortement sensibles aux aléas de la production agricole et des prix des produits de base. Ainsi
de 2007 à 2011, l’environnement économique international a été caractérisé par la hausse du prix
des produits pétroliers et des produits alimentaires.
55. Cela s’est traduit par le recours à l’instrument fiscal pour atténuer l’impact de la forte inflation sur la
population, qui a eu pour conséquence, malgré la régulation de l’exécution budgétaire, la
constitution d’un stock important d’arriérés de paiement en 2008. Aussi, la régulation a eu pour
corollaire le retard dans la mise en œuvre de nombreux projets.
56. Cependant, l’orientation générale de la politique budgétaire a été globalement satisfaisante sur la
période, car l’évolution des soldes budgétaires, tel que le solde budgétaire de base hors PPTE, a
maintenu une trajectoire viable, en ressortant en moyenne à -0,3% du PIB contre la norme de 0%
préconisée par les critères de convergence de l’UEMOA. Quant au solde budgétaire global hors
dons, il est ressorti en moyenne à -7,1% du PIB contre la norme de -4% prévue par les critères
convergence de la CEDEAO.
Tableau 11 : Evolution des soldes budgétaires
Moy2007
2007 2008 2009 2010 2011
-2011
Solde global dons inclus (%PIB) -3,1% -2,2% -4,6% -2,5% -3,5% -3,2%
Solde global dons exclus (%PIB) -7,7% -5,7% -9,6% -5,4% -7,3% -7,1%
Solde budgétaire de base (%PIB) 1 0,3% -0,6% -1,3% -0,1% -1,3% -0,6%
Solde budgétaire de base hors PPTE 0,6% -0,1% -1,0% 0,2% -1,0% -0,3%
(en% PIB)
1
Les soldes budgétaires de base sont calculés sur la base de la nouvelle formule de calcul de l’UEMOA
(avec les appuis budgétaires généraux en dons)
15
Tableau 12 : Evolution des ressources budgétaires selon la présentation du TOFE (en miiliards)
Taux
Rubriques 2007 2008 2009 2010 2011 crois.moy
07-11
Tableau 13 : Evolution des ressources budgétaires 2007-2011 selon la présentation loi de finances ( en milliards)
Taux crois.
NATURE DE RECETTES 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011
Moy.2007-2011
TOTAL RESSOURCES 766,8 771,5 949,9 989,4 1 100,3 9,4%
Recettes fiscales 507,6 528,9 628,5 688,7 755,2 11,0%
Recettes non fiscales 35,0 39,5 65,8 93,7 68,6 10,4%
Recettes exceptionnelles 10,7 10,9 8,1 12,4 13,6 18,3%
Budget spécial d'investissement 159,1 133,2 191,3 167,5 217,1 6,2%
Appui budgétaire 50,6 54,6 46,6 21,6 41,2 8,1%
Budgets annexes 3,8 4,4 9,6 5,5 4,6 -5,0%
59. Sur la période 2007-2011, le taux d’exécution des recettes est en moyenne de 86,5%. Seuls les
objectifs de mobilisation de recettes fiscales (98,8%) ont été plus ou moins atteints. Il faut noter le
faible niveau de mobilisation des ressources extérieures (62,6%).
16
Tableau 15:Taux d’exécution des recettes 2007-2011
TOTAL RECETTES BUDGET D'ETAT 85,1% 81,9% 93,9% 85,9% 86,2% 86,6%
Tableau 16: Evolution des dépenses 2007-2011 en milliards de FCFA (présentation TOFE)
Taux crois.
2007 2008 2009 2010 2011
Moy.07-11
Rubrique
Dépenses Totales, Prêts Nets (base engmt.) 839,0 828,4 1 111,0 1 054,9 1 245,7 10,4%
Dépenses budgétaires 826,1 754,1 1 018,0 960,9 1 146,8 8,6%
Dépenses courantes 437,1 459,2 581,1 591,0 708,9 12,9%
Personnel (11) 162,8 186,1 217,1 231,9 265,1 13,0%
Fonctionnaires 139,8 161,4 179,1 183,7 205,3 10,1%
Contractuels (PPTE) 23,0 24,7 38,0 48,2 59,8 27,0%
Biens et Services 161,3 164,7 201,3 206,0 232,0 9,5%
Transferts et subventions 99,1 94,3 146,9 133,3 181,3 16,3%
Intérêts dus 13,9 14,1 15,8 19,8 30,6 21,8%
Dette intérieure 2,7 1,6 3,3 7,4 13,5 49,5%
Dette extérieure 11,2 12,5 12,4 13,0 17,1 11,1%
Dépenses en capital 389,0 294,9 436,9 369,9 437,9 3,0%
Financement extérieur 227,6 172,8 303,2 187,7 254,0 2,8%
Financement domestique ( Equip- invest) 161,4 122,1 133,7 182,2 183,9 3,3%
Dépenses fonds spéciaux et budgets annexes 60,5 66,7 71,5 78,7 96,1 12,3%
17
Tableau 17 : Evolution des dépenses 2007-2011 en milliards de FCFA (présentation loi de finances)
62. De l’analyse de la situation d’exécution suivant la présentation loi de finances, on peut noter que les
dépenses courantes sont réalisées à 95% en moyenne contre un taux d’exécution de 75,8% pour
les dépenses en capital. Ce niveau d’exécution des dépenses d’investissement est imputable aux
faibles capacités d’absorption et de mobilisation des financements extérieurs du BSI, soit un taux
d’exécution moyen de 62,4%.
Tableau 18 : Taux d’exécution des dépenses 2007-2011 (présentation loi de finances)
Exéc
Nature de dépenses 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 moy.2007-
2011
CHARGES COURANTES 98,9% 96,2% 95,2% 95,7% 89,2% 95,0%
PERSONNEL 101,4% 96,3% 98,2% 98,8% 86,4% 96,2%
MATERIEL & FONCTIONNEMENT 98,2% 97,4% 90,9% 97,2% 92,1% 95,2%
DEPLACEMENT ET MISSION 98,9% 98,5% 86,4% 98,4% 88,1% 94,1%
COMMUNICATION ET ENERGIE 96,6% 98,4% 98,6% 98,8% 90,0% 96,5%
AUTRES DEPENSES 98,7% 98,3% 94,6% 99,0% 95,1% 97,1%
TRANSFERTS ET SUBVENTIONS 96,1% 93,1% 94,8% 88,1% 88,5% 92,1%
DETTES 87,6% 90,9% 94,9% 98,7% 80,0% 90,4%
AMORTISEEMENT 77,6% 83,4% 94,4% 99,1% 80,5% 87,0%
INTERETS 98,4% 99,3% 92,4% 97,8% 74,6% 92,5%
INTERIEURS 100,0% 100,0% 100,0% 94,0% 56,7% 90,2%
EXTERIEURS 98,3% 99,2% 91,4% 100,0% 87,5% 95,3%
APUREMENT DU PASSIF 99,1% 99,7% 98,9% 99,2% 93,3% 98,0%
CHARGES EN CAPITAL 77,6% 69,5% 80,1% 66,4% 81,6% 75,0%
EQUIPEMENT & INVESTISSEMENT 96,5% 95,3% 84,2% 78,2% 123,7% 95,6%
BSI FINANCEMENT INTERIEUR 96,8% 91,8% 85,9% 95,0% 92,9% 92,5%
BSI FINANCEMENT EXTERIEUR 64,4% 51,2% 74,3% 56,3% 65,9% 62,4%
APPUI BUDGETAIRE 79,8% 84,8% 90,8% 38,4% 142,1% 87,2%
BUDGETS ANNEXES CPTES & FONDS SPECIAUX 66,6% 84,9% 61,4% 55,8% 68,0% 67,3%
TOTAL GENERAL 87,9% 83,5% 88,4% 82,7% 85,5% 85,6%
18
2.2 Situation de la dette à fin 2011
63. Le stock de la dette publique du Mali à fin 2011 est estimé à 1 460,6 milliards de FCFA, soit
28,6% du PIB, dont 1 222,5 milliards de FCFA pour la dette extérieure et 238,1 milliards de FCFA
pour la dette intérieure.
Tableau 19: Encours de la dette publique entre 2008 et 2011 (en milliards de FCFA)
64. Pour renforcer la gestion de la dette intérieure, un inventaire de toutes les conventions
d’endettement intérieur et de garantie d’engagement de dette intérieure pris par l’État a été
effectué afin d’inclure leurs échéanciers dans les données de la dette publique et les lois de
finances.
65. Ce travail a déjà permis d’identifier des engagements direts et indirects de l’Etat vis-à-vis du
secteur bancaire de 170,7 milliards de FCFA (3,2 pour cent du PIB) au 30 juin 2011 dont 32,3
milliards (0,5 pour cent de PIB) de montants échus et impayés. Un échéancier de paiement est en
cours de négociation avec les créanciers.
2
Ces arriérés comprennent les impayés au titre de : l’emprunt participatif BIM 95, les avals, cautions
et garanties, autres engagements impayés à la BDM-SA et à la BOA.
19
2.3 Projections budgétaires 2013-2015
66. L’analyse des projections budgétaires est faite sur la base de leur « présentation -TOFE ».
2.4.1 Projection des ressources 2013-2015
67. Les ressources (recettes et dons) sont projetées à 1 477,2 milliards de FCFA contre 820,3
milliards de FCA dans le budget rectifié 2012, soit un taux de croissance moyen de 10,0% sur la
période 2013-2015 contre 9,9% sur la période 2007-2011.
Tableau 20 : Projection des ressources 2013-2015 selon la présentation TOFE (en milliards FCFA)
Taux crois. Taux crois.
2012 2012
Rubriques 2013 2014 2015 moyen 07- moyen 13-
(LFI) (LFR)
11 15
RECETTES , DONS 1 132,8 820,3 1 221,9 1 345,7 1 477,2 9,9% 10,0%
Recettes totales 972,2 820,3 1 045,0 1 160,8 1 277,9 11,2% 10,6%
Recettes budgétaires 894,8 810,7 960,8 1 069,0 1 177,4 11,1% 10,7%
Recettes fiscales 836,2 767,1 895,9 998,8 1 101,6 11,0% 10,9%
Impôts directs 235,5 227,7 266,3 296,4 324,4 11,5% 10,4%
Impôts indirects 600,7 539,4 629,6 702,4 777,2 10,7% 11,1%
TVA 340,1 278,8 358,7 392,8 429,3 12,6% 9,4%
Taxes sur produits pétroliers 7,0 7,0 3,0 3,3 3,5 -40,1% 8,0%
Taxes sur les importations 113,3 113,3 115,9 130,9 150,7 15,8% 14,0%
Autres droits et taxes 180,3 180,3 200,8 228,2 250,6 9,6% 11,7%
Exonération TVA -5,0 -5,0 -5,0 -5,0 -5,0 0,0%
Remb. crédit TVA -35,0 -35,0 -43,8 -47,8 -51,9 -4,6% 8,9%
Recettes non fiscales(Budget) 58,6 43,6 64,9 70,2 75,8 13,1% 8,1%
Recettes fds. spéc. et budg. ann. 77,4 9,6 84,2 91,8 100,5 12,3% 9,3%
Dons 160,6 176,9 184,9 199,3 4,9% 6,1%
Projets 85,9 - 98,9 106,9 115,3 5,1% 8,0%
Budgétaires 46,4 - 49,0 49,0 52,8 2,4% 3,8%
Appui budgétaire 28,3 - 29,0 29,0 31,2 10,2% 3,7%
Tableau 21: Projection des ressources 2007-2015 selon la présentation budget (en milliards FCFA)
20
Figure 2 : Part moyenne des catégories de ressources
21
Développement et mise en œuvre d’une stratégie pour ajuster les prix domestiques de l’énergie
(produits pétroliers et électricité) à l’évolution des prix internationaux.
Analyse de l’opportunité d’introduire un taux de surcharge sur les bénéfices résultant de prix
exceptionnellement élevés dans le régime fiscal des sociétés minières afin d’améliorer la
pression fiscale sur la rente minière tout en préservant le caractère incitatif de l’exploitation
minière.
72. En matière de Réforme des administrations fiscale, douanière et domaniale, les mesures
suivantes sont prévues :
- la mise en œuvre de réformes entamées en 2011 pour améliorer de manière durable le
fonctionnement de la TVA, sur laquelle environ 40 % des recettes fiscales sont assises ;
- le changement des seuils de chiffres d’affaires de la Direction des Grandes Entreprises (DGE)
et de la Direction des Moyennes Entreprises (DME) en vue de rationaliser l’administration des
contribuables ;
- en vue d’améliorer la gestion des contribuables et d’élargir le nombre de contribuables gérées
par la DGE et la DME, le seuil de la DGE sera relevé de 500 millions à 1 milliard de FCFA de
chiffre d’affaires à partir du 1er janvier 2013 et celui de la DME sera baissé progressivement de
150 millions de FCFA à 50 millions de FCFA à partir du 1er janvier 2013. Ce réaménagement
permettra d’améliorer la gestion et le contrôle des entreprises de la DGE, d’augmenter
rapidement les contribuables gérés par la DME, et d’améliorer la gestion de la TVA en la
confiant entièrement à la DGE et la DME ;
- l’amélioration de l’administration des contribuables gérées par la DGE. La DGI : (i) prendra
toutes les dispositions nécessaires pour rendre obligatoire le paiement des impôts par virement
bancaire pour toutes les entreprises gérées par la DGE d’ici le 1er janvier 2013; et (ii) mettra en
œuvre un système de déclaration en ligne d’ici la fin de l’année 2014, avec comme objectif
l’obtention de la certification ISO pour la DGE ;
- l’amélioration de l’administration des contribuables gérés par la DME ;
- la promotion du civisme fiscal ;
- la mise en œuvre d’une sélectivité automatique des contrôles douaniers ;
- la modernisation de la DNDC ;
- l’instauration d’un contrôle multidisciplinaire en vue de renforcer l’efficacité du contrôle fiscal et
d’identifier de nouveaux contribuables en utilisant, entre autres, toutes les bases de données de
contribuables ou d’opérateurs économiques disponibles à la DGI, la DGD, la DNDC, et la
direction responsable des marchés publics.
73. Recourir modérément à l’endettement non-concessionnel
74. La dernière analyse de viabilité de la dette effectuée avec les services du FMI et de la Banque
mondiale conclut que le risque de surendettement reste modéré et qu’il y a place pour un
montant d’environ 51 milliards de FCFA d’endettement à des conditions non-concessionnelles
pour des investissements en infrastructure à haut rendement au cours de la période 2012-2014.
75. La taille de cette enveloppe sera revue à l’occasion des analyses annuelles de viabilité de la dette
conduites en coopération avec les services du FMI et de la Banque mondiale, notamment à la
lumière de la performance dans la sélection de projets d’investissement public à haute rentabilité.
22
2.4.2 Projection des charges 2013-2015
76. Les charges sont projetées en 2015 à 1 666,6 milliards de FCFA contre 832,0 milliards en 2012.
En raison des contraintes sur les recettes, le cadrage 2013-2015 met l’accent sur l’efficacité et la
maîtrise des charges avec une progression moyenne de 8,4% contre 10,4% pour la tendance
passée 2007-2011.
77. Les dépenses courantes ont été beaucoup comprimées au profit des dépenses d’investissement.
Cela dénote la volonté de réduire le train de vie de l’Etat et la priorité au soutien à la croissance
économique.
Tableau 22 : Projection des charges selon la présentation TOFE (en milliards FCFA)
Taux
2012 2012 Taux crois. crois.
Rubriques 2013 2014 2015 moyen 07-11 moyen
(LFI) (LFR)
13-15
Dépenses Totales, Prêts Nets 1 350,4 832,0 1 418,8 1 521,2 1 666,6 10,4% 8,4%
Dépenses budgétaires 1 275,1 824,4 1 336,7 1 431,6 1 568,3 8,6% 8,3%
Dépenses courantes 796,3 731,9 874,8 911,6 979,9 12,9% 5,8%
Personnel 306,8 306,8 326,1 344,7 365,2 13,0% 5,8%
Fonctionnaires 227,8 227,8 238,5 251,4 261,3 10,1% 4,7%
Contractuels (PPTE) 79,0 79,0 87,6 93,3 103,9 27,0% 8,9%
Biens et Services 251,1 234,1 278,2 284,6 309,5 9,5% 5,5%
Transferts et subventions 204,8 179,9 236,9 245,7 265,7 16,3% 5,9%
Intérêts dus 33,6 11,2 33,7 36,6 39,5 21,8% 8,3%
Dette intérieure 14,1 10,6 15,0 15,0 15,0 49,5% 0,0%
Dette exterieure 19,5 0,6 18,7 21,6 24,5 11,1% 14,5%
Dépenses en capital 478,8 92,6 461,9 520,0 588,4 3,0% 12,9%
Financement extérieur 298,0 287,6 308,4 332,5 2,8% 7,5%
Financement domestique ( Equip- invest) 180,8 92,6 174,3 211,6 255,9 3,3% 21,2%
Dépenses fonds spéciaux et budgets annexes 77,4 9,6 84,2 91,8 100,5 12,3% 9,3%
Tableau 23: Projection des charges selon la présentation budget (milliards FCFA)
23
Tableau 24 : Pondération par nature de charges
78. Les dépenses courantes s’élèvent à 979,9 milliards de FCFA en 2015 contre 731,9 milliards en
en 2012, correspondant à un taux de progression moyen de 5,8% comparativement à un taux de
croissance moyen de 12,9% pour la période 2007-2011.
o Les dépenses de personnel
79. La projection des dépenses de personnel a été faite en tenant compte des critères de
convergence de l’UEMOA (pourcentage des dépenses de personnel par rapport aux recettes
fiscales ≤ à 35%).
80. La politique salariale, au niveau de l’administration publique, restera inchangée. La masse
salariale prend en compte l’incidence des recrutements annuels, des avancements et des partants
à la retraite.
24
Incidence des avancements 3,0 milliards
Incidence nouveaux recrutements 9,9 milliards
administration 0,5 milliard
santé 0,7 milliard
Education 0,4 milliard
Contractuels éducation 6,8 milliards
justice 0,3 milliard
défense 0,9 milliard
sécurité 0,5 milliards
Incidence Retraite -1,5 milliard
81. La masse salariale en 2012 s’élève à 306,7 milliards FCFA et se chiffrera à 365,2 milliards en
2015; soit une progression moyenne de 5,8% sur la période 2013-2015 contre 13 % sur la période
2007-2011, correspondant à une augmentation moyenne de 11 milliards par an.
o Les charges de matériel et de fonctionnement
82. L’évolution des dépenses de matériel et de fonctionnement ressortira en moyenne à 5,5% contre
9,5% constatés pendant la période 2007-2011. En valeur absolue, ces dépenses passeront de
234,1 milliards en 2012 à 309,5 milliards en 2015.
83. Il est à noter qu’il fait une provision de 20 milliards pour l’organisation des élections en 2013.
o Les transferts et subventions
84. Les transferts et subventions s’élèvent à 179,9 milliards en 2012 et se chiffreront à 265,7
milliards en 2015, soit en moyenne une progression de 5,9% contre 16,7% entre 2007-2011.
Malgré cette maîtrise de leur évolution, les mesures de subventions au secteur agricole (intrants
agricoles) et à EDM_SA ont été reconduites.
Tableau 25 : Projection subventions intrants agricoles et EDM (en milliards)
o La Dette
85. Dans la « présentation TOFE » du budget les intérêts de la dette sont traités comme des dépenses
budgétaires et l’amortissement du principal comme du financement. Ainsi, les intérêts sont prévus à
39,5 milliards en 2015 contre 11,2 milliards en 2012, en progression de 8,3%. Mais ce montant sera
révisé pour prendre en compte les échéanciers de paiement de la dette intérieure dont un montant
important a été identifié auprès des banques.
b. Les charges en capital
86. Les charges en capital sont prévues à 588,4 milliards en 2015 contre 92,6 milliards de FCFA en 2012
correspondant à 12,9% de croissance moyenne sur la période du cadrage et 3,0% pour la tendance
passée. Ce montant en 2012 concerne l’investissement sur les ressources internes révisé pour tenir
compte de la crise économique suite au coup d’état.
25
87. Cette tendance est justifiée par le soutien à la croissance économique en vue d’une réduction
substantielle de la pauvreté. L’accent est mis sur les ressources internes pour financer ces
investissements.
88. Cependant, cet optimiste cache l’éventualité d’une baisse drastique des investissements en 2013 à
cause du risque d’une reprise lente de l’appui de la communauté internationale.
c. Les mesures d’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques
- Améliorer la gestion des investissements publics
renforcer les capacités en matière d’évaluation a priori des faisabilités techniques,
économiques et financières des projets d’investissement ;
améliorer progressivement les procédures de budgétisation et de suivi de l’exécution
des crédits d’investissement:
le projet de Loi de finances 2013 introduira la budgétisation des autorisations
d’engagements (AE) et des crédits de paiements (CP) se rapportant aux
dépenses triannuelles d’investissements publics. Sur cette base, le Ministère
de l’économie et des finances organisera le suivi de la consommation des AE
et CP dans le logiciel de gestion des dépenses PRED5.
la procédure de reports des CP sera rendue effective dans un régime
transitoire préparant l’application complète du régime des reports prévue par
les directives de l’UEMOA.
d’ici 2014, la procédure de reports de CP sera rendue effective dans un régime
prévoyant l’application complète du régime des reports prévu par les directives
de l’UEMOA, n’autorisant que le report des CP gagés et prévus dans le plan
de trésorerie.
- Consolider les progrès en matière de gestion des finances publiques,notamment en matière de
crédibilité et d’exhaustivité du budget, de préparation des lois de finances.
- Améliorer la gestion des dépenses et de la dette publiques et la transparence des finances
publiques dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action pour l’amélioration et la
modernisation de la gestion des finances publiques (PAGAM-GFP II) couvrant la période 2011-15.
- transcrire dans la législation et la réglementation maliennes les directives No 5 à 10/2009 de
l’UEMOA relatives à la transparence, aux lois de finances, à la comptabilité publique, à la
nomenclature budgétaire, au plan comptable de l’Etat et au TOFE.
- Consolider les modifications de crédits adoptées en cours d’année dans les projets de loi de
finances rectificatives ou de règlement ;
- Mettre en place progressivement le Compte unique du Trésor (CUT) à la BCEAO ;
- Poursuivre le deploiement de la nouvelle application comptable intégrée du Trésor AICE
- Renforcer la gestion de la dette intérieure ;
- Ameliorér progressivement la qualité des comptes ;
- Accelerer la production et l’audit des comptes annuels de l’Etat ;
- Renforcer le suivi des délais de paiement afin d’éviter la constitution d’arriérés ;
- Renforcer le contrôle interne et externe des depenses publiques.
26
2.4.3 Projections des soldes budgétaires 2013-2015
a. Déficit global
89. Le déficit budgétaire selon la présentation de la loi de finances se présentera annuellement
comme suit :
- 2013 : 96,0 milliards ;
- 2014 : 62,4 milliards ;
- 2015 : 68,2 milliards.
90. Selon la présentation TOFE, le déficit global est projeté ainsi :
Tableau 26 : Déficit global (en milliards FCFA et en % du PIB)
2012 2012
(LFI) (LFR) 2013 2014 2015
91. Le niveau du déficit global hors dons, en moyenne 6,0% (conf. tableau 4), restera supérieur à la
norme CEDEAO (4%).
92. Cette tendance est liée à la forte augmentation des dépenses en capital pour soutenir les objectifs
de croissance économique accélérée.
b.Déficit budgétaire de base
93. Le critère de solde budgétaire de base (≥0) sera respecté en 2014 et en 2015.
Tableau 27: Déficit budgétaire de base (En milliards FCFA et en % du PIB)
2012 2012
2013 2014 2015
(LFI) (LFR)
27
2.4.4 Projection des financements du déficit
94. Le déficit est financé, d’une part, par le financement extérieur et d’autre par le financement intérieur
comme indiqué dans le tableau qui suit.
Tableau 32 : Projection des financements (en milliards de CFA)
2012 2012
Rubriques 2013 2014 2015
(LFI) (LFR)
28
2.5 Situation par rapport aux critères de convergence de l’UEMOA et de la
CEDEAO
95. Au plan des engagements communautaires, les efforts en matière de respect des critères de
convergence de l’UEMOA et de la CEDEAO seront maintenus. Les tableaux 30 et 31 indiquent la
position du Mali sur la période de cadrage 2013-2015.
Tableau 28: Situation des critères de convergence de l’UEMOA
29
2.6 Les risques et les incertitudes du cadrage budgetaire
96. L’économie malienne se trouve, en ce début d’année 2012, face à une spirale structurée autour
de quatre risques ou incertitudes qui se renforcent mutuellement : l’insécurité alimentaire, les
risques sécuritaires, les risques politiques, la suspension de l’aide au développement suite au
coup d’Etat du 22 mars 2012 et la baisse de la croissance économique.
- Les risques de prix :
97. Les finances publiques subissent directement l’augmentation des prix des produits pétroliers et
alimentaires. Les recettes budgétaires pourraient être affectées par la tendance haussière des
prix des hydrocarbures si les prix à la pompe ne sont pas indexés aux prix mondiaux.
Les risques sécuritaires :
98. Au début de l’année 2012, le Mali a été confronté à une rébellion au nord. Tout semble indiqué
que la gestion de ce problème s’inscrit dans la durée. L’impact budgétaire de cette rébellion est
important en termes de soutenabilité. Elle entraînera pour les années à venir une forte
augmentation des dépenses du secteur «défense et sécurité».
Les risques politiques :
99. Le coup d’état du 22 mars 2012 a entraîné une crise politique très profonde au Mali. Cette crise a
renforcé les autres risques, notamment, par la suspension de l’aide au developpement, la baisse
de l’activité économique et des recettes budgétaires.
- La baisse de la croissance économique
100. L’économie malienne devrait subir un grand choc en raison des problèmes securitaires et en
raison des sanctions de la communauté internationnale. Il est probable que ce choc s’étend dans
la durée du fait d’une reprise lente de la cooperation avec la communauté internationale.
30
III. La mise en œuvre des stratégies nationales et sectorielles
3.1 Réalisations récentes dans la mise en œuvre des stratégies nationales et sectorielles
101. En 2010, l’incidence de la pauvreté monétaire est passée de 47,4 % en 2006 à 43,7 % (soit
une baisse de 3,4 %). Aussi, les indicateurs de conditions de vie se sont, pour la plupart, nettement
améliorés. Au final, le pays atteindra vraisemblablement 3 des 8 OMD à savoir, la scolarisation
universelle, la lutte contre le VIH/SIDA et l’accès à l’eau potable.
102. Malgré ces résultats encourageants, le pays reste confronté à des défis majeurs. Le Mali ne
pourra devenir un pays émergent que s’il relève ces défis :
- le niveau très élevé des inégalités (même si la croissance économique est forte, elle bénéficie
peu aux plus pauvres. Les mécanismes fiables de redistribution juste et équitable des fruits de
la croissance économique sont encore insuffisamment institués),
- la forte croissance démographique qui implique de lourdes contraintes financières,
- les défis environnementaux (notamment la lutte contre le changement climatique et ses effets,
en particulier la désertification),
- la faible qualification de la main d’œuvre dans la plupart des secteurs,
- la difficulté pour les entrepreneurs et pour les entreprises d’obtenir des prêts afin d’investir,
- la faible diversification de la production,
- le faible niveau de culture du résultat,
- le fonctionnement insuffisant des dispositifs de suivi-évaluation,
- la nécessité d’améliorer considérablement la production, le traitement et la diffusion des
données statistiques.
3.2 Les priorités du gouvernement sur la période 2013-2015
103. Le CBMT 2013-2015 vise la réalisation des priorités du gouvernement de transition à savoir : (i)
la reconquête des régions nord du mali, (ii) l’organisation des élections et (iii) des actions
humanitaires en faveur des personnes déplacées.
104. Aussi, il s’inscrit dans le cadre du CSCRP 2012-2017 dont le but à moyen et long termes est de
« faire du Mali un pays émergent et une puissance agro-pastorale, doté d’une bonne qualité de vie
pour les populations, hommes et femmes».
105. L’objectif global est d’accélérer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), à travers un développement inclusif basé sur la réduction de la pauvreté et
des inégalités.
106. Ce cadrage poursuit trois objectifs stratégiques du CSCRPIII : (i) bâtir une économie
transformée et pleinement insérée dans les échanges régionaux et mondiaux ; (ii) améliorer le
bien-être social des populations; (iii) consolider l’option de faire du Mali un pays bien gouverné, sûr,
stable et en paix pour l’ensemble de ses populations.
107. Il se base sur trois axes stratégiques que sont :
- Axe 1 : Promouvoir une croissance durable et créatrice d’emplois ;
- Axe 2 : L’accès équitable aux services sociaux de qualité ;
- Axe 3 : La consolidation de la gouvernance et des reformes structurelles.
31
3.3 Analyse sectorielle du cadrage budgétaire 2013-2015
108. L’analyse des projections sectorielles pour la mise en œuvre des politiques publiques seront
appréciées à travers les allocations sectorielles par rapport aux charges récurrentes et les
allocations sectorielles par rapport à l’ensemble du budget. Elle est faite selon les axes d’orientation
du CSCRP.
109. Ainsi, l’effort budgétaire en faveur de l’axe 1 : « promouvoir une croissance durable et créatrice
d’emplois » apprécié à travers les ratios par rapport à l’ensemble du budget et celui en faveur de
l’axe 2 : « l’accès équitable aux services sociaux de qualité » sera apprécié à travers les ratios par
rapport aux charges récurrentes.
Tableau 30 : Ensemble des charges sectorielles (en milliards FCFA)
32
Tableau 32: Charges récurrentes sectorielles (en milliards FCFA)
33
3.3.1 AXE 1 : PROMOUVOIR UNE CROISSANCE DURABLE ET CREATRICE D’EMPLOIS
110. L’ambition fixée dans le CSCRPIII est de réussir à réaliser l’objectif de 6,1% de croissance
économique moyenne. A cet effet, dans le cadre de l’objectif stratégique : « bâtir une économie
transformée, diversifiée et pleinement insérée dans les échanges régionaux et mondiaux » , l’axe1
du CSCRP poursuit les objectifs spécifiques suivants: (i) Promouvoir le développement rural ; (ii)
Développer l’industrie et les services ; (iii) Promouvoir le Commerce ; (iv) Connecter le pays avec
un réseau d’infrastructures modernes ; (v) Améliorer le financement des secteurs ; (vi) Promouvoir
la création d’emplois et de revenus.
111. Il couvre les domaines d’intervention portant sur : (i) Développement rural ; (ii) Mines et
hydrocarbures ; (iii) Industrie ; (iv) Artisanat ; (v) Tourisme ; (vi) Commerce ; (vii) Micro-finance ;
(viii) Transports ; (ix) Technologie de l’Information et de la Communication ; (x) Energie ; (xi)
Emploi.
112. Ce cadrage budgétaire vise l’atteinte de ces objectifs. Il est ainsi prévu de consacrer en
moyenne 29,99% de l’ensemble du budget au développement de cet axe , soit un accroissement
moyen annuel de 10,38% entre 2013-2015. En valeur absolue, les allocations à cet axe passeront
de 415,2 milliards en 2013 à 505,8 milliards de FCFA en 2015.
• SECTEUR AGRICULTURE
113. Le secteur « Développement rural » couvre le Ministère de l’Agriculture, le Ministère de
l’Elevage et de la Pêche et le Commissariat à la Sécurité Alimentaire.
114. Sa part moyenne dans le CBMT est estimée à 13,10%. On se rappelle que l’objectif d’allocation
budgétaire au secteur agricole fixé à Maputo est de 10%.
115. Les allocations au secteur passeront de 182 milliards en 2013 à 223,8 milliards en 2015, en
progression moyenne annuelle de 10,88%.
La priorité sera accordée à la réalisation des actions suivantes :
Dans le domaine de l’agriculture :
- accroître les rendements des cultures et les productions agricoles à travers des pratiques
durables ;
- créer une synergie des actions des différents intervenants ;
- organiser les producteurs ;
- améliorer la conservation du sol ;
- développer les aménagements hydro agricoles et la conservation de l’eau ;
- renforcer les équipements des ruraux ;
- améliorer la qualité des intrants agricoles aux producteurs ;
- assurer un meilleur suivi de l’application de la législation et de la réglementation phytosanitaire ;
- mettre au point et diffuser les techniques et technologies d’amélioration des productions ;
- moderniser les exploitations agricoles Familiales ;
- favoriser la transformation des excédents de productions agricoles ;
- organiser le contrôle de l’application de la législation et de la réglementation relative au contrôle
de la qualité et du conditionnement des produits et denrées alimentaires d’origine végétale sur
le marché ;
- renforcer les capacités de l’encadrement.
34
Dans le domaine de l’élevage
- diffuser les techniques et technologies d’amélioration des productions et des industries
animales ;
- mettre en œuvre un système de crédit adapté au financement des activités de production et
industrie animales ;
- mettre en œuvre la stratégie de valorisation du lait cru local ;
- Réaliser et gérer les aménagements pastoraux (points d’eau, pistes à bétail, pare-feux,
régénération de pâturages, restauration des parcours dégradés, amélioration de pistes de
desserte etc.) ;
- mettre en œuvre le plan triennal de production de cultures fourragères;
- Renforcer les capacités des professionnels des filières des productions et des industries
animales ;
- construire et équiper les infrastructures de commercialisation (marchés à bétail), de
transformation (unités de transformation de lait, des sous produits d’abattage, aménagement
des aires d’abattage) et de conservation des produits et sous produits d’élevage ;
- élaborer et mettre en œuvre un plan de suivi zootechnique des troupeaux ;
- réhabiliter les abattoirs.
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- renforcer le tissu industriel ;
- promouvoir l’Innovation et les transferts de technologies ;
- développer les capacités et les compétences ;
- construire les équipements marchands ;
- satisfaire les besoins de stockage chez les grossistes ;
- mettre en place une centrale d’achat pour les grossistes ;
- appuyer les structures d’encadrement du secteur privé ;
- renforcer les capacités des commerçants et particulièrement les détaillants ;
- renforcer les capacités des structures chargées du commerce ;
- mettre en place un système de codification unique de traçabilité pour les produits
agroalimentaires ;
- renforcer les capacités techniques, matériel, organisationnel des femmes engagées dans le
commerce transfrontalier.
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Dans le domaine de l’énergie :
- améliorer la couverture du pays en produits et services énergétiques ;
- faciliter les conditions d’accès aux services énergétiques ;
- élaborer des projets de textes réglementaires et normatifs en matière de protection contre les
risques liés à l’énergie ;
- entreprendre des actions d’IEC ;
- renforcer les capacités des services techniques du secteur de l’énergie ;
- entretenir le Système d’Information Energétique (SIE) national ;
- valoriser le potentiel énergétique du pays ;
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• SECTEUR EMPLOI
118. Il est prévu 9,6 milliards en 2013 contre 11,8 milliards en 2015 pour ce secteur, représentant
une croissance moyenne de 10,51% et une part moyenne de 0,71%. Les actions suivantes sont
retenues :
- développer de la qualité de l’offre de travail ;
- améliorer le cadre institutionnel régissant le marché du travail et le fonctionnement de ce marché ;
- privilégier les mesures ciblées les plus à même de donner une seconde chance aux jeunes (et
moins jeunes) ayant quitté le système éducatif initial avec des qualifications et compétences
insuffisantes ;
- promouvoir la création d’emplois dans la fonction publique ;
- promouvoir l’emploi informel ;
- développer l’emploi local.
• SECTEUR EDUCATION
122. Le secteur « Education » couvre le Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des
Langues Nationales, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le
sous secteur de formation professionnelle.
123. Sa part moyenne dans le CBMT est estimée à 21,36%. Les allocations au secteur passeront de
312,6 milliards en 2013 à 363,1 milliards en 2015, en progression moyenne annuelle de 7,77%.
Concernant les charges récurrentes, la part du secteur est en moyenne de 37,38%.
124. Elles visent la réalisation des actions suivantes :
38
Domaine « Education et Formation professionnelle »
125. Pour garantir la qualité, l’équité et l’efficacité du système éducatif, les actions suivantes seront
engagées :
Par rapport à la Petite Enfance (PE) et à l’Education préscolaire
- le développement d’un curriculum pour le préscolaire;
- le développement de la qualité dans les établissements préscolaires via la formation initiale des
éducateurs préscolaires et la formation continue des animateurs/animatrices ;
- la mise en place d’un corps d’inspecteurs de l’éducation préscolaire intégré à l’inspection de
l’éducation nationale;
- la mise en place d’un dispositif de suivi des activités menées dans le cadre du développement de la
petite enfance aux niveaux local, régional, et national ;
- la mise en place d’un système d’informations statistiques fiables.
Enfants à besoins éducatifs spéciaux (EBES)
- la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation adapté;
- la prise en charge dans les programmes de Formation Initiale et Continue des enseignants des
méthodes d’encadrement adaptées aux différents types d’handicap ;
- l’introduction de la formation préprofessionnelle dans les institutions d’éducation spéciale ;
- la prise en charge des EBES dans les écoles ordinaires pour les enfants à « handicap léger » et
dans les institutions d’éducation spéciale pour les enfants à « handicap lourd ».
Scolarisation des filles
- la mise en place de mesures incitatives de stimulation de la demande de scolarisation des filles ;
- l’élaboration d’une stratégie de prise en charge éducative des filles aides ménagères ;
- le renforcement des capacités des organes communautaires de base y compris les Comités de
Gestion Scolaires (CGS- avec une plus grande participation des femmes) en charge de la
scolarisation des filles et des Associations de Mères d’élèves (AME) ;
- la prise en compte et l’application effective des questions de genre dans le curriculum des IFM et
dans la formation continue des maîtres ;
Enseignement fondamental ; Curriculum de l’enseignement fondamental
- le développement des capacités d’élaboration des programmes scolaires ;
- le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la généralisation du
curriculum ;
- le développement de programmes spécifiques pour les médersas ;
- le développement de programmes spécifiques pour les écoles coraniques pour les arrimer au
système scolaire ;
- le développement du curriculum prenant en compte des aspects liés au VIH et SIDA ;
- l’introduction de l’éducation sur l’environnement dans les programmes scolaires.
Manuels scolaires, livres de bibliothèques et matériels didactiques
- la mise en place progressive d’un dispositif d’approvisionnement de manuel scolaire conforme au
curriculum pour toutes les écoles y compris les écoles communautaires et medersas ;
- le renforcement des capacités des collectivités territoriales, et services déconcentrés en matière
d’approvisionnement, de distribution et de réparation de manuels ;
- le développement de matériels pédagogiques adaptés, notamment les manuels pour les médersas
et les écoles coraniques améliorées ;
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Accès
- la construction, l’équipement et la réhabilitation de salles de classe ;
- l’accélération du transfert des ressources financières aux collectivités ;
- la réalisation d’infrastructures scolaires tenant compte des spécificités filles et des enfants à
besoins éducatifs spéciaux ;
- la mise en place d’un programme accéléré de scolarisation pour les enfants non scolarisés âgés de
8 à 12 ans;
- la mise en place d’un dispositif de gestion et de suivi relatif à l’alimentation scolaire au niveau des
communes ;
- le renforcement et l’amélioration de l’offre éducative.
Achèvement
- l’amélioration et le respect du temps scolaire ;
- la réduction de la taille des classes ;
- la réduction du redoublement et de l’abandon ;
- l’amélioration de la qualité de l’encadrement pédagogique (pairs, maîtres expérimentés, directeurs
d’école, conseillers pédagogiques).
Enseignement Normal
- la mise en œuvre du nouveau curriculum de l’enseignement normal y compris celui de l’école de
formation des maîtres préscolaire (IFM/Préscolaire) ;
- la réduction de la spécialisation des enseignants (la polyvalence des maîtres et maîtres chargés de
la formation pratique et de l’initiation aux métiers) ;
- une politique de discrimination positive en faveur des élèves maîtresses ;
- le renforcement des capacités des ressources humaines et des structures d’encadrement aux plans
pédagogique, technique et administratif ;
- la réforme des examens ;
- l’augmentation du nombre d’IFM ;
- la création de toutes les filières (généralistes prenant en compte l’éducation préscolaire et spéciale)
dans chaque IFM ;
- le maintien de la formation SARPE axée sur l’Approche Par Compétence (APC) ;
- la généralisation des Centres Virtuels de Formation (CVF) dans les IFM.
Education Non Formelle
- l’accroissement de la capacité d’accueil des structures de l’éducation non formelle ;
- la création et l’opérationnalisation des cantines dans les CED de zones en insécurité alimentaire ;
- la mise en œuvre du Programme Vigoureux d’Alphabétisation et de Promotion des Langues
Nationales ;
- la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation adapté ;
- la mise en place d’un mécanisme de financement de l’éducation non formelle.
40
- le renforcement des mécanismes de contrôle de l’Etat sur les établissements privé ;
- le renforcement des capacités des enseignants ;
- la mise en œuvre de la politique du manuel scolaire et du matériel didactique ;
- la création de nouvelles séries et filières ;
- la réduction progressive du nombre d’élèves entrant dans le Secondaire Général.
Enseignement supérieur
- la redéfinition de l’architecture des filières de formation conformément à la réforme LMD (Licence-
Master-Doctorat) ;
- la mise en place d’un système d’assurance qualité ;
- la mise en place de mesures incitatives en faveur du secteur privé d’enseignement supérieur ;
- la définition et la mise en œuvre d’une politique d’enseignement à distance ;
- la mise en place d’un outil de suivi de l’insertion des diplômés ;
- la mise en place d’un système d’information et de gestion.
Formation professionnelle
- renforcer le dispositif de la formation continue ;
- renforcer le dispositif de la formation professionnelle agricole pour une plus grande
professionnalisation des acteurs ruraux ;
- renforcer le dispositif de formation par apprentissage (type dual, alternance, traditionnel, formation
qualifiante) ;
- renforcer les capacités d’accueil ;
- promouvoir l’investissement privé dans la Formation Professionnelle ;
- améliorer l’information sur les besoins et filières de formation ;
- Encourager et développer un partenariat entre les centres de formation professionnelle et les
entreprises ;
- mettre en place une stratégie de formation des formateurs, des maîtres d’apprentissage et des
formateurs endogènes ;
- renforcer les capacités matérielles des organismes de formation ;
- élaborer des programmes de formation adaptés en partenariat avec les organisations
professionnelles concernées ;
- certifier l’apprentissage et valider les acquis de l’expérience ;
- établir des passerelles entre les différents dispositifs de la Formation Professionnelle ;
- encourager et développer la coopération et l’intégration régionale ;
- mettre en place un système de suivi et d’insertion des certifiés ;
- faciliter l’accès des femmes et des filles ;
- faciliter l’accès des couches vulnérables.
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• SECTEUR SANTE
126. Il est prévu une enveloppe de 120,3 milliards en 2013 contre 139,9 milliards en 2015,
représentant une croissance moyenne de 7,82% et une part moyenne de 8,17%. Concernant les
charges récurrentes, la part du secteur est en moyenne de 12,25%.
127. Les actions sont :
- L’amélioration de la performance du système de santé, en rapprochant davantage sa base des
populations, en renforçant sa gestion et les prestations de qualité de soins par :
le développement des conditions de pérennisation des CSCOM, en particulier l’approche
communautaire, la disponibilité de personnel qualifié, le lancement et le suivi rapproché desdits
établissements ;
le développement des soins essentiels dans les communautés dans toutes les régions du pays,
en élargissant les liens fonctionnels de la pyramide sanitaire ;
le renforcement des initiatives novatrices pour la promotion de la planification familiale en tant
que moyens de réduction de la mortalité maternelle et celle des enfants de moins de 0-5 ans ;
le développement de stratégies appropriées pour améliorer l’accessibilité et l’efficacité du
système de référence ;
le développement de l’approche globale d’amélioration de la qualité des prestations ;
le développement du Partenariat Public-Privé pour l’atteinte des résultats escomptés ;
le renforcement de la gouvernance du système pharmaceutique ;
l’application de la politique nationale des équipements sanitaires ;
- La responsabilisation des acteurs et le renforcement de la solidarité pour la maîtrise du
développement du secteur ;
- La Réduction de l’incidence par l’intensification, l’extension des programmes et les interventions
favorisant la prévention, les soins, le traitement, le soutien aux personnes infectées et/ou affectées,
des familles, des communautés, et contribuer à l’atténuation des impacts socioéconomiques du
VIH et du SIDA.
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- la mise en place des stratégies de formation efficaces et appropriées des intervenants dans la
gestion domaniale et foncière ;
- la mise en œuvre et la confection du cadastre, un outil efficace et indispensable de gestion
domaniale et foncière ;
- la mise en œuvre d’un dispositif fiscal efficace et adapté ;
- la sécurisation foncière et accès de la femme à la terre.
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Dans le domaine de la protection sociale et la lutte contre les vulnérabilités et protection de
l’enfant : réduire les inégalités sociales
- l’amélioration de l’efficacité du système de filets sociaux par la réforme des programmes existants
et la conception de nouveaux programmes ;
- la reforme du système d’assurance sociale ;
- l’amélioration de l’accès de l’Enfant aux services sociaux de base et le renforcement de sa
protection contre les Violences, Abus, Exploitation et Négligence (VAEN) ;
- l’amélioration des connaissances sur la problématique de la promotion et de la protection de
l’enfant par la production et la diffusion d’informations fiables ;
- l’adoption et l’application d’une législation adéquate en matière de protection juridique et judiciaire
de l’enfant ;
- la mise en place d’un cadre institutionnel propice à l’épanouissement de l’enfant et au renforcement
des mécanismes communautaires de protection.
Dans le domaine culture-jeunesse-sport, il s’agit de :
- mettre l’ensemble du secteur culturel dans de meilleures conditions de travail ;
- assurer un renforcement structurel des différentes industries culturelles et le
développement de leurs performances ;
- renforcer la place et le rôle de la culture dans tous les domaines de politique sectorielle.
133. Les objectifs recherchés dans le cadre du CSCRP 2012-2017 en matière de jeunesse sont une
meilleure intégration des jeunes à la vie sociale et le développement des aptitudes de recherche
d’emplois par :
- l’encadrement socio-éducatif des jeunes;
- la participation équitable des filles et des garçons aux activités de jeunesse ;
- la formation et l’insertion des jeunes ;
- la promotion de la santé reproductive des jeunes.
134. La politique sportive sera fondée sur les actions suivantes : (i) le cadre institutionnel ; (ii) les
infrastructures ; (iii) la formation, les ressources humaines ; (iv) la promotion du sport scolaire et
universitaire, du sport de masse (urbain et rural) ; (v) le sport militaire ; (vi) le développement de la
médecine du sport ; (vii) le sport de haut niveau ; (viii) les structures de gestion du sport au Mali, les
compétitions ; (ix) le sport et la décentralisation ; et (x) le financement du sport au Mali.
44
3.3.3 AXE 3 : LA CONSOLIDATION DE LA GOUVERNANCE ET DES REFORMES
STRUCTURELLES
135. Le troisième axe poursuit les objectifs suivants : (i) Promouvoir le retour à la paix totale dans le
pays ; (ii) Améliorer le Cadre juridique et judiciaire ; (iii) Moderniser les services publics ; (iv)
Promouvoir le développement local, la gestion de proximité et la participation ; (v) Développer la
coopération régionale et internationale ; (vi) Renforcer la gouvernance économique ; (vii)
Développer un dispositif de suivi-évaluation et de mise en œuvre efficace du CSCRP.
136. Il couvre les domaines d’intervention relatifs : (i) à la Paix et Sécurité ; (ii) à la Justice ; (iii) au
Développement institutionnel ; (iv) à l’Aménagement du territoire ; (v) à la
Décentralisation/Déconcentration ; (vi) à l’ Intégration et Coopération ; (vii) à la Gestion des
Finances publiques ; (viii) au Système Statistique National ; (ix) au Renforcement de la coordination
de la gestion du développement et du suivi-évaluation ; (x) à la Coordination avec les PTF ; (xi) au
Partenariat avec le Secteur prive et la Société civile ; (xii) à la Qualité des programmes ; (xiii) à la
Communication ; (xiv) au cadrage macroéconomique et budgétaire.
137. Les allocations pour cet axe vont passer de 283,7 milliards de FCFA en 2013 à 323,7 milliards
en 2015, soit un taux de progression moyenne de 6,82% pour un poids moyen de 19,09%.
- la mise en œuvre des Accords relatifs à la libre circulation des personnes, les droits de résidence et
d’établissement dans l’espace CEDEAO, ainsi que la mise en œuvre du Schéma de libéralisation
des échanges de la CEDEAO ;
- la poursuite des actions de sensibilisation en vue de l’adhésion des populations et des acteurs de
l’intégration à l’idéal d’intégration africaine ;
- la mise en œuvre du Plan d’action du Mécanisme Africain d’évaluation par les Pairs (MAEP) ;
- le suivi évaluation du plan d’Action National/MAEP.
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• SECTEUR DEFENSE NATIONALE ET SECURITE INTERIEURE
140. S’agissant du secteur défense nationale et sécurité intérieure, il est prévu 120,1 milliards de
FCFA en 2013 contre 143,2 milliards en 2015, représentant une croissance moyenne de 9,22% et
une part moyenne de 7,89%.
141. Les actions prioritaires porteront sur : (i) la culture de la prévention, notamment en matière de
gestion des catastrophes et de l’insécurité routière ; (ii) le renforcement des capacités des forces de
sécurité ; (iii) le soutien à la lutte contre le crime organisé ; (iv) l’appui aux acteurs du secteur de la
sécurité ; et (v) l’adoption d’une stratégie de communication conséquente.
Dans le domaine de la justice
46
CONCLUSION
142. Le cadrage budgétaire se caractérise par une prudence au regard des risques évoqués ci-
dessus. Il essaie de concilier les objectifs de stabilité macroéconomique et les ambitions et défis de
développement du gouvernement de transition du nouveau CSCRP.
143. Il s’agira aussi de relever le défi de l’efficacité des dépenses dans les tous secteurs et de la
mobilisation des ressources internes.
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ANNEXES :
Tableau des Opérations Financière de l’Etat (TOFE)
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