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Des théories

TRAITS DE STRUCTURE ET PROBLÉMATIQUE DE LA RECONNAISSANCE

Michel Demangeat

De Boeck Supérieur | « Cahiers de psychologie clinique »

2003/2 n° 21 | pages 47 à 59
ISSN 1370-074X
ISBN 2-8041-4183-7
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2003-2-page-47.htm
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TRAITS DE STRUCTURE
ET PROBLÉMATIQUE DE
LA RECONNAISSANCE
Michel DEMANGEAT*

Introduction

Penser la psychose, ne serait-ce pas saisir dans le dispositif structural


la non reconnaissance originaire du sujet, lire l’empreinte d’une
instance totalitaire « ignorant les règles du jeu » de son caprice, de sa
contradiction.
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De la reconnaissance (Anerkennen)

Le concept de Reconnaissance a été défini par HEGEL dans la


« Phénoménologie de l’esprit ». (1)
Le champ de la reconnaissance dont il est ici question, nous
considérons qu’il s’organise autour de l’image spéculaire.
Mais cette Reconnaissance par l’enfant de sa propre image, com-
ment l’envisager hors de la présence de l’autre ? Hors de la grille du
symbolique ?
Dans les « Écrits » « De nos Antécédents », LACAN reprend
l’essentiel des textes antérieurs. De cette lecture, se dégagent les
origines et les développements d’une conceptualisation dont l’édifice
en l966 affirme dorénavant sa belle architecture. LACAN souligne
alors « ce qui se manipule dans le triomphe de l’assomption de l’image
du corps au miroir, c’est cet objet le plus évanouissant à n’y apparaître * Psychiatre, 39 rue
qu’en marge : l’échange des regards, manifeste à ce que l’enfant se Charles Monselet F–
33000 Bordeaux

47
48 Traits de structure et problématique de la reconnaissance

retourne vers celui qui de quelque façon l’assiste, fût-ce seulement de


ce qu’il assiste à son jeu ». (2)
Et certes, cette rencontre de l’enfant avec son image, l’enfant
ne peut rien en tirer s’il est seul et LACAN avait déjà précisé les con-
ditions d’une telle rencontre dans son premier séminaire de 1953/54.
« Cela veut dire que dans le rapport de l’imaginaire et du réel, et dans
la constitution du monde telle qu’elle en résulte, tout dépend de la
situation du sujet. Et la situation du sujet… est essentiellement
caractérisée par sa place dans le monde symbolique, autrement dit
dans le monde de la parole. Cette place est ce dont dépend qu’il ait droit
ou défense de s’appeler Pedro. Selon un cas ou l’autre, il est dans le
champ du cône, du cône de l’image spéculaire ou il n’y est pas ».(3)
Donc, de 1953 à 1967, LACAN va sans cesse insister sur le fait que
l’image spéculaire, l’enfant ne peut la découvrir et ne peut donc pas en
jouir en une sorte d’exaltation, s’il n’y a pas au moins une approbation.
Cette approbation, c’est de la part de celui ou celle qui le tient à ce
moment là dans ses bras. C’est déjà ce que disait WALLON d’une
toute autre manière. Mais LACAN insiste sur cette présence… et
encore sur bien autre chose.
L’enfant est déjà « imaginé » sans doute comme le montre Piera
AULAGNIER ? mais aussi « pensé » et « dit » bien avant la nais-
sance. Depuis la naissance, il est pris dans un ensemble de paroles.
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Mélanie KLEIN l’avait parfaitement perçu lorsqu’elle écrit « les
stades précoces de l’Œdipe » : Maud MANNONI parle d’un « bain de
langage ». La scène de la spécularité, cette scène un peu mythique que
LACAN ancre au début de ce qui se façonne d’une « personnalité »(4)
est prise tout entière dans le réseau du langage… LEGENDRE
précisera : dans le cadre de l’institution et de la généalogie.
Ce réseau de langage, cette organisation tout autour de la scène
spéculaire, cette organisation du symbolique, sont à la fois « out » et
« in ». Cette organisation de l’image est déterminée essentiellement
par ce que nous considérerons comme « le représentant du grand Autre
auprès de l’enfant ».
LACAN, à partir de 1953 et des années qui suivent, dans les
séminaires dégage cette notion du Grand Autre. Le Grand Autre qui est
le « trésor des signifiants », l’origine du langage, la source du langage,
quelque chose d’inconscient, qui n’est pas les parents mais qui est
représenté en quelque sorte par les parents, voilà ce que LACAN place
hors de l’image et en même temps déterminant. Déterminant parce
qu’il va bien falloir que quelque indication du Grand Autre souligne
Traits de structure et problématique de la reconnaissance 49

l’existence de cette image, approuve l’exaltation que l’enfant éprouve


devant elle et nomme celui qui apparaît dans le miroir ! L’essentiel est
précisément cette nomination ! Par la suite, LACAN désignera ce qui
se place en dehors du champ de cette image, c’est-à-dire le phallus. La
conception de « l’idéal de moi », qui recueille les marques et les
insignes venus du discours tenu tout autour de l’enfant souligne dans
la scène du miroir « l’impression » fondatrice du symbolique.
Reconnaissance de l’image – Reconnaissance du sujet (5)… À ce
propos il convient de ressaisir la question de la Reconnaissance dans
sa conceptualisation par HEGEL à partir du chapitre IV de la « Phé-
noménologie de l’esprit » (6).
HEGEL y parle de « Selbstbewusstein » c’est-à-dire de la « cons-
cience de soi ». Chacun découvre la conscience de soi à travers son
expérience intime puis il pense à la conscience de soi chez l’autre ou
plutôt à la manière dont l’autre va la reconnaître lui, comme « cons-
cient de soi ». Donc désir. Mon désir est que l’autre me reconnaisse
comme ayant moi-même une conscience de soi. Mais comme le fera
remarquer LACAN, dans le séminaire de l’angoisse en l962, ce que
décrit HEGEL, est de l’ordre de l’imaginaire. C’est-à-dire qu’il y a là
affrontement en germe. Cet affrontement que LACAN a décrit dans la
paranoïa, cet affrontement qui à travers HEGEL, va influencer, va
déterminer, dans la suite du Chapitre IV l’exposé de la question du
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« maître et de l’esclave ».
Cela va donc entraîner à travers les péripéties que nous connaissons
et qui sont celles de notre histoire depuis ces deux derniers siècles, tout
un questionnement sur les rivalités, les violences mêmes déterminées
par le déploiement dans les actions et les idéologies de la rivalités :
maître-esclave.
Quand LACAN reprend cela dans le séminaire de l’Angoisse, il
ramène la formule de HEGEL comme le fera dans « De nos antécé-
dents » à une rivalité, rivalité de l’autre à l’autre, affrontement dans le
champ de l’Imaginaire, lutte sur le plan du « pur prestige ». Et LACAN
« parce que LACAN est analyste » nous dit-il, de ré-articuler la
formule Hégélienne en y faisant la place au Grand Autre et à l’objet
cause du désir.
« L’autre est là comme inconscience constituée comme telle et il
intéresse mon désir dans la mesure de ce qui lui manque et qu’il ne sait
pas. C’est au niveau de ce qui lui manque et qu’il ne sait pas que je suis
intéressé de la façon la plus prégnante… ».
50 Traits de structure et problématique de la reconnaissance

Le désir du désir au sens Hégélien est donc pour LACAN « désir


d’un désir qui réponde à l’appel du sujet ». « Il est désir d’un désirant.
Ce désirant qui est le Grand Autre… il en a besoin pour que l’Autre le
reconnaisse, pour recevoir de lui la reconnaissance » (c’est nous qui
le soulignons).
On symbolise l’Autre « A » : grand A barré puisque, désirant,
l’Autre s’inscrit comme s’il manquait d’un objet.

Le reconnaître dans « L’entwurf » (7)

La question de la reconnaissance a été cependant déjà abordée par


FREUD dans « l’Esquisse » dans les deux chapitre successifs intitu-
lés : « Le reconnaître et la Pensée reproduisante » (ou reconnaître
s’écrit « Erkennen » ce qui met l’accent sur le « discernement ») et le
chapitre « Le Remémorer et le Juger ».
FREUD aborde la question de l’investissement du désir accompa-
gné d’une perception qui ne coïncide pas tout à fait mais seulement en
partie avec lui.
Pour désigner cette décomposition, la langue se dotera plus tard du
terme de jugement et découvrira la similitude qui effectivement existe
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entre le noyau du Je et la composante constante de la perception.
Il dénommera cette composante constante « La Chose » (Das
Ding). Autour de la Chose, la composante inconstante est considérée
comme son activité, sa propriété en bref son prédicat. FREUD fait de
la Chose le centre du Dire. En cela il rejoint cette conception hegelienne :
« Les propriétés d’une Chose « (Ding) sont des déterminations de
son existence qui diffèrent entre elles, mais en même temps sont
mutuellement indépendantes ; de plus une chose est en tant que simple
identité avec soi, indifférente envers ses propriétés en tant que déter-
minations ».
Dans le second chapitre, « Le Remémorer et le Juger », FREUD
introduit le prochain : « Nebenmensch » : « l’humain d’à côté ».
« Admettons que l’objet que livre la perception soit ressemblant au
sujet, un prochain. L’intérêt théorique de ceci dès lors s’explique par
le fait qu’un tel objet est en même temps le premier objet de satisfac-
tion, en outre le premier objet hostile, de même que la seule puissance
secourable. À cause de cela l’homme apprend à reconnaître auprès du
Traits de structure et problématique de la reconnaissance 51

prochain. Les complexes perceptifs qui partent de ce prochain seront


dans ce cas en partie nouveaux et incomparables, par exemple dans le
domaine visuel ses traits ; d’autres perceptions visuelles par contre,
par ex. celles de ses mouvements de main, recouvriront dans le sujet
le souvenir d’impressions visuelles propres tout-à-fait semblables de
son propre corps, auxquelles sont liés par association les souvenirs de
mouvements vécus soi-même. D’autres perceptions de l’objet encore,
par ex. quand il crie, éveilleront le souvenir du propre cri et par là les
propres vécus de souffrance. Et ainsi le complexe du prochain se
caractérise par deux composantes, dont l’une s’impose par la structure
constante, reste ramassée en tant que Chose, tandis que l’autre peut-
être comprise par un travail de remémorisation, c’est-à-dire ramenée
à une information du propre corps. Décomposer un complexe percep-
tif veut dire le reconnaître, contient un jugement et trouve une fin dans
le dernier but atteint. »
FREUD introduit ici l’Autre dans sa forme actualisée, incarnée ; et
il en fait le support de la première satisfaction, le support de l’activité
de reconnaissance, de celle de la Chose, puisqu’il est support d’un
« als Ding » – « en tant que Chose » ou « comme Chose ». Enfin il
indique que la Chose est trou dans le corps car sans référence possible
à un vécu de ce corps.
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De l’hainamoration

L’étonnante description de la rencontre originaire par FREUD conduit


à WINNICOTT qui développe la thématique de la reconnaissance à
partir des premiers échanges de regards entre mère et enfant (8).
Dans « Jeu et réalité » à partir de l’article de LACAN « Le stade du
miroir comme formateur de la fonction du « Je » il décrit : le rôle du
miroir, de la mère et de la famille dans le développement de l’enfant.
WINNICOTT en ce qui concerne les sources de l’imaginaire,
considère que LACAN c’est très bien « mais il ne met pas en relation
le miroir et le visage de la mère ainsi que je me propose de le faire ».
Dans le visage de la mère, l’enfant très tôt, dès l’origine, se mire.
WINNICOTT considère que d’abord l’enfant se retrouve dans ce
visage. Il ajoute que, s’il ne s’y retrouve pas, le visage de la mère n’est
alors pas un miroir et la perception prend la place de l’aperception. La
perception est alors interrogation anxieuse, essai d’interprétation de la
mimique maternelle de façon inquiète. Il nous donne un certain
52 Traits de structure et problématique de la reconnaissance

nombre d’exemples qui sont intéressants, à replacer dans le contexte


que nous essayons de dessiner, parce que ce sont les variations du
visage maternel qui vont avoir une importance déterminante dans le
caractère heureux ou malheureux, exalté ou pas exalté de l’enfant. Ces
variations marquent les dispositions de la mère par rapport à l’enfant,
elles modulent ce que nous appelons reconnaissance.
Ce que nous retrouvions, mais incidemment, dans le fait que
l’enfant dans la scène du miroir telle que LACAN l’a décrite se
retourne pour demander comme une espèce d’approbation, nous
voyons bien que chez WINNICOTT cela se dispose plus précocement
et dans le champ d’une intimité plus grande. On parle même dans ce
texte intéressant du point de vue clinique, de menace d’un chaos chez
l’enfant qui ne retrouve pas dans le visage maternel l’intérêt, le désir
que la mère pourrait avoir pour lui. Tout le texte de WINNICOTT nous
donne des exemples de mères, par rapport à cette problèmatique que
nous définissons comme celle de la reconnaissance. Une mère par
exemple ne pense qu’à son image. Elle ne pense qu’à se faire un visage.
Mais se faire un visage ce n’est pas pour l’enfant, c’est pour elle dans
son propre miroir.
Chez telle autre, l’analyse tourne autour du désir entêtant « d’être
vue ». L’histoire de la petite enfance en revint souvent au fait d’être
vue et du sentiment d’exister que cela procure. L’expérience de la
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patiente avait été désastreuse à cet égard.
Autre observation, celle d’une femme dépressive, qui donc ne
s’intéresse pas non plus à la découverte par l’enfant de sa propre image
ou au développement de l’imaginaire de l’enfant articulé avec le
symbolique, mais qui ne s’intéresse qu’à ses propres soucis. Et qui va
mettre auprès de l’enfant des nurses qui doivent être obligatoirement
– on s’en rend compte après coup bien sûr – des nurses dépressives, de
façon qu’il n’y ait pas de concurrence. Et WINNICOTT d’ajouter :
« J’avais déjà écrit les pages qui précèdent quand dans une séance
d’analyse, une patiente apporta un matériel qu’on eût dit fait pour
reposer ce que je viens de dire. Cette femme est très préoccupée par le
stade d’établissement de soi en tant qu’individu. Au cours de cette
séance elle fit référence au “miroir, miroir sur le mur”. Elle dit alors
“ce serait terrible, n’est-ce pas si l’enfant se regardait dans le miroir et
ne voyait rien ?” ».
Faut-il encore, comme l’esquisse WINNICOTT élargir la
problèmatique du miroir, du regard de la « reconnaissance » à la
famille mère, père, frères et sœurs, à ceux qui font partie de l’environ-
Traits de structure et problématique de la reconnaissance 53

nement parental. Le jeu de la physionomie, du geste et les modalités


d’échange des regards entrent assurément dans la perspective d’une
sémiotique générale.
L’étude de ces modalités du « paraître » ne doit pas forcément se
conformer aux modèles linguistiques (de l’ordre symbolique) mais les
traverser, les élargir en commençant par considérer le « sens » comme
indication, le « signe » comme « anaphore » (Julia KRISTEVA).
L’investissement privilégié « d’une relation vide de type indication
mais non signifiant » serait à envisager à partir de « l’interprétation »
dans les procédures de la « reconnaissance paranoïaque ». Aborder le
« texte sémiotique » dans son ensemble pourrait encore éclaircir tel
risque de « méconnaissance » dans les « consultations interculturelles »
ou dans les relations entre sujets de classes sociales très différentes.
De telles préoccupations nous sont suggérées par l’évocation à
travers WINNICOTT des jeux de physionomie maternels…

Penser la psychose

Quant à nos préoccupations concernant la reconnaissance elles sont


nées de rencontres et de psychothérapies avec des sujets interprétants
et persécutés.
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Elles sont nées encore de la lecture du livre de Marie-Claude
LAMBOTTE « Esthétique de la mélancolie ». (9) Dans cet ouvrage,
il y a précisément, l’auteur s’appuyant dans le développement de ses
articles précédents et de sa thèse sur l’œuvre de LACAN, un passage
tout à fait essentiel qui s’appelle « Vorbeireden » ou « dialogue de
sourds ». On y découvre justement la possibilité d’étudier la recon-
naissance, non pas seulement reconnaissance par l’enfant de sa propre
image, mais reconnaissance par la mère de l’enfant comme image,
mais aussi de l’enfant comme sujet.
Nous ajouterons ici comme sujet d’une possible parole, d’une
possible historisation :
« Esthétique de la mélancolie » résume une situation que nous-
mêmes dans le champ de la clinique nous connaissons bien, c’est-à-
dire la différence que l’on peut faire et que nous avons faite souvent
à propre d’écrivains par exemple ou d’artistes entre la mélancolie au
sens clinique, psychiatrique du mot, c’est-à-dire la mélancolie de la
psychose maniaco-dépressive (voire unipolaire) et puis la mélancolie
état morbide plus banal, privilège croyait-on sous la Renaissance, des
54 Traits de structure et problématique de la reconnaissance

penseurs. On évoquera ici la mélancolie de Marsile FIÇIN, qui, par


l’intermédiaire de Netesheim inspira DURER et du Docteur FERRAND
d’AGEN décrivant au début du XVIIe la mélancolie « maladie
d’amour ».
Marie-Claude LAMBOTTE introduit donc une différence fonda-
mentale inspirée par la clinique psychanalytique : clinique des origi-
nes, des structures. Elle parle d’une mélancolie gravissime dans
laquelle l’image même de l’enfant n’est pas reconnue par la mère.
Nous pouvons évoquer ici une observation personnelle. Nous
avons eu il y a longtemps une vraie « mélancolique » en analyse. Cette
personne est arrivée à se rendre compte, sa mère étant toujours vivante,
de cette absence de regard : « mais ma mère ne me voit pas ». « Pas un
regard pour moi »… Elle n’avait pas lu LACAN, ni ce que nous
élaborons après LACAN et elle disait : « Ma mère ne me regarde
pas ».
Marie-Claude LAMBOTTE a insisté sur cette question du regard
de la mère par rapport à l’enfant. Regard qui semble contempler le
vide, qui regarde le trou et ce serait à l’origine des mélancolies
essentielles, fondamentales, gravissimes. Et puis regard qui regarde
l’enfant comme quelqu’un de « mal foutu ». Par exemple, on peut dire
cela à propos de PROUST (10). Quand on lit la correspondance de
PROUST et de sa mère, l’on retrouve lettre après lettres l’inquiètude
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de la mère pour le garçon (j’allais dire le petit enfant, qu’il ait 15 ans
ou 30 ans) quand elle lui demande sans cesse des nouvelles de sa santé,
de son hygiène de vie. Elle fait preuve alors d’une immense sollicitude
à l’égard de cette image d’un corps malade auquel elle impose des
règles de vie surveillées, contrôlées sans relâche.
Direction de recherche pour la réflexion clinique : l’étude de cette
perception, de cette aperception – pour utiliser les deux mots que
WINNICOTT utilise sans doute à la suite de HUSSERL (mais nous
ignorons quels sont les rapports de WINNICOTT avec la 5e médiation
cartésienne) – concernant cette question de la reconnaissance de
l’enfant par la mère et de l’image de l’enfant telle que la mère semble
la fixer pour le meilleur et pour le pire, sans laisser dans le « pire » des
cas de possibilités à l’enfant d’un change, d’une esquive.
Et puis il y a bien entendu la question de la nomination. Nommer
l’enfant, mais encore le qualifier, le définir. Pour reprendre un exem-
ple chez un écrivain nous choisirons CREVEL dans « la mort diffi-
cile ». Le jeune Pierre – on sait que ce roman est proche de l’autobio-
graphie – est « interprété » par sa mère. Le père étant fou, le colonel
Traits de structure et problématique de la reconnaissance 55

fou, la mère de redire à son fils : « Tu es un dégénéré, tu es un


avorton ».
Il y a là une véritable haine qui se traduit dans la désignation ou
encore dans ces marques dont LACAN parlait comme inscrites dans
« l idéal du moi ». Reconnaissance du fils comme anormal (11). Que
peut devenir un enfant que la mère – toute puissante il faut l’ajouter –
définit en lui assenant « tu es un avorton, tu es un dégénéré » renvoyant
ainsi explicitement à la folie du père ? Cela suppose pour que fonc-
tionne une telle disqualification, une régence maternelle protectrice, et
compatissante d’ailleurs, à l’intérieur même du dispositif langagier.
Cette référence est « structurale » dans l’œuvre romanesque « la mort
difficile » de CREVEL, elle offre un exemple remarquable de ce que
Madame PESSENTI-SMIRGEL appellera un « père en souffrance »
– comme une lettre « en souffrance ».
PROUST, parallèlement à FREUD découvre à cette époque bien
des motifs émergeant de l’inconscient. Dans la scène du « baiser du
soir » l’enfant ne peut supporter d’être privé de sa mère, privé de
l’exquis « baiser du soir » du fait d’un diner et des invités dont il entend
les échos. L’enfant au lieu de dormir s’installe sur le palier pour
attendre ses parents lorsqu’ils vont se coucher. Le père, arrive, décrit
comme ayant la même tenue qu’Abraham dans la gravure de REM-
BRANDT, Abraham à qui se pose un dilemme concernant le sacrifice
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de son fils.
Le père arrive, il est tout puissant en apparence. Quand il monte
l’escalier, on s’attend à une scène effroyable mais au lieu de la colère,
de la punition attendue, le maître de maison dit à sa mère : « Reste avec
le petit ».
Donc au lieu de priver l’enfant de sa mère… pour coucher avec elle,
le père dans cette scène l’envoie dans la chambre de l’enfant auprès de
qui elle passera la nuit. Et le narrateur d’ajouter : mon père ne
respectait pas les traités dont il était le garent. Comme chez CREVEL
cela n’est pas sans relation avec le dispositif parental concernant
l’auteur lui-même :
Père en souffrance, c’est Adrien PROUST tout puissant, professeur
d’hygiène, mais absent. La mère dominatrice reconnaît son fils comme
« malade » à soigner, à diriger dans une « conception hygiènique » de
la vie quotidienne. Le père de CREVEL s’est réellement suicidé à
l’époque de l’adolescence de CREVEL. Sa mère est un exemple
caractéristique de ce que LACAN définit comme « hainamoration ».
René CREVEL se suicide à l’âge de 35 ans.
56 Traits de structure et problématique de la reconnaissance

Clinique, soins, accompagnement


Discerner par delà les symptômes les traits de structure « remonter »
éventuellement aux articulations fondamentales du dispositif structu-
ral, c’est – dans chaque cas – rouvrir la problèmatique de la reconnais-
sance à travers la transparence de l’image.
LACAN introduit cette approche dans « Variantes de la cure-
type ».
« C’est qu’aussi bien l’homme, dans la subordination de son être à
la loi de la reconnaissance, est traversé par les avenues de la parole et
c’est par-là qu’il est ouvert à toute suggestion. Mais il s’attarde et il se
perd au discours de la conviction, en raison des mirages narcissiques
qui dominent la relation à l’autre de son moi ». (12).
Confronté à certains traits de structure, retrait solipsiste, étendue du
délire, vigueur de la conviction, mais encore défaut d’historisation,
investissement du mot et défection de l’ordre symbolique (exemple
« l’Augenverdreher » le « tourneur d’yeux » dans l’observation de
TAUSK reprise par FREUD) le clinicien se trouve démuni.
Cependant, écrit FREUD dans son Abrégé (13) :
« Même quand il s’agit d’états aussi éloignés de la réalité du monde
extérieur que les états hallucinatoires confusionnels (amentia), les
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malades, une fois guéris, déclarent que dans un recoin de leur esprit,
suivant leur expression une personne normale s’était tenue cachée,
laissant se dérouler devant elle, comme un observateur désintéressé,
toute la fantasmagorie morbide… » .
Comme le rappelle Gladys SWAIN dans « Le sujet de la folie –
Naissance de la psychiatrie », dès l’époque de PINEL et de « l’Ency-
clopédie des Sciences Philosophiques » de HEGEL, les cliniciens
tenteront de trouver un accès à la subjectivité aliénée.
Mais on sait qu’il ne suffit pas d’une « Reconnaissance de la partie
saine » chez l’autre pour que soit assuré le « traitement moral ».
Il y aurait de même quelque naïveté à penser dans l’esprit de la
« psychodynamique » que la reconnaissance préalable du sujet, voire
du sujet d’une histoire chez celui qui se trouve assujetti au discours de
la conviction en raison des « mirages narcissiques », qu’un tel sésame
viendrait à ouvrir la porte d’un cheminement psychothérapique…
c’en est cependant le préalable indispensable : cette disposition intime
des soignants qui les fassent perméables à la parole authentique de
Traits de structure et problématique de la reconnaissance 57

l’autre, qui les fassent en tous cas innocents du « meurtre du sujet de


la parole comme tel ».
À partir d’une telle position on veillera à la reconnaissance d’une
DEMANDE qui continue d’habiter l’aliéné en dépit des apparences,
d’un APPEL venant du tréfond même de l’état d’aliénation.
Il s’agit donc dans l’institution, dans les premières relations du
soignant avec celui qui semble « étranger » d’entendre l’aliéné et
bientôt d’apprendre à l’écouter.
À l’appel qui traverse les paroles et les gestes de l’aliéné, il n’est
possible de fournir l’écho (à défaut d’une impossible réponse) qu’en
se démarquant de l’expression dans laquelle il passe. L’acceptation
dans sa portée la plus profonde du sens de l’aliénation ne va pas sans
un refus du thérapeute d’admettre purement et simplement ce qui se
donne im-médiatement de l’aliéné .
Cela passe aussi par la reconnaissance de l’objet ou des objets où
viendrait s’inscrire la subjectivité aliénée.
C’est ainsi qu’à travers les relations institutionnelles aménagées
dans un hôpital de jour (dont nous avons orienté le travail d’ensemble
selon les dispositions déjà indiquées dans notre rapport préalable de
l’Ecole Freudienne « Transmission, mission, compromission de la
psychanalyse » (14) à travers l’institution soignante) Marie-sans-
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histoire a pu s’exprimer d’abord dans des productions plastiques (15).
Elle était agitée par une psychose passionnelle, érotomanie déli-
rante à l’égard d’un autre médecin. L’évolution même de ses produc-
tions, le discours qu’elle a pu développer à partir d’elles a permis à
Marie-sans-histoire de parler de sa mère haineuse, de l’absence d’un
père malade puis suicidaire, de dégager ainsi dans cette psychose le
primat de l’unaire et du binaire sur le trinitaire, de mieux saisir
l’avènement de la passion qu’elle imagine chez le médecin, de sa
passion dont la pensée vient occuper quelque vide, quelque trou
originaire.
Cela nous a permis, en confrontant cette observation avec d’autres
patientes animées d’une grande passion amoureuse et chez lesquelles
la passion non délirante issue du sujet lui-même permettait historisation
et retrouvailles d’un père distant, défaillant, décevant, mais non point
forclos de définir des différences structurales.
De même, un travail institutionnel parallèle aux rencontres et à
l’écoute du thérapeute à l’égard d’un patient schizophrène (16) nous
a permis à travers l’étude de la famille BAYARD de dégager la figure
58 Traits de structure et problématique de la reconnaissance

de cette mère totalitaire, contradictoire dans ses injonctions, ignorant


les « règles du jeu » et d’aller à la reconnaissance du dispositif
structural du jeune BAYARD. (17)

Conclusion

Dans ces observations, les modalités d’existence ont été profondé-


ment et favorablement remaniées chez de tels sujets par de longues
approches psychothérapiques.
Ainsi la problèmatique de la « reconnaissance » telle que nous
l’avons ces deux dernières années réélaborée à travers notre propre
séminaire nous aide à « Penser la psychose »
« Du traitement à l’accompagnement ».
Bibliographie (1) HEGEL G.W.F. (1975) « La phénoménologie de l’esprit », Paris : Aubier, Mon-
taigne, coll. « Philosophie de l’esprit », l45-166.
(2) LACAN J. (1966) « De nos antécédents », in écrits, Paris, Le Seuil, 65-72.
(3) LACAN J. « Le séminaire livre 1 », in les écrits techniques de FREUD, Seuil,
1975, p. 94.
(4) LACAN J. -1966 « Remarque sur le rapport de Daniel LAGACHE : « Psychana-
lyse et structure de la personnalité », in écrits, Paris, Le Seuil 647-684.
(5) DEMANGEAT M. (2001) « Reconnaissance de l’image, reconnaissance du
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sujet », in Imaginaire et thérapie du langage, Paris : Masson, coll. Orthophonie.
(6) HEGEL G.W.F. op. cit.
(7) FREUD S. « Entwurf » traduction inédite de Jacques NASSIF.
(8) WINNICOTT D.W.(1975) « Le rôle du miroir de la mère et de la famille dans le
développement de l’enfant », in Jeu et réalité. L’espace potentiel, Paris : Galli-
mard, coll. « connaissance de l’inconscient » l53-162
(9) LAMBOTTE M.C. (1984) Esthétique de la mélancolie, Paris : Aubier.
(10) DEMANGEAT M. (1996) « A temps désaccordé ombre de l’origine ou l’adoles-
cent selon PROUST », Cahiers de psychologie clinique, 6 (Les
Adolescents).Bruxelles : de Boeck Université,267-279.
(11) DEMANGEAT M. (2000) « Le Cher Crevel et l’Aimée de Lacan. La mort
difficile, Colloque international René CREVEL, à paraître.
(12) LACAN J. (1966) « Variantes de la cure-type », in écrits, Paris, Le Seuil, 323-
362.
(13) Cf SWAIN G. Le Sujet de la folie, p. 93-94, ed. Privat.
(14) DEMANGEAT M. « Transmission, mission,compromission de la psychanalyse
à travers l’institution psychiatrique », 9e Congrès de l’École Freudienne, Paris
Juillet 1978, paru dans les Lettres de l’Ecole.
(15) DEMANGEAT M. « Jouissance et Passion— », in Colloque de TRAIT sur
« Bonheur, Déchiffrement,Jouissance », 14.12.2002, inédit.
Traits de structure et problématique de la reconnaissance 59

(16) DEMANGEAT M. avec Françoise EFEL « Figure de la mère à l’horizon de la


structure », in revue Imaginaire et Inconscient, août 2002, Figures de la
mère, p.79-98.
(17) DEMANGEAT M. et BARGUES J.-F. « Les conditions familiales de dévelop-
pement de la schizophrénie ». Rapport de psychiatrie présenté au Congrès de
psychiatrie et de Neurologie de langue française Tunis, 28 août 1972, Ed.
Masson, p. 168-175.

Résumé Le concept de Reconnaissance tel qu’il a été défini par


HEGEL s’inscrit dans le champ de l’Imaginaire. La tressant avec le
symbolique on considèrera la Reconnaissance comme celle du SU-
JET.
Aux sources de la psychose, on retrouve la Reconnaissance Originaire
refusée, reniée, pervertie, divisée à partir des premières approches
parentales.
Ce point de vue aide à orienter la démarche du soignant « du traite-
ment… à l’accompagnement ».

Mots-clés Reconnaissance, Imaginaire, Symbolique, Sujet, Renie-


ment

Summary The concept of recognition as it is explained by HEGEL


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enters in the field of Imaginary. In agreement with the symbolic, the
recognition is that of the subject.
In the back-ground of the psychosis, we may find again the original
recognition denied, rejected, perveted, devided from the first parental-
approach.
This point of vew helps to give the right direction for the people who
care for the ill-persons « From treatment… to attendance ».

Keywords Recognition, Imaginary, Symbolic, Subject, Denying

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