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Rappels des théories fondamentales

I. Transfert de matière

Le transfert de matière (TDM) est un procédé physique de séparation, basé sur


les déplacements des substances (espèces, molécules …..) d’une phase à une autre par
diffusion.
Le TDM intervient dans les industries chimiques suivantes :
-séparation des mélanges d’hydrocarbures.
-distillation de pétrole
-production du GPL (gaz de pétrole liquéfie)
-production des essences
-production des gas-oils.
-production des huiles avec différents types.
-production des bitumes.
-Extraction des substances chimiques dans le domaine pétrolier (les aromatiques :
benzène –toluène –xylène), et le domaine pharmaceutique (fabrication des
médicaments : extraction des molécules actives à partir des plantes).
-Dans l’agroalimentaire
Lorsqu’on s’intéresse au TDM, on doit distinguer deux cas selon que le
transfert se fait au sein d’une phase ou entre deux phases partiellement ou totalement
immiscibles, chacune des phases peut être mobile ou immobile.
Une phase immobile ne signifie pas qu’il n’y a pas de mouvement de
l’ensemble des molécules mais au niveau de la phase le transfert se fait uniquement
par diffusion moléculaire.
Il convient maintenant de préciser quelques notions de la diffusion moléculaire
et la diffusion turbulente.

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1. Diffusion moléculaire 
Par suite des déformations des molécules par translation, rotation et vibration,
ces molécules sont animées d’un mouvement aléatoire si leur concentration n’est
homogène.
Si on considère un plan normal à la direction de gradient de la concentration
d’un réactif A dont il existe un flux de molécules de A à travers ce plan .il se produit
un déplacement des molécules de A du domaine de haute concentration vers le
domaine de faible concentration, cela veut dire que le déplacement s’effectue du
potentiel chimique le plus grand vers le potentiel chimique le plus faible. Il n’y a pas
d’effet contraire et s’il y a égalité de potentiel cela conduit à l’équilibre (équilibre
thermodynamique).

2. Diffusion turbulente 
C’est un déplacement des espèces chimiques qui est non seulement à l’énergie
des molécules mais aussi au mouvement de la phase (phase mobile).il existe un remout
favorisent le déplacement de la phase qu’il n’est pas lié à la structure des molécules
mais à la nature de l’écoulement.

3. Les lois de la thermodynamique 

3.1 Loi de DALTON

La pression partielle d’un élément chimique « i » en phase vapeur est


proportionnelle à la pression totale de système par la concentration molaire de
l’élément « i » dans la phase vapeur.
Piv = PT * Y'i ................................(2-1)

Ou: Piv : la pression partielle de l’élément « i »dans la phase vapeur (atm).


PT : a pression totale de la phase vapeur (atm).
Y'i : la concentration molaire de l’élément « i »dans la phase vapeur.
La Loi de DALTON est appliqué pour les gaz parfaits.

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3.2. Loi de RAOULT

La pression partielle d’un élément « i » en phase liquide à la température T (°C)


est proportionnelle à la pression de vapeur de l’élément « i » à l’état pur et à la
température T (°C) par sa concentration molaire.

PiL = Piº * X'i ………………………….(2-2)

Ou : PiL : la pression partielle de l’élément « i »dans la phase liquide.


P iº : la tension de vapeur de l ‘élément « «i »à l’état pur et à la température
de la phase liquide T (ºC).
Xi' : la composition molaire de l’élément « i »dans la phase liquide.
S’il s’agit d’une solution réelle on a la loi d’HENRY
PiL = E * Xi' .......................(2-3)

Ou: E: la constant d’HENRY; elle dépend de la nature chimique du constituant et de


la température à l’équilibre.
L’équilibre thermodynamique des phases s’établit lorsque la pression partielle
de l’élément « i »en phase liquide devient égale à la pression partielle de ce même
élément en phase vapeur ; c’est-à-dire :
Piv = PiL……………… (2-4)
Piv = PT * Y'i
PiL = Piº * X'i 
Alors: Piº * X'i  = PT* Y'i

Yi' = ( Pi°/ PT) * Xi' = Ki * X'i  ................... (2-5)


Ki = P°i / PT = Yi'/Xi'................................. (2-6)

Où K i : le coefficient d’équilibre.
Le coefficient d’équilibre K i dépend essentiellement de la pression de système
PT, de la température T° du système et de la nature chimique du constituant « i ».

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II. Transfert de chaleur

La chaleur, en physique, forme d’énergie échangée entre deux corps. Ce


transfert s’effectue sous forme d’énergie mécanique microscopique, correspondant au
degré d’agitation des molécules. Ainsi, lorsqu’un corps reçoit de la chaleur, l’agitation
de ses molécules a tendance à s’intensifier, ce qui se traduit la plupart du temps par
une augmentation de la température de ce corps. Cependant un apport de chaleur peut
également provoquer un changement d’état physique : si on chauffe un glaçon, il fond
progressivement tout en restant à 0°. Entre deux corps, la chaleur se propage
spontanément du corps ayant la température la plus élevée vers celui ayant la
température la plus basse, élevant donc généralement la température de ce dernier, tout
en abaissant la température de premier.

1. Modes de transfert de chaleur


Le transfert de chaleur est un processus par lequel l’énergie est échangée sous
forme de chaleur entre des corps ou des milieux aux températures différentes. La
chaleur peut être transmise par conduction, convection ou rayonnement.

1.1. La conduction 
La conduction thermique se manifeste dans les milieux continus et implique un
contact physique entre les corps ou les parties des corps échangeant de la chaleur. Ce
processus apparaît dans un milieu à distribution irrégulière de la température. La
chaleur est alors transmise par contact immédiat des particules voisines de différentes
températures, ce qui définit l’échange entre les molécules, les atomes et les électrons
libres.
Ce mode de transmission caractérise essentiellement les transferts de chaleur
dans les solides ou entre corps solides continus.

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1.2. La convection 
La convection caractérise la propagation et le transport de la chaleur par des
molécules en mouvement qui viennent se réchauffer au contact d’un chaud et
véhiculent cette énergie calorifique pour la céder a un corps froid.
Ce mode de transfert implique un mouvement ne concerne que les fluides.
Deux types de convection sont généralement distingués :
• La convection naturelle : dans laquelle le mouvement résulte de la variation de la
masse volumique du fluide avec la température ; cette variation crée un champ de
forces gravitationnelles qui conditionne les déplacements des particules du fluide.
• La convection forcée dans laquelle le mouvement est provoqué par un
procédé mécanique indépendant des phénomènes thermiques ; c’est donc un gradient
de pression extérieur qui provoque les déplacements des particules du fluide.
L’étude de la transmission de chaleur par convection est donc étroitement liée à
celle de l’écoulement des fluides.
1.3. Le rayonnement
Dans la transmission de chaleur par rayonnement, la chaleur se transmet par des
ondes électromagnétiques qui se propagent en ligne droite sans aucun support de
matière.
Tout corps même placé dans le vide émit de l’énergie qui se transmet sous
forme d’ondes et tout corps placé dans le trajet de ces ondes absorbe toute ou une
partie de cette énergie.
Bien que les trois processus puissent avoir lieu simultanément, l’un des
mécanismes est généralement prépondérant. Par exemple, la chaleur est
principalement transmise par conduction à travers les murs en brique d’une maison ;
l’eau dans une casserole placée sur une cuisinière est surtout chauffée par convection ;
la terre reçoit sa chaleur du soleil en grande partie par rayonnement.
Dans les divers appareils et matériaux le régime de propagation de la chaleur
peut être stationnaire ou non stationnaire. En industrie, les lois de la transmission de la
chaleur sont largement utilisées dans le calcul des quantités de chaleur échangées et
dans le dimensionnement des appareils fonctionnent suivant ce principe. C’est le cas

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par exemple des condenseurs, des aéroréfrigérants, des échangeurs de chaleur et des
fours.

2. Les lois fondamentales de transfert de chaleur

On considère seulement le transfert en régime permanent pour lequel les


paramètres (température, flux de chaleur, surface d’échange) sont constants dans le
temps.
2.1. Loi générale 
Le loi générale des transferts se traduit par :

Densité de flux = Potentiel / Résistance


La loi de transfert s’écrit :
Ф = Q / F = Δθ / R…………………….(2-7)
Ou :
• Φ  : la densité de flux (W/m2);
• Q  : la quantité de chaleur transmise (W);
• ∆θ : le potentiel thermique(C°);
• F : la surface d’échange (m2).
• R : la résistance au transfert (m2. °C/W).
La densité de flux de chaleur étant le débit de chaleur par unité de surface
d’échange est inversement proportionnel à la résistance au transfert qui reste à définir
selon le mode de transfert et les caractéristiques du système considéré.

2.2. Loi de FOURIER


La loi de FOURIER traduit la relation existante, en chaque point d’un corps,
entre la quantité de chaleur transmisse et le gradient de température. Cette expression,
dont la mesure où la position d’un point peut être caractérisée par une seule dimension
(paroi plane, cylindrique ou sphérique par exemple) s’écrit pour chaque mode de
transfert écrit ci-dessous:

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2.2.1. La conduction 
dQ = -λ*(dt / dx)*dF*dτ………………..(2-8)
Ou :
• dQ :la quantité de chaleur(W).
• λ :la conductivité thermique du matériau (W/m.°C).
• df :la surface d’échange élémentaire(m2)
• dτ :le temps élémentaire(h).

2.2.2. La convection 
La quantité de chaleur transmise par convection « Q »est déterminée par l’équation de
NEWTON-RICHON :
Q = α*Δt*F…………………………..(2-9)
Ou :
• Q  : la quantité de chaleur transmise par convection (W);
• α : le coefficient de transfert par convection (W/m2. °C);
• Δt  : la différence de température entre le fluide et la paroi (°C);
• F : la surface d’échange (m2).
Le coefficient de transfert par convection α dépend de la nature de régime
hydrodynamique, des dimensions des équipements et de la nature physico-chimique du
fluide portant la chaleur.
Littérature spécialisée contient de nombreuses lois empiriques permettant
d’estimer le coefficient de convection (α), l’analyse dimensionnelle permet de
généraliser et de comparer les résultats expérimentaux, obtenus dans des conditions
particulières. C’est la raison pour laquelle ces lois empiriques sont exprimées en
fonction des nombres sans dimension qui résultent de l’analyse dimensionnelle.
Pour la convection forcée, ces corrélations font intervenir les trois nombres sans
dimension qui sont les suivants :
• Le nombre de Nusselt donné sous la forme  : Nu = (α*d) / λ
• Le nombre de Reynolds donné sous la forme : Re = (W*d*ρ) / μ
• Le nombre de Prandtl donné sous la forme  : Pr = (Cp * μ) / λ

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Ou :
α : le coefficient de transfert par convection (W /m2 .°C).
d : le diamètre hydraulique(m).
λ : la conductivité thermique du fluide (Kcal / h.m.°C) .
W : la vitesse d’écoulement (m / s)
ρ : la masse volumique du fluide(Kg / m3).
μ  : la viscosité(Kg / m.s).
Cp : la capacité calorifique du fluide (Kcal / kg.°C)

Les nombre de Nusselt, Prandtl et Reynolds caractérisent respectivement


l’échange thermique, les propriétés thermiques du liquide et le régime d’écoulement de
liquide.
Dans les calculs pratiques, le nombre de Nusselt pour l’écoulement dans des
conduites est couramment évalué à partir d’équations empiriques basées sur des
résultats expérimentaux.
L’expérience est alors utilisée pour détermination la fonction F, c’est à dire une
corrélation mathématique liant ces nombres. Cette relation est bien empirique et on
détermine les paramètres des nombres à une température moyenne entre l’entre et la
sortie des géométrie considérées.
La longueur caractéristique qui intervient dans les deus nombres de Reynolds et
Nusselt est le diamètre hydraulique « d ».
Préalablement, on détermine le régime d’écoulement à l’aide de Rynolds,
ensuite on calcule le Nusselt après avoir calculé le Prandtl.

Re < 2300 le régime est laminaire.


2300 < Re < 104 le régime est transitoire.
Re > 104 le régime est turbulent.

Pour chaque régime d’écoulement correspond une formule de Nusselt.

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2.2.3. Le rayonnement 

La transmission dépend des propriétés optiques, et la longueur d’onde.


L’énergie rayonnante en contact avec un corps quelconque, se divise en trois parties,
La première se réfléchie, la seconde s’absorbe et la dernière absorbe.

QT = QA + QR + QTr…………………….(2-10)
Ou :

• QT : l’énergie totale ;

• QA : l’énergie absorbée ;

• QR : l’énergie réfléchie ;

• QTr : l’énergie absorbée.


Il existe quatre lois principales qui décrivent le transfert de chaleur par
rayonnement on peut citer l’une d’elle par exemple :

2.3. Loi de STEPHANE-BOLDZMAN


Le pouvoir d’émission d’un corps est proportionnel à la quatrième puissance de
la température :
Q = αn. S. F. T4………….(2-11).
Q = E0 . C0 . F . T4……….(2-12).
Ou:
αn : facture d’absorption ;
S : constante de BOLTZMANE égal à 4.96.10-8 Kcal /hm2k4 ;
F : surface (m 2) ;
T : Température (K°) ;
E0 : constante de STZPHANE-BOLTZMANN égal à 5,67 W/m2K4 ;
C0 : pouvoir d’émission d’un corps noir absolu (W/m2).

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III . Rectification des mélanges complexes

1. Généralité
Il est bien connu que la distillation consiste simplement en la formation d’une
phase vapeur riche en élément le plus volatil et une phase liquide riche en élément le
plus lourd que le mélange initial.
Le procédé de distillation ne peut être comme moyen de séparation des
mélanges dans le but d’obtenir des produits de composition et de qualité désirées. Ceci
peut être résolue par le procédé de rectification.
La rectification est un procédé de séparation d’un mélange en constituants de
composition et de qualité désirées par des échanges successifs de masse et de chaleur
entre deux phases circulant à contre courant dans un appareil appelée :
Colonne de rectification. (Voire fig. V.1)

La colonne de rectification peut être

menée de plateaux successifs ou de garnissage

métallique qui dont le rôle consiste à assurer un

contact intime entre les deux phases liquide est

vapeur. Sur chaque plateau il y a barbotage de la

vapeur dans le liquide avec un transfert de


Fig.V.1 Schéma simplifié
masse et de chaleur. du contact liquide-vapeur
La partie da la colonne où s’effectue l’alimentation s’appelle  zone de flash et
elle est démenée de plateaux.
La partie supérieure appelée zone de concentration ou de rectification. Elle
permet de rendre plus grande la concentration d’un élément de mélange à une valeur
désirée YD (pureté).
La partie supérieure s’appelle zone d’épuisement et son rôle consiste à
récupérer l’élément de pureté entraîné par la phase liquide. (Voire fig.V.2)
Pour avoir une circulation à contre courant on prévoit les opérations suivantes :

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- a l’aide d’un condenseur partiel on élimine on tête de colonne une certaine
quantité de chaleur Q1 ou la vapeur provenant du plateau supérieur se condense
partiellement, une partie du condensât obtenu est renvoyée sur ce même plateau en
qualité de reflux froid et le distillat est soutiré de l’installation.
Le reflux froid sert à ajuster la température de tête de colonne et permettre ainsi
d’avoir un gradient de température le long de la colonne.
- a l’aide d’un rebouilleur, on apport au fond de la colonne une quantité de chaleur
Q2le liquide provenant de plateau inférieur se vaporise partiellement. La vapeur ainsi
obtenue revient dans la colonne et le résidu quitte le system à l’état liquide

IV-1-Schéma synoptique de la colonne de rectification

Fig. V.2 schéma synoptique de la colonne de rectification.

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Distillat
D,HD ,Y'D

Zone de
rectification T, Gn+1 n+1 gn+1,t
T, Gn _n gn

n-1
G0
Charge Zone
L, hL, XL d’Alimentation
g0
G

Zone
d’épuisement

R, h R , XR'

Résidu

IV-2- Schéma général du fonctionnement d’une colonne de rectification


2. Bilan matière de la colonne 
Le bilan matière pour la colonne entière et pour l’élément i s’écrit comme suit : 

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L= D+R…………………………..(11).

L X’Li = D yi’Di + R X’Ri…………….(12).


Où :

- L,D,R Sont respectivement les débits de la charge, le distillat, et le résidu


en (Kg/h ou Kmole/h).
- X’Li, yi’Di, X’Ri, Sont les concentrations du constituant le plus volatil
respectivement dans la charge, distillat et le résidu (molaire).

A partir de l’équation (11) on pourra calculer R et D, si la concentration


du constituant i dans le distillat et dans le résidu est connue.
Bilan matière de la zone de rectification :
A)- Le taux de reflux rf :
Le reflux froid a pour but de réguler la température en tête de colonne, de
corriger la composition et de ne permettre qu’aux éléments légers de quitter
l’appareillage, le reflux froid prend la chaleur des vapeurs et provoque une
condensation des constituants lourds.
Il est égal au rapport de la quantité de reflux renvoyé dans la colonne sur
la quantité du distillat :

rf = gθ/D…………………………...(13).

B)- Bilan matière de zone de rectification :

On donne les significations suivantes :

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G, y’ : Le débit et la concentration molaire de la vapeur.
g, X’ : Le débit et la concentration molaire du liquide.
D, y’D : Le débit et la concentration molaire du distillat.
Hi,hi : Enthalpie respectives de la vapeur et du liquide(Kcal/kg).
Q1 : Quantité de chaleur soustraite du distillat. (Kcal)
Le bilan matière pour la zone de rectification pour le constituant le plus
volatil « i » s’écrit :

Gn = gn-1 + D……………………………………...(14)

Gn * y’ni = gi-1 * X’ i-1 + D* y’Di……………………...(15)


Gi :le débit molaire de la vapeur provenant de plateau i(Kmoles/h).
gi-1 :le débit molaire de liquide provenant de plateau i-1(Kmoles/h)
D :le débit molaire du distilla (Kmoles/h).
Yn'i : la concentration du l’élément « i »dans la vapeur provenant du plateau n. 
Xn'i : la concentration de l’élément « i »dans le liquide provenant du plateau n-1
YD'i : la concentration de l’élément »i »dans le distillat.

A partir des équations (13), (14) et (15), on trouve l’équation de


concentration de la zone de rectification :
rf 1

y’i = X’ i-1 + D y’D ………...(16)


Bilan matière de la zone d’épuisement :
A) Le taux de rebouillage «  rb » (reflux chaud) :
Le reflux chaud a pour but d’apporter la chaleur, de maintenir la
température au fond de la colonne et d’assurer la vaporisation des légers
entraînés par le produits de fond. Il est égal au rapport de la quantité de reflux
chaud provenant du rebouilleur à la quantité de résidu :

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rb= GR / R…………………………………. (17).

B) Bilan matière de zone d’épuisement :


Admettant que :
Le bilan matière pour la zone d’épuisement et pour
le constituant « i » le plus volatil s’écrit :

gi+1= Gn + R …………………………………..(18).

gi+1* X’n+1i = Gn* y’ni + R *X’Ri………………..(19).


Ou :
Gn :le débit molaire de la vapeur provenant de plateau n.
gn+1 :le débit molaire du liquide provenant du liquide n+1(kmoles/h).
R :le débit molaire du résidu(Kmoles/h).
Yn' :la concentration molaire de l’élément « i »dans la vapeur provenant du
plateau n.
Xn+1' :la concentration molaire de l’élément « i »dans le liquide provenant de
plateau n+1 
XR'i :la concentration molaire de l’élément « i »dans le résidu.

Des équations (17), (18), et (19) on peut écrire l’équation de concentration


de la zone d’épuisement :
rb 1
X’i+1 = y ’i + X’R ……(20 )
1 + rb 1+ rb
IV-2-4-5 Bilan matière de la zone d’alimentation :
Le bilan matière de la zone d’alimentation est donné comme suit :

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L = G0 + g0…………………..(21).

L* X’Li = G0* y’0i + g0* X’0i………(22).

Où :
- L : le Débit molaire de la charge(Kmoles/h).
- G0 :le Débit molaire de la vapeur.de la charge(Kmoles/h)
- g0, :le Débit molaire du liquide .provenant de la charge(Kmoles/h).

-XLI' :la concentration molaire de l’élément « i »dans la charge.


-X0i' :la concentration molaire de l’élément « i »dans la phase liquide de la
charge.
-Y0i' : la concentration molaire de l’élément « i » dans la phase vapeur de la
charge.
La vapeur GK provenant du premier plateau de la zone d ‘épuisement se mélange
avec la vapeur G0 pour alimenter la zone de rectification par la vapeur Gm :

Gm = GK + G0 et Gm*Ymi=GK*YKi'+G0*Y0i'

Le liquide gk provenant de du dernier plateau de la zone de rectification se


mélange avec le liquide g0

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La vapeur qui monte du plateau supérieur de la zone d’épuisement (G K),
se mélange avec la vapeur G0 de l’alimentation pour alimenter la zone de
rectification :

Gm = G0 + GK…………………...(23)

Gm y’mi = Go . y’oi + Gk . y’ki ............(24)


Il en est de même pour l’alimentation de la zone d’épuisement, le liquide
vient du plateau inférieur de la zone de rectification g K , se mélange avec le
liquide de l’alimentation g0 pour alimenter la zone d’épuisement :
gm = g0 + gK........................................(25)
gm . X’m = g0 X’0 + gK X’K..................(26)

IV-10- Bilan thermique de la colonne :

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L’établissement du bilan thermique de la colonne est nécessaire pour vérifier le
débit du reflux liquide provenant du condenseur et pour déterminer les charges
thermiques du condenseur et du rebouilleur.

L’équation du bilan thermique de la colonne entière s’écrit :

L .hL + QR = D. hD + R’.hR + QC……………………(54)

hL = e’0 .H0 + (1- e’0) . h0 …………………………….(55)

QR = GR (HR-hgr) + r (HR- Hgr)…………………….. (56)

Où :
- QR : Charge thermique du rebouilleur (kcal/h).
- QC : Charge thermique du condenseur (kcal/h).
- hL : Enthalpie de la charge liquide (Kcal/Kmol).
- e’0 : Taux de vaporisation de la charge.
- H0 : Enthalpie de phase vapeur de la charge (Kcal/Kmol).
- h0 : Enthalpie de phase liquide de la charge (Kcal/Kmol).
- hD : Enthalpie du distillat en état liquide (Kcal/Kmol).
- HD : Enthalpie du distillat en état vapeur ( vapeur de tête de colonne ),
(Kcal/Kmol).
- HR: Enthalpie de phase vapeur provenant du rebouilleur (Kcal/Kmol).
- hR : Enthalpie du résidu en état liquide (Kcal/Kmol).
- hgr: Enthalpie du liquide alimentant le rebouilleur (Kcal/Kmol).
- gx : Débit du reflux Kmol/h.
- GR: Débit du reflux chaud ( vapeur provenant du rebouilleur) Kmol/h.

A partir du bilan thermique de la colonne on a :

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( HR - hgr ) ( R . hgr + D . HD – L . hL )
gx  = - .....................(57)
( HD - hD)  ( HD - h D )

gx = (rf)opt . D………………………………...................................(58)

GR : (rb)opt . R……………………………………………………...(59)

(rb)opt : taux de rebouillage optimal défini par :

(rb)opt = ( (rb)opt . D/ L + (1- e’0) – R ) / R…………(60)

IV-3- Utilisation de la volatilité relative :


Dans les calculs de la rectification des mélanges complexes, on sera
amener à effectuer des séries de calcul d’équilibre pour chaque zone. Pour éviter
le travail lent et fastidieux des approximations successives, on peut utiliser une
méthode simplifiée et rapide donnant une précision assez suffisante.
Cette méthode fait intervenir la notion de la volatilité relative α i étant le
rapport des coefficients d’équilibre du constituant « i » à celui d’un constituant
de référence « r » choisit généralement comme étant l’élément le plus lourd (le
moins volatile du mélange).

α i = Ki / Kr………....... (27)
Les courbes de tension de vapeur et les coefficients d’équilibres des corps
de même nature chimique manifestent une similitude dans un intervalle de
température relativement étroit, c’est la raison pour laquelle la volatilité relative
du même corps peut être considéré comme constante.
En tenant compte de l’équation 27, l’équation d’équilibre peut s’écrire :

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Y’i = Ki .X’i = α i . Kr .X’i.......……………….(28)
X’i = Y’i / α i . Kr...............…………………(29)
En sommant 28 et 29 on aboutit à :

Kr = 1 / ∑ α i . X’i = ∑ Y’i / α i .............(30 )

Y’i = α i . X’i / ∑ α i . X’i .........................(31)


X’i = ( Y’i / α i) / ∑ Y’i / α i .............................(32)

IV-4- Choix de la pression dans la colonne:


Quelque soit la complexité du mélange à séparer, le choix de la pression
dans la colonne est avant tout un problème économique ; on sait qu’à faible
pression la sélectivité de la séparation sera meilleure et que l’on évitera
l’altération thermique des produits, mais en contre partie il faut condenser à
basse température les vapeurs de tête pour obtenir le reflux liquide à sa
température de bulle. C’est donc le choix de fluide réfrigérant qui va imposer la
pression dans la colonne, on doit utiliser une source froide abondante et bon
marché, on utilise généralement l’air et l’eau qui permet d’obtenir un condensât
de 30 à 45 °C, la pression dans la colonne sera au moins égale à la pression de
bulles à ces températures.
Si la température de condensation des vapeurs du distillat à la pression
atmosphérique est supérieure à celle de l’eau ou l’air, la rectification s’effectue
généralement à une faible pression effective, un excès de pression est nécessaire
pour vaincre les résistances des plateaux, des conduites et du condenseur.
Si la température de condensation des vapeurs du distillat à la pression
atmosphérique est plus basse que celle de l’eau ou l’air, la colonne doit
fonctionner sous haute pression pour que la condensation des vapeurs du distillat
puisse être réalisé par réfrigération ordinaire (eau ou air).

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Lorsque le distillat est constitué de composants très légers, il est
nécessaire de faire appel à une réfrigération artificielle (utilisation d’une
machine frigorifique) pour travailler à des basses température.
Quelque soit la pression de service, la température de condensation totale
des vapeurs du distillat doit être prise au moins de 15 à 20°C plus grande que
celle du fluide réfrigérant. Ainsi, la pression dans le ballon de reflux est
déterminée d’après l’équation de l’isotherme de la phase liquide, cela par
approximation successive.

Σ Ki . X’Di =1………………(33)
Les pressions au sommet, au fond et dans la zone d’alimentation dans la
colonne seront donc respectivement :

PS = Pb + Δ P1………….(34)
Pf = PS + Δ P2…………..(35)
PL = ( PS + Pf ) / 2……...(36)
Ou :
Δ P1 = ( 0.2 ÷ 0.4 ) Atm, perte de charge due aux résistances des conduites et du
condenseur.
Δ P2 = ( 0.3 ÷ 0.5 ) Atm, perte de charge due aux résistances des plateaux.

IV-5- Fonctionnement à taux de reflux total:


Dans la rectification on utilise deux méthode d’idéalisations du procédé
permettant d’établir les cas limites du fonctionnement de la colonne, l’un des cas
est le fonctionnement à reflux total qui correspondant à un nombre minimal de
plateaux théoriques et l’autre est le fonctionnement à reflux minimal demandant
la séparation spécifiée un nombre infini de plateaux.
A reflux total lorsque les concentrations de deux constitunts (i et j) dans
les produits obtenus (distillat et résidu), les volatilités relatives de ces

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constituants et le nombre minimal de plateaux est donné par la formule connue
de Fenske-Underwood

X’d i / X’d j = (α1 / α2 ) N min . (X’r i / X’r j)… ……….. .(37)

A partir de cette équation, le nombre minimal de plateaux théoriques y


compris le rebouilleur sera :
Nmin = log (X’d i . X’r i / X’d j . X’r i) . (1 / log (αi / αj))…...(38)

L’application de cette équation aux constituants clés donne :

Nmin = log (X’D i . X’R i / X’D j . X’R i) / log (αi / αj)……………..(39)

Le nombre de plateaux théoriques dans la zone d’épuisement et de


rectification est fixé par l’application de l’équation de FENSKE-
UNDERWOOD aux constituants clés entre l’alimentation et le distillat ou résidu
comme suit :

NR min = log (X’D V . X’ L L / X’D L . X’L V). (1/ log α V L)………..(40)

NE min = log (X’L V . X’ R I / X’L L . X’L V). (1/ log α V L)…………(41)

α V L :c’est le rapport entre la volatilité relative du constituants clé volatil (v) par
celle du constituant clé lourd (l), elle est déterminée comme la moyenne
géométrique entre le sommet et le fond de la colonne et le niveau de
l’alimentation.

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IV-6- Fonctionnement à taux de reflux minimal :
C’est une autre limite de fonctionnement de la colonne correspondant à un
nombre infini de plateaux théoriques. Pour calculer le reflux minimal la méthode
de Underwood est couramment employée :
(rf) min + 1 = ∑ ( α i,L .Y’D,i) / ( α i,L – φ)……………….(42)

(rf) min = ∑ (φ - Y’D,i) / ( α i,L – φ)……………………...(43)

α i,L : Volatilité du constituent « i » dans la zone d’alimentation.


φ : Paramètre conventionnel déterminé par approximation successive à partir
des équations suivantes :
e’0 = ∑ (α i,L .Y’D,i) / ( α i,L – φ)………………………..(44)

- (rb) = ∑ (α i,L . x R,i) / ( α i,L – φ)..................................(45)

e’0 : Taux de vaporisation molaire de la charge.


La valeur de φ se trouve dans l’intervalle α1 < φ < αv , étant
respectivement les volatilités relatives des constituants clés lourds et volatils.
La relation entre le (rb)min et (rf) min est donnée par la formule suivante :

(rb)min = ( D / R ) . (rf) min + (L / R) (1- e’0) – 1................(46)

L,D,R Débits molaire respectivement de la charge, du distillat et du résidu


(Kmole/h).

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IV-7- Le taux de reflux opératoire optimal :
A partir de l’alimentation il est possible de réaliser une séparation
spécifique en choisissant un taux opératoire en tête de colonne.
D’une manière générale, le taux de reflux optimal (r f)opt est conditionné
par le prix de reviens des produits obtenus. Pour calculer la valeur optimale de
(rf)opt surtout pour la rectification des mélanges complexes actuellement on ne
dispose pas de méthode théorique simple, l’observation du fonctionnement des
colonnes industrielles sont largement utilisée pour avoir des formules
empiriques avec une corrélation très satisfaisante avec la réalité. Ainsi, on peut
utiliser la formule proposée par GILLILAND :

(rb) opt - (rf) min / (rf) opt + 1 = 0.1 ÷ 0. 33......................(.47)


Pour le rapport moyen 0.23 on aura :

(rf) opt = 1.3 (rf) min + 0.3..................................................(48)

On peut également calculer la valeur optimale de (rf) opt par la relation suivante :

(rf) opt / (rf) min = 1.04 ÷ 1.5..............................................(49)


Donc le nombre optimal de plateaux théoriques dépasse de 2 à 3 fois le
nombre minimal de plateaux.
IV-8- Nombre de plateaux théoriques à reflux optimal :
a. Méthode approximative de Gilliland :

Gilliland a proposé une corrélation empirique entre le taux de reflux, et le


nombre de plateaux théoriques.
Si « N » est le nombre de plateaux théorique, correspondant à un taux de reflux
opératoire (rf)opt, les deux fonctions sont reliées entre elles par une courbe de
corrélation.
N – Nmin / N + 1 = (rf)opt - (rf)min / (rf)opt + 1................(50)

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b. Méthode plateau par plateau:

Il est possible d’effectuer le calcul des plateaux, en partant du distillat ou


du résidu, par application successive des équations d’équilibre et du bilan
matière dans chaque zone de la colonne.
Pour calculer le nombre de plateaux théoriques, on dispose habituellement
de taux de reflux opératoire et des concentrations des constituants clés dans le
distillat et le résidu.
Les compositions complexes du distillat et du résidu sont, soit prises
arbitrairement en fonction des spécifications de la séparation réalisée Soit
calculer comme précédemment dans le cas du reflux total.
Les équations fondamentales utilisées lors du calcul sont.
 Equations des équilibres de phases.
 Bilan matière écrit pour chaque constituant.
Si nécessaire, on peut prendre en considération la variation des débits
molaires des phases en utilisant les équations du bilan thermique.
Le nombre de plateaux théoriques est déterminé à partir des compositions
du distillat et du résidu, de haut en bas (pour la zone de rectification) et de bas
en haut (pour la zone d’épuisement), en appliquant alternativement les équations
d’équilibre et du bilan des zones respectives.
 Le calcul de la zone de rectification est poursuivit jusqu’à ce que le rapport
des concentrations des constituants clés dans la phase vapeur soit égal à celui
dans la charge.
 Le calcul dans la zone d’épuisement, en partant du résidu, et poursuivit
jusqu’à ce que le rapport des concentrations des constituants clés dans la
phase liquide converge vers celui de la zone d’alimentation, mais il est
nécessaire que cette convergence soit réalisée.
 Egalement pour les autres constituants et principalement les constituants
intermédiaires.

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 Il est bon de remarquer aussi que le nombre nécessaire de plateaux théoriques
dans la colonne peut être déterminé autrement.
 En partant de la composition du distillat, on arrive à la composition imposée
pour le résidu. Dans ce cas, les équations du bilan matière des zones seront
(numérotation des plateaux se fait de haut en bas).
 A partir de la composition du résidu, on arrive à la composition imposée pour
le distillat, les équations du bilan matière seront (numérotation des plateaux
de bas en haut).
IV-9- Nombre de plateau réels :
Le nombre de plateaux réels dans la colonne est donné par :

N réel = NR - NE / η…………………(.51)

η: Efficacité moyenne des plateaux réels.


- La zone de rectification :

NR réel = NR / η……………………..(52)

- La zone d’épuisement

NE réel = NE / η……………………....(53)

Il faut noter que l’efficacité d’un plateau est la variation réelle de la


concentration de l’élément de pureté sur la variation théorique(η<1).

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