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SOMMAIRE

PREMIER PARTIE : DEGRADATION DU SOL

I) Quelques définitions

II) Principales formes de dégradation

2.1. Erosion avec déplacement importante des particules

2.1.1 Erosion hydrique

2.1.2 Erosion éolienne

2.2. Dégradation in situ

2.2.1 Dégradation physique

2.2.2 Dégradation chimique

2.2.3 Dégradation biologique

DEUXIEME PARTIE OUVRAGES ANTI-EROSIFS

I) Ouvrages de restauration des terres dégradées


1.1. Tassa ou zaï
1.2. Demi-lunes
1.3. Les tranchées
1.4. Les banquettes
1.5. mulching
II) Ouvrages dissipation de l’énergie de ruissellement
2.1. Micro barrage perméable ou digue filtrant ou seuil d’épandage
2.2 Bande en herbée
2.3 Hai vive
2.4 Cordons pierreux
2.5 Barrage de pierre sèche
2.6 Seuil en gabillon
III) Protection des berges de koris
IV) Méthodes de lutte contre l’érosion éolienne

4.1. Brise-vent

4.2 Fixation des dunes

4.3 Bandes en herbée

4.4 Tranchée de reboisement

4.5 Palissades

V) Techniques de protection des sols par la pratique de l’agriculture durable

5.1 Utilisation des engrais verts

5.2 Utilisation du compost et des bios pesticides

5.3 Utilisation des plantes rampantes


PREMIER PARTIE : DEGRADATION DU SOL

III) Quelques définitions


1.1. La désertification

La désertification est la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumide sèche
sous l’effet de divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines.

1.2. Dégradation du sol

C’est la réduction plus ou moins forte de la capacité du sol à contribuer aux besoins de la vie
humaine

1.3. Erosion d’un sol

C’est la dégradation graduelle du bon état d’un sol

1.4. Plateau

Formes de relief présentant des vastes étendues planes ou faiblement accidenté situé en hauteur par
rapport aux régions environnantes.

1.5. Talus

Terrain à forte pente adjacent en un relief

1.6. Glacis

Vaste d’érosion formant un plan légèrement incliné au pied d’un relief (colline, plateau etc.)

1.7. Courbe de niveau

Ligne reliant tous les points situés à une même altitude c’est-à-dire l’ensemble des points ayant une
même altitude.

1.8. Agrégat du sol

Masse produite par réunion d’argile de sable et de l’humus

1.9. Texture d’un sol

Disposition des différents éléments constitutifs d’un sol.

1.10 Effet splash

Erosion du sol provoqué par l’impact de goutte de pluie


II) Principales formes de dégradation

La dégradation des sols au sahel peut être subdivisée en deux grandes catégories de phénomène
selon qu’il y’a ou non déplacement des particules.

 Erosion avec déplacement importantes des particules


 Erosion in situ

2.1. Erosion avec déplacement importante des particules

2.1.1 Erosion hydrique

En érosion hydrique c’est l’impact des gouttes de pluies qui fait éclater les agrégats et déplacer les
particules du sol (effet splash) puis le ruissellement selon sa compétence arrache et transporte les
particules du sol

Les facteurs qui conditionnent l’érosion hydrique sont

 Le type de sol
 La couverture végétale
 La longueur et l’inclinaison de la pente
 Les pratiques de l’exploitation du milieu

L’érosion hydrique comprend :

a) Erosion en nappe

Il se produit sous l’action du ruissellement en nappe sur la surface de la terre. Il provoque


l’appauvrissement par perte sélective des éléments fins (sable, limon, argile, humus)

b) Erosion linéaire

Se fait par incision du sol suite à la concentration du ruissellement. Il a pour conséquences :

 La disparition des terres de cultures


 Ensablement ou envasement des bas-fonds et retenus d’eau
 Baisse du niveau de la nappe phréatique

2.1.2 Erosion éolienne

C’est la d’gradation des sols provoquée par le vent. Il se produit par enlèvement et mise en
suspension des particules les plus fins par le vent. Il engendre :

Appauvrissement en zone de prélèvement

Enrichissement en élément fertilisant en zone de dépôt.

L’érosion éolienne se traduit par la formation et déplacement des dunes

2.2. Dégradation in situ

2.2.1 Dégradation physique

a) encroutement

Elle se produit suite à l’effondrement de la structure et le réarrangement des particules par l’eau. Elle
se manifeste par une masse boueuse (1 à 5 m d’épaisseur) à la surface des agrégats, qui durcit en
séchant. Ses conséquences sont :
 réduction de l’infiltration
 faible perméabilité
 ruissellement accru
c) la prise en masse

Elle se produit suite au rapprochement des particules entres elles lors de l’humectation et la
dissection

Réduction de la porosité et l’augmentation de la densité apparente. Le sol dévient compact.

Conséquences

 difficulté de travailler le sol


 perméabilité très limitée
 obstacle à la levée des plantules

2.2.2 Dégradation chimique

a) acidification

Se produit suite à l’épuisement de la réserve d’éléments nutritifs et mobilisables par la plante. Les
bases échangeables du complexe sont alors remplacées par des éléments minéraux non utiles au
développement de la plante (H+ ou toxique) (al3+, Mn2+)

b) Salinisation

C’est l’accumulation excessive des sels très solubles dans la partie superficielle du sol. Elle se produit
suite à la précipitation des sels dissous dans la nappe phréatique et se manifeste par une
efflorescence saline blanchâtre.

Conséquences

 Difficultés pour les plantes de s’alimenter en eau (pression osmotique très élevée)
 Descente du PH jusqu’à des valeurs très basses de 2 à 4
c) alcalisation

Elle survient lorsque le complexe absorbant fixe une quantité des quantités excessive du sodium. Elle
provoque le gonflement et dissipation des argiles en présence d’eau, colmatage de porosité du sol,
PH tres élève.

2.2.3 Dégradation biologique

Elle concerne :

 La diminution par minéralisation de la matière organique du sol des niveaux tres bas
 La dégradation physique et chimique s’en trouve accentué
 La diminution de l’activité de la faune du sol qui est de plus consécutive à un travail trop
intense du sol
 L’incorporation des résidus au sol ainsi que l’amélioration de la perméabilité du sol à l’eau
devient faible
DEUXIEME PARTIE OUVRAGES ANTIEROSIFS

VI) OUVRAGES DE RESTAURATION DES TERRES DEGRADEES


1.1. TASSA OU ZAÏ

Le Zaï ou « Tassa » est une technique pour traiter les glacis (Fako en Haoussa ou Gangani en Djerma)
en provoquant une modification de la structure du sol par un apport localisé de capteur des eaux de
ruissellement et l’apport de fumure organique.

Objectifs

o Permettre la mise en valeur des espaces dénudés ou abandonnés ;


o Réduire l’érosion hydrique et favoriser l’infiltration sur les sols imperméables ;
o Obtenir des récoltes normales en dessous de 300 mm de précipitations ;
o Collecter les eaux et les mettre à la disposition des plantes.

Description/Caractéristiques

Le zaï consiste à creuser des petites poches d’eau tout en disposant la terre excavée en arcade cercle
à l’aval du trou de manière à capter les eaux des pluies au bénéfice des plantes semées.

o nombre de trous à l’ha : 10 000 ;


o diamètre et profondeur du trou : 30 à 40 cm et 20 à 30 cm ;
o écartement entre les ouvrages : 1 m ;
o fumure organique : 500 g/trou soit 2 T/ha.

Avantages Inconvénients/contraintes

Augmentation de la surface cultivable ; - Risque de flétrissement et d’asphyxie des


jeunes plants en cas de sécheresse ou de forte
- Technique simple, issue du terroir et
précipitation (mil et niébé particulièrement) ;
bien maîtrisée par les producteurs ;
- Exigence d’une quantité importante de
- Faibles coûts de l’investissement. fumier(disponibilité et transport).
1.2. DEMI-LUNES

Définition

La demi-lune est un ouvrage composé d’un bassin en demi-cercle utilisée en général pour
l’aménagement de terrains de 0 à 3% de pente.

Objectifs

- Récupérer des terres à des fins agro-sylvo-pastorales ;

- Augmenter la disponibilité en eau pour les plantes ;

- Réduire le ruissellement des eaux pluviales et l’érosion des sols et favoriser l’infiltration.

Description/Caractéristiques

Forme et dimensions :

o diamètre : 4m ;
o profondeur : 0,15 à 0,30 m ;
o intervalle : 4 m ; soit 12,5 DL/100 m ;
o hauteur bourrelet : 0,30 à 0,40 m ;
o largeur et hauteur ados : 0,4 m ;
o densité 313 DL/ha ;

Avantages Inconvénients/Contraintes

Avantages Inconvénients
Mobilisation des eaux de ruissellement ; - Exige un entretien régulier ;
Recharge de la nappe phréatique ; - Exige une importante main d’œuvre.
Amélioration de la structure des sols ;
Augmentation des surfaces cultivables,
1.3. LES TRANCHEES VALARANI

Définition

Les tranchées Valarani dites « Nardi » sont des micro-bassins faits à l’aide d’une charrue conçue à cet
effet et remorquée par un tracteur. L’utilisation de cet ensemble d’engin permet une récupération
rapide de terres à vocation sylvo-pastorale.

Objectifs

- Collecter les de pluie et de ruissellement ;

- Favoriser l’infiltration et la rétention des eaux pour la plantation des ligneux ;

- Ameublir la terre et améliorer l’accessibilité des nutriments aux plants.

Description/Caractéristiques

Les tranchées sont disposées en quinconce le long des courbes de niveau. Les déblais sont déposés
du côté aval et constituent un talus éventuellement empierré. La plantation des arbres se fait dans
des trous au milieu des tranchées.

Normes techniques :

- Longueur totale : 4 m ;

- Largeur totale : 0,5 m ;

- Espacement dans une rangé : 1 m (réglage de la charrue Nardi) ;

- Profondeur : 0,4 m ;

- Norme à l’hectare : 250 à 600 unités (selon pente et vocation des terres aménagées) ;

- Nombre de plants à l’ha =500 à 1200.

Avantages et contraintes

Avantages Inconvénients/contraintes
- Récupération rapide des terres (12 Investissement en engins et équipements
ha en 8 heures de travail de tracteur) lourds
1.4. LES BANQUETTES

Définition

La banquette est un ouvrage en terre, en pierres ou mixte, en forme de diguette antiérosive, réalisée
selon les courbes de niveau. Elle peut être continue ou discontinue, perméable ou imperméable.

Objectifs

- Capter l’eau de ruissellement et faciliter sa circulation et son infiltration sur toute la surface traitée ;

- Augmenter la superficie agricole ;

- Revégétaliser le glacis.

Description/Caractéristiques

La banquette se compose d’un bourrelet à l’aval et d’un fossé à l’amont dans lequel sont implantées
des espèces végétales (arbustives, graminéennes et ou herbacées).

Dimension de l’élément de banquette :

- largeur : 15 m ;

- écartement : 25 m entre 2 rangées de banquettes ;

- longueur : 80 m.

Dimension de la diguette :

- largeur : 2, 5m ;

- longueur : 80 m ;

- hauteur : 0,6 m.

Écartement entre 2 diguettes : 6 m.

Disposition : en quinconce dans le cas de banquettes discontinues.

Densité à l’hectare : 2,91 unités par hectare.

Avantages et inconvénient/contraintes

Avantages inconvénient/contraintes
- Augmentation de la superficie des terres - Exigence d’un entretien régulier des
cultivables ; ouvrages (y compris le sous-solage) à partir
- Amélioration de la productivité ; de la deuxième année d’aménagement ;
- Lutte contre l’érosion hydrique. - Nécessite la mobilisation des engins.
1.5 mulching

Le paillage ou mulching est une technique de restauration de la fertilité des terres qui consiste à
couvrir le sol, en particulier les parties dégradées, avec des tiges de mil ou de sorgho, des branchages
ou de la paille.

Objectifs

- Protéger les terres de cultures contre l’érosion éolienne et / ou hydrique ;


- Favoriser l’infiltration de l’eau ;
- Favoriser l’enrichissement organique des sols ;
- Conserver l’humidité du sol et réduire l’évaporation des eaux ;
- Augmenter les rendements des cultures.

Description/Caractéristiques

 L’optimum pour assurer un effet marqué du paillage se situe au niveau de 1,5 à 2


t/ha (correspondant à 2 à 3 tiges/m² ou 150 à 200 g de tiges/m²) ;
 Les tiges doivent être répandues sur le sol le plus tôt possible après la récolte
(octobre - novembre) ;
 Les souches doivent être laissées en place le plus longtemps possible ;
 Suite à l’égrenage des épis, les rachis peuvent être ajoutées aux tiges pour compléter
le paillage ;

Avantages et contraintes

Avantages Désavantages/contraintes
- Technique simple et maîtrisable par les - Risques de parasitose par les
producteurs ; insectes nymphosant dans le sol ;
- Rendements supplémentaires de céréale : - Usage multiple du matériel végétal
environ 210 kg par ha ; (fourrage, matériel de construction,
- Rendements supplémentaires de paille : énergie).
environ 90 kg MS par ha.

Paillage mulching avec cordons pierreux


II) OUVRAGES DISSIPATION DE L’ENERGIE DE RUISSELLEMENT
2.1. MICRO BARRAGE PERMEABLE OU DIGUE FILTRANT OU SEUIL D’EPANDAGE

Définition

Le seuil d’épandage appelé aussi barrage d’épandage est un ouvrage hydraulique en travers du lit
mineur d’une vallée perpendiculairement au sens d’écoulement des eaux. Il permet de contrôler
l’érosion hydrique et surtout d’assurer l’épandage de la crue sur toute la largeur du bas-fond en
corrigeant le chemin préférentiel de l’eau.

Objectifs

- Réduire la force érosive de l'eau ;

- Favoriser l’infiltration de l’eau et permettre ainsi de recharger la nappe phréatique ;

- Elargir les zones d’épandage des eaux de la vallée ;

- Améliorer la fertilité des sols en amont du seuil en favorisant la sédimentation des éléments
fertilisants transportés par l’eau.

Description/Caractéristiques

Le seuil d’épandage est construit parfois en combinaison des trois techniques d’empierrage
notamment, l’entassement, le gabionnage et la maçonnerie en pierres. Il est conçu pour freiner les
eaux d’écoulement et maintenir l’équilibre de fonctionnement hydraulique d’une vallée.

Le seuil d’épandage possède, en son milieu, un déversoir qui permet d’évacuer les eaux
excédentaires. La taille du seuil varie en fonction de la vallée dans laquelle il est implanté.

Avantages/contraintes

Avantages Contraintes
- Amélioration de la disponibilité en terres, de - Technologie difficilement repliable en
la productivité des terres et production milieu paysan sans encadrement.
agricole ;
- Lutte contre l’érosion hydrique ;
- Favorise l’épandage et l’infiltration des eaux.
2.2. Bande en herbée

Les bandes enherbées sont constituées d’herbacées, installées parallèlement aux courbes de niveau,
dans les champs, seules ou en amont d’ouvrages antiérosifs.

Objectifs

Les bandes enherbées ont un impact sur le ruissellement et l’érosion, comme les cordons pierreux.
Elles constituent des mesures alternatives aux cordons pierreux recommandées en zones déficitaires
en pierres et qui ont pour objet de :

 freiner les eaux de ruissellement et favoriser leur infiltration ;


 fixer et stabiliser les sols ;
 produire de la biomasse pour diverses utilisations.

Description/Caractéristiques

Normes techniques :

• Densité : 200 ml par hectare (pente ≤ 2%)

• Quantité de semence : pour l’Andropogon environ 5 g de semence par m2

• Largeur de la bande : 2 m (jusqu’à 3 m si possible) ;

• Ecartement : 10 à 50 m entre deux bandes en fonction de la pente.

Avantages et contraintes

- Amélioration de l’infiltration des eaux de - Disponibilité des semences ou souches


ruissellement ; des espèces choisies.
- Fixation et stabilisation des sols ;
- Production de la biomasse pour diverses
utilisations.
2.3. Hai vive

Ce sont des alignements d’arbres, d’arbustes ou d’arbrisseaux d’une ou de plusieurs rangées, d’une
seule ou de plusieurs espèces, et en général implantés autour d’un périmètre à protéger contre les
animaux et autres agressions.

Objectifs

- Matérialiser les propriétés (champs, parcelles, couloirs de passage, etc.) ;

- Protéger les jardins, les vergers ou les champs de culture contre les animaux ;

- Produire des sous-produits ligneux et non ligneux ;

- Fixer les ouvrages antiérosifs et lutter contre l’érosion.

Description/Caractéristiques

Les haies vives sont des formations denses et alignées d’arbres ou arbustes utilisées le plus souvent
en agroforesterie.

Installée en bandes perpendiculaires à la direction du vent dominant au bord ou à l’intérieurdes


champs ; la technologie permet également d’atténuer les effets de l’érosion éolienne.

Normes techniques :

• Trouaison : 40 cm – 60 cm de diamètre et de profondeur.

• Ecartement entre plants : 30 cm - 100 cm (en fonction des espèces).

• Disposition : 1 à 3 rangées de plants en quinconce.

• Distance entre bandes (brise-vent) : 100 m.

Espèces :

Bauhinia rufescens, Acacia Senegal, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana, Lawsonia inermis

Avantages/inconvénients

Avantages Inconvénients/contraintes
- Réduction conflits entre les - Nécessité d’une protection les 2 premières
agriculteurs et les éleveurs ; années ;
- Production de fourrage vert en saison - Habitat pour les prédateurs des cultures.
sèche ;
2.4. Cordons pierreux

Le Cordon de pierres est un ouvrage antiérosif constitué de pierres posées les unes sur les autres
sans aménagement particulier, construit en ligne suivant les courbes de niveau.

Objectifs

- Lutter contre la force érosive des eaux de ruissellement ;

- Améliorer l’infiltration des eaux dans le but d’une exploitation agro-sylvo-pastorale ;

- Améliorer la fertilité des sols ;

- Récupérer les sols dénudés ou Gangani (Djerma) et Fako (Haoussa) ;

- Maintenir et améliorer la fertilité des sols par le captage et la rétention des particules déplacées ou
déplaçables par le vent.

Description/caractéristiques

Sur pente faible (≤ 3%) Sur pente forte (> 3%)


- hauteur : 0,2m - hauteur : 0,3 à 0,4m
- largeur : 0, 2m - largeur : 0,5m
- espacement : 50 m - espacement : 25 m selon la pente
- norme : 200ml/ha - norme : 400ml/ha

Avantages et inconvénients

avantages contraintes
- Technique très simple, peu coûteuse ; - Technique pas adaptée dans la zone à
- Technique maîtrisable par les populations. faible empierrage.
2.5. Barrage de pierre sèche

Définition

Le barrage en pierres sèches appelé aussi micro-barrage est une mesure de lutte antiérosive servant
dans le traitement et la protection des berges des koris. Il est construit en travers des ravins
perpendiculairement au sens d’écoulement des eaux.

Objectifs

a. Casser la vitesse des eaux de ruissellement au niveau des petits systèmes ;


b. Favoriser l’épandage et la sédimentation ;
c. Recharger la nappe phréatique ;
d. Protéger les sols contre l’ensablement.

Description / Caractéristiques

Il permet ainsi de réduire la vitesse d'écoulement des eaux dans le kori tout en empêchant la
formation de nouvelles griffes d'érosion protégeant ainsi les terres en aval et dissipant la force de
l'eau et son épandage. Le barrage en pierres sèches permet également d'éviter l'ensablement des
mares.

- longueur : 3 – 15 m ;

- largeur : 1 – 4 m ;

- hauteur : 0,5 – 1,5 m (selon les caractéristiques des ravins).

Avantages/inconvénients

Avantages Inconvénients
- Technique simple et facilement Entretien plus courant que dans le cas
maîtrisable par les paysans ; des barrages en gabions
- Technique peu coûteuse.
2.6. Seuil en gabillon

Définition

Le barrage en gabions appelé aussi seuil est un ouvrage construit en travers du lit d’un kori
perpendiculairement au sens d’écoulement des eaux. Il est ainsi implanté pour freiner le courant des
eaux de crue afin de stabiliser la ravine et favoriser une sédimentation et une infiltration en amont
des ouvrages. Ils sont construits en gabions.

Objectifs

- Ralentir la vitesse des eaux de koris pendant les crues afin de favoriser la recharge de la nappe
phréatique ;

- Enrayer le phénomène d’érosion hydrique qui a des effets décapants sur la croûte superficielle des
pulpes séchées ;

- Favoriser l’épandage et la sédimentation dans les vallées.

Description / Caractéristiques

Les seuils possèdent en son milieu un déversoir qui permet d’évacuer les eaux excédentaires.

A l’aval de ce déversoir, le seuil est équipé d’un radier en enrochements ou gabions afin de briser
l’énergie de l’eau.

Pour éviter le contournement de l’eau, le seuil se prolonge dans et/ou sur les berges avec des
gabions.

La taille du seuil varie en fonction de la profondeur de la ravine et des crues attendues.

Composition :

- un déversoir ;
- deux ailes d’encrage ;
- semelles para fouilles ;
- murs en ailes ;
- bassin de dissipation ;
III) Protection des berges de koris

Définition

La protection des berges de kori est une technique qui consiste à revêtir les berges de kori par de la
végétation afin de réduire la vitesse de ruissellement des eaux et augmenter leur infiltration.

Objectifs

- Freiner l’élargissement du lit du kori ;

- Constituer des barrières vertes ;

- Produire du bois communautaire.

Description / Caractéristiques

Bandes/berge :

o Largeur : 12 – 15 m ;
o 5 rangées en quinconce ;
o Ecartement : 3 m.

Espèces : Prosopis juliflora, Ziziphus mauritiana, Acacia seyal, Bauhinia rufescens, Parkinsonia
aculeatum.

On protège les berges par :

o L’installation des jetés et la plantation d’arbres et d’herbuste sur les berges

o L’installation de digues de berges (chemin qui suit un cours d’eau).

Une jetée est un mur en maçonnerie ou en gabion (cylindre de branchage ou de grillage destiné à
être remplie pour servir de protection) encrée dans la berge

Digues de berge est une maçonnerie placé contre la berge. Son rôle est de protéger la berge en
absorbant l’énergie des écoulements.

Avantages et inconvénients

Avantages Inconvénients/contraintes
- Stabilisation des berges ; - Peu adaptée sur des sols très sablonneux.
- Production du fourrage et du bois ; - Le bois pourrait abriter des prédateurs de
- Accroissement de l’infiltration de l’eau cultures dans les parcelles et périmètres
dans le sol. avoisinants ;
- Se couple avec la lutte physique.
IV) Méthodes de lutte contre l’érosion éolienne

4.1. Brise-vent

Définition

Ce sont des plantations linéaires d’arbres, d’arbustes ou d’arbrisseaux d’une ou de plusieurs rangées,
d’une seule ou de plusieurs espèces, et en général implantées perpendiculairement au vent
dominant ou au vent le plus nocif pour les cultures, les villages ou les infrastructures (routes, points
d’eau, écoles, etc.) que l’on veut protéger.

Objectifs

Protéger les cultures, les habitations et les infrastructures contre l’action érosive du vent.

Description/Caractéristiques

− Plantation linéaire disposée en une ou plusieurs lignes en quinconce ;


− Nombre de pieds à l’hectare : 610 à 832 arbres ;
− Dimension des trous de plantation : 0,40 x 0,40 m.

Données sur la bande :

− Largeur : 8 m x 12 m.
− Ecartement : variable selon les espèces ; en moyenne 50 à 100 m.
− Ecartement entre les arbres : 4m x 4m en double ou plusieurs rangées.
− Ecartement entre les lignes : 3 à 4 m en ligne simple ou en double lignes.

Avantages et inconvénients

Avantages Inconvénients
- Protection efficace et durable contre le vent ; - Protection des plants plantés contre la
- Augmentation de la production ; dent d’animaux ;
- Augmentation de la disponibilité en bois ; - habitat pour les prédateurs des
- Technique maîtrisée en milieu rural. cultures.
4.2 Fixation des dunes

Définition

C’est l’opération qui consiste à stabiliser le sable mouvant à travers des techniques simples ;
mécaniques d’abord et biologiques ensuite. Par cette stabilisation, on cherchera d’une part à
éteindre la source de sables et d’autre part, à fixer les dunes sur place.

Objectifs

- Protéger contre l’ensablement les villages, les terres de cultures, les parcours, les cours d’eau et
autres infrastructures socio-économiques ;

- Stabiliser les dunes.

Description/Caractéristiques

- Longueur totale : 1 000 ml/ha avec espacement de 10 m entre les palissades (mais variable selon la
gravité de l’ensablement).

- Espacement entre claies : 10 à 20 m selon le degré de dégradation du terrain :

 10 m si le terrain est très menacé ;


 20 m si le terrain est légèrement menacé.
- Plantation :
 Densité : 400 arbres/ha en quinconce ;
 Ecartement : 5 m x 5 m ;
 Espèces : Prosopis chilensis, Ziziphus mauritiana, Acacia senegal,

Bauhina rufescens, Euphorbia balsamifera.

Avantages et inconvénients ou contraintes

Avantages inconvénients
- Technique simple et peu onéreuse ; Effets néfastes sur le
- Protège les infrastructures et les peuplement de leptadenia
domaines de production. suite aux coupes abusives.

fixation des dunes par haie vive Fixation des dunes par clôture
4.3 Bandes en herbée

Les bandes enherbées sont constituées d’herbacées, installées parallèlement aux courbes de niveau,
dans les champs, seules ou en amont d’ouvrages antiérosifs.

Objectifs

Les bandes enherbées ont un impact sur le ruissellement et l’érosion, comme les cordons pierreux.
Elles constituent des mesures alternatives aux cordons pierreux recommandées en zones déficitaires
en pierres et qui ont pour objet de :

- freiner les eaux de ruissellement et favoriser leur infiltration ;

- fixer et stabiliser les sols ;

- produire de la biomasse pour diverses utilisations.

Description/Caractéristiques

Normes techniques :

• Densité : 200 ml par hectare (pente ≤ 2%)

• Quantité de semence : pour l’Andropogon environ 5 g de semence par m2

• Largeur de la bande : 2 m (jusqu’à 3 m si possible) ;

• Ecartement : 10 à 50 m entre deux bandes en fonction de la pente.

Avantages et inconvénients ou contraintes

avantages contraintes
- Amélioration de l’infiltration des eaux de - Disponibilité des semences ou souches
ruissellement ; des espèces choisies.
- Fixation et stabilisation des sols ;
- Production de la biomasse pour diverses
utilisations.
4.4 Tranchée de reboisement

Définition

Les tranchées sont des ouvrages purement sylvicoles. Ce sont des excavations présentant en leur
milieu un gradin réservé au plant.

Objectifs

- Recueillir les eaux de ruissellement et favoriser ainsi le développement de plants ;

- Lutter contre l'érosion hydrique ;

- Ralentir le développement ou l'émergence de ravines, le lessivage et les terres de glacis à structure


fragile ;

- Protéger et sécuriser des ouvrages sur les sites en aval des pentes fortes.

Description/Caractéristiques

Les tranchées de reboisement sont le plus souvent en forme d’arc de cercle disposées en quinconce
le long des courbes de niveau. Les déblais sont déposés du côté aval et constituent un talus
éventuellement empierré. La plantation de l’arbre se fait dans un trou au milieu de la tranchée ou sur
un petit seuil.

Micro - bassin : Tranchée manuelle :

• Longueur : 0,5 m • Longueur totale : 3 m

• Largeur : 0,4 m • Largeur totale : 0,6 m

• Profondeur : 0,6 m • Volume : 1,15 m3

Avantages et inconvénients ou contraintes

Avantages inconvénients
- Stocke une certaine quantité d’eau pour la plante - Exigence d’une surveillance la
pendant plusieurs jours ; première année ;
- Les arbres poussent et grandissent sur les pentes les - Travaux pénibles
plus fortes et les collines rocailleuses ;
- Lutte contre l’érosion hydrique ;
- Favorise la régénération rapide des sites concernés.

4.5 Palissades

Ce sont des clôtures formés de pieux (claies, branchage) destinés à fixer les dunes
V) Techniques de protection des sols par la pratique de l’agriculture durable

L’agriculture durable vise une amélioration de la pérennité du système en créant plus de richesses
pérennes par unité de production sur une base plus équitable. Elle vise aussi une utilisation optimale
des ressources naturelles (biens et services fournis par la nature. Elle limite la contribution du secteur
à l’effet de serre et la production des déchets non réutilisés en créant des interdépendances avec
d’autres activités économiques dans un objectif de plus grande efficacité globale et favorise
l’utilisation des sous-produits de l’activité agricole ou de toute autre activité. Elle réduit aussi
l’érosion et la dégradation des sols. On effectuer une agriculture durable en suivants quelques
principes dont entre autres :

5.1. Utilisation des engrais verts.

Les engrais verts sont des plants semées par un agriculteur dans le but d’améliorer et de protéger un
sol et non dans l’optique d’être récoltées. Ils peuvent classés en trois grandes catégories :

 Les cultures intercalaires qui sont semées en même temps ou après la culture principale et
entre les rangs de celle-ci, les engrais verts en dérobée (ou culture de couverture) qui
pousseront soit avant soit après la culture principale.

 Les engrais verts de pleine saison (ou saison complète) qui vont remplacer la culture
principale pendant toute la saison.

 Les engrais verts semés avant la culture principale.

5.2 Utilisation du compost et des bios pesticides

Le compostage est un processus biologique aérobie de conversion et de valorisation des matières


organiques (sous-produits de l’élevage, biomasse, déchets organiques) en un produit stabilisé,
hygiénique semblable à un terreau (engrais naturel formé d’un mélange de terre végétale et de
produits de décompositions) riche en composés humiques et minéraux. Il peut être un moyen de
traiter tout ou partie des déchets des villes notamment dans les pays en développement.

Les bios pesticides sont généralement des organismes vivants ou produits issus de ces organismes
ayant la particularité de limiter ou de supprimer les ennemis de cultures. On distingue :

 Des bios pesticides microbiens comme les virus, champignons et protozoaires

 Des bios pesticides végétaux comme l’huile du neem

 Des bios pesticides animaux : ce sont des venins animaux ou parasites comme le venin
d’araignée ou du scorpion.

5.2. Protection du sol à travers l’utilisation des plantes rampantes

Il est possible de protéger le sol contre les facteurs climatiques comme l’érosion hydrique ou
éolienne à travers l’utilisation des plantes rampantes ou paillage (technique de restauration des
terres qui consiste à couvrir le sol en particulier les parties dégradés avec des tiges de mil ou du
sorgho, des branches d’arbre ou de paille).

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