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1ère S 5 Rédiger une dissertation : quelques exemples … Janvier 2011

Dans son avant-propos au roman L’écume des jours, Boris VIAN écrit : « L’histoire est
entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. » Au-delà de la fantaisie
provocatrice qui caractérise B. Vian, cette phrase pose une question centrale pour le roman :
quelles relations l’écrivain entretient-il avec la réalité ? Dans quelle mesure son travail de
créateur de fiction consiste-t-il à imiter le réel, à le reproduire, comme les romanciers
réalistes du XIXème siècle prétendaient le faire ? S’il semble incontestable que le romancier se
nourrit et s’inspire de la réalité qui s’offre à lui, comme matériau privilégié issu de son
observation et de son analyse, n’est-il pas tout aussi évident que son travail ne peut se
limiter à une copie – bien illusoire ! – du réel et qu’il s’agit plutôt de le transformer pour
transmettre une « vision de l’homme et du monde » ?

L’introduction doit :
 Amorcer la question du sujet (si possible sans les banalités du genre « De tout
temps, l’homme … ») : une citation percutante peut être bienvenue.
 Poser le problème du sujet, sous la forme d’une ou plusieurs question(s) qui
cerne(nt) l’enjeu du sujet, en s’efforçant de reformuler.
 Annoncer le plan du développement (au moins les deux grandes parties et quelques-
uns des éléments argumentatifs qui seront abordés, sans entrer dans le détail !)

Certes, le travail du romancier s’enracine évidemment dans la prise en compte de la réalité


qui l’environne : elle est la source de sa création, qu’il s’agisse d’une expérience personnelle
ou d’une investigation visant à explorer milieux et individus.
L’exigence du travail du romancier est donc d’abord celle d’une observation scrupuleuse et
documentée du monde et des hommes qui l’entourent : comme le journaliste, il prolonge
son expérience – forcément limitée dans l’espace et dans le temps – par ses recherches et
une documentation rigoureuses. Le roman est en effet un écho à la diversité du monde et
des hommes : il essaie de refléter cette diversité, d’appréhender l’extraordinaire richesse du
monde qu’il permet ainsi à son lecteur de découvrir. Certains romans ont décrit des milieux
et des situations proches des auteurs, exprimant ainsi leur expérience personnelle : Rabelais,
dans Gargantua et Pantagruel, évoque le monde monastique à l’époque de la Renaissance
(qu’il connaît bien pour l’avoir fréquenté), Giono inscrit la plupart de ses récits dans la
Haute-Provence, région dure où les conditions climatiques et les épreuves de la vie révèlent
la force des caractères – dans Le hussard sur le toit par exemple, situé à Manosque lors
d’une épidémie de choléra. Mais d’autres, plus nombreux encore, notamment à l’âge d’or du
roman – la deuxième moitié du XIXème siècle, avec le réalisme et le naturalisme – ont tenté
d’explorer de la manière la plus exhaustive les différents milieux sociaux d’une époque en
pleine mutation. Zola par exemple fait précéder l’écriture de chacun de ses romans de la
série des Rougon-Macquart d’une véritable immersion dans la réalité du monde dont il veut
donner l’image la plus juste – presque journalistique : au cœur de la mine à Valenciennes
pour Germinal, avec les cheminots pour La bête humaine, dans le monde impitoyable des
petits commerçants pour Le ventre de Paris ou Au bonheur des dames, il fait véritablement
œuvre d’investigation pour rendre au plus près la vérité du monde qui l’environne.
Mais cette exploration du réel ne se limite pas à la description des lieux, des situations et
des faits que nous percevons de manière sensible ; l’autre réalité dont le romancier tente de
rendre compte, c’est la réalité intérieure des êtres : une étude psychologique qui fait aussi
tout l’intérêt du roman…

Le développement, entièrement rédigé, comporte :


 Des annonces claires (avec alinéas) des axes et des arguments qui vont être
expliqués ensuite. Des transitions d’un § à l’autre et entre les deux grandes parties
du développement.
 Un développement des arguments : explications, précisions, approfondissement de
l’idée proposée – pour bien montrer comment elle valide la thèse.
 Surtout, des références à des œuvres clairement identifiées (nom exact de l’auteur
et mention du titre, en italique … ou souligné pour un travail manuscrit) : l’exemple
aura de la valeur par sa précision et par l’effort de mise en relation avec l’argument.

Ainsi, comme l’avait bien senti Maupassant en définissant, dans la préface de Pierre et
Jean, les romanciers réalistes comme des « Illusionnistes », le travail de l’auteur de fictions
ne peut pas se limiter à une simple copie de la réalité : multiforme, proliférante, insaisissable
par le seul matériau du langage, celle-ci constitue bien le socle du travail romanesque – mais
une source que le romancier agence ensuite à sa convenance, modifie et transforme, pour
créer une signification qui fait du roman une expression originale et profonde de son regard
sur le monde. Genre majeur de la littérature, aujourd’hui produit dans une profusion
considérable et diffusé par les traductions partout dans le monde, le roman a-t-il encore,
comme au XIXème siècle, une place centrale dans le monde de la culture ? La fréquence des
adaptations cinématographiques et l’attirance grandissante pour le monde de l’image
laissent penser que son influence est moindre et moins universelle : le temps silencieux de la
lecture n’est-il pas pourtant le plus adapté à la découverte et à la réflexion ?

La conclusion …
 … fait le bilan du développement et apporte une réponse définitive à la question.
 … prolonge la réflexion en ouvrant à une autre interrogation sur le sujet.

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