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Spectrométrie d'absorption atomique

En chimie analytique, la spectrométrie d'absorption atomique


(Atomic absorption spectroscopy en anglais ou SAA) est une
technique de spectroscopie atomique servant à déterminer la
concentration des éléments métalliques (métaux alcalins,
alcalino-terreux, métaux de transition) ainsi que les métalloïdes
dans un échantillon. Ceux-ci sont atomisés à l'aide d'une flamme
alimentée d'un mélange de gaz ou d'un four électromagnétique 1.
La sensibilité de ce dernier est plus importante que la flamme et
permet de quantifier les éléments recherchés de l'ordre du ppb. En un spectrométre d'absorption
2010, c'est une méthode monoélémentaire, chaque élément à doser atomique.
necessite une source de lumière caractéristique. Elle fait partie
des méthodes classiques
d’analyse en chimie analytique. Basée sur des méthodes optiques, elle conduit aussi bien à
des résultats qualitatifs qu'à des données quantitatives. L'absorption est utilisée généralement
pour faire un dosage, l'élément est connu, on détermine une concentration.

L'analyse se base sur l’absorption de photons par des atomes à l'état fondamental, et on utilise
à cet effet en général des solutions sauf dans le cas des hydrures. Une préparation est donc
souvent nécessaire : dissolution d'un alliage par exemple.

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Bien que cette technique date du XIX siècle, sa forme moderne fut développée dans les
années 1950 par des chimistes australiens, menés par Alan Walsh et travaillant à la Division of
2
Chemical Physics du CSIRO à Melbourne .

Sommaire
Expériences de Kirchhoff
Avantages
Limites de la technique
Interférences
Notes et références

Expériences de Kirchhoff
Les 3 expériences de Kirchhoff permettent de démontrer les principes de l'absorption et de
l'émission atomique.

En faisant passer à travers un prisme une lumière polychromatique on obtient un spectre


continu.
En remplaçant la lumière
polychromatique par un bec Bunsen,
dans lequel brûle un sel métallique, on
voit apparaître les raies brillantes qui
caractérise l'élément. On obtient donc le
spectre d'émission de cet élément.
En combinant les deux expériences on
obtient le spectre d'absorption du sel
métallique. On voit donc apparaître la
même chose que dans la première
expérience mis à part qu'aux endroits où on
voyait apparaître les raies d'émissions de la
seconde expérience on remarque des raies
sombres. Ceci est dû à la présence dans la
flamme d'une large proportion d'atomes
restés à l'état fondamental qui absorbent les
Illustration des trois lois de la spectroscopie
radiations lumineuses de la lumière
polychromatique aux longueurs d'onde
caractéristiques de
l'élément, ce qui est une manifestation de l'absorption atomique.

Avantages
Elle est très sélective, il n'y a pas d'interférences spectrales ou alors elles sont connues. La
technique est simple si on sait préparer les solutions initiales. Elle est très documentée. Depuis
quelques années, les AAS peuvent être équipées de carrousels, permettant le passage d'un grand
nombre d'échantillons avec, de plus en plus, un équipement de mono- ou lampe multi- éléments.

Limites de la technique
Pour des raisons technologiques et non de principes, certains éléments, comme les gaz rares, les
halogènes... ne peuvent être analysés par spectrométrie, leur énergie d'absorption n'étant pas comprise
entre 180 et 1000 nm. Les concentrations doivent être à l'échelle de traces afin de rester dans le
domaine de linéarité de la loi de Beer-Lambert, car sa dynamique est limitée. L'existence d'interférences
chimiques sévères complique parfois (exemple: calcium/phosphore). C'est le cas des matrices pouvant
être en lien avec les domaines de l'agro-alimentaire, de certains végétaux ou encore des sols, qui
s'avèrent être des solutions souvent aqueuses, salines ou organiques multi-éléments.

De plus, éléments de transitions et métalloïdes nécessitent un couplage avec un générateur d'hydrure.

Interférences
Les interférences proviennent principalement d'éléments présents dans la matrice, proche de
l’élément à analyser au niveau des longueurs d'onde. Ces interférences peuvent être de l'ordre
d'effets de matrices, des absorptions moléculaires, particulaires ou atomiques.

L'analyse d'un composé peut être perturbée par deux types d'interférences :

Chimique : C'est une des interférences les plus courantes, elle est due au fait que
certains sels métalliques sont difficiles à atomiser, ou qu'ils forment des composés
peu
volatils qui sont également difficiles à atomiser. Ce qui aura pour effet de réduire la
vitesse d'atomisation ainsi que l'intensité du signal.
Pour corriger ce problème il faudrait travailler à une température plus élevée ou ajouter un
complexant à l'échantillon.

Spectrale : Cette interférence est due à la présence de particules solides qui diffusent le
rayonnement de la lumière incidente dans l'atomiseur mais également à cause de la
présence de produits de combustion, dont les bandes d'absorption sont larges. Ce qui a
pour effet de diminuer l'intensité du signal.
Pour corriger ce problème il faudrait changer la composition du comburant ou du combustible.

Afin de limiter ou d'éliminer ces phénomènes d’interférences, il est possible d'associer les
décrites ci-dessus à un paramétrage ou un développement technique de l'outil d'analyse.

Notes et références
1. Waterlot Christophe, « Évaluation des effets d’une lampe à cathode creuse pulsée à
courant variable sur les interférences spectrales de l’arsenic dans le dosage du cadmium
par spectrophotométrie d’absorption atomique », Rev. can. genie civ., 2010
2. L’vov, B. V., « Fifty years of atomic absorption spectrometry », Journal of
Analytical Chemistry, vol. 60, 2005, p. 382
(DOI 10.1007/s10809-005-0103-0 (https://dx.doi.org/10.1007%2Fs10809-005-0103-0))
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais
intitulé « Atomic absorption spectroscopy (https://en.wikipedia.org/wiki/Atomic_absorption
_spectroscopy?oldid=379762258) » (voir la liste des auteurs
(https://en.wikipedia.org/wiki/Atomic_abs orption_spectroscopy?action=history)).

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