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BP 6182 DOUALA
VON ROEHM
Pourquoi pas ? (Faisant semblant de lui tendre le document puis se ravise pour le lire lui-
même.) il y est écrit : Nous, peuple de douala, approuvons le projet d´urbanisation de notre
ville tel qu´initiée par l´administration allemande au Kameroun. Par conséquent, nous
acceptons d´occuper les nouveaux quartiers qui nous ont été attribués. Nous acceptons
également la compensation financière qui nous ont été allouée à cet effet. Pour le peuple
douala, son mandataire. Vous portez vos noms et prénoms au bas de cette feuille précédée
de votre signature. Vous êtes parfaitement au courant de tout ce que nous vous avons
promis. (Il lui montre à nouveau la sacoche contenant 300 000 Marks).
Evidemment, Ngos’ a Din ne sera pas oublié.
DUALLA MANGA
Le salaire de notre trahison, n´est-ce pas ? Nous sommes arrêtés, mis aux fers et traduits
devant cette haute cour de justice sous prétexte que nous aurions trahi l´empereur et l´Etat
allemand…
Mais, vous nous demandez de nous renier, de trahir nos ancêtres, de profaner leurs
tombeaux, de vous livrer notre pays sur un plateau ! Non ! Non ! Non ! et non ! Que
répondrai-je à mes aïeux lorsqu´ils me demanderont de leur faire le bilan de mon règne ?
Faudra-il que je leur dise que j´ai vendu mon pays par souci effréné d´enrichissement
personnel ou par crainte de la mort ? C´est hors de question ! Mon sang a circulé pendant
les siècles dans les veines de dignes souverains, je ne peux pas prendre sur moi de le saisir.
VON ROEHM
J´ignore quel sera l´arrêt de la cour, mais vous savez pertinemment que le juste châtiment
pour les traitres, c´est la mort. Ce qui est arrivé à Tilg devrait d´ailleurs vous donner à
réfléchir : si lui, un allemand par sa naissance, n´a pas été épargné, ce n´est pas vous qui le
serez.
DUALLA MANGA
Vous avez lâchement assassiné Me Tilg parce qu´il a voulu faire éclater la vérité au grand
jour. Mais si Tilg s´est passionné pour une cause qui lui était étrangère au point d´y laisser
sa peau, est-ce moi que le problème concerne au premier chef qui devrais craindre de
mourir ? Et tout bien considéré, vous avez versé le sang de Tilg inutilement, car vouloir
masquer la vérité, c´est vouloir maintenir un flotteur au fond de l´eau.
VON ROEHM
Mon cher ami, il faut vous rendre à l´évidence. La providence vous a comblé de nombreux
bienfaits, pourquoi choisissez-vous de vous suicider à 42 ans, l’âge idéal pour profiter au
maximum de la vie !... Plutôt que d´en jouir pleinement, pourquoi voulez-vous mourir sans
avoir vécu ?
DUALLA MANGA
La vie est semblable à un conte : ce qui importe, ce n´est pas sa longueur mais sa
substance. Si mon heure de faire grand voyage a sonné, je partirai sans regret car je suis
satisfait de m´être dignement acquitté de ma mission sur terre.
VON ROEHM
Décidément, vous n´en faites qu´à votre tête. Tant pis ! Mais moi à votre place, j´y
regarderais par deux fois avant de me résoudre à cracher sur 300 000 Marks, (il lui montre
une fois de plus la sacoche contenant l´argent), à quitter à tout jamais une charmante
épouse, d´adorables enfants, un trône royal et une fortune colossale… En réalité, vous êtes
né sous une bonne Etoile.
DUALLA MANGA
Ce n´est que trop vrai : je suis né sous une Etoile qui produit des hommes d´honneur…, et
un homme d´honneur n´a qu´une parole.
David MBANGA EYOMBWAN, NGUM A JEMEA, CICD 2005, Acte IV, scène 2.
Pages 90-93
Sans séparabiliser le fond de la forme, faites de cette textualité un commentaire
composé authentique. Vous pourrez si vous le désirez prendre appui sur les indications
scéniques, les champs terminologiques, les répliques dialoguales, effets de style, etc…
montrer comment le patriotisme acharné de Dualla Manga s’oppose à la tentative de
corruption du chef de région.
TEXTE :
(Dans la résidence d’Adingakouma. Celui-ci est assis au salon).
ADINGAKOUMA
Voilà, au fond, le genre de vie dont je rêvais : être immensément riche, fût-
ce et surtout dans un océan de pauvreté ; vivre dans résidence des plus
luxueuses, des plus cuirassées, sous la haute surveillance des vigiles, et gardé
par des gendarmes ; être reconnu comme puissant et indispensable ; faire l’objet
de toutes sortes d’envies, et de mille sollicitations de la part des personnes
démunies ; me sentir enfin, – voilà ! – me sentir persécuté par cette jalousie
viscérale qui incite les pauvres à recourir, contre les riches, à des pratiques
mystiques malfaisantes. Mais mon argent, qui attise leur haine, et qui me
l’attire, comme dans les ténèbres la lumière d’une lampe les termites et certains
insectes nocturnes, m’attire aussi ma sympathie protectrice des devins les plus
réputés ; les marabouts renforcent le système immunitaire de mon esprit contre
la sorcellerie.
À quoi servirait-il d’être riche dans un environnement où il n’y aurait pas
de pauvre à éblouir ? À quoi bon la puissance, s’il n’y a personne à écraser ou à
protéger ? J’aime les mendiants ; mais de la préférence pour l’espèce lépreuse,
avec toutes ses infirmités. Plût à Dieu que tous les lépreux fussent dotés d’une
bonne vue. (Il rit). Entre un aveugle lépreux ou un lépreux aveugle et un
aveugle simple, je ne vois aucune différence. Car un aveugle mendiant – un bon
aveugle étant évidemment un mendiant ! –, un aveugle mendiant, donc, ne sait
ni remercier ni maudire : il n’a pas de regard, quand bien même il aurait des
yeux. Quelle sensation de bonheur le fin connaisseur éprouve, au contraire,
quand il a donné une pièce d’argent à un lépreux doté de la vue ! L’un des
facteurs de ce bonheur, c’est que le lépreux commence par mettre ensemble les
deux paumes de ses mains mutilées : c’est ainsi qu’il recueille la pièce, comme
dans un geste naturel d’une gratitude à laquelle il semble condamner sa
maladie. Le monstre vous gratifie ensuite d’un regard rouge, déformé et
mouillé, et d’un rictus qui se veut un sourire de reconnaissance. Vous ne saurez
jamais si ce regard est en réalité une malédiction ou une bénédiction : le plus
intéressant, c’est que j’y gagne, moi, en sentiment de supériorité. […]
(Il secoue une clochette posée sur la table. Entre Oloua, le domestique).
Joseph NDZOMO-MOLE, La Soif des grandeurs, 2015, Acte II, Scène 4.
I- COMMUNICATION : 05points
1) a- Quelle est la voix énonciative de ce texte ? Qui en est le destinataire ?
Illustrez vos propos au moyen d’indices concrets. 2pts
b- Sur quoi porte l’acte de communication ? En déduire la fonction du langage y
afférente. 1pt
CORPUS :
Le système éducatif inculque à l’enfant, d’une façon pratique, dès son plus jeune âge, les principes
qui reflètent la vie complexe de la communauté.
Le petit Gikuyu1 qui dispose de grands espaces pour gambader n’a pas besoin des salles de classes de
Montessori2 ; entouré de ses aînés qui s’adonnent à d’intéressants métiers manuels, il est amené à
apprendre tout naturellement, grâce à une expérience directe et réelle. Dès qu’il est assez habile pour
faire un travail correctement, on lui confie et il s’y donne d’aussi bon cœur qu’au jeu.
En grandissant il est intégré dans son âge, où il se retrouve avec des camarades qui sont ses égaux.
L’émulation aidant, il acquiert une grande agilité, développe l’acuité de ses sens et se perfectionne dans
l’activité agricole et pastorale. Cet apprentissage se fait par l’imitation et une libre pratique et, dans une
certaine mesure, à ses propres risques et périls. Il apprend aussi comment il doit se comporter avec ses
aînés et ses camarades de son âge. Les activités étant nombreuses et adaptées aux possibilités de
chacun, le système éducatif ne contribue pas seulement à la formation de l’enfant mais encore à lui faire
apporter une aide réelle au sein du groupe.
Bien qu’il soit difficile de faire une nette distinction entre les aspects techniques et culturels, il nous
faut dire quelques mots de ces derniers. L’enfant n’a pas besoin d’aller en classe suivre des cours
d’instruction civique concernant la tribu.
La communauté et la famille dans lesquelles il vit lui permettent de s’épanouir et il n’est pas
nécessaire de l’enfermer dans une école comme en Europe ; la vie scolaire marque profondément
l’enfant européen en le séparant de ses parents pour en faire un citoyen, alors que la vie communautaire
évite à l’enfant Gikuyu une telle rupture. Parents et grands-parents lui enseignent les traditions et la
morale de la tribu ; c’est au sein du milieu familial qu’il prend conscience de ses devoirs à l’égard du reste
du monde. Quant aux notions d’égalité et d’entraide il les acquiert au sein de son groupe d’âge.
En participant ensemble aux rites d’initiation, garçons et filles subissent une épreuve que l’on pourrait
comparer aux examens passés par la jeunesse anglaise. Mais il faut souligner qu’en plus les jeunes
Gikuyu sont liés d’une façon sacrée et que ce lien est vital pour l’organisation et le gouvernement de la
tribu.
Pour comprendre les cérémonies d’initiation il importe de savoir que la culture Gikuyu diffère
fondamentalement de la culture européenne. Cette dernière est spécifiquement littéraire : l’enfant est
tenu par la loi d’aller à l’école pendant plusieurs années pour pouvoir lire la Bible, son bulletin de vote,
son journal et se familiariser ainsi avec la civilisation de son pays. En revanche, les Gikuyu n’utilisent pas
de livres imprimés : la formation de l’enfant se fait par l’image et les cérémonies, le rythme des danses et
les chants rituels. Ces moyens sont appropriés à chacune des étapes de sa vie et l’élément dramatique
qui les accompagne les rend aussi inoubliables que possible. Au moment où les adolescents deviennent
membres de plein droit dans la communauté, ils sont instruits du fait de leur maturité sexuelle. Les
pratiques sexuelles sont d’ailleurs inséparables de la vie économique de la communauté.
Je leur dirai :
Le jour se lève !
Voici la danse,
La danse à l’infini de l’Océan soulevé par ta Parole,
La danse de la terre,
La danse des étoiles rassemblées par
les tam-tams.
Balafon, Engelbert MVENG ; « Mère » 1972.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé avec une étude simultanée du fond et de
la forme. Vous pourrez par exemple, si vous le voulez, montrer par les figures de style, l’énonciation
et le lexique que le poète ambitionne de propager la parole de Dieu dans une Afrique qui vit
quotidiennement la souffrance.
EXAMEN BLANC
NB : L’épreuve comporte deux sujets au choix du candidat.
SUJET 1:
Tu as constaté que beaucoup de jeunes filles de ton entourage sont obligées
d’abandonner leurs études pour aller en mariage comme le montre cette lettre :
Tu décides donc de sensibiliser les parents de ton entourage pour les amener à
prendre conscience des graves inconvénients que cette pratique revêt pour les jeunes filles.
Consigne : Produis un texte argumentatif dans lequel :
1. Tu poses, dans une introduction de cinq phrases au plus, le problème du mariage forcé.
2. Tu présentes, dans un développement comportant deux paragraphes d’une douzaine de
lignes chacun, les causes et les conséquences négatives du mariage forcé.
3. Tu conclus ton texte, en cinq phrases environ, en expliquant la nécessité pour la jeune
fille d’achever ses études avant de se marier.
SUJET 2 :
As-tu déjà visité un marché ou un supermarché de ta localité ? Tu y as certainement
fait d’étonnantes découvertes qui t’ont suscité une réflexion personnelle.
Tu voudrais partager cette expérience avec tes proches. Rédige un devoir à dominante
descriptive et argumentative dans lequel :
1) Tu présentes dans un paragraphe de cinq à sept lignes les circonstances de ta visite.
2) Dans deux paragraphes de douze à quinze lignes chacun, tu décris cet espace commercial et
tu montres par quels arguments l’importance de ce milieu marchand dans la vie des
populations riveraines.
3) Tu conclus ta production en indiquant tes sentiments personnels et deux conseils pour
améliorer cet espace afin qu’il serve mieux les populations.
EXAMEN BLANC
NB : L’épreuve comporte trois sujets au choix du candidat.
Compétence visée :
Au terme de cette évaluation, l’apprenant devra efficacement produire un sujet de contraction de
texte (résumé ou analyse, discussion) de dissertation littéraire et de commentaire composé, en faisant
appel aux différentes règles méthodologiques desdits exercices.
EXAMEN BLANC
I- Communication/5pts
1- a) Identifiez et présentez d’une façon claire et précise un relevé d’indices explicites et
implicites de la présence de l’émetteur. (1pt)
b) À partir de ce relevé, déduisez le type de focalisation utilisée dans le texte. Définissez-la
et proposez des éléments du texte qui motivent votre point de vue. (1,5pt)
2- Quel est le référent de ce texte ? Proposez un relevé d’indices de sa présence dans le
texte. (1pt)
3- Soit la phrase :
« Cet homme n’étant plus pour moi un homme »
- Décodez le présupposé de cet énoncé en prenant appui sur un élément de cet énoncé.
- Décodez le sous-entendu de cet énoncé. (0,5x2= 1,5pt)
II- Morphosyntaxe/5pts
1-a) Donnez la valeur du temps dominant dans le texte. (1pt)
b) Repérez le passé simple et donnez sa valeur en relation avec le temps dominant. (1pt)
2- Les adjectifs qualificatifs ont un rôle très important dans le texte.
a) Proposez un relevé de quelques adjectifs qualificatifs en prenant en compte les trois
fonctions possibles de l’adjectif qualificatif. (1pt)
b) Justifie l’emploi récurrent de ces adjectifs qualificatifs. (0,5pt)
3- Repérez les différentes occurrences du pronom indéfini « on » dans le texte.
a) Tout au long du texte, son (ou ses) substitut(s) est (sont)-il toujours indéterminé ?
Justifiez votre réponse. (1pt)
b) Quelle est alors la valeur d’emploi de ce pronom ? (0,5pt)
III- Sémantique/5pts
1- Le texte entier est bâti sur une opposition des champs lexicaux.
a) Déterminez alors les éléments qui construisent les champs lexicaux de la laideur d’une
part et de la richesse d’autre part. (1,5pt)
b) Proposez respectivement à la laideur et à la richesse deux champs lexicaux opposés.
(1pt)
c) Quel effet cette association de champs lexicaux produit-elle ? (1pt)
d) Dégagez le thème principal de ce texte. (0,5pt)
2- Caractérisez le vocabulaire dans le dernier paragraphe avec au moins 3 occurrences. (1pt)
IV- Rhétorique/5pts
1- Discutez cette affirmation à la lumière de quelques indices relevés dans le texte.
« Le texte soumis à votre étude est un texte narratif ». (2,5pts)
2- Au sortir du texte, quelles réflexions vous suggère le titre « choses vues » ? (2,5pts)
COLLEGE ROGER MFUPA ANNEE SCOLAIRE 2019/2020
BP 6182 DOUALA
EXAMEN BLANC
NB : L’épreuve comporte trois sujets au choix du candidat.
SUJET DE TYPE I : CONTRACTION DE TEXTE.
TEXTE :
Une certaine conception du monde place dans le passé l’âge d’or de l’humanité. Tout
aurait été donné gratuitement à l’homme dans le paradis terrestre, et tout serait au contraire
pénible et vicié de nos jours. Jean-Jacques Rousseau a donné une couleur populaire et
révolutionnaire cette croyance, qui est restée vive au cœur de l’homme moyen : ainsi l’on
entend parler de la vertu des produits « saine » qu’aujourd’hui.
En réalité, tous les progrès actuels de l’histoire et de la préhistoire confirment que la
nature naturelle est une dure marâtre pour l’humanité. Le lait « naturel » des vaches
« naturelles » donne la tuberculose, et la vie « saine » autrefois faisait mourir un enfant sur
trois avant son premier anniversaire. Et des deux qui restaient, dans les classes pauvres, un
seul dépassait, en France encore et vers 1800, l’âge de 25 ans. A une humanité sans travail et
sans technique, le globe terrestre ne donne qu’une vie limitée et végétative : quelques
centaines de millions d’individus subsistant animalement dans quelques régions
subtropicales.
Toutes les choses que nous consommons sont en effet des créations du travail humain, et
même celles que nous jugeons en général les plus « naturelles » comme le blé, les pommes
de terre ou les fruits. Le blé a été créé par une lente sélection de certaines graminées ; il est si
peu « naturel » que si nous le livrons à la concurrence des vraies plantes naturelles, il est
immédiatement battu et chassé ; si l’humanité disparaissait de la surface du sol, le blé
disparaitrait moins d’un quart de siècle après elle ; et il en serait de même de toutes nos
plantes « cultivées », de nos arbres fruitiers et de nos bêtes de boucherie ; toutes ces créations
de l’homme ne subsistent que parce que nous les défendons contre la nature ; elles valent
pour l’homme ; mais elles ne valent que par l’homme.
A plus forte raison, les objets manufacturés, des textiles au papier et des montres aux
postes de radio, sont des produits artificiels, crées par le seul travail de l’homme. Qu’en
conclure sinon que l’homme est un être vivant étrange, dont les besoins sont en total
désaccord avec la planète où il vit ? Pour bien le comprendre, il faut d’abord comparer
l’homme aux animaux, et même aux plus évolués dans la hiérarchie biologique : un
mammifère, cheval, chien ou chat, peut se satisfaire des seuls produits naturels : un chat qui a
faim ne met rien au-dessus d’une souris, un chien, rien au-dessus d’un lièvre, un cheval, rien
au-dessus de l’herbe. Et dès qu’ils sont rassasiés de nourriture, aucun d’eux ne cherchera à se
procurer un vêtement, une montre, une pipe ou un poste de radio. L’homme seul a des
besoins non naturels. Et ces besoins sont immenses (…)
En réalité, la seule planète que nous connaissons, celle sur laquelle nous sommes, sans trop
savoir pourquoi ni même s’il y en a d’autres moins inhumaines, est assez peu adaptée à nos
aspirations, à nos facultés d’agir, à nos besoins.
II.Discussion (10pts)
Commente et discute, éventuellement le point de vue de Jean FOURASTIE résumé par
cette phrase : « L’homme est un être vivant étrange, dont les besoins sont en total désaccord
avec la planète où il vit. »
Présentatio
n : (2pts)
SUJET DE TYPE II : COMMENTAIRE COMPOSE.
TEXTE :
NIEDERMEYER
L´audience est ouverte.
(Il ouvre un dossier et lit)
Rudolph Dualla, fils de Manga Ndumbe et de Tomed´à Mwaso, né le 24 mars 1872 à Douala.
DUALLA MANGA
C´est moi.
NIEDERMEYER
A la barre !
(Dualla Manga avance et se met devant la barre)
NIEDERMEYER
Vous êtes accusé de haute trahison. Vous avez trahi l´Empereur. Vous avez trahi l´Etat
allemand. Plaidez-vous coupable ou non coupable ?
DUALLA MANGA
Je plaide non coupable.
NIEDERMEYER
Je vous apprends, au cas où vous ne le sauriez pas, et je vous appelle, au cas où vous l´auriez
oublié, qu´un accusé qui passe spontanément aux aveux peut obtenir la clémence du Tribunal,
tandis que celui qui se complait dans le mensonge sera plus sévèrement puni.
DUALLA MANGA
Je le sais. Mais même si on écarte l’idée de punition, mes lèvres n’ont jamais proféré de contre
vérité. En d’autres termes, je ne sais pas mentir.
NIEDERMEYER
Très bien ! Répondez donc avec franchise à ma question, cela simplifiera les choses et nous
évitera d´allonger inutilement les débats. Reconnaissez-vous avoir trahi l´Empereur et l´Etat
allemand ?
DUALLA MANGA
Je vous ai déjà répondu. Je n’ai trahi ni l’Empereur ni l’Etat allemand. C´est la stricte vérité.
NIEDERMEYER
Reconnaissez-vous tout au moins avoir semé et entretenu les idées de révolte dans l’esprit des
fils de ce pays ?
DUALLA MANGA
Non !
NIEDERMEYER
Attention ! Ne niez pas l’évidence ! Je peux à tout moment mettre sous vos yeux la preuve de
votre culpabilité.
DUALLA MANGA
Je vous mets au défi de pouvoir le faire.
NIEDERMEYER
Très bien ! Mais je vous préviens, vous le regretterez amèrement ! Vous êtes l’instigateur et le
chef de file du mouvement de révolte contre le Gouvernement du Reich. Après avoir réussi à
vendre vos frères Douala hostiles au pouvoir établi, vous avez embarqué les autres tribus dans
une affaire qui ne les concerne pas…Vous avez envoyé des émissaires à Yaoundé, à Banyo, à
Dschang, à Ngaoundéré, chez Fo-Nyonga à Bali, chez Tettang à Bagam et chez le sultan des
Bamoun à Foumban. Vos messages demandaient à leurs destinataires d’entrer en rébellion
contre nous. En outre, Martin Paul Samba et Madola qui orchestrent la même campagne de
soulèvement contre nous en pays boulu et Batanga sont vos partenaires les plus précieux.
Vous avez élaboré un plan concerté pour demander des appuis extérieurs. Vous (il le pointe du
doigt) avez écrit aux anglais et Samba aux Français pour leur demander de venir vous libérer
de notre domination. Monsieur Dualla, cela s’appelle trahir l’Empereur et trahir l’Etat
allemand ! Je vous ai rivé le clou, non ?
David Mbanga Eyombwan, Ngum a jemea ou la foi in ébranlable de Rudolf Dualla
Manga Bell, ACTE IV, scène 1 Pp73-76.
Sans dissocier le fond de la forme, vous ferez de ce texte un commentaire composé sous
la forme d’une dissertation. En vous référant si vous le voulez bien, aux outils linguistiques
tels que la ponctuation, l’énonciation, les figures de style, les champs lexicaux et les types
phrastiques, montrez comment se traduit le procès de Dualla Manga Bell.