Fiche n± 20
composé
participe à la rétention
solubilisation du composé
adsorption
1 2 participe à
l'entraînement du
adsorbant éluant composé
(phase stationnaire) 3 (phase mobile)
adsorption
Ces trois phénomènes sont gouvernés par des interactions faibles de type
interactions de Van der Waals et liaisons hydrogène. Pour optimiser la sépa-
ration entre les trois acteurs (composé, adsorbant, éluant), il faut prendre en
compte :
– leur polarité (fonction de différents paramètres tels que le moment di-
polaire, la permittivité diélectrique...) ;
– leur proticité (aptitude à établir des liaisons hydrogène).
111
La silice a un caractère Elle est le plus souvent constituée de silice SiO2 , déposée sur un support ri-
acide gênant si les
échantillons à analyser
gide en verre, en aluminium ou en plastique.
sont dégradables en Chaque grain de silice présente en surface des groupements silanols Si°OH :
milieu acide. On peut
lui substituer d’autres
c’est donc un matériau polaire et protique.
phases stationnaires
polaires et protiques
telle que l’alumine R
Al2 O3 . Celle-ci peut
O O R
être traitée de façon
à avoir un caractère H H H
acide, neutre ou basique O H
que l’on choisira en O R
H O
fonction des composés Si
à analyser. C H
Si O Si O
O H
O O
O O Si
O O
Si O
Si O
O O O
O
L’éluant est souvent Un éluant est caractérisé par sa polarité et sa proticité. Il n’est pas toujours
un mélange de sol-
vants, afin de pouvoir
aisé de comparer la polarité des éluants entre eux : on a généralement recours
aisément moduler sa à une échelle empirique représentée ci-dessous.
polarité par simple
changement de propor-
tions.
112
Réalisation
1. Préparation de la plaque : à environ 1 cm du bas, sur la face recouverte Il est possible de couper
en biseaux les bords de
de silice, tracer un trait (ligne de dépôt) au crayon à papier sans rayer la plaque, afin de mini-
la surface. Figurer les endroits où seront déposés les différents échan- miser les effets de bord
à l’origine de trajectoires
tillons (voir figure suivante). Attention à ne pas utiliser d’encre pour non rectilignes des com-
écrire sur les plaques sous peine de réaliser la CCM de l’encre. posés lors de l’élution.
2. Préparation de la cuve : Remplir la cuve avec l’éluant de sorte à avoir Un morceau de papier
filtre à moitié immergé
un demi-centimètre de hauteur de liquide. Fermer la cuve afin de la dans l’éluant peut être
saturer en vapeur d’éluant (la plaque est alors placée dans un environ- ajouté dans la cuve pour
améliorer la saturation.
nement homogène).
3. Dépôts des échantillons dilués : chaque échantillon à analyser est dis- Quand c’est possible, il
est conseillé de contrô-
sous s’il est solide (quelques grains dans 1 mL) ou dilué s’il est liquide ler la taille des taches
(une goutte dans 1 mL) dans un solvant très volatil (souvent de l’acé- sous la lampe UV (voir le
paragraphe sur la révé-
tone). Les dépôts sont réalisés à l’aide d’un tube capillaire, placé per- lation). Si ces dernières
pendiculairement à la plaque de silice. Les taches doivent être distantes sont trop larges, elles
risquent de se recou-
du bord d’environ un centimètre et espacées entre elles d’au moins un vrir lors de l’élution et
demi-centimètre. rendre difficile leur dis-
tinction : il faut alors di-
Il est pertinent de déposer sur une même plaque les échantillons à ana- luer la solution.
lyser et des produits purs (parfois appelé « authentiques ») pour identi-
fier les constituants du mélange. On peut aussi effectuer des co-dépôts
en déposant en un même point deux échantillons afin de faciliter l’in-
terprétation.
113
Si la ligne de dépôt est 4. Introduction dans la cuve : introduire la plaque verticalement dans
malencontreusement
placée en dessous de la
la cuve à l’aide d’une pince pour éviter de toucher la plaque avec les
surface libre du liquide, doigts. Seul le bas de la plaque, en dessous de la ligne de dépôt, plonge
les échantillons se
dissolvent dans l’éluant
dans le liquide.
et aucune migration
n’est observée.
atmosphère saturée
en vapeurs d'éluant
plaque
ligne de dépôt
A A+B B
éluant
À gauche : schéma d’une plaque CCM sur laquelle ont été dé-
posés deux échantillons (taches A et B) ; la tache du centre
(A+B) correspond au co-dépôt des échantillons A et B. À
droite : schéma d’une plaque CCM placée dans une cuve à
élution fermée.
114
Interprétation
L’interprétation d’une CCM consiste à comparer les hauteurs relatives des dif-
férentes taches. Si les produits purs ont été déposés sur la même plaque, il est
aisé d’identifier les composés. Il est alors possible de connaître la composi-
tion de l’échantillon analysé.
Pour chaque espèce chimique révélée, on peut quantifier l’élution en calcu-
lant le rapport frontal R f défini par :
d
Rf =
D
Extrait de « Techniques expérimentales en chimie », Bernard A.S., Clède S., Emond M.,
Monin-Soyer E H., À LA PAILLASSE ?
Quérard J., Dunod, 2014
T CONCRÈTEMENT
Considérons la réaction d’oxydation de l’alcool benzylique en benzaldéhyde
par de l’eau de Javel :
OH NaClO, Bu4NBr O
AcOEt
∆
D
d
R CD1 B CD2 P
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