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Chapitre I

Biomatériaux définition
Biocompatibilité
I. Définitions
Les biomatériaux : Sont des matériaux non vivants utilisés dans des dispositifs médicaux destinés à interagir avec
les systèmes biologiques. ils sont utilisés pour soutenir ou remplacer les fonctions de cellules ou de tissus humains.

Prothèse : Le terme prothèse désigne le remplacement ou la consolidation d'un membre, d'une partie de membre ou
d'un organe par un appareillage approprié mais aussi le dispositif qui est implanté dans l'organisme pour suppléer
un organe défaillant ou manquant permettant de restaurer une fonction qui est compromise.

Orthèses : Une orthèse est un appareillage qui compense une fonction absente ou déficitaire, assiste une structure
articulaire ou musculaire, stabilise un segment corporel pendant une phase de réadaptation ou de repos. Par
opposition à la prothèse qui remplace un élément manquant.

Implants : Substance ou prothèse introduite dans le corps humain à des fins de traitement ou de remplacement d'un
organe (par exemple implant de silicone lors de la reconstruction d'un sein après ablation). L'implant peut être
provisoire ou permanent.

Biocompatibilité : propriété d’un matériau à agir avec une réponse appropriée de l’hôte dans une application
spécifique. Capacité d’un matériau à ne pas induire de réaction de rejet. Absence de réponse immunitaire ou
inflammatoire (absence de toxicité). Et présuppose également qu'il ne sera pas endommagé par les fluides corporels
ou par les mécanismes de défense de l'organisme la biocompatibilité est donc une condition indispensable pour
l'utilisation de biomatériaux.

Biointégration : Aptitude d’un matériau à être colonisé par les cellules vivantes. Cette aptitude est recherchée dans
le cas des prothèses (prothèse de hanche et de genou).

Relargage : Tout biomatériau libère des ions par dissolution dans le corps humain. Ce relargage lié à un processus
de dissolution augmente avec la corrosion. Si ces ions sont métalliques, ils peuvent former des complexes métallo-
organiques capable d’induire des dysfonctionnements cellulaires. Le biomatériau est profondément altérer. Dans le
cas d’une prothèse, ce processus peut aboutir à son descellement (arrachement). Certains ions sont connus pour être
toxique pour certains organes (comme le Cadmium et le Plomb)

Ces trois notions « biocompatibilité », « Biointégration » et «Relargage » nous conduisent à considérer pour le
biomatériau :

Les exigences qui dépendent donc de sa fonction et de l'endroit de l'implantation.


Les influences de l'environnement cellulaire sur les implants sont:
➢ de nature physicochimique : Ces réactions se déroulent durant les premières secondes ou minutes de contact à
l'interface biomatériau/tissu (bioadhésion, biofilms) ;
➢ des influences à long terme : qui durent plusieurs mois ou années et peuvent engendrer des dommages
cellulaires de grande étendue comme la lyse de tissus par des contraintes mécaniques à l'interface, ou
l'endommagement de cellules par des ions toxiques libérés par bio-corrosion;
➢ des conditions à l'interface biomatériau/tissu : variant au cours du temps suite à des modifications du matériau
au cours de la durée de l'implantation, par exemple suite à de la bio-corrosion, de la fatigue ou de la transition
de phase;
➢ des effets à distance : provoqués par des particules détachées par des mécanismes chimiques ou tribologiques,
ces particules sont réparties dans tout l'organisme par l'intermédiaire des fluides corporels (métallose,
thrombose, allergies, intoxications, paralysies).

Il est connu que l'utilisation de matériaux étrangers aux tissus provoque une réaction avec les cellules. Parmi
les réactions non désirées, on trouve:
➢ Des irritations déclenchées par des facteurs chimiques ou physiques lors du contact avec la peau ou avec
des muqueuses. Les symptômes se manifestent sous forme de douleurs légères, de démangeaisons ou de
brûlures.
➢ Des inflammations qui sont une réaction de défense se traduisant par une augmentation de la température,
des rougissements, l'enflure de la zone concernée, ou la douleur.
➢ La pyrogénation qui est l'action d'une substance provoquant la fièvre. Les pyrogènes provoquent des
réactions cutanées et une baisse de la tension.
➢ La toxicité systémique qui est un effet d'ions toxiques libérés par l'implant ou détachés par frottement. Ce
terme comprend des modifications globales qui sont souvent dues à un manque de stérilité de l'implant.
➢ La sensibilisation par une stimulation allergène du système immunitaire. Des patients avec une allergie au
chrome et au nickel ne peuvent pas recevoir d'implants en aciers fortement alliés. L’allergie est une réaction
anormale (pathologique) et spécifique de l’organisme au contact avec une substance étrangère (allergène) qui
n’entraine pas de troubles chez un non allergique).

➢ La mutagénicité qui est une modification des gènes provoquée par le biomatériau. Un Mutagène est un agent
qui change le génome (en général l'ADN) d'un organisme et élève ainsi le nombre de mutations génétiques au-
dessus du taux naturel d'arrière-plan. Les mutagènes sont en général des composés chimiques ou des radiations.
Les mutations, en dehors de celles qui affectent les cellules reproductives, ne sont pas inoffensives. Si elles
n'induisent pas toutes des cancers, ce sont la première étape nécessaire vers la cancérisation.

➢ La cancérogénicité qui est une réponse du corps à long terme à l'implant. certains matériaux sont déjà
couramment utilisés sur des patients au moment où les problèmes se manifestent. C'est par exemple le cas des
implants en silicone et qui, après identification de la substance cancérigène 2-toluène- diamine, ont entraîné des
conséquences économiques désastreuses pour les producteurs. Un cancérogène ou cancérigène ou carcinogène
est un facteur provoquant, aggravant ou sensibilisant l'apparition d'un cancer. Cela peut être un produit
chimique simple ou complexe, une exposition professionnelle, des facteurs de risque liés au mode de vie ou
encore des agents physiques et biologiques.
Le développement de biomatériaux est extrêmement complexe. La biocompatibilité dépend toujours de l'utilisation
prévue du matériau ainsi que des tests auxquels il est soumis. Ainsi, un implant inerte ne réagit pas avec les tissus
environnants, mais il se forme autour de cet implant une capsule fine de tissu granuleux. Un matériau bioactif
prendra cependant part au processus de régénération des tissus lésés par l'implantation. De telles caractéristiques
sont recherchées pour le développement d'os synthétiques et de substituts d'organes.
Les propriétés susmentionnées sont souvent résumées ainsi : compatibilité avec l'organisme et résistance à
l'organisme. Un matériau est résistant s'il résiste, aussi bien sur le plan chimique que physique, aux composants
agressifs de l'organisme. Cette condition n'est remplie que par des matériaux résistants à la corrosion, comme des
métaux passifs, des verres et des matériaux synthétiques sans tendance à la ségrégation et absorbant un minimum
d'eau.
Si les cellules ne sont pas endommagées par le matériau ni par des produits libérés par la corrosion ou le
frottement, le matériau est considéré comme compatible avec l'organisme. On distingue alors la compatibilité de
surface et la compatibilité structurale (chap. 1).
II. Exigences pour les biomatériaux
Les propriétés d'un biomatériau doivent être adaptées à sa fonction. Les propriétés recherchées varient
fondamentalement selon qu'il s'agit d'une articulation ou d'un vaisseau artificiels.

➢ Mécaniques : limite élastique, résistance à la traction/compression, allongement à la rupture, striction,


résistance à la rupture, limite de fatigue (essai Wohler, essai de propagation des fissures), module
d'élasticité. propriétés mécaniques proche de celles de l’os pour permettre le transfert des contraintes entre
l’os et la prothèse (élasticité traduite par le module d’Young adéquate, résistance à l’usure). En effet, la
densité de l’os est de l’ordre de 0.8-1.0 g/cm3 et son module d’Young de l’ordre de 20 GPa. Si le module
d’Young est trop différent il y aura un mauvais transfert de contraintes entre l’os et la prothèse d’où une
résorption de l’os.

➢ Physiques : structure, densité, porosité, propriétés acoustiques, propriétés électriques, propriétés


magnétiques, propriétés optiques, dilatation thermique

➢ Chimiques : oxydation, corrosion, résistance à l'usure. résistance à la corrosion, inertie chimique par
rapport au milieu (notamment le milieu salivaire pour les implants dentaires), biocompatibilité. Ces
propriétés doivent être contrôlées pour conserver l’intégrité du matériau. En effet, le corps humain est un
milieu agressif et corrosif du fait des concentrations en ions chlorure dans le plasma sanguin et dans le
liquide interstitiel, ce qui est suffisant pour corroder les matériaux métalliques) et en oxygène dissous. Pour
les implants dentaires les conditions sont encore plus sévères puisque le milieu salivaire contient plus de
produits soufrés qui le rendent plus corrosif.

➢ Biologiques : bioadhésion, biocompatibilité, biocorrosion. l’implantation est favorisée par l’amélioration


de la reconstitution des tissus (biocompatibilité, ostéointégration).

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