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TRANSMISSION DE LA CHALEUR
• La conduction
Ce mode de transmission de chaleur s’applique plus particulièrement aux solides, mais concerne aussi les
fluides au repos.
• La convection
La transmission de chaleur par convection met en jeu le mouvement des fluides (gaz ou liquides).
Ce mouvement permet l’échange de chaleur entre le fluide et une paroi et facilite la diffusion de la chaleur au
sein de l’ensemble du fluide grâce à l’agitation produite.
Dans la transmission de chaleur par convection, le fluide se comporte comme un véhicule de la chaleur.
La convection est dite naturelle ou libre lorsque le mouvement du fluide est créé par les différences de
masse volumique existant au sein du fluide du fait des différences de températures. Lorsque le mouvement
est communiqué par une machine - agitateur, pompe, compresseur ou ventilateur - la convection est dite
forcée.
• Le rayonnement
La transmission de chaleur par rayonnement correspond au transport d’énergie thermique sous forme
d’ondes électromagnétiques analogues à celle de la lumière.
En effet, tout corps, même placé dans le vide, émet de l’énergie thermique sous forme d’un rayonnement qui
est véhiculé sans support matériel. Cette émission est d’autant plus importante que la température du
corps émetteur est élevée. Elle n’est cependant notable qu’à partir de 700 à 800°C. Dans le cas du soleil,
dont la température superficielle est de l’ordre de 6000°C, l’émission thermique est particulièrement
importante.
Parallèlement, tout autre corps placé sur le trajet de ce rayonnement en absorbe une partie et, de ce fait,
est un récepteur de chaleur.
Dans la pratique des procédés industriels, la mise en œuvre des échanges de chaleur fait appel
simultanément aux différents modes de transmission de la chaleur. C’est en particulier le cas pour les fours
tubulaires comme le montrent les exemples présentés ci-après.
Dans le cas d’un tube situé en zone de radiation, les 3 modes de transmission sont conjugués.
D MTE 173 B
- et par convection de la paroi Flamme Conduction
interne du tube au fluide.
Pour un tube situé en zone de convection et qui ne voit pas la flamme, on rencontre les modes de
transmission sont les suivants :
FUMÉES
Dans les échangeurs de chaleur par surface, conçus pour permettre un échange entre 2 fluides séparés
par une paroi, le processus de transmission fait appel simultanément à la convection et à la conduction.
II - FLUX THERMIQUE
1- DÉFINITION
Les échanges de chaleur dans les procédés industriels sont réalisés le plus souvent dans des
appareils tubulaires dont les principales caractéristiques de fonctionnement sont :
- le débit de chaleur échangée, noté Q, qui exprime la quantité de chaleur transmise par
unité de temps.
Il s’agit donc d’une puissance thermique dont l’unité dans le système international est le
watt (W). On l’exprime encore en kcal/h ou th/h.
Le débit de chaleur échangée est aussi appelé charge thermique ou “duty” de l’appareil
d’échange thermique.
- la surface d’échange qui correspond à la surface extérieure totale des tubes ou plaques
constituant l’appareil.
Pour caractériser la mise en œuvre de l’échange de chaleur, on utilise habituellement la notion de flux
thermique Φ (phi) qui mesure le débit de chaleur échangée au travers de 1 m2 de surface d’échange.
On a ainsi :
Selon l’unité choisie pour le débit de chaleur, le flux thermique s’exprime en W/m 2 (dans le système
international) ou en kcal/h.m2 ou encore en th/h.m2.
W/m2 kcal/h.m2
Échangeurs
• train d’échange de distillation 6000 à 12000 5000 à 10000
atmosphérique
• charge/effluent de reformage catalytique 23000 à 35000 20000 à 30000
B - TRANSMISSION DE CHALEUR
EN CONDUCTION ET CONVECTION
• l’écart de température Δt qui existe entre le fluide chaud et le fluide froid. Celui-ci constitue
l’élément moteur de la transmission de chaleur qui ne peut, bien entendu, avoir lieu que si
les températures des fluides sont différentes. On l’appelle aussi potentiel thermique et le
flux thermique qui s’établit est d’autant plus grand que le potentiel thermique est plus élevé.
• les résistances que la chaleur rencontre dans la circulation entre les deux fluides.
Température T Température t
Potentiel thermique t = T - t
Résistance de Résistance de
convection du Résistance de convection du
fluide chaud conduction fluide froid
de la paroi
D MTE 1109 A
Potentiel thermique Δt
Flux thermique =
Résistance globale R
Q
Φ = A = U x Δt
- la paroi est constituée d’un seul matériau comme la robe métallique d’un bac de stockage
ou un tube propre d’échangeur.
- la paroi est composée de matériaux différents comme c’est le cas pour une tuyauterie
calorifugée (métal du tuyau + isolation).
- de l’épaisseur de la paroi
La résistance au travers de la paroi est bien entendu d’autant plus grande que celle-ci est
épaisse
- de l’aptitude du matériau qui constitue la paroi à plus ou moins bien conduire la chaleur.
a - Conductibilité thermique
Les valeurs de la conductibilité thermique λ sont élevées pour les bons conducteurs comme les
métaux par exemple. Pour les isolants, au contraire, les valeurs de λ sont faibles.
Des exemples de valeurs de conductibilité thermique des différents matériaux sont présentés dans le
tableau suivant :
CONDUCTIBILITÉ THERMIQUE
Métaux
Cuivre 383 330
Aluminium 209 180
Acier doux 45 39
Fonte 56 48
Matériaux isolants
Laine de verre 0,035 à 0,038 0,03 à 0,07
Polystyrène 0,031 0,027
Liège 0,041 0,035
Matériaux de construction
Briques 0,3 à 1,2 0,25 à 1
Béton 0,8 0,7
Verre 0,8 0,7
Bois 0,1 à 0,3 0,1 à 0,25
Liquides
Eau à 0°C 0,47 0,4
à 80°C 0,58 0,5
Hydrocarbures à température ambiante (valeur 0,14 0,12
moyenne)
Gaz sous pression atmosphérique
Air à 0°C 0,024 0,021
à 100°C 0,031 0,027
Vapeur d’eau à 100°C 0,023 0,020
à 200°C 0,033 0,028
à 400°C 0,055 0,047
Propane à 100°C 0,026 0,022
Heptane à 100°C 0,017 0,015
Matériaux divers (valeurs approximatives)
Suie 0,06 0,05
Coke 0,93 0,8
D’après les valeurs indiquées dans le tableau, on constate que les liquides et surtout les gaz se
comportent plutôt comme des isolants. Il en est de même pour les dépôts de suie et de coke.
On constate d’autre part, qu’à l’état liquide l’eau à une valeur de λ plus élevée que celle des
hydrocarbures.
La résistance R que rencontre la chaleur à son passage au travers d’une paroi et d’autant plus grande
que sa conductibilité thermique λ est faible et que son épaisseur e est grande. Elle s’exprime par :
e
Rconduction =
λ
Si la paroi est soumise à un potentiel thermique Δt, le flux thermique qui la traverse est donné par :
Δt Δt
Φ = R = e
λ
En conséquence, le débit de chaleur Q qui traverse une surface A de cette paroi vaut :
Épaisseur e
Q Δt T t
Φ = A = λ . e
λ
Q = . A . Δt
e Flux thermique
.(T-t)
= e
D MTE 1110 A
Conductibilité
thermique
T t
Flux thermique
D MTE 1110 B
e1 e2 e3
1 2 3
La circulation de chaleur au travers de chacune des parois rencontre une résistance qui dépend de
l’épaisseur et de la conductibilité thermique de chacune d’elles.
e1
Pour la paroi 1 : résistance R1 =
λ1
e2
Pour la paroi 2 : résistance R2 =
λ2
e3
Pour la paroi 3 : résistance R3 =
λ3
La résistance totale Rtotale de l’ensemble est obtenue en faisant la somme des résistances des
différentes parois.
e1 e2 e3
Rtotale = R1 + R2 + R3 = + +
λ1 λ2 λ3
Δt T– t T–t
Φ = = =
R Rtotale R1 + R2 + R3
Flux thermique
T t
t1 t2
D MTE 1110 C
R1 R2 R3
Rtotale
Les écarts de température auxquelles sont soumises chacune des faces s’établissent en fonction des
résistances rencontrées par le flux thermique qui est le même pour chaque paroi.
Paroi ➀ T – t1 R1 T – t1
Φ= R
1
Paroi ② t1 – t2 R2 t1 – t2
Φ= R
2
Paroi ③ t2 – t R3 t2 – t
Φ = R
3
Le flux thermique est donc donné par les différentes expressions équivalentes :
T–t T – t1 t1 – t2 t2 – t
Φ=R =
R1
=
R2
=
R3
totale
On a encore :
T – t1 = R 1 x Φ , t1 – t2 = R 2 x Φ , t2 – t = R 3 x Φ
Cette dernière relation montre que les potentiels thermiques sont proportionnels aux résistances
que rencontre la chaleur à son transfert, ce qui se traduit graphiquement par une droite dans un
diagramme température-résistance.
Sur un tel diagramme présenté ci-dessous, les résistances successives (R1, R2 et R3) que rencontre la
chaleur sont représentées sur l’échelle horizontale. La température (échelle verticale) évolue de la
valeur T pour la face chaude à la valeur t (face froide), la chaleur ayant alors rencontré une résistance
Rtotale = R1 + R2 + R3.
Température
Paroi Paroi Paroi
Température 1 2 3
T
face chaude
Températures t
1
Intermediaires t2
Température
t
face froide
R1 R2 R3
R1 R1 + R2 R1+ R2 + R3
D MTE 180 C
Résistances
Rtotal cumulées
Cette représentation de la répartition des températures permet donc de déterminer facilement les
températures des interfaces connaissant les valeurs des résistances successives et les températures
extrêmes T et t.
Il est intéressant aussi de considérer l’évolution de la température dans l’épaisseur de la paroi. Celle-ci
est représentée ci-dessous.
Température t
t
face froide
D MTE 180 B
R1 R2 R3
e1 e2 e3
R1 R1 + R2 R1+ R2 + R3 Épaisseur
Résistances
Rtotal cumulées
La paroi ② est la plus épaisse mais la plus conductrice ; la résistance R2 correspondante est faible.
On constate sur le graphique que pour cette paroi l’écart de température est le plus faible.
Par contre, la paroi ③ moins épaisse présente une forte résistance due à la plus faible conductibilité
thermique du matériau qui la constitue. Cette paroi est soumise à l’écart de température le plus
important, on peut dire qu’elle “protège du froid” les autres parois.
Ce mode de transmission peut être décrit par un processus dans lequel interviennent les étapes
représentées sur le schéma ci-dessous.
u
ur a
e
pa
oi to
l uid
Re
r
uf
nd
s ei
D MTE 023 A
Paroi
La transmission de chaleur par convection met donc en jeu plusieurs mécanismes successifs
relativement complexes, l’efficacité globale de l’échange pouvant être limitée par la difficulté de
réalisation de l’un ou l’autre des étapes.
On a cherché à obtenir une représentation globale de l’échange par convection en faisant intervenir un
formalisme du même type que celui utilisé en convection. Cela implique la définition d’un potentiel
thermique et d’une résistance qui prennent en convection la signification suivante :
- la température de la paroi
- la température moyenne du fluide
tparoi – tfluide
Flux thermique =
RCONVECTION
On a ainsi :
Coefficient de convection ou 1
coefficient de film h=
RCONVECTION
La valeur de h est d’autant plus élevée que la résistance en convection est faible.
L’appellation “coefficient de film” est relative à une représentation de l’échange de chaleur par
convection assez différente de cette qui a été présentée plus haut.
On considère dans ce cas que l’échange entre paroi et fluide est réalisé au travers d’un film de fluide
immobile au contact de la paroi comme le montre le schéma ci-dessous.
Fluide en écoulement
D MTE 1111 A
Film immobile
Paroi
Ce film intervient comme un isolant introduisant une résistance de conduction limitant l’échange de
chaleur. Le coefficient de film caractérise alors la résistance apportée par le film et il est d’autant plus
grand que celle-ci est faible.
t
Φ = R = h . Δt
CONVECTION
Les paramètres qui influencent la valeur du coefficient de film sont relatifs d’une part aux
caractéristiques du fluide, d’autre part aux caractéristiques d’écoulement.
L’influence des valeurs de ces paramètres sur celle du coefficient de convection est mise en
évidence dans le tableau ci-dessous où l’on présente la variation de h pour une variation du
simple au double de ces propriétés physiques.
Conductibilité 1,59
Viscosité dynamique 0,72
Chaleur massique 1,26
Masse volumique 1,74
Dans le cas des liquides, les valeurs présentées sur ce tableau montrent la meilleure
aptitude au transfert de l’eau par comparaison aux hydrocarbures. Elle est en effet plus
dense, plutôt moins visqueuse et elle possède une chaleur massique plus élevée.
De la même façon, et sans entrer dans des comparaisons trop précises, on peut s’attendre à
des valeurs du coefficient de film beaucoup plus faibles pour les gaz que pour les
liquides compte tenu des valeurs faibles de leur masse volumique et de leur conductibilité
thermique.
Le tableau de la page suivante présente des valeurs de coefficient de film sans changement
d’état pour divers fluides.
On sait déjà que la turbulence est un facteur favorable à l’échange de chaleur par
convection. Si on élimine les paramètres déjà présentés comme la masse volumique et la
viscosité, l’influence des caractéristiques d’écoulement se limite essentiellement à la vitesse
de circulation du fluide. Parallèlement, la vitesse du fluide influence directement les pertes
de charge de l’écoulement.
Dans le cas d’un échangeur à faisceau tubulaire dans une calandre, en régime turbulent, la
relation qui lie le coefficient de convection h à la vitesse de circulation v du fluide est la
suivante :
COEFFICIENT DE FILM
FLUIDES
W/m2.°C kcal/h.m2.°C
Convection naturelle
On sait déjà que le changement d’état du fluide (vaporisation ou condensation) est un élément
favorable au transfert de chaleur par convection. Les chaleurs latentes de changement d’état sont en
effet d’un ordre de grandeur généralement bien supérieur à celui des chaleurs sensibles et, en
conséquence, les particules de fluide au contact de la paroi peuvent absorber (ou fournir) davantage
de chaleur.
Dans la pratique, on constate effectivement des valeurs généralement élevées de film comme le
montrent les exemples présentés ci-dessous.
COEFFICIENT DE FILM
W/m2.°C kcal/h.m2.°C
CONDENSATION
Hydrocarbures 1400 à 2000 1200 à 1700
Eau 5800 à 11600 5000 à 10000
VAPORISATION
Hydrocarbures 1750 à 2900 1500 à 2500
Eau 5800 à 11600 5000 à 10000
Ces valeurs du coefficient de film ne sont toutefois données qu’à titre indicatif car elles sont fortement
influencées par les caractéristiques de l’écoulement du mélange liquide-vapeur. On conçoit en effet
que la qualité de l’échange de chaleur dépend des phénomènes qui interviennent au contact de la
paroi ; elle dépend en particulier :
Ces paramètres rendent complexe l’étude de l’échange de chaleur avec changement de phase. On
peut toutefois en apprécier l’influence en prenant l’exemple de la vaporisation et de la condensation
dans des tubes verticaux.
Les caractéristiques de l’écoulement du mélange de liquide et de vapeur sont décrites sur le schéma
ci-dessous :
RÉGIMES MÉCANISMES
D'ÉCOULEMENT D'ÉCHANGE
Ebullition convective
(transfert thermique
Régime dispersé avec convection
forcée à travers
Assèchement la vapeur)
de la paroi
Régime annulaire
avec entraînement
de gouttelettes Ebullition convective
(transfert thermique
avec convection
forcée à travers
le film de liquide)
Régime annulaire
Régime à bulles
Ébullition nucléée
sous refroidie
D MTE 2042 B
Parmi ces types d’écoulement, les deux premiers (écoulements à bulle et annulaire) sont très propices
à la circulation de la chaleur. En effet, la vaporisation se produit soit directement au contact de la paroi,
soit à l’interface liquide-vapeur, la chaleur étant dans ce cas transférée au travers d’un film de liquide
en écoulement très turbulent. On observe pour ces deux types d’écoulement des valeurs du coefficient
de film élevées qui sont celles indiquées sur le tableau précédent.
L’écoulement en brouillard est au contraire très défavorable : il est comparable à la convection dans
un gaz. Aussi, dans la pratique on essaie, quand cela est possible, d’éviter ce type d’écoulement en
limitant le taux de vaporisation du fluide. C’est le cas des rebouilleurs thermosiphons pour lesquels,
grâce à la recirculation, on limite à la conception les taux de vaporisation aux valeurs usuelles
suivantes :
Hydrocarbures 10 à 35 % masse
Solutions aqueuses 2 à 15 % masse
Dans le cas des fours de vaporisation de fluide, on n’est pas maître, en général, du taux de
vaporisation et celui-ci conduit bien souvent à un écoulement brouillard dans une bonne partie du
faisceau tubulaire. On supporte alors une diminution de la valeur moyenne du coefficient de film.
La condensation se produit au contact de la paroi qui se recouvre d’un film liquide dont l’épaisseur croît
au fur et à mesure que la condensation progresse.
Avec ce type d’écoulement, le film de condensat sur la paroi du tube apporte une résistance à
l’échange de chaleur. Les valeurs élevées du coefficient de film présentées plus haut sont dues à la
turbulence de l’écoulement du film liquide sous l’effet de l’entraînement par la vapeur et de son propre
poids.
Les valeurs du coefficient de film en condensation sont très affectées par la présence
d’incondensables. En effet, la présence de particules incondensables dans la phase gazeuse limite
l’accès à l’interface liquide-gaz des particules qui doivent se condenser. Les résultats présentés dans
le tableau suivant illustrent ce phénomène dans l’exemple de la condensation de vapeur d’eau en
présence d’air.
COEFFICIENT DE FILM
W/m2.°C kcal/h.m2.°C
% Air
0 11600 10000
1 5800 5000
2 4470 3850
Fluide
froid
Fluide
chaud
Résistance de Résistance de
convection convection
du fluide chaud du fluide froid
D MTE 153 A
Résistance
de conduction
de la paroi
La résistance totale à la transmission de chaleur (Rtotale) est la somme des différentes résistances
rencontrées et elle s’écrit donc :
Sous le potentiel thermique Δt = T – t s’établit un flux thermique qui s’exprime par la relation suivante :
Δt T–t T–t
Φ= R = R =
Rchaud + Rparoi + Rsalissement + Rfroid
totale
En utilisant le coefficient global d’échange U présenté plus haut, le flux thermique s’écrit encore :
Δt
Φ = R = U . Δt
On a l’habitude de distinguer :
- le coefficient global d’échange propre Up associé à une résistance totale ne prenant pas
en compte le salissement :
1 1
Up = =
Rtotale propre Rchaud + Rparoi + Rfroid
1 1
Us = =
Rtotale sale Rchaud + Rparoi + Rsalissement + Rfroid
La comparaison des deux valeurs de coefficient global d’échange permet de mesurer l’importance du
salissement. On a en effet :
1 1
Rsalissement = Rtotale sale – Rtotale propre = –
Us Up
La vérification du bon état de fonctionnement des échangeurs par exemple suppose la détermination
de la résistance de salissement - ce qui permet de suivre l’encrassement progressif de l’appareil -
Température
T
Fluide Fluide
chaud froid
t t
Rchaud Rfroid
Rparoi
D MTE 163 A
Rtotale Résistance
La résistance de conduction de la paroi est représentée avec une valeur nettement plus faible que
celles des résistances de convection. C’est le cas général dans les matériels d’échange thermique où
la paroi métallique conduit très bien la chaleur. Il n’en n’est pas de même, bien sûr, pour des parois
isolantes.
On constate, d’autre part, que l’écart de température entre les faces de la paroi est faible et que la
température moyenne de la paroi est intermédiaire entre celles du fluide chaud et du fluide froid.
Plus précisément, sur le schéma sa valeur est à peu près la moyenne des températures T et t puisque
les résistances Rchaud et Rfroid ont le même ordre de grandeur.
Ce cas n’est pas général car en fonction des valeurs respectives de Rchaud et Rfroid, la paroi peut se
trouver portée à des températures bien différentes comme l’indiquent les schémas suivants.
Température Température
t1 t1
tparoi
tparoi
t t2
Rchaud Rfroid 2 Rchaud Rfroid
D MTE 164 A
Rparoi Rparoi
Résistance Résistance
Rtotale Rtotale
On constate que la paroi est portée à une température proche de celle du fluide dont la
résistance de convection est la plus faible. On peut formuler ce résultat d’une autre manière en
disant, dans le cas de l’exemple 1, que la paroi est à basse température parce qu’elle est mieux
refroidie (Rfroid faible) que réchauffée (Rchaud élevée).
Ce phénomène est plus ou moins sensible selon la valeur de la résistance totale propre ; en effet,
l’addition d’une résistance de salissement Rs à une résistance totale propre du même ordre de
grandeur revient à doubler la résistance totale sale et donc à diviser par 2 le flux thermique, pour un
même potentiel thermique. Par contre, si la résistance propre est, par exemple 10 fois plus grande que
Rs, cela se traduit par une diminution de 9 % seulement du flux thermique.
En conséquence on voit que l’effet d’un encrassement sur les performances de l’échange de
chaleur est d’autant plus pénalisant que les conditions d’échange propre sont favorables. C’est
particulièrement le cas des rebouilleurs à vapeur par opposition, par exemple, aux échangeurs brut-
résidu du train d’échange d’une distillation atmosphérique.
D’autre part, l’encrassement est assez souvent localisé d’un côté de la paroi, les fluides n’étant pas
aussi salissants l’un que l’autre. La température de la paroi est alors modifiée comme le montrent les
schémas suivants sur lesquels le salissement est dû au fluide chaud.
Température
Température
T T
tparoi
propre tparoi
sale
t t
D MTE 1113 a
On observe dans ce cas que la température de la paroi sale est inférieure à celle de la paroi propre :
elle est en effet moins bien chauffée.
Ce phénomène se produit par exemple dans les économiseurs de chaudières où l’on préchauffe l’eau
alimentaire par les fumées froides avant leur rejet à la cheminée. Les dépôts de suie sur les tubes
conduisant à une baisse de la température du métal qui peut devenir un lieu de condensation
sulfurique des fumées et donc un site de corrosion.
La diminution des résistances de convection n’est pas, en général, un problème d’exploitation dans la
mesure où le seul paramètre est le débit de fluide dont les variations importantes ne peuvent pas être
admises par le procédé ou le matériel (pompe, compresseur, ventilateurs, …). Il s’agit en fait d’un
problème de conception de l’appareil d’échange qui se pose en particulier lorsque les deux résistances
de convection diffèrent notablement l’une de l’autre. Cette situation est figurée sur le schéma ci-
dessous.
Température
T
tparoi
t
Rchaud Rfroid
D MTE 164 B
Rparoi
Résistance
Rtotale
Pour diminuer la résistance totale on peut réduire l’une ou l’autre des deux résistances Rchaud – Rfroid
ou les deux à la fois. Les schémas ci-dessous montrent l’effet d’une division par 4 de chacune des
deux résistances.
Température Température
T T
tparoi
tparoi
t
D MTE 1114 A
Rchaud t Rchaud
1/4 Rfroid Rfroid
1/4
Résistance Résistance
On voit que l’action sur Rfroid se révèle peu efficace et qu’au contraire, la réduction de Rchaud conduit à
une amélioration très importante de l’échange.
Cela est dû au fait que Rchaud constitue à elle seule la majeure partie de la résistance totale et en
conséquences toute amélioration qui ne porte pas sur elle modifie très peu les conditions d’échange.
On dit dans ce cas que Rchaud est une résistance limitative du transfert ou encore une résistance
contrôlante.
En pratique, dans la conception des appareils d’échange thermique on cherche à éviter la présence
d’une résistance limitative ou contrôlante.
• les aménagements de circulation des fluides à l’intérieur des échangeurs de chaleur pour
obtenir une turbulence suffisante de l’écoulement :
Il faut remarquer toutefois que le gain obtenu de cette manière sur les résistances de
convection est accompagné d’une augmentation des pertes de charge.
• Le fait que l’on évite les écoulements du type brouillard dans les rebouilleurs
thermosiphon.
• L’utilisation de surfaces d’échange étendues dans le cas des résistances élevées. Il s’agit
d’ailettes ou de picots soudés sur les tubes qui, en offrant davantage de surface, multiplient
les possibilités de contact particules de fluide-paroi et favorisent ainsi l’échange de chaleur.
Toutefois, il faut prendre garde de ne pas trop réduire ces résistances car la température des
tubes est modifiée :
- elle est plus élevée dans le cas des tubes de convection ce qui conduit à ne pas
équiper les premiers tubes (tubes de choc) pour limiter la température à laquelle ils
sont portés.
- elle est plus basse dans le cas d’aéroréfrigérants et l’on a risque de figeage avec
des produits lourds. Aussi dans les climats rigoureux on est amené à contrôler la
température d’entrée de l’air par recirculation d’air chaud.
Ce mode de transmission est significatif quand on se trouve en présence de matériaux portés à haute
température - au-delà de 700°C -. Il concerne particulièrement les flammes (fours, chaudières, torches), et les
réfractaires qui revêtent les chambres de combustion. Ces corps, en effet, du fait de l’agitation thermique des
particules qui les composent (molécules et atomes) émettent un rayonnement qui transporte l’énergie
thermique. Ce rayonnement peut être partiellement absorbé par la surface d’un corps récepteur - tube de
four, par exemple - ce qui se traduit pour ce dernier par une absorption de chaleur.
Deux facteurs principaux, présentés ci-après déterminent la transmission de chaleur par rayonnement. Il
s’agit d’abord des caractéristiques de l’émetteur - surface, température, nature du matériau - et ensuite celles
du récepteur.
L’échange global de chaleur par rayonnement est illustré ensuite par l’exemple d’une zone de radiation de
four tubulaire.
On sait déjà que le débit de chaleur est d’autant plus grand que la température est plus élevée.
Parallèlement, à une même température, tous les matériaux n’ont pas la même faculté d’émission. Pour
caractériser celle-ci, on définit un matériau idéal constituant un émetteur parfait appelé corps noir. Les
performances des autres matériaux sont alors définies par rapport à celles du corps noir.
T 4
Flux émis par le corps noir Φcorps noir = σ . (100 )
T s’exprime en Kelvin et σ (sigma), appelée constante de Stefan-Boltzman, a une valeur qui dépend
du système d’unités choisi pour exprimer le flux thermique.
en W/m2 σ = 5,67
en kcal/h.m2 σ = 4,96
L’application de cette loi permet de calculer les valeurs du flux thermique du corps noir présentées
dans le tableau ci-dessous.
On constate que la température a une influence considérable sur l’émission du corps noir et on voit
bien que le rayonnement n’est notable qu’à partir de températures assez élevées.
• Spectre de l'émission
Les graphiques ci-dessous montrent pour deux températures différentes l'évolution du flux thermique
émis par le corps noir en fonction de la longueur d'onde véhiculant l'énergie.
Watts/ce3 Watts/ce3
90 90
80 80
70 70
= 1500 K = 1100 K
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
D MTE 184 A
D MTE 184 B
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4 5 6 7
(microns) (microns)
On constate que le spectre d'émission du corps noir se déplace vers les courtes longueurs d'ondes
quand sa température s'élève.
Quand le spectre d'émission entre dans le domaine visible au fur et à mesure de l'élévation de
température, le corps noir apparaît rouge puis orangé. Lorsque tout le domaine du visible est couvert,
le corps noir apparaît blanc.
Des valeurs d’émissivité pour quelques matériaux solides sont présentées dans le tableau ci-dessous.
MATÉRIAUX ÉMISSIVITÉ
T
Φ = ε . σ . (100 )4
L’expérience montre que les gaz dont la molécule est constituée de deux atomes identiques ont une
émissivité nulle. C’est le cas de l’azote et de l’oxygène. On comprend bien qu’en conséquence ces
deux constituants contribuent à réduire l’émissivité des gaz de combustion. En particulier, l’excès d’air
de combustion qui en accroît la concentration conduit à une diminution de l’émissivité comme le
montre les résultats ci-après.
5 0,49
10 0,47
20 0,45
30 0,44
Dans la pratique, les flammes - de fuel-oil en particulier - contiennent des particules riches en carbone
appelées carbone-suie qui contribuent à élever le facteur d’émission de la flamme. L’expérience
montre que cet effet est d’autant plus grand que le rapport massique carbone/hydrogène du
combustible est plus élevé. On a pu ainsi relever dans un four expérimental des valeurs de l’émissivité
allant jusqu’à 0,95. Il en résulte que l’émission thermique d’une flamme de combustible liquide est
beaucoup plus élevée que celle d’une flamme de combustible gazeux.
e
e rgi ie
ie Én fléch
n erg te
E den
i ré
inc
D MTE 186 B
É n e r gie e
a bs orbé
Énergie transmise
Pour caractériser l’aptitude des matériaux à l’absorption de rayonnement on définit le facteur d’absorption α
(alpha) comme le rapport du débit de chaleur absorbé à celui de chaleur incidente.
Dans la pratique, on constate que les bons émetteurs sont de bons récepteurs du rayonnement, ce qui
signifie que les matériaux dont l’émissivité est élevée ont des valeurs élevées du facteur d’absorption.
Les matériaux les plus sombres ont les valeurs du facteur d’absorption les plus élevées. Il ne s’agit en fait que
d’une conséquence de leur aptitude à l’absorption : exposés à la lumière du soleil, ces matériaux ne
réfléchissent qu’une faible part du rayonnement incident et paraissent sombres par opposition à l’argent poli
qui en réfléchissant presque intégralement le rayonnement incident a l’aspect blanc du soleil.
On comprend pourquoi les réservoirs de gaz de pétrole liquéfiés, par exemple, sont revêtus de peinture
blanche ou type aluminium pour limiter leur échauffement sous l’effet du soleil.
Dans ces conditions, le débit de chaleur échangé peut s’exprimer de manière globale :
Tg 4 Tt 4
Qrayonnement = A . F . σ [( 100 ) – ( 100 )]
• Q, débit de chaleur échangé, est aussi le débit de chaleur reçu par le faisceau tubulaire et cédé par
les flammes.
• Tg, est la température moyenne de rayonnement des gaz de combustion exprimée en Kelvin.
Cette température est en général supérieure à celle des fumées quittant la zone de radiation
(température de “bridge-wall”) d’une valeur pouvant aller jusqu’à 100 à 150°C.
Ce facteur global d’échange F rassemble les caractéristiques de rayonnement des flammes et des
tubes (émissivité, facteur d’absorption) ainsi que l’effet de la disposition géométrique des tubes dans
la zone de radiation.
Les valeurs usuelles du facteur global d’échange sont comprises entre 0,27 et 0,30.
Qrayonnement Tg 4 Tt 4 ]
Φrayonnement = A
= σ . F [ ( 100 ) – ( 100 )
En zone de radiation, un échange de chaleur par convection des fumées aux tubes se superpose dans
la pratique au rayonnement et contribue à accroître la valeur du flux thermique moyen absorbé par les
tubes.
La valeur du flux moyen en zone de radiation dépend principalement des températures Tg et Tt des
gaz de combustion et des tubes. L’influence de ces deux paramètres est représentée sur le
diagramme ci-dessous, sur lequel sont figurées les plages de fonctionnement des fours des principaux
procédés du raffinage et de la pétrochimie.
Flux thermique moyen
EN RADIATION
14
00
°C
Tem
13
pé
00 VAPOCRAQUAGE
rat
ure
er d
ayo
12
nne
00
me
50 000
nt d
es
g az
110 VAPOREFORMAGE
com
0
bus
tible
DISTILLATION
ATMOSPHERIQUE
100
REFORMAGE CATALYTIQUE
0
900
VISCORÉDUCTION
800
10 000
700
D MTE 187 B
0
0 500 1000
Température tube (°C)
Les fours du raffinage se distinguent entre eux par la température des tubes qui dépend du procédé et
de la métallurgie du faisceau.
La différence essentielle entre les fours du raffinage et de la pétrochimie réside dans le niveau de
température moyen des gaz de combustion (il est maintenu élevé dans les fours de pétrochimie par la
multiplicité des brûleurs disposés en façade). Il en résulte que la part du rayonnement dans le flux
moyen est différente dans ces deux familles de fours : de l’ordre de 80 % pour les fours du raffinage et
95 % pour ceux de la pétrochimie.
La répartition du rayonnement autour d’un tube disposé devant un mur réfractaire illustre bien cet effet
de différence d’exposition.
Le tube, représenté sur le schéma ci-dessous, est exposé à la fois au rayonnement direct de la flamme
et au rayonnement réfléchi par le mur réfractaire. Pour chacun de ces rayonnements dont les flux
thermiques sont différents, le tube présente des zones “à l’ombre”. Aussi, l’intensité du flux absorbé
varie continuellement autour du tube comme cela est représenté sur le schéma ci-dessous.
Flux total
i
x r é fl é c h
Flux moyen
Flux direct
Rayonnement
i nt
Tube
ch e
flé em
direct
ré onn
Flu
y
Ra
D MTE 026 A
Paroi
On constate un maximum de flux absorbé sur la génératrice la plus proche des flammes. En général,
la valeur de ce maximum est d’environ 1,8 fois le flux moyen.
Dan le cas des faisceaux de four de vapocraquage chauffés directement de chaque côté, le flux est
mieux réparti et le flux maximum ne vaut que 1,2 fois le flux moyen.
À cette évolution de température des gaz de combustion correspond une évolution du flux thermique.
Le schéma suivant en présente l’allure mesurée sur un four industriel (four cabine à brûleurs en sole).
Hauteur en m
Fuel-oil
combustible
gazeux
D MTE 028 A
50 100 150
Flux incident
Brûleur
sur les tubes
On constate sur ce schéma la présence d’un pic de flux thermique au droit des tubes situés au quart
inférieur du four. Ce pic est accentué dans le cas de l’utilisation de fuel-oil comme combustible, l’effet
de l’émissivité plus élevée des flammes s’ajoutant à celui du pic de température.
Cette répartition du flux thermique est différente selon le type de brûleurs et la température de l’air de
combustion.
tpeau
Gaz de absorbé
combustion
tproduit
D MTE 029 A
Tubes Dépots
Δt
Φabsorbé = R
tpeau – tproduit
Φabsorbé = R
tube + Rsalissement + Rconv.
La valeur de cette résistance peut évoluer considérablement sous l’effet d’un salissement
(dépôt de coke, particulièrement) et conduire à une élévation importante de la température
du métal.
Pour un flux moyen donné, l’hétérogénéité de répartition du flux conduit à des surchauffes locales des
tubes.
– Étude de cas –
Les principales conditions opératoires et caractéristiques de l’échange de chaleur sont indiquées dans le
tableau suivant.
Températures (°C)
- Entrée 40 -34
- Sortie 14 10
- Moyenne 27 -12
Coefficients de convection
1000 200
moyens (kcal/h.m2.°C)
Résistances de salissement
0,0004 0,0002
autorisées (h.m2.°C/kcal)
— Application —
L'étude concerne un des tubes d'une zone de convection de four de distillation atmosphérique appartenant à
la première nappe rencontrée par les fumées sortant de la zone de radiation.
C = 300°C
D PCD 730 A
kcal ⎞
λ en ⎛⎜ 39 39 37 34 33 31
⎝ h • m • °C ⎟⎠
kcal
• hB = 500 côté brut
h • m2 • °C
kcal
• hF = 38 côté fumées
h• m2• °C
hr = 15 (équivalent rayonnement)
1- SITUATION PRÉSENTE
a - Flux thermique
– Détermination graphique
800
700
Températures (°c)
600
500
400
D MTE 192 B
300
0 10-2 2.10-2 3.10-2
2
Résistances cumulées h.m .°C
( (
kcal
1"
Ø = h = 1"
2
La section de passage offerte aux fumées est réduite dans le rapport : 1,477.
La réduction de la section de passage offerte aux fumées se traduit par une augmentation de la
vitesse (et du nombre de Reynolds) dans le rapport 1,477.
kcal
h'c = hc • (1.477) 0.6 = 29
h . m2 . °C
Ce coefficient est associé à la surface nue des tubes AN et à la surface des studs As avec
l'efficacité E.
⎡ A ⎤
h'c•m = h'c ⎢ 1 + E ⎛⎜ – 1 ⎞⎟ ⎥
⎣ A⎝ N ⎠ ⎦
kcal
h'c•m = 29 [ 1 + 0.62 • 2.56 ] = 75
h . m2 . °C
kcal
h'F = h'c•m + hr = 75 + 15 = 90
h . m2 . °C
3- INFLUENCE DU SALISSEMENT
— Application —
L'étude concerne l'isolation des longs pans d'un four de craquage à la vapeur qui doit être refaite et pour
laquelle divers matériaux sont envisagés :
– des panneaux isolants, moins conducteurs que les briques, pour limiter les pertes
thermiques
• panneaux en laine de roche imprégnée de résine thermodurcissable (voir BX
pages 4 et 5)
• blocs à base de silicate de calcium (voir CALSIL pages 6, 7) environ deux fois
plus chers que les précédents à épaisseur égale, mais résistant mieux à la
température
Coefficients Résistances
Caractéristiques des échanges
par convection
kcal h.m2.°C
en en
h.m2.°C kcal
D MTE 1231 A
D MTE 1232 A
D MTE 1233 A
D MTE 1234 A
D MTE 1235 A
La brique réfractaire choisie est du type JM 26 (température maximum d'utilisation : 1430°C) préférée au
type JM 23 par sécurité bien qu'elle soit plus lourde et plus conductrice ; de dimension 230 x 170 x 64 mm,
elle est posable dans le sens de la longueur ou de la largeur.
• Paroi composite 3 : Brique (170 mm) + CALSIL (30 mm) + BX (80 mm)
• Paroi composite 4 : Brique (170 mm) + CALSIL (50 mm) + BX (60 mm)
• Paroi composite 5 : Brique (170 mm) + CALSIL (60 mm) + BX (50 mm)
Les conductibilités thermiques moyennes des différents matériaux sont les suivantes :
θf – θa =
b - Résistances
Conduction de la brique RB =
Conduction du BX RBX =
Convection de l'air Ra =
_______________________________________________________________
c - Flux thermique
Potentiel thermique
Φ = = kcal/h•m2
Résistance totale
Le flux thermique au travers de chacune des résistances est le même que celui qui traverse la paroi
composite.
D'où
θi = θf – Φ • Rf =
Puis :
θCAL = θi – Φ • RB =
θe = θBX – Φ • RBX =
θa = θe – Φ • Ra =
1000
800
Température (°c)
600
400
200
D MTE 189 B
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5
Résistances cumulées ( h.m2.°C
(
kcal
λ = a . θ2 + b • θ + c
Il suffit de connaître les valeurs de la conductibilité thermique à trois valeurs de la température pour
déterminer les valeurs de a, b et c pour chaque matériau.
a b c
a
3 ( θ32 – θ31 ) + b2 • (θ22 – θ21 ) + c ( θ2 – θ1)
λm =
θ2 – θ1
ei
hypothèse de Ri =
et i =
i RT
RT
D MTE 190 B
Évolution
des températures
Hypothèse de
flux thermique
Hypothèse de i + 1
Calcul de m entre i et i + 1
Ceci pour
Calcul de Ri
chaque paroi
Calcul de i + 1
Hypothèse de i + 1 non
vérifiée
oui
RT = Ri
-
d'où = F A
RT
Hypothèse de non
vérifiée
D MTE 191 B
oui
FIN
ÉCHANGEURS DE CHALEUR
Les appareillages utilisés en dehors des fours et chaudières sont appelés “échangeurs de chaleur”.
Bien qu’il n’y ait pas de véritable normalisation concernant le vocabulaire à adopter, la terminologie utilisée
renseigne généralement sur la fonction de l’appareil. Sans prétendre à supprimer toute ambiguïté ni à fournir
la liste exhaustive des différents termes utilisés tant en langue française qu’en langue anglaise, une
classification par fonction peut être établie.
Échangeur (exchanger) : en dehors de son sens général tel qu’utilisé plus haut, ce terme désigne l’appareil
qui réchauffe un fluide de procédé et en refroidit un autre le plus souvent sans changement de phase de l’un
et l’autre de ces deux fluides.
1- FONCTION RÉFRIGÉRATION
Réfrigérant (cooler) : il refroidit un liquide ou un gaz par circulation d’un fluide auxiliaire, généralement
de l’eau.
Réfrigérant intermédiaire (intercooler) , final (aftercooler) : ces termes sont plutôt réservés aux
réfrigérants de gaz comprimés au divers étages de compression.
Réfrigérant final (trim cooler) : réfrigérant qui termine la réfrigération d’un produit. Souvent, ce terme
désigne le réfrigérant à eau qui assure les conditions de sécurité requises pour le stockage des
produits ; par extension, il désigne aussi l’association aéroréfrigérant suivi d’un réfrigérant à eau
fréquemment utilisés pour cette fonction.
Chiller : il refroidit un fluide de procédé par évaporation d’un fluide frigorigène (ou par de l’eau
réfrigérée).
2- FONCTION RÉCHAUFFAGE
Préchauffeur (preheater) : il préchauffe un fluide de procédé par la vapeur d’eau ou un fluide chaud
de procédé, la chauffe se poursuivant souvent dans un four en aval.
Réchauffeur (heater) : il réchauffe également un fluide de procédé mais le terme s’emploie surtout
pour désigner l’appareil qui réchauffe un produit stocké généralement pour assurer sa pompabilité.
Les termes réchauffeur et préchauffeur d’air s’appliquent aux appareils (cycliques ou non) assurant
la préchauffe de l’air de combustion d’une chaudière ou d’un four par récupération d’une partie de la
chaleur contenue dans les fumées ou dans un autre fluide auxiliaire.
3- FONCTION CONDENSATION
Condenseur (condenser) : il assure la condensation totale (total condenser) ou partielle (partial
condenser) de vapeur par circulation d’eau ou d’un fluide de procédé suffisamment froid.
Aérocondenseur : il a la même fonction que le précédent en utilisant l’air comme fluide froid.
4- FONCTION VAPORISATION
Vaporiseur (vaporizer) : il assure la vaporisation totale ou partielle d’un liquide de procédé, l’apport de
chaleur étant fait par de la vapeur d’eau ou un fluide chaud de procédé éventuellement en
condensation.
Bouilleur (boiler), rebouilleur (reboiler) : il vaporise une partie des produits de fonds de colonnes pour
les renvoyer au fractionnement.
Générateur de vapeur : il produit de la vapeur par récupération de chaleur sensible contenue dans les
fluides de procédés, des fumées de fours ou des lits catalytiques (Waste heat boiler) ou par
combustion de gaz ou de liquides résiduels (Steam generator).
5- FONCTION PARTICULIÈRE
Évaporateur (evaporator) : terme plutôt utilisé pour désigner l’appareil qui concentre des solutions
aqueuses par évaporation d’eau ; cependant il peut désigner aussi un vaporiseur et un chiller.
Quelle que soit leur fonction, le principe de fonctionnement de tous ces appareils est celui des
échangeurs de chaleur par surface interposée entre deux fluides et mettant en œuvre la
transmission par conduction et convection simultanées. Par ailleurs, la façon d’organiser la
circulation des fluides de chaque côté de la paroi conditionne leur performance.
D MTE 300 A
Co-courant Contre-courant
• appareils 1-1 (1 passe côté calandre, 1 passe côté tubes) : la calandre est de type E
selon la norme TEMA
D MTE 301 A
Co-courant Contre-courant
• appareils 2-2 (2 passes côté calandre, 2 passes côté tubes) : la calandre est de type
F selon la norme TEMA
D MTE 305 A
Co-courant Contre-courant
D MTE 306 A
Contre-courant
D MTE 308 A
Appareils à lamelles
Le nombre de passes côté tubes est souvent égal à 2, 4 parfois à 6 ; il est très rarement égal à 8 pour
des raisons de pertes de charges prohibitives.
Le fluide côté tubes échange de la chaleur simultanément sur 2 passes, l’une à contre-
courant avec le fluide côté calandre, l’autre à co-courant.
D MTE 309 A
b - Appareils à 2 passes côté calandre (calandre de type F)
Par exemple, l’appareil 2-4 associe 2 passes côté tubes à chacune des 2 passes côté calandre.
Chacune des 2 parties de cet appareil 2-4 fonctionne comme un appareil 1-2, les 2 parties étant
disposées en série sur les 2 fluides ; la mise en série respecte le contre-courant d’ensemble dans le
cas du dispositif représenté ci-dessous.
D MTE 310 A
c - Autres appareils
Les modes de circulation suivants organisant des circuits en dérivation sont utilisés pour limiter les
pertes de charge côté calandre. Les appareils schématisés ci-dessous fonctionnent avec 2 passes ;
ce nombre peut être modifié.
À écoulement divisé
(Calandre type J)
D MTE 408 A
Faisceau à pas carré Faisceau à pas triangulaire
D MTE 312 A
Aéro à air forcé
avec une ou plusieurs passes côté tubes (deux dans les appareils schématisés ci-dessus).
Fluide Unités
Fluide froid Si
chaud hors système
}
Température d’entrée T1 t1
°C ou K °C °C
Température de sortie T2 t2
}
Enthalpie à l’entrée H1 h1
J/kg th/t kcal/kg
Enthalpie à la sortie H2 h2
Dans le cas d’un échange sans changement de phase de l’un et l’autre des 2 fluides, il peut également
s’écrire :
Le débit de chaleur échangée Q est encore appelé charge thermique ou puissance thermique de
l’échangeur.
La vérification du bilan thermique suppose la possibilité de mesurer les 2 débits massiques et les 4
températures d’entrée et de sortie ainsi que l’accès aux données caractéristiques des fluides,
enthalpies ou chaleurs massiques dans les conditions opératoires.
2- LOI DE TRANSMISSION
a - Loi de transmission locale
L’échange de chaleur entre 2 fluides séparés par une paroi est caractérisé par :
Sauf dans le cas unique où la vaporisation d’un corps pur (t = constante) est assurée par la
condensation d’un autre corps pur (T = constante), le potentiel thermique varie entre l’entrée et la
sortie de l’échangeur. La variation de ce potentiel dépend du mode de circulation adopté ainsi que la
loi de transmission globale caractérisant l’échange sur toute la surface.
En prenant l’exemple d’un échange entre un fluide chaud (T1 = 200°C, T2 = 120°C) et un fluide froid
(t1 = 50°C, t2 = 100°C), les évolutions de la température de chacun des fluides sont représentées ci-
dessous.
• Circulation à co-courant
Les différents éléments de surface de l’échangeur ont des intensités d’échange très différentes.
En particulier l’élément de surface situé à l’entrée “travaille” 7,5 fois plus que l’élément de surface situé
à la sortie.
• Circulation à contre-courant
D MTE 2001 A
différentes ; toutefois la variation est moins
50°
importante dans ce mode de circulation :
l’élément de surface situé à l’extrémité chaude
travaille seulement 1,4 fois plus que l’élément de
surface situé à l’extrémité froide.
Pour caractériser l’échange global de chaleur dans chacun des échangeurs il est nécessaire de définir
un potentiel thermique moyen Δtmoyen, caractéristique du mode de circulation, permettant
d’exprimer la loi de transmission sous la forme simple :
Q = U A Δtmoyen
Le potentiel thermique moyen s’exprime en fonction des potentiels thermique Δt1 et Δt2 aux
extrémités de l’échangeur comme leur moyenne logarithmique définie par la relation :
On dit encore que le potentiel thermique moyen est la DTLM (Différence de Température
Logarithmique Moyenne) dans l’échangeur.
Le calcul du potentiel thermique moyen nécessite de disposer d’une calculatrice scientifique munie de
la touche Ln . Il peut être résolu graphiquement en utilisant l’abaque de la planche 2.
Application
En reprenant l’évolution des températures dans le cas de l’échange pris en exemple, les potentiels
thermiques à chaque extrémité de l’échangeur sont :
DTLMco-c = =
Ln
DTLMc-c =
Ln
La comparaison des deux DTLM pour un même cas d’échange permet de conclure que le mode de
circulation à contre-courant conduit à une valeur plus élevée du potentiel thermique moyen.
L’examen des profils de température dans les appareils permet de constater une meilleure répartition
du potentiel thermique et un “travail” mieux partagé pour chacun des éléments de la surface d’échange
à contre-courant.
Par ailleurs, la circulation des fluides à co-courant ne permet par de croiser les températures de
sortie (obtenir une température de sortie du fluide froid supérieure à celle de sortie du fluide chaud).
Ce mode de circulation limite les ambitions de l’échange.
De tous les modes de circulation, le contre-courant est le mieux organisé et il est qualifié encore de
“circulation méthodique”. Par opposition la circulation à co-courant est qualifiée de circulation “anti-
méthodique”.
Pour tout autre mode de circulation que le contre-courant le potentiel thermique moyen Δtmoyen est
inférieur à celui correspondant au contre-courant, ce qui peut être exprimé en utilisant la DTLMc-c
corrigée d’un facteur multiplicateur F inférieur à 1 et caractéristique du mode de circulation
concerné :
Δtmoyen = F . DTLMcc
Par ailleurs, le facteur F dépend de deux paramètres qui caractérisent l’échange de chaleur et
font intervenir les 4 températures d’entrée et de sortie :
- l’un e, exprime l’élévation de température du fluide froid par rapport à la différence des
températures de disponibilité des 2 fluides :
t2 – t1
e =
T 1 – t1
- l’autre r, exprime le rapport des variations de température des fluides ou des capacités
calorifiques :
T1 – T2 mc
r= = (égalité traduisant le bilan thermique)
t2 – t1 MC
La valeur du facteur F s’obtient par lecture sur des abaques adaptés aux différents modes de
circulation. Les planches de 4 à 7 présentent ces abaques pour les modes de circulation des fluides
les plus usuels.
Application
e= = =
r= = =
F1-2 = Δtmoyen = = °C
F2-4 = Δtmoyen = = °C
L’évolution des potentiels moyens montre que la performance se rapproche de celle du contre-courant
au fur et à mesure que le nombre d’appareils 1-2 mis en série à contre-courant d’ensemble augmente.
Cependant, les coûts d’investissement et des pertes de charge limitent les possibilités de mise en
série.
T1 t2 t1 T2
D MTE 2045 A
T1
MC < mc
T1 t '2
t2
T2 T' 2
T2
t '2
D MTE 2046 B
t2 T' 2
t1 t1
t1
Surface Surface
installée marginale
Co-courant Contre-courant
T1
Échangeur
Propre t2
T1
Sale t'2
T'2 T' 2
T2 T2
t2 Échangeur
D MTE 2048 B
t '2 Propre
t1 Sale t1
Co-courant Contre-courant
Dans le cas de l’échangeur sale, chaque élément de surface travaille sous un potentiel thermique plus grand.
Le potentiel moyen étant alors plus favorable permet d’ “amortir” la dégradation du coefficient d’échange.
Q = U A Δtmoyen
Perte
n’est donc pas proportionnel au
coefficient global d’échange, puisqu’à
toute variation de celui-ci correspond
une variation du potentiel moyen ;
cette variation étant de sens contraire
D MTE 2049 B
– Planche n°1 –
E L
Plaque tubulaire fixe
A type "A"
Calandre à une passe
Faisceau P
tubulaire Fond flottant ou tête flottante
démontable avec garniture externe
C H
Chambre intégrée à
Double écoulement séparé
une plaque tubulaire avec S
couvercle démontable Fond flottant ou tête flottante
avec contre bride démontable
N Écoulement divisé T
Fond flottant ou tête flottante
à passage direct
Chambre intégrée à
une plaque tubulaire avec
couvercle démontable
K
U
Rebouilleur "Kettle"
Faisceau à tubes en U
D
X W Fond flottant ou tête flottante
D MTE 014 A
© 2013
2011 - IFP Training
DÉTERMINATION GRAPHIQUE
DU POTENTIEL THERMIQUE MOYEN
– Planche n°2 –
80 80 80
70 70 70
65 65 65
60 60 60
55 55 55
50 50 50
45 45 45
40 40 40
35 35 35
DTLM
30 30 30
DT1
DT2
25 25 25
20 20 20
15 15 15
10 10 10
5 5 5
T1 T2
Fluide chaud
DT1 = T1 - t2 DT2 = T2 - t1
Fluide froid
t2 t1
Si ∆ T1 et ∆T2 ne peuvent être portés simultanément sur les échelles, il faut prendre des valeurs proportionnelles
Ex : ∆T1 = 200, ∆T2 = 20. On prend : ∆T'1 = 100 et ∆T'2 = 10 - DLTM = 39,5 . 2 = 79
D MTE 219 A
© 2013
2011 - IFP Training
1,0
0,9
0,8
0,7
© 2013
F1-2 : facteur de correction de la DTLMCC
0,6 Zone de croisement des températures de sortie
r = 20
r = 0,1
0,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
e : efficacité
T1
FACTEUR DE CORRECTION DE LA DTLMCC
— 1 passe côté calandre, 2 ou 2 n passes côté tubes —
t2
t1 t2 - t1 T1 - T2 (∆t)1-2
e= r= F1-2 =
T1 - t1 t2 - t1 DTLMCC
T2
D MTE 1007 A
1,0
0,9
0,8
0,7
© 2013
F2-4 : facteur de correction de la DTLMCC
0,6 Zone de croisement des températures de sortie
0,3
r = 0,1
– Planche n°4 –
15
8,0
6,0
4,0
3,0
2,5
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,2
r = 20
0,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
e : efficacité
t1 t2 - t1 T1 - T2 (∆t)2-4
e= r= F2-4 =
T1 - t1 t2 - t1 DTLMCC
T2
D MTE 1010 A
1,0
0,9
0,8
0,7
© 2013
F3-6 : facteur de correction de la DTLMCC
0,6 Zone de croisement des températures de sortie
– Planche n°5 –
r = 20
r = 0,2
0,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
e : efficacité
T1
t2 FACTEUR DE CORRECTION DE LA DTLMCC
— 3 passes côté calandre, 6 ou 6 n passes côté tubes —
t2 - t1 T1 - T2 (∆t)3-6
t1 e= r= F3-6 =
T1 - t1 t2 - t1 DTLMCC
T2
3/6
D MTE 1011 A
1,0
0,9
0,8
0,7
© 2013
F4-8 : facteur de correction de la DTLMCC
– Planche n°6 –
0,6 Zone de croisement des températures de sortie
r = 20
0,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
e : efficacité
T1
t2 FACTEUR DE CORRECTION DE LA DTLMCC
— 4 passes côté calandre, 8 ou 8 n passes côté tubes —
4
calandres
t2 - t1 T1 - T2 (∆t)4-8
e= r= F4-8 =
t1 T1 - t1 t2 - t1 DTLMCC
T2
D MTE 1012 A
Raffinage-Chimie
———
ÉCHANGEURS DE CHALEUR
Cas particulier des condenseurs, rebouilleurs
et aéroréfrigérants
I- ÉCHANGEURS AVEC CHANGEMENT D’ÉTAT D'UN FLUIDE (OU DES DEUX FLUIDES)
On sait déjà que le changement d'état physique s'accompagne d'une haute qualité de l'échange de chaleur
entre le fluide et la paroi. Cela se traduit par une valeur élevée du coefficient de convection. D'autres
particularités concernent principalement le bilan thermique et la loi d'échange dans l'appareil.
1- BILAN THERMIQUE
Le débit de chaleur échangée par un fluide changeant d'état physique comprend la chaleur latente de
changement d'état et s'exprime en fonction de la variation d'enthalpie du fluide :
D'une manière générale, ce débit de chaleur regroupe trois postes thermiques distincts :
- QS1, débit de chaleur sensible pour amener le fluide aux conditions de changement d'état
dans la mesure où la situation initiale ne correspond pas à ces conditions.
Il va de soi que QS1 est nul dans le cas où le fluide est initialement saturé : vapeur à son
point de rosée ou liquide à son point de bulle.
QL = M • Λ en condensation
ou QL = m • Λ en vaporisation
Sous pression constante, le changement d'état physique d'un corps pur se déroule à
température constante alors que pour un mélange il s'effectue sur un intervalle de
température plus ou moins large.
Température Température
nte
s s i o n c o nsta
Pression constante Pre nte
e s s i o n d é c roiss a
P r e s s i on d é c r Pr
o i ssa n te
D MTE 2051 A
% vaporisé % vaporisé
Vaporisation d'un corps pur Vaporisation d'un mélange
Température Température
Pr e
ssi o
Pr e nc
ss i ons
Pression constante on tante
déc
P r e s s i on d é c r rois
o i ssa n te sant
e
D MTE 2051 B
% condensé % condensé
Condensation d'un corps pur Condensation d'un mélange
- QS2, débit de chaleur sensible pour éloigner le fluide de ses conditions de saturation si son
état physique à la sortie de l'échangeur n'est pas celui de fluide saturé.
Le débit total de chaleur échangée est égal à la somme de ces trois postes thermiques :
Q = Q S1 + Q L + Q S2
Il en résulte que l'échange dans sa globalité équivaut à trois échangeurs en série ayant pour
fonctions respectives la transmission des trois débits de chaleur distingués.
équivalent à
D MTE 2050 B
Charge thermique Charges thermiques
Q Q S1 + Q L + Q S2
2- LOI D’ÉCHANGE
Chacun des trois échangeurs en série est caractérisé par :
Les coefficients de convection pour un liquide ou un gaz échangeant de la chaleur sensible et pour un
fluide en changement d'état physique sont très différents. Il en résulte que le coefficient global
d'échange n'est pas le même dans chacun des trois échangeurs.
- Son potentiel thermique moyen propre différent du potentiel thermique moyen d'ensemble
de l'appareil. Le schéma ci-dessous représente l'évolution des températures dans le cas de
la condensation d'une vapeur pure avec désurchauffe préalable de la vapeur et sous-
refroidissement des condensats. La circulation des fluides est organisée à contre-courant, le
fluide réfrigérant recevant de la chaleur sensible.
Température
T1
t2 T2
D MTE 2052 C
t1
Le potentiel thermique moyen déterminé à partir des températures aux extrémités ne correspond pas
aux différents potentiels réels pour chacun des postes thermiques, lesquels en particulier lui sont
inférieurs.
L’échange du débit de chaleur total Q au travers de la surface totale A peut être représenté par une loi
globale :
Q = Um . A . ∆tm
• Détermination de Um
L’échange de chaleur est réalisé pour chaque poste thermique sous le potentiel thermique moyen
∆tm :
Q = ∑ Qi
Um . A. ∆tm = ∑ Ui . Ai . ∆tm
∑ Ui Ai
d’où Um =
A
• Détermination de ∆tm
L’échange de chaleur est réalisé pour chaque poste thermique avec le même coefficient d’échange
Um.
Q Qi
= Um . A = Um . ∑ Ai = Um . ∑
∆tm Um . ∆Ti
Q
∆Tm =
Qi
∑
∆Tmi
• Potentiels thermiques moyens à prendre en compte quand la circulation des fluides n’est
pas à contre-courant
Pour un appareil à 1 passe calandre et 2 passes tubes l’évolution des températures des fluides en
fonction de la surface d’échange est représentée sur le diagramme ci-dessous.
T'
T1
T' T"
T2
t2
t'2
t"2
t"1
t'1
t1
D MTE 1006 A
Les températures intermédiaires de chacune des passes chaude et froide du fluide réfrigérant ne
peuvent s’obtenir qu’après un long calcul.
Gulley propose de considérer que le fluide réfrigérant circule dans deux passes complètes entre t1 et
t2 pour chaque surface partielle.
Cela conduit pour la désurchauffe à surestimer le potentiel thermique pour la passe chaude et à le
sous-estimer pour la passe froide. C’est l’inverse pour la condensation et le sous-refroidissement.
Cependant dans chaque surface, on admet qu’il y a compensation sur les deux passes (figure ci-
dessous).
T'
T1
T' T"
T2
t2 t2
t2
t2
t'2 t"t22
t"t11
t'1
t1
t1
t1 t1
A
D MTE 1006 AB
t2 – t1 T1 – T’
- pour la désurchauffe FD 1-2 à partir de E = et R =
T 1 – t1 t2 – t1
t2 – t1 T’ – T”
- pour la condensation Fc 1-2 à partir de E = et R =
T’ – t1 t2 – t1
t2 – t1 T” – T2
- pour le sous-refroidissement FS 1-2 à partir de E = et R =
T” – t1 t2 – t1
Sa valeur peut être obtenue à partir de la vitesse de circulation de l'air et la surface faciale
de l'appareil. Cependant, la vitesse de circulation de l'air n'est pas répartie de manière
homogène comme le montrent les résultats suivants traduisant les mesures effectuées à
l'anémomètre.
m/s
4,0
Vitesse
(m/s)
3,5
Axe du ventilateur
10
3,0
8
6
2,5 4
2
0
-2
-4
D MTE 2053 A
Vitesse à la sortie d'un appareil à air forcé Vitesse dans l'anneau de ventilation
d'un appareil à air induit
Si la température est homogène à l'entrée de l'appareil, il n'en est pas de même à la sortie
plus particulièrement dans le cas d'un appareil à air forcé comme le montrent les résultats
de mesures présentés ci-dessous.
Température de l'air
70
60
50
40
30
D MTE 2054 A
2- LOI D’ÉCHANGE
La loi d'échange dans un aéroréfrigérant ou aérocondenseur s'exprime de la même manière que pour
les autres échangeurs, à savoir :
Le potentiel thermique moyen s'obtient à partir de la DTLM à contre-courant par une correction par le
facteur multiplicatif F dont la valeur est voisine de 1 dès que le faisceau est constitué par un nombre
de passes de tubes supérieur à 3.
Gas-oil
Débit (kg/h) 102 030 102 030 102 030 102 030
T1 (°C) 73 73 73 73
T2 (°C) 45 32,5 40,8 55,9
296 227 250 344
hgas-oil (kcal/h.m2.°C)
Air
Débit (kg/h) 405 330 430 490 703 060 57 690
t1 (°C) 25 0 25 0
t2 (°C) 39,7 19 34,8 65
861 883 1 255 223
hair (kcal/h.m2.°C)
12 14,4 30 0
Puissance par ventilateur (Ch)
Débit de chaleur échangée (kcal/h) 1 430 000 1 94 3530 1 653 600 900 000
Au niveau de la plaque tubulaire inférieure du rebouilleur, la température est toujours de 147,5°C alors
que la pression s'est élevée d'une valeur correspondant à la hauteur de 2,8 m d'éthyl-benzène liquide.
Cette élévation de pression peut être calculée à partir de la masse volumique de l'éthyl-benzène à
147,5°C dont la valeur est 748 kg/m3.
Sous cette pression, la température d'ébullition de l'éthyl-benzène est de 150°C. A son entrée dans
le rebouilleur, l'éthyl-benzène est à l'état de liquide sous-refroidi.
Les premières longueurs de tube assurent donc le réchauffage de l'éthyl-benzène liquide jusqu'à ce
que la vaporisation commence sous l'effet conjoint de l'apport de chaleur et de la réduction de la
pression supportée (par l'élévation du liquide). Les premières bulles naissent en fait 0,90 m environ au-
dessus du niveau de la plaque tubulaire inférieure. La température de l'éthyl-benzène est alors égale à
149°C.
3- CIRCULATION DU FLUIDE
La circulation du fluide dans le rebouilleur s'effectue naturellement sous l'effet de la différence de
charges statiques d'une part entre le niveau de la colonne et l'entrée dans le rebouilleur (charge
statique amont) et d'autre part, entre les plaques tubulaires du rebouilleur lui-même (charge statique
aval).
Hauteur de liquide :
Masse volumique du liquide : 748 kg/m3
Charge statique amont :
• Zone de préchauffe
Hauteur de liquide :
Masse volumique du liquide :
Charge statique de la zone de préchauffe :
• Zone de vaporisation
La différence entre les charges statiques en amont et en aval est consommée en énergie
d'accélération du fluide et sous forme de pertes de charge dans son écoulement. La répartition de ces
différents postes est la suivante :
– Étude de cas –
L’économiseur d’un cycle frigorifique au propane peut être conçu selon les différents agencements suivants :
- Échangeur à faisceau et calandre 1-1 avec circulation des fluides à co-courant ou à contre-
courant
- Échangeur à faisceau et calandre de type 1-2
- Échangeur à faisceau et calandre de type 2-4, 3-6 ou 4-8 (2, 3 ou 4 appareils 1-2 en série)
Températures (°C)
- Entrée 40 -34
- Sortie 14 10
Coefficients de convection
1000 200
moyens (kcal/h.m2.°C)
Résistances de salissement
0,0004 0,0002
autorisées (h.m2.°C/kcal)
Les tubes en acier au carbone calmé (λ = 40 kcal/h.m.°C) ont une épaisseur de 2 mm.
3. Échangeur 1-2
4. Échangeur 2-4
5. Échangeur 3-6
6. Échangeur 4-8
7. Conclusions
0,9
0,8
0,7
© 2013
F1-2 : facteur de correction de la DTLMCC
0,6 Zone de croisement des températures de sortie
r = 20
r = 0,1
0,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
e : efficacité
T1
FACTEUR DE CORRECTION DE LA DTLMCC
— 1 passe côté calandre, 2 ou 2 n passes côté tubes —
t2
t1 t2 - t1 T1 - T2 (∆t)1-2
e= r= F1-2 =
1
T1 - t1 t2 - t1 DTLMCC
N19
T2
D MTE 1007 C
A
1,0
0,9
0,8
0,7
© 2013
F2-4 : facteur de correction de la DTLMCC
0,6 Zone de croisement des températures de sortie
0,3
r = 0,1
15
8,0
6,0
4,0
3,0
2,5
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,2
r = 20
0,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
e : efficacité
t1 t2 - t1 T1 - T2 (∆t)2-4
e= r= F2-4 =
T1 - t1 t2 - t1 DTLMCC
T2
D MTE 1010 A
1,0
0,9
0,8
0,7
© 2013
F3-6 : facteur de correction de la DTLMCC
0,6 Zone de croisement des températures de sortie
r = 20
r = 0,2
0,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
e : efficacité
T1
t2 FACTEUR DE CORRECTION DE LA DTLMCC
— 3 passes côté calandre, 6 ou 6 n passes côté tubes —
t2 - t1 T1 - T2 (∆t)3-6
t1 e= r= F3-6 =
T1 - t1 t2 - t1 DTLMCC
T2
D MTE 1011 A
1,0
0,9
0,8
0,7
© 2013
F4-8 : facteur de correction de la DTLMCC
0,6 Zone de croisement des températures de sortie
r = 20
0,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
e : efficacité
T1
t2 FACTEUR DE CORRECTION DE LA DTLMCC
— 4 passes côté calandre, 8 ou 8 n passes côté tubes —
4
calandres
t2 - t1 T1 - T2 (∆t)4-8
e= r= F4-8 =
t1 T1 - t1 t2 - t1 DTLMCC
T2
D MTE 1012 A
Raffinage-Chimie
———
– Étude de cas –
Pour les mêmes débits de fluides, le même coefficient global d’échange et les mêmes températures d’entrée
que dans l’étude sur « l’influence du mode de circulation sur les performances thermiques d’un système
d’échange », déterminer pour une circulation à contre-courant des fluides les surfaces d’échange à mettre en
place pour refroidir le propane liquide respectivement à :
- 30°C
- 20°C
- 14°C
- 10°C
- 5°C
- 0°C
- - 2°C
D GEN 009 A
– Étude de cas –
Températures (°C)
- Entrée 40 -34
- Sortie 14 10
Caractéristiques de l’appareil :
- Surface d’échange : 69 m2
2- Après un nettoyage, le coefficient d’échange mesuré était Up = 165 kcal/h.m 2.°C pour les mêmes
conditions de débit.
FOURS TUBULAIRES
I- CONDITIONS DE COMBUSTION
1- CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA COMBUSTION
a - Bilan matière de la combustion – Pouvoir comburivore – Pouvoir fumigène
La combustion est une réaction chimique entre un combustible et l’oxygène de l’air. Pour chaque
combustible, le bilan matière de la combustion est représenté par l’équation de la réaction chimique.
Elle exprime que la combustion d’une mole de méthane consomme deux moles d’oxygène et produit
une mole de gaz carbonique et deux moles d’eau.
Ces différents composés étant à l’état gazeux, l’équation de combustion signifie encore qu’un volume
de méthane consomme deux volumes d’oxygène et produit un volume de gaz carbonique et deux
volumes de vapeur d’eau, tous ces volumes étant mesurés dans les mêmes conditions de température
et pression.
• Pouvoir comburivore
La combustion étant dans la pratique réalisée avec de l’air, il est davantage intéressant d’exprimer la
quantité d’air consommée (en Nm3 ou kg) par unité de combustible (kg ou. Nm3). Cette
consommation d’air est appelée pouvoir comburivore du combustible (usuellement noté Va,
comme volume d’air).
Compte tenu de la composition de l’air (20,95% d’oxygène et 79,05% d’azote et inertes), le volume
d’air consommé est un peu moins de 5 fois plus grand que celui d’oxygène. Dans le cas du méthane,
le pouvoir comburivore est de 9,54 Nm3 d’air par Nm3 de méthane ou encore de 13,32 Nm3 d’air par
kg de méthane.
Les équations de combustion et les pouvoirs comburivores (exprimés en Nm3 air/kg) des éléments
carbone, hydrogène et soufre ainsi que ceux d’hydrocarbures sont présentés sur le tableau de la
planche K1. Le pouvoir comburivore exprimé en kg air/kg s’obtient à partir de ces valeurs en les
multipliant par la masse volumique de l’air dans les conditions normales, 1,293 kg/Nm3.
L’examen des pouvoirs comburivores des éléments met en évidence leurs différences considérables :
Il en résulte que le pouvoir comburivore des hydrocarbures dépend des proportions de carbone et
hydrogène qui les constituent. La répartition entre ces deux éléments est repérée sur la planche K1
par le rapport massique C/H. On observe bien que le pouvoir comburivore des hydrocarbures
diminue quand la valeur du rapport C/H s’élève.
Dans la pratique, le pouvoir comburivore des combustibles (exprimé en Nm3 air/kg) est d’autant plus
faible que ceux-ci sont plus lourds :
Gaz naturel > Gaz combustible de raffinerie > Fuel Oil Domestique > Fuel Oil Lourd
• Pouvoir fumigène
Le pouvoir fumigène mesure la quantité de fumées (en Nm3 ou kg) produites par la combustion
d’une unité de combustible (kg ou. Nm3). Il est usuellement noté Vf, comme volume de fumées.
Le bilan massique de la combustion exprime que la masse de fumées obtenues est égale à la somme
des masses de combustible et d’air impliqués dans la combustion. Il s’ensuit :
Le pouvoir fumigène des hydrocarbures est bien sûr d’autant plus élevé que leur pouvoir comburivore
est plus grand, c’est à dire que leur teneur en hydrogène est plus élevée.
Les valeurs correspondant aux hydrocarbures présentés sur la planche K1 sont indiquées dans le
tableau ci-dessous.
Ces résultats font apparaître que la masse d’air impliquée dans la combustion est très grande devant
celle de combustible, l’oxygène n’en représentant que 25% environ. Il en est bien sûr de même pour la
masse de fumées obtenue.
La chaleur de réaction (kcal/mol) ou le pouvoir calorifique (kcal/kg ou Nm3) est la quantité de chaleur
récupérée en ramenant la température des produits de combustion à celle du mélange initial d’air et de
combustible (température de référence).
Les valeurs indiquées dans le tableau de la planche K1 correspondent à une température de référence
de 0°C.
Pour les combustibles contenant de l’hydrogène, deux valeurs sont indiquées selon l’état physique
dans lequel l’eau formée est récupérée :
Le pouvoir calorifique correspondant à l’ eau récupérée à l’état vapeur ayant une valeur plus
faible que pour l’eau récupérée à l’état liquide, on le qualifie de pouvoir calorifique inférieur ou PCI
(celui correspondant à l’eau récupérée à l’état liquide est appelé pouvoir calorifique supérieur ou PCS).
On a l’habitude de caractériser les combustibles par leur pouvoir calorifique inférieur, sauf dans le cas
du gaz naturel pour lequel le pouvoir calorifique supérieur est utilisé, tout au moins par les
distributeurs.
L’examen des valeurs indiquées sur la planche K1 met en évidence que le pouvoir calorifique inférieur
vaut environ 90 % de la valeur du pouvoir calorifique supérieur.
Les pouvoirs calorifiques des éléments carbone, hydrogène et soufre sont, comme les pouvoirs
comburivore et fumigène, très différents. Le tableau ci-dessous en résume les valeurs.
Pouvoir calorifique
(kcal/kg)
Hydrogène 28640
Carbone 7840
Soufre 2205
En conséquence des valeurs des pouvoirs calorifiques des éléments, celui des hydrocarbures
(exprimé en kcal/kg) est d’autant plus élevé que le rapport C/H qui les caractérise est plus faible. On
retrouve la même hiérarchie que pour les pouvoirs comburivores.
Gaz naturel > Gaz combustible de raffinerie > Fuel Oil Domestique > Fuel Oil Lourd
Les différences entre les pouvoirs calorifiques de ces combustibles sont assez importantes, puisque
les valeurs s’étalent de 12000 à 9500 kcal/kg.
Exprimé en kcal/Nm3, le pouvoir calorifique des composés gazeux est d’autant plus élevé que leur
masse molaire est plus grande : un même volume de gaz contient une masse de combustible d’autant
plus grande que sa masse molaire est plus élevée. Les valeurs de pouvoir calorifique ainsi exprimées
varient considérablement du méthane au butane.
On a déjà constaté que les éléments carbone, hydrogène et soufre ont un pouvoir calorifique d’autant
plus élevé que leur pouvoir comburivore est plus grand.
Ce constat étendu, aux hydrocarbures dont les propriétés sont présentées sur la planche K1, conduit à
déterminer pour chacun d’entre eux les rapports des pouvoirs calorifiques aux pouvoirs comburivore et
fumigène PCI / Va et PCI / Vf dont les valeurs sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Vf PCI/Vf
Va Va PCI PCI/Va PCI/Va
(kg (kcal/kg
3
(Nm air/kg) (kg air/kg) (kcal/kg) (kcal/Nm3air) (kcal/kg air)
fumées/kg) fumées)
L’examen des résultats présentés dans ce tableau conduit aux conclusions suivantes :
- la chaleur dégagée au cours de la combustion par kg ou Nm3 d’air mis en œuvre est
sensiblement la même quel que soit le combustible. Ce résultat exprime la constance
du “ pouvoir calorifique de l’air ”.
“pouvoir calorifique de l’air” = 910 kcal/Nm3air = 705 kcal/kg air
Cette interprétation peut être formulée dans la mesure où même si les différents gaz de
combustion n’ont pas exactement la même composition et donc les mêmes chaleurs
massiques (les proportions de gaz carbonique et de vapeur d’eau dépendent du rapport
C/H du combustible), ils sont, comme l’air, constitués pour l’essentiel d’azote.
Les conclusions précédentes ont été établies à partir de l’examen de résultats correspondant à une
combustion réalisée avec des proportions de combustible et d’air selon les coefficients
stœchiométriques (combustion neutre, sans excès d’aucun des réactifs).
Dans la pratique industrielle, un excès d’air est utilisé pour assurer le caractère complet de la
combustion. Il en résulte une masse de gaz de combustion plus élevée qu’en combustion neutre et
une température de flamme inférieure à celle de la combustion neutre. De plus, l’excès d’air utilisé
n’est pas le même selon la nature du combustible (gaz ou liquide), le type de brûleur utilisé, la
température de l’air de combustion, etc. Il en résulte des températures adiabatiques de flamme
différentes dans les fours et chaudières industriels.
On peut plus simplement estimer le pouvoir calorifique à partir de la densité du gaz combustible par
rapport à l'air en utilisant l'abaque présenté sur la planche K3 en annexe.
De la même manière, la quantité d'air nécessaire à la combustion neutre du gaz combustible s'obtient
par pondération des pouvoirs comburivores de ses constituants.
b - Combustibles liquides
• Viscosité
Les combustibles liquides sont essentiellement caractérisés au niveau de leur conditionnement par la
température permettant d'amener leur viscosité à une valeur de l'ordre de 20 à 25 cSt aux brûleurs
pour assurer une bonne pulvérisation.
La température permettant d'atteindre cette valeur de la viscosité peut être déterminée à l'aide de
l'abaque F4 (en annexe) en connaissant les valeurs de la viscosité à deux températures (50 et 100°C
ou 100 et 150°C).
• Pouvoir calorifique
L'abaque de la planche K2 (en annexe) permet d'estimer le PCI de fuels lourds utilisés dans l'industrie
à partir de leur densité et de leur teneur en soufre.
Une autre méthode d'estimation de son PCI repose sur l'utilisation de la formule du VDI (Verein
Deutscher Ingenieure) qui permet de calculer le PCS et le PCI à partir de l'analyse élémentaire du
fuel :
C % masse carbone
H % masse hydrogène
S % masse soufre
La composition de l'air sec qui est invariable est donnée dans le tableau présenté ci-dessous :
CO2
Néon
⎫ 0,03 0,05
Xénon ⎬
Krypton ⎭
Air sec 100,00 100,00
L'air atmosphérique contient de la vapeur d'eau dont la teneur ou humidité de l'air peut se situer entre
0,1 % vol (air froid et sec) et 5 % vol (air chaud et humide).
Dans la pratique on caractérise l'humidité de l'air à une température donnée par le degré
hygrométrique ϕ, encore appelé humidité relative, défini par la relation :
Elle se mesure à l'aide d'un hygromètre et l'on peut établir facilement la relation liant la teneur en
vapeur d'eau de l'air au degré hygrométrique.
tair
ϕ • TVeau
yeau =
Patm
Carbone
Hydrogène
Soufre
Total 1,000
Pouvoir Pouvoir
comburivore Nm3/kg fumigène Nm3/kg
5- EXCÈS D'AIR
Les brûleurs industriels ne permettent pas de réaliser la combustion complète du combustible avec la
quantité d'air théoriquement nécessaire (pouvoir comburivore). Il faut leur fournir une quantité d'air
supplémentaire que l'on appelle excès d'air. L'excès d'air s'exprime en pour cent de la quantité
théorique d'air.
Selon leur conception les brûleurs à fuel nécessitent des excès d'air variant entre 15 et 30 % pour les
modèles courants et qui peuvent descendre jusqu'à 5 % pour les brûleurs perfectionnés à air
réchauffé.
- la présence d'oxygène dans les fumées en teneur d'autant plus élevée que l'excès d'air est
plus grand
- une dilution par l'air en excès du gaz carbonique produit par la combustion.
Les relations entre les teneurs en O2 et CO2 des fumées et l'excès d'air sont traduites graphiquement
sur les abaques des planches K4 et K5 en annexe. Selon le type d'analyse effectuées on distingue :
- l'analyse sur fumées sèches dans laquelle l'échantillon de fumées est au préalable refroidi
et exempt de la vapeur d'eau qui s'est condensée. C'est le cas des analyses réalisées avec
des appareils d'Orsat ou Fyrite (planches pages suivantes),
- l'analyse sur fumées humides ou fumées totales réalisée avec un analyseur situé dans le
circuit des fumées comme l'oxygènemètre Westinghouse ou prélevant des fumées chaudes
comme l'analyseur Thermox (planches pages suivantes).
Quel que soit le type d'analyse, pour un excès d'air donné le % O2 dépend très peu de la nature du
combustible (repérée par son C/H) alors qu'il n'en n'est pas de même pour le % CO2.
Le % O2 est donc représentatif de l'excès d'air quel que soit le combustible. Sa mesure est
donc une indication précieuse en particulier dans le cas de chauffe mixte (fuel-oil et gaz
combustible brûlés simultanément sur un four).
Il importe de signaler que les diagrammes précédents ont été établis en considérant les fumées
produites par une combustion en air sec. Ils ne tiennent donc pas compte de l'effet de dilution dû à
l'humidité de l'air et à la vapeur de pulvérisation qui intervient dans le cas d'une analyse sur fumées
humides.
Qentrée :
Qsortie :
Le débit de chaleur absorbé par le(s) procédé(s) est souvent difficile à déterminer surtout quand il y a
vaporisation ou réaction chimique dans le faisceau tubulaire. Le bilan thermique permet de l'exprimer :
Qabsorbée
ηT = • 100
Qentrée
Dans la pratique on préfère souvent définir un rendement qui permet de relier directement le débit de
chaleur absorbée par le procédé au débit de combustible nécessaire. Ce rendement appelé
Rendement sur PCI est défini par :
Qabsorbée
ηPCI = • 100
Débit de combustible • PCI
Cette définition de rendement n'apporte pas de simplification des calculs car le débit de chaleur
absorbée doit toujours être déterminé par différence entre Qentrée et les pertes. Elle permet cependant
de relier à une amélioration du rendement une diminution proportionnelle du débit de combustible.
1 % d'amélioration de 1 % d'économie de
rendement sur PCI combustible
2- CALCUL DU RENDEMENT
Pour calculer le rendement d'un four il faut déterminer les différents postes thermiques déjà
présentés :
- Qfumées est la chaleur restant dans les fumées à leur température de rejet
• soit des valeurs de chaleurs spécifiques moyennes entre 0°C et t (°C) (planche
D6)
• soit des courbes enthalpiques avec référence état gazeux - 1 atm - 0°C
Un calcul conduit pour différents excès d'air et températures de rejet des fumées, permet d'établir un
abaque reliant les pertes aux fumées à leur température de rejet ainsi qu'à l'excès d'air de combustion.
Les planches K6 en annexe en présentent deux exemples établis l'un pour un combustible gazeux,
l'autre pour un fuel-oil lourd.
Ces pertes peuvent être réduites par l'accroissement de l'isolation thermique. Cependant, leur niveau
actuel étant faible (1 à 3 %,) l'intérêt économique de cette solution est relativement limité.
L'utilisation de panneaux isolants installés derrière les réfractaires permet d'améliorer l'étanchéité
thermique.
Les abaques des planches K6 montrent que ces pertes augmentent avec l'excès d'air et la
température des fumées.
Cette réduction permet l'économie de combustible utilisé pour réchauffer l'air en excès de la
température ambiante à la température des fumées.
Elle rencontre cependant comme limite l'apparition d'imbrûlés dans les fumées auxquels
correspondent :
Les équipements de contrôles permettant d'apprécier l'apparition d'imbrûlés aux fumées sont
(planches pages suivantes) :
Enfin, si la température de rejet des fumées est basse, la recherche de la combustion à bas excès d'air
présente un intérêt limité.
Dans le cas de brûleurs à air pulsé, l’air étant admis par un ventilateur, son débit peut être réglé par
action sur les ventelles à l’aspiration du ventilateur ou dans les gaines d’air au refoulement et être
asservi au débit de combustible. Toutefois l’asservissement doit être conçu pour éviter la formation
d’imbrûlés pendant les phases de changement rapide du débit de combustible.
TT
AT O2 dans les
FT TR fumées FT
TIC FR
FR
FY AR FY
+
FK FY -
RATIO
air / combustible
< <
FIC FY FY FIC
RELAIS RELAIS
passe-bas passe-haut
FV FV
D MTE 082 A
Combustible Air
BRÛLEUR
• Description de la chaîne
Le régulateur de température TIC en sortie four définit le débit de combustible nécessaire pour
maintenir constante cette température.
L’air et le combustible sont admis au brûleur sous contrôle de débit. Dans le cas de débit d’air, sa
mesure est traduite en débit de combustible qu’il peut brûler par le ratio air/combustible. Il s’agit en
fait d’une division du débit d’air par le pouvoir comburivore du combustible.
Les consignes des régulateurs de débits d’air et de combustible sont élaborées respectivement par un
relais passe-haut et un relais passe-bas. Il en résulte que :
- la consigne de débit d’air est la plus élevée des deux valeurs : débit de combustible
demandé par le TIC de vapeur et débit de combustible admis au brûleur
- la consigne de débit de combustible est la plus faible des deux valeurs : débit de
combustible que l’air admis au brûleur peut brûler et débit de combustible demandé par le
TIC
Dans le cas d’un accroissement de la charge du four, le signal de sortie du TIC augmente (débit de
combustible nécessaire plus élevé).
La consigne de débit de combustible élaborée par le relais passe-bas n’est pas modifiée dans la
mesure où le débit d’air est resté constant. En conséquence, le débit de combustible reste identique
évitant la formation d’imbrûlés mais ne permet pas d’assurer l’apport de chaleur pour conserver la
température de sortie.
La consigne de débit d’air élaborée par le relais passe-haut augmente pour atteindre la valeur
permettant la combustion complète du nouveau débit de combustible demandé par le TIC. Le FIC d’air
fait ouvrir la vanne d'admission d'air dont le débit augmente progressivement selon les actions du
régulateur. Il s’ensuit une augmentation du signal de sortie du relais passe-bas élaborant la consigne
du FIC de combustible. Par suite, l’augmentation du débit de combustible permet d’annuler l’écart
mesure-consigne du TIC.
Dans le cas d’une augmentation du débit de charge, le débit d’air devance dans son
accroissement le débit de combustible.
Dans le cas d’une diminution de la charge, le signal de sortie du TIC diminue (débit de combustible
nécessaire plus faible).
La consigne de débit d’air élaborée par le relais passe-haut n’est pas modifiée dans la mesure où le
débit d’air est resté constant. En conséquence, le débit d’air n’est pas amené à être modifié.
La consigne de débit de combustible élaborée par le relais passe-bas diminue pour atteindre la valeur
demandée par le TIC. Le FIC de combustible fait fermer la vanne de combustible dont le débit diminue
progressivement. Il s’ensuit une diminution du signal de sortie du relais passe-haut élaborant la
consigne FIC d’air.
Dans le cas d’une diminution de la charge, le débit de combustible devance dans sa diminution
le débit d’air.
La mesure de la qualité de la combustion par l’oxygènemètre ou par l'opacimètre peut être utilisée
pour corriger les proportions air/combustible par le biais d’une modification du ratio air/combustible.
L'obtention de plus basses températures aux fumées peut être réalisée par :
Cette solution rencontre comme limite de température de rejet celle d'entrée du fluide à
réchauffer. En outre, il convient de ne pas oublier que l'augmentation de la quantité de
chaleur récupérée n'est pas proportionnelle à l'accroissement de surface d'échange.
- la mise en place d'un service supplémentaire en zone de convection, par exemple une
génération de vapeur.
Cette solution ne présente d'intérêt que si le débit de vapeur produite n'est pas trop faible
(au moins 4 t/h) et que le besoin de vapeur existe dans l'usine.
Cette solution présente l'avantage de disposer d'un fluide vraiment froid et utile au procédé
de combustion mis en œuvre dans le four lui-même.
Cheminée
Registre
Registre ZONE DE
CONVECTION
Fumées froides
D MTE 042 A
chaudes
Fumées
Fumées
Réchauffeur
froides
es chaudes
d'air ZONE DE
RADIATION
Fumé
Brûleur
Ventilateur
de tirage
s
Ventilateur pas
de soufflage By-
By-pass
côté air
Ventilateur
de tirage
D MTE 044 A
Réchauffeur d'air
Air
Ventilateur
de soufflage
Dans le cas où le combustible contient du soufre, l'abaissement de la température de rejet des fumées
rencontre comme limite le point de rosée acide à partir duquel apparaissent les problèmes de
corrosion sulfurique des surfaces métalliques d'échange.
Cette limite peut être repoussée si la corrosion est consentie ou si l'on a recours à des surfaces
résistantes à la corrosion (verre, tôle émaillée).
Le diagramme ci-dessous indique l'évolution de la température de rosée acide des fumées en fonction
de la teneur en soufre du combustible et de la teneur en oxygène des fumées.
160
Point Teneur
de rosée en soufre
des fumées du combustible%
°C 3.20
2.42
140
120
1.33
100
80
60
D MTE 046 A
40
0 1 2 3
Teneur en oxygéne des fumées
La température de rosée acide des fumées ne constitue pas la limite inférieure de température
de rejet des fumées mais la température minimale à laquelle peuvent être portées les surfaces
d'échange sans problème de corrosion.
Ces corrections s'appuient sur des considérations résultant soit de calculs mathématiques (surface par
exemple), soit de relevés statistiques sur des fours existants.
Elles aboutissent à la définition d'une surface d'échange efficace Ae pour les tubes qui se trouvent
soumis au rayonnement des gaz chauds et des parois réfractaires ainsi qu'à la caractérisation de
l'émissivité globale des zones chaudes. Compte tenu de la nature des matériaux utilisés pour les tubes
et de l'oxydation qu'ils subissent, leur émissivité globale est prise en général égale à 0,9.
On aboutit à une expression de la loi d'échange entre les gaz et les tubes de la forme :
Q 4 4
Φ= = F • σ • (T1 – T2 )
Ae
1
avec F=
1 1
+ –1
ε1 ε2
dans laquelle
Ae représente la surface d'échange efficace des tubes
ε1 émissivité globale des zones chaudes
ε2 = 0,9
a - Surface d'échange
Le faisceau tubulaire est composé de tubes parallèles espacés et disposés devant une paroi
réfractaire. Quoique les parois soient cylindriques, l'importance de leur diamètre permet de les
assimiler à des parois planes.
paroi réfractaire
(P)
Entraxe E D
Foyer
Le débit de chaleur Q provenant du foyer et traversant complètement le plan P parallèle au plan des
tubes n'est intercepté que partiellement par la rangée de tubes.
La fraction interceptée est d'autant plus faible que les tubes sont plus espacés. Plus précisément, la
fraction a, interceptée par les tubes, du rayonnement traversant le plan P qui leur est parallèle,
ne dépend que du rapport Entraxe/diamètre des tubes. Les graphique ci-dessous traduit la relation
entre a et E/D.
0,9
0,8
Rayonnement intercepté directement
0,7
Rayonnement incident
0,6
0,5
0,4
0,3
a
0,2
0,1
D MTE 1001 A
0
1 2 3 4 5 6 7
Entraxe des tubes E
Diamètre extérieur des tubes D
Débit de chaleur intercepté par les tubes = a • Débit de chaleur traversant le plan P
La fraction de rayonnement incident qui n'est pas interceptée par les tubes, (1 – a) Q, est
intégralement renvoyée par la paroi réfractaire dans la mesure où celle-ci est isolante thermiquement
et n'absorbe pas, de ce fait, de chaleur. Cette paroi se comporte comme un plan rayonnant vers les
tubes un débit de chaleur (1 – a) • Q dont les tubes n'interceptent que la fraction a.
Au total, pour une rangée de tubes située devant une paroi réfractaire, le débit de chaleur
intercepté est la fraction A = a + a (1 – a) de celui traversant le plan P parallèle à la rangée de
tubes.
0,9
0,8
Rayonnement intercepté globalement
0,7
Rayonnement incident
0,6
0,5
0,4
0,3
A
0,2
0,1
D MTE 1001 B
0
1 2 3 4 5 6 7
Entraxe des tubes E
Diamètre extérieur des tubes D
ARAD = A • N • E • L
avec :
N nombre de tubes
E entraxe des tubes
L longueur des tubes
La "source chaude" n'est pas constituée uniquement de gaz de combustion mais aussi des parois
réfractaires qui re-rayonnent sur les tubes. Il s'agit donc de caractériser l'émissivité de l'ensemble de la
cellule de radiation.
L'émissivité des gaz de combustion dépend de leur teneur en constituants émissifs (CO2 et H2O), de
l'épaisseur de la masse de gaz et de la température à laquelle elle rayonne.
Les concentrations (volumiques ou molaires) en gaz carbonique et vapeur d'eau des fumées peuvent
être déduites de l'étude des conditions de combustion.
La pression dans le four étant sensiblement égale à la pression atmosphérique, les pressions partielles
de CO2 et H2O valent :
Cette épaisseur utile de masse gazeuse correspond à celle d'une lame de gaz ayant la même
émissivité que le volume de gaz contenu dans la chambre de radiation.
Selon la forme et les dimensions du four, Hottel a proposé des valeurs de l'épaisseur utile L
présentées dans le tableau ci-après.
Fours classiques
3
1x1x1 à 1x1x3 2/3 volume
1x2x1 à 1x2x4 plus petite dimension
Fours cabines
3
1x2x4 2/3 volume
1x2x5 à 1x2x8 1,3 fois la plus petite dimension
Fours cylindriques
dxd 2/3 x diamètre
dx2d à dx∞ 1 fois le diamètre
Cette température de rayonnement est la température moyenne des gaz de combustion dans la zone
de radiation du four.
Si l'on admet que les fumées y sont parfaitement agitées, la température à laquelle les fumées quittent
la radiation (température à la voûte) est leur température de rayonnement. Cette hypothèse est vérifiée
dans le cas de fours cubiques.
Pour des fours étroits et hauts, la température de rayonnement des gaz de combustion peut être
jusqu'à 250°C plus élevée que celle à laquelle ils quittent la cellule de radiation.
Dans le cas de fours verticaux dont les brûleurs sont disposés à la sole, l'écart entre les deux
températures est intermédiaire.
Pour mettre en évidence cet effet, il est intéressant d'envisager deux situations extrêmes :
Si les tubes sont considérés comme des corps noirs, ils absorbent tout le rayonnement émis
par la masse gazeuse et l'émissivité de la cellule est égale à celle des gaz.
ε = εg
- la cellule ne comporte que des réfractaires et aucun tube.
L'énergie reçue de la masse gazeuse par les réfractaires est intégralement re-rayonnée par
ceux-ci mais dans tout le spectre de longueur d'ondes compte tenu des caractéristiques de
ces matériaux.
ε =1
On voit donc que la présence de réfractaires a pour effet de rehausser la valeur de l'émissivité de la
cellule par rapport à celle des gaz de combustion.
AR
Lobo et Evans ont caractérisé cet effet par le rapport de la surface de réfractaires à la surface
Ae
équivalente des tubes et proposent les valeurs suivantes de l'émissivité F de la cellule :
AR
1+A
AR e
pour 0 < A < 0,5 F = εg •
e AR
1 + εg • A
e
AR
1 – εg + A
AR e
pour 4<A <7 F = εg •
e AR
1 – εg + εg A
e
En adoptant pour les tubes une valeur de l'émissivité égale à 0,9, le facteur d'échange global vaut
donc :
1
F=
1 1
+ –1
0,9 εF
4
AR
,2
g0
Ae
5
0,2
nε
3
isio
'ém
0
5
0,3
0,3
0
rd
5
0,4
2
0,4
ct 0,
eu
50
Fa
0,5
5
0,6
0,7
0
1
D MTE 1002 A
0
0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9
Facteur d'échange F
Dans le cas d'un four de distillation atmosphérique, par exemple, on peut estimer que la température
moyenne des tubes est de 50°C supérieure à la température moyenne du brut en zone de radiation.
ARAD
Qradiation par rayonnement = A • Qrayonnement
e
ACONV
Qradiation par rayonnement = Ae • Qrayonnement
avec :
Il s'agit de la chaleur introduite au niveau des brûleurs par la chaleur de combustion et les chaleurs
sensibles de l'air, du combustible et de sa vapeur d'atomisation.
Qe = Qfaisceau + Qf + Qp
Qe – Qf – Qp = Qfaisceau
- les termes du membre de gauche sont liés au débit de combustible, à la nature de celui-ci
(pouvoir calorifique, pouvoir comburivore), aux conditions de combustion (excès d'air) et à la
température des fumées quittant la zone de radiation.
et si les pertes aux parois sont 1 % du débit de chaleur libéré aux brûleurs, ce premier
membre du bilan thermique s'exprime :
4 4
B = σ • Ae • F • (Tg – Tt ) + 10 • A (Tg – Tt)
" 4 %
( )
B = σ • Ae • F $ TF + 100 − Tt4 ' + 10 • AT (TF + 100 – Tt)
# &
D MTE 1003 A
6- FLUX THERMIQUE – TEMPÉRATURE DE MÉTAL DES TUBES
a - Flux thermique moyen
Le flux thermique moyen sur le faisceau tubulaire de la zone de radiation est défini comme le rapport
du débit de chaleur reçu par le faisceau à la surface extérieure totale des tubes.
Q
Φmoy =
π .N.D.L
avec :
- Q, débit de chaleur reçu par le faisceau
- N, nombre total de tubes en zone de radiation
- D, diamètre extérieur des tubes
- L, longueur des tubes
Les valeurs usuelles de flux thermique moyen dans la zone de radiation d’un four sont indiquées dans
le tableau ci-dessous.
Le flux thermique reçu par les tubes en zone de radiation n’est pas réparti de manière homogène sur
l’ensemble de la surface de ceux-ci. Les causes de cette hétérogénéité de distribution sont
l’exposition différente au rayonnement, l’évolution de l’émission thermique des gaz de
combustion et celle des tubes.
En un point de la périphérie d’un tube ne parvient que le rayonnement des gaz situés dans l’angle
compris entre la tangente au tube et la tangente au tube voisin issue du même point.
Cet angle est de 180° pour la génératrice du tube exposée au feu, à laquelle parvient du
rayonnement de tous les gaz présents dans la cellule. Cette génératrice reçoit donc le maximum
d’énergie thermique.
L’angle d’exposition au rayonnement se referme pour les points qui sont éloignés de cette génératrice,
jusqu’à devenir nul aux points pour lesquels la tangente au tube est commune à la tangente au tube
voisin. L’énergie thermique reçue par ces points diminue parallèlement à cette réduction de l’angle de
vision du foyer
Il en est de même pour l’exposition au rayonnement renvoyé par les réfractaires. Bien entendu, la
génératrice exposée au feu est complètement à l’ombre du rayonnement des réfractaires.
En chaque point de la périphérie des tubes, l’énergie thermique totale reçue est le cumul de celles
envoyées par les gaz de la cellule et par les réfractaires.
Le schéma ci-dessous montre la répartition sur la périphérie d’un tube des flux thermiques : du flux
reçu des gaz de combustion (flux direct), de celui reçu des réfractaires (flux réfléchi), du flux total et du
flux moyen.
Flux total
i
x r é fl é c h
Flux moyen
Flux direct
Rayonnement
i nt
Tube
ch e
flé em
direct
ré onn
Flu
y
Ra
D MTE 026 A
Paroi
Le flux maximum est reçu par la génératrice exposée au feu dont l’exposition au rayonnement des
gaz de la cellule est la même que celle des points constituant la surface Ae équivalente au faisceau
tubulaire de la zone de radiation.
Ce flux s’exprime :
Q
Φ max =
A.N.E.L
Le rapport entre le flux maximal et le flux moyen sur la périphérie d’un tube vaut donc :
Φmax π . N . D . L
=
Φmoy A . N . E . L
Φmax π.D
=
Φmoy A.E
π
Φ max A
=
Φ moy E
D
Φmax E
Cette expression montre que le rapport ne dépend que du rapport de l’entraxe des tubes
Φmoy D
E
à leur diamètre. Le tableau ci-dessous donne quelques valeurs de ce rapport en fonction de pour
D
un faisceau constitué d’une rangée de tubes placée devant un mur réfractaire.
E
1 1,5 2 2,5 3 3,5
D
Dans les constructions usuelles de faisceaux, le rapport E / D est de l’ordre de 1,8 à 2 et le flux
maximum est presque le double du flux moyen reçu sur la périphérie des tubes.
En pratique, la conduction de chaleur par le métal des tubes ainsi que l’échange de chaleur par
convection avec les gaz conduisent à atténuer cette distorsion de flux.
La température des gaz de combustion dans la zone de radiation évolue sous l’effet de deux
paramètres agissant en sens opposés :
- diminution de température au fur et à mesure que les gaz cèdent leur chaleur aux tubes
À cette évolution de température des gaz correspond une évolution du flux thermique dont le schéma
suivant présente l’allure mesurée sur un four industriel (four cabine à brûleurs disposés sur la sole).
Hauteur en m
Combustible
gazeux
Fuel-oil
D MTE 028 A
50 100 150
Flux incident
Brûleur
sur les tubes
On observe sur ce schéma la présence d’un pic de flux thermique au droit des tubes situés au quart
inférieur de la hauteur de la cellule. Ce pic est accentué dans le cas de l’utilisation de fuel-oil comme
combustible, l’effet de l’émissivité plus élevée des flammes s’ajoutant à celui du pic de température.
La répartition du flux thermique est différente selon le type de brûleurs, la température de l’air de
combustion et la hauteur de la cellule.
Le rapport Φmax / Φmoy le long de la hauteur du four peut être évalué à une valeur comprise entre 1
et 1,5.
Une valeur de 1 correspond à des fours avec une bonne distribution du flux thermique obtenue par des
mouvements de recyclage des gaz dans la cellule grâce à des brûleurs générant des flammes à
grande quantité de mouvement ou au cas de fours à brûleurs très nombreux sur les parois (fours de
vapocraquage).
Des valeurs supérieures à 1,5 correspondent à des fours dans lesquels le trajet des fumées est
particulièrement long (four long et étroit équipé de brûleurs à une seule extrémité).
Pour déterminer les échanges de chaleur par rayonnement dans la zone de radiation, il a été pris en
compte une température moyenne des tubes Tt conditionnant le flux thermique rayonné par ceux-ci.
Pour une autre température, par exemple supérieure à la sortie du faisceau, le flux rayonné par le tube
est supérieur et en conséquence le flux absorbé est plus faible. Pour tenir compte de cet effet, un
facteur correctif Ft peut être appliqué.
(Tg4 – T4)
Ft =
(Tg4 – Tt4)
Le flux thermique absorbé par les tubes est transmis au produit qui circule à l’intérieur par les
mécanismes de conduction et de convection. La résistance à ce transfert est la somme des
résistances du tube, du salissement interne et de convection du produit. Le potentiel thermique est
l’écart de température entre la paroi extérieure du tube (peau de tube) et le produit.
tpeau – tproduit
Flux absorbé =
Rtube+ Rsalissement + Rconvection
tpeau
Gaz de absorbé
combustion
tproduit
D MTE 029 A
Tubes Dépots
La valeur de cette résistance peut évoluer considérablement sous l’effet d’un salissement
(dépôt de coke, particulièrement) et conduire à une élévation importante de la température
du métal.
Pour un flux moyen donné, l’hétérogénéité de répartition du flux conduit à des surchauffes locales des
tubes.
La température des tubes peut être suivie par la mise en place de thermocouples au contact des
tubes. Leur indication est généralement appelée "température de peau de tube" ou encore
température de "skin".
Dans les fours où la température des tubes est trop élevée pour utiliser cette technologie, on utilise la
pyrométrie dont le principe consiste à relier le rayonnement émis par le tube à sa température. Il peut
s'agir de pyromètres optiques où l'on compare l'émission du tube à celle d'un filament ou de
pyromètres à rayonnement indiquant directement la valeur de la température en fonction du
rayonnement reçu.
Ces deux contraintes à priori contradictoires conduisent à organiser la circulation du fluide en plusieurs
courants en parallèle traversant chacun le four dans un circuit distinct. Ces différents circuits sont
appelés passes.
Cette organisation conduit à assurer dans chaque passe des débits identiques de manière à :
- limiter les risques de cokage car les apports de chaleur étant identiques pour chacune des
passes, une diminution de débit dans une passe conduit à une augmentation de la
température du produit qui y circule et favorise donc le cokage.
Pour obtenir une répartition homogène du produit dans les différentes passes, les circuits
d'alimentation sont construits de manière aussi symétrique que possible (longueurs de tuyauterie,
nombre de coudes, …).
Si ces précautions de construction suffisent à assurer une bonne répartition du produit dans le cas où
le fluide ne reçoit que de la chaleur sensible, il n'en est pas de même si il y a vaporisation ou réaction
chimique dans le faisceau. On est alors conduit à mesurer le débit de chacune des passes et à la
régler par des vannes automatiques pour obtenir des températures de sortie égales pour chacune des
passes.
Le schéma de la page suivante présente un exemple de circuit procédé sur un four de vaporisation
(four de rebouillage ou four de distillation de pétrole brut). Il comprend :
- une répartition du débit en 4 passes avec régulateur enregistreur de débit muni d'alarmes
basses et indicateur de pression sur chaque passe.
- en sortie radiation : des enregistreurs de température doublés d'alarme haute sur chaque
passe ainsi que des indicateurs de pression
- après réunion des 4 passes : un régulateur enregistreur de température qui contrôle le débit
de combustible
01527_B_F
L
— Schéma type — FRC FA LL PI CONVECTION
Recirculation
Résidu TI
L
FRC FA LL PI PI
TI PI
TI
L
FRC FA LL PI PI
Arrivée
charge
TI
L
FRC FA LL PI PI
30
TI
H TI TI PI
Symboles TA TR PI RADIATION
• Tirage naturel
D MTE 053 A
Four à tirage naturel
• Tirage forcé
Lorsque les zones de récupération de chaleur sur les fumées sont plus complexes (zone de
convection importante, préchauffage de l'air de combustion par les fumées), le tirage naturel est
insuffisant pour assurer seul la circulation des fumées. La présence d'un ventilateur de tirage ou
d’extraction des fumées conduit alors à parler de tirage forcé (schéma ci-dessous).
Bipasse
Four circuit fumées Cheminée
fumées
Bipasse
circuit air
D MTE 052 B
2- TIRAGE NATUREL
Le schéma ci-dessous représente les évolutions de pression dans l’air autour d’un four et dans les
fumées à l’intérieur du four en fonction de l’altitude.
Cheminée
Registre
P registre
CONVECTION
RADIATION
1000 °C
Dépression à la
sole (20 mm CE)
D MTE 134 B
L’échelle horizontale de pression représente la pression dans les gaz (air ou fumées) relativement à la
pression atmosphérique au sol.
Dans l’air ambiant, la pression diminue par rapport à la pression atmosphérique au sol quand l’altitude
s’élève. Ce phénomène résulte de la loi de l’hydrostatique qui s’exprime :
ΔP = Δh . ρ
avec :
Au sommet de la cheminée, les fumées débouchent dans l’atmosphère et leur pression est égale à la
pression atmosphérique à ce niveau.
Dans la cheminée, la pression des fumées augmente quand l’altitude diminue, mais cette évolution de
pression est plus faible que dans l’air ambiant car la masse volumique des fumées chaudes est
inférieure à celle de l’air froid.
Cette différence des évolutions de pression des fumées et de l’air conduit à l’installation d’une pression
dans les fumées toujours inférieure dans les fumées à celle de l’air autour de la cheminée. En pied de
cheminée, l’écart de pression constitue le tirage de la cheminée.
Le tirage d’une cheminée est d’autant plus important que la cheminée est plus haute et que
l’écart de masse volumique entre l’air ambiant et les fumées est plus grand parce que les fumées
sont plus chaudes.
A l’intérieur de la zone de convection, la pression des fumées augmente de la sortie vers l’entrée.
Cette augmentation de pression est due à la diminution d’altitude et aux pertes de charge
correspondant à la traversée par les fumées des différentes nappes de tubes installées dans cette
zone.
Enfin, à l’intérieur de la zone de radiation la pression des fumées s’accroît de la voûte à la sole sous
l’effet de la variation d’altitude. L’accroissement de pression est cependant faible du fait que les
fumées sont très chaudes dans cette zone et qu’en conséquence leur masse volumique est très faible.
Au global, on constate que sur toute la hauteur du four la pression des fumées est toujours inférieure à
celle de l’air à la même altitude. C’est ce que l’on exprime en disant que le four est en dépression.
- à la sole : cette dépression permet l’entrée de l’air aux brûleurs dans les brûleurs à air
atmosphérique
- à la voûte : c’est à cet endroit que la dépression est la plus faible
- au pied de la cheminée : cette dépression mesure le tirage de la cheminée
Le réglage des dépressions dans un four à tirage naturel est effectué par modification de la position du
registre dont les effets sont représentés sur le schéma ci-dessous.
Évolution Évolution
de Pfumées de Patm
P registre P = 3 mm CE
Four en
pression
pression
Cas N° 1 Cas N° 2 Cas N° 3
D MTE 212 A
Registre trop Dépression correctement Registre trop
fermé réglée ouvert
On constate que dans chacun des cas, les dépressions ne sont modifiées que dans les zones situées
sous le registre : les zones de convection et de radiation.
Le cas n°2 représente la situation décrite précédemment et qui correspond à un bon réglage de la
dépression.
Dans le cas n°1, le registre est davantage fermé. Les dépressions sont plus faibles dans le four au
point même que la partie inférieure de la zone de convection et la partie supérieure de celle de
radiation sont en pression supérieure à la pression atmosphérique.
De cette zone en pression les fumées peuvent sortir directement du four et occasionner une
dégradation du matériel. Si la zone en pression s’étend jusqu’au niveau des regards, leur utilisation est
dangereuse (brûlures par les gaz de combustion à très haute température).
De plus, la dépression à la sole est inférieure à celle du cas de base et le débit d’air aspiré par les
brûleurs est réduit, cause possible d’une combustion incomplète.
Dans le cas n°3 au contraire, le registre est trop ouvert et les dépressions trop importantes. Les
entrées d’air sont facilitées aux brûleurs, mais aussi aux différents défauts d’étanchéité du four. L’air
admis dans ce dernier cas est qualifié d’air parasite car il ne participe pas à la combustion et
consomme du combustible pour élever sa température de l’ambiante à la température de rejet des
fumées à la cheminée. D’autre part, l’air parasite perturbe l’interprétation de l’analyse des fumées
(teneur en oxygène) utilisée pour contrôler la qualité de la combustion et régler le débit d’air.
Le cas n°2 correspond à un réglage en sécurité (four effectivement en dépression) et avec des entrées
d’air parasite limitées. La valeur de dépression indiquée à la voûte (3 mmCE) est une valeur usuelle
correspondant à un réglage correct.
C'est particulièrement le cas avec les fours dont le haut rendement est obtenu par une diminution
importante de la température des fumées. Dans ce cas :
- la différence de masse volumique entre l'air ambiant et les fumées dans la cheminée est
faible et l'on a peu de tirage naturel
Le ventilateur d'extraction de fumées a pour rôle de compenser la baisse de tirage et de vaincre les
pertes de charge supplémentaires afin de maintenir le four en dépression.
Un exemple de four équipé d'un préchauffeur d'air est présenté sur le schéma suivant.
Bipasse
Four circuit fumées Cheminée
fumées
ZSH PDV
atm
AI
PDY
BLOC
SÉCURITÉ
ARRÊT
Bipasse COMBUSTIBLE
circuit air
PDSL
D MTE 056 A
Le profil de pression des fumées a alors l'allure indiquée sur le graphique ci-dessous.
Hauteur m
Pression circuit fumées
échangeur en service
Pression air
ambiant (°C)
Pression fumées
échangeur bipassé
Perte de charge
registre
Perte de charge
préchauffeur
D MTE 057 B
Ventilateur
Pression mm CE
Les évolutions de pression des fumées dans les zones de radiation et de convection sont conformes
aux impératifs de sécurité mis en évidence lors de l'étude du tirage naturel : ces zones sont en
dépression.
La pression des fumées diminue lors de leur traversée du registre puis de l'échangeur air-fumées. Le
ventilateur d'extraction des fumées (ou ventilateur de tirage) permet de remonter leur pression au
niveau de celle qui s'applique en pied de cheminée. Le ventilateur permet de vaincre les pertes de
charge liées à la traversée de l’échangeur air-fumées et de compenser la réduction de tirage due à la
présence de fumées refroidies (donc plus denses) dans la cheminée.
L'examen du profil des pressions dans les fumées conduit encore à constater que sur l'ensemble du
circuit, tant en amont qu'en aval du ventilateur, la pression des fumées est inférieure à la pression
atmosphérique à la même altitude.
En cas de défaillance du ventilateur de tirage (détectée par une sécurité de basse différence de
pression entre refoulement et aspiration), l'ouverture du bipasse placé sur les canaux permet
d'admettre directement à la cheminée des fumées plus chaudes. Le tirage naturel suffit alors à
maintenir le four en dépression.
Le constat d'absence d'ouverture du bipasse (détecteur de fin de course ZSH) conduit à la coupure
des combustibles si le ventilateur d'extraction est défaillant.
II - RENDEMENT DE LA CHAUDIÈRE................................................................................................ 3
I- DESCRIPTION DE LA CHAUDIÈRE
Le schéma général et les principales conditions de fonctionnement de la chaudière figurent sur le schéma de
la page suivante.
La pression au ballon est de 70 bar abs. Il en résulte une température de l'eau dans le faisceau
tubulaire et de la vapeur saturée à la sortie du ballon égale à 288°C. Les purges représentent 1 % du
débit de vapeur produite.
La récupération d'énergie sur les fumées est poursuivie par préchauffage de l'air de combustion.
L'étude qui suit a pour but de préciser le rendement de la chaudière, sa consommation spécifique ainsi
que la répartition de l'apport de chaleur dans les différentes surfaces d'échange.
01093_A_F
VAPEUR
288 HP
TC 66 475
70
273
Ballon
CONDITIONS DE FONCTIONNEMENT
DE LA CHAUDIÈRE
288 EAU DE
DÉSURCHAUFFE
Surchauffeur primaire
650
2
Economiseur
120
200
FAISCEAU
E01 EAU
Température (°C)
Purges
D MTE 2039 K
II - RENDEMENT DE LA CHAUDIÈRE
1- CARACTÉRISTIQUES DU COMBUSTIBLE
La chaudière consomme un combustible liquide dont les principales caractéristiques sont :
La quantité de chaleur contenue dans les fumées produites par la combustion de un kilogramme de
combustible dépend de la température des fumées et de l'excès d'air de combustion. Elle peut être
déterminée graphiquement sur les courbes jointes en annexe.
En appelant Qentrée la somme des quantités de chaleur introduites par les combustibles et l'air de
combustion, le bilan thermique s'exprime (en négligeant les pertes par les parois et la vapeur
d'atomisation) :
En prenant 0°C comme température de référence, les chaleurs sensibles du combustible et de l'air
sont les quantités de chaleur investies pour les porter aux températures d'accès à la chaudière.
Pour 1 kg de combustible on a :
kcal pour 1 kg de
combustible
Pouvoir calorifique
QENTREE
QFUMEES = kcal
Qtransmise
ηPCI = PCI
Il vaut :
ηPCI =
ou
En appelant heau alim, hpurges et Hvap les enthalpies de l'eau alimentaire, des purges et de la vapeur
HP et TP le taux de purge exprimé en nombre relatif, le bilan thermique s'écrit de la façon suivante :
hpurges = th/t
Hvap = th/t
TP =
D'où :
Q
mcomb = =
q
Vapeur HP
Eau alimentaire 1,t
1, t CHAUDIÈRE
Eau de purge
0, t
COMBUSTIBLE
D MTE 149 B
kg
Elle vaut :
• ECONOMISEUR
meau = mcomb. =
= =
• FAISCEAU TUBULAIRE
Masse d'eau correspondant à 1 tonne de vapeur D'où la chaleur introduite aux brûleurs
produite :
Qbrûleurs =
mS.ECO =
Chaleur des fumées sortie faisceau
mvap.sat. =
Qfumées =
mpurges =
Masse de combustible, pour une tonne de vapeur
Qfaisceau = mvap • Hvap + mpurges • hpurges produite :
• SURCHAUFFEUR
Masse d'eau correspondant à une tonne de vapeur Masse de combustible correspondant à une
produite tonne de vapeur produite :
meau = mcomb =
= =
12000
40
Excès d'air (%) 50 20
10000 30 10 0
8000
9
6000
2000
Température (°C)
1/3
0
0 500 1000 1500 2000 2500
D MTE 1419 A
6000
01093_A_F
5000
3000
10
Température (°C)
2/3
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
D MTE 1419 B
3000
01093_A_F
Excès d'air (%)
2000 50
40 30
20
10 0
11
Température (°C)
3/3
0
0 D MTE 1419 G 100 200 300 400 500
Raffinage-Chimie
———
Il s’agit d’un four de distillation atmosphérique de pétrole brut dont la cellule de radiation est surmontée d’une
zone de convection dans laquelle la préchauffe du pétrole brut permet une première récupération d’énergie
sur les fumées quittant la zone de radiation. La récupération d’énergie se poursuit par le préchauffage de l’air
de combustion avant le rejet des fumées à la cheminée.
À la sortie de l’échangeur air-fumées, les fumées sont reprises par un ventilateur d’extraction. En cas de
défaut du ventilateur d’extraction, l’échangeur air-fumées est bipassé et les fumées sont dirigées directement
vers la cheminée par les canaux.
L’air de combustion est poussé par un ventilateur d’air au travers de l’échangeur avant d’être admis aux
brûleurs.
Le four est équipé d’un analyseur en continu d’oxygène dans les fumées fonctionnant sur le principe des
propriétés électrolytiques de l’oxyde de zirconium. Les résultats d’analyse des fumées indiqués sur la planche
de la page suivante correspondent à une analyse effectuée sur les fumées sèches au laboratoire de l’usine.
- diamètre intérieur : 12 m
- hauteur : 25 m
- longueur : 10,60 m
- largeur : 5,60 m
Le débit de pétrole brut est réparti en huit passes comportant chacune 15 tubes de 6” (diamètre
extérieur = 168,3 mm) de longueur égale à 23,7 m réunis par des coudes à 180°. Les axes des tubes sont
situés sur un cercle de diamètre égal à 11,64 m.
01528_A_F
% O2 = 4,4
% CO2 = 12,9
% CO = —
612300
415
BRUT
10 238 302
780
RÉCHAUFFEUR
Débit (kg/h) D'AIR
2
Température °C Air
Humidité 60%
378
Vers COLONNE 200
ATMOSPHÉRIQUE
2
180 140
D MTE 2002 A
II - CONDITIONS DE COMBUSTION
1- PROPRIÉTÉS DES COMBUSTIBLES
Le four n’utilise qu’un seul combustible, un fuel oil dont les résultats de l’analyse figurent dans le
tableau ci-dessous :
Viscosité (cSt)
à 50°C 1200
à 100°C 70
C/H 8,1
a - Viscosité
% masse
c - Pouvoir calorifique
15
d4 = 0,990
PCI = kcal/kg
S % = 3,5
C % masse carbone
H % masse hydrogène
S % masse soufre
PCI = kcal/kg
Composition de l’air :
% volume
Masse Nombre de Oxygène Azote Vapeur d'eau Gaz Vapeur d'eau Dioxyde de Azote
(kg) kmoles (O2) (N2) (H2O) Carbonique (H2O) Soufre (SO2) (N2)
(CO2)
CARBONE
HYDROGÈNE
SOUFRE
Sédiments
Eau
TOTAL 1,000
Pouvoir
Pouvoir Fumigène :
Comburivore:
(Nm3 /kg)
(Nm3 /kg)
Gaz Carbonique
(CO2)
Vapeur d’eau
(H2O)
Combustion
Air
Vapeur d'atomisation
Total
Dioxyde de Soufre
(SO2)
Azote
(N2)
Oxygène
(O2)
Total
Énergie introduite
kcal
avec 1 kg de fuel-oil
Pouvoir calorifique
Chaleur du combustible
Chaleur de la vapeur
d’atomisation
TOTAL
Gaz Carbonique
(CO2)
Vapeur d'eau
(H2O)
Dioxyde de Soufre
(SO2)
Azote
(N2)
Oxygène
(O2)
4- BILAN THERMIQUE
Pour un kilogramme de combustible :
Énergie introduite avec = Énergie absorbée par + Énergie emportée par + Énergie perdue au
1 kg de combustible le(s) procédé(s) les fumées travers des parois
D’où :
Énergie absorbée =
Énergie absorbée
Rendement sur PCI = = =
PCI
Surface d’échange = Ae =
* Vapeur d’eau
Pression partielle :
P•I = atm.m
εH 2 O =
T = °C
* Gaz carbonique
P•I = atm.m
εCO2 =
T = °C
Murs = m2
Surface totale de réfractaires = m2
Sole = m2
Voûte = m2
AR
Ae = =
• Émissivité de la cellule
AR
1 +
Ae
εF = ε G . AR
1 + εG .
Ae
εF =
F =
F =
Tg = °C = K
Tt =
F=
–8
σ = 4,88 10 kcal / h . m2 K4
Q RAY = σ . Ae . F . (Tg4 - Tt4) = kcal/h
dont :
2
AT = et h = 10 kcal / h. m .°C
QCONV =
QCONV = kcal/h
QZONE DE RADIATION
Flux thermique moyen = = = kcal / h.m2
AT
QZONE DE RADIATION
Flux thermique maxi = = = kcal / h.m2
Ae ZR
• Débit de chaleur total transmis par les gaz de combustion présents dans la zone de radiation
Pour 1 kg de combustible : énergie introduite au four (cf. ‘’calcul du rendement’’)+ énergie gagnée par
l’air dans le réchauffeur d’air
Gaz Carbonique
(CO2)
Vapeur d'eau
(H2O)
Dioxyde de Soufre
(SO2)
Azote
(N2)
Oxygène
(O2)
* Entrée
QENTRÉE = kcal/h
* Sorties
QTRANSMIS = kcal/h
QFUMÉES = kcal/h
QPAROIS = kcal/h
QSORTIES = kcal/h
La chaudière dont le schéma est donné ci-après a pour but de produire 100 t/h de vapeur 480°C,
60 bar. Le circuit eau-vapeur comprend :
P = 70 bar
t = 110°C
- le faisceau économiseur qui réchauffe l’eau liquide de 110°C jusqu’à 220°C (point C).
L’eau liquide ainsi réchauffée est ensuite dirigée vers le ballon de chaudière.
- le ballon de chaudière qui alimente par des tubes non réchauffés un collecteur permettant
de distribuer l’eau liquide dans le faisceau de vaporisation. La circulation de l’eau et du
mélange eau-vapeur est naturelle et se fait grâce à la différence de masse volumique entre
l’eau liquide d’un côté et le mélange diphasique liquide-vapeur de l’autre.
P = 65 bar
t = °C
- le faisceau surchauffeur alimenté par la vapeur saturée issue du ballon (point E). Cet
apport de chaleur complémentaire permet d’éloigner la vapeur de ses conditions de
saturation.
P = 60 bar
t = 480°C
II - SCHÉMA DE L’INSTALLATION
C D F
BALLON
Surchauffeur
TUBES
ÉCRAN
Économiseur
Brûleurs
B
A
D MTE 2039 L
Fumées Pompe
d'alimentation
Collecteur
60
50
40
30
20
10
0
500
500
Temperature (°C)
450
450
400
400
350
350
300
300
250
250
200
200
150
150
100
100
50
50
D TH 1075 B
0
70
60
50
40
30
20
10
Enthalpie
État
Repère Désignation t (°C) P (bar) (kcal/kg
physique
ou th/t)
A Eau alimentaire
Refoulement pompe
B
alimentaire
C Sortie économiseur
F Vapeur produite
=
Économiseur
=
Faisceau tubulaire
=
Surchauffeur
TOTAL 100