S’ARRÊTE LÀ OÙ COMMENCE
S’ARRÊTE LÀ OÙ COMMENCE
ISBN: 978-2-921344-36-4
Dépôt légal
Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être.
(Johann Wolfgang von Gœthe)
Cher lecteur,
1
XIIIe siècle et Jean Poinsot au XVIIe siècle, pour nous parvenir aujour-
d’hui. 1
Selon cette école de sagesse, l’expression : « La liberté des uns s’ar-
rête là où commence celle des autres. » ne « vaut comme philoso-
phie », i.e. comme sagesse savante, que si « elle est démonstrative-
ment vraie » ; autrement, elle ne vaut que comme sagesse non sa-
vante, disons « populaire ». 2
1 Les textes grecs sont pris du site : http://www.remacle.org, créé par Philippe Re-
macle, décédé le 11 mars 2011, dont l'œuvre est poursuivie par Anne-Sophie et
Jean-François Remacle. Les textes latins sont pris du site :
http://www.corpusthomisticum.org/iopera.html, créé par le professeur Enrique
Alarcón, et soutenu par l'université de Navarre. Les traductions françaises sont pri-
ses du site : http://docteurangelique.free.fr, créé par le professeur Arnaud Dumouch.
Ces sites sont tous répertoriés au site créé par Guy-François Delaporte :
http://www.thomas-d-aquin.com/Pages/LiensRessources/LiensMenuCadre.html.
Certains autres sites sont parfois utilisés, et cités. Nous employons aussi le Diction-
naire grec-français de Émile Pessonneaux, Paris, 1953, Librairie classique Eugène
Belin ; et le Dictionnaire illustré latin-français de Félix Gaffiot, Paris, 1934, Librairie
Hachette, http://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php
2 Jacques et Raïsa Maritain, Œuvres complètes Volume XVI (1900-1973), Éditions
universitaires Fribourg Suisse et Éditions Saint-Paul Paris, 1999, p. 54
2
CHAPITRE I: UN PROVERBE BIEN CONNU
Dans P1, l’opposition « des uns - des autres » est exprimée au pluriel.
Or, elle peut tout aussi bien être exprimée au singulier : « de l’un - de
l’autre ». Les noms « singulier » et «pluriel » renvoient ici à une notion
grammaticale familière : le nombre des noms.
3 Proverbe inspiré par le livre De la liberté, de John Stuart Mill : Classiques des
sciences sociales, http://dx.doi.org/doi:10.1522/cla.mij.del2
3
temps à l’examen de l’opposition unité-pluralité : « Il y a plusieurs
nuances d'opposition entre l'unité et la pluralité. » 4
Dans P1, qui est visé par les mots « uns » et «autres » dans « des
uns- des autres » ? Un être humain, un humain, un homme. Il s’ensuit
que P1 se transforme en P2, et ce, sans modification apportée au
sens de la phrase, comme suit :
5
deux unités numériques, cette unité de l’espèce est impuissante à ré-
duire les deux unités numériques à une seule unité numérique. 6
P3 est extraite de P2 :
Parmi les êtres, les uns sont affirmés d’un sujet, tout en
n’étant dans aucun sujet : par exemple, homme est affirmé
d’un sujet, savoir d’un certain homme, mais il n’est dans
aucun sujet.
D’abord, parce que la distinction qui s’impose entre dit d’un sujet et
être dans un sujet est indispensable pour saisir que, en ce qui con-
cerne l’unité numérique exprimée par « d’un (1) homme - d’un (1) au-
tre homme », « les individus et ce qui est numériquement un ne sont
jamais affirmés d’un sujet », bien que, « pour certains toutefois rien
n’empêche qu’ils ne soient dans un sujet ». 8
Dans P3, qu’en est-il de « liberté », ici dit à propos de l’homme dans
« la liberté d’un (1) homme - la liberté d’un (1) autre homme », et ce,
en faisant abstraction de tout ce qui concerne l’unité numérique ex-
primée par « d’un (1) homme - d’un (1) autre homme » ?
9 Aristote, Catégories, 3a 28, nouvelle traduction pour Internet par soeur Pascale
Nau, sur la base de la version grecque, la traduction Vrin et la traduction anglaise de
E. M. Edghill, Édition http://docteurangelique.free.fr
9
La liberté est-elle :
a) « ce qui, ne se trouvant pas dans un sujet [ici l’homme] comme
sa partie, ne peut être séparé de ce en quoi [elle] est », ou
b) ce qui, se trouvant (...) dans un sujet [ici l’homme] comme sa par-
tie», est « dans le tout comme dans un sujet », et ce, « à la façon
dont les parties sont contenues dans le tout » pertinent ?
10
Et, elle consiste ensuite à établir si, compte tenu du paragraphe pré-
cédent, la manière d’entendre les locutions « un (1) homme », d’une
part, et « un (1) autre homme », d’autre part, affecte ou n’affecte pas
la manière d’entendre les deux occurrences de la locution « la liberté »
dans l’opposition qu’exprime : (P3) — « la liberté d’un (1) homme - la
liberté d’un (1) autre homme. »
11
Parmi les principes dont on se sert dans les sciences dé-
monstratives, les uns sont propres à chaque science, et les
autres communs : mais c’est une communauté d’analogie,
étant donné que leur usage est limité au genre tombant
sous la science en question. 10
Les deux questions que nous avons formulées plus haut à propos de
l’opposition qu’exprime : (P3) — « la liberté d’un (1) homme - la liberté
d’un (1) autre homme » concernent :
10Aristote, Les Seconds Analytiques, Nouvelle traduction pour Internet par Pascale-
Dominique Nau, selon la version grecque, la traduction Vrin et celle de G. R. G.
Mure, Edition http://docteurangelique.free.fr
12
• le discernement du prédicament pertinent à « homme » et le dis-
cernement du prédicament pertinent à « liberté », d’une part, ce
qui formera la matière du chapitre III,
• et le discernement du ou des postprédicaments pertinents à l’op-
position qu’exprime P3, d’autre part, ce qui formera la matière du
chapitre IV.
Pour être dans un prédicament, un être doit être : réel, fini, uni-
voque, incomplexe, et complet (former un tout).
—∞—
13
CHAPITRE III : DISCERNEMENT DE PRÉDICAMENTS
15
a ) si « homme est [dit] d’un sujet, savoir d’un certain homme,
mais [qu’]il n’est dans aucun sujet », bien que ce sujet soit un
tout avec des parties « à la façon dont les parties sont contenues
dans le tout » ;
16
SECTION I: LE PRÉDICAMENT « HOMME »
«Homme est [dit] d’un sujet, savoir d’un certain homme, mais il n’est
dans aucun sujet », bien que le dit sujet, qui est substance, est un tout
avec des parties « à la façon dont les parties sont contenues dans le
tout » pertinent, avons-nous écrit plus haut.
Parmi les dix modes de l’être dit « fini », les prédicaments dits « méta-
physiques », seule la substance a celui d’avoir l’être en soi. Tous les
autres ont celui d’avoir l’être dans un autre.
11 Dans l’expression « vert foncé », le prédicat « foncé » est dit avoir l’être dans un
autre, ici « vert » qui est dit avoir l’être en soi. Dans « sapin vert foncé », « foncé »
est dit avoir l’être dans un autre, ici « vert » qui est dit avoir l’être en soi du point de
vue de « foncé », mais qui est dit avoir l’être dans un autre du point de vue de « sa-
pin ». Et ce, du point de vue du prédicament dit « logique » seulement.
17
Le prédicament dit « logique » qui concerne le prédicament dit « mé-
taphysique » de substance a été étudié par Porphyre de Tyr (234-305
A.D.), un philosophe devenu célèbre pour son arbre de Porphyre.
Alain Mille nous en offre cette présentation 12 :
ARBRE DE PORPHYRE
Les règles selon lesquelles l’arbre de Porphyre est construit ont été
écrites par Aristote en ces termes :
12 http://liris.cnrs.fr/amille/enseignements/DEA-ECD/ontologies/notion_ontologie.htm
18
ailé et aquatique sont des différences de animal. Or aucune
de ces différences n’est une différence pour science, car
une science ne se différencie pas d’une science par le fait
d’être bipède.
Par contre, dans les genres subordonnés les uns aux au-
tres, rien n’empêche que leurs différences soient les mê-
mes, car les genres plus élevés sont prédicats des genres
moins élevés, de sorte que toutes les différences du prédi-
cat seront aussi des différences du sujet. 13
À la dernière ligne de la table fournie par Alain Mille, nous lisons aus-
si : « Espèce : Bête ». Aux deux lignes qui précèdent, nous lisons
« Genre proche : Animal », soit le genre pertinent à l’espèce « bête »,
et « Différence : irrationnel », soit la différence pertinente à l’espèce
« bête ».
13 Aristote, Catégories, 1b 10 - 24, nouvelle traduction pour Internet par soeur Pas-
cale Nau, sur la base de la version grecque, la traduction Vrin et la traduction an-
glaise de E. M. Edghill, Édition http://docteurangelique.free.fr
19
De l’homme, dont on dit qu’il est « animal rationnel » (sa définition par
ses parties dites métaphysiques), non seulement on peut, mais on doit
aussi dire qu’il est : « vivant », « corps », « substance », parce que
ces « genres plus élevés sont prédicats des genres moins élevés »,
d’une part, et que « toutes les différences du prédicat seront aussi des
différences du sujet », sujet dont homme est dit, d’autre part.
De plus, de l’homme, dont on dit qu’il est « animal rationnel » (sa défi-
nition par ses parties dites métaphysiques), et dont on doit aussi dire
qu’il est : « vivant », « corps », « substance », parce que ces « genres
plus élevés sont prédicats des genres moins élevés », ces genres plus
élevés sont autant de parties du tout essentiel « animal rationnel », et
ce, « à la façon dont les parties sont contenues dans le tout ».
Ainsi, de l’homme, dont on dit qu’il est « animal rationnel » (sa défini-
tion par ses parties dites métaphysiques : genre, différence), non seu-
lement on peut, mais on doit dire qu’une partie de lui est corps ( en
grec, σῶμα ). Qu’est-ce qu’un σῶμα pour Aristote, un philosophe qui
s’exprime en grec ?
20
§ 2. Τό τε γὰρ συνεχὲς ἢ ἁπλῶς ἢ μάλιστά γε [20] τὸ
φύσει καὶ μὴ ἁφῇ μηδὲ δεσμῷ καὶ τούτων μᾶλλον ἓν
καὶ πρότερον οὗ ἀδιαιρετωτέρα ἡ κίνησις καὶ μᾶλλον
ἁπλῆ̓· ἔτι τοιοῦτον καὶ μᾶλλον τὸ ὅλον καὶ ἔχον τινὰ
μορφὴν καὶ εἶδος, μάλιστα δ' εἴ τι φύσει τοιοῦτον καὶ
μὴ βίᾳ, ὥσπερ ὅσα κόλλῃ ἢ γόμφῳ ἢ συνδέσμῳ, ἀλλὰ
ἔχει ἐν αὑτῷ τὸ [25] αἴτιον αὐτῷ τοῦ συνεχὲς εἶναι.
24
Tout le nombre, Toute l’eau, dans le sens de totalité, si ce
n’est par métaphore.
Nous retrouvons ici un développement que nous avons fait dès le dé-
but à propos de P2 : « La liberté d’un homme s’arrête là où commence
la liberté d’un autre homme. » L’opposition contenue dans « d’un
homme - d’un autre homme », exprime une altérité entre « un - un au-
tre », et ce, malgré que le même mot « homme » leur soit apposé.
19 http://okux.org/les-organes-du-corps-humain/
26
Arrêtons-nous enfin à cet autre passage, qui complète le précédent :
« Le mot Tout s’applique au continu et au fini, quand l’unité résulte de
plusieurs parties intégrantes qui existent tout au moins en puissance
dans le continu, lorsqu’elles n’y sont pas absolument réelles [pas en-
core développées en acte]. Et ici, cette nuance du mot Tout se trouve
bien plutôt dans les choses que crée la nature que dans les produits
de l’art. »
C’est ainsi que, dans l’opposition « d’un homme - d’un autre homme »,
on trouve un (1) homme et un (1) autre homme constitués chacun
comme un tout intégral, mais un tout intégral distinct du tout dit univer-
sel « en ce sens qu’il renferme plusieurs termes à chacun desquels il
peut être attribué, et que tous ces termes n’en sont pas moins chacun
une unité individuelle ». Et c’est là ce qu’est un σῶμα pour Aristote :
un tout intégral.
27
que partem loci movetur una pars continui et alia. Tempore
vero, quia quando movetur una, et alia. 20
En quoi le titre qui intitule un ouvrage sans titre, dirons-nous dans les
pages qui suivent, importe-t-il ? Quel est l’intérêt d’une telle enquête
sur le titre d’un ouvrage périmé ?
31
même genre, ne différant qu'en figure et en espèce ; ou
bien ils vont même jusqu'à être contraires.
§ 2. C'est encore une étude toute pareille que font les philo-
sophes qui recherchent quel est le nombre des êtres ; car
ils recherchent d'abord si la source d'où sortent les êtres et
les choses, est un principe unique, ou bien si ce sont plu-
sieurs principes ; puis en supposant qu'il y ait plusieurs
principes, ils se demandent s'ils sont finis ou infinis. Par
conséquent, c'est rechercher encore si le principe et l'élé-
ment des choses est unique, ou s'il y en a plusieurs.
32
§ 6. Quant à nous, posons comme un principe fondamental
que les choses de la nature, soit toutes, soit quelques-unes
au moins sont soumises au mouvement ; et c'est là un fait
que l'induction ou l'observation nous apprend avec toute
évidence.
Aristote situe les doctrines proposées par des philosophes qui l’ont
précédé, et ce, par opposition à la sienne. Alors que les doctrines de
ses devanciers porte sur l’être (τὸ ὂν), la sienne porte sur la nature
(περὶ φύσεώς). De ce long passage, retenons :
33
1.2.1. s'ils sont finis, mais en étant toujours plus
d'un, ils sont alors deux, trois, quatre ou tel autre
nombre ;
1.2.2. s'ils sont infinis, ils peuvent être, comme l'en-
tend Démocrite, d'un seul et même genre, ne diffé-
rant qu'en figure et en espèce [atomisme, plein-
vide] ; ou bien ils vont même jusqu'à être contrai-
res.
2. Cependant, étudier cette question de savoir si l'être est un et
immobile, ce n'est pas étudier la nature (οὐ περὶ φύσεώς ἐστι
σκοπεῖν) comme moteur du mouvement naturel. Et là est l’impor-
tance du sujet étudié dans l’ouvrage sans titre, et l’intérêt de son
titre s’il doit exprimer le dit sujet.
34
duction [ἐκ τῆς ἐπαγωγῆς] nous apprend avec toute évi-
dence [δῆλον]. » 24
36
• « étudie les surfaces, les lignes et les points »,
• « s'en occupe (...) en tant que ce sont là les limites d'un corps
naturel [ἀλλ' οὐχ ᾗ φυσικοῦ σώματος πέρας ἕκαστον] »,
• et « regarde (...) aux propriétés qui peuvent accidentellement leur
appartenir en tant que ces propriétés appartiennent à des êtres
réels [οὐδὲ τὰ συμβεβηκότα θεωρεῖ ᾗ τοιούτοις οὖσι
συμβέβηκεν] ».
Nous avons vu que chacun de ses dix modes de l’être dit « fini » est
un prédicament dit « métaphysique » : substance, quantité, qualité,
action, passion, relation, position, où, quand, avoir. La substance, qui
est dite d’un sujet sans être dans un sujet, est première en ce qu’elle
soutient dans l’être les neuf autres prédicaments, qui sont dits d’un
sujet et sont dans un sujet, soit la substance.
26 Aristote, Catégories, 1b 10 - 24, nouvelle traduction pour Internet par soeur Pas-
cale Nau, sur la base de la version grecque, la traduction Vrin et la traduction an-
glaise de E. M. Edghill, Édition http://docteurangelique.free.fr
27 Aristote, op. cit., 4b 20
37
est un accident de second ordre qui suit de l’étendue, accident de
premier ordre de la substance, dans cet exemple.
28 Le mot « matière » vient du nom latin « materia », où le mot « mater », qui signifie
mère, est manifestement présent. La matière est mère du multiple. Par contre, la
forme engendre l’Un, contraire du multiple ; elle n’est donc en rien matière, par défi-
nition. Chez nos contemporains, le mot « matière » prend une autre signification qui,
chez Aristote, est plutôt appelée : corporel. Pour Aristote, la matière, à titre de prin-
cipe du corps naturel, ce pourquoi il a des parties intégrantes, n’existe pas en dehors
du corps dont elle est un des principes, l’autre étant la forme.
38
de reconstituer la répartition spatiale des sources sonores et d'obtenir
ainsi l'impression de relief acoustique (abrév. usuelle stéréo). » 29
Les parties de l’eau, comme corps naturel solide, sont d’une nature
(φύσις) telle que, nécessairement, elles se répartissent les unes à
l’extérieur des autres, et ce, conformément à la définition même de la
quantité continue, de l’étendue : l’étendue est l’accident attribuant au
corps, en tant que tout intégral, d’avoir des parties intégrantes, parties
intégrantes qui sont les unes à l’extérieur des autres, d’une part, et
parties intégrantes dont les extrémités se confondent en une seule et
même limite, d’autre part, — à l’exclusion des extrémités constituant la
surface de ce tout intégral — limite qui en fait un tout intégral fini pré-
cisément par ce qui est la surface (ἐπίπεδος) d’un tout intégral, et li-
mite qui cause que deux touts intégraux font nombre ; le nombre,
comme accident réel, naît de la discontinuité de deux touts intégraux.
31 Aristote, Physique, texte établi et traduit par Henri Carteron, Troisième édition re-
vue et corrigée, Paris, 1961, Société d’édition «Les belles lettres »,
http://docteurangelique.free.fr
32 Centre national de ressources lexicales et textuelles,
http://www.cnrtl.fr/definition/symphyse
40
Sauf que le mot grec « σύμφυσις », manifestement composé de
« σύμ » et « φυσις », offre une signification évidente : « σύμ » est dé-
rivé de « σύν », la préposition « avec » qui exprime une unité ; et «
φυσις » est le nom grec « nature ». Sont en symphyse les parties d’un
tout intégral dont la nature exige la continuité de ses parties ; cette na-
ture, c’est l’étendue.
33 Jean Poinsot, Cursus philosophicus thomisticus, Nova Editio, Tomus Primus, Lo-
gica, Parisiis, 1883, Ludovicus Vives, Editor, Secunda Pars Artis Logicæ, Q. XVI, De
quantitate, Art. 1 Quæ sit propria et formalis ratio quantitatis
34 The Material Logic of John of Saint-Thomas, Basic Treatises, translated by Yves
R. Simon, John J. Glanville, G. Donald Hollenhorst, Chicago and London, 1955, The
University of Chicago Press, p. 255
42
et à s'opposer à la pénétration est parfaitement vraie, — de
même qu’elle consiste aussi en une aptitude à la mesure et
à la divisibilité, — mais [cette opinion est] affaiblie [diminu-
ta], parce qu’elle explique la nature de la réalité [l’étendue
réelle du corps], non par ce qu’elle en dit formellement [non
per id quod dicit formaliter], mais par ce qu’elle exige radi-
calement [per id quod petit radicaliter]. Tandis que la difficul-
té [à résoudre formellement, per id quod dicit formaliter],
c’est ce en quoi consiste formellement cette racine [in quo
consistat formaliter ista radix].
43
φύσεώς σκοπεῖν) avec son « côté de philosophie », se heurte à cette
« difficulté ».
36 Aristote, Physique, texte établi et traduit par Henri Carteron, Troisième édition re-
vue et corrigée, Paris, 1961, Société d’édition «Les belles lettres »,
http://docteurangelique.free.fr
37Physique d’Aristote ou Leçons sur les principes généraux de la nature,
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/phys42.htm
45
d’autre que les deux corps qui y entrent et en sortent en se
remplaçant. 38
38 Aristote, Physique, texte établi et traduit par Henri Carteron, Troisième édition re-
vue et corrigée, Paris, 1961, Société d’édition «Les belles lettres »,
http://docteurangelique.free.fr
39Aristote, Rhétorique, 1357b 1-20,
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/rheto1.htm#II ;
Premiers analytiques, 70a 1 - 70b 5,
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/analyt227.htm
46
Il est déjà clair que la manière d’entendre les locutions « un (1)
homme », d’une part, et « un (1) autre homme », d’autre part, affecte
la manière d’entendre les deux occurrences du nom « homme » dans
l’opposition qu’exprime : (P3) — « la liberté d’un (1) homme - la liberté
d’un (1) autre homme. »
Il est aussi déjà clair que la manière d’entendre les locutions « un (1)
homme », d’une part, et « un (1) autre homme », d’autre part, affecte
la manière d’entendre les deux occurrences du nom « homme » dans
l’opposition qu’exprime : (P3) — « la liberté d’un (1) homme - la liberté
d’un (1) autre homme. », et ce, selon que chacun de ces hommes est
un tout intégral dont l’étendue comble un lieu, celui qu’occupe chacun
d’eux.
47
Sa résolution analytique en ses principes aboutit au vrai, comme nous
allons maintenant le voir.
41 Aristote, Physique, texte établi et traduit par Henri Carteron, Troisième édition re-
vue et corrigée, Paris, 1961, Société d’édition «Les belles lettres »,
http://docteurangelique.free.fr
49
212b 3 — Ὥσπερ δ' ἐλέχθη, τὰ μέν ἐστιν ἐν τόπῳ κατὰ
δύναμιν, τὰ δὲ κατ' ἐνέργειαν. 42
Donc, pour être dans un lieu, il est nécessaire qu’un corps soit enve-
loppé par un autre corps, un corps enveloppant. S’il est enveloppé par
un autre corps enveloppant, et ce, en acte, il est actuellement dans un
lieu. Et, il lui est alors possible d’être en puissance dans un autre lieu
si, en cet autre lieu possible, se trouve un corps qui peut ou pourrait
l’envelopper ; et nous avons ainsi un mouvement local en puissance.
44Henri Grenier, Cursus philosophiæ, Volumen primun, editio qunita, Québec, 1943,
Presses Universitaires Laval, p. 301
52
Nous en proposons la traduction suivante :
53
invariants, ni n’est identifié avec le lieu variant et le « où ».
De son côté, le lieu n’est pas une simple relation (esse ad)
du corps y placé au lieu, mais une détermination intrinsè-
que du corps (esse in) provenant du lieu, et c’est pourquoi il
est un prédicament de son propre genre.
Ces définitions montrent bien pourquoi le lieu naturel fait partie de ces
« choses physiques qui sont bien moins susceptibles d'abstraction que
les choses mathématiques », notamment d’un lieu géométrique. Ten-
tons de fournir un exemple pour rendre ces considérations plus fami-
lières.
54
La réserve de l’expression « semble-t-il » étant ainsi levée, nous pou-
vons conclure notre section sur le prédicament « homme » comme
suit :
55
(P2) : « La liberté d’un homme s’arrête là où commence la
liberté d’un autre homme. »
56
SECTION II : LE PRÉDICAMENT « LIBERTÉ »
57
« Explication prochaine », disons-nous, parce que l’explication éloi-
gnée se trouve du côté du corps (en grec, σῶμα), et de ses accidents
propres : étendue et où. Tout vivant est et ne cesse pas d’être un
corps, bien que, en plus, il soit animé.
Si « le mot Tout se dit d’une [telle] chose [qu’est un corps humain ainsi
considéré] à laquelle il ne manque aucune des parties [organiques] qui
la constituent dans sa totalité naturelle », il est certain que le manque
de l’un de ces organes illustrés sur l’image ci-contre, non seulement
donnerait un corps mal organisé, mais encore constituerait un sérieux
empêchement à ce qu’il puisse être un « corps animé ». Cependant, la
possession de ces organes, bien qu’elle soit une condition sine qua
non pour pouvoir être vivant, ne constitue pas formellement la vie ;
l’homme qui vient de rendre son dernier souffle possède encore les
organes illustrés sur l’image ci-contre ; il est encore « corps organi-
sé », mais il ne possède plus la vie.
« Des corps naturels, les uns ont la vie et les autres ne l’ont pas : et
par ‘ vie ’ nous entendons le fait de se nourrir, de grandir et de dépérir
par soi-même. Il en résulte que tout corps naturel ayant la vie en par-
tage sera une substance, et [sera] substance au sens de substance
composée. » Ainsi est-il pris garde « à la façon dont les parties sont
contenues dans le tout » ; le corps naturel ayant la vie en acte est une
substance composée de deux parties.
L’âme, à titre de forme substantielle, est l’acte premier d’un corps na-
turel ayant potentiellement la vie, c’est-à-dire d’un corps organisé pour
vivre ; acte premier, i.e. acte constituant ce corps organisé n’ayant la
vie qu’en puissance en vivant en acte.
60
acte, il reste à ce vivant à assumer l’exercice de sa vie qui consiste,
par exemple, à se nourrir, à grandir, etc. Bref, il reste au vivant consti-
tué en acte premier à accomplir certaines opérations qui sont des ac-
tions ou des passions. Pour pouvoir ainsi accomplir de telles opéra-
tions, sont exigées, comme principe et cause de ces opérations, cer-
taines qualités.
Quels sont ces qualités exigibles d’un vivant pour qu’il puisse accom-
plir les opérations qui sont les siennes ? Puisqu’il s’agit d’accomplir
des opérations, les qualités exigibles seront des puissances opérati-
ves. Et comme sont impliquées l’action, d’une part, et la passion, d’au-
tre part, ces puissances opératives seront actives, d’une part, et pas-
sives, d’autre part.
61
Comme nous l’avions déjà dit plus haut, notre tâche consiste d’abord
à examiner et à établir le bien-fondé de la conséquence suivante, et
ce, à propos de (P3) — « la liberté d’un (1) homme - la liberté d’un (1)
autre homme » :
Sauf que, au début de cette Section II, nous venons de lire cet ensei-
gnement d’Aristote :
63
Et puisqu’il s’agit là, en outre, d’un corps d’une certaine
qualité, c’est-à-dire d’un corps possédant la vie, le corps ne
sera pas identique à l’âme, car le corps animé n’est pas un
attribut d’un sujet, mais il est plutôt lui-même substrat et
matière. Par suite, l’âme est nécessairement substance, en
ce sens qu’elle est la forme d’un corps naturel ayant la vie
en puissance. Mais la substance formelle est réalisation ;
l’âme est donc la réalisation d’un corps de cette nature.
Mais la réalisation se prend en un double sens ; elle est
tantôt comme la science, tantôt comme l’exercice de la
science. Il est ainsi manifeste que l’âme est une réalisation
comme la science, car le sommeil aussi bien que la veille
impliquent la présence de l’âme, la veille étant une chose
analogue à l’exercice de la science, et le sommeil, à la pos-
session de la science, sans l’exercice. Or l’antériorité dans
l’ordre de la génération appartient, dans le même individu, à
la science. C’est pourquoi l’âme est, en définitive, une réali-
sation première d’un corps naturel ayant potentiellement la
vie, c’est-à-dire d’un corps organisé.
65
À partir de la proposition :
peut-on conclure que la liberté est dans un lieu ? Oui, si elle a une
étendue. Sauf que, à la ligne 424a 24 de son traité intitulé De l’âme,
Aristote écrit :
49 À plus forte raison est-ce le cas si la puissance opérative qu’est la liberté ne réside
pas dans un organe sensoriel : « Il n’est pas raisonnable d’admettre que l’intellect
soit mêlé au corps, car alors il deviendrait d’une qualité déterminée, ou froid ou
chaud, ou même posséderait quelque organe, comme la faculté sensitive or, en réa-
lité, il n’en a aucun. » (De l’âme, 429a 24)
67
À la ligne 432b 7 de son traité intitulé De l’âme, Aristote écrit : « 4 Καὶ
δὴ καὶ περὶ οὗ νῦν ὁ λόγος ἐνέστηκε, τί τὸ κινοῦν κατὰ τόπον τὸ
ζῷόν ἐστιν. » 50 Pascale-Dominique Nau en propose la traduction
suivante : « Revenons à l’objet de notre précédente étude : qu’est-ce
qui meut l’animal selon le lieu ? » 51
Par contre, « à d’autres moments, (...), c’est [le désir rationnel] qui
l’emporte sur [le désir irrationnel] », ce qui « implique (...) la faculté dé-
libérative ». Dans un tel cas, « savoir si l’on fera telle chose ou telle
autre c’est déjà l’œuvre du raisonnement » ; et alors, l’homme agit se-
lon sa « nature » d’animal raisonnable en employant « la représenta-
tion délibérative ».
72
quoi consiste cette « unité de mesure » ? Sa « nature » d’animal rai-
sonnable, « car les tempérants, quand ils éprouvent des désirs et des
appétits, n’accomplissent pas les choses dont ils ont le désir, mais ils
obéissent à la raison », avons-nous lu plus haut.
Ainsi, « par nature, [c’est] toujours la faculté la plus haute qui possède
la suprématie et qui imprime le mouvement », puisque c’est seulement
ainsi que « ce qui est le plus avantageux » pour l’animal raisonnable,
pour l’homme, est ce « qu’il poursuit », si c’est un bien, ce qu’il évite,
si c’est un mal.
« Dans l’action [πρακτόν] », alors que « ce qu’on fait est une fin au
sens absolu, car la vie vertueuse est une fin, et [que] le désir [ration-
nel] a cette fin pour objet », « le choix préférentiel [προαίρεσις, proai-
resis] est un intellect désirant [ὀρεκτικὸς νοῦς] ou un désir raison-
nant [ὄρεξις διανοητική], et le principe [ἀρχὴ] qui est de cette sorte
[τοιαύτη] est un homme [ἄνθρωπος] ».
75
La raison en est que l'acte de volonté n'est rien d'autre
qu'une inclination qui procède d'un principe intérieur doué
de connaissance, de même que l'appétit naturel est une in-
clination qui procède aussi d'un principe intérieur, mais dé-
pourvu de connaissance. Or ce qui est contraint et violent
vient d'un principe extérieur. Il est donc contraire à l'acte
même de la volonté d'être contraint ou violenté, comme
d'ailleurs aussi à toute inclination ou mouvement naturel.
Rien n'empêche en effet qu'une pierre soit jetée vers le haut
par violence, mais que ce mouvement violent procède de
son inclination naturelle, voilà ce qui est impossible. Pa-
reillement, on peut traîner un homme par force, mais que
cela vienne de sa volonté est contraire à la notion même de
violence.
78
la responsabilité des actions honteuses sur la force contrai-
gnante du plaisir.
Ainsi donc, il apparaît bien que l’acte forcé soit celui qui a
son principe hors de nous, sans aucun concours de l’agent
qui subit la contrainte. 61
Nous ne résoudrons pas entièrement le problème qui est ici posé par
Aristote dans ce passage, bien que, au prochain chapitre, nous re-
viendrons sur ce qui est « utile au législateur ». Mais, nous fournirons
une réponse partielle parce qu’il permet de poser un autre problè-
me qui, lui, nous concerne directement : celui de la liberté d’action.
Comme nous l’avons écrit plus haut, celui qui possède la liberté inté-
rieure, le libre arbitre, et qui en jouit en l’exerçant de manière ferme et
constante, n’est aucunement concerné par une phrase telle que :
80
(P6) : « Quant au lieu, un homme s’arrête là où commence
un autre homme. »
Frédéric Ramel nous montre bien comment il l’est quant au lieu avec
cet « accès aux espaces communs », ce qui implique de l’envahir
malgré la résistance de l’ennemi, tout en empêchant ce dernier d’y ac-
céder , et ce, avec « recours à la force armée ».
Aristote voit « une certaine différence entre les fins : les unes consis-
tent en des activités, et les autres en certaines œuvres, distinctes des
activités elles-mêmes ». Lorsqu’un fin consiste en une activité, ce qui
le cas de vertu, ce sont la prudence et « le choix préférentiel »
[προαίρεσις, proairesis] qui sont en cause : la fin est alors la perfec-
tion de l’homme en tant qu’homme, en tant que sujet moral. Lors-
qu’une fin consiste en une œuvre plutôt qu’en une activité, la fin est la
perfection de l’œuvre, et non la perfection de l’homme : c’est alors l’art
qui est en cause. « Dans les cas où existent certaines fins distinctes
des actions, les œuvres sont par nature supérieures aux activités qui
les produisent », précise Aristote ; il s’agit alors de l’activité relevant
proprement de l’art pertinent.
83
prudence et non à l'art. - Il est donc par là même évident
que la prudence est une vertu distincte de l'art. 64
Bien que l’art soit une vertu distincte de la prudence, il existe, néan-
moins, une prudence militaire, écrit Thomas d’Aquin à la Question 50,
Article 4, (Iae IIæ) :
84
irascible par laquelle l'animal résiste à ceux qui l'attaquent.
Aussi, dans les œuvres de la raison, n'est-il pas besoin seu-
lement de la prudence politique par laquelle soit convena-
blement disposé ce qui a rapport au bien commun, mais il
faut encore la prudence militaire, par laquelle soient re-
poussés les assauts ennemis. 65
Nous avons vu plus haut que l’acte de la volonté dit "élicite" [elicitus],
le vouloir, procède et ne peut procéder que de la liberté intérieure, et
qu’il ne peut être affectée par aucune violence ». Mais, il n’en est plus
de même de l’acte de volonté dit « impéré » qui, lui, « peut souffrir vio-
lence » ; cet acte de volonté dit « impéré » concerne la liberté exté-
rieure.
Comme nous l’avons écrit plus haut, celui qui possède la liberté inté-
rieure, le libre arbitre, et qui en jouit en l’exerçant de manière ferme et
constante, n’est aucunement concerné par une phrase telle que :
Même si «l’instrument par lequel meut le désir (...) est quelque chose
de corporel impliquant des fonctions communes au corps et à l’âme »,
l’acte de la volonté dit "élicite" [elicitus], le vouloir, procède et ne peut
procéder que de la liberté intérieure qui ne « peut souffrir violence »,
alors que l’acte de volonté dit « impéré », celui « qui cause le mouve-
ment par le moyen d’organes », « peut souffrir violence ». Et l’agent
qui inflige cette violence agit aussi par un acte de volonté dit « impé-
ré ». Dès lors, si un agent, avec sa liberté extérieure, inflige une vio-
lence à un patient, qui la subit dans sa liberté extérieure, cet agent et
ce patient sont tels que le côté concave qui pousse le côté convexe à
fléchir, d’où la flèche dans l’image.
87
Ainsi, pour ce qui en est de la liberté extérieure, et ce, selon la notion
que nous en retenons, il convient de dire que celui qui la possède et
qui en jouit en l’exerçant de manière ferme et constante est concerné
par une phrase telle que :
Plus haut, nous avions dit que notre tâche consistait en un examen de
la conséquence suivante :
88
cution « la liberté » dans l’opposition qu’exprime : (P3) — « la liberté
d’un (1) homme - la liberté d’un (1) autre homme. »
Dès lors, il est établi que la manière d’entendre les locutions « un (1)
homme », d’une part, et « un (1) autre homme », d’autre part, affecte
89
la manière d’entendre les deux occurrences de la locution « la liberté »
dans l’opposition qu’exprime : (P3) — « la liberté d’un (1) homme - la
liberté d’un (1) autre homme », et ce, de la façon indiquée dans la
conséquence rectifiée.
90
CHAPITRE IV : DISCERNEMENT DE POSTPRÉDICAMENTS
Que ce serait bien si tous les hommes étaient vertueux ! Mais, il sem-
ble que ce ne soit pas le cas. Presque tout le monde en convient,
même Aristote.
92
puisque c’est en vue des premières fins qu’on poursuit les
autres. 70
Les arts qui relèvent d’une unique potentialité doivent donc être sub-
ordonnés à d’autres arts dits « architectoniques ».
Adam Smith, avec sa « main invisible », est l’un des auteurs qui in-
fluença Karl Marx. Smith l’exposa d’abord dans son livre intitulé Théo-
rie des sentiments moraux, publié en 1759 :
Ensuite, Smith la reprit dans son livre intitulé Recherches sur la nature
et les causes de la richesse des nations, publié en 1776 :
74Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations,
Paris, 1991, Flammarion, tome II, p. 42-43
95
subordonnées à la politique : par exemple la stratégie, l’économique,
la rhétorique. »
75 Aristote, Les Seconds Analytiques, Nouvelle traduction pour Internet par Pascale-
Dominique Nau, selon la version grecque, la traduction Vrin et celle de G. R. G.
Mure, Edition http://docteurangelique.free.fr ; Logique d'Aristote, traduite par J. Bar-
thélemy Saint-Hilaire, Tome III, Derniers analytiques, Paris, 1842, Librairie philoso-
phique De Lagrange : « Καθόλου δὲ λέγω ὃ ἂν κατὰ παντός τε ὑπάρχῃ καὶ καθ´
αὑτὸ καὶ ᾗ αὐτό. »,
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/analyt2gr.htm#49
76 Aristote, L’Éthique à Nicomaque, Nouvelle traduction pour Internet par Pascale-
Dominique Nau, à la fois selon la version grecque, la traduction Vrin et la traduction
de Voilquin Gallimard, http://docteurangelique.free.fr/ ; la mise en italiques de cer-
tains caractères est de nous. Le texte grec se trouve à : La morale et la politique
d’Aristote , traduite du grec par M. Thurot, Paris, 1824, chez Firmin Didot, Père et
Fils, http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/morale6gr.htm#III.
96
production, ni la production une action. (...) L’art concerne
toujours un devenir et s’appliquer à un art, c’est considérer
la façon d’amener à l’existence une de ces choses qui sont
susceptibles d’être ou de n’être pas, mais dont le principe
d’existence réside dans l’artiste et non dans la chose pro-
duite ; l’art, en effet, ne concerne ni les choses qui existent
ou deviennent nécessairement, ni non plus les êtres natu-
rels, qui ont en eux-mêmes leur principe. Mais puisque pro-
duction et action sont quelque chose de différent, il faut né-
cessairement que l’art relève de la production et non de
l’action. Et en un sens la fortune et l’art ont rapport aux
mêmes objets, comme Agathon le dit : «L’art affectionne la
fortune, et la fortune l’art». Ainsi donc, l’art, comme nous
l’avons dit est une certaine disposition, accompagnée de
règle vraie, capable de produire ; le défaut d’art, au con-
traire, est une disposition produire accompagnée de règle
fausse ; dans un cas comme dans l’autre, on se meut dans
le domaine du contingent. 77
101
posés comme relatifs, et ni l’un ni l’autre n’est vrai ou faux.
Même remarque pour ce qui tombe sous la privation et la
possession, comme la vue et la cécité. En un mot, aucune
des expressions qui se disent, sans aucune liaison n’est
vraie ou fausse, et tous les opposés dont nous avons parlé
s’expriment sans liaison.
Il semblerait cependant qu’un tel caractère se rencontrât
principalement dans les contraires qui s’expriment dans une
liaison. Socrate se porte bien est, en effet, le contraire de
Socrate est malade. Mais même dans ces expressions, il
n’est pas toujours nécessaire que l’une d’elles soit vraie et
l’autre fausse. Sans doute, si Socrate existe, l’une sera
vraie et l’autre fausse, mais s il n’existe pas, toutes les deux
seront fausses, car ni Socrate est, malade, ni Socrate se
porte bien ne sont vraies, si Socrate lui-même n’existe pas
du tout.
En ce qui concerne la privation et la possession, si le sujet
n’existe pas du tout, ni l’une, ni l’autre n’est vraie ; et même
si le sujet existe, il n’arrive pas toujours que l’une soit vraie
et l’autre fausse. De fait, Socrate possède la vue est oppo-
sé à Socrate est aveugle, comme la possession et la priva-
tion ; si Socrate existe, il n’est pas nécessaire que l’une de
ces expressions soit vraie, et l’autre fausse (car lorsque
Socrate n’est pas encore naturellement capable de voir, les
deux propositions sont fausses) ; et si Socrate n’existe pas
du tout, les deux expressions sont également fausses, sa-
voir qu’il possède la vue et qu’il est aveugle.
Il en est tout autrement pour l’affirmation et la négation :
pour l’affirmation et la négation : que le sujet existe ou
n’existe pas, de toute façon l’une sera fausse et l’autre
vraie. En effet, soit Socrate est malade et Socrate n’est pas
malade ; si Socrate lui-même existe, il est clair que l’une de
ces deux propositions est vraie et l’autre fausse ; et s’il
n’existe pas, il en est de même, car, s’il n’existe pas, dire
qu’il est malade est faux, et dire qu’il n’est pas malade est
vrai.
Ainsi, les choses qui sont opposées comme l’affirmation et
la négation ont seules la propriété d’être toujours, l’une
vraie et l’autre fausse.
102
Ce qui tombe sous la négation et l’affirmation n’est pas soi-
même affirmation et négation, puisque l’affirmation est une
proposition affirmative, et la négation une proposition néga-
tive, tandis que les termes qui tombent sous l’affirmation et
la négation ne sont pas des propositions. On dit cependant
qu’ils sont opposés entre eux comme l’affirmation et la né-
gation, car, dans ce cas aussi, le mode d’opposition est le
même.
De fait, de même que l’affirmation est opposée à la néga-
tion, comme par exemple, dans les propositions il est assis
à il n’est pas assis, ainsi également sont opposées les cho-
ses qui tombent sous l’une et sous l’autre proposition, par
exemple : tel homme est assis à tel homme n’est pas
assis. 81
Les termes qui sont opposés comme des relatifs sont ceux
dont tout l’être consiste à être dit de leur opposé ou qui s’y
rapporte de quelque autre façon.
Par exemple, le double est ce qui, dans son essence
même, est dit double d’une autre chose, car c’est de quel-
que chose qu’il est dit double. La connaissance et le con-
naissable sont aussi opposés comme des relatifs : la con-
naissance est dite, dans son essence même, connaissance
du connaissable, et le connaissable, à son tour, est lui-
même, dans son essence, dit de son opposé, savoir la con-
naissance, car le connaissable est dit connaissable pour
quelque chose, c’est-à-dire pour la connaissance. Les ter-
mes qui sont opposés comme des relatifs sont donc ceux
dont tout l’être consiste à être dit d’autres choses, ou qui
sont, d’une façon quelconque, en relation réciproque. 84
La priorité de temps est une priorité dans la durée ; v.g. Tout adulte fut
un adolescent. Celle qui concerne la priorité de nature est la priorité
de la cause sur son effet ; elle n’implique pas une priorité de temps ;
v.g. Le Soleil a priorité sur la lumière qu’il émet. La priorité de consé-
quence est la priorité de l’un sur un autre qui est inféré de l’un (v.g. Il
est homme, donc il est animal.), bien que l’un, lui, ne s’infère pas de
l’autre (v.g. Il est animal. donc il est homme ), de telle sorte que : v.g. Il
est homme, donc il est animal., mais pas Il est animal. donc il est
homme. La priorité de dignité est celle de l’un sur un autre en raison
de sa perfection dans un genre donné (excellence, rôle, mérite): v.g.
Le champion olympique a priorité de dignité sur ses concurrents. , Le
roi a priorité de dignité sur ses sujets. , Le héros a priorité de dignité
sur le quidam. La priorité d’ordre est celle de l’un sur un autre en rai-
son de sa position dans un rangement ; v.g. 1 a priorité d’ordre sur 2. ,
Un principe a priorité d’ordre sur ce qui en dépend. , Dans un récit,
l’introduction a priorité d’ordre sur le dénouement. Évidemment, une
priorité de l’un sur un autre détermine une postérité pour cet autre.
La simultanéité concerne ceux qui n’ont aucune priorité l’un par rap-
port à l’autre, donc aucune postérité l’un par rapport à l’autre, que ce
soit de temps (durée), de nature, de conséquence, de dignité, ou d’or-
dre. Aristote la décrit comme suit :
La notion d’avoir, que ce soit par inhérence, par contenance, par pos-
session, par relation, ou par juxtaposition, se présente comme suit :
a) avoir par inhérence : le sujet a, par inhérence, ce qui est dans le
sujet ;
b) avoir par contenance : v.g. la bouteille a, par contenance, le vin
qu’elle contient ;
c) avoir par possession : il s’oppose à être privé, mais il va aussi
au-delà de la privation lorsque l’on a ce dont il n’est pas vrai de
dire : « où il doit naturellement les posséder », comme il est vrai
de le dire dans le cas de privation ;
d) par relation : v.g. tout fils a un père ;
e) par juxtaposition : v.g. Gérard a un manteau sur les épaules. ,
Gaston a la Médaille du Mérite au revers de son veston. , Gisèle
a un collier de perles autour du cou.
113
le contraire [postprédicament] de l’injustice [prédicament], la
noirceur, de la blancheur, et ainsi de suite. Et il en est de
même pour les choses qui sont qualifiées d’après ces dé-
terminations : l’injuste [prédicament] est le contraire [post-
prédicament] du juste [prédicament], et le blanc, du noir. Tel
n’est cependant pas toujours le cas : le rouge, le jaune et
les couleurs de cette sorte n’ont pas de contraires, bien que
ce soient des qualités. 88
En ce qui la tâche qui est ici nôtre, le moment est donc venu de dé-
couvrir les « déterminations » pertinentes à donner à « ce qui tombe »
sous les mots contenus à P2 :
et qui n’est pas un mot, en tenant compte de ce qui fut écrit dans les
chapitres précédents, mais sans prétendre épuiser le sujet
Puisque les noms sont, d'après Aristote, " les signes de nos
pensées ", il est nécessaire que l'ordre des dénominations
se conforme à celui de la connaissance intellectuelle. Or
celle-ci va du plus connu au moins connu. Voilà pourquoi,
chez nous, les noms sont aussi transférés du plus connu au
moins connu. C'est ainsi, dit Aristote, que le mot de " dis-
Par ailleurs, la liberté intérieure, prise comme ce qui se dit d’un sujet
sans être dans un sujet, l’acte de volonté dit "élicite", et la liberté exté-
rieure, prise comme ce qui se dit d’un sujet tout en étant dans un su-
jet, l’acte de volonté dit "impéré", s’opposent de telle manière que la
liberté intérieure peut aussi rencontrer de la résistance de la part de la
liberté extérieure, et ce, d’une manière exposé plus haut avec la com-
paraison : convexe-concave. La liberté extérieure est alors prise
comme circonstance de la liberté intérieure.
Posons que :
a) « la liberté intérieure existe » signifie : je possède le libre arbitre ;
b) « la liberté intérieure n’existe pas » signifie : je suis privé du libre
arbitre ;
c) « La liberté extérieure existe » signifie : je possède la liberté ex-
térieure ;
d) « La liberté extérieure n’existe pas » signifie : je suis privé de la
liberté extérieure.
118
Le contraire du bien est nécessairement le mal : cela est
évident en vertu de l’induction fondée sur des cas particu-
liers. Par exemple, le contraire de la santé est la maladie,
du courage, la lâcheté, et ainsi de suite. Mais le contraire
d’un mal est tantôt un bien et tantôt un mal : le besoin, qui
est un mal, a pour contraire l’excès, qui est un mal, et la
mesure, qui est un bien, est également contraire à l’un et à
l’autre.
91 Aristote, Catégories, 3a 28, nouvelle traduction pour Internet par soeur Pascale
Nau, sur la base de la version grecque, la traduction Vrin et la traduction anglaise de
E. M. Edghill, Édition http://docteurangelique.free.fr
119
de la liberté intérieure, mais une circonstance distincte de ce dont elle
est une circonstance.
En effet, nos quatre cas de figure nous ont permis de bien situer l’ex-
pression « là où », ainsi que celles qui gravitent autour d’elle.
—∞—
120
CHAPITRE V : EN GUISE DE CONCLUSION
Dans cette étude, comme nous l’avions annoncé dès le début, nous
avons conduit un examen du proverbe : « La liberté des uns s’arrête là
où commence la liberté des autres. » Nous lui avons même apposé
cet autre énoncé nous venant de Johann Wolfgang von Gœthe : « Nul
n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être. »
121
(P2) : « La liberté d’un homme s’arrête là où commence
la liberté d’un autre homme. »
122
πολιτικόν· ἡ γὰρ δίκη πολιτικῆς κοινωνίας τάξις ἐστίν, ἡ
δὲ δικαιοσύνη τοῦ δικαίου κρίσις. 92
Sic igitur patet, quod totum est prius naturaliter quam partes
materiae, quamvis partes sint priores ordine generationis.
Sed singuli homines comparantur ad totam civitatem, sicut
partes hominis ad hominem. Quia sicut manus aut pes non
126
potest esse sine homine, ita nec unus homo est per se suf-
ficiens ad vivendum separatus a civitate. Si autem contin-
gat, quod aliquis non possit communicare societate civitatis
propter suam pravitatem, est peior quam homo, et quasi
bestia. Si vero nullo indigeat, et (sit) quasi habens per se
sufficientiam, et propter hoc non sit pars civitatis, est melior
quam homo. Est enim quasi quidam Deus. Relinquitur ergo
ex praemissis, quod civitas est prius secundum naturam
quam unus homo. 97
98 Notre traduction française est encore réalisée en nous aidant de : Thomas Aqui-
nas, Commentary on Aristotle’s Politics, Translated by Richard J. Regan, Indianapo-
lis/Cambridge, 2007, Hackett Publising Company
128
l’ouvrage. De quoi traite ce Livre VII ? De la substance, d’une part, et
de la définition, d’autre part. À la ligne 1030a 19, nous lisons :
Ce que nous avons dit jusqu’ici suffit à faire voir le vrai. Ce-
pendant nous allons revenir sur nos pas pour rendre ceci
encore plus net.
Toutes les parties de la définition et les éléments dans les-
quels la définition se divise, toutes ces parties, ou du moins
quelques-unes, sont antérieures à la forme et au Tout. La
définition de l’angle droit ne se divise pas dans la définition
de l’angle aigu ; mais c’est au contraire la notion de l’angle
aigu qui emprunte la notion de l’angle droit, puisque, pour
définir l’angle aigu, il faut nécessairement employer la défi-
nition de l’angle droit, et qu’on dit, en effet, que l’angle aigu
est plus petit que l’angle droit.
C’est là également le rapport du cercle au demi-cercle, le
demi-cercle se définit par le cercle, comme le doigt se défi-
nit par le corps total auquel il appartient, puisque le doigt
n’est qu’une certaine partie de l’homme.
Par conséquent, tout ce qui fait partie d’une chose comme
matière, et tous les éléments matériels dans lesquels les
choses se divisent, sont autant d’éléments postérieurs ;
mais tout ce qui entre dans la définition, et dans la subs-
tance que la définition détermine, tout cela ou presque tout
cela est ultérieur.
Prenons pour exemple l’âme dans les animaux. Elle est
l’essence de l’être animé ; et, pour le corps où elle réside,
133
i. Cependant, il en est autrement des parties de la forme de
l’homme, qui sont posées dans la définition du tout de
l’homme, comme les lignes sont posées dans la définition
du triangle.
ii. En effet, le tout intégral qu’est un corps a une priorité de
nature [postprédicament] sur les parties intégrantes consti-
tuant sa matière, bien que ces parties aient la priorité dans
l’ordre de la génération, comme il vient d’être expliqué plus
haut.
iii. Or, les hommes individuels sont comparés au tout de la
cité comme les parties [organes] de l’homme à l’homme
[entier], et ce, selon une analogie de proportionnalité tenant
à : Il est nécessaire que le tout soit antérieur à la partie, par
ordre de nature et de perfection.
iv. Comment ? De même que la main ou le pied, comme par-
tie intégrante, ne peuvent pas être sans que l’homme, le
tout intégral qui les intègre de telle manière qu’elles sont
intégrantes, ne soit, de même un (1) homme n’a pas, à soi
seul, les ressources suffisantes pour vivre séparément de la
cité.
v. S’il arrivait que quelqu’un [quelque un (1)] ne puisse pas
prendre sa part [communicare] de la société civile à cause
d’un manque quant à sa forme humaine, dès lors il serait
moins qu’un homme n’ayant aucun manque quant à sa
forme humaine, quasiment une bête, qui a moins que la
forme humaine malgré qu’il soit un vivant.
vi. S’il arrivait que quelqu’un [quelque un (1)] ne soit aucune-
ment indigent quant à sa forme humaine, et qu’il ait, par soi
seul, les ressources suffisantes pour vivre séparément de la
cité, ce à cause de quoi il ne ferait pas partie de la société
civile, alors il serait plus qu’un homme, quasiment un dieu.
4. Donc, il suit de ce qui vient d’être dit, tant du point de vue de
la matière que du point de vue de la forme, que la cité a priori-
té de nature sur l’homme individuel.
134
a) le principe de totalité : Unus pro omnibus, omnes pro uno, Un
pour tous, tous pour un, One for all, all for one, Einer für alle, alle
für einen, Uno per tutti, tutti per uno, Uno para Todos, Todos para
Uno ;
b) le principe de subsidiarité ou de suppléance : Le
fort protège le faible, selon une inégalité protectrice
reprise par le salut de l’éclaireur (scout), illustré dans
l’image ci-contre , et qui tient à la φιλία (bienveillan-
ce) 104.
104 http://www.scout.ch/fr/le-scoutisme/traditions/le-salut-scout
135
[1277a 1] Ἐπειδὴ ἀδύνατον ὁμοίους εἶναι πάντας τοὺς
πολίτας, οὐκ ἂν εἴη μία ἀρετὴ πολίτου καὶ ἀνδρὸς
ἀγαθοῦ. Τὴν μὲν γὰρ τοῦ σπουδαίου πολίτου δεῖ πᾶσιν
ὑπάρχειν (οὕτω γὰρ ἀρίστην ἀναγκαῖον εἶναι τὴν
πόλιν), τὴν δὲ τοῦ ἀνδρὸς τοῦ ἀγαθοῦ ἀδύνατον, εἰ μὴ
πάντας ἀναγκαῖον ἀγαθοὺς εἶναι τοὺς ἐν τῇ σπουδαίᾳ
πόλει πολίτας. 105
C’est pourquoi, dans la cité, et ce, pour les affaires qui concernent
spécifiquement la cité, lorsqu’il affronte les affairistes politiciens, pour
qui « le désir irrationnel domine le désir rationnel », l’homme pour qui
« la faculté la plus haute (...) possède la suprématie et (...) imprime le
mouvement » s’emploie à mettre en œuvre un principe de résistance
qui tient au courage, mais aussi à la patience, comme Ésope l’évoque
dans sa fable De l’Arbre et du Roseau :
105 La morale et la politique d’Aristote , traduite du grec par M. Thurot, Paris, 1824,
chez Firmin Didot, Père et Fils,
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/politique3.htm#II
106 Aristote, La politique, Nouvelle édition pour Internet par Sœur Pascale Nau,
http://docteurangelique.free.fr
136
Un Olivier et un Roseau disputaient ensemble sur leur force
et sur leur fermeté. L’Olivier reprochait au Roseau sa fragili-
té, qui l’obligeait de plier au moindre vent. Le Roseau ne
trouvant point de bonnes raisons pour lui répliquer, garda le
silence ; mais ayant attendu quelque temps sans rien dire,
un vent violent vint à souffler tout à coup. Le Roseau agité
par le vent, plia, et n’en fut point incommodé ; mais l’Olivier
ayant voulu résister à l’orage, fut emporté et déraciné par la
violence du tourbillon. Alors le Roseau prenant son temps
pour parler, dit à l’Olivier qui était par terre : – Tu vois bien
qu’il est plus à propos de céder à un ennemi puissant, que
de lui résister avec une témérité qui a toujours de mauvai-
ses suites. 107
107Ésope, De l’Arbre et du Roseau ; cette fable d’Ésope sera reprise par Jean de La
Fontaine : Le chêne et le roseau.
http://www.ebooksgratuits.com/html/esope_fables_1.html#_Toc125626606
108 Pindare est un poète grec (518-438 av. J.C.)
137
TABLE DES MATIÈRES
Chapitres Page
Avant-propos 1
139
AUTRES OUVRAGES DE L’AUTEUR
141
Le domaine des humanités se caractérise de curieuse façon par rapport aux
autres domaines d’étude. Chez ces derniers, on prétend que les solutions
viennent finalement à bout des problèmes.
Selon cette école de sagesse, l’expression : « La liberté des uns s’arrête là où
commence la liberté des autres. » ne « vaut comme philosophie », i.e. comme
sagesse savante, que si « elle est démonstrativement vraie » ; autrement, elle
ne vaut que comme sagesse non savante, disons « populaire ».
ISBN: 978-2-921344-36-4