PLAN DU COURS
Introduction générale
Chapitre1 : L’approche comptable ou patrimoniale de l’évaluation des entreprises
Chapitre 2 : L’approche par l’évaluation des flux de liquidités prévisionnels
Chapitre 3 : La méthode du Goodwill
Chapitre 4 : Les méthodes d’évaluation fondées sur d’autres analyses économiques
BIBLIOGRAPHIE :
- Barreau J. et Delahaye J. (2000), Gestion financière Manuel et applications, 9e éd., Dunod,
Paris, 497p.
- Cabane P. (2007), L’essentiel de la finance à l’usage des managers, Paris, Eyrolles (Editions
d’Organisation), 357p.
- Charreaux G. (1992), « L’analyse financière », Encyclopédie de management, Tome 2,
P.480-493.
-Duplat C. A. (2004), Analyser et maîtriser la situation financière de son entreprise,
Collection Guid’Utile, Librairie Vuibert, septembre, Paris, 187p.
- Goffin R. (1999), Principes de finance moderne, 2ème éd, Economica, Paris, 664p.
- Kamgo I. ; Keumoe F.J. et Bonlong J. (2007), Système Comptable Ohada : Livre de cours et
exercices corrigés, Tome 3, ed. Audico Plus; 552p.
-Ogien O. (2008), Gestion financière de l’entreprise, Dunod, Paris, 192p.
Introduction générale
L’évaluation de l’entreprise consiste à apprécier sa valeur à un moment donné, en vue
de différents types d’opérations : acquisition de l’entreprise, cession totale ou partielle des
titres, liquidation, valorisation des titres en portefeuille, information des investisseurs
potentiels, introduction en bourse, calcul de certains impôts (droits de succession, etc.).
Il existe plusieurs approches pour l’évaluation de l’entreprise et elles ne sont pas
fondées sur les mêmes principes. De plus, une même méthode peut aboutir à différents
résultats en fonction des options qui auront été retenues (par exemple, le choix d’un taux
d’actualisation) et en fonction de celui qui l’applique (acheteur ou vendeur).
Selon les objectifs, le contexte (cessation d’activités, cession avec poursuite de
l’activité, rachat partiel, succession…), et les caractéristiques de l’entreprise, on privilégiera
l’une ou l’autre des méthodes, ou on choisira une méthode multicritères.
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La valeur de l’entreprise est égale à la quote-part de son patrimoine qui appartient aux
propriétaires (actionnaires ou associés). Le patrimoine de l’entreprise étant constitué de
l’ensemble de ses biens et des dettes, le document comptable qui servira de base à cette
évaluation est le bilan. Il peut s’agir du bilan comptable ou d’un bilan après retraitements.
Dans les deux cas, la détermination de la valeur de l’action doit tenir compte des différentes
catégories d’actionnaires et des participations de l’entreprise dans d’autres sociétés.
NB : Hors système comptable OHADA, il faut vérifier que les écarts de conversion actif ont
fait l’objet d’une provision, sinon, ils sont considérés comme des actifs fictifs, au même titre
que les frais de recherche et développement sans valeur.
Au final :
ANC = Actif immobilisé sauf charges immobilisées + Actif circulant + trésorerie actif –
dettes financières - Passif circulant – Trésorerie passif
ANC = capitaux propres + Ecarts de conversion passif – actif fictif
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valeurs sont différentes. La détermination de la valeur vénale peut se faire par expertise,
cotation, comparaisons ou calculs.
Il faut également prendre en compte la fiscalité différée. En effet, l’amortissement ou
la reprise de certains postes va se traduire par des impôts supplémentaires (dettes fiscales
latentes) ou par des économies d’impôt (créances fiscales latentes) pour les prochains
exercices. Il s’agit principalement :
Au passif : Les postes destinés à être repris sont : « provisions pour hausse des prix »,
« amortissements dérogatoires », « subventions d’investissement ». l’impôt différé
correspondant constitue une dette d’IS qui diminue l’actif net.
A l’actif : il s’agit des postes de l’actif fictif amortissables. L’économie d’impôt se
traduit par une créance d’impôt qui augmente l’actif et l’actif net.
1.1.4 Applications
Application n°1 :
Le bilan de la société anonyme LEKOUKOUA se présente comme suit au
31/12/2016 :
Actif Bruts Amort/Prov Net Passif Nets
Frais de developpement 5 000 000 / 5 000 000 Capital 40 000 000
Terrain 19 000 000 0 19 000 000 Réserves 32 600 000
Constructions 13 000 000 5 000 000 8 000 000 Report à nouveau 10 000 000
Matériels 8 000 000 4 000 000 4 000 000 Résultat net 6 000 000
Titres de participation 22 000 000 0 22 000 000 Prov. Financière 6 000 000
Marchandises 6 000 000 0 6 000 000 Fournisseurs 12 400 000
Clients 26 000 000 6 000 000 20 000 000 Ecart de conv. P 2 500 000
Titres de placement 18 000 000 0 18 000 000
Banque et caisse 4 500 000 0 4 500 000
Ecart de conv. Actif 3 000 000 0 3 000 000
Total 124 500 000 15 000 000 109 500 000 Total 109 500 000
Autres informations
1) Il existe un fonds commercial évalué à 9 000 000 F.
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Travail à faire :
1) Calculer l’actif net comptable et l’actif net réel.
2) Calculer la valeur de l’action coupon attaché et ex-coupon.
Application n°2:
1) La valeur réelle des matériels est de 175 000 F et celle des terrains 120 000 F
2) La valeur réelle des marchandises est de 85 000 F
3) 75 % des provisions justifiés le sont à + d’un an
4) Le poste clients comprend 100 000 d’effets en portefeuille. Plafond d’escompte :
75 000
5) 330 000 F de dividendes seront distribués.
6) Le taux de l’IS est de 33%.
7) La valeur nominale de l’action est de 20 000 F.
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Travail à faire :
Dans ce cas :
- Les réserves ainsi que la plus-value sont réparties équitablement entre les actions.
Application :
Reconsidérons l’application n°1 ci-dessus en supposant que parmi les 4000 actions
constituant le capital social, 2500 actions d’apport en nature sont entièrement libérées alors
que 1500 actions de numéraire ne sont libérées que de trois quart.
Lorsqu’il existe des actions amorties, il faut procéder à la répartition de l’actif net en
sachant que les actions amorties n’ont pas droit au capital. Par contre, tout comme les
autres actions, elles ont les droits sur :
NB : Il convient de préciser que le poste « capital amorti » qui apparaît au bilan a un caractère
de réserve appartenant aux actions amorties sauf dans le cas où la réserve utilisée pour
l’opération était une propriété commune. Dans cette hypothèse, le poste capital amorti sera
rattaché à l’actif net commun.
Application :
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Le capital social d’une société anonyme, soit 70 000 000 est représenté par les actions
de valeur nominale 10 000 F, soit 3000 actions A entièrement libérées et non amorties et 4000
actions B amorties de 50%.
Il existe des plus values latentes sur les actifs de 24 000 000. Par ailleurs, une plus
value du passif (caution) doit être prise en considération.
Travail à faire :
Eléments Montants
Solution :
1)
Décomposition du capital appelé versé et non amorti :
3000 x 10000 = 30 000 000
4000 x 10000/2 = 20 000 000
Total 50 000 000
Réserves et plus values communes :
- Capital amortie : 20 000 000
- Prime d’émission : 10 000 000
- Réserve légale : 8 000 000
- Autres réserves : 25 000 000
- Report à nouveau : 5 000 000
- Plus value sur actif : 24 000 000
- Plus value sur passif : 6 000 000
98 000 000
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2)
VM(A1) = 10 000 + 14 000 = 24 000
VM(A2) = 10 000x3/4 + 14 000 = 21 500
Participation simple
Dans ce cas :
- On commence par évaluer les entités dont les titres sont détenus ;
- Puis, compte tenu du résultat de la première évaluation, on détermine l’actif net de l’entité
participante qui détient les titres de la première.
Application :
Considérons deux entités A et B dont les bilans résumés se présentent ainsi :
Actif A B Passif A B
Immobilisations 250 000 140 000 Capital (1) 100 000 80 000
Participations 20 000 - Réserves 200 000 120 000
Stocks 70 000 90 000 Primes 50 000 20 000
Créances et disponibilités 170 000 70 000 Dettes 160 000 80 000
Total 510 000 300 000 Total 510 000 300 000
Participation croisée
Lorsque la société dont on évalue l’actif détient les actions ou parts d’une autre société qui
elle-même détient les actions ou parts de la première, la valeur du titre de l’une dépend de
celle de l’autre. Les calculs donnent un système d’équation de premier degré.
Application :
Deux entités C et D présentent à la date du 31/12/N les bilans résumés après affectation du
résultat :
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Actif C D Passif C D
Fonds commercial 15 000 Capital (2) 100 000 200 000
215 000
Immobilisations 250 000 Réserves 180 000 100 000
20 000
Participations (1) 25 000 RAN 25 000 -4 000
375 000
Actif circulant 250 000 Dettes 235 000 314 000
Total 540 000 610 000 Total 540 000 610 000
(1) Titres D détenus par C : 5000 actions à 5000F ; Titres C détenus par D : 2000 actions à
10 000F.
(2) Actions de 10 000F chez C et 5000F chez D.
Autres renseignements :
1) Fonds commercial : 20 000 000 chez C et 15 000 000 chez D.
2) Immobilisations : 290 000 000 chez C et 245 000 000 chez D.
3) Perte de 20% probable sur les actifs circulants.
Travail à faire : Calculer la valeur mathématique de chaque entité.
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Ici, on applique la même démarche que pour l’évaluation des projets d’investissement.
La valeur d’une entreprise est égale à la valeur actuelle des cash-flows futurs et de la
valeur finale prévisionnelle.
D’où la relation suivante :
Valeur d’un actif = ∑ Fp(1+t)-p + VR(1+t)-n Avec :
Fp = Flux de liquidités de la période p
VR = valeur résiduelle
t= taux de rentabilité exigé par l’investisseur
Les cash-flows sont évalués hors frais financiers (comme pour les projets
d’investissements, on évalue les flux de liquidités indépendamment du mode de financement).
Ils doivent tenir compte des conditions futures d’exploitation et, en particulier, des
éventuels effets de synergie avec le repreneur, ainsi que des éventuels frais de restructuration.
A ces flux, il faut ajouter la valeur actualisée de l’entreprise à la fin de la durée
retenue. L’actualisation des flux et de la valeur finale de l’entreprise est effectuée au coût du
capital.
Pour trouver la valeur des fonds propres, il faut retirer le montant actualisé de
l’endettement du total actualisé :
Valeur des fonds propres = valeur totale – valeur actuelle de l’endettement.
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b) Le modèle du MEDAF
Le modèle du MEDAF (modèle d’équilibre des actifs financiers) a pour objet
de déterminer la rentabilité attendue E(Ra) d’un titre en fonction du risque (β) qu’il
présente.
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Exercice :
Monsieur Majo est préoccupé depuis plusieurs années par le manque de fonds propres
de son entreprise. Il a reçu une proposition de rapprochement émanant de la société anonyme
Pille dont l’activité s’exerce dans le secteur « fabrication de cuisines ». Cette société, d’une
taille nettement plus importante, est intéressée par l’activité de Gynkor. Pour négocier le
projet de fusion, monsieur Majo souhaite connaître la valeur des actions Pille. Il utilise les
renseignements fournis par le directeur financier de la société Pille (annexe 1).
Vous devez utiliser des méthodes basées sur les flux de profits plutôt que des
méthodes patrimoniales.
Travail à faire :
1. Calculez le coût des capitaux propres en utilisant la relation fondamentale du MEDAF.
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2. Posez le principe d’une évaluation (pour une action et globalement) fondée sur les
dividendes futurs versés par la société Pille en utilisant la formule du modèle de Gordon-
Shapiro.
3. Calculez les flux de trésorerie disponibles (free cash-flows) pour l’actionnaire.
4. Déduisez des questions précédentes une valeur de la société Pille.
À partir de N + 4, les prévisions sont moins faciles, mais on peut estimer que les flux
nets de trésorerie peuvent être approchés par une suite constante et infinie de 13 000 k€.
L’endettement de l’entreprise se situe à un niveau pratiquement constant de 15 000 k€
(les remboursements sont compensés par de nouveaux emprunts) à un taux moyen avant
impôt de 7 %.
II n’est pas prévu d’investissement à court et à moyen terme. Le taux d’impôt sur les
sociétés est de 33%.
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- Par ailleurs, les détenteurs de capitaux susceptibles d’investir dans cette entreprise exigent,
compte tenu du risque qu’elle présente, une rentabilité re’, donc un résultat d’exploitation net
d’impôt de :
Ce résultat, exigé par les investisseurs, est appelé « capacité bénéficiaire normale ».
Par définition, la rente de goodwill est la différence entre le résultat généré par l’entreprise et
le résultat exigé par les investisseurs.
–
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SOLUTION
ère
1 étape : calcul du superbénéfice :
Résultat d’exploitation net d’impôt : 11 000 x 2/3 = 7 400
Capacité bénéficiaire normale : 72 000x 10% = 7 200
Superbénéfice : 200
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On peut distinguer les valeurs fondées sur les résultats, les valeurs fondées sur les
cours boursiers ou encore les valeurs multicritères.
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On considère ici que les valeurs obtenues plus haut (valeur financière, valeur de
rendement, valeur mathématique…) ne donnent pas entière satisfaction à cause de leurs
montants très souvent différents. On calcule alors la valeur réelle qui est la valeur moyenne
arithmétique des valeurs obtenues, en leur affectant des coefficients. Ces coefficients sont
fixés ou calculés en fonction du poids qu’on accorde à chaque valeur et compte tenu des
éléments tels que l’activité de la société, les perspectives de développement, l’image de
marque.
Ainsi,
Valeur multicritère ou valeur réelle du titre = VF + VR + VM…
n
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