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Paix-Travail-Patrie
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
COURS DE DOMAINE DE
GESTION SOCIALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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cas pratique, 4ème édition, Ed Armand colin, Paris-France.
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Gnakpa V. (2005), La gestion des ressources humaines : comprendre les
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Guidkaya Z., Mamma Wappouo B., Halilou M. (2018), « Conception
pratique de la gestion des ressources humaines : De la gestion sociale au
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Lethlleux L. (2011), L’essentiel de la gestion des ressources humaines, 5ème
édition, GUALINO éditeur (Extenso édition), paris-France.
Les entreprises n'existent pas sans les hommes et les femmes qui y travaillent. Le rôle
d'un professionnel des ressources humaines consiste à obtenir du personnel une prestation de
qualité. Pour cette raison, il faut s'appuyer sur une organisation optimale, sur des
collaborateurs expérimentés et surtout sur une politique dynamique de Gestion des Ressources
Humaines (GRH). La fonction ressources humaines a connu plusieurs mutations engendrées
par les changements de l’environnement de l’entreprise. Parmi les raisons qui ont induit ces
changements : rendre la fonction RH plus efficace afin de permettre à l’entreprise d’être plus
performante. Etant que le cours de domaine de gestion sociale est une suite du cours
d’introduction à la gestion des ressources humaines, un retour sur les différentes composantes
et acteurs de la GRH est nécessaire avant d’aborder de façon plus pratique la gestion des
ressources humaines au sein de l’entreprise.
La gestion des ressources humaines est un concept qui a fortement évolué depuis les
premières théorisations de l’école des relations humaines avec les travaux pionniers d’Elton
MAYO, fût-ce sémantiquement. Préalablement appelée « service du personnel » au début de
son apparition, elle a été remplacée par l’acronyme GRH, du fait principalement de
nombreuses activités qui lui sont concédées et du fait également de sa contribution à la
gestion performante de l’entreprise d’une part et du fait de la professionnalisation des aspects
ressources humaines de l’entreprise d’autre part. Il est donc bien loin le temps où il suffisait –
simplement et sans réflexion aucune – de sélectionner (peut-être) la bonne personne pour
occuper une fonction vacante au sein d'une structure, qu'elle soit publique ou privée et de la
payer correctement.
La fonction " gestion des ressources humaines " recouvre quatre grands domaines qui
peuvent être assez nettement identifiés : L’administration du personnel qui est principalement
le support managérial de l’entreprise ; les relations sociales dans le cadre d’une anticipation et
d’une prévision des relations conflictuelles entre les employés ; la gestion et le développement
des ressources humaines dans le cadre de l’amélioration des compétences par la formation
continue et le développement de l’employabilité des salariés dans l’entreprise ; l’organisation
du travail et de la vie au travail dans le cadre de l’amélioration de la qualité du climat social et
des relations interpersonnelles dans l’entreprise.
A. L’administration du personnel
C’est le domaine des relations de l’administration avec les partenaires sociaux et tout
particulièrement de la gestion du paritarisme. Qu’il s’agisse de l’organisation des élections
professionnelles, de la constitution des instances paritaires (commissions administratives
paritaires, comités techniques paritaires,...), de leur convocation dans le respect des formes et
des délais, des conditions légales de leur fonctionnement et des suites de leurs avis, des
conditions d’exercice des droits syndicaux (affichage syndical, réunions d’information
syndicale, décharges d’activité,...), la prise en charge des relations sociales suppose une
maîtrise effective des règles applicables en matière de couverture syndicale. Mais celle-ci ne
se limite pas au respect des droits des élus du personnel et des syndicats, ni même à la
convocation effective des instances paritaires, elle s’accompagne de la responsabilité de
" faire vivre " le paritarisme et d’organiser ou d’assurer la continuité du dialogue social dans
l’administration en dépassant le côté formel propre aux instances paritaires, en ouvrant de
nouveaux champs de travail en commun avec les syndicats.
Cette partie de la GRH est aujourd’hui encore assez peu développée, en particulier
dans l’administration. Or elle recouvre des champs essentiels concernant tant la gestion
collective (suivi et gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) que la gestion
individuelle ou individualisée : notation et évaluation des employés en vue d’une gestion plus
personnalisée, d’une formation à la carte et d’une mobilité bien définie. Plus généralement
tout ce qui touche à la responsabilisation, à la valorisation et à la motivation des employés
dans une entreprise relève de la gestion et du développement des ressources humaines. Cet
aspect de la GRH comporte aussi des missions de conseil, tant vis-à-vis des services
" employeurs " que des employés, parallèlement ou dans le cadre de la mise en œuvre de
pratiques d’évaluation (orientation de carrière, choix de mobilité, promotion interne,
La fonction GRH dans sa conception rénovée concerne un ensemble d’acteurs (et pas
seulement les spécialistes), acteurs dont les rapports sont étroitement articulés les uns par
rapport aux autres et dont les rôles et les responsabilités respectifs sont à préciser, dans le
cadre d’une politique de valorisation des hommes et des femmes en charge de la conduite de
En premier lieu, bien entendu, figurent les professionnels de la GRH, c’est-à-dire les
directeurs des ressources humaines et leurs collaborateurs ainsi que les DRH dans les
différentes entreprises. Ceux-ci ont la charge de la définition d’une politique de GRH et du
pilotage de la fonction GRH dans toutes ses composantes. Mais outre cette dimension
stratégique, ils assument ce qui relève de l’administration et de la gestion du personnel dans
ses dimensions statutaire et réglementaire. Il s’agit là du socle de la GRH qui exige des
connaissances et des compétences spécifiques ainsi qu’un bon niveau d’expertise juridique et
qui requiert aussi une organisation de sa prise en charge garantissant l’efficacité dans la mise
en œuvre des diverses procédures entreprises. N’oublions pas de mentionner qu’une " bonne
GRH " c’est d’abord celle qui va garantir le respect des droits des employés, des décisions
administratives prises en temps et en heure en tenant compte des idées multiples de
l’ensemble des parties prenantes dans l’entreprise : que signifierait, en effet, une politique de
valorisation des ressources humaines dans un service où, par exemple, les promotions des
employés et l’évolution de poste, seraient prises avec des retards notables, où les décisions
individuelles seraient prises en méconnaissance des effets sur l’environnement global de
l’entreprise ?
De la même manière qu’on ne peut parler de la gestion des ressources humaines sans
faire allusion à des pratiques très évidentes dans la conduite de la politique générale de
l’entreprise, de cette même façon, on ne peut mettre de côté la réflexion sur l’implication des
parties prenantes dans les décisions organisationnelles. De façon générale, on peut entendre
par parties prenantes un ensemble d’individus ou de partenaires qui peuvent être influencés ou
qui influencent tout ou partie des procédures décisionnelles dans le cadre de la gestion de
l’entreprise. En effet, ce sont des individus ou des groupes qui interagissent parfois de
manière coopérative d'autres fois de manière conflictuelle. Leur fragile interaction aboutit à
des décisions, à des pratiques qui sont importantes à la fois pour une l'entreprise elle - même
et pour les salariés.
Chaque acteur a son propre intérêt, rien n'est intangible, il y a une multiplicité de
points de vue. Tout dépend des jeux entre les acteurs, des équilibres et des forces qui régissent
ces relations. Ces sont aussi internes qu’externes.
Direction
générale
Encadrement Personnel
a. La direction générale
Les politiques et les pratiques de gestion des ressources humaines sont très différentes
selon le mode de gouvernance des individus composant la direction de l’entreprise. C'est vrai
notamment dans les organisations privées pour lesquelles, les biens de l’entreprise se
confondent aux biens du propriétaire. Le mode de direction de l’entreprise peut varier
également en fonction de la structure du capital surtout dans les PME familiales où le pouvoir
de décision est concentré entre les mains du propriétaire. C'est dans ces structures que l'on
peut trouver des pratiques de GRH très informelles, mais parfois très innovantes du fait de la
vision du décideur. On trouve également dans cette catégorie des dirigeants qui ne
s'embarrassent pas forcément de préoccupations liées à la GRH en adoptant une attitude
paternaliste ou en commettant des abus de pouvoir. À côté de ce type d'organisation, nous
pouvons trouver de moyennes entreprises avec un capital peu réparti, organisations peu
médiatisées et qui développent des politiques fondées sur une fidélité ou ancienneté avec une
attention portée aux compétences.
Au sein de la grande entreprise, souvent employant un nombre élevé d’employés, avec
un fort turn-over des cadres dirigeants soumis parfois à des pressions du marché très
C'est un acteur de plus en plus flou et dont la catégorie est de plus en plus éclatée.
L'encadrement des employés est lui-même composé de groupes très divers selon les diplômes
obtenus (on parlera principalement du niveau d’étude), le sexe, l'âge et également
l’expérience de ces derniers en rapport avec ce que poursuit l’entreprise dans sa stratégie. Les
politiques sont alors développées autour d'une individualisation répondant à ces fortes
disparités. Certains membres vont chercher à jouer un rôle essentiel auprès des salariés dont
ils ont la responsabilité, d'autres au contraire vont intervenir uniquement par obligation en
estimant que leur destinée est ailleurs. La composition de l'encadrement, son engagement, sa
capacité à intervenir dans le processus de décision sont autant d'éléments déterminants de la
réussite du projet que l’entreprise cherche à atteindre. Nous ne cesserons de le dire, la
dimension personnelle (qui regroupe en fait les convictions personnelles, et les expériences
acquises par ces encadreurs) joue un rôle certain sur la qualité du management, en dehors
même de la politique officielle de l'entreprise.
c. La représentation du personnel
Très rarement retrouvé dans les entreprises, la représentation des employés fait
allusion à l’ensemble des individus dont l’activité principale est de répondre aux attentes des
employés auprès de la direction générale de l’entreprise. Ce sont en fait des individus qui
écoutent les doléances des collaborateurs employés, les analyses avec l’intervention de ces
employés eux-mêmes et prend des initiatives pour une discussion profonde avec le collège des
encadreurs en vue de poser sur la table l’ensemble des revendications prononcées par les
employés. Cette fonction est très importante dans une entreprise et minime de ce fait
l’existence des conflits dans le cadre de la gestion quotidienne de l’entreprise.
d. Le personnel
Le personnel, quant à lui, est traversé par les évolutions et contradictions de la société
en général. Il devient de plus en plus difficile de prévoir ses comportements dans une société à
fort individualisme. Comme le dit un philosophe, « l’homme est ondoyant et divers ». Dans ce
Plusieurs acteurs agissent et influencent les décisions ressources humaines dans une
entreprise malgré le fait qu’ils ne soient pas en interne dans l’entreprise. Le schéma suivant
donne la structuration de ces acteurs avant de proposer un commentaire détaillé des attentes
de ces derniers.
Les pouvoirs
publics
Ils jouent un rôle important, celui d'arbitre supérieur qui intervient dès que les choses
vont mal (garant de l'ordre public social). Cette conception existe encore, même si leurs
interventions sont de nature variable (obligations par le biais de la réglementation, incitations
diverses et bien d’autres). Le pouvoir public intervient en effet dans la coordination de la
relation entre les entreprises et leurs employés à travers les pratiques ressources humaines
depuis l’embauche jusqu’à la clôture du contrat de travail en passant par la gestion des
carrières, des congés, de la rémunération et pleines d’autres pratiques d’optimisation de la
performance de l’entreprise.
Les syndicats de salariés sont, on le sait, des instances de résolution des différends
entre les employés d’une structure et la direction générale. Malgré le fait que certaines
organisations soient parfois peu impliquées dans les pratiques de GRH proprement dites, au
nom du principe que la gestion, « c'est l'affaire du patron », ces dernières méritent leur
Les organisations patronales sont en effet chargées de collecter des fonds de la part des
entreprises au titre des retenues sur salaires et de la pension vieillesse et d’invalidité décès
(PVID). Ces organisations sont d’une importance capitale dans le cadre de la relation
employé-entreprise simplement parce que le mode de management des ressources de
l’entreprise doit être organisé en droite ligne avec les recommandations de ces organisations
patronales. Ces organisations sont également chargées de veiller à la régularité du versement
de ces cotisations sociales, à la régularité de l’immatriculation de l’ensemble des employés au
registre des employés affiliés et d’agir pour le bien-être des employés dans le cadre de leurs
relations d’emploi.
B. Etape 2 : Le Recrutement
La présélection des candidats consiste à faire le tri entre tous les dossiers reçus. Il est
important de se référer au profil élaboré à la première étape afin de s'en tenir aux critères
d'évaluation choisis. L'objectif est de parvenir à éliminer les candidatures peu prometteuses et
de ne retenir que les meilleurs candidats potentiels. Après avoir retenu les candidats les plus
intéressants, ceux-ci doivent être joints par téléphone afin de fixer une entrevue. Il est
souhaitable d'envoyer une lettre aux candidats non retenus afin de les informer que l'entreprise
ne conservera pas leur candidature. Cette pratique démontre que l'entreprise respecte
l'ensemble des personnes qui offrent leurs services et les incitent à continuer de s'intéresser à
l'organisation.
Avant les rencontres, il faut élaborer une grille d'entrevue de sélection permettant
d'évaluer les différents candidats en fonction des mêmes critères. L'entreprise mettra sur pied
un comité de sélection afin d'obtenir des opinions différentes sur les candidats. Le comité de
sélection aura la responsabilité d'établir les principaux critères à faire ressortir lors de
l'entrevue. On peut également faire appel à un consultant en recrutement afin de bénéficier
d'un regard neutre, d'un avis professionnel et d'un soutien à la démarche de sélection et de
recrutement. L'entrevue de sélection vise à évaluer le savoir -être du candidat et à recueillir les
informations permettant d'évaluer sa capacité à évoluer dans l'entreprise. On le questionne sur
ses champs d'intérêt, ses valeurs, ses réalisations passées, sa motivation et on le fait réagir à
des mises en situation. Normalement, cette première entrevue devra durer entre 45 minutes et
une heure.
L'étape finale est la décision d'embaucher ou non le candidat. La décision repose sur
cinq dimensions :
Le contrat de travail est un type de contrat par lequel une personne (l'employé)
s'engage à effectuer un travail pour un autre (l'employeur) moyennant une rémunération. C’est
en quelque sorte une convention par laquelle une personne, le salarié, s'engage à travailler
pour le compte et sous la direction d'une autre, l'employeur, contre rémunération. Pour qu'un
contrat de travail soit reconnu comme tel sur le plan juridique, il faut, selon la jurisprudence,
la réunion de trois critères : une rémunération (qui peut être versée aussi bien en argent qu'en
nature), une prestation de travail et un lien de subordination juridique entre les cocontractants
(l'employeur et le salarié). Comme typologie, nous pouvons citer :
Le contrat à durée déterminée prévoit un terme ou une date de fin. Il est donc
temporaire et doit être conclu pour une raison précise expliquée dans le contrat
(remplacement, accroissement temporaire d’activité, etc.). Il peut être renouvelé deux fois
(sous conditions) et, à moins d’être transformé en CDI, sa fin donne lieu au versement
d’indemnités (prime de précarité), sauf exception. Si le cadre légal n’est pas respecté ou si
l’employeur conserve le salarié au-delà de l’échéance, le contrat peut être converti en CDI. Il
existe des variantes du CDD, comme le CDD "à objet défini" réservé aux ingénieurs et aux
cadres, ou encore le CDD "senior".
Le contrat de travail temporaire (CTT ou contrat d'intérim) est conclu pour l’exécution
d’une tâche précise et momentanée (une "mission") dans les cas énumérés par la loi. Ce type
de contrat requiert l’intervention d’un tiers, une entreprise de travail temporaire (ETT, ou
agence d’intérim), qui fait office d’intermédiaire entre le salarié et l’entreprise "utilisatrice".
D’où la signature de deux contrats : celui conclu entre l’agence et l’entreprise, et celui conclu
Le contrat de travail intermittent est conclu pour des emplois permanents qui se
caractérisent par une alternance entre périodes travaillées et chômées (activités liées à la
formation, au spectacle, aux saisons, aux rythmes scolaires, au tourisme…). Il s’agit d’un CDI
avec plusieurs clauses obligatoires comme la durée annuelle minimale du travail du salarié,
les périodes travaillées et la répartition des heures de travail. Une convention ou un accord
collectif doit impérativement en autoriser le recours pour permettre à l’employeur de le
proposer. Il est à distinguer du CDD dit "d’usage", réservé aux intermittents du spectacle.
E. Contrat en alternance
Tous les types de contrats de travail peuvent s’appliquer à temps partiel, c’est-à-dire
sur la base d’une durée de travail inférieure à la durée légale hebdomadaire (40 heures),
mensuelle (173.33 heures annuelles). Un salarié à temps partiel est autorisé cumuler les
employeurs, mais la somme des durées du travail ne doit pas excéder les durées légales
maximales.
La rémunération est un sujet de plus en plus au centre des débats concernant la gestion
des ressources humaines, son importance découle de deux faits essentiels, d’abord son
implication dans l’environnement interne de l’entreprise à savoir sa stratégie de gestion, son
cycle de vie, son évolution sur le marché ou encore son environnement externe notamment le
cadre juridique du travail, la conjonction économique et l’activité syndicale. Le deuxième fait
réside dans la part considérable qu’occupent les rémunérations dans les coûts de production
qui peuvent atteindre dans certains secteurs 70%, ce qui fait d’elle un élément décisif en
matière de compétitivité. Dans ce chapitre, plusieurs points sont abordés notamment la
définition de la rémunération et les objectifs d’une bonne politique de rémunération du
personnel, le calcul des éléments du salaire et la conception du bulletin de paie pour chaque
employé.
A. Définition de la rémunération
Dans l’entreprise, toute personne liée par un contrat de travail ou par un contrat
d’apprentissage reçoit un salaire. Ce salaire peut se composer de divers éléments qui
additionnés entre eux, forment le salaire brut. C’est un salaire qui tient compte du salaire de
base (salaire calculé sur la base des heures conventionnelles hebdomadaires), du salaire des
heures supplémentaires, de l’ensemble des charges versées en rapports avec les retenues
(retenues sociales à la CNPS et retenues fiscales aux impôts), de l’évaluation de l’ensemble
des avantages en nature pour le calcul de ces charges sociales et fiscales.
Le salaire de base est l’élément le plus important assis sur la durée du travail effectué
au courant du mois considéré. L’unité de temps est définie de façon plus conventionnelle sur
la base de l’heure. De plus, ce salaire de base est fixé par les conventions collectives ou par le
contrat de travail établi entre l’employeur et le salarié. Le salaire de base est calculé sur la
base d’une durée légale de travail qui varie en fonction des catégories des travailleurs et du
salaire horaire. Il est donc important de s’attarder sur les heures normales, les heures
Pour le cas général, le salaire horaire est égal au salaire mensuel divisé par le nombre
d’heure de travail conventionnel par mois. Au-delà de 40 heures de travail effectué par un
salarié dans la semaine, on parle d’heures supplémentaires. Et comme nous l’avons dit dans
les lignes précédentes, le salaire de base peut varier d’un secteur d’activité à l’autre, d’une
catégorie professionnelle à l’autre, d’un échelon à l’autre mais également d’un employé à un
autre. Ainsi, dans certaines professions, certains salariés ne travaillent que par discontinuité
du fait de nombreux temps morts et des arrêts relatifs à leurs activités au quotidien. La loi
prévoit que ces derniers doivent travailler plus de 40 heures par semaine pour percevoir le
salaire de 40heures. Ces durées sont considérées comme équivalentes aux activités qui sont
échelonnées sur une durée de 40 heures par semaine. Ces heures équivalentes sont
considérées pour les secteurs d’activités suivantes :
Heures
Régime des heures d’équivalence
d’équivalence
Opérations de gardiennage, de surveillance, de service d’incendie 56 heures
Opérations de gardiennage, de surveillance, de service d’incendie
48 heures
dans les entreprises agricoles et assimilées
Personnels des hôpitaux, hospices, cliniques, dispensaires, maisons de
santé, établissement de cure, soins, repos et/ou convalescence ;
Personnels affectés à la vente au détail des denrées alimentaires dans
45 heures
les offices de détails, dans les stations-service ;
Personnels des salons de coiffure et instituts de beautés ;
Personnels de cuisine, de buanderie dans les hôtels et les restaurants.
-Personnels des hôtels, des restaurants, des débits de boissons, des
54 heures
cafés ; domestiques et employés de maison
Afin d’obtenir le salaire horaire par rapport aux heures d’équivalence en ce qui
concerne les travailleurs dans les secteurs que nous venons de mentionner, on part toujours
sur la logique selon laquelle le travail s’effectue en 52 semaines dans l’année. Si nous prenons
par exemple le gardien dans les entreprises autres qu’agricole, le taux horaire sera donné par
Exercice 1 :
Nafissa est employé de bureau, Claudel est restauratrice et Donka est gardien dans un
établissement hôtelier de la place, LE NOVLO PALACE. Pour le mois d’août dernier,
Nafissa a effectué les heures de travail suivantes :
- 1ère semaine : 60h (dont 6h la nuit) ;
- 2ème semaine : 79h (dont 10h la nuit) ;
- 3ème semaine : 44h et 6h les jours fériés ;
- 4ème semaine : 35h et 7h les jours fériés puis 3h le dimanche. Elle est rémunérée à
320 000 FCFA.
Claudel a effectué les heures de travail suivantes :
- 1ère semaine : 59h dont 9h la nuit ;
- 2ème semaine : 77h (dont 8h la nuit et 2h le dimanche) ;
- 3ème semaine : 56h et 5h les jours fériés ;
- 4ème semaine : 60h et 9h les jours fériés puis 7h le dimanche. Il est rémunéré à
270 000 FCFA.
Donka a effectué les heures de travail suivantes :
- 1ère semaine : 69h (dont 9h la nuit) et 7h de travail le dimanche ;
- 2ème semaine : 70h (dont 6h la nuit et 8h le dimanche) ;
- 3ème semaine : 79h et 2h les jours fériés ;
- 4ème semaine : 64h et 3h les jours fériés puis 6h le dimanche. Il est rémunéré à
380 000 FCFA.
Exercice 2 :
Au cours du mois d’octobre 2018, Mme SAÏDA Paulette, employée dans une structure
hospitalière de la place, classée en 3e catégorie échelon A, a effectué les heures de travail
suivantes. Cette entreprise est dénommée les établissements PAULIN et FILS :
- 1ère semaine : 67h (donc 2h le dimanche) et 3h les jours fériés
- 2ème semaine : 69h et 1h la nuit
En plus de son salaire de base, le salarié peut bénéficier des accessoires sur
rémunération attachés à sa fonction dans l’entreprise. Il s’agit principalement des primes et
indemnités en complément de la rémunération mensuelle calculé sur la base des heures
normales et des heures supplémentaires. La prime est une rémunération directe, un
complément de salaire ou une récompense accordée compte tenu des conventions particulières
pour l’exécution d’un travail ou bien pour encourager les salariés. Outre les éléments basés
sur la durée de présence ou de travail, la rémunération directe peut comprendre les éléments
assis sur le résultat obtenu ou supposé obtenu par le salarié dans l’exercice de ses fonctions.
Si la prime est destinée à récompenser la part prise par le salarié dans la vente d’un bien ou
d’un service, elle est appelée commission, par analogie avec la rémunération économiquement
comparable, mais de nature juridique différente touchée par des commissionnaires dans les
affaires à la commission. Cependant, la participation des travailleurs aux résultats, assise sur
le bénéfice de l’entreprise, n’est pas en revanche, considéré comme un élément de la
rémunération directe. Elle correspond à une distribution de bénéfice. Les primes constituent
donc un élément du salaire brut lorsqu’elles n’ont pas le caractère de remboursement de frais
professionnels effectivement engagés par le salarié dans le cadre de son travail.
En ce qui concerne l’indemnité, on dira que c’est une rémunération indirecte effectuée
en compensation ou en remboursement des frais déjà engagés ou en vue de l’être par un
employé dans l’exercice de ses fonctions dans l’entreprise. En d’autres termes, l’indemnité est
accordée au salarié non pas en raison de son travail, mais en compensation des frais qu’il a
engagés ou qu’il est censé avoir engagés dans l’intérêt du service d’une part, et des dommages
subit par ce dernier dans le cadre son travail d’autre part. Parmi les frais professionnels, on
peut citer l’indemnité de salissure, de panier, de lait, de bicyclette, de représentation, de
déplacement et bien d’autres (ces éléments sont en applications depuis la mise en exergue de
la loi de finance 2005 au Cameroun).
On vous demande de calculer la prime d’ancienneté et revenu brut à percevoir par ces deux
employés sachant que Mme COLETTE (elle est rémunérée à l’heure dans cette entreprise) a
effectué les heures de travail suivantes :
- 1ère semaine : 45h (donc 3h le dimanche) et 3h les jours fériés
- 2ème semaine : 64h et 2h la nuit
- 3ème semaine : 52h (dont 3h le dimanche et 2h de nuit)
- 4ème semaine : 68h et 2h pour les jours fériés.
Les avantages en nature sont les compléments de salaires accordés au personnel sous
forme de mise à disposition de certains biens matériels (logement, voiture et bien d’autres
encore) ou de la prise en charge de certaines dépenses à caractère privé des employés (soins
médicaux, électricité, eau et bien d’autres encore). Ces avantages peuvent être évalués et
payés en espèces aux salariés. Toutes fois, pour limiter les abus, l’administration fiscale et la
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) ont fixé chacun de son côté les modalités
d’évaluation de ces avantages par des taux d’estimation. Du côté des impôts, il s’agit
d’appliquer les taux sur le salaire brut avant avantage en nature (également appelé base
imposable). L’évaluation est faite selon les impôts (informations disponibles dans le code
général des impôts au Cameroun depuis la version 2005) sur la base des taux d’imposition
suivants appliqués sur le salaire de base imposable (Salaire de base imposable = salaire de
base + rémunération des heures supplémentaires + primes qui ne sont pas à caractère de
remboursement des frais, exception faite des rémunérations liées au 13ème mois +
indemnités éventuelles) :
En ce qui concerne la CNPS, les avantages en nature sont évalués pour leur montant
réel, exception est faite pour les avantages en nature suivants :
Le logement : il est appliqué une fois (1 fois) le taux horaire du salaire de l’échelon A
de la 1ère catégorie de la zone du secteur d’activité considéré pour chaque jour de travail (on
parle ici du taux horaire de la rémunération basée sur le Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti, le SMIG qui est de 36 270 FCFA au Cameroun depuis Juillet 2014).
La nourriture : il est appliqué deux fois et demie (2,5 fois) le taux horaire du salaire de
l’échelon A de la 1ere catégorie de la zone du secteur d’activité considéré pour chaque jour de
travail, toujours basé sur le SMIG signalé précédemment. Cependant, il peut arriver que le
SMIG précisé dans la convention collective soit différent de celui fixé par la loi. Dans ce cas,
prendre le SMIG selon la convention collective.
Les retenues sur salaires sont de toutes les catégories de prélèvement à la source, l'une
des plus complexes de par la multiplicité d'éléments à prendre en compte, la diversité
d'administration qui interviennent et ses règles de calcul quelque peu hermétiques qui font
appel à des applications soit proportionnelles, soit progressives, soit à des montants fixes pour
des tranches de revenus données, soit même à une délibération préalable. Toutes choses qui
ne sont pas pour simplifier la tâche aux employeurs, encore que même dans les milieux
professionnels, la maîtrise du sujet n'est pas toujours assez aisée. Les retenues sur salaire
peuvent être catégorisées selon deux types : nous trouvons d’une part, les retenues à caractère
fiscal et d’autre part, les retenues à caractère social.
L’arrêté interministériel n° 003/ MEPS/ DPS/ et n° 94/ MINFI du 1er mars 1974 fixant
les conditions de déduction des frais professionnels de l’assiette des cotisations dues à la
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale définit et énumère les 9 (Neuf) frais
professionnels déductibles de l’assiette des cotisations sociales.
Les retenues fiscales sont celles perçues pour le compte du trésor public ou pour le
compte des collectivités territoriales décentralisées. Nous y classons aussi les retenues
parafiscales qui reviennent à certains organismes publics pour leur fonctionnement. Ces
retenues sont aussi bien à la charge du salarié (retenues fiscales part salariale) que de
l'employeur (retenues fiscales part patronale). Nous explicitons donc ces deux retenues sur
salaire dans les lignes qui suivent.
Elles sont supportées par le salarié lui-même. Il en existe quatre (04) : L'Impôt sur le
Revenu des Personnes Physiques (IRPP), la contribution au Crédit Foncier du Cameroun
Le total des impôts issus des tranches constitue le principal de l'IRPP, l'impôt définitif
est trouvé en le majorant des Centimes Additionnels Communaux (CAC), déterminés en
appliquant le taux de 10 % sur le principal de l’IRPP trouvé précédemment. Dans la mesure
Les tranches de salaires nets taxables sont divisées par 12. L'IRPP à payer est trouvé
par majoration des CAC de 10 %. Ce barème est applicable à chaque salaire et sa mise en
œuvre peut s'avérer fastidieuse lorsque l'entreprise a un grand nombre de salariés.
La contribution au CFC a été instituée par la Loi N°77/10 du 13 Juillet 1977. Cette loi
a été modifiée par la loi N°90/050 du 19 Décembre 1990 portant institution d'une contribution
au CFC et fixant la part de cette contribution destinée au Fonds National de l'Emploi (FNE).
Précisons tout de suite que les salariés ne supportent pas la contribution au FNE, c’est du
ressort du patron. La contribution au Crédit Foncier est destinée à alimenter le Crédit Foncier
dont l'objet est d'apporter un concours financier à la réalisation des projets de promotion de
l'habitat. Il s'agissait donc au départ d'une contribution parafiscale. Mais depuis lors le CFC
s'est constitué, possède des fonds propres et fonctionne comme une banque. Il n'y a pas de
contrepartie pour les salariés puisqu'ils n'y ont pas automatiquement accès au crédit
immobilier. En outre une contribution parafiscale doit être renouvelée par la loi au début de
chaque exercice fiscal, ce qui n'est pas le cas. La Contribution au CFC est devenue
permanente, ce qui nous permet de conclure sans risque de nous tromper qu'il s'agit désormais
d'un impôt au sens strict du terme. La base de la contribution au CFC est le montant du salaire
imposable, arrondi au millier de franc soit supérieur, soit inférieur. Le taux est de 1 % pour la
retenue salariale.
Le décret N°80/017 du 15 Janvier 1980 fixe les taux maxima des taxes communales
(TC) directes. Les TC directes peuvent être instituées par les communes en vue d'assurer
Les retenues fiscales part patronale sont des charges supportées par l'employeur en
raison des salaires qu'il paie. L'entreprise ne supporte pas d'IRPP parce que les salaires versés
ne sont pas à son bénéfice. L'employeur ne supporte pas non plus la RAV et la TC au titre des
salaires qu'il paie. Les seules charges fiscales patronales au titre des salaires sont le CFC et le
FNE.
Le CFC patronal est payé par l'employeur en raison des salaires qu'il verse. Il est régi
par le même texte que pour le CFC salarial, à savoir la loi N°90/050 précitée. La base
d'imposition ici n'est pas la même que pour le salarié. En effet pendant que pour le salarié la
base est constituée par le salaire net taxable (salaire imposable selon les impôts) sur lequel on
frappe un taux de 1%, pour l'employeur, le CFC aura pour base de calcul le salaire imposable
sur lequel on frappe le taux d’imposition de 1.5%. En sont exonérés l'Etat, les communes, les
chambres consulaires, les missions diplomatiques et consulaires, les associations et
organismes à but non lucratif, et dans les conditions fixées par décret, les exploitants agricoles
individuels et éleveurs, les établissements d'enseignement privé, les établissements
hospitaliers confessionnels, les établissements sociaux professionnels et laïcs.
Les retenues ou charges sociales sont l'ensemble des cotisations obligatoires versées
par les employeurs à divers organismes à finalité sociale. Les conventions collectives
recommandent la plus grande attention au problème de protection sociale et renvoient pour la
plupart à la législation et à la règlementation en vigueur. Elles recommandent ainsi, pour une
meilleure protection sociale des travailleurs, la création d'organismes mutualistes au sein des
entreprises, avec la participation des travailleurs et de l'employeur. Nous nous appesantirons
ici uniquement sur les retenues sociales obligatoires. Au Cameroun, la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale (CNPS) a l'exclusivité pour percevoir les retenues sociales obligatoires.
Ces retenues sociales peuvent être classifiées selon qu’elles soient du ressort de l’employé
(part salariale) que de l’employeur (part patronale). Également pour ces retenues, il faudra
trouver le salaire cotisable pour ensuite appliquer éventuellement les taux d’imposition.
La PVID part patronale est celle qui est supportée par l'employeur,
mais toujours au profit du salarié. La base d'imposition est la même que celle déterminée pour
la part salariale, avec un taux de 4,2% du salaire cotisable plafonné à 750.000F Pour
l’employeur. L'employeur doit donc déclarer et payer mensuellement sa part contributive pour
chacun de ses employés. Pour connaître le total mensuel supporté par l'employeur, on doit
additionner les PVID part patronale de l'ensemble des salariés. Il faut préciser que ces charges
sont totalement déductibles du résultat fiscal de l'entreprise.
NB : lorsqu'une entreprise exerce sous une même raison sociale des activités
différentes, son classement dans un groupe de risque est fonction de l'activité qui distribue la
masse salariale la plus importante. D’une façon synthétique, nous avons la figure ci-après, qui
propose une vue globale de l’ensemble de ces retenues sur salaire conduisant à la
détermination du salaire net à payer au salarié dans le cadre de son travail.
Salaire net à payer = Somme des revenus – Somme des retenues sur salaire
D’un autre côté, on vous donne la répartition horaire du travail de Mr BILOA pour ce
mois d’Août 2018 : 1ère semaine : 40h (dont 2h la nuit) et 6h de travail le dimanche ; 2ème
semaine : 48h (dont 6h la nuit et 2h le dimanche) ; 3ème semaine : 59h et 2h les jours fériés ;
4ème semaine : 65h et 3h les jours fériés puis 6h le dimanche.
Travail à faire :
Exercice 5 :
Mme Rachidatou travaille comme cadre dans une entreprise relevant du tertiaire. Il
s’agit bien évidemment de l’entreprise FANTASTIK DESIGNER (Le salaire de l’échelon A
catégorie 1 est de 120 000 FCFA dans ce secteur). Le salaire du mois de juillet 2018 de Mme
Rachidatou est le suivant :
- Le salaire des heures normales 450 000
Travail à faire
1. On vous demande d’évaluer les avantages en nature au sens de la direction des impôts et
au sens de la CNPS. De calculer les retenues sur salaire de Mme Rachidatou et de
trouver son salaire net à payer du mois de Juillet 2018.
2. Etablir un bulletin de paye qui met en évidence des informations.
La masse salariale constitue l’essentiel du coût du travail des salariés. Les définitions
de la masse salariale sont diverses. Nous adoptons une conception élargie, à savoir la somme
des salaires bruts liés à la rémunération des employés pendant une période donnée. Cette
somme correspond aux charges de personnel figurant au compte de résultat de l’entreprise. La
masse salariale entraîne des versements aux salariés et aux organismes sociaux et s’explique
par des effets au fil du temps de son évolution. Quels sont les facteurs d’évolution de cette
masse salariale et comment analyser les de l’évolution du salaire sur la masse salariale ?
Telles sont les préoccupations que nous cherchons à couvrir à la fin de ce chapitre.
𝑬𝒇𝒇𝒆𝒕 𝒓𝒆𝒑𝒐𝒓𝒕 𝒔𝒖𝒓 𝑴𝑺 = (𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 − 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒) × 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑′ 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑟𝑒𝑝𝑜𝑟𝑡
Les congés payés sont des jours durant lesquels un employé peut ne pas travailler mais
qui sont cependant rémunérés. Ils sont calculés sur la base des jours ouvrables durant le mois.
Il y a deux points à ne pas confondre : les jours ouvrables et les jours ouvrés. Les jours
ouvrables comptent tous les jours de la semaine sauf le jour de repos des employés d’une
entreprise, on peut ainsi dire que le samedi est compté. Les jours ouvrés sont, quant à eux, les
jours d'ouverture effective de l’entreprise dans la semaine, on ne considère donc pas le samedi
comme un jour ouvré. Le repos hebdomadaire est obligatoire. Il est au minimum de vingt-
quatre (24) heures consécutives par semaine et est pris en principe le dimanche. Dans les
entreprises, comme les boulangeries ou les stations-services, où le travail s’effectue même le
dimanche, le repos peut être pris un autre jour de la semaine. Jamais il ne peut être remplacé
par de l’argent versé au travailleur. Les congés payés sont généralement des vacances
annuelles accordées à tous les employés pendant lesquelles ils continuent à être rémunérés.
Les salariés ont à cet effet droit aux congés annuels payés à partir d´un an de travail effectif
chez le même employeur. Les congés peuvent être de trois types : nous avons les congés
Le congé annuel de récréation est un droit accordé à tous les salariés sous contrat de
travail de droit privé par un employeur. Il concerne aussi bien les employés que les personnes
qui sont en formation professionnelle (les apprentis). Les jours de congé annuel sont pris en
considération dans la détermination de la durée de travail hebdomadaire. Les apprentis ne
bénéficient de ce congé que pendant le repos de l’enseignement professionnel.
Le nombre de jours des congés payés obligatoires varie d’un pays à l’autre. (Les
conventions collectives, négociées entre le patronat et les syndicats de salariés, garantissent
souvent un nombre de jours de congés payés supérieur au minimum légal). Au Cameroun, le
salarié (on fait allusion au salarié majeur) a droit à 1,5 jours de congé par mois de travail, soit
un congé payé de 1,5 * 12 = 18 jours par an (chez le mineur, la durée de congé est de 2,5
jours par mois de travail soit 30 jours par an). Il faut inclure dans la période de service effectif
pour le calcul de ces jours de congés :
- Les périodes de repos des femmes en couche ;
- Les périodes de repos pour suspension pour maladie professionnelle et accident de
travail ;
- Les périodes de repos pour suspension pour maladie jusqu’à 6 mois ;
- Les permissions exceptionnelles (mariage, décès…) ;
- Les périodes de préavis ;
- Les congés d’éducation ouvrière prévus par le code de travail ;
- Le chômage technique dû aux conditions économiques ou à une force majeure.
NB : Il faudra signaler que la prise de participation au congé annuel, selon le code de travail
camerounais est autorisée si et seulement si l’employé a effectué un an de travail effectif dans
l’entreprise considérée.
C’est l’allocation correspondant à la durée de congé principal. Elle est égale à 1/16ème
(1,5 * 12 / 24 * 12 = 18/288 = 1/16) de la rémunération totale perçue pendant la période de
référence. Pour les salariés mineurs, c’est-à-dire ceux bénéficiant de 2,5 jours de congé par
mois, l’allocation congé représente 5/48 (2,5*12 / 24*12) de la rémunération totale perçue
pendant la période référence. La période de référence coure du jour d’embauche ou du retour
du précédent congé au jour qui précède le départ pour le nouveau congé. Par exemple pour un
salaire total de 14 400 000, l’allocation de congé pour un employé de plus de 20 ans sera de
14 400 000*1 / 16 = 900 000
Pour le calcul de l’allocation congé les éléments de salaire à inclure dans la base sont :
les primes de technicités, de rendements, le salaire des heures supplémentaires, le salaire des
jours fériés. Les éléments suivants sont à exclure du salaire lors du calcul de l’allocation
congés : indemnité de logement, préavis, licenciement, gratification prime à caractère de
remboursement de frais, prime irrégulière, toute prime accordée globalement pour l’année.
(Ceci afin d’éviter des doubles emplois). Les allocations congé de la période précédente, si
elles n’étaient pas accordées à l’employé, sont à intégrer dans les calculs de l’allocation congé
de la période suivante.
Pendant l’absence du travailleur dans le cadre d’une maladie dûment constaté par un
médecin agrée par l’employeur ou relevant d’un établissement hospitalier reconnu par l’État
le contrat est suspendu pour une durée maximale de 6 mois. Ce délai est prorogé jusqu’au
remplacement effectif du travailleur. L’employeur est tenu de versé à ce dernier si le contrat
est à durée indéterminée une indemnité qui est égale soit à l’indemnité de préavis (le cas où la
durée d’absence est ≥ à celle du préavis), soit à la rémunération à laquelle le travailleur aurait
pu prétendre attendre pendant l’absence (cas où la durée d’absence < à celle du préavis).
Si la maladie persiste, l’employeur est libre de rompre le contrat de travail de manière
unilatérale. Dès lors le travailleur perçoit une pension temporaire d’invalidité à la charge de la
CNPS. Est considéré comme invalide, l’assuré qui par suite d’une maladie ou d’accident non
professionnelle a subi une diminution permanente de ses capacités physiques ou mentale le
rendant incapable de gagner plus d’un tiers de la rémunération qu’un travailleur ayant les
mêmes qualifications peut se procurer par son travail. Lorsque l’assuré a atteint l’âge de 60
ans, la pension d’invalidité est remplacée par la pension vieillesse d’invalidité égale à 30% du
salaire moyen sans toutefois être inférieur à 50% du salaire de la première catégorie premier
échelon du secteur d’activité du travailleur et sans être supérieur à 80% de la rémunération
moyenne de l’assuré. L’assuré titulaire de la pension continue à bénéficier cumulativement
des prestations familiales pour les enfants en charges.
Pour ce qui des maladies et accidents professionnels, chaque victime bénéficie d’une
indemnité journalière (dès le premier jour qui suit son arrêt de travail et pendant la période
d’arrêt) à la charge de la CNPS (mais le jour de l’accident c’est l’employeur qui supporte
l’indemnité), qui est égale au 2/3 de la rémunération journalière (rémunération mensuelle
moyenne des trois derniers mois précédent l’accident * 1/30). La CNPS verse aussi
directement au médecin, dentiste, au pharmacien et au fournisseur les prestations en nature
(frais d’hospitalisation, fourniture d’appareil de prothèse) et les frais de funérailles (cercueil,
transport).
Les dispositions relatives au congé constituent le cœur des politiques sur la protection
de la maternité et la conciliation entre vie de famille et responsabilités professionnelles. Le
Selon l’article 23, alinéa 1 et 2 du code de travail camerounais défini depuis 1992, est
appelé contrat de travail une convention par laquelle un travailleur s'engage librement à
mettre son activité professionnelle sous l'autorité et la direction d'un employeur, en
contrepartie d’une rémunération définie et conclut en les deux parties en présence. Le
licenciement d’un travailleur est une décision unilatérale de l’employeur par laquelle, il met
fin au contrat du travail qui le liait au travailleur. Avant de passer aux modalités de gestion du
licenciement au sein de l’entreprise, il convient de mettre en évidence ce que le code du
travail entend par motif de licenciement dans le cadre du contrat de travail.
Le code du travail n’admet le licenciement du travailleur que pour 3 (trois) motifs bien
éclaircis dans le cadre du contrat de travail à durée indéterminée (CDI) entre le travailleur et
l’employé. En effet et selon le législateur, le contrat de travail à durée indéterminée (CDI) ne
peut être résilié à l'initiative de l'employeur que pour un motif valable lié à l’inaptitude et à la
conduite du travailleur sur les lieux de travail dans l'exercice de ses fonctions ou fondé sur les
nécessités du fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service. De ces
précisions, trois motifs de licenciement sont donc valables et sont à considérer avant toute
initiative de licenciement des employés dans le cadre l’évolution du contrat de travail avec
l’entreprise.
Ce deuxième motif quant à lui est entendue comme une erreur de conduite qu’un
travailleur normal n’aurait pu commettre. Il peut s’agir soit, d’un acte de négligence ou
d’imprudence sérieuse, contraire à la loi ou au règlement de service et qui préjudicie à la
bonne marche de l’entreprise (retard, absence, distraction et négligence au travail, et bien
d’autres) ; soit encore d’une faute lourde ; c'est-à-dire, manquement délibéré en vue d’attenter
à la personne, au patrimoine ou au personnel de l’entreprise et pour lequel l’employeur ne
peut plus lui faire confiance (vole, injure, coups volontaire, et bien d’autres). Tout
licenciement pour fait qui ne constitue pas une faute (plainte contre l’employeur en justice,
grève régulière, revendication syndicale, et bien d’autre), est fondamentalement abusif. Il en
est de même du licenciement avec prétention de faute du travailleur qui n’est cependant pas
établie ou prouvée par l’employeur. Il est de jurisprudence constante que « lorsque
l’employeur n’a pas apporter la preuve des faits ayant motivé le licenciement, il y a doute
quant à la faute invoquée, par conséquent ce licenciement est abusif ».
Le licenciement est légitime lorsqu’il est justifié. C’est le cas du licenciement pour
faute grave, lourde inaptitude professionnelle et pour motifs économique. Le licenciement
pour des motifs autres que les fautes de travail est dû dans le cadre d’un contrat de travail à
durée indéterminée. Elle est due même en cas de fautes légères du salarié (conduite en état
d’ébriété, indiscipline, inaptitude et bien d’autres motifs encore). L’indemnité de licenciement
n’est pas due en cas de faute lourde, de démission du travailleur, d’arrivée à terme d’un
contrat à durée déterminée. Il convient de ne pas confondre l’indemnité dont il est question ici
avec l’indemnité pour licenciement abusif qu’un juge peut être appelé à prononcer. Tout
licenciement d’un employé dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée
commence toujours par un préavis de licenciement. Nous exposons d’abord les modalités
liées au préavis avant de passer à l’indemnité de licenciement elle-même.
Le préavis est une notification obligatoirement écrite donnée par la partie qui prend
l’initiative de rompre le contrat avec indication du motif de rupture. L’employeur qui licencie
doit faire un choix entre faire effectuer le préavis ou le payé. Le travailleur qui prend
l’initiative de rompre le contrat à le choix entre effectué le préavis ou verser l’indemnité
compensatrice à l’employeur. De façon générale, le préavis licenciement n’est pas requis pour
les cas de l’engagement à l’essai, pour les cas de faute lourde, pour les cas de force majeure
(pour lesquels l’employé ne peut justifier la portée), pour les cas de rupture à l’initiative de la
femme salariée enceinte.
D’une façon plus précise, tout préavis de licenciement a une durée, une période
pendant laquelle le salarié devra continuer à travailler malgré sa lettre de démission ou la
notification de licenciement établie par l’employeur. Le préavis commence à courir à compter
de la date de notification à l’employé du licenciement qui s’approche. Le tableau suivant nous
donne une vue synthétique de la durée de préavis par tranche d’ancienneté dans l’entreprise et
par catégorie d’emploi.
Toute rupture abusive du contrat peut donner lieu à des dommages-intérêts. Ainsi, en
cas de licenciement légitime d’un travailleur survenu sans observation par l’employeur des
formalités prévues, le montant des dommages et intérêts doit être calculé en suivant une
logique cumulative. En effet, les conventions collectives ont prévu des taux à appliquer au
salaire pour trouver le montant de l’indemnité de licenciement. En réalité, ces taux doivent
être appliqués au salaire mensuel global moyen des 12 derniers mois qui ont précédé le
licenciement. Sont exclues du calcul les indemnités ci-après :
- Les indemnités à caractère de remboursement des frais (transport, déplacement…)
- Indemnité à caractère d’avantage en nature (logement, nourriture…)
- Les indemnités calculées sur le salaire global ou ayant un caractère de bilan (les
indemnités et primes en fonction des modalités de clôture d’un exercice).
En cas de licenciement abusif d’un employé, nous pouvons conclure que les sommes à
payer à l’employé sont entre autres :
- Le reliquat du salaire dû : ce reliquat est calculé en tenant compte du nombre de
jours de travail effectué par l’employé en tenant compte du fait que 1 jour de travail
correspond à 8 heures de travail effectué. Il suffit alors de retrouver le taux horaire et le
salaire horaire de l’employé considéré et de calculer le quota du salaire par rapport au nombre
d’heures total effectué dans le mois de licenciement.
- L’indemnité de congé (pour une période allant du dernier congé à la date du
licenciement).
- L’indemnité de préavis calculé selon les modalités explicités dans les lignes
précédentes.
- L’indemnité de licenciement à calculer selon le barème que nous avons présenté
dans les lignes précédentes
- Toutes autres indemnités prévues soit par la convention collective, soit par le
contrat de travail.
GASTON BERGER.
Plus qu’une question d’outils, la Gestion Prévisionnelle des Emplois, des Compétences
et des Qualifications repose avant tout sur une volonté d’anticiper et de se préparer aux
changements. C’est une démarche initiée pour faire évoluer les organisations avec leurs
acteurs. En effet, l’environnement de l’entreprise change continuellement, ses stratégies se
modifient ou se diversifient, ses besoins en ressources humaines évoluent, les contraintes en
matière de gestion des ressources humaines se multiplient. L’entreprise doit être en mesure
d’anticiper les changements, d’y répondre ou de s’y adapter en faisant de la planification et de
la gestion prévisionnelle des ressources humaines un support indéniable à sa réflexion
stratégique et à sa gestion prévisionnelle.
L’action quotidienne est souvent marquée par la résolution des problèmes urgents, la
gestion du quotidien, le règlement des problèmes immédiats, tout ce qui s’exprime dans l’« ici
et maintenant ». La GPEC permet de donner un sens à cette action journalière en l’orientant
Anticiper, c’est éviter une gestion de crise et une adaptation brutale qui restreignent les
marges de manœuvre de plusieurs natures et suscitent le rejet chez les personnes concernées,
entravant ainsi leur adhésion à toute démarche. Généralement, le schéma GPEC se présente
comme suit pour matérialiser les principes GPEC dans la démarche d’anticipation de la
gestion des ressources humaines.
- Elle fait apparaitre l'existence d'un lien entre la planification des ressources humaines
et les autres fonctions organisationnelles ;
La mise en place d’une GPEC passe inévitablement par la réalisation d’un diagnostic
de l’existant concernant vos métiers, compétences et profils de collaborateurs. L’objectif étant
de faire un état des lieux des besoins en termes d’emplois et compétences pour orienter au
mieux les décisions stratégiques en aval. Après avoir réalisé votre autodiagnostic, dégagez –
en vos besoins principaux en termes de Ressources Humaines et pesez-vous les bonnes
questions. Gardez à l’esprit qu’il s’agit bien là d’identifier les écarts entre les compétences
effectivement détenues par les salariés et celles attendues pour occuper les emplois de
demain. Pour y parvenir, il faut répondre aux questions suivantes : Les fiches de fonction sont
- elles à jour ? Les compétences de vos collaborateurs sont-elles celles attendues au sein de
votre entreprise ? Y a – t – il des besoins en formation ? Des projets professionnels et
personnels en cours ? Votre pyramide des âges est-elle équilibrée ? Vos salariés se sentent-
ils bien dans leurs postes aux vues de leurs compétences professionnelles ? Comment sont
organisés les parcours de mobilité en interne ? La gestion de votre masse salariale est-elle
optimisée ? Vos contrats de travail adaptés ? Comment sont gérés les départs dans votre
entreprise et comment mettez – vous en place la transmission des connaissances en
conséquence ? Quels emplois en évolution (technologique, organisationnelle ou sociale)
nécessitent une adaptation ? Autant de questions qui vous aideront à déterminer l’ampleur du
projet à mettre en place en vue d’une amélioration en profondeur.
Suite à votre travail d’analyse, choisissez les leviers pertinents pour réduire les
écarts détectés, puis planifiez une à une les actions à mettre en place. Pour faciliter cette
étape, vous pouvez concevoir un diagramme de GANTT . Il présente l’avantage de mettre en
évidence les tâches à réaliser dans le détail en faisant apparaître la durée de chacune d’entre
elles, ainsi que les échéances à respecter impérativement pour assurer le succès de la
démarche :
Tâche 1
Tâche 2
Tâche 3
Partez des grandes étapes en les décomposant en petites tâches. La difficulté est de
trouver la bonne échelle. Ni trop précis, ni trop large. Choisissez les jalons : en fonction des
livrables en fin d'étape et des événements validant la continuation ou l'arrêt du projet tout en
organisant les tâches selon un ordre chronologique.
Le temps prévu pour chaque intervention est une donnée importante pour la
planification. Il s’agit ici de choisir l'unité la plus pertinente : heure, jour, semaine et bien
d’autres encore en fonction des attentes exprimées et également suivant la nature du projet
qu’on cherche à implémenter et de conserver la même référence pour l'ensemble du tableau.
Certaines tâches ne peuvent être menées qu'après la fin ou le début d'une autre (on
parle de "tâches séquentielles"). Par ailleurs, d'autres sont traitables en parallèle. Il convient
donc d'identifier les dépendances. Il s'agit de la phase d’ordonnancement.
Ici, il s’agit de définir les ressources aussi bien humaines que matérielles affectées à
chaque tâche. Cette donnée est utile lorsqu'il est nécessaire d'effectuer un suivi précis de
l'allocation des ressources aux différentes tâches identifiées dans le cadre de la démarche
GPEC. Ou bien simplement afin de savoir qui fait quoi et quel moment de l’évolution de la
planification stratégique dans la démarche GPEC.
Il est impératif dans le cadre de cette démarche d'établir un bilan à la fois quantitatif
et qualitatif après la mise en place des outils définis. Quels objectifs fixés ont été
effectivement réalisés ? Quels sont les impacts directs ou indirects sur votre structure ?
Quelles sont vos marges d’amélioration ? La mesure de la retombée de vos outils après coup
vous offre la possibilité de corriger les écarts si besoin.
La GPEC est une projection à long et moyen termes qui permet de comparer les
besoins et ressources en personnel dans l'objectif de préparer l'entreprise aux évolutions
économiques. Une simulation entre les besoins de l'entreprise à terme et le personnel dont elle
disposera, fait apparaître des écarts. Lorsqu'un écart est constaté il convient d'envisager des
ajustements qui peuvent être quantitatifs (en tenant compte des recrutements ou des
réductions des effectifs) ou qualitatifs (en tenant compte du développement des compétences
par la formation), internes ou externes. Cette planification de la démarche GPEC suit le
cheminement suivant :