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Hydrogéologie

Hydrogéologie (du grec hydro=eau ; géo=la terre et logos=le discours) : Science qui étudie les processus
de circulation de l’eau dans le sous-sol et qui traite de :
* La recherche des eaux souterraines
* L’exploitation de cette ressource et sa protection Science pluridisciplinaire faisant appel à : la
géologie, l’hydrologie, la physique, la géochimie, l’hydrochimie, l’hydrodynamique…
I- Le Cycle de l’eau
Dans le bute de mieux connaitre et comprendre l’origine de l’eau souterraine et modalités de son
écoulement dans le sous-sol, il est utile de les situer dans le cadre de la répartition et de la circulation de
l’eau sur la terre, c’est-à-dire d’analyser le cycle global de l’eau et définir un bilan.
Le rayonnement solaire est le moteur principal de la circulation générale atmosphérique et des
phénomènes à grandes échelles responsables de la répartition du climat.
Des phénomènes physiques, chimiques et biologiques responsables des changements d’états et de
transfert de l’eau se produisent dans une mince couche superficielle qui comprend ; la troposphère, la
biosphère et la lithosphère supérieur et profonde.
La surface totale de la terre est de 510.106 km2. La surface des eaux salées, océans, mer occupe
70,8% et le reste c’est-à-dire les eaux sur terre 29,2%. On rencontre l’eau dans la nature sous trois états
principaux : gazeux, liquide et solide.
* Dans l’atmosphère : vapeurs, nuages, neiges, grêle, pluie.
* Dans l’hydrosphère : océans, mers, fleuves, lacs, neiges, marécages, glaciers.
* Dans la lithosphère : eaux souterraines, vapeurs, glace, eau de rétention.
I-1- Cycle global de l’eau :
Le cycle de l’eau ou cycle hydrologique est une représentation des transferts d’eau, sous différents
états (liquide, solide, gazeux), entre différents réservoirs selon un processus en boucle.
Les principaux moteurs de ces échanges, donc du cycle, sont l’énergie solaire et la gravité.
Les eaux de l’atmosphère, hydrosphère et lithosphère sont continuellement liées entre elles. Les
eaux s’évaporent de la surface des océans, mers, lacs, fleuves … etc. Ainsi que la surface de la terre sous
forme de vapeur dans l’atmosphère d’où sous des condition bien définies, elles retombent sur la surface
de la terre sous forme de pluie, neige, …etc. Ceci caractérise le cycle général de l’eau.
Au cours du cycle, constamment les ressources d’eau, dans l’atmosphère, sur la surface de la terre,
dans la biosphère et dans la partie supérieure de la lithosphère, se renouvellent. Cependant grâce au
réapprovisionnement constant de l’eau de l’atmosphère par le biais de l’évaporation (évapotranspiration),
annuellement, sur la terre tombe 577.106 km3 de précipitations.
Dans le cycle global d’eau on distingue 02 zones : l’une exoréique et l’autre endoréique.
Hydrogéologie

Les grandes étapes du cycle de l’eau


Le volume d’eau engagée, chaque année dans le cycle, correspond à la valeur annuelle de
l’évaporation de toute la surface du globe terrestre, qui dans une série moyenne de plusieurs années est
égale en quantité aux précipitations.
Superficie Précipitation Evaporation Ecoulement
Surface
(million km2) (million km3) (million km3) (million km3)
Globe terrestre 510 577 577 -
Océans 361 458 505 47
Continents 149 119 72 47
Zone exoréique 119 110 63 47
Zone endoréique 30 9 9 -

Pour l’hydrogéologie les eaux de la zone endoréique présentent un intérêt particulier parce qu’elle
contient beaucoup d’eau emmagasinée.
Les précipitations atmosphériques se divisent en deux groupes :
1- Précipitations qui tombent sur la surface de la terre à partir des nuages (pluie, neige, grêle …etc.).
2- Précipitations qui se forment directement sur la surface des roches à la suite de la diminution de la
température de l’air (rosée, givre (c’est une condensation du brouillard en mince couche de glaces sur les
arbres, buissons)).

La répartition de l’eau sur terre est très inégale :


Hydrogéologie
* Le réservoir océanique contient à lui seul + de 97% de l’eau
* Le pourcentage restant (eau douce) se partage entre les 3 autres réservoirs

Répartition de l’eau à l’échelle de la planète


Tout phénomène cyclique impliquant une égalité des pertes et des gains est appelé Bilan. Cependant le
bilan d’eau sera exprimé par l’égalité :
P=E+R+I
Où P : Précipitations totales.
E : évaporation (évapotranspiration).
R : Ruissellement.
I : Infiltration.
X 0 = Y 0 + Z0
Où X0 : moyenne annuelle des précipitations sous formes de pluie, neige, grêle et rosée,
Y0 : écoulement général (superficiel et souterrain).
Z0 : évapotranspiration.
I-1-1- Précipitations :
L’observation systématique des précipitations atmosphériques est très importante surtout pour
l’agriculture. Au XIX siècle à l’aide d’instruments, ont été établis et définis des lois d’alternance des
années pluvieuses et des années sèches. Les spécialistes ont depuis longtemps dressé des tableaux et des
graphiques chronologiques qui donnent les hauteurs des précipitations journalières, mensuelles et
annuelles observées au cours d’une période en mm.
I-1-2- Evaporation :
Le phénomène d’évaporation intervient dans le cycle hydrologique dès le moment où les
précipitations atteignent la surface du sol.
I-1-3- L’évaporation : c’est le passage de la matière de l’état liquide ou solide à l’état vapeur.
L’évaporation d’eau à partir des plantes porte le nom de transpiration (évapotranspiration). On distingue
des facteurs physiques et des facteurs physiologiques.
Hydrogéologie
Parmi les facteurs physiques on rencontre des facteurs atmosphériques et d’autres
hydrogéologiques :
a) Facteurs physiques :
1- Atmosphériques : vitesse et turbulence des vents, pression barométrique.
2- Hydrogéologiques : porosité, granulométrie, nature lithologique, couvertures végétales.
b) Factures physiologiques : espèce végétale, développement des feuilles, profondeur des racines …etc.
I-1-4- Ecoulement :
Parmi les facteurs qui influent sur l’écoulement des fleuves on note : l’influence des lacs et des
marécages sur le régime de l’écoulement, les forêts, les améliorations agro techniques.
Les composantes de l’écoulement sont : l’eau des précipitations atteint le lit du cours d’eau par
quatre voies différentes :
- Les chutes d’eau sur l’impluvium direct des surfaces d’eaux libres,
- Le ruissellement de surface,
- L’écoulement hypodermique,
- L’écoulement souterrain.
I-1-5- Infiltration :
L’infiltration représente la quantité d’eau qui pénètre dans le sol et le sous-sol où elle alimente les
eaux souterraines : eau de rétention, écoulement hypodermique, écoulement souterrain et reconstitution
des réserves : c’est l’infiltration efficace.

Les facteurs de l’infiltration sont les suivants :


* Facteurs hydrogéologiques : le sol et le sous-sol jouent un rôle primordial dans l’infiltration par leurs
perméabilités et leurs taux d’humidités à l’instant des précipitations.
* Facteurs hydrométéorologiques : la pluviométrie conditionne le volume d’eau infiltré par sa quantité
totale, sa durée, son intensité et sa qualité (neige, grêle, pluie).
* Caractéristiques de la surface du sol : la surface du sol intervient essentiellement par sa morphologie
et sa couverture végétale.
I-1-6- Humidité :
L’humidité atmosphérique est l’un des éléments essentiel du cycle de l’eau (hydrologique), source
de toutes les précipitations. Elle contrôle en outre pour une large part les taux d’évaporation d’eau du sol
et de la couverture végétale.
Hydrogéologie
I-2- Estimation des paramètres hydriques :
P=E+R+I
a- Estimation de l’évapotranspiration potentielle (ETP) : Plusieurs méthodes peuvent être
utilisées, celle de Thornthwaite (1944), à l'avantage d'être simple et robuste sous différentes latitudes :
a
10 T
ETP=16 [ ]
I
Où ETP : évaporation potentielle en mm.
T : température moyenne mensuelle en °c.
i=12
I=∑ i
i=1

1,514
T
i= ()
5
I
a=1,6 +0,5
100
b- Estimation de l’évapotranspiration réelle (ETR) :
L’ETR est calculé par la formule de L. Turc 1961 :
P
ETR= 2 1
P
( 0,9+
L2
2
)
Où ETR : évapotranspiration réelle en mm.
P : précipitation moyenne annuelles
T : température moyenne annuelle °c.
L=300+ 25T +0,05 T 3
c- Estimation de ruissellement (R) :
Exprimé par la formule de Tixeront Berkaloff :
P3
R=
3 ( ETP )2
Où R : ruissellement en mm.
P : précipitation moyenne
ETP : évapotranspiration potentielle.
Hydrogéologie

II- Objets, buts, moyens et méthodes de l’hydrogéologie


L’hydrogéologie est la science de l’eau souterraine à caractère pluridisciplinaire. Ses objectifs sont
l’acquisition de données numériques par la prospection ou l’expérimentation sur le terrain, le captage et la
planification de l’exploitation de l’eau souterraine (S/t).
Elle étudie les origines et la formation des eaux, leurs formes de gisement, leurs actions mutuelles
avec la roche et sol, la répartition, les mouvements, régimes et réserves, leurs états (liquide, solide, gaz),
les propriétés physiques, chimiques, bactériologiques, radioactives et les conditions de leur exploitation.
L’hydrogéologie, dont la base fondamentale est la géologie, est une science pluridisciplinaire
utilisant les moyens et méthode de la prospection géophysique, de la géochimie des roches et des eaux, de
l’hydrodynamique S/T, des technique de forage et de captage, de la statique et de l’emploi des ordinateurs
au traitement des données et aux méthodes mathématiques.
L’hydrogéologie se compose de plusieurs branches, parmi lesquelles, certaines deviennent une
discipline scientifique autonome. En général, l’hydrogéologie se divise en deux grandes parties :
* L’hydrogéologie théorique,
* L’hydrogéologie appliquée.
II-1- Hydrogéologie théorique : dans cette branche on rencontre :
II-1-1- L’hydrogéologie générale :
L’un des problèmes de l’hydrogéologie est de définir et de trouver les gisements des eaux s/t sur
notre planète, les lois générales de la répartition et l’existence des eaux, définir le rôle des eaux dans la
géologie historique de la terre.
Le but principal de l’hydrogéologie générale est l’établissement de modèles géologiques de
l’hydrosphère de la terre.
II-1-2- Dynamique des eaux S/T :
Elle résout les problèmes liés aux différentes formes de mouvements des eaux s/t, mis à part le
phénomène de filtration, dont l’étude est bien développée. On rencontre d’autres formes de mouvements :
convection, diffusion, osmose, …etc. qui sont peu études en hydrogéologie.
II-1-3- L’hydro géothermie :
Le champ thermique dans lequel existent les eaux s/t se caractérise par une grande amplitude. On
peut rencontrer l’eau dans la roche en fusion à des températures critiques 374-450 °C et à des pressions de
centaines de méga pascales.
II-1-4- L’hydrogéochimie :
Les eaux S/T contiennent une diversité d’éléments chimiques qui se trouvent sous formes d’ions,
de molécules dans la solution ainsi que dans des gaz et de liaisons complexes.
Hydrogéologie
L’étude de ces formes, des conditions de leurs existences, l’apparition et la destruction, la
classification des eaux s/t par la composition chimique, la genèse de ces classifications …etc forme
l’hydrogéochimie.
II-1-5- La paléo hydrogéologie :
La reconstitution des conditions hydrogéologiques qui ont existé dans le passé à l’intérieur du
globe terrestre permet de comprendre la structure hydrogéologique contemporaine et les mécanismes des
gisements d’eau s/t, du pétrole, des sels et des minéraux utiles.
II-1-6- L’hydrogéologie régionale :
Les eaux s/t se différencient des autres eaux par le fait qu’elles sont liées aux roches. Puisque les
roches sont organisées dans différentes structures géologiques de différentes échelles, l’hydrogéologie
régionale étudie les particularités de la répartition de l’eau dans les couches géologiques dans l’espace et
dans le temps.
Elle étudie la répartition et l’emmagasinement des eaux s/t dans différentes régions, pays et sur
toute la planète en général.
Ces différentes branches fondamentales de l’hydrogéologie contemporaine sont liées entre elles et
ceci forme la base théorique.
Le deuxième groupe de branches se définit par des questions pratiques telles que : industrielle,
production agricole, c’est pourquoi de temps en temps on note l’apparition de nouvelles disciplines.
II-2- Hydrogéologie appliquée :
Elle dessert d’autres branches de l’économie nationale parmi lesquelles on note :
* Recherche et exploitation des eaux s/t (AEP, AEI, thémominirale …etc),
* Hydrogéologie de bonification,
* Hydrogéologie pétrolière,
* Recherche hydrogéochimique des minéraux utiles,
* Hydrogéologie des mines,
* Protection des eaux s/t.
L’hydrogéologie utilise un large spectre diversifié de méthodes de recherches parmi lesquelles,
l’hydrogéologie occupe une place importante, ainsi que les cartes hydrogéologique, régime d’observation
du niveau et des affluents des eaux s/t, leurs propriétés et compositions et les recherches de laboratoire.
Cependant pour étudier les eaux s/t, il faut souvent utiliser des méthodes de recherches et d’observations
géomorphologique, géochimique, géophysique ect…. Au service de l’hydrogéologie on trouve différentes
méthodes des sciences fondamentales : mathématiques, physique, chimie, biologie, utilisées dans l’étude
des différents paramètres des eaux s/t et les processus hydrogéologiques ainsi que pour l’élaboration des
résultats de recherche.
Hydrogéologie

L’hydrogéologie appliquée étude principalement l’action négative des eaux s/t et élabore des
mesures de prévention des conséquences, ex : salinisation et formation de marais à la suite de
l’amélioration hydrotechnique, affaissement et déformation des roches géologiques, invasion des eaux
dans les puits et mines.
L’hydrogéologie résout aussi d’importants problèmes liés à la recherche et à l’exploitation des
eaux s/t pour différents buts principalement l’AEP. Le rôle principal au cours des travaux
hydrogéologiques c’est bien la technologie, entre autre :
* Les forages,
* L’équipement et l’échantillonnage,
* L’essai par pompage.
Aussi le rôle pratique et scientifique de l’hydrogéologie est très important et diversifié, c’est
pourquoi il est difficile de trouver une branche de l’économie nationale qui ne soit pas liée aux eaux s/t.
Les principaux problèmes que l’hydrogéologie peut résoudre, on les résume comme suit :
* Prospection des sources et organisation de l’alimentation en AEP,
* Résolution des problèmes de l’hydrogéologie de bonification, liés à l’irrigation des terres des
régions arides,
* Prospection et estimation des gisements des eaux minérales, utilisées dans un but médical,
* Recherche, estimation et exploitation des gisements d’eau industrielle pour l’extraction de l’iode
(I), brome (Br), Bor (B), lithium (Li), strontium (Sr), …etc.
* Recherche et estimation de la rentabilité d’utilisation des eaux thermales dans le but de la
thermification et la construction des stations hydroélectriques,
* Recherche des gisements des minéraux utiles par des méthodes hydrogéochimiques,
* Recherche radio-hydrogéologique des gisements des matériaux atomiques et résolution des
problèmes d’utilisation des eaux radioactives.
Hydrogéologie

Qu’est-ce qu’un aquifère :


Un aquifère est une formation géologique (ou encore un corps de roche) suffisamment poreuse et
perméable pour contenir de l’eau dans les vides de la matière. (Formation géologique ou roche, fissurée
(fracturée) ou suffisamment poreuse pour stocker de l’eau, et perméable pour laisser l’eau circuler).
Un aquifère est donc un réservoir (roche) contenant de l’eau (nappe)
Aquifère = Réservoir + Eau
Ce réservoir présente 3 grandes fonctions :
1 - une fonction capacitive : il stocke et libère de l’eau ;
2 - une fonction conductrice : il permet la circulation de l’eau
3 - une fonction d’échange : des interactions physico-chimiques existent entre l’eau et la roche.
Une nappe d’eau souterraine : est une masse d'eau contenue dans les interstices, fissures ou
fractures du sous-sol. (Eau contenue et circulant dans les pores ou les fissures d’un aquifère).
La nappe peut être exploitée pour approvisionner les réseaux d’eau potable, pour l’agriculture
etc…
La nappe d’eau contenue dans l’aquifère circule et interagit avec différents compartiments de
l’environnement comme l’atmosphère, les cours d’eau.
La principale interaction avec l’atmosphère correspond à un apport d’eau à la nappe via
l’infiltration des précipitations dans le sol : on parle du phénomène de recharge.
La zone qui se situe entre le toit de la nappe et la surface du sol, où transite cette eau de pluie
s’appelle la Zone Non Saturée (ZNS).
Des échanges peuvent aussi se produire entre les cours d’eau (eau superficielle) et les nappes (eau
souterraine).
Classification des Nappes : 2 grands groupes
* Les nappes libres (ou à surface libre) : la surface de la nappe (ou niveau piézométrique fluctue
librement dans la zone non saturée en eau (ZNS), en fonction des variations d’alimentation. Elles sont en
équilibre avec l’atmosphère et ne sont pas sous pression. La recharge par les précipitations a lieu sur toute
l’extension latérale de la nappe.
* Les nappes captives : limitées dans leur partie supérieure par une formation imperméable qui provoque
la mise en pression de la nappe. Le niveau piézométrique n’est plus libre, mais contraint par la formation
perméable. Lorsqu’on réalise un forage dans une nappe captive, la surface de l’eau remonte dans le puits
pour indiquer le niveau piézométrique : la surface de la nappe captive n’équivaut donc pas au niveau
piézométrique.
Cas particulier Il existe des nappes semi-captives lorsque la couche recouvrant n’est pas
complètement imperméable et permet ainsi certains échanges d’eau avec la surface du sol par exemple.
Hydrogéologie

Les différents types des nappes


Le moteur de l’écoulement de l’eau dans un réservoir aquifère est la gravité : une différence de niveau
d’eau entre deux points de la nappe permet la circulation de l’eau du niveau d’eau le plus haut vers le
niveau d’eau le plus bas. Cette différence de niveau correspond au gradient hydraulique ou pente de la
nappe.

Charge hydraulique (ici H1 et H2)


= poids d’une colonne d’eau au dessus d’un niveau de ré
= côte piézométrique

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