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Annales de Toxicologie Analytique, vol.

XII, n° 4, 2000

Stratégies analytiques
en toxicologie d'urgence

Analytical strategy in emergency toxicology

1 (2)
Bernard CAPOLAGHI* , Mustapha MOULSMA ,
(3) (4)
Nicole HOUDRET , Frédéric J. BAUD

(1) Laboratoire de Biochimie-Toxicologie, Hôpital Bel-Air, C.H.R. Metz-Thionville - 57100 THIONVILLE


(2) Laboratoire de Pharmacotoxicologie et Analyse de Traces, Hôpital Edouard Herriot - 69437 LYON Cedex
(3) Laboratoire de Biochimie et de Biologie Moléculaire, Hôpital Calmette, C.H.R.U. - 59037 LILLE Cedex
(4) Service de Réanimation Médicale et Toxicologique, Hôpital Lariboisière - 75475 PARIS Cedex 10

Auteur à qui adresser la correspondance : Bernard CAPOLAGHI, Laboratoire de Biochimie-Toxicologie,


Hôpital Bel-Air, C.H.R. Metz-Thionville, rue du Friscaty - 57100 THIONVILLE
Tel : 03 82 55 81 99 - Fax : 03 82 55 82 01 - e-mail : bcapo@wanadoo.fr

(Reçu le 3 octobre 2000 ; accepté le 23 octobre 2000)

RÉSUMÉ SUMMARY
La Toxicologie d'urgence associe la notion d'exploration Emergency Toxicology involves the screening of a large
d'un très vaste domaine de substances chimiques à la notion domain of toxicological products and, at the same time, to
d'efficacité de prise en charge thérapeutique du sujet intoxi- give a quick response to assume the best therapy for patients
qué. En conséquence, la stratégie analytique à adopter sera hospitalized in intensive care unit. To fulfill this challenge,
le fruit d'une collaboration clinico-biologique étroite com- analytical strategy shall result from a straight collaboration
prenant l'approche clinique (anamnèse, signes cliniques), between clinicians and analysts including clinical and biolo-
l'approche biologique (gazométrie, osmolalité, ionogram- gical signs and the knowing of interest and pitfalls of each
me, ...) et la connaissance des limites et des intérêts des dif- laboratory method. Spectrophotometrical and immunologi-
férentes méthodes disponibles localement. Les méthodes cal assays are quick screening methods of a limited number
spectrophotométriques et immunologiques sont des of molecules (pesticides, drugs of abuse). Separative
méthodes de dépistage au champ d'application limité et dont methods coupled to specific and sensitive detection (UV or
l'intérêt est d'apporter rapidement une orientation sur l'ori- mass spectrometry) shall complete the screening of nume-
gine de l'intoxication (pesticides, médicaments, substances rous other toxic substances. Finally, the last step of analysis
illicites, ...). Les méthodes séparatives associées à des outils may be a quantitative measurement of the implied toxic sub-
de détection (spectres UV, spectres de masse) sont le com- stance(s) involving either immunological assay (acetamino-
plément indispensable à l'identification des molécules res- phen, digoxine,..) or chromatographic assay (meprobamate,
ponsables de l'intoxication. En dernière étape, l'analyse colchicine,...).
quantitative du produit toxique identifié peut faire appel à
une méthode immunologique (paracetamol, digoxine, ...) ou
chromatographique (méprobamate, colchicine, ...).

MOTS-CLÉS KEY-WORDS
Toxicologie d'urgence, Intoxication aiguë. Emergency toxicology, Acute poisoning.

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Article available at http://www.ata-journal.org or http://dx.doi.org/10.1051/ata/2000002
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Face au grand nombre d'intoxications aiguës (1), tant l'analyse biologique prime sur la recherche de l'identi-
accidentelles que volontaires, admises en situation té du toxique. A titre d'exemple, la glycémie est plus
d'urgence, il est important de situer l'approche biolo- importante à connaître que la concentration en éthanol
gique et toxicologique dans le diagnostic, le pronostic lors d'une intoxication alcoolique, de même pour le pH
et le traitement de ces admissions (2, 3, 4, 5, 6). Cette par rapport à F ethylene glycol chez un patient ayant
démarche multidisciplinaire est avant tout clinique. ingéré une solution de glycols. L'évaluation de la fonc-
Elle nécessite cependant de bonnes relations entre bio- tion des organes impliqués dans le métabolisme et l'ex-
logistes et cliniciens pour une prise en compte optima- crétion des toxiques est donc primordiale ainsi que
le de l'urgence toxicologique et la mise en œuvre d'une l'utilisation de critères indirects de toxicité comme le
stratégie globale spécifique à chaque établissement. taux de prothrombine pour le suivi des antivitamines K
ou la cholinestérase pour les organophosphorés.
Ces premières étapes prioritaires seront suivies par une
Le diagnostic toxicologique approche plus toxicologique qui permettra de caractéri-
Les circonstances de découverte d'un patient présumé ser et/ou de doser le toxique ingéré.
intoxiqué constituent la première étape du diagnostic et Auparavant, on aura pris soin de collecter un maximum
illustrent l'importance du contexte et des priorités cli- d'informations pour tenter d'expliquer les symptômes
niques. Trois cas majeurs peuvent être identifiés : et orienter les recherches. Un coma calme doit évoquer
- Le patient a ingéré ou a été exposé à un toxique défi- une intoxication par les benzodiazepines, les carba-
ni et l'examen initial est normal. mates ou les phénothiazines. De même l'appréhension
- Le patient a ingéré ou a été exposé à un toxique défi- d'un certain nombre de situations cliniques à orienta-
ni et l'examen initial révèle des symptômes. tion toxicologique peut bénéficier d'un arbre de déci-
sion (8). La recherche du toxique responsable de l'in-
- Le patient présente des symptômes et une origine
toxication comprend, bien évidemment, la réalisation
toxique est suspectée sans toxique défini.
de prélèvements biologiques. Il est judicieux de préle-
Selon le cas, il s'agira donc soit de confirmer l'intoxi- ver dès l'admission une quantité suffisante d'échan-
cation présumée de nature connue ou inconnue et d'en tillons pour la constitution d'une sérothèque ou uro-
évaluer la gravité, soit d'exclure l'hypothèse d'une thèque qui pourra être utilisé a posteriori pour l'identi-
intoxication. fication exacte du produit ou une compréhension plus
A ce stade, le risque ne doit pas être sous-estimé. En fine de l'intoxication. La recherche toxicologique est
effet, la mortalité est 4 fois plus grande chez des un instrument diagnostic utile et parfois indispensable
patients intoxiqués ne présentant pas de coma et pour l'évaluation de l'état du patient. Or, tous les
témoigne de la gravité des intoxications à certaines toxiques ont un impact très différent en termes de fac-
substances comme le paracetamol, la colchicine, les teurs pronostiques ou de critères de gravité (9). Deux
glycols, les inhibiteurs calciques ou les (3 bloquants. grandes catégories peuvent être isolées : les substances
Les études épidémiologiques montrent par ailleurs une toxiques dont la concentration est corrélée de façon
forte augmentation du nombre de sujets ingérant plu- contemporaine avec la gravité de l'intoxication
sieurs médicaments simultanément (fuite médicamen- (Ethanol, phénobarbital, ...) et les toxiques lésionnels
teuse) au regard des intoxications à molécule unique pour lesquels l'utilisation de la concentration en
(suicide vrai). toxique se limite à un facteur pronostic en décalage
avec l'état clinique du patient (paracetamol, paraquat,
L'approche clinique incluant l'anamnèse, l'examen cli-
phalloïdine, ...)
nique et l'ECG complète cette prise en charge. Il s'agit
tout d'abord d'établir la liste des toxiques présumés et
de vérifier la compatibilité des symptômes présentés
avec la nature de ces substances toxiques. De même, Approche biologique et
l'adéquation entre l'apparition des signes cliniques et
le délai d'ingestion doit être examinée soigneusement. analytique en toxicologie
Les résultats biologiques de base (ionogramme, osmo- d'urgence
larité, gazométrie, coagulation...) complètent cette pre-
mière étape clinique avec éventuellement la fourniture
Collaboration clinico-biologique
d'analyses biochimiques spécifiques de la toxicité du Le diagnostic toxicologique montre la nécessité d'un
produit lorsque ce dernier peut être considéré comme dialogue entre analyste et clinicien. Il doit s'accompa-
toxique lésionnel potentiel (7). En effet, chaque fois gner d'une demande d'analyses toxicologiques claire-
qu'une substance toxique perturbe le milieu intérieur, ment formulée précisant les toxiques suspectés, la natu-

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re des liquides biologiques (sang, urines, liquide gas- limité mais très diffusées ces dernières années, il exis-
trique, ....) auxquels ces analyses sont applicables et te également des méthodes colorimétriques moins spé-
leurs délais de réalisation. cifiques et des méthodes enzymatiques permettant une
Ce formulaire correctement rempli doit fournir tous les première réponse rapide face à une intoxication aiguë.
renseignements nécessaires à l'orientation de la
conduite analytique : Méthodes colorimétriques, photométriques et
- l'état clinique du patient enzymatiques
- les circonstances de l'intoxication (lieu, moment de Ce groupe de méthodologies se place dans un contexte
l'exposition) d'urgence et ne nécessite pas d'investissement spéci-
- l'heure supposée d'ingestion fique en matériel. Ce sont des techniques adaptables à
- la découverte ou non par les premiers intervenants toute structure, quelle que soit leur taille, et compatible
d'informations telles que les médications habituelles, la avec l'urgence toxicologique si l'on en connaît les
présence d'emballages à proximité, .... limites et si elles s'intègrent dans une démarche com-
plémentaire associant sur le site ou en collaboration
- l'heure des prélèvements
avec un centre de proximité d'autres méthodes plus
- les traitements mis en œuvre avant le prélèvement. performantes et plus spécifiques.
A partir de ces renseignements, la mission du labora- Parmi ce groupe, il est intéressant de citer la mise en
toire d'urgence sera, parallèlement à la réalisation des évidence dans les urines ou le liquide gastrique, par
analyses biologiques de base (ionogramme, osmolalité, colorimétrie, des molécules ou famille de molécules
gazométrie, ... ) de confirmer une intoxication présu- comme les carbamates (14) (réaction au furfural) ou le
mée de nature connue ou inconnue, d'en évaluer la paraquat (réaction à la dithionite).
sévérité ou d'exclure une intoxication possible.
Cette approche non spécifique, dépendante des risques
Pour cela, le biologiste pourra s'aider de la liste mini- d'interférences peut cependant se justifier comme une
male d'analyses toxicologiques d'urgence recomman- première étape d'orientation en confirmant ou infir-
dée par la Société Française de Toxicologie Analytique mant la présence de toxiques présumés lors de la
(10) pour définir une liste propre à l'établissement qui découverte du patient. Les techniques photométriques
tiendra compte de ses spécificités et des priorités rete- d'émission sont utilisées essentiellement pour la déter-
nues par les services cliniques locaux. mination de la concentration en lithium lors d'intoxica-
La collaboration clinico-biologique ne se limite pas à tions chez des patients traités au long cours. Elles per-
un dialogue en amont de la démarche toxicologique, mettent le dosage et le suivi thérapeutique pour un
mais comprend aussi une discussion des résultats qui recours éventuel à une épuration extra-rénale. De
permet au clinicien et à l'analyste d'apporter leur com- même la mesure spectrophotométrique de la carboxy-
pétence dans leur interprétation et de décider soit de hémoglobinémie permet de répondre en urgence à une
l'arrêt des investigations soit le cas échéant d'une intoxication par le monoxyde de carbone.
recherche complémentaire ou d'une surveillance de la En biologie clinique, de très nombreux dosages font
concentration du toxique (toxicocinétique). appel à une réaction enzymatique dont la maîtrise
méthodologique existe dans tous les laboratoires d'où
son intérêt potentiel en toxicologie d'urgence. Ainsi, un
Méthodes analytiques de dépistage et/ou
certain nombre de méthodes enzymatiques ont été pro-
de confirmation posées dans l'intention de rendre plus aisée l'utilisation
Pour répondre à cette demande toxicologique, le biolo- et donc la diffusion de ces dosages. C'est le cas tout
giste dispose de nombreuses méthodologies dont les particulièrement pour l'éthanol (15), le methanol, riso-
caractéristiques en termes de spécificité, sensibilité, propanol, 1'ethylene glycol ou pour certains metabo-
rapidité et facilité de mise en œuvre sont très diffé- lites comme l'acide formique, glycolique ou oxalique
rentes (11, 12, 13). L'hétérogénéité des laboratoires ne (16). En effet, les alcools et glycols se prêtent bien à
devant pas être un obstacle à une conduite analytique des réactions d'oxydation avec formation d'un aldéhy-
de qualité, il convient d'identifier toutes ces méthodes de ou d'une cétone sous l'action d'enzymes telles que
avec leurs avantages et leurs limites pour les intégrer les déshydrogénases comme l'alcool déshydrogénase
dans une stratégie locale performante. (ADH) ou les oxydases.
A côté des méthodes séparatives, qui jouent un rôle de L'enzymologie peut également être utilisée dans la
plus en plus important en toxicologie d'urgence et des mise en évidence d'une intoxication cyanhydrique par
techniques immunologiques au domaine d'application la mesure de la lactacidémie. De même, le dosage de

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cholinestérase plasmatique comme indicateur biolo- des antidépresseurs imipraminiques tricycliques, elles
gique indirect de toxicité des organophosphorés permet sont inaptes à la détection des antidépresseurs tétracy-
une réponse en urgence. cliques, des IMAO et des antidépresseurs non IMAO
En comparaison des méthodes physiques (CPG, CLHP, non tricycliques (ISRS, IRSNA,...) dont la prescription
EC, RMN, ...) les techniques enzymatiques offrent médicale est de plus en plus fréquente (20). Il est donc
plusieurs avantages tels qu'un appareillage et un indispensable de bien connaître la réactivité croisée de
savoir-faire présent dans tous les laboratoires ainsi toutes les molécules d'une même famille.
qu'un délai d'obtention plus court, d'où leur bonne L'exemple des réactifs immunologiques pour la
adaptation à l'urgence. Cependant, le principal défaut recherche urinaire des opiacés et des amphétamines est
est leur manque de spécificité. Les interférences obser- tout à fait significatif des erreurs graves d'interprétation
vées doivent être replacées dans le contexte clinique qu'il faut absolument éviter. Le métabolisme des opia-
auquel sont destinées ces méthodes. cés conduit à l'élimination urinaire de la morphine
libre ou conjuguée. C'est en réalité le noyau morphina-
ne qui est reconnu par l'anticorps des trousses com-
Méthodes immunologiques
merciales, et les urines contenant des molécules à
L'immunoanalyse par compétition réalisée en phase
usage thérapeutique : codéine, codéthyline, pholcodine
liquide ou hétérogène est une méthode facile à mettre
ou des molécules d'usage illicite, 6-monoacétylmor-
en œuvre, automatisable et rapide (17). De nouveaux
phine (metabolite de l'héroïne) seront indifféremment
tests immunologiques, à usage unique sur support soli-
reconnues dès que leur concentration sera supérieure
de, dédiés au dépistage urinaire complètent cette offre :
au seuil de positivité du test. A l'inverse aucun des
leur interprétation nécessite de connaître les limites de
morphinomimétiques (buprénorphine, methadone, dex-
ce type d'analyse.
tropropoxyphène, . . . ) , dont la structure chimique cor-
L'immunoanalyse permet la mise en évidence, à l'aide respond à un noyau morphinane modifié, n'entraînera
d'un anticorps de classe à spécificité large, de grandes de positivité, même pour à usage abusif.
familles de médicaments (benzodiazepines, barbitu-
L'utilisation des trousses "amphétamines" (anticorps
riques, antidépresseurs tricycliques) et de substances
polyclonaux ou monoclonaux) pour la recherche d'ecs-
illicites (cannabinoïdes, opiacés, cocaïne, amphéta-
tasy demande la même prudence d'interprétation (21) :
mines, . . . ) . Elle s'applique également au dosage plas-
les analogues structuraux à usage thérapeutique cou-
matique de médicaments à risque toxique (carbamazé-
rant, comme les décongestionnants des voies nasales
pine, phénytoïne, valproate, digoxine, paracetamol,
salicylés, theophylline, methotrexate, ... ), mais, dans (éphédrine, phenylephrine,...) ou comme les anorexi-
ce type d'analyse, l'anticorps est à spécificité étroite. gènes (clobenzorex, fenfluramine,...) seront aussi
détectés. Il est donc impératif de confirmer la positivi-
Les partenaires de la réaction immunologique, l'antigè- té de ces deux "familles", opiacés et amphétamines, par
ne traceur et l'anticorps, jouent un rôle essentiel qu'il la complémentarité d'une méthode chromatogra-
faut bien connaître pour interpréter correctement le phique. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les
résultat d'une immunoanalyse. La nature de l'antigène méthodes de dépistage immunologiques sont sensibles
ainsi que la concentration retenue pour établir un seuil à de nombreuses substances adultérantes utilisées par
de positivité ont un rôle clé puisque chaque résultat les toxicomanes pour masquer la détection des sub-
sera interprété en comparant la réponse de cette molé- stances illicites (22). Certains de ces adultérants (varia-
cule à ce seuil. La diversité des réponses des différentes tion de pH, glutaraldéhyde, creatinine, nitrites, ...) sont
molécules d'une même classe vis-à-vis d'un anticorps identifiables à l'aide de bandelettes réactives.
doit rendre le biologiste et le clinicien prudents dans
leur interprétation des résultats d'un test immunolo-
gique. Citons pour exemple la reconnaissance des dif- Méthodes séparatives
férentes benzodiazepines (18) dont l'interprétation Les techniques de séparation utilisées en toxicologie
tiendra compte du choix de l'antigène retenu par le pour détecter, identifier et doser une molécule toxique,
fournisseur (oxazepam ou nordiazépam), du seuil de regroupent principalement les méthodes chromatogra-
positivité choisi (100 à 300 ug/1), de la réactivité des phiques et plus récemment électrophorétiques avec
différentes benzodiazepines et, selon la matrice, de la l'électrophorèse capillaire et ses variantes (23). Depuis
présence de la molécule mère et/ou de ses metabolites. quelques années, ces méthodes prennent une part de
L'utilisation de trousses immunologiques pour le dépis- plus en plus importante dans le screening toxicologique
tage des antidépresseurs pose également de nombreux car elles permettent de caractériser un éventail très
problèmes (19). Bien adaptées à la mise en évidence large de molécules. (24).

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Les méthodes chromatographiques se fondent sur le A côté de cette technique de référence, la chromatogra-
coefficient de partage des substances à analyser entre phic sur couche mince a beaucoup progressé par une
deux phases, dont l'une est immobile (phase station- meilleure compréhension des phénomènes mis en jeu
naire) et l'autre mobile. dans la migration. Elle offre une grande souplesse,
Elles permettent l'analyse des liquides biologiques, mais le prix des appareils freine son développement.
quelle qu'en soit la nature, après une étape d'extraction Récemment, la chromatographic couplée à l'enregistre-
(liquide/liquide ou liquide/solide) des médicaments et ment des spectres UV est venue compléter l'approche
xénobiotiques rendue nécessaire du fait de la com- toxicologique. L'enregistrement de l'ensemble du
plexité du milieu biologique. spectre UV par des spectrophotomètres à barrettes de
diodes ou à réseau oscillant couplé à une séparation par
Les substances séparées sont analysées en sortie de
chromatographic liquide haute performance (CLHP)
colonne par un détecteur approprié à la molécule
apporte une solution satisfaisante, à la fois par une uti-
recherchée et à la technique utilisée. La CLHP peut être
lisation plus accessible que la détection par spectromé-
couplée à la spectrométrie UV (réseau oscillant, bar-
trie de masse type CG/SM ou LC/SM et un investisse-
rettes de diodes), la fluorimétrie, l'ampérométrie, la
ment moins important.
réfractométrie ou la spectrométrie de masse alors que
les détecteurs les plus utilisés en CPG sont du type FID, Les techniques d'identification en chromatographic
NPD, capture d'électrons et spectromètre de masse liquide couplée à l'enregistrement des spectres UV se
répartissent en deux groupes :
Parmi les molécules inscrites sur la liste minimale des
examens toxicologiques, à effectuer en urgence, les - Les méthodes développées au sein du laboratoire
méthodes chromatographiques permettent de doser cer- Ces systèmes modulaires, dont les conditions analy-
taines substances à risque toxique parmi lesquelles le tiques préalablement définies par chaque utilisateur
méprobamate par CPG-FID (25). Cependant, dans le pour le screening toxicologique, sont spécifiques à
cadre de la toxicologie d'urgence, l'intérêt des chaque site et nécessitent la réalisation d'une biblio-
méthodes séparatives est de permettre une recherche thèque personnelle à partir d'un algorithme d'identifi-
aussi large que possible afin d'identifier et de doser le cation non standardisé (26)
maximum de molécules. Cette démarche de screening - Les méthodes proposées par les fournisseurs sous la
peut être automatisée ou manuelle et s'accompagne forme soit :
d'une étape d'extraction nécessaire pour isoler les
• d'un concept ouvert autour d'une chaîne CLHP avec
toxiques des autres constituants présents dans le liqui-
des conditions analytiques fixées, une bibliothèque
de biologique. Cette étape peut être réalisée au sein
informatique et un algorithme imposé (Alliance-
d'un automate (extraction en ligne, Remedi®, ) ou
Millenium®, Waters) (27).
manuelle en phase liquide ou en phase solide.
• d'un concept fermé automatisé comprenant la prépa-
L'extraction classique liquide/liquide se résume à un
ration et la purification en ligne de l'échantillon, la
partage de la substance entre deux solvants. Elle est
séparation chromatographique et l'exploitation infor-
d'autant plus performante que sa solubilité est forte
matique selon un algorithme d'identification à partir
dans un solvant et faible dans l'autre. Des améliora-
d'une base de données transposable (Remedi®, Biorad)
tions de cette extraction sont possibles (ultrasons,
(28, 29).
micro-ondes, solvants ternaires). L'extraction
liquide/solide grâce à de nouveaux supports d'extrac-
tion (Oasis®, Bond Elut Certify®, Isolute®, ...) peut être
semi automatisable et facilement standardisable. Mise en place d'une
L'utilisation de la CPG en screening toxicologique est démarche analytique en
très répandue et standardisée grâce à sa facilité de cou-
plage avec la spectrométrie de masse qui permet l'iden- toxicologie d'urgence
tification des molécules. Elle représente encore actuel- Protocole services cliniques-biologie
lement la méthode de choix pour l'identification d'un
L'optimisation de l'approche biologique et du diagnos-
toxique non identifié lors d'un screening préliminaire.
tic toxicologique nécessite l'élaboration d'une stratégie
Cependant, même si son utilisation est rendue de plus
analytique, définie localement avec les services cli-
en plus aisée par l'utilisation de l'informatique, elle
niques concernés, sur un certain nombre de points
nécessite encore un personnel spécialisé et un budget
d'investissement non négligeable. De plus, la thermo- indispensables à la prise en charge de l'intoxication
labilité et/ou la faible volatilité de certaines molécules aiguë. Ainsi, il est important :
nécessitent souvent une étape supplémentaire de déri- - d'obtenir un consensus sur une liste minimale d'ana-
vatisation. lyses toxicologiques à effectuer en urgence.

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- d'identifier clairement la procédure retenue selon te car il contient de grande quantité de toxique non
l'heure d'arrivée du prélèvement (en particulier pour métabolisé. Son utilisation est de moins en moins fré-
les heures ouvrables et celles de garde du laboratoire). quente du fait de son abandon progressif et de l'instau-
- de bien définir le délai de réponse souhaité et d'affi- ration d'un traitement au charbon.
cher clairement la durée d'analyse nécessaire à sa réa- D'autres types d'échantillons impliqués dans l'intoxi-
lisation. cation peuvent aussi être analysés (LCR, comprimés,
Tous ces éléments sont indispensables à une bonne sachets, ....). Il faut cependant garder à l'esprit que
coordination clinico-biologique, car ils prennent en seule la mise en évidence du toxique dans un liquide
compte les spécificités locales telles que l'équipement biologique prouve son implication dans le tableau cli-
existant au laboratoire, la formation et disponibilité du nique du patient.
personnel et le cas échéant la collaboration avec un
centre spécialisé de proximité. Cette transparence est le
gage d'un bon fonctionnement et permettra d'éviter des Démarche analytique
quiproquos quant à l'interprétation des résultats fournis La stratégie analytique mise en place dépendra de
par le laboratoire suite à un malentendu lié aux besoins l'équipement présent au sein du laboratoire.
de l'un et aux potentialités analytiques de l'autre. Dépistage toxicologique
En l'absence de méthodes séparatives, la démarche
Le prélèvement consiste à utiliser dans un premier temps des techniques
qualitatives souvent peu spécifiques qui vont fournir en
Pour détecter les toxiques dans les liquides biolo-
revanche des résultats présomptifs rapides et qui seront
giques, le laboratoire doit tout d'abord disposer
secondairement confirmés par des méthodes plus sophis-
d'échantillons adéquats. Pour cela, quelques règles
tiquées et plus spécifiques. Le principe du dépistage se
importantes doivent être respectées :
définit comme une recherche rapide dans les milieux
- Absence de toute contamination de l'échantillon lors
biologiques des toxiques les plus souvent impliqués dans
du prélèvement par les solutions désinfectantes (alcool,
l'épidémiologie locale. Il consiste ainsi à rechercher ou
produits iodés,..) ou autres (gel à la lidocaïne, . . . ) .
à exclure de manière systématique les toxiques par des
- Choix des tubes spécifiques à certaines analyses méthodes analytiques simples et rapides. Ce type de
- Fermeture hermétique des tubes pour prévenir 1'eva- dépistage tente de détecter une série de substances
poration des substances volatiles et la contamination ciblées dans les trois milieux biologiques principaux :
par les micro-organismes. sang, urines et liquide gastrique et peut être envisagé en
- Collecte suffisante d'échantillons à l'admission afin fonction des circonstances et de la présentation clinique
que des analyses rétrospectives restent possible si (toxicomanie, ingestion médicamenteuse, ...)
l'évolution clinique le rend nécessaire (sérothèque, Cette première étape toxicologique fait appel à l'im-
urothèque, ...) munoanalyse et aux méthodes colorimétriques ou
Ces items respectés, il convient de prélever les échan- enzymatiques. Cette analyse qualitative dont les limites
tillons biologiques adéquats. Ainsi, en toxicologie doivent être clairement identifiées et exprimées n ' a
d'urgence, le sang doit être considéré comme un milieu pour objectif que de confirmer la présomption du clini-
biologique privilégié. La concentration sanguine des cien. Elle possède cependant l'avantage de pouvoir être
toxiques est en effet le plus souvent corrélée soit à un mise en œuvre par tous les laboratoires d'analyses
facteur de gravité, soit à un facteur pronostic. De plus, médicales. Elle ne nécessite pas de traitement préana-
le prélèvement sanguin lors d'une admission ne pose lytique, mais reste limitée car elle ne permet pas de
généralement pas de problèmes. Le prélèvement uri- mettre en évidence de nombreux produits responsables
naire reste cependant indispensable pour le dépistage d'intoxications graves. De plus, tout résultat positif
des stupéfiants et des substances difficiles à doser dans devra être confirmé par une méthode plus spécifique.
le sang (paraquat, diquat, ...) ou facilement identi- Screening toxicologique
fiables dans l'urine (carbamates, . . . ) . A titre complé- Le progrès récent des méthodes séparatives se traduit
mentaire de l'analyse sanguine, les urines peuvent être par une utilisation plus aisée grâce à l'apport de l'infor-
utilisées pour la confirmation du ou des toxiques ingé- matique et à un coût d'investissement qui s'est considé-
rés et l'identification de ces metabolites ce qui permet rablement réduit. Ce constat permet de comprendre et
d'établir une première chronologie de l'intoxication. d'encourager le développement de ces techniques dans
L'échantillon de liquide gastrique peut être très utile le cadre de l'urgence. En effet, ces méthodes essentiel-
lorsque l'histoire clinique suggère une ingestion récen- lement chromatographiques sont capables de détecter et

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d'identifier un nombre important de xénobiotiques avec


une grande sélectivité. Elles font appel en général à la
Conclusion
chromatographic sur couche mince, à la chromatogra- L'analyse toxicologique dans le cadre des urgences hos-
phic liquide haute performance couplée à un détecteur pitalières est un complément de l'approche clinique et
de type barrettes de diodes ou balayage UV, automa- présente des exigences spécifiques : facilité de mise en
tique ou non, et à la chromatographic en phase gazeuse œuvre, obtention rapide de résultats, couverture d'un
couplée à un spectromètre de masse. large éventail de xénobiotiques et disponibilité. Pour réa-
Après l'identification d'un toxique et chaque fois que liser cette activité, il n'existe pas une technique idéale,
cela sera nécessaire, la confirmation par une autre d'où la nécessité de choisir plusieurs méthodes complé-
méthode sera quantitative afin de mieux documenter mentaires en fonction de la stratégie adoptée dans l'éta-
l'intoxication. Elle s'avère nécessaire pour la poursuite blissement. Le choix de l'analyste doit privilégier les
de traitements coûteux ou invasifs comme l'instaura- méthodes séparatives, mais il dépend surtout de la voca-
tion : tion de son laboratoire, des priorités définies par les ser-
vices cliniques locaux, des contraintes techniques et éco-
- d'une hémodialyse (lithium, methanol, phénobarbi-
nomiques en matière d'équipement, du personnel et de la
tal) ou d'une hémoperfusion (méprobamate, phénobar-
proximité de laboratoires plus spécialisés.
bital, theophylline)
Les recherches toxicologiques ne supplantent jamais
- d'un traitement antidotique (paracetamol, methanol,
ethylene glycol, digitaliques) l'expérience clinique dans le diagnostic et l'évaluation
des intoxications aiguës. Cependant, la capacité des
- d'une diurèse forcée ou alcaline (salicylés, méproba-
analyses à accroître la certitude diagnostique ne fait pas
mate)
de doutes, même si l'utilité des investigations toxicolo-
L'approche analytique en toxicologie ne peut se rédui- giques est parfois controversée du fait de l'absence
re à une seule technique même separative. Il est donc d'une collaboration multidisciplinaire.
nécessaire de bâtir un algorithme suivant son équipe-
Le dialogue et la coopération entre le clinicien et l'ana-
ment et la nature du prélèvement en tenant compte des
lyste sont d'importance primordiale et représentent la
priorités préalablement établies avec les services cli-
meilleure garantie pour assurer une utilisation optimale
niques. Un exemple est présenté dans le tableau I pour
du laboratoire et l'interprétation multidisciplinaire des
un site ayant retenu la liste minimale d'analyses toxi-
cologiques d'urgence recommandée par la SFTA et dis- résultats en tenant compte de la toxicocinétique des sub-
posant de méthodes séparatives compatibles avec une stances impliquées et des multiples causes possibles de
utilisation 24 h/24. discordance entre la clinique et les données analytiques.

Démarche analytique en Toxicologie d'Urgence

sang unnes
screening
LC/ UV- BD
CPG R° colorimétrique
Méprobamate
si urines + - carbamates
o u besoin c l i n i q u e - paraquat

R° immunologique R° immunologique

- benzodiazepines - cannabis

- phénobarbital
- paracetamol - cocaïne
Confirmation
- salicylés - opiacés
- valproate - amphétamines
sur demande
ou - digoxine
renseignemerts
spécifiques - theophylline
- methotrexate
-EtOH

Selon résultats, compléter par

- R° immunologique
- méthodes de confirmation (CGISM, LO UV- DAD)

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Annales de Toxicologie Analytique, vol. XII, n°4, 2000

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