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Information &
Stabilisation Service
traçabilité
2.1. Emballages actifs
Les premières technologies de protection active du produit mises au point sont des
dispositifs indépendants de l'emballage, qui reste pour sa part de conception classique. Il s'agit
par exemple de sachets ou d'étiquettes capables de garder aux aliments leur apparence, leur
odeur, leur saveur et de retarder l'apparition de toute altération chimique ou microbienne.
Cette solution a pourtant ses défauts. Parmi ceux-ci figure le mauvais usage potentiel
par le consommateur de ce dispositif et la présence avec le produit d'un corps étranger. Du
côté de la fabrication, enfin, elle implique d'inclure une opération supplémentaire dans les
lignes de conditionnement. Autant de limites qui ont orienté la recherche vers le
développement de matériaux d'emballage intégrant des agents actifs.
Les polymères se prêtent particulièrement bien au développement de ces structures
actives. Les composants actifs peuvent être incorporés dans les parois de l'emballage par des
procédés divers comme le revêtement ou la fonctionnalisation de la surface du film. L'agent
actif peut être libéré dans l'aliment ou dans l'espace libre.
Une variété d'emballages et de technologies est d'ores et déjà disponible pour
améliorer la préservation des aliments, spécifiquement pour le frais ou le cuit, sans ajouter de
dispositif supplémentaire à l'intérieur de l'emballage. Des aliments réfrigérés peuvent par
exemple être placés dans des contenants perméables à l'oxygène. Ou encore être placés sous
atmosphère modifiée (MAP) : l'emballage contient alors, en plus de la denrée elle-même, un
mélange d'oxygène et du dioxyde de carbone constituant un environnement gazeux favorisant
la stabilisation de la flore microbienne aérobie et anaérobie.
2.1.1. ABSORBEURS : Des principes actifs pour maîtriser les échanges gazeux
Absorbeurs d’oxygène
En complément de cette mise sous atmosphère modifiée, des absorbeurs
d'oxygène (Fig. 1) intégrant un principe actif (acide ascorbique, enzymes, poudre de
fer...etc.,) peuvent être intégrés à l'emballage, afin d'empêcher le développement de la flore
microbienne, susceptible d'altérer l'aliment, de modifier sa couleur, de dégrader sa saveur, son
odeur ou sa composition nutritionnelle et réduisant ainsi sa durée de conservation.
Les systèmes peuvent se présenter:
sous forme de sachets, étiquettes ;
en dispersion dans la masse du polymère bouchons, films, barquettes …
Sur le même principe, il existe des absorbeurs de dioxyde de carbone (Fig. 2) à base
de carbonate de fer ou d'un mélange d'acide ascorbique et de bicarbonate de sodium. Ils sont
destinés à prévenir l'acidification et l'exsudation du produit. À l'inverse, pour certains
aliments, ce sont des émetteurs de dioxyde de carbone qui sont intégrés pour empêcher le
développement de la flore microbienne.
Emetteurs de CO2
Emetteurs d’éthanol
Absorbeurs d’éthylène
4 à 6% sur
substrat
Pour certains produits frais comme les aliments carnés, les techniques de conservation
que sont le traitement thermique, l'irradiation, les conservateurs chimiques ou la protection
des aliments sous atmosphère modifiée ne sont pas applicables. Les emballages actifs
antimicrobiens (Fig. 9) peuvent être alors une solution contre les contaminations
microbiennes de surface et compléter ainsi les bonnes pratiques d'hygiène, obligatoires dans
l'industrie agroalimentaire.
Ces emballages peuvent être classés en deux types. Certains sont efficaces contre la
croissance des micro-organismes de surface sans migration, comme les absorbeurs d'oxygène
et d'humidité. D'autres contiennent un agent antimicrobien qui migre vers la surface des
aliments. Dans les deux cas, le contact avec l'aliment est nécessaire. La micro voire la
nanoencapsulation assure le piégeage et la diffusion des composés volatils (éthanol, dioxyde
de soufre, dioxyde de carbone, huiles essentielles) mis en œuvre dans les emballages
antimicrobiens avec migration de composés volatils. Pour les composés non volatils, ce rôle
peut être assuré par des zéolites, des céramiques ou un support polymère.
H2O + Na2(SO2-O-SO2) ------> SO2 + 2NaOH
En complément des technologies visant à prolonger la durée de vie des produits, les
emballages dits intelligents visent à informer sur l'état des denrées ou de leur environnement.
Ils peuvent être utiles tout au long de la chaîne logistique et jusqu'au client final, améliorant
l'information et la traçabilité. On en distingue principalement trois types : les indicateurs
(d'intégrité, de teneur en oxygène, de maturité), les capteurs (de gaz, de substances
biologiques) et les étiquettes RFID.
Considérant la définition établie par la norme – "emballage qui contrôle, mesure les
conditions interne et externe d’un produit durant son cycle de vie" –, il faut distinguer deux
types d’emballage intelligents : l’un mesure directement la qualité de l’aliment (intérieur de
l’emballage : aliment ou espace de tête) et l’autre vérifie les spécificités du conditionnement
(extérieur de l’emballage : chaîne du froid).
Parmi les principaux emballages intelligents, il y a les emballages qui utilisent les
Indicateurs Temps-Température (ITT) permettant de détecter si la chaîne du froid a bien été
respectée. Il existe aussi des systèmes de détection de la maturité ou de la fraîcheur du produit
emballé. Ils utilisent des papiers imprimés avec des encres qui réagissent avec des molécules
chimiques de l’environnement comme les arômes, l’éthylène ou l’oxygène.
Un indicateur peut être défini comme une substance qui indique la présence ou
l'absence d'une autre substance ou le degré de réaction entre plusieurs substances au moyen
d'un changement de caractéristique, souvent la couleur. Contrairement aux capteurs, les
indicateurs ne comportent pas de récepteur ni de transducteurs et peuvent communiquer
l'information par un changement visuel direct. Les indicateurs d'intégrité ou de fuite pour
emballages sous atmosphère modifiée mettent en jeu une réaction chimique ou enzymatique
liée à une variation de la concentration en oxygène contenu dans l'emballage. Exemple : le
changement de couleur lié à l'oxydation du bleu de méthylène. Les indicateurs temps
température permettent de vérifier que des produits périssables ont été correctement
enregistrés et stockés, grâce à des pigments qui changent de couleur au cours du temps ou
sous l'effet d'une fluctuation de la température. La technologie des indicateurs temps
température enzymatique repose sur un changement de couleur induit par une chute de pH,
suite à l'hydrolyse enzymatique d'un substrat lipidique. Il existe également des marqueurs de
rupture de la chaîne du froid, des dispositifs indiquant la température maximale à laquelle le
produit a été exposé, ou capables de détecter le niveau de la charge microbienne dans
l'emballage.
En France, la société Cryolog a breveté le procédé (eO)® qui s’appuie sur l’utilisation
de microorganismes pour simuler la dégradation réelle des aliments. (eO)® renferme un gel
composé de microorganismes de grade alimentaire qui est paramétré par Cryolog en fonction
des caractéristiques des produits à tracer (type de produit, conditions de conservation, niveau
de fraîcheur à assurer). Les produits alimentaires frais se dégradent dans le temps, plus ou
moins rapidement en fonction de la température, du fait du développement des
microorganismes naturellement présents dans les produits. L’utilisation de la microbiologie
permet donc de tracer précisément ce qui se passe effectivement à l’intérieur d’un produit
alimentaire. Ce procédé peut s’appliquer sur les produits pour lesquels les consommateurs
souhaitent avoir une information sur l'état de fraîcheur (viandes, sandwichs, salades…).
Ils sont considérés comme des avertisseurs munis d'indicateurs : 1) de fuites (témoins
d'atmosphère de conditionnement), 2) de temps - température, 3) de contamination
microbiologique..., 4) État de fraîcheur de l’aliment, 5) Contamination microbiologique; 6)
Informations d’ordre logistique (RFID)
L'intérieur de l'étiquette RFID est composé d'une puce électronique compacte reliée à
une minuscule antenne. Une étiquette RFID peut également être intégrée à un indicateur
temps température ou à un biocapteur, afin d'effectuer l'historique temps-température et celui
des données microbiologiques. Le passage à l'échelle nanométrique pour les composants de
ces étiquettes permet de diminuer la taille du dispositif, qui peut alors être rendu flexible et
imprimé sur une simple étiquette.
Les RFID (Radio Frequency Identification) sont parmi les solutions les plus
sophistiquées. Appelées tour à tour étiquettes intelligentes, étiquettes à puces, tags,
transpondeurs, elles permettent une identification rapide et fiable dans la grande distribution.
Principale différence avec le code barre : celui-ci se lit avec un laser optique, alors que le
lecteur RFID utilise des signaux de fréquence radio.
Faire l'inventaire des produits dans le réfrigérateur est souvent une cause perdue, car le
taux de turnover des produits alimentaires est très élevé, qui plus est dans une grande famille.
Le Timestrip espère apporter un semblant d'ordre dans le réfrigérateur en comptant
combien de jours un produit a été ouvert via un liquide coloré qui bouge de quelques
millimètres chaque jour dans le mince tube capillaire. Son utilisation est optimisée pour les
bocaux, les boîtes de conserve et les briques, en vous permettant d'estimer si le contenu est
toujours comestible.
Le Timestrip est génial pour ceux qui veulent prendre des médicaments, des produits
congelés, et même des brosses à dents.
Le principe est simple : une réaction chimique se produit au même rythme que se
dégrade le produit et indique au consommateur l’état de fraîcheur du produit selon un code
facile à comprendre.
OnVu™ est un nouvel indicateur temps-température (ITT) développé par Ciba
Spécialités Chimiques et FreshPoint. Sous la forme d’une étiquette ou directement imprimé
sur l’emballage, cet indicateur facile à utiliser permet aux producteurs, distributeurs et
consommateurs de contrôler instantanément le stockage correct des denrées consommables.
Les aliments et boissons réfrigérés s’altèrent généralement suite à des variations de
température durant le stockage et le transport. OnVu™ utilise un système de coloration codée
qui indique si le produit a été stocké correctement ou si la température recommandée n’a pas
été respectée. Une date imprimée sur un emballage ne reflète pas les écarts de température
durant le transport et n’est donc pas une mesure aussi sûre que OnVu.
L’un des premiers indicateurs OnVu™ a été mis au point pour l’emballage des denrées
alimentaires comme la viande, la volaille et le poisson, car ce secteur a signalé son intérêt
immédiat pour un contrôle fiable du temps et de la température. Les prochains indicateurs
OnVu™ seront mis au point pour les produits laitiers, les salades, les mets préparés réfrigérés,
les jus de fruits, ainsi que pour l’industrie pharmaceutique (produits sanguins, vaccins,
médicaments).
Comment fonctionne OnVu™ ?
Ces indicateurs sont généralement des intégrateurs irréversibles, offrant une méthode
sûre et infalsifiable pour contrôler la chaîne du froid, durant le transport et le stockage des
produits. Les intégrateurs temps température apportent une valeur ajoutée aux produits, et
s’inscrivent dans une conception stratégique de la traçabilité. Ces intégrateurs fournissent un
enregistrement permanent qui confirme un engagement constant de qualité et d'hygiène.
Ces indicateurs peuvent être appliqués directement sur un produit, une bouteille, un
emballage, un carton, etc. À l’intérieur de l’anneau, une encre thermochromique invisible.
Dans le cas de dépassement de température l’encre noircit. Appelées « puces fraîcheur », ces
étiquettes fabriquées par la société américaine Evidencia, sont utilisées avec les produits
devant être conservés ou transportés dans des certaines limites de température. Elles peuvent
être appliquées directement à un produit, une bouteille, un emballage, un carton, etc. Un point
rouge apparaît lors des dépassements. Elle est considérée comme une méthode sûre pour
contrôler la chaîne du froid, tant durant le transport que le stockage.
Depuis une quinzaine d’années, les indicateurs à encres thermochromiques, sous
forme de pastilles colorées ou transparentes, irréversibles et infalsifiables, surtout développés
aux États-Unis, possèdent en effet une zone qui change de couleur si la chaîne de froid a été
rompue. Ils utilisent des pigments qui sont des leucodérivés (cristaux liquides thermotropes),
dont une variation de température de quelques degrés modifie la couleur. Lors du
réchauffement, à la température d’activation, les monomères qui constituent l’encre se
recombinent et polymérisent, provoquant le changement de couleur.
L’étiquette à micro-organismes
La société française Cryolog a mis au point une solution très innovante : Traceo, un
indicateur microbiologique de rupture de la chaîne du froid. C’est une étiquette qui indique
par la couleur une accumulation de ruptures de la chaîne du froid. Elle s’appuie sur une
réaction biologique due à la présence de flore bactérienne.
Un témoin informe sur l’état de fraîcheur et sur la validité de la date limite de
consommation du produit. Un film transparent sur le code barre détecte automatiquement une
accumulation des ruptures de chaîne du froid. En se colorant, il rend alors impossible la
lecture du code-barres en caisse.
Traceo est une étiquette adhésive qui indique par une réaction colorée une
accumulation critique de ruptures de la chaîne du froid. Cette étiquette exploite une réaction
biologique déclenchée par la présence effective d'une flore bactérienne dans l'étiquette, le but
étant d'empêcher la lecture du code-barres et donc le passage en caisse.
Figure I.I. 3: Photographie du système Ageless eye Oxygen detector, développé par la
société Mitsubishi gas chemical company, Inc .
2.3. NANOTECHNOLOGIES ET EMBALLAGE ALIMENTAIRE : Une intégration
réglementée