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SPECIALITE OPTION
Industrie du Textile et de INDUSTRIE DE L’HABILLEMENT
l’Habillement
NIVEAU
IH 1
FILATURE
Dispensé par :
1
OBJECTIF GENERAL
OBJECTIFS SPECIFIQUES
2
CHAPITRE I
FIBRES TEXTILES
Objectifs spécifiques :
Définir le textile et les fibres textiles;
Donner la classification des matières textiles ;
Connaitre les caractéristiques d’une fibre textile ;
Maîtriser les fibres naturelles et chimiques.
I. DEFINITIONS
Les fibres textiles sont des éléments de forme allongée qui composent la matière textile.
3
- Les fibres chimiques quant à elles se divisent en deux familles :
les fibres artificielles : elles proviennent d’une transformation chimique de
substances naturelles, généralement de la cellulose
les fibres synthétiques : elles sont fabriquées à partir de polymères organiques et
inorganiques.
esters cellulosique
acétate de cellulose
tri-acétate
non cellulosique …
4
o les fibres synthétiques
polymères organiques
polyamide (nylon)
polyester…
polymères inorganiques
verre
Carbonne…
1. La finesse et la longueur
1 Tex correspond à la masse en gramme d’un fil continu de 1000m. On utilise plus
souvent le dTex (décitex) qui correspond à la masse en gramme d’un fil de 10000 m de
long.
2. La forme
C’est un des critères les plus importants. Il va directement influer sur les conditions
d’utilisation et d’entretien du textile.
4. La cristallinité
5
Leur assemblage conduit à des structures complexes et hétérogènes comportant des
zones cristallines qui alternent avec des zones amorphes.
En revanche, leur entretien est délicat, elles se froissent facilement, elles sont délicates
à entretenir. De plus, leur stabilité tridimensionnelle n’est pas toujours satisfaisante, ce
qui implique qu’ils peuvent se déformer facilement.
A. D’origine végétale
1) La cellulose
Propriétés
De nombreuses fonctions alcools sont présentes. La cellulose est donc sensible aux
oxydants concentrés qui oxydent la fonction alcool en ester, et la fonction acide
carboxylique ou en cétone). Elle est aussi sensible aux acides qui les estérifient. On utilise
cette propriété pour obtenir des fibres artificielles d’acétate ou de triacétate de cellulose).
2) Le coton
Le coton est une fibre végétale qui entoure les graines des cotonniers. Il constitue la
première fibre textile du monde (environ 50%).
6
Propriétés physiques et chimiques
Les solvants, les enzymes et les corps gras sont sans action sur le coton.
– Peu coûteux
– Légèreté
– Très bonne aptitude aux mélanges (en particulier avec les polyesters)
Tests d’identification
Utilisation
Le fil de coton mercerisé est utilisé tel quel, mais est également utilisé dans les fils
à âmes ou fils guippés. C'est à dire que le fil est composé d'une âme (souvent de polyester)
pour la solidité, autour de laquelle on enroule le fil perlé pour l'esthétique.
7
3) Le lin
Le lin est utilisé depuis l’antiquité. Il est issu des tiges de lin. En Egypte, il servait
entre-autre à confectionner les bandelettes quasi imputrescibles qui enveloppait les
momies. Formé à partir de cellulose.
Les fibres peuvent être utilisées pour faire du papier, des cordes, des sacs.
Structure de la fibre
– Longueur moyenne de 6 cm
Propriétés physiques :
1. Bonne résistance mécanique (meilleur que le coton en raison d’une plus grande
cristallinité des fibres et de la disposition des microfibrilles)
5. Moins bonne affinité tinctoriale que le coton car l’épaisseur des parois de la fibre
empêche une bonne pénétration du colorant
8
8. Bon pouvoir absorbant
B. D’origine animale
a. La laine
Propriétés chimiques
La laine supporte les oxydants légers et les acides à froid (teinture des laines). Les
acides forts, les acides faibles, les réducteurs, les solvants, les enzymes et corps gras
n’abiment pas la laine.
Action du chlore qui rend la laine brillante et lui donne un toucher doux. Il renforce son
affinité tinctoriale et l’empêche de feutrer en détruisant les écailles superficielles.
Lavage avec les lessives les moins basiques possibles à l’eau tiède sans frotter pour éviter
le risque de feutrage. Les ultrasons améliorent la pénétration des bains de teintures.
Nettoyage à sec par des solvants. Attaquée par les mites (larves de papillons).
9
Propriétés physiques
Les fibres s’accrochent et s’enchevêtrent grâce à leurs écailles (fabrication des feutres :
tissu épais et moelleux.
• Hydrophile
Capable d’absorber jusqu’à 30% de son poids en eau sans paraître mouillée. Elle peut
ainsi absorber et laisser s’évaporer très lentement le liquide qu’elle absorbe.
• Bonne affinité tinctoriale grâce à son grand pouvoir absorbant et son caractère
hydrophile.
Tests d’identification
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3) La soie
On appelle soie, les filaments continus produits par des chenilles de papillons dont
la plus connue est le bombyx du murier.
Lors de sa métamorphose, le ver à soie entoure leur chrysalide d’un cocon (glande
séricigène). C’est ce cocon qui sera dévidé et donnera le fil de soie. Cependant si la
chrysalide va au terme de sa métamorphose, le papillon perce le cocon pour pouvoir sortir
et brise ainsi la continuité du fil.
On étouffe les chrysalides par la chaleur afin de ne pas porter atteinte au fil de soie.
C’est un fil continu très fin mesurant 40 micromètre de diamètre de couleur pâle. Il
est brillant et soyeux car le fil est lisse et renvoie bien la lumière. Sa longueur varie entre
700 et 1500 m.
Composition chimique
- la séricine (environ 12 %). La séricine, est la colle naturelle qui enveloppe le fil
de soie quand le ver à soie file son cocon et qui le maintien en forme en séchant. C'est
une protéine naturelle hydrosoluble.
Propriétés chimiques
La soie est hydrophile grâce à sa nature protéinique. Son affinité à la teinture est donc
très bonne du fait de son bon pouvoir absorbant. On « charge » la soie en lui faisant
absorber des sels métalliques afin de compenser la perte de poids lié au décreusage.
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Propriétés physiques
La soie présente une grande résistance mécanique, comparable à celle d’un fil
d’acier. Sa charge de rupture est de l’ordre de 30 à 55 cN/tex. Elle est due aux liaisons
covalentes entre les acides aminées et les domaines cristallins. En effet, l’alignement des
molécules de fibroïne lors du passage dans la filière de l’animal permet la création des
zones cristallines. Elle a été longtemps utilisée pour fabriquer les toiles de parachutes.
La soie présente aussi une bonne élasticité car les forces de liaisons entre les feuillets
β sont faibles et permettent un glissement entre les feuillets. Malgré son extrême solidité,
la soie garde néanmoins une très bonne souplesse. Elle est due à l’existence de domaines
amorphes. Elle dépend de la proportion relative des domaines cristallins et des zones
amorphes (moyenne de 15 %). Cette bonne élasticité explique la propriété
d’infroissabilité de la soie.
Tests d’identification
V. FIBRES CHIMIQUES
A. Les fibres artificielles
Elles sont formées à partir de molécules naturelles qui ont subi une transformation
chimique.
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Si les traitements chimiques apportés aux fibres naturelles sont peu important, les
fibres artificielles gardent des propriétés proches des fibres naturelles (Hydrophile,
présentent un bon confort, entretien proche des fibres naturelles).
Mais si le traitement chimique est trop important, les propriétés des fibres
artificielles se rapprochent plus de celles des fibres synthétiques.
Une fibre textile artificielle est obtenue par le traitement chimique de matières naturelles.
1. Fibres cellulosiques
a. La viscose
La viscose est un textile artificiel dérivant du coton. Elle a été inventée afin de
répondre à la demande croissante de tissus semblables à la soie. La viscose est appelée
soie artificielle. La matière première est la pâte à bois ou le coton.
Aspect
Fil blanc et brillant. Mais on peut le traiter dans la masse pour le rendre mat ou semi-mat.
Le fil est fortement strié. La section du fil est dentelée.
Propriétés chimiques
Elles sont proches du coton. Les acides forts et faibles, les bases fortes et faibles, les
oxydants et les réducteurs détériorent rapidement la viscose.
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Les solvants, les enzymes et les corps gras sont sans action sur la viscose
- Tendance à rétrécir
- Elasticité moyenne mais meilleure que celle du coton. La viscose est donc moins
froissable que le coton. Mais la viscose peut se froisser car le mécanisme de formation
des plis peut toujours se faire grâce aux liaisons hydrogènes entre polymères.
- Bonne affinité tinctoriale lié au bon pouvoir absorbant (jusqu’à 150% en masse
d’où utilisation pour les couches).
- Son confort est identique à celui du coton - Aussi bonne aptitude aux mélanges
que le coton
La xanthate de cellulose est très visqueuse. Les fils sont coagulés dans un bain acide.
Simultanément au filage, les filaments de viscose sont lavés, blanchis et séchés puis
subissent une torsion. Les fils de viscose sont formés par assemblage et torsion des
filaments.
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b .Acétate, diacétate et triacétate de cellulose
Mis au point à la fin de la guerre 14-18, l’acétate de cellulose est fabriqué à partir de
cellulose et d’acide acétique.
Elle est obtenue par estérification des fonctions alcools de la cellulose par de l’acide
acétique ou de l’anhydride acétique.
• Cette fibre est beaucoup moins hydrophile car les sites hydrophiles ont été
neutralisés lors de l’acétylation. Le textile sèche plus facilement et la fibre est peu
absorbante.
• Les acides forts, les bases fortes et faibles, les réducteurs les détériorent rapidement
• Les solvants (SAUF L’ACETONE), les enzymes et les corps gras sont sans action.
Acétate de cellulose
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Marques : ALBENE, RHODI
Triacétate de cellulose
Son degré d’acétylation est de 62%. Elle résiste mieux à la température que l’acétate.
Elle est plus stable aux traitements chimiques que le triacétate.
L’action des bases forte sur le triacétate induit une réaction de saponification. Ce
traitement chimique confère au triacétate des propriétés antistatiques.
Tests d’identification
- Fond avant de brûler, odeur piquante plus âcre que pour l’acétate
2. Fibres protéiniques
a. Le lanital
Cette fibre est fabriquée à partir du lait. On utilise une protéine du lait, la caséine.
se fait par immersion du fil dans du formol. Les fibres sont ensuite regroupées en câbles
puis sectionnés.
Aspect
Fibres très douces et très chaudes de couleur blanc crème avec possibilité de la teindre
dans la masse
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Propriétés physiques
- Pouvoir feutrant : mélangé à une autre fibre que la laine, pas de pouvoir feutrant.
Mais mélangé à de la laine, le textile obtenu feutre plus vite que la laine.
- Bon pouvoir isolant (comme la laine) - Pas d’attaque par les mites
B. FIBRES SYNTHETIQUES
Elles sont formées à partir de dérivés du pétrole via une réaction de polymérisation.
Les fibres synthétiques, hydrophobes, sont moins agréables à porter. En revanche, elles
ont la particularité d’être plus facile à entretenir. Par ailleurs, ils se défroissent tous seuls,
sont très peu putrescibles et ont une bonne stabilité tridimensionnelle.
1. Polyesters
Types de polyesters :
PET fonctionnalisé
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Propriétés chimiques :
Les acides faibles, les bases faibles, les solvants, les enzymes et corps gras sont
sans action
Quelques marques : Suivant son origine, on donne au polyester des noms différents :
Tergal (France), Diolen (Allemagne), Terital (Italie), Dacron (Grande bretagne),
Micrell Coolmax (EU)
2 Polyamides
Ils sont obtenus par réaction de polycondensation entre un acide carboxylique et une
amine.
Types de polyamides :
• Polyamide 6 : Perlon Obtenu par polyaddition
• Polyamide 6.6 et 11 Obtenus par polycondensation
Propriétés chimiques :
• Les acides forts, les acides faibles, les oxydants détériorent le polyamide
• Les bases fortes, les bases faibles, les réducteurs, les solvants, les enzymes et corps
gras sont sans action
Utilisation :
En fils texturés : dans les bas, les collants, maillots de bain, training
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Exemple de marques :
3. Acryliques ou polyacrylonitriles
Ils sont formés par polyaddition. Les fibres peuvent être rondes, en haricot ou en os
de chien.
Types d’acryliques :
Polyméthacrylate de méthyle
Polyacrylate de sodium
Il est utilisé comme absorbant dans les couches jetables qui en contiennent environ 15g
(soit un pouvoir absorbant de 900g d'urine environ). Le polyacrylate de sodium enserre
les molécules d'eau qui sont retenues par attraction électrostatique et forme un gel.
Propriétés chimiques :
Les bases fortes détériorent l’acrylique, les bases faibles un peu Les autres agents
chimiques sont sans action sur l’acrylique
Quelques marques :
Crylor (France), Courtelle (GB), Dralon (Allemagne), Leacryl (Italie), Tergal (1950)
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6. Polypropylène
Propriétés chimiques :
Les acides, bases, oxydants, réducteurs, enzymes et autres solvants sont sans action
Utilisation :
Marque :
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HISTORIQUE ET
CHAPITRE II
GENERALITES
Objectifs spécifiques :
Connaître l’historique de la filature ;
Définir la filature et ses mots clés ;
Donner le principe et le but de la filature;
Maîtriser le Filage et la filature des fils
I. HISTORIQUE DE LA FILATURE
La filature remonte à la plus haute antiquité, des fils ont été retrouvés dans les
tombeaux égyptiens. La filature fut d’abord exécutée manuellement à l’aide d’un fuseau,
puis, au 14ème siècle, le rouet, fut inventé. Ils furent des instruments anciens utilisés dans
la filature artisanale des matières textiles.
Ces procédés primitifs de filage furent remplacés à la fin du 18éme siècle par des
machines permettant la filature de plusieurs fils à la fois.
Dès la révolution industrielle à la fin du xviiie siècle, la notion d'usine s'impose. Par
opposition à la manufacture (fabrication manuelle), on y utilise des machines en grand
nombre. Comme le métier à tisser s'est amélioré techniquement, les usines de tissages
prennent le dessus sur les filatures.
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Un fuseau à filer Un rouet
II. GENERALITES
1 Définitions
La filature est l’ensemble des opérations industrielles qui transforment les matières
textiles en fil. C’est à dire en un cylindre de grosseur continue dont les fibres seront
maintenues par une torsion plus ou moins forte.
Le filage est le fait de produire des fils textiles à partir de divers matériaux bruts.
Cette opération peut se faire à la main, à l'aide d'un fuseau ou d'un rouet. Avec
la Révolution industrielle, le filage se réalise actuellement dans des usines. L'importance
du filage dans les sociétés fondées sur l'artisanat, jusqu'à nos jours, fait que cette activité
apparaît régulièrement dans les croyances religieuses, les mythes, contes et légendes,
ainsi que les œuvres d'art de nombreuses cultures.
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Filer c’est fabriquer un fil en tordant entre elles des fibres libres. Ainsi tordues, ces
fibres s’enroulent en prenant une forme hélicoïdale. Les fibres sont tressées les unes
contre les autres par une torsion, ce qui les empêche de glisser. Avant de subir cette
torsion, les fibres devront être parfaitement parallèles entre elles, sauf quand on veut
obtenir des fils grossiers comme les fis obtenus à partir des déchets de coton.
Autrement dit, filer c’est tout simplement transformer les fibres textiles en fils, qui
seront utilisés au tissage.
2 Principe de la filature
Les fibres naturelles brutes sont courtes et ont peu de résistance ou de solidité. On
les tord ensemble afin d'obtenir un fil continu plus résistant. Le résultat varie selon le
matériau utilisé, sa préparation (fibre cardée ou peignée) et le degré de torsion du fil.
En général, plus les fibres sont longues, plus le fil est fin, solide et lisse. Par contre
avec des fibres courtes, le fil est épais et cassant. Après la parallélisation des fibres
courtes, elles sont plus aérées et deviennent plus isolantes que les fibres longues.
3 Sens de torsion
La torsion est effectuée sur les fils textiles de toutes provenances, naturelles ou
chimiques. Son but est d’enchevêtrer les filaments et de disposer en hélice afin
d’améliorer la qualité du fil : plus le fil est tordu plus il est résistant. La torsion peut être
donnée de droite à gauche (torsion Z) ou de gauche à droite (torsion S).
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4 Travail de la fibre avant filage
Avant de pouvoir être filée, une fibre naturelle doit être cardée ou peignée, en
fonction du matériau et du résultat souhaité.
a) Le cardage
Avant de pouvoir être filée, une fibre naturelle doit être cardée ou peignée.
Le cardage a pour but de démêler et aérer les fibres. Le fil obtenu est souple, doux,
léger et gonflant. Il reste néanmoins fragile. Il est utilisé pour les fibres courtes (coton,
mérinos). C’est l’opération la plus importante de la préparation de la fibre pour la filature.
On peut dire que le processus de filature "proprement dit" commence avec le Cardage,
car les opérations et étapes antérieures (d’ouvraison de nettoyage et de mélange) ont pour
but de préparer la fibre pour un meilleur Cardage.
L'ouverture des flocons a pour effet d'exposer et de retirer les petites impuretés (non
éliminées au niveau du nettoyage) qui se trouvent emprisonnées à l'intérieur des flocons.
L'affinage ou l'étirage est le rapport entre la masse de fibre entrante par unité de
longueur et la masse de fibre sortante par la même unité de longueur. Cet affinage ou
étirage de la carde admet des valeurs très importantes (à peu près 100), il permet d'obtenir
un ruban de longueur très importante et propre destiné à l'alimentation du cycle de
filature.
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Il est admis qu’un ruban bien cardé est à moitié filé, ce qui montre l’importance de
cette opération dans le cycle de filature.
Principe du Cardage :
Pour avoir une action de cardage, il faut faire agir ensemble deux surfaces
recouvertes de pointes métalliques situées dans des plans quasi - parallèles. Lorsqu’une
couche de fibres se trouve placée entre ces surfaces, différentes actions peuvent se
produire selon l'orientation des dents, le sens du mouvement des surfaces et leurs vitesses
relatives l'une par rapport à l'autre.
Le rôle des dentures est à la fois de retenir les fibres et de les déplacer. Chaque
surface cardante peut être divisée en deux parties : les dents qu'on appelle garniture (c'est
l'organe cardant) et la base rigide qui reçoit le mouvement et sur laquelle est fixé l'organe
cardant.
Action de cardage :
Les garnitures A et B sont disposées asymétriquement, les dents sont inclinées d'une
façon différente.
Il y ' a cardage si les mouvements sont tels que les pointes des deux surfaces passent
l'une devant l'autre "pointe contre pointe".
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Le cardage consiste donc à démêler et aérer les fibres. Le fil obtenu est souple, doux,
léger et gonflant mais relativement fragile. Il se pratique avec des peignez à carde ou des
planches munies de pointes métalliques.
Machine à cardage
b) Le peignage
Le peignage consiste à paralléliser les fibres et à ne conserver que les plus longues,
tout en retirant l'air contenu entre les fibres. Le fil obtenu est lisse et brillant, solide mais
moins doux.
Le peignage est une activité consistant à débarrasser des paquets de fibres textiles
parallèles de toutes sortes d'impuretés, afin d'améliorer l'opération de filatures si cela
s'avère nécessaire. Ces impuretés consistent en fibres trop courtes, en déchets non fibreux
tels que restes de matières végétales ayant échappé à l'opération de cardage, fibres
enroulées sur elles-mêmes sous forme de « boutons » inextricables.
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Le but du peignage est d'améliorer l'opération de filature au niveau de la
performance des machines et au niveau de la régularité et propreté des fils produits.
L'opération de peignage permet de s'approcher de la limite de filabilité des fibres, qui est
de l'ordre de 40 fibres à la section.
Il existe plusieurs techniques de peignage selon la nature des fibres à peigner. Les
fibres végétales grossières telles que le chanvre, le jute ou la filasse de lin ne sont pas
peignées de la même manière que le cachemire.
Peigne à chanvre.
En cas de filasses très longues telles que le lin brut le jute ou le chanvre, il n'y a
pas d'opération de cardage car lors de la récolte le parallélisme des fibres est maintenu.
Le peignage a alors un double effet : paralléliser les fibres et les débarrasser des
éléments non souhaités, essentiellement déchets végétaux non filables.
Il en est tout autrement pour le peignage de la laine, du coton et d'autres fibres fines
et plutôt courtes. Pour ces fibres, l'opération est toujours réalisée sur des machines assez
complexes et plutôt peu productives. Au 19e siècle sont apparues presque en même temps
deux techniques de peignage très différentes l'une de l'autre. La première consistait en
peigneuses circulaires qui travaillaient à la continue. L'autre était un peignage dit
rectiligne, qui travaillait par touffes successives.
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Un des créateurs des peigneuses circulaires était l'Anglais Isaac Holden (1807-
1897), l'autre était un Français, en la personne d'Émile Hubner (1821-1888). La technique
du peignage rectiligne fut créée en 1845 par Josué Heilmann, ingénieur chez Nicolas
Schlumberger et Cie à Guebwiller (Alsace).
5 But de la filature
6 Méthodes de filage
Méthode « ring »
Le fil est renvidé sur un fuseau (petit support en carton ou en plastique) qui tourne.
Le sens de rotation donne le sens de torsion, S si le fuseau tourne dans le sens contraire
des aiguilles d'une montre ou Z si le fuseau tourne dans le sens horaire.
Méthode « open-end »
Le fil est formé par la force centrifuge dans une turbine qui tourne à très haute
vitesse. Contrairement au "ring", le fil open-end n'a pas de sens de torsion car la torsion
sur les fibres n'est que périphérique, le cœur du fil n'est pas tordu.
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Méthode « ply-fil ou repco »
Le fil est tordu par frottement, ce qui a pour conséquence que le fil présente une
petite longueur en torsion S, suivie d'une petite longueur sans torsion, puis suivie d'une
petite longueur en torsion Z.
La méthode la plus utilisée est la méthode « open-end » qui donne des fils avec
une importante résistance à la rupture et une grande régularité. Ils ont une grande facilité
de teinture et d’impression, le colorant monte rapidement sur le fil open-end.
Fils Open-End : ces fils sont creux comme des cylindres, vu que les fibres les
constituants sont soumises à une rotation très rapide (70000 à 140 000 tours/mn), elles
ne se disposent que sur la périphérie du fil. Ils sont caractérisés par un gonflement de
volume, un toucher plus rigueux et un allongement plus grand que celui des fils
classiques.
7 Numérotage métrique
Le titrage d’un fil consiste à lui donner un numéro qui indique sa grosseur. Le
diamètre du fil étant trop petit pour être mesuré, le calcul du numéro sera établi suivant
le rapport entre le poids et la longueur. Ce calcul est différent suivant les textiles et
indispensable lors du calcul des fils nécessaires à la réalisation d’un tissu.
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Le poids d’un fil est fixe et sa longueur variable donnera le numéro métrique c’est-
à-dire que le numéro du fil indiquera le nombre de kilomètres de fils réalisés dans 1 kg
de matière textile.
Exemple : les fils de coton contenus dans 1 kg peuvent mesurer suivant leur
grosseur :
36 km…………………fil Nm 36
60 km ………………. Nm 60
100 km ………………Nm 100
Le titre en tex indique la masse en grammes de 1000 m de fil. C’est l’unité officielle qui
devrait être utilisée pour tous les fils.
La finesse (numéro métrique) : il est nécessaire de réaliser des fils avec des grosseurs
différentes suivant les exigences des clients et/ou les opérations ultérieures.
30
L’élasticité : le pouvoir d'allongement des fils est un facteur très important. C'est ce
facteur qui permet d'avoir une certaine souplesse des structures surfaciques (tissus,
tricots, ... .) réalisées à base de fils.
La régularité : sous le terme de régularité, nous entendons une section constante du fil.
Les fils irréguliers en section donnent des étoffes ayant un aspect irrégulier (sauf si c'est
recherché pour des effets de mode).
La pilosité : la pilosité est un facteur permettant de mesurer la longueur des bouts des
fibres sortant du filé. Cette caractéristique est parfois recherchée pour donner des tissus
pileux (ayant à la surface des poils).
A. Le filage
Le filage est le fait de produire des fils textiles à partir de divers matériaux bruts.
Cette opération se fait à la main, à l’aide d’un fuseau ou d’un rouet. Elle a lieu dans une
manufacture.
Le fuseau est un bâton en bois, renflé à une extrémité ou en son centre, ce qui
permet le filage de la laine, du lin, du chanvre ou du coton. Il est utilisé pour la confection
de dentelles aux fuseaux.
Un rouet est un instrument ancien à roue actionné par une pédale ou une
manivelle.
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Les fibres naturelles brutes sont courtes et ont peu de résistance ou solidité. On les
tord ensemble afin d'obtenir un fil continu plus résistant. Le résultat varie selon le
matériau utilisé, sa préparation (fibre cardée ou peignée), le degré de torsion du fil.
Ensuite arrive l'étape du filage. La manière de filer les fibres dépend du type de fibre
et de sa préparation, mais il existe principalement deux manières de filer :
- type « laine à carde » : on ne pince pas les fibres au moment du filage, et on met
peu de torsions. On obtient un fil souple et gonflant.
- type « laine à peigne » : on pince le fil en cours de filage pour chasser l'air, et on
met davantage de torsion. On obtient un fil fin et lisse.
Une fois que l'on a filé une quantité suffisante de fibres, on peut passer au retors.
Le retors consiste à assembler plusieurs brins entre eux afin d'obtenir un brin de laine
plus épais, régulier et doux. Puis on met le fil obtenu en écheveau, à l'aide d'un mandrin
ou d'un écheveaudoir, ce qui rend le fil plus facile à laver et à teindre éventuellement.
La teinture se fait toujours sur des fibres propres, mais elle peut avoir lieu à tout
moment : sur les mèches brutes, sur les nappes cardées, les rubans, ou enfin sur le fil
terminé.
B. La filature
32
La filature se fait en 4 étapes :
On arrache l’ensemble compact de fibres pour obtenir des flocons grossiers. On mélange
des fibres d’origines différentes puis on les démêle et on les oriente. A cette étape, on
peut éventuellement teindre les fibres. Toutes les matières premières naturelles
contiennent des impuretés :
Les fibres triées grossièrement issues de cette première étape forment la bourre.
La carde va paralléliser les fibres de la bourre grâce à des tambours comportant des
garnitures d’aiguilles métalliques en mouvement. Elle va individualiser les fibres mais
aussi éliminer les impuretés résiduelles et les fibres entremêlées.
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En alimentant la carde avec des fibres différentes, on va pouvoir faire des mélanges.
Sur le banc à broches, on passe du ruban à la mèche par étirage avec une légère
torsion qui donne aux fibres une cohésion plus fort
Après la filature, les fils peuvent être employés tels quels (fils simples), ou être
transformés afin d’obtenir des caractéristiques précises.
La torsion est effectuée sur tous les fils formés de fibres naturelles ou chimiques.
On lie par torsion des fils simples pour obtenir un fil de meilleure qualité.
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Elle est variable par son intensité et son sens.
L’association par torsions successives S et Z de plusieurs fils retors produit des fils très
solides ou fils câblés.
On enroule autour d’un fil appelé « âme », un ou plusieurs fils appelés fils de couverture.
3. La texturation
Elle s’obtient par des procédés thermiques qui modifient ses propriétés physiques.
C’est le cas des fils frisés, mousse, soufflés ou rétractables (tissus cloqués).
35
CHAPITRE III
FILATURE DU COTON
Objectifs spécifiques :
Maitriser les opérations de la grosse préparation du coton ;
Connaitre les opérations de la petite préparation ;
Enumérer les étapes de finition de la filature ;
INTRODUCTION
Le fruit du cotonnier est une capsule plus ou moins allongée contenant des
graines brunes recouvertes de poils. Ces poils constituent la fibre du coton dont la
longueur varie de 10 mm à 50 mm. La capsule s'ouvre lorsqu'elle est mûre et laisse
sortir les fibres du coton.
Après récolte, les fibres de coton sont traitées pour faciliter la filature, puis
le tissage des fils obtenues. Pour cela, elles subissent des nombreuses opérations
de préparation :
A. LA GROSSE PREPARATION
1. Séchage et égrenage :
Le coton dès son arrivée à l’usine est séché à l'air et au soleil pendant quelques
jours. Une fois séchés, les stocks de coton sont emmenés à l’intérieur de l’usine
pour l'égrenage. Cette étape consiste à séparer les fibres suffisamment longues
des graines et d’éliminer les débris à l'aide de machines appelées égreneuses. Le
coton égrené est ensuite gardé dans un entrepôt, en attente pour être stocké dans
des balles. On distingue trois étapes : le séchage à l'air ambiant, l'égrenage
proprement dit (séparation des fibres et des graines), un nettoyage
complémentaire.
2. La mise en balles
Le coton égrené dont la densité est très faible est alors mis en balles. Cela
consiste à comprimer le coton égrené et à l’empaqueter en balles de 230 kg
environ, dans une toile de jute cerclée de fer. Les balles partiront ensuite vers les
usines de filage. Ces usines permettent de transformer la fibre de coton en fil.
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Elles ne se situent pas toujours dans le pays producteur de coton ; ces étapes de
transformation impliquent donc beaucoup de transport.
3. Le mélange
Pour être travaillé dans des bonnes conditions, les balles de coton doivent
avoir une certaine température et un degré d’humidité bien déterminé. Autant que
possible, on amène les balles dans la salle du mélange 48H avant l’utilisation pour
permettre de prendre la température et l’humidité favorable.
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4 le brise - balle
- De déchiqueter le coton ;
- De mélanger le coton provenant des différentes balles ;
- De disloquer la masse de coton compact ;
- D’éliminer une quantité de poussières.
5 L’éplucheuse
- De prélever sur la balle des petites touffes de coton. Ce qui améliore le nettoyage
du fait que ces touffes libèrent plus facilement leurs impuretés ;
- Opérer un premier mélange en prélevant automatiquement ces touffes sur les
balles différentes
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Les chargeuses et ouvreuses sont plus spécialement étudiées pour
l’ouvraison de la matière, tandis que les batteurs sont destinés au nettoyage.
- D’ouvrir la matière de sorte à fournir aux batteurs, un coton ne formant plus que
des petites touffes. Ce résultat doit être obtenu sans fatiguer les fibres ;
- D’éliminer les petites impuretés ;
- De parfaire le mélange par brassage.
Dans toutes les fibres naturelles, il existe des impuretés et des particules
étrangères qui peuvent - être par exemple les débris végétaux, des fragments de
capsules, des ficelles, de l'emballage, ... .
Les particules étrangères sont séparées des fibres principalement par des procédés
combinant des actions mécaniques et aérodynamiques. Ces particules sont
accrochées dans les fibres, c'est donc en ouvrant les flocons que l'on pourra le plus
aisément les éliminées.
- De nettoyer le coton ;
- De parfaire l’ouverture des mottes légères que fournit l’ouverture et faciliter ainsi
l’élimination des impuretés qu’elles renferment ;
- Fournir une nappe dont le poids au mètre soit le plus régulier possible
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B. LA PETITE PREPARATION
I. LE CARDAGE
- De démêler, c’est-à-dire dénouer et redresser les fibres en les isolants les unes des
autres. Les fibres doivent être traitées isolement sans exception ;
- De nettoyer la masse de coton en la projetant contre les couteaux et la grille de la
carde. Cette action s’accompagne de l’élimination de fibres courtes ; ce qui
augmentera considérablement la qualité du fil. La carde est la dernière machine
de nettoyage.
- La carde sert d’affiner ou d’étirer la masse de coton de l’ordre de 100 fois.
1. Principe de cardage
Supposons qu’un paquet de fibres est placé sur la surface A. Etant donné le
faible intervalle entre les deux surfaces, un certain nombre de fibres seront
accroché par les aiguilles de la surface B, ensuite seront reprises par A. La matière
passe alternativement d’une surface à l’autre, elle se trouve ainsi progressivement
divisée ; les fibres sont séparées les unes des autres. Ce qui libère les impuretés.
1. But
a) L’étirage
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1. But de l’étirage :
L’étirage est réalisé sur des bancs d’étirage composés essentiellement d’un
râtelier alimentaire, d’un dispositif de laminage, d’un dispositif de mise en
forme et de mise en pot du ruban sortant. Le rapport entre la vitesse de sortie
et la vitesse de l’entrée permet de paralléliser les fibres et d’affiner la matière
textile, c’est la constante d’étirage totale.
2. Taux d’étirage
3. Principe de l’étirage
Plus le Nm sera élevé, plus le fil sera fin. Moins il sera élevé, plus le fil sera gros.
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Etant donné que le Poids sortant = Poids entrant ; alors
𝐍𝐦𝐬
E=
𝐍𝐦𝐞
L’étirage n’est d’ailleurs pas reparti uniformément entre ces trois zones. Par
exemple, on étirera au maximum entre 1 et 2, prés que pas entre 2 et 3, et un peu
entre 3 et 4.
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4. Etirage préliminaire et Etirage total
L’étirage total d’un train de laminage est par conséquent le produit des
étirages partiels des différentes zones (pré-étirage et étirage principal).
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Pour 1m en C, A délivrera 6 car l,étirage de C à A sera de :
E = E1 X E2 c’est-à-dire E = 2 X 3 = 6
Remarque : pour calculer l’étirage total, en général on n’a pas besoin de calculer
E1 et E2. On obtiendra directement E en utilisant la formule suivante :
b) Le doublage
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Le doublage est le fait d'associer deux ou plusieurs rubans pour alimenter
le banc d'étirage. Ces rubans alimentaires provenant des passages précédents sont
étirés ensemble et rassemblés en un seul ruban.
1) Buts et Nécessité :
2 / Taux de doublage :
- titre à filer (un numéro plus fin exige des doublages plus nombreux),
- la régularité à obtenir,
- ... .
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Généralement, au niveau du banc d'étirage le taux de doublage est
sensiblement égal au taux d'étirage. Si on considère une suite d'opérations
impliquant chacune un doublage, le doublage total de la suite est égal au
produit des doublages successifs.
Il a pour but de :
Le banc à broche est une machine qui transforme le ruban sortant du banc
d’étirage en mèche. Ses principales fonctions sont :
* L’affinage et l’étirage : on obtient des mèches qui s’affinent, c'est-à-dire que
le ruban s’étire pour le rendre mèche qui sera sur une bobine de mèche.
* La légère torsion : qui sert à rendre la mèche plus résistante. Le banc à broche
donne une légère torsion.
* La formation de la bobine : en produisant la mèche sur une bobine.
(Renvidage : mettre la mèche sur une bobine, les spires sont déposées de façon
parallèle et jointives, la bobine est cylindrique avec des extrémités biconiques.)
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arrête la machine à l’atteint du diamètre désiré ;
* Les connes ;
* Le différentiel : le rôle du différentiel est la réception de deux vitesse
(le vitesse du moteur électrique et l’autre du conne inférieure) pour faire
sortir une seule vitesse.
3- La torsion
Avant la filature proprement dite sur le continu à filer, le banc à broche aura dont
pour but d’affiler la matière une première fois. Ce pendant toute réduction du
diamètre du ruban rendrait celui- ci si fragile qu’il ne pourrait plus résister à la
traction imposée par les machines suivantes. Il faut donc accompagner cet
affinage par une opération augmentant la résistance. Cette opération est la torsion
qui donne naissance à la mèche. En effet la torsion serre les fibres
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