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Chapitre 03 : Prospection

électromagnétique

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Chapitre 03 : Prospection électromagnétique

Introduction :
 Toute méthode de prospection utilisant les champs électromagnétiques
artificiels ou naturels, générés par des courants variables dans le temps,
est une méthode de prospection électromagnétique.

 Ces méthodes sont intéressantes quand il s’agit d’une reconnaissance


rapide, d’une détection sommaire ou d’une simple découverte de zones
d’anomalies.

 Complexes et difficiles pour l’interprétation quantitative en 1D, 2D et 3D,

 Limitation de leur profondeur d’investigation qui diminue avec


l’augmentation de la fréquence utilisée.
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Tous les appareils de prospection électromagnétique répondent à une grande
variété de conducteurs tant naturels qu’artificiels, qui peuvent se classer
comme suit :

1. Conducteurs superficiels :
3. Conducteurs artificiels
a. Mort-terrain (terrain
marécageux, argileux) a. Réservoirs métalliques
b. Fonds de lacs et lits de cours b. Conduites et déchets
d’eau métalliques
c. Formations conductrices (argiles) c. Pipe-lines
d. Voies ferrées
d. Topographie (relief)
e. Lignes à haute tension
2. Conducteurs dans la roche en place
a. Graphite *: Roche constituée principalement de cristaux d’olivine et
b. Sulfure massifs de pyroxènes qui peut devenir de la serpentinite sous l’effet
de la chaleur et d’une hydratation
c. Magnétite massive
d. Zones de cisaillement et failles
e. Péridotite serpentinisée*

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1. L’induction électromagnétique:
En régime variable : un champ magnétique
variable engendre un champ
électrique (l’induction électromagnétique), alors
que dans un conducteur, un champ électrique
crée un courant, lequel crée un champ
magnétique (loi d’Ampère)

La méthode de prospection électromagnétique


(E.M) fait intervenir simultanément les trois
processus physiques distincts (figure ci-contre) :
Figure 1. Représentation schématique de la prospection EM

1. La production d’un champ magnétique primaire 𝑯𝑷 qui varie avec le temps;


2. La naissance de courants induits 𝒊(𝒕) (courants de Foucault) dans tous les conducteurs sur
lesquels agit ce champ primaire ;

3. La détection de ces conducteurs par la mesure des champs magnétiques secondaires 𝑯𝒊𝑺
créés par les courants de Foucault.
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L’amplitude des courants induits dans un corps conducteur dépend de plusieurs facteurs, à peu près
équivalents, qui sont :
- les propriétés électriques du conducteur ≡ 𝜌 [ 𝑂ℎ𝑚. 𝑚];
- les dimensions et la forme du conducteur ≡ 𝐿, 𝑆 [𝑚, 𝑚2 ] ;
- la fréquence du champ primaire ≡ 𝑓[𝐻𝑧];
- l’emplacement du conducteur / instruments géophysiques≡ 𝑧[𝑚].

La figure 2 illustre bien ces éléments clés : les courants de Foucault  champ magnétique créé 𝐻𝑆𝑖

Figure 2. Induction électromagnétique. A) Vue en perspective. B) Vue suivant la coupe A-B.


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1.1. Le principe de l’induction électromagnétique :

 Modèle simple de boucle conductrice fermée


et qui subit une induction magnétique
primaire: 𝐵(𝑡) = 𝐵𝑝 cos(𝜔𝑡).

 Quantitativement  gisement de minerai


caractérisé par 𝜌  réponse à une induction
2a
magnétique. 𝑯𝒑 (𝒕) = 𝑯𝒑 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕)

 Supposition : champ « primaire » variable,


uniforme et dirigé le long de son axe, avec 𝜇 de
ce milieu. Ceci nous ramène à traiter le champ
« H » au lieu de l’induction magnétique « B » :
Figure 3. Modèle simple de la boucle conductrice.
𝐵 = 𝜇𝐻.

Dans ce cas, on a : 𝑯𝒑 (𝒕) = 𝑯𝒑 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕). Avec 𝝎 = 𝟐𝝅𝒇, 𝒇 étant la fréquence du champ [Hz].

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La loi de Faraday implique que la force électromotrice créée dans le conducteur par cette
induction magnétique est donnée par :

𝒅𝝋 𝒅 𝒅 𝒅
𝒇. 𝒆. 𝒎 = 𝒖 𝒕 = 𝑬. 𝒅𝒍 = − =− 𝑩. 𝒅𝒔 = − 𝑩. 𝑺 = −𝑩𝒑 . 𝑺 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕
𝒅𝒕 𝒅𝒕 𝑺 𝒅𝒕 𝒅𝒕

𝝅
= 𝝁𝑯𝒑 𝑺𝝎 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕 = 𝝁𝑯𝒑 𝑺𝝎 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕 −
𝟐
Avec : 𝑺: 𝒔𝒖𝒓𝒇𝒂𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒃𝒐𝒖𝒄𝒍𝒆 (𝝅𝒂𝟐 )

Ainsi on obtient une f.e.m sinusoïdale de même nature que le champ magnétique qui l’a
créée : 𝒇. 𝒆. 𝒎 = 𝒖 𝒕 = 𝒖𝟎 𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕 ; 𝒖𝟎 = 𝝁𝝎𝑺𝑯𝒑 = 𝝎𝑺𝑩𝒑

 L’électrocinétique  f.e.m  un courant dans ce conducteur  𝐵𝑆

 La relation entre les deux champs magnétiques « primaire » et « secondaire » ?

 Il faut déjà calculer 𝐼 provoqué dans cette boucle conductrice pour l’associer à 𝐵𝑆

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Modèle équivalent en I(t)

électrocinétique : Circuit électrique


d’une résistance (conduction) et une
bobine (inductance) en série. Figure 4. Schéma électrique équivalent de la boucle conductrice

La loi de Kirchhoff nous permet d’écrire la relation entre le f.e.m et le courant généré:

𝒅𝑰 𝝅
𝒖 𝒕 = 𝑹𝑰 + 𝑳 = 𝒖𝟎 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕 −
𝒅𝒕 𝟐
La solution qui vérifie cette solution est de la forme :
𝝅 𝝅
𝑰 𝒕 = 𝑨 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕 − + 𝑩 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − )
𝟐 𝟐
En injectant cette solution dans l’équation différentielle et après identification, on obtient
l’expression du courant électrique généré :
𝒖𝟎 𝝎𝝉 𝝅 𝟏 𝝅
𝑰 𝒕 = 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕 − + 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕 − ; 𝝉 = 𝑳 𝑹.
𝑹 𝟏+𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟏+𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐
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Sachant que d’après la loi de Biot-Savart (ou la loi d’Ampère), le champ magnétique créé
au centre de la boucle est donné par :

𝑰 𝒕 𝒖𝟎 𝝎𝝉 𝝅 𝟏 𝝅
𝑯𝒔 𝒕 = = 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕 − + 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕 −
𝟐𝒂 𝟐𝒂𝑹 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐

𝝁𝝎𝑺𝑯𝒑 𝝎𝝉 𝝅 𝟏 𝝅
= 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕 − + 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕 −
𝟐𝒂𝑹 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐
Pour quantifier l’effet d’induction magnétique, on s’intéresse au rapport :
𝑯𝒔 𝒕 𝝁𝝎𝑺 𝝎𝝉 𝝅 𝟏 𝝅
= 𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕 − + 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 −
𝑯𝒑 𝟐𝒂𝑹 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐
𝑂𝑛 𝑚𝑢𝑙𝑡𝑖𝑝𝑙𝑖𝑒 𝑒𝑡 𝑜𝑛 𝑑𝑖𝑣𝑖𝑠𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝐿 et on remplace L/R par t
𝑯𝒔 𝒕 𝝁𝑺 𝝎𝝉 𝟐 𝝅 𝝎𝝉 𝝅
= 𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕 − + 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 −
𝑯𝒑 𝟐𝒂𝑳 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐
𝝁𝑺 𝝎𝝉 𝝎𝝉 𝝅 𝟏 𝝅
= 𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕 − + 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 −
𝟐𝒂𝑳 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐
𝝁𝑺 𝝎𝝉 𝝅 𝝅
= 𝒔𝒊𝒏 𝝋 𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕 − + 𝒄𝒐𝒔𝝋 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 −
𝟐𝒂𝑳 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟐
𝜔𝜏 1
Avec la définition : 𝑠𝑖𝑛 𝜑 = et 𝑐𝑜𝑠 𝜑 = .
1+𝜔2 𝜏 2 1+𝜔2 𝜏2

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Or, pour tout angle A et B, on a : 𝑐𝑜𝑠 𝐴 + 𝐵 = 𝑐𝑜𝑠 𝐴 𝑐𝑜𝑠 𝐵 − 𝑠𝑖𝑛 𝐴 𝑠𝑖𝑛 𝐵, ce qui nous donne le
rapport entre champ « secondaire » et champ « primaire » en fonction d’un déphasage 𝜑 :

𝑯𝒔 𝒕 𝝁𝑺 𝝎𝝉 𝝅 𝝅
= 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕 − − 𝝋) = 𝑮 . 𝑭 𝝎𝝉 . 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕 − − 𝝋)
𝑯𝒑 𝟐𝒂𝑳 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟐
𝒈é𝒐𝒎. 𝒄𝒐𝒏𝒅. 𝒇𝒄𝒕.𝒅𝒖 𝒑𝒂𝒓𝒂𝒎.𝒅′ 𝒊𝒏𝒅𝒖𝒄.
𝒅é𝒑𝒉𝒂𝒔𝒂𝒈𝒆

𝜇𝑆 𝜔𝜏
Avec : 𝐺 = et 𝐹 𝜔𝜏 =
2𝑎𝐿 1+𝜔2𝜏2

Pour montrer le déphasage du secondaire par rapport au primaire on réécrira :

𝑯𝒔 𝒕 𝝅 𝝅 𝝅
= 𝑮. 𝑭. 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕 − + 𝝋 ) = 𝑮. 𝑭. 𝒄𝒐𝒔 + 𝝋 . 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 − 𝒔𝒊𝒏 + 𝝋 . 𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕
𝑯𝒑 𝟐 𝟐 𝟐
𝝅 𝝅
𝑯𝒔 𝒕 = 𝑯𝒑 . 𝑮. 𝑭. 𝒄𝒐𝒔 + 𝝋 . 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 − 𝒔𝒊𝒏 + 𝝋 . 𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕
𝟐 𝟐
𝒆𝒏 𝒑𝒉𝒂𝒔𝒆 (𝒊𝒏𝒑𝒉𝒂𝒔𝒆) 𝒆𝒏 𝒒𝒖𝒅𝒓𝒂𝒕𝒖𝒓𝒆 (𝒐𝒖𝒕𝒑𝒉𝒂𝒔𝒆)
𝑷𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆 𝒓é𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆 𝒊𝒎𝒂𝒈𝒊𝒏𝒂𝒊𝒓𝒆

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On remarquera que :

1. au centre du conducteur, la direction de 𝑯𝒔 est opposée à celle du champ 𝑯𝒑

2. l’amplitude de 𝑯𝒔 ∝ 𝑯𝒑 et elle est fonction de :

𝝁𝑺
a) géométrie du conducteur: 𝑮 =
𝟐𝒂𝑳

b) du paramètre d’induction du conducteur: 𝜶 = 𝝎𝝉 = 𝝎𝑳/𝑹 qui est lié à la


fois aux paramètres électrique du conducteur (𝑳/𝑹) et à la fréquence
d’excitation (𝝎)

3. d’une manière générale le champ secondaire n’est pas en phase avec le primaire

𝑯𝒔 𝒕 𝝁𝑺 𝝎𝝉 𝝅 𝝅
= 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕 − − 𝝋) = 𝑮 . 𝑭 𝝎𝝉 . 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕 − − 𝝋)
𝑯𝒑 𝟐𝒂𝑳 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟐 𝟐
𝒈é𝒐𝒎. 𝒄𝒐𝒏𝒅. 𝒇𝒄𝒕.𝒅𝒖 𝒑𝒂𝒓𝒂𝒎.𝒅′ 𝒊𝒏𝒅𝒖𝒄.
𝒅é𝒑𝒉𝒂𝒔𝒂𝒈𝒆

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Que mesure-t-on au point M (centre de la boucle conductrice)?

𝝅
𝑯𝒔 . 𝒔𝒊𝒏 𝝋 𝑯𝑹 𝒕 = 𝑯𝒑 . [𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 + 𝑮. 𝑭. 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕 − 𝟐 − 𝝋)]

M
𝝋
𝑯𝒔 . 𝒄𝒐𝒔 𝝋
𝑯𝒑 (𝒕) = 𝑯𝒑 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕)

𝝅/2

M
f.e.m
Le champ résultant a deux composantes:
𝝅 𝝅
 𝑯𝑯𝑿 𝒕 = 𝑯𝒑 𝟏 + 𝑮. 𝑭. 𝒄𝒐𝒔( + 𝝋) 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 𝒇. 𝒆. 𝒎 = 𝝁𝑯𝒑 𝑺𝝎 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕 −
𝟐 𝟐
𝒖𝟎 𝟏 𝝎𝝉
𝝅 𝑰 𝒕 = 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕 − 𝐜𝐨𝐬 𝝎𝒕
 𝑯𝑯𝒀 𝒕 = 𝑯𝒑 𝑮. 𝑭. 𝒔𝒊𝒏( + 𝝋) 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 𝑹 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐 𝟏 + 𝝎𝟐 𝝉𝟐
𝟐
𝝅
𝑯𝒔 𝒕 = 𝑯𝒑 . 𝑮. 𝑭. 𝒄𝒐𝒔(𝝎𝒕 − − 𝝋)
𝟐
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𝝅
Deux cas extrêmes: 1. Le cas d’un très bon conducteur (inductance pure)𝑹~𝟎 → 𝝋~ :
𝟐

 𝑯𝑯𝑿 𝒕 = 𝑯𝒑 𝟏 + 𝑮. 𝑭. 𝒄𝒐𝒔 𝝅 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 = 𝑯𝒑 𝟏 − 𝑮. 𝑭 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕


 𝑯𝑯𝒀 𝒕 = 𝑯𝒑 𝑮. 𝑭. 𝒔𝒊𝒏 𝝅 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 = 𝟎

𝝅
𝝋=
𝟐

𝝅/2
La mesure correspond à un minimum de 𝑯𝑹

f.e.m

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2. Le cas d’un très mauvais conducteur (résistance pure)𝑹 ≫→ 𝝋~𝟎:
Deux cas extrêmes:
𝝅
 𝑯𝑯𝑿 𝒕 = 𝑯𝒑 𝟏 + 𝑮. 𝑭. 𝒄𝒐𝒔 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 = 𝑯𝒑 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕
𝟐
𝝅
 𝑯𝑯𝒀 𝒕 = 𝑯𝒑 𝑮. 𝑭. 𝒔𝒊𝒏 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕 = 𝑯𝒑 . 𝑮. 𝑭 𝒄𝒐𝒔 𝝎𝒕
𝟐

𝝋=𝟎

𝝅/2
La mesure correspond à un maximum de 𝑯𝑹

f.e.m

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La variation de l’amplitude et le déphasage du champ secondaire en fonction du
paramètre d’induction est présentée dans la figure ci-dessous :

Figure 5. Variation de l'amplitude et du déphasage du champ secondaire


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𝜔𝜏
De même en admettant que 𝐹 𝜔𝜏 = est la somme algébrique de deux
1+𝜔2 𝜏2

grandeurs : une en phase (P) et l’autre en déphasage (Q), la variation des deux
composantes est illustrée dans la figure 6. Ci-dessous :

𝜶𝟐
𝑷 𝜶 = 𝑭 𝜶 𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟐
𝜶 +𝟏
𝜶
𝑸 𝜶 = 𝑭 𝜶 𝒔𝒊𝒏𝝋 = 𝟐
𝜶 +𝟏

Avec la relation : 𝐹 2 = 𝑃 2 + 𝑄 2
𝝎𝑳
𝜶 = 𝝎𝝉 =
𝑹

Figure 6. Variation de l'amplitude des deux composantes réelle et imaginaire


de l'amplitude du champ secondaire

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1.2. Le classement des conducteurs :

Il est tout à fait évident que la qualité du champ secondaire obtenu, dépend de la
qualité du conducteur qui crée ce champ par induction. Ceci, est exprimé par le
𝜔𝐿
paramètre d’induction 𝛼 = 𝜔𝜏 = qui traduit le rapport entre deux impédances :
𝑅

inductif et résistif.

On peut définir deux situations limites :

a. le cas d’un mauvais conducteur : 𝛼 < 0.1

- le champ magnétique secondaire est en quadrature avec le champ primaire ;

- son amplitude est faible ;

- l’amplitude et la phase sont directement proportionnelles au paramètre


d’induction.

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b. le cas d’un bon conducteur : 𝛼 > 10

- le champ magnétique secondaire est surtout en phase avec le champ primaire ;

- son amplitude est élevée ;

- l’amplitude et la phase ne dépendant plus du paramètre d’induction :

On dit dans ce cas, qu’il y a saturation et que pour déterminer les propriétés du
conducteur, il faut baisser la fréquence d’émission.

c. le cas intermédiaire : 0.1 < 𝛼 < 10


C’est le cas des conducteurs moyens et qui vont donner lieu à des effets intermédiaires
entre les deux cas extrêmes.

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2. Profondeur de peau (Skin Depth) :
Equations de Maxwell générales ( sans présence de charges
électrique) :
𝜕𝐵
(1) 𝛻. 𝐸 = 0 (2) 𝛻 ∧ 𝐸 +
𝜕𝑡
=0
𝜕𝐸
(2) (3) 𝛻. 𝐵 = 0 (4) 𝛻 ∧ 𝐵 −𝜇0 𝜀0 = 𝜇0 𝐽
𝜕𝑡

Les équations (2) et (4) deviennent après découplage

(𝐸 et 𝐻) avec la loi d’Ohm 𝐽= 𝜍𝐸


𝜕2 𝐸 𝜕𝐸
(2’) ∆𝐸 −𝜇0 𝜀0 − 𝜇0 𝜍 =0
𝜕𝑡 2 𝜕𝑡
𝑝𝑟𝑜𝑝𝑎𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛
𝜕2 𝐻 𝜕𝐻
(4’) ∆𝐻 −𝜇0 𝜀0 − 𝜇0 𝜍 =0
𝜕𝑡 2 𝜕𝑡 Figure 11. Allure de la solution générale de l'équation d'onde.
La solution générale pour les milieux conducteurs est donnée par :
𝑥 𝑥
− 𝑖(𝜔𝑡−𝑘𝑥) −
𝐸 𝑥, 𝑡 = 𝐸0 𝑒 𝛿 .𝑒 et 𝐻 𝑥, 𝑡 = 𝐻0 𝑒 𝛿 . 𝑒 𝑖(𝜔𝑡−𝑘𝑥)

Il s’agit là d’une solution périodique en comportement mais décroissante dans sa globalité et on parle
d’atténuation de l’amplitude comme c’est montré sur la figure ci-contre qui présente l’évolution d’une
solution de cette forme (on parle de champ diffusif dans ce cas).
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𝟏
On définit la profondeur de pénétration : 𝑷 = 𝜹 = [𝒎] qui est une distance
𝝅𝒇𝝁𝟎 𝝇
caractéristique qui exprime l’atténuation des champs dans les conducteurs à partir de la surface
de contact.
Elle est donnée en fonction de la fréquence et la conductivité (pour les matériaux non-
magnétique 𝝁𝟎) :
𝟓𝟎𝟑. 𝟖 𝝆
𝑷=𝜹≈ = 𝟓𝟎𝟑. 𝟖 [𝒎]
𝒇𝝇 𝒇

Pour des distances multiples de δ le champ initial se réduit comme suit :

𝒙 = 𝒏𝜹 → 𝒆−𝒏 𝑬/𝑬𝟎
𝒆−𝟏 0.368
𝒆−𝟐 0.135
𝒆−𝟑 0.0498
𝒆−𝟒 0.0183
𝒆−𝟏𝟎 5 × 10−5
On constate qu’après 4 fois la distance caractéristique du milieu conducteur, le champ initial se
réduit à moins de 2% de son Amplitude initiale. Ceci traduit le fait que pour les conducteurs, les
courants induits se concentrent donc pratiquement près de la surface, dans une couche dont
l’épaisseur est de l’ordre de grandeur d’un très petit nombre de fois de la profondeur de peau.
(Pour des bons conducteurs cette couche est de l’ordre de quelques centaines de µm).
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A cause de cette décroissance des champs (électrique et magnétique), la profondeur de
l’investigation de toute méthode électromagnétique est toujours inférieure à P/2 [m] [on garde
60% déjà de l’amplitude). Par exemple si 𝑓 = 500𝐻𝑧, pour que la profondeur d’investigation 𝑃/2
atteigne 100 m, la résistivité du sol doit être supérieure à 80Ω𝑚. Sur un sol argileux, ou la
résistivité observée est de l’ordre de 10Ω𝑚, la basse fréquence industrielle (𝑓 = 60𝐻𝑧) n’assure
qu’une profondeur d’investigation de 102 m.

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3. Le champ primaire :

C’est tout champ magnétique inducteur, nécessaire à toute prospection électromagnétique. Le


plus souvent créé par un courant alternatif circulant dans une boucle. La dimension de la boucle
varie selon les besoins de la méthode de prospection utilisée.

Mais dans certains cas on peut utiliser d’autres sources conventionnelles de champs primaires,
Exemples: la méthode T.B.F (VLF en anglais : Very Low Frequency) qui utilise des émetteurs radio
militaires pour communication sous-marine f=[10 - 20kHz]

Une autre méthode AFMAG (Audio-Frequency Magnetic method [1-1000Hz]) est basée sur les
champs magnétiques de fréquences audio engendrés par les éclairs produits lors des orages
électriques.

D’autres méthodes, comme le TURAM, peuvent utiliser le champ primaire engendré par le
courant alternatif qu’on fait circuler dans un câble dont les deux extrémités sont reliées au sol..

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3.1. La loi de Biot-Savart revisitée :

Pour calculer le champ magnétique produit par un courant circulant dans un fil, on utilise la
loi de Biot-Savart qui donne l’expression de ce champ en fonction de cette source (courant)
ainsi que la géométrie du conducteur.

Dans sa forme modifiée qui prend en considération les effets de propagation, la loi donne le
champ magnétique créé par un bout de fil à un point d’observation qui se trouve à une
distance r :
𝐼 𝑟2
𝑑𝐻 = 𝑑𝑙 ˄𝑟 1+ 4𝜋 2
4𝜋𝑟 3 𝜆2

Avec : 𝝀 𝒎 = 𝒄/𝒇 : est la longueur d’onde


dans l’air.

Dans le cas où 𝑟 ≪ 𝜆 :
𝐼 𝐼𝑑𝑙 sin 𝜃
𝑑𝐻 = 𝑑𝑙 ˄𝑟 → 𝑑𝐻 =
4𝜋𝑟 3 4𝜋𝑟 2

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3.2. Les émetteurs :
A. Emetteurs T.B.F (et AFMAG) :

- Le champ d’un émetteur T.B.F est donné en première approximation à partir la loi de Biot-Savart.
- L’antenne émettrice  élément vertical court (par rapport aux points de mesure)
- La terre comme une surface horizontale (𝜃 = 𝜋/2).
- En négligeant les effets de conduction dans le sol et si on admet que 𝑟 ≫ 𝜆, on trouve :
𝐼 sin 𝜋/2 𝑟2 𝐼𝑙 𝑟2 𝐼𝑙 𝑟 𝐼𝑙
𝐻𝑥 = 𝑑𝐻𝑥 = 1+ 4𝜋 2 𝑑𝑙 ~ 4𝜋 2 = 2𝜋 =
4𝜋𝑟 2 𝜆2 4𝜋𝑟 2 𝜆2 4𝜋𝑟 2 𝜆 2𝑟𝜆

Où 𝑙 est la longueur de l’antenne.


Cette équation implique que le champ généré est raisonnablement uniforme (décroissance en 1/𝑟),
mais le plus important est que l’on trouve le champ primaire partout horizontal et dirigé dans une
direction perpendiculaire à la direction de propagation.
Il est à noter que les champs magnétiques naturels, utilisés dans la méthode AFMAG, démontrent le
même comportement.

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B. Emetteur en forme de fil :

Dans le cas d’un fil droit de longueur arbitraire et parcouru par un courant, le champ magnétique est
obtenu par intégration à partir de la même loi de Biot-Savart discutée précédemment :
𝐼 𝑥2 𝑥1
𝐻= −
4𝜋𝑎 𝑎2 + 𝑥 2 𝑎2 + 𝑥 2
2 1

𝐼 𝑥1 +𝑥2
- Si le fil est court (𝑥1 , 𝑥2 ≪ 𝑎) on retrouve 𝐻 = .
4𝜋𝑎2
𝐼 1
- si le fil est long (𝑥1 , 𝑥2 ≫ 𝑎), la formule se simplifie à 𝐻 = (∝ en )
2𝜋𝑎 𝑟

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Le champ magnétique produit est toujours perpendiculaire au plan qui contient le fil et le point
d’observation. La variation spatiale de ce champ , peut être donnée suivant ses deux composantes à
une distance 𝑦 et une profondeur 𝑧 par rapport au fil:
𝐼. 𝑦 𝐼 η
𝑍 = 𝐻𝑧 = −𝐻. cos ψ = − = −
𝐼 𝐼 2𝜋(𝑦 2 +ℎ2 ) 2𝜋 1 + η2
𝐻= = →
2𝜋𝑎 2𝜋 𝑦 2 + ℎ2 𝐼. ℎ 𝐼 1
𝑌 = 𝐻𝑦 = 𝐻. sin ψ = =
2𝜋(𝑦 2 +ℎ2 ) 2𝜋 1 + η2
𝑦
Avec ψ = cotan−1 ;η = 𝑦 𝑕
𝑕

Et Ymax=𝐼/2𝜋

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C. Emetteur rectangulaire :

- La situation nécessite l’utilisation d’un champ de


forte intensité,
- la prospection électromagnétique d’émetteur
rectangulaire (grand cadre rectangulaire)
- Dimensions importantes ~ 100m x 100m à
2000m x 2000m.
- Ce cadre est construit en posant une spire de fil
directement au sol et il est alimenté par un
groupe électrogène assez puissant pour y faire
circuler un courant de quelques ampères.
Il est a noter que dans le plan du cadre (i.e. en surface) le champ magnétique est toujours
vertical. Sa variation latérale suit a la première approximation, une décroissance comme 1/r.
En profondeur la variation de la direction de ce champ ressemble grossièrement a celle du
champ produit par un fil long.

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D. Emetteur dipolaire :

- Emetteur dont l’utilisation est très courante : dimensions réduites  portabilité


- petite boucle de plusieurs spires (~1 à 2 m)
- Dans le cas d’une forme carré :

𝐼𝑎2 3 𝑥 2 +𝑦 2
- Selon Z: 𝐻𝑍 = −2
4𝜋𝑠 3 𝑠2

𝐼𝑎2 3𝑧𝑥
- Selon X : 𝐻𝑋 =
4𝜋𝑠 3 𝑠 2

𝐼𝑎2 3𝑧𝑦
- Selon y : 𝐻𝑦 =
4𝜋𝑠 3 𝑠 2

- dans le plan de la boucle (𝑧 = 0, 𝑠 = 𝑥 2 + 𝑦 2 ), le champ magnétique est uniforme en


direction et décroît comme 1/𝑠 3 .
- sur l’axe du cadre le champ magnétique est orienté dans le sens inverse et il est deux fois plus
fort qu’en un point également distant du centre, mais situé dans le plan du cadre.
- La dépendance de l’amplitude du champ par rapport à l’aire du cadre,
- tels émetteurs portent l’appellation dipolaire : la distribution de leur champ magnétique  
un petit aimant dont l’orientation est la même que celle de l’axe du cadre.
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4. Les méthodes de prospection électromagnétique
4.1 Classification
Il est néanmoins utile, avant de procéder à des sous-classifications de séparer les
méthodes courantes en deux catégories principales. Les deux catégories seront liées
à la nature du champ primaire qui peut être considéré soit comme uniforme soit
comme dipolaire.
1. Dans la catégorie U (champ uniforme)
nous mettrons toutes les méthodes T.B.F., la magnétotellurique (MT), le AFMAG, et
le TURAM.
2. Dans la catégorie D (champ dipolaire)
nous mettrons toutes les méthodes à émetteur mobile comme EM Vertical EM
Horizontal et toutes les méthodes aéroportées.

4.2 Catégorie U
Dans le cas où on utilise un dispositif d'excitation à champ magnétique uniforme, les
courants induits suivent, à peu près, le périmètre du conducteur (figure 1.17). La
phase du courant est plus ou moins constante tout le long de son parcours. Dans ce
cas, la phase du champ secondaire ne varie que peu sur le plan d'observation.

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• 4.3 Catégorie D
• Par contre, dans le cas où l'excitation se fait par un champ dipolaire, la distribution
des courants induits est très complexe (voir figure 1.18). On note surtout que son
amplitude et sa phase varient d'un point à l'autre. Il s'en suit que les paramètres du
champ secondaire, et par conséquent, le paramètre d'induction applicable à ce type
de situation, seront fonction de l‘écart émetteur-récepteur.

Figure 1.18: Excitation par un champ dipolaire.

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De fait, l'expérience démontre que dans les cas où l‘étendue latérale du conducteur
est plus grande que la distance récepteur-émetteur, le paramètre d'induction se
chiffre par

avec l la séparation émetteur-récepteur.


4.4 Les méthodes de la catégorie U

La méthode T.B.F.
Comme nous l'avons déjà indiqué, cette méthode utilise un émetteur lointain qui
fournit un champ primaire horizontal et uniforme. A cause de sa fréquence élevée
(10 - 20 kHz), le champ secondaire produit par des conducteurs intéressants est
d'habitude en phase avec le champ primaire.
Le champ résultant démontre par conséquent une polarisation linéaire. La détection
d'un conducteur se fait à l'aide des mesures d'angle d'inclinaison du champ
résultant. Puisque le champ primaire est horizontal, toute inclinaison du champ
résultant indique la présence d'un corps anomal.

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4.5 Les méthodes de la catégorie D
La méthode EM horizontal
Comme on le démontre au dessin 1.19, cette méthode se pratique avec des cadres
horizontaux et coplanaire. L'un sert comme émetteur et l'autre comme récepteur.
On fait des mesures (relatives par rapport à la composante verticale du champ primaire
au point d'observation) de l'amplitude et de la phase de la composante verticale du
champ secondaire en traversant le terrain sur des lignes orientées perpendiculairement a
la direction de la structure géologique. Les mesures se font d'une façon directe à l'aide
d'un dispositif électronique spécialement destiné à cette fin. Celui-ci, en même temps,
compense la présence du champ primaire au point d'observation.

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En pratique, on utilise des fréquences d'excitation autour de 1 kHz avec des
séparations des éléments entre 25 à 200 m. L‘équipement dont les éléments sont
illustrés à la figure 1.20 est léger, et alimenté par batterie.

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