Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Un montage expérimental a été réalisé dans le but de générer un écoulement de film liquide
sur un plan d’inclinaison et de débit réglables. Ce montage offre la possibilité d’étudier
l’hydrodynamique du film liquide en mettant l’accent sur l’influence de ces deux derniers
paramètres sur la dynamique interfaciale, en utilisant une nouvelle technique expérimentale
dénommée « Laser Multi-Reflection Method » LMRM conçu et développé au laboratoire
LMFTA au cours de la présente thèse.
La zone d’entrée, figure 2.3, à travers laquelle est introduit le fluide permet de stabiliser ce
dernier afin d’éliminer toute perturbation pouvant apparaitre lors de l’interaction du fluide
avec la plaque. L’injection se fait à travers 8 injecteurs de 2 mm de diamètre, uniformément
répartis en largeur afin d’assurer une distribution équilibrée du liquide.
Système
d’enregistrement
y
𝜃
𝜃
x
Sorties du
Entrée du liquide
liquide
La zone d’écoulement est une plaque d’inclinaison contrôlée délimitée par deux parois
latérales. Elle permet au fluide de s’écouler sous forme d’une nappe liquide d’une épaisseur
uniformément répartie. La zone de récupération est consacrée à l’évacuation du fluide en le
conduisant vers le réservoir principal et empêche la remontée des perturbations. Cette zone est
aussi dotée d’un stabilisateur thermique pour éviter tout écart de température. Le fluide est
ensuite pompé vers la zone d’injection.
Enfin la zone associée à la métrologie est constituée d’un laser et d’un ensemble de lentilles,
d’une caméra, d’un système d’enregistrement et d’un écran comme indiqué dans la figure 2.1
Une technique de mesure a été mise en place, validée puis utilisée pour faire une étude
détaillée de l’écoulement considéré. Elle permet de procéder à des mesures directes de
quelques paramètres à savoir : l’évolution de l’épaisseur du film, l’amplitude des ondes à la
surface du film et leur célérité, ou de déduire d’autres paramètres tels que la longueur d’onde,
l’épaisseur moyenne, le nombre de Froude et le nombre de Bond.
Les vidéos acquises correspondant aux positions, au cours du temps des points laser sur
l’écran par apport aux spots lasers référents, sont transformées en séries d’images et chacune
des images est traitée à l’aide du logiciel « imageJ » suivant les étapes suivantes :
Une echelle spaciale est introduite, cette dernière est mesurée à l’aide d’un système de mesure
mécanique ayant une précision micrométrique, afin d’avoir un maximum de précision.
- L’image est transfomée en une image binaire (noir et blanche) afin de distinguer les
points laser du reste de l’arière-paln sur l’image qui a une couleur uniforme.
- Les limites en terme de couleurs « edges » sont déterminées ce qui permet retrouver le
contour de chaque point laser
- Le niveau du gris « grey level » est tracé suivant l’axe « oy » ce qui donne deux paires
de pics correspondants aux limites de chaque point laser ( de référence et de mesure).
- L’écartement entres les deux couples de pics sur le diagramme de « grey level » est
directement déduit et utilisé pour retrouver l’épaisseur du film liquide.
Les images provenant des acquisitions vidéos sont traitées l’une après l’autre pour remonter aux oscillations de
l’interface du film liquide dans le cas de l’écoulement instationnaire mais très peu d’images sont nécessaires dans
le cas du film liquide stable à interface plate.
-
Camér
a Lentil
les
Film liquide
L1 L2
La lentille « L1 » est une lentille convergente qui donne pour l’objet une image agrandie et
inversée. La lentille « L2 » est aussi convergente, son rôle est de renvoyer l’image donnée par
« L1 » vers l’infini. La condition pour laquelle une image agrandie garde sa bonne résolution
est équivalente à dire : « observer un objet à travers un jeu de lentilles sans
accommodation » pour la position de l’image donnée par « L1 » soit autour du point focal de
la lentille « L2 » comme le montre le schéma représenté par la figure 2.9.L’utilisation d’une
seule lentille (zoom de la caméra) peut donner une image agrandie mais elle sera « floue ». La
qualité de la photo décroit avec le zoom de la caméra, c’est le niveau du contraste qui
diminue.
L’introduction de la seconde lentille permet d’avoir une image plus nette tout en gardant le
même zoom de la caméra. Ce qui nous donne un film liquide agrandi ayant la résolution
maximale que notre caméra peut atteindre (1920x1080 pixels). La figure 2.10 représente une
comparaison entre deux images prises sans et avec la présence de la seconde lentille pour un
même zoom de la caméra.
Image du film liquide agrandi avec le zoom Image du film obtenue par la technique proposée
Figure 2.10 : Comparaison entre une photo prise sans et une autre prise avec la technique proposée.
La précision de cette technique dépend d’une part de la qualité des lentilles (agrandissement
et problème d’aberration) et d’autre part par la résolution de la caméra. A noter que ce dernier
est un paramètre important dans l’incertitude liée à la mesure de l’épaisseur du film. Les
aberrations chromatiques doivent être minimisées, autant que possible, pour minimiser les
erreurs liées à la position de l’interface lors de l’acquisition d’images. Le choix d’une lentille
est basé sur la qualité de l’image qu’elle donne. A titre d’exemple deux lentilles « A » et
« B », pour lesquelles des tests de qualité relatifs aux aberrations chromatiques ont été
conduits, sont montrées dans la figure 2.11. A cet effet, les photos d’une grille multicolore sur
laquelle des carreaux noirs et blancs sont dessinés sont analysées. Les bords des carreaux
servent de référence pour la présence d’aberrations chromatiques. La figure 2.11 représente
les résultats obtenus pour ces deux lentilles.
La technique de mesure par agrandissement du film liquide est adaptée pour un écoulement
bidimensionnel dans lequel l’onde présente une forme symétrique selon la largeur du plan sur
lequel le film liquide s’écoule (ce qui n’est pas toujours le cas). La technique nécessite
l’utilisation d’un couple de lentille, comme précisé au préalable, pour agrandir la zone de
mesure sur la déformation de l’interface : ce qui lui donne un caractère local. De ce fait,
l’épaisseur du film est la seule donnée pouvant être enregistrée, par cette technique, et donc
tous les paramètres dynamiques régissant l’écoulement du film n’est pas accessible.
𝑫𝑫𝒊𝒊𝒊𝒊𝑫𝑫𝑫𝑫𝑫𝑫𝒊𝒊𝑫𝑫𝑫𝑫𝑫𝑫é𝑫𝑫𝒆𝒆𝒆𝒆𝑫𝑫𝒆𝒆
𝑷𝑷𝒊𝒊𝒊𝒊𝒊𝒊 = 𝑫𝑫𝒆𝒆′ 𝒊𝒊𝒊𝒊𝒊𝒊𝒊𝒊𝑫𝑫𝑫𝑫𝑫𝑫𝒆𝒆𝑫𝑫𝑫𝑫𝒆𝒆′𝒊𝒊𝒂𝒂𝑫𝑫
"𝑫𝑫𝒐𝒐"
𝑵𝑵𝑫𝑫𝒊𝒊𝑵𝑵𝑫𝑫𝑫𝑫𝒆𝒆𝑫𝑫𝑵𝑵𝒊𝒊𝒂𝒂𝑫𝑫𝒆𝒆𝑫𝑫𝑫
𝑫𝑵𝑵𝑫𝑫𝒆𝒆′𝒊𝒊𝒂𝒂𝑫𝑫 "𝑫𝑫𝒐𝒐"
La taille réelle d’un pixel dans ce cas doit être préalablement calculée. La taille du pixel est
relative à la qualité d’acquisition de la caméra utilisée ainsi qu’à celle de son capteur CCD.
Les erreurs associées à ce type de mesure sont liées au temps (𝒕𝒕𝑫𝑫) de l’ordre de 1/30 s,
l’erreur de lecture de la graduation du récipient, l’erreur liée au traitement d’image
correspondant à la taille du pixel, à la qualité du capteur CCD de la caméra et à l’utilisation
des logiciels servant à extraire l’information. Cela nous conduit à une incertitude majorée
comprise entre 1.44 % et 5.18 % pour la gamme de débit considérée dans la présente thèse.
Un calcul d’erreur détaillé s’impose afin de déterminer le degré de précision des épaisseurs
mesurées à l’aide de la technique d’agrandissement car celle-ci est utilisée pour valider et
vérifier l’exactitude de la mesure par la «Laser Multi-Reflection Method » que nous avons
développé et qui est utilisée par la suite pour étudier l’hydrodynamique du film liquide sur un
plan incliné.
y h(x,
t)
θ
x
g
𝜕𝜕𝑐𝑐 𝑐𝑐 𝑐𝑐
+ 𝑒𝑒 𝜕𝜕𝑐𝑐 + 𝑒𝑒 𝜕𝜕𝑐𝑐 = − 1 𝜕𝜕𝑐𝑐 + 𝜈(𝜕𝜕2 + 𝜕𝜕2 ) + 𝑔𝑔 𝐷𝐷𝑖𝑖𝑛𝑛 𝜃𝜃 (2.2.2)
𝜕𝜕𝑡𝑡 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜌𝜌 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕2
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕2
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕
+ 𝑒𝑒 𝜕𝜕𝜕𝜕 + 𝑒𝑒 𝜕𝜕𝜕𝜕 = − 1 𝜕𝜕𝜕𝜕 + (𝜕𝜕2 + 𝜕𝜕 2 ) − 𝑔𝑔 cos 𝜃𝜃 (2.2.3)
𝜕𝜕𝑡𝑡 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜌𝜌 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕2
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕2
Condition d’adhérence
La condition cinématique à l’interface qui exprime que cette dernière est une ligne matérielle
𝜕𝜕ℎ 𝜕𝜕ℎ
𝑒𝑒 = + 𝑒𝑒 (2.2.5)
𝜕𝜕𝑡𝑡 𝜕𝜕𝜕𝜕
De plus à l’interface nous avons des conditions sur les contraintes normales et tangentielles à
savoir :
−� �� � +�−𝑒𝑒
+ −� 2𝜇𝜇 𝜕𝜕𝜕𝜕
� 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕 𝜕 𝜕𝜕ℎ 2 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
− � 𝜕𝜕𝜕 𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕ℎ
𝜕𝜕ℎ 2 3/2
𝜕𝜕ℎ
2
�1+�
𝜕𝜕2ℎ � �
𝜕𝜕𝜕𝜕 �1+� � �
=Υ 𝜕𝜕𝜕𝜕2 𝜕𝜕𝜕𝜕
(2.2.6)
𝜕𝜕𝑐𝑐
�𝜕𝜕𝜕𝜕 � �1 − �𝜕𝜕ℎ � + 2 𝜕𝜕 𝜕𝜕
=0 (2.2.7)
+
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 −
𝜕𝜕𝑐𝑐 ℎ
𝜕𝜕 2 � � 𝜕𝜕 � 𝜕𝜕
𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕
𝜕
𝑜𝑜 =
𝑎𝑎𝜕𝜕
0ainsi que la condition que la contrainte tangentielle est nulle 𝒐𝒐 = 𝒉𝒉𝟎𝟎 (où �0
représente l’épaisseur du film correspondant à la solution de Nusselt) on trouve le profil
de vitesse :
(𝑌𝑌) = 1
𝑌(2 − 𝑌𝑌) (2.2.11)
2
La vitesse moyennée 𝑒𝑒0 sur la hauteur du film est calculée en intégrant le profil de vitesse :
ℎ0
𝑒𝑒𝑚𝑚𝑝𝑝𝜕𝜕 = 1 ∫ 𝑒(𝑜𝑜) 𝑒𝑒𝑜𝑜 = �𝑎𝑎 sin 𝜃𝜃� ℎ2 (2.2.14)
ℎ0 0 3𝜈𝜈 0
Sous forme
𝑐𝑐𝑚𝑚𝑚𝑚𝜕𝜕
adimensionnelle :𝑚𝑝𝑝𝜕𝜕 = 𝑐𝑐0
𝑈𝑈𝑚𝑚𝑝𝑝𝜕𝜕 = 1
(2.2.15)
3
La vitesse est maximale en y = 𝒉𝒉𝟎𝟎 ce qui permet d’écrire 𝑵𝑵𝒊𝒊 = 𝟐𝟐 𝒊𝒊 𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬 𝜽𝜽 �𝒉𝒉𝟐𝟐 � = 𝟑𝟑 𝑒𝑒𝑚𝑚𝑝𝑝𝜕𝜕
𝟎𝟎
𝟐𝟐 𝝂𝝂 𝟐𝟐
Le débit volumique rapporté à la largeur du plan incliné peut être calculé dans ce cas :
0 ℎ
𝑄𝑄 = ∫ (𝑜𝑜 )𝑒𝑜𝑜 = 𝑒𝑒𝑚𝑚𝑝𝑝𝜕𝜕 ℎ0 = �𝑎 𝑎 sin 𝜃𝜃 � ℎ3 (2.2.16)
0 3𝜈𝜈 0
L’épaisseur du film dans ce cas peut être calculée sur la base du débit volumique par
unité de longueur 𝑄𝑄 à savoir
3 3𝜈 𝜈 (2.2.17)
ℎ0 = 𝑎𝑎 sin 𝜃𝜃
𝑄𝑄
𝑐𝑐0ℎ0𝑄𝑄 𝑐𝑐𝑚𝑚𝑚𝑚𝜕𝜕ℎ0 1
𝑅𝑅𝑒𝑒 (2.2.18)
== =
𝜈𝜈 3 𝜈𝜈
𝜈𝜈
Ce modèle demeure valable tant que le nombre de Reynolds inférieur au nombre critique du
seuil d’instabilité rapporté par Benjamin (1957) et Yih (1963).
2.2.3. Les équations adimensionnées
Le nombre de Kapitza :
𝛾𝛾
Γ (2.2.19)
𝜌𝜌𝜈𝜈4/3(𝑎𝑎𝑝𝑝𝑖𝑖𝑖
= 𝑖𝜃𝜃)1/3
𝑋𝑋 = 𝜕𝜕 ; 𝑌𝑌 = 𝜕𝜕 ; 𝜏𝜏 = 𝑡𝑡 ; 𝑈𝑈 = 𝑐𝑐 ; 𝑉𝑉 = 𝜕𝜕
. 𝑃= (𝜕𝜕)−𝑐𝑐𝑎𝑎;𝜂𝜂 = ℎ ; 𝜒𝜒 = 𝐵𝐵𝐷𝐷𝑡𝑡𝜃𝜃 ( 2.2.20)
ℎ0 ℎ0 𝑇𝑇 𝑐𝑐0 𝑐𝑐0 2
𝜌𝜌𝑐𝑐
0 ℎ0
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝑉𝑉
+ =0 (2.2.22)
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
1
+
= 𝑈𝑈
− + + 𝑉𝑉 𝜕𝜕 21𝜕𝜕 𝜕𝜕 2 𝜕𝜕 (2.2.23)
�+ + �
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 3𝑅 𝜕𝜕 𝜕𝜕 3𝑅𝑅𝑐𝑐
𝑅𝑐 𝜕𝜕2 𝜕𝜕2
𝑐
𝜕𝜕𝑉𝑉
𝜕𝜕𝑉𝑉 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝑉𝑉
1
+
= 𝑈𝑈
− + + 𝑉𝑉 2 2 𝑉𝑉
𝜕𝜕
𝜕𝜕 𝑉𝑉 (2.2.24)
� �+
−
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 3𝑅 𝜕𝜕 𝜕𝜕 3𝑅𝑅𝑐𝑐
𝑅𝑐 𝜕𝜕2 𝜕𝜕2
𝑐
En 𝑌𝑌 = 𝜂𝜂
𝜕𝜕2𝜕𝜕
𝜕𝜕
𝜕𝜕𝑋𝑋2 (2.2.27)
Avec 𝑄𝑄 =0�∫ −(𝜕𝜕 )�
𝜕𝜕𝜕𝜕
�+ 2 ( +𝑉𝑉 )
𝜕𝜕𝜕𝜕
−𝑉𝑉
� 𝜕𝜕
2 𝑋 𝑋 𝜕𝜕 𝑋
−𝑃𝑃 −
𝑋 𝑌 𝑌 𝜕𝜕𝑋 Γ𝑋
=
3𝑅𝑅𝑐𝑐 𝜕𝜕𝜕 (3𝑅𝑅𝑐𝑐 2 3/2
�1+� 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕 𝜕𝜕𝑋 )5/3 �1+� � �
� � 𝜕𝜕𝑋𝑋
2 𝑋
(𝑈𝑈𝜕𝜕 + 𝑉𝑉𝜕𝜕) 2
�1 − 𝜕𝜕 � � + (𝑈 )] 𝜕𝜕𝜕𝜕 = 0 (2.2.28)
� 𝜕𝜕 2[𝑉𝑉𝜕𝜕 − 𝑈𝜕
𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
Parmi les études les plus importantes ayant examiné l’écoulement d’un film liquide sur un
plan incliné, en suivant une approche linéaire, on trouve celles de Benjamin 1957etYih 1963.
Pour cela on écrit que le champ de vitesse, de pression ainsi que la position de l’interface
s’exprime comme la somme de la valeur moyenne résultant de l’approche de Nusselt
augmentée d’une petite quantité exprimant la variation autour de cette valeur moyenne :
Avec ԑ≪ . les expressions (.2.2.29) sont injectées dans le système (2.2.22-28) comme suit :
𝜕𝜕𝑐𝑐 𝜕𝜕𝜕𝜕
0 + 0= 0 (2.2.30)
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
1
𝜕𝜕�𝑐𝑐0 � 𝜕𝜕�𝑐𝑐0 �
0 𝑎𝑎𝓊𝓊 + (𝓊𝓊) + 𝜕𝜕�𝑐𝑐 0 �
= − +
𝜕𝜕 �𝑐𝑐 � 𝜕𝜕 �𝑐𝑐 �
� 2 0 + 2 0� (2.2.31)
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕 �𝜕𝜕 2 0 + 𝜕𝜕 2 0� (2.2.32)
𝜕𝜕𝜕𝜕 0 𝜕𝜕𝑐𝑐0 1
𝓊
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
= − 𝜕𝜕𝜕𝜕
+ 3𝑅 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕2
𝑅𝑐𝑐 𝜕𝜕2
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝑒𝑒0 = − 𝑒𝑒0 =
(2.2.33)
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
Les composantes de la perturbation sont prises sous forme d’ondes élémentaires, sinusoïdales
et périodique (modes propres du problème linéaire) :
En y= 0 :
En y = h :
𝜙𝜙 = 0 et 𝜙𝜙𝜕𝜕 = 0 (2.2.36)
𝜕𝜕 𝜕𝜕 3
2 + �𝑘𝑘2 −
� 𝜙𝜙 = 0 (2.2.37)
3
𝜕𝜕𝜕𝜕2 𝑐𝑐−
2
𝑘𝑘 2 𝑅𝑅𝑐𝑐 𝜕𝜕
�3 cot 𝜃𝜃 + � 𝜙𝜙 + 𝑘𝑘 ��𝑒𝑒 − 3� 𝑅𝑅𝑒𝑒 + 3𝑖𝑖𝑘𝑘� 𝜕𝜕𝜕𝜕 − 𝑖𝑖 𝜕𝜕 3 =0 (2.2.38)
3
𝑐𝑐−
2
2 𝜕𝜕𝜕𝜕
tilisant l’intégration analytique dans des situations asymptotiques, Yih 1963 a pu obtenir les
équations de dispersion dans les cas des courtes (k >> 1) et grandes (k << 1) longueurs
d’onde.
Yih (1963), dans le cas des courtes longueurs d’onde, a obtenu une célérité donnée par :
𝑒𝑒𝑟𝑟 = 3et𝑒𝑒𝑖𝑖 = − 1
� (2.2.39)
�
�
�
2 2 𝜇𝜇𝜕𝜕0
ci< 0 cela veut dire que les modes de courte longueur d’onde sont stables et cela d’autant plus
que la tension de surface est importante.
Yih (1963), dans le cas des grandes longueurs d’onde, a obtenu une célérité donnée par
𝑒𝑒 𝑅𝑅𝑐𝑐
= 3et𝑒𝑒 = 𝑘𝑘 �6 𝑅𝑅𝑒𝑒 − cot 𝜃𝜃 − 𝑘𝑘
2 � (2.2.40)
𝑟𝑟 𝑖𝑖 3 𝑊𝑊𝑐𝑐
5
𝑹𝑹𝑫𝑫
𝒄 = 𝟓𝟓 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜 𝜽𝜽 (2.2.41)
𝟔𝟔
𝒄
Dans l’approche non-linéaire on distingue deux cas de figure possible : faible et grand
nombre de Reynolds (Re = O(1) et Re = O(ε -1) >> 1 respectivement). Dans le cas du travail
présent on s’intéresse au cas des faibles nombres de Reynolds Re = O(1).
Pour les petites valeurs du nombre de Reynolds, l’effet de la viscosité l’emporte devant celui
de l’inertie. Cela a permis aux auteurs (tels que Gjevik 1970 et Roskes 1970) d’utiliser
l’hypothèse de lubrification qui consiste à chercher la réponse aux perturbations sous forme
d’un développement en puissances du paramètre ε = h0/λ << 1.
𝐵𝐵𝐷𝐷 = 𝜌𝜌 𝑊
𝑎𝑎ℎ 𝑊 = 3𝑊𝑊𝑐𝑐
sin 𝜃𝜃 (2.2.43)
2
𝑐𝑐 𝑅𝑅
0
𝜎𝜎 = 𝐹𝐹 𝑐𝑐
𝑟𝑟2
𝜕𝜕 𝜕𝜕
4 𝜕𝜕= 𝜀𝜀𝑅𝑅𝑒𝑒 𝜕𝜕
𝜕𝜕
� 3 𝜕𝜕�𝜕𝜕� 𝜕𝜕 𝜕𝜕�3�𝜕𝜕� � − 2𝜀𝜀2 + 𝜀𝜀3𝑅𝑅𝑒𝑒 � 𝜕𝜕3 +
+� + � − � + 𝜕𝜕 𝜕𝜕
4
𝜕𝜕 3 𝜕𝜕 𝜕𝜕 3 𝜕𝜕
� 𝜙𝜙 𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕4 𝜕𝜕𝜕𝜕2 𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕 2𝜕𝜕𝜕𝜕2 𝜕𝜕𝜕𝜕2𝜕𝜕𝑡𝑡
𝜕𝜕𝑡𝑡 𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕2 𝜕𝜕3 𝜕𝜕3 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕�𝜕𝜕� 𝜕𝜕 𝜕𝜕 3 𝜕𝜕
� + � − 𝜙𝜙 𝜕𝜕3𝜕𝜕 𝜕𝜕4𝜕𝜕
𝜕𝜕 � − 𝜀𝜀4
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕4
𝜕𝜕 𝜕𝜕3 𝜕𝜕𝜕𝜕2𝜕𝜕𝜕𝜕
(2.2.44)
Cette dernière équation accompagnée des conditions aux limites à la paroi et à la surface libre
est résolue par ordre successif des puissances de ԑ (Nakaya 1975, Gjevik 1970 et Roskes
1970). La solution du système est cherchée sous la forme d’un développement en puissances
de ԑ:
(0)
𝜙𝜙 = + 𝜀𝜀𝜙𝜙(1) + 𝜀𝜀 2𝜙𝜙 (2) + 𝜀𝜀3𝜙𝜙(3) + ⋯ (2.2.45)
Ordre zéro en ԑ
𝜕𝜕 𝜕𝜕
4 (0) = 0 , ∀(𝑥𝑥, 𝑜𝑜) (2.2.46)
4
𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕 𝜕𝜕 � �𝜕𝜕� 𝜕𝜕
2 (0) + 𝜕𝜕 2 = 0 𝑡𝑡 𝜕𝜕
3 (0) = 0 , 𝑒𝑒𝑛𝑛 𝑜𝑜 = ℎ (2.2.48)
𝜕𝜕𝜕𝜕2 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕3
𝜕𝜕2
𝜕𝜕ℎ 𝜕𝜕ℎ
+ 3ℎ2 =0 (2.2.51)
𝜕𝜕𝑡𝑡 𝜕𝜕𝜕𝜕
Ordres supérieurs en ԑ :
Lin 1974et Gjevik1970 ont obtenu une expression analytique à l’ordre O(ԑ2) en supposant que
le fluide a une tension superficielle suffisamment forte pour que le nombre de Bond soit du
même ordre O(ԑ2). Nakaya1975 a poussé l’analyse jusqu’à O(ԑ4) et a obtenu une équation
valable pour des faibles tensions de surface (Bo = O(ԑ))., cette équation peut être mise sous la
forme :
Prokopiou et al. 1991 ont considéré le cas d’un nombre de Reynolds élevé pour lequel les
équations ont été linéarisées autour d’un profil de Nusselt normalisé en supposant une
épaisseur ayant la forme h = 1 + η . Ils ont obtenu l’équation suivante :
𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕 3
2 5 + 2.4 2 + 1.2 2 + +3𝜕𝜕𝜂𝜂
−1𝜕𝜕𝜂𝜂 − cot 𝜃𝜃 − 2
𝜕𝜕 𝜕𝜕
4 =0 (2.2.54)
𝜕𝜕3
�− 𝜕𝜕 𝜕𝜕
𝜕𝜕
3 � +
𝜕𝜕𝑡𝑡2 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕2 𝑅 3 𝜕𝜕𝑥𝑥 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕3 𝑊𝑊𝑒𝑒 𝜕𝜕𝜕𝜕4
𝜕𝜕𝑡𝑡 𝑅 𝜕𝜕𝑡𝑡𝜕𝜕𝜕 𝑡𝑡
𝑒𝑒 𝜕2
En supposant une épaisseur de la forme η ≈ ei(kx-ωt) , Prokopiou et al.1991 ont trouvé une
valeur critique du nombre de Reynolds tel que :
On retiendra dans ce qui suit la mise en évidence de ces deux valeurs critiques du nombre de
Reynolds valeurs seuils des instabilités. Ces valeurs seront comparées ensuite aux données
expérimentales obtenues à travers la méthode LMRM.
Chapitre 3 : Résultats et Discussio
3.2. Mesures expérimentales et discussion
Les mesures expérimentales ont été menées avec un angle d’inclinaison θ variant de 1° à 10°
avec un pas de 1° et un nombre de Reynolds Re compris entre 14 et 26. L’épaisseur du film
liquide est mesurée simultanément à diverses positions le long du plan incliné. L’Ecoulement du
film liquide sur un plan incliné présente deux principaux régimes :
Le critère de transition, entre le régime stable et instable de l’écoulement d’un film liquide sur un
plan incliné, rapporté en 1957 par Benjamin à travers le seuil des instabilités exprimé par un
nombre de Reynolds critique à savoir :
5
𝑅𝑅𝑅𝑅𝑐𝑐4 = cot 𝜃𝜃 (3.1)
Comme souligné au deuxième chapitre Liu et al. 1993 ont retrouvé ce même critère
expérimentalement avec un décalage moyen inférieur à 10% mais la méthode utilisée pour
déterminer la valeur critique du nombre de Reynolds reste à discuter.
En plus de l’examen des divers régimes d’écoulements il a été entrepris, à travers ce travail, de
vérifier le critère de transition expérimentalement. Les points de mesures sont repartis le long du
plan, sur lequel le film s’écoule, en des positions suffisamment éloignées de la zone d’injection.
Pour chaque inclinaison une variation graduelle du débit liquide est imposée jusqu'à l’apparition
des premières déformations de l’interface. La détection des oscillations primaires est précise
compte tenu de la technique utilisée. Tout le système est isolé afin d’assurer que l’origine des
26
instabilités n’est ni d’ordre mécanique ou thermique. A ce titre, on notera le bruit thermique,
dans un tel cas, peut avoir deux principale sources : les faisceaux Laser et la variation de la
température environnante. Pour ce qui est de l’apport thermique par faisceau Laser, l’élévation
de température, du film liquide, provoquée s’exprime par :
∆𝑇𝑇 = 𝑃𝑃 𝑡𝑡
𝑚𝑚 𝐶𝐶𝑝𝑝 (3.2)
Dans ce cas l’élévation maximale serait de 0.0019° C sur la base d’une puissance totale du Laser
(1 mW), d’absence d’écoulement et sur le temps de mesure le plus élevé (environ t =160 s).
Tenant compte du fait que les mesures se font en écoulement et que le faisceau laser principal est
divisé en 6 faisceaux secondaires, avant d’atteindre la surface libre du film liquide, l’élévation
serait nettement inférieure à 0.0019°C. On peut ainsi considérer que les propriétés physiques du
fluide ne sont pas affectées (Kestin et al. 1978). La température externe a été mesurée à intervalle
régulier durant la durée d’acquisition sans variation notoire.
Pour un nombre de Reynolds fixé l’effet de la variation de l’inclinaison est exploré sur la
distribution de l’épaisseur. Les résultats obtenus sont présentés sur la figure3.2 On note, comme
attendu, que la distribution de l’épaisseur moyenne du film diminue lors de l’augmentation de
l’inclinaison mais demeure la même le long du plan incliné pour une valeur donnée de
l’inclinaison.
Un exemple de mesure de l’épaisseur du film liquide est présenté en figure 3.3. Cette figure
décrit l’évolution spatiotemporelle de l’épaisseur du film liquide s’écoulement sur un plan
d’inclinaison de 5° avec un nombre de Reynolds de l’ordre de 25.7.
𝑋𝑋𝑁𝑁−𝑋𝑋𝑁𝑁−1
𝐶𝐶 =𝑡𝑡𝑋𝑋𝑁𝑁 −𝑡𝑡𝑋𝑋𝑁𝑁−1 (3.4)
Figure 3.3 : Exemple de mesure de l’épaisseur du film liquide pour une inclinaison de 9° et Re
=25.7.
Figure 3.4 Exemple de mesure de la célérité des vagues entre deux points de mesures successifs
pour une inclinaison de 6° et un nombre de Reynolds de 18.61.
La position “xmoy” est la distance moyenne entre deux points de mesure successifs X N-1 et XN
h𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚−h0
𝐴𝐴 = h0 (3.5)
Figure 3.6 Evolution de la longueur d’onde des instabilités le long du plan incliné de 6° et un
nombre de Reynolds de 18.61.
Un exemple de la déduction de la longueur d’onde, à partir des données expérimentales, est
donné en figure 3.6. On observe au début de grandes longueurs d’ondes alors qu’au fur et à
mesure qu’évolue l’écoulement, le long de « ox » les ondes deviennent plus courtes et puis se
saturent. Cela indique qu’effectivement il y a une recombinaison des perturbations et donc un
effet plutôt tridimensionnel. En résumé la figure 3.3 indique une amplification de la perturbation
signifiant que l’instabilité est convective ensuite les figures 3.4 et 3.5 révèlent une interaction des
perturbations entrainant un ralentissement et une combinaison de ces dernières.
Le nombre de Froude est un paramètre très important dans les écoulements à interface libre de
façon générale. Il représente le rapport entre la vitesse et la force de pesanteur qui s'exerce sur
celle-ci, il est calculé en utilisant la valeur moyenne temporelle de l’épaisseur « h0 » et celle de la
Le régime d'écoulement torrentiel Fr> 1 et le régime fluvial a lieu dans le cas contraire.
D’autre part, le nombre de Froude exprime le rapport entre les forces d’origine inertielles
(cherchant à déformer l’interface) et celles d’origine gravitationnelle (essayant de ramener
l’interface à sa position d’équilibre).
La figure 3.7 présente un exemple de calcul du nombre de Froude à partir des données
expérimentales obtenues pour un angle d’inclinaison de 6° et un nombre de Reynolds de 18.61le
long du plan incliné.
Figure 3.7 : Nombre de Froude le long du bac d’étude pour une inclinaison de 6° et un nombre
de Reynolds de 18.61.
La figure 3.7 est un exemple de calcul du nombre de Froude à travers les mesures
expérimentales, on note que la valeur de ce dernier est légèrement supérieure à 1 ce qui peut être
interpréter par le fait que l’inertie l’emporte sur la gravité mais reste du même ordre de grandeur.
La variation de l’épaisseur du film en un point (X=26 cm) pour diverses valeurs du nombre de
Reynolds, en fonction de l’inclinaison, est fourni en figure 3.8.
Figure 3.8 : évolution de l’épaisseur moyenne du film liquide à x= 26 cm dans la gamme des inclinaisons
et débits considérés.
En observant les résultats expérimentaux représentés sur la figure 3.8, on remarque que la
variation de l’épaisseur moyenne du film liquide en fonction de l’angle d’inclinaison présente
une évolution globale commune pour les différentes valeurs de nombre de Reynolds. L’épaisseur
du film liquide peut être relié à l’angle d’inclinaison et au nombre de Reynolds comme suit :
1
−
h0 = 𝑎𝑎h(sin 𝜃𝜃) 3 (3.8)
Cette expression a la même forme générale que celle de Nusselt par contre l’amplitude est une
fonction du nombre de Reynolds, comme indiqué sur la figure 3.9, et se présente sous la forme :
1
𝑎𝑎h = 0.5 (𝑅𝑅𝑅𝑅)3 − 0.6464 (3.9)
Figure: Variation du paramètre de fitting ‘’ah’’ en fonction du nombre de Reynolds à x=26 cm.
Donc, on peut retrouver une corrélation reliant l’épaisseur moyenne du film liquide en
écoulement a l’angle d’inclinaison (1°< θ < 10°) et au nombre de Reynolds telle que :
1
0.5 (𝑅𝑅𝑅𝑅)3−
h = 0.6464 (3.10)
0 1
Sin3 𝜃𝜃
La corrélation obtenue est d’une importance majeure dans, elle permet de prédire l’épaisseur
moyenne du film connaissant l’angle d’inclinaison et le débit. Elle peut être utilisée dans
plusieurs domaines industriels faisant appel aux écoulements des films liquides telle que le
revêtement des plaques, l’industrie du papier et les photo-bioréacteurs où la connaissance de
l’épaisse du film est indispensable. Son importance se traduit aussi dans le fait qu’elle permet de
faire une estimation de l’épaisseur moyenne du film dans une gamme ou l’écoulement est
instable ou la formule de Nusselt n’est plus valable. Donc la corrélation obtenue offre une
solution au problème de prédiction de l’épaisseur dans les deux cas d’écoulement, stable et
instable.
En se basant sur le critère de stabilité définit au préalable (Eq.3.1), le régime d’écoulement stable
correspond aux valeurs de 3° pour l’angle d’inclinaison et 18 pour le nombre de Reynolds. On a
trouvé qu’il serait important d’examiner la limite d’applicabilité de la formule de Nusselt dans la
prédiction de l’épaisseur moyenne du film liquide en écoulement. On a calculé le décalage relatif
« gap », en pourcentage, entre l’épaisseur mesurée expérimentalement et celle prédite par la
formule théorique de Nusselt dans les gammes considérées d’inclinaison et du nombre de
Reynolds, telle que :
𝑔𝑔𝑎𝑎𝑔𝑔
h =
mesurée− h𝑛𝑛
100 ∗ (3.11)
h𝑛𝑛
Les résultats obtenus sont représentés sur la figure 3.10. Cette carte fournit une information très
importante concernant la prédiction de l’épaisseur moyenne du film liquide en écoulement. Elle
représente une sorte d’évaluation expérimentale de la fiabilité de la formule théorique de Nusselt.
On note que le décalage entre la mesure expérimentale et la prédiction théorique reste inférieure
à 10% même pour des valeurs d’inclinaison et de nombre de Reynolds qui correspondent à un
écoulement de film en régime instable (figure 3.2). Ceci peut être expliqué par le fait que les
instabilités ondulatoires présentent des longueurs d’ondes relativement élevées comparées à
l’épaisseur du film lors de leur apparition (10*h à 20*h), où la surface peut être considérée
comme quasi-plate. Quand les valeurs de l’inclinaison et/ou celles du nombre de Reynolds
augmentent, les instabilités deviennent plus importantes en amplitude (figure 3.5) et plus courtes
(figure 3.6)en terme de longueur d’onde, ce dernier paramètre prend des valeurs de même ordre
de grandeur que l’épaisseur du film, ce qui ne permet plus de considérer l’hypothèse des « long
waves ».Ceci est traduit par l’augmentation en termes de décalage entre la théorie et
l’expérience.
Figure: Distribution du décalage relatif entre l’épaisseur prédite et mesurée.
La carte présentée en figure 3.10 est d’un intérêt certain aux processus industriels incluant un tel
écoulement. En fonction du gap (jugé acceptable dans le processus), la carte permet de prédire
l’épaisseur du film liquide, tout en utilisant la formule théorique de Nusselt (Eq. 3.3) avec une
précision qui dépend des conditions d’écoulement du film (Re et inclinaison). Ceci facilitera
l’accès à la valeur moyenne de l’épaisseur spécialement dans les cas où la mesure expérimentale
n’est pas évidente (film opaque ou conduite opaque).
3.3.3. Critère de transition stable-instable
Figure: Valeurs critiques du nombre de Reynolds pour un écoulement de film liquide conduit par la
gravité.
Les résultats obtenus dans notre cas conduisent vers un critère de transition stable-instable
exprimé par :
3.4 Conclusion
Un montage expérimental est conçu puis construit dans le but de générer un écoulement de
film liquide sur un plan d’une inclinaison et débit réglables. Ce montage offre la possibilité
d’étudier l’hydrodynamique du film liquide en mettant l’accent sur l’influence de l’angle
d’inclinaison et du nombre de Reynolds sur la dynamique interfaciale en utilisant la technique
expérimentale L.M-R.M développée au cours de la présente thèse. Cette étude est faite à
travers l’ensemble des nombres adimensionnels habituellement utilisés dans le cas d’un tel
écoulement tel que : Re, Fr et Bo.
Une investigation est initialement menée dans le but de détecter la naissance des instabilités
ondulatoires à la surface du film liquide en suivant une approche qualitative. Une correction,
de 25 %, du critère régissant la transition stable-instable est apportée à celui déjà existant dans
la littérature donnant ainsi une corrélation plus exacte ayant une importance dans plusieurs
applications industrielles.
39
principaux paramètres régissant ce type d’écoulement.
Une interaction entre les instabilités ondulatoires à la surface du film liquide, déjà observée
dans la littérature, est quantifiée pour la première fois. Cette quantification est introduite sous
forme de corrélations qui concernent la variation de l’amplitude et de la longueur d’onde
avant est après l’interaction.
40