DOSSIER PéDAGOGIQUE

6 milliards d’Autres
Un projet de Yann Arthus-Bertrand
Réalisé par Sibylle d’Orgeval et Baptiste Rouget-Luchaire

Un projet de Yann Arthus-Bertrand et de la fondation

en partenariat avec
2 | 6 milliards d’ autres - DOSSIER PÉDAGOGIQUE DOSSIER PÉDAGOGIQUE - 6 milliards d’ autres I 3

PLAN DE L’ EXPOSITION Introduction

La famille humaine, une et diverse
Agora / Making of
Il suffit de se promener dans une rue du centre de Bruxelles, ou de n’importe quelle autre
métropole à travers le monde, pour constater à quel point nous sommes différents l’un de
l’autre. Encore ne s’agit-il ici que de populations qui participent de la même organisation
sociale et politique et qui vivent dans le même environnement culturel. Mais à l’échelle de la
Studios planète, quelle formidable diversité de cultures, de langues, de types humains, de manières
de vivre !

Pourtant, au-delà de ce qui les différencie, les êtres humains sont membres d’une même es-
pèce, appartiennent à la même famille. Cela nous apparaît comme une évidence aujourd’hui,
mais il n’en a pas toujours été ainsi. Lorsque les Européens ont découvert dans le Nouveau
Monde des civilisations radicalement différentes de la leur, ils se sont demandé si ceux
qu’ils ont appelés par erreur les « Indiens » étaient de « vrais hommes » !

C’est l’évidence de notre humanité commune qui a permis de monter cette exposition.
Autrement, comment un Belge de Bruxelles comprendrait-il ce que ressent un Bochiman du
désert du Kalahari ou un Inuit de Sibérie ?

- Considérez votre classe, dans votre école. Qu’est-ce qui vous frappe davantage, la
Espace Internet diversité de vos camarades ou leur unité ?
Messages
- Un grand écrivain français du XVIe siècle, François Rabelais, a dit que le rire était le
propre de l’homme. Que pensez-vous de ce symbole de l’unité de la famille humaine ?
Pouvez-vous en imaginer d’autres ?

Accueil - Il est d’usage aujourd’hui de mettre l’accent sur la « différence ». Est-ce que l’éloge de
la différence n’est pas contradictoire avec l’affirmation de l’unité ?

Mosaïque - Les droits de l’Homme sont définis depuis 1949 dans une « Déclaration universelle »
adoptée par l’Organisation des Nations unies. Mais ils sont de plus en plus critiqués
comme étant une invention européenne, imposée au monde entier par l’Occident.
Cette critique vous semble-t-il justifiée ?

1. Famille ✪ 6. Progrès / 11. Rwanda 16. Peurs

✪ 2. Premiers souvenirs Vivre mieux que ses parents 12. Aimer / 17. Bonheur
3. Être chez soi / 7. Témoins du climat Histoires d’amour 18. Pleurs / Colères
Quitter son pays 8. Epreuves 13. Balkans / Melilla 19. Sens de la vie
✪ 4. Rêves d’enfants / 9. Nature / Dieu 14. Faire durer l’ amour 20. Être belge
Rêves et renoncements 10. Pardonner 15. Femmes
5. Guerre

✪ parcours " droits de l’enfant "

4 | 6 milliards d’ autres - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - introduction
L’identité, une notion
nécessaire, mais problématique
« Identité » vient du mot latin idem, qui signifie « le même ». C’est l’ensemble des caracté-
ristiques du groupe auquel nous appartenons par naissance ou par choix et qui rendent ce
groupe différent des autres.
On n’a jamais autant parlé d’identité, semble-t-il, qu’aujourd’hui. Peut-être parce que la
mondialisation nous fait apparaître tous pareils, nous tendons à mettre en évidence ce qui
nous sépare. Il n’y a pas de mal à cela. Nous ne sommes pas des loups solitaires, mais des
êtres sociaux, insérés dans des réseaux de solidarité.
Ainsi, le danger de l’identité n’est pas de l’affirmer, mais de la considérer exclusive et su-
périeure aux autres identités. Elle risque alors de se faire intolérante et agressive. Pour
conjurer ce danger, il faut toujours garder à l’esprit trois choses : que l’identité n’est jamais
unique, puisque nous appartenons à plusieurs groupes identitaires à la fois ; qu’elle est pour
une part donnée (nous naissons ce que nous sommes et serons) et pour une part choisie
(nous pouvons changer de groupe identitaire) ; et enfin, que l’Autre a une identité aussi, et
que la sienne est aussi honorable que la nôtre.
- Qu’est-ce qu’un Belge ?
- Définissez votre propre identité, en partant de ce qui vous paraît l’appartenance la
plus importante.
- Dans Réflexions sur la question juive (1946), Jean-Paul Sartre a affirmé que c’est le
regard de l’Autre qui fait le juif. Pensez-vous que l’identité est toujours tributaire du
regard de l’Autre ?
- L’écrivain franco-libanais Amin Maalouf a publié en 1998 un essai intitulé
Les identités meurtrières. Que pensez-vous qu’il entendait par ce titre ?
introduction - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - 6 milliards d’ autres I 5
Le racisme, ou l’identité
malade de la science
La méfiance, la peur et le mépris de l’Autre sont des sentiments aussi vieux que l’humanité
elle-même. Le racisme, lui, est une invention récente.
Bien sûr, il a des racines anciennes. Ainsi, pour réduire des hommes en esclavage, c’est-à-
dire les acheter et les vendre comme des animaux, il a bien fallu les considérer comme étant
d’une espèce inférieure. Mais le racisme est une doctrine moderne, né des conceptions
scientifiques du XIXe siècle. Voici comment.
La science, afin de rendre le monde lisible, l’ordonne en catégories distinctes. Les natura-
listes ont classé les espèces animales et végétales, les linguistes ont classé les langues, les
anthropologues les cultures, ainsi de suite. La classification est une démarche essentielle à
toute opération scientifique. Mais on ne s’est pas arrêté en si bon chemin. De la classifica-
tion des langues, on est passé à la classification des groupes humains, puis à leur hiérar-
chisation.
Le racisme, c’est cela : établir des hiérarchies entre les humains fondées sur une fausse
prétention scientifique. Et, comme il s’agit de catégories par définition immuables, le ra-
cisme enferme les hommes dans des groupes identitaires fermés, sans possibilité de s’en
échapper jamais. En effet, on peut changer de nation, de religion, de langue ; on ne peut pas
changer son sang. Le racisme, c’est l’homme réduit à l’état de chose, ou de bête.
- D’après vous, les races existent-elles ?
- Une vieille dame catholique passe une annonce dans un journal pour chercher une
femme de compagnie. L’une de ses conditions est que cette femme soit catholique
comme elle. Est-ce du racisme ?
- Le christianisme et l’islam se veulent des religions universelles, autrement dit ils
aspirent à faire de tous les hommes sur Terre des chrétiens ou des musulmans.
Est-ce du racisme ?
- Sommes-nous naturellement racistes, ou bien le racisme est-il une construction
idéologique ?
6 | 6 milliards d’ autres - DOSSIER PÉDAGOGIQUE
exposition
Espace 1 - Famille
Les témoins qui interviennent dans l’exposition apparaissent généralement seuls à l’écran.
Pourtant, beaucoup d’entre eux parlent de leur entourage, particulièrement de leur famille.
Celle-ci prend ainsi une dimension importante. Elle semble rester, encore aujourd’hui, un
lieu de référence. Un lieu de vie, où l’on se construit, s’épanouit. Même si, parfois, les expé-
riences qui y sont vécues ne sont pas épanouissantes et peuvent même être sordides.
C’est cependant un mot qui recouvre des réalités fort différentes, dans le temps comme
dans l’espace. Chez nous, elle était définie par les liens de parenté qui en unissaient les
membres: parents-enfants, frères-soeurs, etc. Ce n’est plus la cas aujourd’hui où l’on parle
de plus en plus de familles « recomposées », regroupant des personnes qui ne sont pas
nécessairement unies par des liens biologiques. Dans d’autres civilisations, la notion de
famille se confond parfois avec celle, bien plus large, de clan ou tribu.
L’acte de base de fondation de la famille reste le mariage. Pendant longtemps, les mariages
ont été arrangés par les parents. S’il n’en est plus ainsi aujourd’hui en Occident, c’est une
tradition qui perdure dans d’autres sociétés.
- Que faut-il entendre par le mot « Famille »? A-t-il la même signification dans
nos sociétés occidentales ou ailleurs?
- La famille est sans doute le premier cercle où s’exerce la solidarité.
Est-ce encore le cas aujourd’hui chez nous?
- Des sondages montrent que « fonder une famille » reste un idéal de bonheur qu’une
majorité de jeunes veut atteindre. Pourquoi à votre avis?
- Chez nous, les mariages ne sont plus arrangés par les parents.
Mais les contraintes sociales ne sont-elles pas aussi fortes?
exposition - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - 6 milliards d’ autres I 7
Espace 3 - Quitter son pays
Plusieurs témoins de l’exposition ont une caractéristique commune: avoir dû quitter le pays
où ils sont nés, leur famille, pour s’établir ailleurs, souvent très loin. Ce sont des immigrés,
des réfugiés. Le phénomène n’est pas neuf; il est même à la base de l’expansion des êtres
humains sur notre planète. La sédentarisation des hommes est un phénomène très récent
(10.000 ans environ) au regard de l’histoire de l’humanité.
Au fil des siècles, les hommes se sont regroupés en communautés, bientôt en nations, ont
bâti des civilisations … et n’ont eu de cesse de se protéger contre les « autres », perçus com-
me des envahisseurs. C’était le cas hier avec le mur d’Hadrien protégeant l’empire romain,
ou la Grand muraille de Chine; ça l’est encore aujourd’hui avec les innombrables frontières
verrouillées, comme entre les USA et le Mexique, ou entre l’Afrique et l’Europe: au Maroc,
les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla sont prises d’assaut chaque année par des mil-
liers de candidats réfugiés, attirés par la vie opulente que nous menons en Europe.
« Envahis » et « envahisseurs »: chacun peut être l’un puis l’autre. En août 1893, les habi-
tants d’Aigues-Mortes en France tuent plusieurs saisonniers italiens travaillant dans les sa-
lines. En janvier 2010, les habitants de Rosarno en Italie, tirent sur les travailleurs africains
qui cueillent les fruits dans les exploitations agricoles.
La terre d’immigration d’aujourd’hui est souvent la terre d’émigration d’hier. Ainsi l’Europe
qui, en un siècle, de 1820 à 1920, a « exporté » 55 millions de ses ressortissants, principale-
ment vers les Etats-Unis, avant d’être aujourd’hui la principale terre d’accueil au monde.
Environ 3% de la population mondiale ne sont pas nés dans le pays où ils résident. Cela
représente près de 200 millions de personnes, soit, virtuellement, le cinquième pays au
monde en terme d’habitants.
- En Europe, plusieurs chefs d’Etat ou de gouvernement ont récemment affirmé que
le modèle multiculturel (cohabitation harmonieuse de plusieurs cultures) avait
échoué. Qu’en pensez-vous?
- L’immigration est-elle une chance pour un continent comme l’Europe, qui connaît
un vieillissement important de sa population et des difficultés à financer les
retraites?
- Qu’est-ce qui peut pousser des personnes à tout quitter pour tenter de s’établir
ailleurs?
- les Etats-Unis se sont construits sur l’immigration. Qu’est-ce qui explique
ce succès? Celui-ci serait-il encore possible aujourd’hui?
- Chez nous, les mariages ne sont plus arrangés par les parents.
Mais les contraintes sociales ne sont-elles pas aussi fortes?
8 | 6 milliards d’ autres - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - exposition
Espace 5 - Guerre
La guerre, une fatalité humaine ?
Les hommes se sont toujours fait la guerre. Guerres tribales, religieuses, nationales, colo-
niales, civiles, ou une combinaison de deux ou plusieurs de ces caractéristiques - la guer-
re varie en fonction de l’organisation sociale et politique du moment, des idéologies, des
moyens matériels et humains. Notre exposition met le projecteur sur deux conflits parmi
tant d’autres qui se sont déroulés à la fin du XXe siècle : l’un, au Rwanda, qui a pris la forme
d’un génocide, c’est-à-dire de la mise à mort systématique de tout un groupe humain ;
l’autre, dans les Balkans, qui a été provoqué par la dissolution de l’ancienne Yougoslavie et
a entraîné d’affreux massacres.
Tellement universel est ce phénomène qu’il est fréquent de le considérer comme une fata-
lité. Les hommes se feront toujours la guerre, ainsi va l’argument, car ils portent la violence
en eux. C’est un mauvais argument. Qu’il y ait en nous une part de violence, c’est un fait.
Mais il n’est pas dit qu’elle doive nécessairement s’exprimer par la guerre. Pour ne prendre
qu’un exemple, qu’est-ce que le sport sinon de la violence maîtrisée et régulée ?
La guerre est une institution humaine, et, en tant que telle, elle n’est pas éternelle. Elle a été
peu à peu éliminée à l’intérieur des États par la loi qui s’impose à tous. Et elle a été éliminée
entre les États ici, en Europe, par l’union pacifique des peuples. Pourquoi ne pourrait-on
pas un jour étendre ailleurs le modèle européen et mettre ainsi terme à l’anarchie qui règne
dans les relations internationales ?
- Y a-t-il des guerres justes ?
- Un grand humaniste de la Renaissance, Érasme, a écrit la phrase suivante :
« La guerre est douce à ceux qui n’en ont pas fait l’expérience ».
Qu’est-ce qu’il entendait par là ?
- L’Organisation des Nations unies a été créée pour remplacer la guerre par la loi
internationale. Pourquoi n’y parvient-elle pas ? Et comment devrait-on s’y
prendre pour qu’elle y parvienne ?
- Le pacifisme est-il la solution ?
exposition - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - 6 milliards d’ autres I 9
Espace 6 - Progrès
Le progrès, une idée morte ?
Le progrès, c’est la croyance que l’homme est capable de s’améliorer individuellement et
collectivement, et que, grâce à l’avancement de l’éducation, de la science et des techniques,
demain sera meilleur qu’aujourd’hui.
Cette conception n’a rien d’évident. Dans les sociétés traditionnelles, fondées sur la foi reli-
gieuse et le respect des anciens, elle n’a aucun sens. Comme l’idée de bonheur, par exem-
ple, ou celle de civilisation, ou encore celle de la prééminence de l’individu sur la société,
l’idée de progrès a été imposée au XVIIIe siècle par les philosophes des Lumières.
Cependant, les grandes catastrophes du XXe siècle – deux guerres mondiales, les camps de
la mort nazis et le goulag stalinien, la bombe atomique, les guerres coloniales – ont mis à
mal l’idée de progrès. On s’est aperçu, en effet, que le progrès scientifique et technique ne
s’accompagnait pas nécessairement d’un progrès moral, qu’il pouvait au contraire provo-
quer d’indicibles souffrances.
Tout dernièrement, enfin, les crises économiques à répétition ont brisé une certitude bien
ancrée en Occident depuis la Seconde Guerre mondiale : que les enfants vivront mieux que
leurs parents.
Faut-il pour autant condamner définitivement l’idée même de progrès humain ?
- La société dans laquelle vous vivez, vous paraît-elle meilleure que celle où
sont nés vos parents ?
- Le but de l’éducation est-il de rendre l’individu meilleur ?
- Aller de plus en plus vite, produire de plus en plus abondamment, comprendre de
mieux en mieux les lois de la nature… est-ce du progrès ?
- Pour assurer le progrès, faut-il vouloir changer l’homme ?
10 | 6 milliards d’ autres - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - exposition
Espace 9 - Dieu
Il existe de par le monde des centaines de religions différentes, c’est-à-dire des systèmes
de croyances en des forces supérieures qui règlent la vie des humains sur terre et leur au-
delà après leur mort. Certaines sont polythéistes, ce qui veut dire que leurs fidèles croient
en une pluralité de dieux, d’autres monothéistes, fondées sur la croyance en un Dieu unique,
créateur du Ciel, de la Terre et de toutes choses et juge suprême de nos actions. Mais toutes
supposent que la réalité visible n’est pas toute la réalité, qu’il y a une vie après la mort, et
que l’homme a des comptes à rendre à plus puissant que lui.
Judaïsme, christianisme et islam (dans l’ordre de leur apparition sur la scène du monde)
sont des religions « révélées », dont l’histoire de leur apparition et les lois essentielles sont
consignées dans des livres saints – Bible, Évangiles, Coran. Aux yeux de leurs fidèles, ces
livres enferment une Vérité éternelle et indiscutable, bonne pour tous les hommes.
Mais comment concilier la loi de Dieu, toujours absolue, et la loi des hommes, nécessaire-
ment relative ? Et comment faire vivre ensemble des communautés qui adorent des dieux
différents, ou qui adorent différemment le même Dieu ?
- Il existe autant de vérités religieuses que de religion. Dès lors, la notion de
vérité religieuse a-t-elle un sens ?
- La liberté de conscience et la vérité religieuse sont-elles des notions
compatibles ?
- L’athéisme, c’est-à-dire la croyance que Dieu n’existe pas, vous semble-t-il
une attitude acceptable ?
- La laïcité, c’est-à-dire la séparation des confessions et de l’État,
vous semble-t-il une solution raisonnable au conflit entre la loi de l’État et
la loi religieuse, et entre les religions entre elles ?
exposition - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - 6 milliards d’ autres I 11
Espaces 12 et 14 - Aimer, Histoires
d’Amour, Faire durer l’amour
J’aime l’éclair au chocolat, les westerns, l’automne, le bleu. J’aime mon chien. J’aime mes
parents, mes frères et sœurs, ma femme ou mon mari, mes amis. J’aime ma ville, ma ré-
gion, mon pays.
Amour, aimer… Peu de mots sont aussi chargés de sens que ceux-là, et aussi imprécis. Di-
sons qu’ici, il s’agit plutôt des êtres humains que des choses. Alors, une définition possible
de l’amour pourrait être le sentiment qui nous porte instinctivement vers les autres. Sans
réfléchir, sans souvent que nous puissions nous en expliquer la raison, nous éprouvons de
l’attachement pour quelqu’un – nous l’aimons.
Bien sûr, l’amour change de nature et d’intensité selon que son objet est proche ou moins
proche, attaché à nous par des liens de sang ou ceux de l’amitié, capable d’inspirer le dé-
sir ou pas. Bref, on n’aime pas de la même manière sa mère et une femme, un ami ou son
frère.
Enfin, l’amour est aussi un sentiment collectif, que nous partageons avec un grand nombre
d’individus. C’est le cas du patriotisme, par exemple.
L’amour est un sentiment naturel et universel. Il forme en quelque sorte le fondement des
relations humaines. Pour autant, il ne s’exprime pas de la même façon dans toutes les so-
ciétés, ni, au sein de la même civilisation, tout au long de son histoire. Comme tout senti-
ment humain, l’amour a une histoire et une sociologie.
- Songez à un être qui vous est cher – que vous aimez.
Pouvez-vous dire pourquoi ?
- Davantage que tout autre forme d’amour, celui entre un homme et une
femme a inspiré écrivains, poètes, musiciens et dramaturges. Pourquoi, à
votre avis ?
- L’amour est-il nécessairement réciproque ?
- Le patriotisme est l’amour de son pays, le nationalisme est la détestation des
autres. Qu’en pensez-vous ?
12 | 6 milliards d’ autres - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - exposition exposition - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - 6 milliards d’ autres I 13

Espace 15 - Femmes Espace 17 - Bonheur

L’exposition permet d’entendre de nombreux témoignages de femmes. Certains de
leurs propos auraient pu être tenus par des hommes. Mais d’autres sont spécifiques.
En effet, les femmes tiennent toujours, souvent malgré elles, une place « à part » dans nos
sociétés. Elles restent les piliers des familles, celles autour desquelles s’organise la vie
quotidienne de tous, particulièrement des enfants. Elles sont les premières à ressentir les
difficultés économiques; l’angoisse du lendemain est d’abord la leur.
Dans les régions les plus pauvres, elles sont encore trop souvent analphabètes et soumises
à des travaux pénibles. Dans les zones de conflit, elles sont victimes de viols et de traite-
ments dégradants, ce qui, en plus, leur vaut souvent d’être mises au ban de la société, ex-
clues de leur famille.
Pourquoi sommes-nous sur Terre ? Avons-nous une mission ici-bas ? Quel est, au fond, le
sens de la vie ? Ces questions, auxquelles la religion tente d’apporter des réponses, agitent
les humains depuis la nuit des temps. Mais le bonheur est un concept relativement neuf,
apparu en Occident au XVIIIe siècle, en même temps que la baisse de l’emprise religieuse
(sécularisme) et l’essor de l’individualisme.
Le bonheur, en effet, est la satisfaction des aspirations spirituelles et matérielles de l’indi-
vidu, et la société est censée l’aider à y parvenir en lui assurant les conditions optimales à
son épanouissement. Ainsi, la Déclaration d’Indépendance des États-Unis d’Amérique du
4 juillet 1776, range la « poursuite du bonheur » parmi les droits fondamentaux de « tous les
hommes », au même titre que la vie et la liberté.

A travers le monde, de nombreuses sociétés restent dominées par le modèle patriarcal. Les - La recherche du bonheur individuel et les droits de la collectivité vous paraissent-
hommes s’arrogent encore toujours le droit de régenter la vie des femmes, de décider ce qui ils contradictoires ?
est « bon » pour elles à leur place. Les religions jouent d’ailleurs souvent un rôle important
dans cet état d’esprit. - L’argent fait-il le bonheur ?
- Y a-t-il des causes qui méritent qu’on leur sacrifie son bonheur, ou même sa vie ?
Chez nous, en Europe occidentale, le droit stipule l’égalité entre hommes et femmes. Dans - Qu’est-ce d’après vous qu’une vie réussie ?
les faits cependant, même si de notables progrès ont été accomplis ces dernières décennies
- droit de vote, accès à l’éducation supérieure, accès à toutes les professions, etc.-, il reste
des différences. Les salaires des femmes restent en général inférieurs, travaux domesti-
ques et éducation des enfants restent souvent de leur seul ressort.

- Après avoir écouté les témoignages de l’exposition, diriez-vous qu’il y a

une parole spécifiquement féminine?
- Citez des conflits récents qui ont été particulièrement meurtriers pour
les femmes.
- Les religions sont-elles émancipatrices pour les femmes?
- Dans la société occidentale, pourquoi la femme n’est-elle toujours pas
l’égale de l’homme, malgré les lois qui prônent ce principe?
14 | 6 milliards d’ autres - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - UNICEF UNICEF - DOSSIER PÉDAGOGIQUE - 6 milliards d’ autres I 15

UNICEF Belgique partage son Coup de Cœur pour 6 milliards d’Autres ! Illustrez les trois principales catégories des droits de l’enfant par des témoignages
de l’exposition :
• Le droit à la protection :

6 milliards d’Autres, qui pourtant furent tous des enfants !

Reliez chaque témoignage de ces « premiers souvenirs » de 6 millards d’Autres à l’un des droits de l’enfant :
• Le droit au développement et à la survie :
« C’est quand j’ai eu mon premier ballon
par mon oncle pour mon anniversaire »
- Belgrade, Serbie
Chaque enfant a le droit de choisir ses amis, de faire
« Des souvenirs de guerre, de peur… partie ou de former des groupes.
ce sont des trucs qui restent, qui marquent »
- Nantes, France Chaque enfant a le droit à des temps libres, au jeu et au
repos.
« Des criquets ont ravagé tous les champs….
Tu ne peux guère oublier un événement qui à Chaque enfant a le droit d’aller à l’école jusqu’à un
un moment t’a privé de subsistance » - Mali certain âge. Il doit pouvoir aller à l’école aussi loin
« Mais un souvenir heureux, comme aller me que ses capacités le permettent. • Le droit à la participation :
promener avec des amis, je n’en ai pas » Chaque enfant doit avoir ce qu’il faut pour se développer. Si
- Cambodge ses parents ont des difficultés pour le nourrir, ils ont le droit
« Je me souviens de mon premier tatouage… d’être aidés.
on a tous le même, ça montre qu’on est du peuple Chaque enfant a le droit d’être élevé par ses parents.
« Tolaï » et qu’on vient de « Rabaul », je suis très fière
Chaque enfant a le droit d’être et de rester en vie, ainsi que
de l’avoir et de montrer mes origines à tout le monde. »
de pouvoir grandir dans les meilleures conditions
- Papouasie, Nouvelle-Guinée
possibles.
« La toute première fois où j’ai été frappée
Personne ne peut maltraiter un enfant. Il faut faire en sorte
par mon père »- Pakistan
qu’il ne soit ni frappé, ni injurié, y compris par ses parents.
« La sensation que mon père est fier de moi »
Chaque enfant a droit à son identité et que cette identité soit
- Moscou, Russie
reconnue officiellement.
« Elle ne voulait pas que j’étudie
car elle avait besoin d’aide » - Bolivie
Si un enfant vit dans une région en guerre, il a le droit de UNICEF Belgique, vous et votre classe :
vivre en paix et d’être protégé.
« Cest émouvant de se rappeller ces moments où petit
on se sent en sécurité. »- Ohio, Etats-Unis • Vous avez participé à la « Journée du Changement » ? Retrouvez vos témoignages lors de
votre visite à 6 milliards d’Autres sur www.6milliardsdautres.org
• Trouvez toutes les informations sur la Convention relative aux droits de l’enfant et postez vos com-
mentaires sur site www.unicef.be, si vous avez plus de 12 ans.
Rêves d’enfants de 6 milliards d’Autres : Réflexions pour un monde meilleur, res- Pour les plus jeunes, rendez-vous sur www.unicefkids.be !
pectueux des droits de l’enfant ! La majorité des rêves d’enfants dont témoigne • Participez à notre campagne éducative WaSH – l’eau, les toilettes et l’hygiène pour tous ! Le
l’expo 6 milliards d’Autres portent sur le désir de changer le monde, pour un mon- fait qu’aujourd’hui encore un enfant meure toutes les 20 secondes à cause d’un manque d’accès à
de meilleur : « je voulais être pompier » (Algérie) « j’ai toujours rêvé d’être un ma- l’eau potable est inacceptable. Ce chiffre alarmant est au coeur de cette campagne. Reportages au
Malawi et en R.D.du Congo, dossiers pédagogiques, animations dans la classe : tous ces supports
gicien » (NY, USA) « je voulais plus tard travailler et sauver les rivières » (Suisse) sont à votre disposition gratuitement sur demande !
« je voulais être superman, un héros » (L.A, USA). • Complètement motivé(e) pour les droits de l’enfant et élève dans l’enseignement primaire ?
Devenez Classe du Monde !
Vous participerez activement à la promotion et à la défense des droits de l’enfant durant toute
• En quoi le témoignage suivant rejoint-il/diverge-t-il des précédents ?
« Quand j’étais enfant, moi mon rêve, c’était de rentrer en Europe. Je remercie le Bon Dieu. Je suis rentré, et
l’année, ici et ailleurs. Une Classe du Monde fait entrer la vie des enfants du monde entier dans la
actuellement, c’est à moi de faire…tout ! ». Demandeur d’asile burkinabé- Espagne. classe ! En effet, les Classes du Monde s’intéressent à la situation des enfants vivant dans d’autres
pays, mais le respect des droits de l’enfant doit également se vivre dans leur propre classe ! C’est
ainsi qu’UNICEF Belgique combine éducation et action !
• En quoi est-il concerné par l’article 22 de la Convention relative aux droits de l’enfant : « Les enfants réfugiés ou
demandeurs d’asile ont droit à une protection supplémentaire et une assistance appropriée à leurs besoins. » ? Pour plus d’informations : - UNICEF Belgique
- Pascale Recht : precht@unicef.be - 02 230 59 70 Boulevard de l’Impératrice, 66 - 1000 Bruxelles
 16 | 6 milliards d’ autres - DOSSIER PÉDAGOGIQUE

GoodPlanet, fondation reconnue d’utilité publique présidée par Yann Arthus-Bertrand, oeuvre à la sensibilisation et à l’éducation du public
à l’environnement.
La mission de GoodPlanet
La fondation s’implique dans le domaine de l’éducation à l’environnement en distribuant des posters pédagogiques dans les écoles de
France, en organisant des séjours d’éveil à l’éco-citoyenneté pour les jeunes issus de milieux en difficultés ou encore avec la création d’un
site Internet d’information sur l’environnement. GoodPlanet, c’est aussi un engagement concret dans la lutte contre le changement clima-
tique avec le programme Action Carbone, mis en place pour réduire et compenser nos emissions de gaz à effet de serre. GoodPlanet mène
également des projets plus artistiques mais toujours engagés comme des expositions photo ou vidéo ouvertes à tous à l’image du projet «
6 milliards d’Autres », ou des expositions « Vivants » et « Biodiversité ». La fondation GoodPlanet tente ainsi de mettre l’écologie au coeur
des consciences et de promouvoir un mode de vie plus respectueux de la planète et de ses habitants.

Plus d’informations sur l’exposition www.6milliardsdautres.be

Vous aussi, déposez votre témoignage www.6milliardsdautres.org

L’ exposition a pu être réalisée grâce au soutien de :

B-Excursion : Train + Bus + Entrée

En vente dans les gares SNCB

Dossier conçu et réalisé par