Y. Cousson © INRS
une meilleure prévention des risques.
Le constat
L’analyse des deux situations extrêmes, En l’absence d’étude : Étude pour une pose
appliquée à ce cas, montre que pour sans lisse d’appui de rive
des tolérances d’exécution convention- ◗ Pour les éléments longs, les ouvriers
nelles : sont tentés de les faire rentrer dans un Ce choix s’impose notamment lorsque,
- des lisses d’appui de rive doivent être espace trop court, en utilisant soit le les hauteurs sous dalle étant impor-
prévues systématiquement marteau-piqueur ou la massette pour tantes, on souhaite s'affranchir d'un
la profondeur de l’appui résiduel est inférieure de diminuer la longueur du produit, soit étaiement imposant. Pour une telle
plus de 2 cm à celle de l'appui minimal (résistant). la barre à mine ou autre pour déplacer pose, l’appui résiduel doit toujours
- des appuis libres importants doivent les aciers « gênants » ou un élément être supérieur à l’appui minimal (ré-
être réservés sur les structures por- préfabriqué. C’est ainsi que des effon- sistant).
teuses drements d'éléments « courts » sont
des profondeurs de 5 à 9 cm, selon les produits, provoqués par les efforts exercés sur les Pour des tolérances d’exécution conven-
sont nécessaires. structures porteuses pendant la pose tionnelles, la longueur calculée des élé-
Cette situation cumule les inconvé- d'éléments préfabriqués « longs ». ments est augmentée de plus de 4 cm
nients. Et elle peut être à l’origine d’ac- ◗ Pour les éléments «courts», posés par rapport au cas précédent. De plus,
cidents graves si l’étude des deux si- sans lisse sur des appuis éloignés, le la profondeur de l’appui libre varie de 7
tuations extrêmes n’est pas réalisée. risque d’effondrement est évident. à 11 cm selon les produits.
◗ limiter, voire supprimer, les tolé- Le fabricant fixe par exemple une pro- Il est décidé, avec le fabricant, de fixer
rances sur la distance entre structures fondeur de repos, A = 2 cm, les élé- l’appui résiduel à 5 mm, pour éviter
porteuses, en fabricant les éléments ments étant posés sur lisses d’appui de d’avoir à coffrer la cueillie, les prédalles
après réalisation de ces structures, rive. La longueur des dalles est alors : étant posées sur lisses d’appui de rive.
L = D + 2A soit L = 904 cm
◗ réduire les tolérances convention-
nelles sur la longueur des éléments pré- ◗ L’examen de la situation n° 1 permet ◗ L’examen de la situation n° 1 permet
fabriqués. Ce choix doit être négocié de calculer la profondeur de l’appui de calculer la longueur des prédalles.
avec le fabricant lorsque les produits résiduel. Ares = 1 mm L = 505,5 cm
sont préfabriqués en usine. Il doit s’ac- ◗ L’examen de la situation n° 2 permet ◗ L’examen de la situation n° 2 permet
compagner de contrôles renforcés dans de calculer la profondeur de l’appui de calculer la profondeur de l’appui
le cas d’une préfabrication sur chantier. libre Albr = 39 mm libre Albr = 50 mm
Bibliographie
mun. CEN TC 104, sept 1999.
STRUCTURES PORTEUSES ◗ NF P 10-202-1 - Ouvrages en maçonneries de petits éléments - Parois et
Ouvrages en béton murs. AFNOR, avril 1994.
- Distance entre murs ∆ = ± 25 mm
◗ XP P 22-501-1 - Exécution des structures en acier. AFNOR, déc 1998.
ou D/600 mm (valeur maximale)
- Distance entre poutres ∆ = ± 15 mm ◗ CTP Planchers Titre I Planchers nervurés à poutrelles préfabriquées.
ou D/500 mm (valeur maximale) CSTB, mai 1996.
Ouvrages maçonnés ◗ CTP Planchers Titre II Dalles pleines confectionnées à partir de prédalles
- Distance entre murs ∆ = ± 20 mm préfabriquées. CSTB, mai 2000.
Ouvrages métalliques ◗ CTP Planchers Titre III Planchers confectionnés à partir de dalles alvéo-
- Distance entre poutres ∆ = ± 10 mm lées. CSTB, juin 1996.
◗ R 362 - Éléments béton de grandes dimensions. CNAM, nov 1991.
Distance entre structures porteuses définie sur les lorsque la profondeur de l’appui résiduel est inférieure
Travail & Sécurité - octobre 2002 - © INRS
plans de structure. à celle de l’appui minimal (résistant).