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Chap.

1 : Étude Mécanique des arbres

Étude mécanique des arbres


1. Introduction
1.1. Définition d’un arbre
Un arbre est un solide globalement de révolution, animé d’un mouvement de rotation autour de
son axe. Il est composé des plusieurs surfaces fonctionnelles séparées le plus souvent par des
épaulements. On trouve généralement
− Les zones de contact avec les éléments assurant le guidage
− La zone motrice assurant la liaison avec le moteur ou une poulie ou une roue…
− Les zones réceptrices sur lesquelles viennent se monter les éléments récepteurs (poulies,
roues, pignons, cannelures…)
− Les zones intermédiaires assurant la continuité de matière entre les zones précédemment
évoquées.
La figure 1 représente ces différentes zones pour un arbre de boîte de vitesses.

Figure 1: Zones caractéristiques d’un arbre

L'arbre est un des éléments de machines fréquemment utilisé. Son rôle est multiple :
En général, il sert à transmettre la puissance d'une partie de la machine à une autre, mais il peut
aussi servir à assurer le positionnement d'un élément par rapport à un autre. À cause de sa géométrie
et de ses fonctions, un arbre peut porter différents noms tels que :
− Arbre de transmission : il transmet un couple d'un moteur à une machine ou à un élément
de machine.
− Arbre de renvoi : il supporte des éléments de machines (engrenages, poulies, ...) et il
transmet un couple entre chaque élément.
− Essieu : arbre stationnaire ou rotatif, qui ne transmet pas de couple, mais qui sert au
positionnement.
Suivant le rôle qui lui est affecté, l'arbre est soumis à des contraintes de flexion, de torsion ou à
un chargement complexe de torsion, de flexion et charge axiale de traction ou compression. D’une
manière générale, le calcul de prédétermination d’un arbre se fait sous deux aspects :
− Un aspect statique : à partir du calcul de la résistance de l’arbre et de sa déformation
− Un aspect dynamique : à partir du calcul de la tenue en fatigue de l’arbre et des vibrations
engendrée

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Suivant l’utilisation de l’arbre considéré, certains types de dimensionnement seront prédominants.
Par exemple, un arbre de réducteur de forte capacité sera en premier lieu calculé à la résistance tandis
qu’un arbre de turbine de turbocompresseur tournant à haute vitesse sera d’abord vérifié à partir de
sa vitesse critique.
Le critère choisi dépend de la géométrie et des spécifications imposées par la fonction éventuelle
de l'arbre.
1.2. Influence des éléments montés sur un arbre
Lorsque l'on conçoit un arbre, l'objectif visé, quel que soit le critère choisi, consistera toujours à
chercher à obtenir un diamètre aussi faible que possible, garantissant une construction la plus
économique possible et la plus sûre. Quelles que soient les données qui ont servi de base au calcul
(résistance, rigidité, fatigue ou vitesse critique), le diamètre de l'arbre est grandement influencé par
la distribution des moments fléchissant. Afin de réduire le plus possible ces moments, il est
avantageux de monter les éléments de transmission le plus près que possible des supports de l'arbre.
Les arbres sont positionnés transversalement et axialement par des coussinets ou des roulements.
À noter que plusieurs éléments de transmission (embrayages, engrenages hélicoïdaux, engrenages
coniques ainsi que les dilatations thermiques, produisent des charges axiales qui peuvent, dans
certains cas, être très importantes. Des butées doivent être prévues pour reprendre ces charges.
1.3. Matériaux pour arbre
En règle générale, on utilise des arbres en acier. Suivant les conditions d'utilisation, on peut
envisager le choix de différentes nuances.
Les paramètres conduisant au choix d'un matériau sont nombreux, on peut citer :
− Les dimensions souhaitées ;
− L’usinabilité ;
− La soudabilité ;
− L’aptitude aux traitements thermiques ;
− Les conditions mécaniques de fonctionnement : fatigue, chocs, usure, milieu ambiant...
Il va de soi que le concepteur doit apprécier au plus juste le poids de ces différents paramètres
pour choisir la nuance appropriée au meilleur prix.
Le tableau 1 qui suit donne les nuances les plus utilisées pour la fabrication des arbres. Ces aciers
sont recommandés car ils présentent le double avantage d'être couramment disponibles et d'avoir des
caractéristiques mécaniques et métallurgiques connues.

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Tableau 1: Principaux aciers pour arbres (Entre parenthèse : ancienne désignation)

Principaux acier inoxydable


Austénitiques
X2 Cr Ni 19-11 18,5 44 à 64
X4 Cr Ni 18-10 21,5 45
12
X4 Cr Ni Mo 17-12
49 à 69
X6 Cr Ni Ti 18-10 20,5
40
X6 Cr Ni Mo Ti 17-12 21,5
Martensitiques
X30 Cr 13
68,5 83 à 103 10 2,5
Ferritiques
X6 Cr 17
24,5 41 à 64 18

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Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive ; il existe de très nombreuses autres nuances. On peut
utiliser dans d’autres cas des arbres en alliage d’aluminium ou au titane (aviation...) ou bien en
matériaux composites.

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2. Modélisation des efforts appliqués sur arbre
2.1. Efforts extérieures appliqués à un arbre
Quel que soit le critère retenu, dans un premier temps il faut déterminer toutes les charges
extérieures appliquées à l'arbre.
Généralement on connaît la disposition et la nature des éléments réalisant la liaison pivot entre
l'arbre et le bâti et les efforts appliqués aux différents organes avec lesquels il est lié.
Afin de pouvoir calculer tous les efforts de liaison à l'aide de la mécanique des solides
indéformables, on modélise en première approche de manière isostatique la liaison pivot entre l'arbre
et son support. Le tableau 2 donne le comportement et la modélisation des différents éléments
couramment utilisés pour la réaliser.
Tableau 2: Modélisation des actions

Une seule zone de Modélisation Torseur associé


contact assure le
guidage : contact
X 12 0

Y M 12 
direct entre arbre et
12
alésage, paliers lisses
et les roulements O Z 12 N12 R
rapprochés
Deux zones de Torseurs associés
Modélisation
contact assurent le En A rotule En B linéaire annulaire
guidage (deux
éléments de liaisons) X 12 0
 0 0

un seul élément Y 12 0 Y
12 0
assure l’arrêt axial de
A Z 12 0R B Z
12 0R
l’arbre
Torseurs associés
Modélisation En A rotule unilatérale En B rotule unilatérale
Chaque élément X12 > 0 X12 < 0

X  X 
assure de l’arrête de 0 0
12 12
l’arbre dans un seul
sens Y 12 0 Y 12 0
A Z 12 0R B Z 12 0R
Torseurs associés
Modélisation
En A appui plan En B linéaire annulaire
L’appui plan assure
l’arrêt axial de l’arbre
0 L12
 0 0

Y 0  Y 0
dans un seul sens ou
12 12
les deux
A 0 N12 R B Z 12 0R

Afin de déterminer les actions mécaniques exercées sur l'arbre au niveau des liaisons, on isole
l'arbre et on applique le principe fondamental de la statique ou de la dynamique selon l'importance
des effets d'inertie.
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2.2. Efforts intérieures appliqués à un arbre (effort de cohésion)
Si le torseur des efforts extérieurs est totalement connu, le torseur des efforts intérieurs permet de
déterminer l'évolution des différentes sollicitations appliquées à une poutre.
En un point quelconque G de l'axe d'une poutre on réalise une coupure fictive. La poutre est alors
formée de deux tronçons appelés 1 et 2, conformément à la figure 2 ci-dessous (tronçon 1 : abscisse
curviligne inférieure à celle de G ; tronçon 2 abscisse curviligne supérieure à celle de G).
1 2
Ligne moyenne
A G B

Figure 2

Par convention le torseur des efforts intérieurs ou de cohésion est le torseur représentatif de
l'action du tronçon 2 sur le tronçon 1, réduit au point G.

On note  i G =  2→1G avec G sur la ligne moyenne.


On peut déterminer la relation entre le torseur des efforts intérieurs et le torseur des efforts
extérieurs appliqués à chacun des tronçons 1 et 2, pour cela on traduit leur équilibre.
Équilibre de 1 :
Appliquons le PFS au tronçon 1 :
{𝜏𝑒𝑥𝑡→1 }𝐺 + {𝜏2→1 }𝐺 = {0}
{𝜏𝑒𝑥𝑡→1 }𝐺 + {𝜏𝑖 }𝐺 = {0} d'où {𝜏𝑖 }𝐺 = −{𝜏𝑒𝑥𝑡→1 }
Équilibre de 2 :
De la même manière. L’équilibre de 2 nous donne :
{𝜏𝑒𝑥𝑡→2 }𝐺 + {𝜏1→2 }𝐺 = {0}
{𝜏𝑒𝑥𝑡→2 }𝐺 − {𝜏𝑖 }𝐺 = {0} d'où {𝜏𝑖 }𝐺 = {𝜏𝑒𝑥𝑡→2 }𝐺
Les composantes du torseur de cohésion sont :
 
 N x M t x  N : Effort Normal sur (G, x ) 
M t : Moment de Torsion sur (G, x )
     
 i G = Ty y M fy y  avec Ty : Effort Tranchant sur (G, y ) M fy : Moment de Flexion sur (G, y )
T z M fz z    
 z G Tz : Effort Tranchant sur (G, z ) M fz : Moment de Flexion sur (G, z )

Dans un repère local (G, x, v, w) lié à une section droite, de


centre G et de normale x (figure 3), ce torseur s'exprime sous la
forme :
   N M t 
 Ri = N x + Tv v + Tw w
 
  
 i G = t    = Tv M fv 
M G ,i = M t x + M fv v + M fw w
 (G , x , v , w ) T M 
 w fw (G , x , v , w )

Figure 3

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Pour les arbres, généralement toutes les sections droites sont
circulaires. Dans ce cas tous les axes appartenant à ces sections et
passant par leurs centres, sont axes principaux d’inerties.

Pour un arbre de section droite circulaire, tout axe passant par N M t 


 
le centre de la section est un axe principal d’inertie. Dans une  i G = 0 M fv 
section donnée, on fera en sorte de toujours choisir la base locale  
Tw 0 (G , x , v , w )
qui minimise le nombre de composantes du torseur des efforts
intérieurs.

Nature des sollicitations


En fonction de « l’allure » du torseur de cohésion, une typologie des sollicitations est établie.
On appelle sollicitation simple (tableau 3) l’état de contrainte d’une poutre dont le torseur de
cohésion ne comporte qu’un élément. Par contre la sollicitation est dite composée si la poutre est
soumise à plusieurs sollicitations simples (par exemple : Traction + flexion pure).
Tableau 3: Sollicitation simple
Nature des sollicitations Effort Effort tranchant Moment de Moment de Torseur de cohésion
normal torsion flexion

Traction (N>0) Ty = 0 Mfy = 0  N 0


N
Mt = 0  i G = 0 0 
Compression (N<0) Tz = 0 Mfz = 0 0 0 
 G
N 0 
Mfy = 0
Cisaillement simple N=0 Ty ou Tz Mt = 0  i G = Ty 0
Mfz = 0  
Tz 0 G

Ty = 0 Mfy = 0
0 M t 
Torsion simple N=0
Mt  i G = 0 0 
Tz = 0 Mfz = 0 0 0 
 G
0 0 
Ty = 0  
Flexion pure N=0
Mt = 0
Mfy ou Mfz  i G = 0 M fy 
Tz = 0  
0 M fz  G

2.3. Contraintes dans un arbre


L’état des contraintes en un point quelconque G d’un solide est représenté par un tenseur qui
s’exprime dans une base orthonormée (x, y, z ) par :

 x  xy  xz 
 
 =  yx  y  yz 
 zx  zy  z 

Ce tenseur est symétrique  xy =  yx ;  xz =  zx ;  yz =  zy

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Si les contraintes sont constantes au cours du temps, elles sont dites statiques mais si elles sont
variables au cours du temps, elles sont dites dynamiques.
Dans le cas des arbres : (section circulaire)
En un point d’une section droite circulaire de l’arbre l’état des contraintes dans la base (x, y, z )
est :

 x  xy  xz 
 =  yx 0 0 
 zx 0 0 
avec  x =  nx +  fx
 nx : Contrainte due à l’effort Normal
 fx : Contrainte normale due au Moment de flexion
 xy et  xz : Contraintes tangentielles dues au moment de torsion et à l’effort tranchant
Ces contraintes sont calculées par les formules suivantes (tableau 4). La figure 3 permet de
visualiser ces contraintes:
Tableau 4: Formules des contraintes

N N : effort normal et
 nx =
S S : aire de la section droite
M fy Mfy : moment fléchissant suivant y
 fx = IGz : moment quadratique de la section droite par rapport à l’axe (G,
I Gz
z)
z
Z : distance du centre au point considéré
Mt
 xy = Mt : moment de torsion
IG IG : moment quadratique polaire de la section droite par rapport à G
r r : distance du centre au point considéré
T : effort tranchant suivant z
T  A(z ) A(z) : moment statique de la surface s(z)
 xz =
b(z ) I Gy b(z) : largeur de la surface s(z)
IGy : moment quadratique de la section droite par rapport à l’axe (G,
y)
Il faut noter que pour les sections circulaires la contrainte de cisaillement est maximale au centre
de la section et nulle sur les bords tandis que les contraintes de flexion et de torsion sont maximales
sur les bords et nulles au centre (figure 4). Ainsi, d’une manière générale dans le calcul des arbres,
on se place sur la périphérie de la section ce qui revient à négliger l’effort tranchant. On obtient donc
pour un arbre de section circulaire de diamètre d :
4N
− Contrainte normale de traction / compression :  nx =
 d2
32𝑀𝑓
− Contrainte normale de flexion : 𝜎𝑓𝑥 = [1]
𝜋𝑑3

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16 M t
− Contrainte tangentielle de torsion :  xy =
 d3
− Contrainte tangentielle de cisaillement :  xz = 0

Figure 4

3. Dimensionnement en statique des arbres


Il existe plusieurs méthodes pour calculer le diamètre d’un arbre ou pour vérifier la résistance
d’un arbre d’un diamètre donné. Quelle que soit la méthode de calcul employée, la marche à suivre
pour résoudre un problème est sensiblement la même. Toutefois, ces méthodes ne donnent pas
nécessairement des résultats identiques. Les étapes sont
− Calculer les actions, dans les plans horizontal et vertical, dans les différentes sections droites
de la poutre (les torseurs des efforts de cohésion).
− Tracer les diagrammes des efforts de cohésion, en particulier les moments de torsion Mt et de
flexion (Mfy, Mfz).
− Déterminer le moment résultant M f = (M ) + (M )
fy
2
fz
2
puis le moment idéal Mi qui varie
selon les critères adoptés
− Déterminer la section critique de la poutre (la plus dangereuse ou la plus sollicitée à la flexion
maximale et à la torsion max
− En se basant sur une des théories de limitations, déterminer le diamètre de l’arbre dans la
section critique permettant de résister aux charges imposées ou vérifier la sécurité à la section
critique (si le diamètre est connu).
3.1. La method du Code ASME (American Society of Mechanical Engineering)
Méthode simple, utile en conception pour évaluation rapide du diamètre de l’arbre, elle est basée
sur le critère de Tresca (les contraintes sont statiques). Le code ASME définit la contrainte admissible
comme étant la plus petite des deux valeurs suivantes :
55 𝑀𝑃𝑎 (pour les aciers commerciaux)
𝑆𝑝 = { (2)
𝑚𝑖𝑛[𝑏. (0,18𝑅𝑟 (𝑆𝑢𝑡 ); 0,30𝑅𝑒 (𝑆𝑦 ))]

1 (sans concentration de contraintes )


b=
0,75 (avec concentration de contraintes )

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La valeur de Sp peut être réduite de 25% si la faillite de l’arbre est susceptible d’entraîner des
conséquences catastrophiques.
Le calcul de la contrainte maximale de cisaillement basé sur le cercle de Mohr se fait avec la
formule suivante, en négligeant l’effet de la traction.

 
2

=  Cm x  + (Ct xy )
 32M f 16M t
 max 2
avec  x = et  xy =
 2  d 3
πd3

 max =
16
(C m M f ) + (Ct M t )
2 2
(3)
π d3

avec :  max : Contrainte maximale de cisaillement.


d : diamètre de l'arbre.
Cm, Ct : facteurs de charge (tableau 5).
Mf : moment fléchissant résultant maximal.
Mt : couple de torsion maximal.
Les équations (2) et (3) peuvent être combinées pour donner une équation utilisée en conception.

d =3
16
π Sp
(C m M f ) + (Ct M t )
2 2
(4)

Le facteur de sécurité est implicitement dans le calcul de Sp. Cependant, la valeur de Sp peut être
réduite pour tenir compte des circonstances spéciales.
Tableau 5: Facteur de charge du code ASME

Chargement Cm Ct
Arbre stationnaire
Charge appliquée lentement 1,0 1,0
Charge appliquée rapidement 1,5 – 2,0 1,5 – 2,0
Arbre de transmission ou de renvoi
Charge constante ou appliquée lentement 1,5 1,0
Chocs mineurs 1,5 – 2,0 1,0 – 1,5
Chocs majeurs 2,0 – 3,0 1,5 – 3,0
3.2. Méthode énergétique
Lorsqu’une pièce est soumise à de la traction simple, il est facile de comparer la contrainte à la
limite élastique Re pour avoir une idée de la sécurité donnée par le calcul.
En pratique, en un point donné d’une section, on a souvent un état complexe de contrainte. La
méthode de calcul consiste alors à déterminer une contrainte normale équivalente σéq. Cette contrainte
est alors la contrainte qu’il faut créer dans une éprouvette de traction pour que son état de contrainte
comporte le même degré de danger que l’état complexe caractérisé par les trois contraintes principales
(figure 5).

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Figure 5: Représentation d’un torseur équivalent

Il existe un grand nombre de critère pour calculer la contrainte équivalente, aucun ne convient à
tous les matériaux et à tous les états de contraintes. Dans la plupart des cas on suppose que les
matériaux ont la même résistance élastique en traction et en compression.
Selon les critères on trouve les moments idéaux suivants :

Critères de Mohr-Caquot : M i = 1 −
 1 
M f +
2 
1
2
(M ) + (M )
f
2
t
2


Dans cette formule,
R
 = pg : est un paramètre dépendant du matériau avec
R pe
Rpg : résistance pratique au cisaillement (Mpa)
Rpe : résistance pratique à la traction (Mpa).
R pg 1
Critère de Coulomb ou Tresca M i = (M ) + (M )
f
2
t
2
, (correspond à  = = les matériaux
R pe 2
métalliques ductiles : acier).
Critère de Von Mise : M i = (M ) f
2
+ 0,75(M t )
2

Il est utilisé pour l’ensemble des matériaux métalliques : il stipule que la défaillance aura lieu
lorsque l’énergie de déformation atteint une valeur limite fixée

Critère de Rankine M i = M f +
1
2
1
2
(M ) + (M )
f
2
t
2
(correspond à λ = 1 les matériaux fragiles :
fonte)
Critère de Saint-Venant : M i = M f +
3
8
5
8
(M ) + (M )
f
2
t
2 5
(correspond à  = les matériaux
4
moulés : zamak)
Par la suite nous utiliserons le critère de Von Mise
À partir du moment idéal, on détermine la contrainte équivalente par la formule suivante

 éq =
32M i
comme Mi = (M ) 2
+ 0,75(M t )
2

 d3
f

On doit avoir  éq =
32
 d3
(M )
f
2
+ 0,75(M t )   max adm
2

On peut alors déduire la relation donnant le diamètre d d’un arbre plein

d 3
32
  max adm
(M ) f
2
+ 0,75(M t )
2
(5)

Pour déterminer  maxadm on se réfère à l’essai de traction (figure 6)

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Re
avec  éq  = R pe =  max adm (voir tableau 1 pour les valeurs de Re)
S
Re : Résistance élastique à l’extension.
αS : Coefficient de sécurité (toujours  S  1 ).
Le coefficient de sécurité peut être choisi dans le tableau 6 en fonction des conditions de calculs.
Tableau 6: Coefficient de sécurité
Coefficient Conditions générales de calculs (sauf règlement
de sécurité s particulière)
Cas exceptionnel de grande légèreté
1,5 – 2
Hypothèse de charge surévaluée
Construction où l’on recherche la légèreté
(aviation). Hypothèse de calcul la plus défavorable
2–3
(charpente avec vent ou neige, engrenage avec une
seule dent en prise)
3–4 Bonne construction, calculs soignés, haubans fixes
Construction courante (légers efforts dynamiques
4–5
non prise en compte). Treuils
Calculs sommaires, efforts difficiles à évaluer (cas
5–8 de chocs, mouvement alternatif, appareil de levage,
manutention)
Matériaux non homogènes. Chocs, élingues de
8 – 10
levage
Chocs très importants, efforts très mal connus
10 – 15
Figure 6: Essai de traction simple (presses). Ascenseurs.

On peut alors vérifier la résistance par la condition suivante selon les critères utilisés :
Re
Critère de Von Mises :  éq =  x2 + 3 2  (6)
S
avec  x =  nx +  fx et  ² =  xy2 +  xz2 comme  xz = 0

Re
Critère de Trésca :  éq =  x2 + 4 2  (7)
S
1 R
Critère de Rankine :  éq =  x +  x2 + 4 2  e (8)
2 S
3.3. Effet des concentrations de contraintes
Si la pièce présente des discontinuités de forme (entailles, épaulements, rainures, trous…), autour
de ces zones les contraintes réelles sont beaucoup plus importantes que les contraintes nominales
obtenue à partir des calculs classiques de RDM. Ce phénomène local est appelé phénomène de
concentration de contraintes.
Dans la section considérée, le coefficient de concentration de contrainte Kt est défini comme le
rapport entre la contrainte maximale réelle et la contrainte maximale nominale. Kt est toujours
supérieur à 1. Il est déterminé par la théorie de l’élasticité. Lorsque la géométrie des discontinuités
est complexe, on utilise la photoélasticimétrie ou les logiciels exploitant les éléments finis.

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La section considérée est la section nette qui tient compte de la section de matière enlevée par la
discontinuité si celle-ci est importante.
La figure 7 illustre ce problème pour un arbre entaillé par une gorge.
− σ représente les contraintes nominales, dues à différentes sollicitations dans une section sans
discontinuités.
− σr, représente les contraintes réelles dues à l’effet d’entaille.
Pour le calcul de la contrainte équivalente, les contraintes nominales sont affectées
individuellement du Kt qui leur correspond.

Figure 7 : Représentation des contraintes réelles


Ce coefficient est noté :
Ktt : pour une sollicitation de traction
Ktf : pour une sollicitation de flexion
Kto : pour une sollicitation de torsion
Voir annexe 1 pour les abaques qui permettent de déterminer ces coefficients
❖ Critère de Von Mises
 éq = (K  tt nx + K tf  fx ) + 3(K to )   max adm
2 2
(9)
❖ Critère de Trésca

 éq = (K tt nx + K tf  fx ) + 4(K to )   max adm


2 2
(10)
❖ Critère de Rankine

 éq =
1
(K tt nx + Ktf  fx )+ (K 
tt nx + K tf  fx ) + 4(K to )   max adm
2 2
(11).
2
3.4. Vérification à la déformation
Un arbre subit, sous les charges appliquées, des déformations principalement en torsion et en
flexion. La déformation en torsion (rigidité) peut nuire à la précision de la transmission. La
déformation en flexion peut conduire à une détérioration rapide des éléments de liaison et des
éléments de transmission.
La vérification à la rigidité se fait avec la formule suivante :

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32 M t
=   lim (12)
 d 4G
avec : θ : l’angle relatif de torsion maxi
θlim : l’angle relatif de torsion admissible (θlim = 0,25 à 2,5 °/m ou (π/180 rad/m))
Mt : couple ou moment de torsion
d : le diamètre de l’arbre
G : module d’élasticité transversale (G ≈ 0,4 E ; avec E le module de Young)
L : Longueur du tronçon d’arbre sollicité à la traction
Le calcul des déformations dues au moment de flexion permet de vérifier :
− Que la rotation des sections aux endroits des éléments de guidage reste, lorsque l’on utilise
des roulements, inférieure à leur angle de déversement admissible (voir catalogue)
− Que la variation de flèche sur leur longueur, lorsque l’on utilise des coussinets, reste très
largement inférieure à l’épaisseur du film d’huile
− Que la flèche prise par l’arbre ne compromet pas la qualité de la transmission (ex: contacts
localisés des engrenages)
4. Dimensionnement en dynamique des arbres
4.1. Notion de fatigue des pièces mécaniques
4.1.1. Définition du phénomène de fatigue
La plupart des pièces mécaniques, au cours de leur fonctionnement, sont soumises à des
sollicitations variables dans le temps.
Ce type de sollicitations entraîne des variations cycliques des contraintes (figure 8).

Figure 8: Sollicitations cycliques

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Pour ces pièces, on constate que la rupture se produit au bout d’un nombre de cycles N, pour une
amplitude de contrainte inférieure à la contrainte de rupture statique Rm du matériau utilisé, c’est le
phénomène de fatigue.
C’est le phénomène de fatigue.

4.1.2. Essai de fatigue unidirectionnel


L’essai de fatigue est un essai normalisé qui consiste à appliquer, à une éprouvette lisse ou
entaillée de forme cylindrique ou prismatique, un nombre très élevé de cycles identiques de
contraintes. Le but est de déterminer pour un cycle de contrainte donné, le nombre de cycles à rupture
de l’éprouvette testée.

Compte tenu de la dispersion obtenue dans les


résultats, dans la pratique, on ne réalise pas un
seul essai mais des campagnes d’essais et les
valeurs exploitées dans les calculs sont indiquées
pour une probabilité de survie donnée.
4.1.3. La courbe de Wöhler
La figure 10 représente pour une contrainte
moyenne nulle, l’évolution de la contrainte
alternée en fonction du nombre de cycles pour un
pourcentage de survie p. Ce type de courbe issu
des très nombreux résultats expérimentaux
obtenus en flexion rotative ou traction alternée est Figure 9: Essai de fatigue
appelé courbe de Wöhler.

Figure 10: Courbe de Wöhler

Cette courbe montre le comportement caractéristique des aciers. On observe 3 zones :

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
− La zone plastique : nombre de cycles inférieur à 103. La rupture intervient après un tout petit
nombre de cycles, on est proche du comportement statique du matériau.
− La zone de fatigue limitée : la rupture intervient après un nombre de cycles d’autant plus
important que la contrainte est faible
− La zone de fatigue illimitée : nombre de cycles supérieur à 107. Lorsque la contrainte est en
dessous d’un certain seuil, la rupture ne se produit plus quel que soit le nombre de cycles.
σD est appelé limite de fatigue. C’est la contrainte alternée la plus grande possible pour laquelle
la rupture ne se produit pas pour un nombre illimité de cycles.
Dans la majorité des cas, les arbres sont calculés pour un nombre de cycles supérieur à 10 7 et σD
est utilisé dans le calcul de fatigue. Lorsque le nombre de cycles requis est inférieur, on utilise σD(N)
qui représente la contrainte alternée maximale admissible pour un nombre de cycles N.
De plus, très peu de pièces d’un mécanisme sont soumises à des contraintes purement alternées
(σm = 0).
4.1.4. Diagramme d’endurance
Nous avons vu jusqu’ici le comportement d’un matériau en statique (σa = 0) et en dynamique pure
(σm = 0).
Pour étudier le comportement d’un matériau soumis à une sollicitation mixte (σa et σm), on utilise
un diagramme limitant la zone de non rupture pour un nombre illimité de cycles dans lequel
l’amplitude de contrainte σa est porté en fonction de la contrainte moyenne σm.
En tenant compte d’un coefficient de sécurité 𝛼𝐹 , une bonne approximation de ce diagramme est
donnée par :

− La parabole de Gerber
𝟏 𝝈𝒎 𝟐
𝝈 𝒂 = 𝝈𝑫 [ −( ) ] [13]
𝜶𝑭 𝑹𝒎
ou
𝟏 𝝈𝒎 𝟐 𝝈𝒂
=( ) +
𝜶𝑭 𝑹𝒎 𝝈𝑫
− La droite de Goodman
𝟏 𝝈𝒎
𝝈𝒂 = 𝝈𝑫 [ −( )] [14]
𝜶𝑭 𝑹𝒎

ou
𝟏 𝝈𝒎 𝝈𝒂
= +
𝜶𝑭 𝑹𝒎 𝝈𝑫
− La droite de Söderberg Figure 11: Diagramme d'endurance

𝟏 𝝈𝒎
𝝈 𝒂 = 𝝈𝑫 [ −( )] [15]
𝜶𝑭 𝑹𝒆

ou

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
𝟏 𝝈𝒎 𝝈𝒂
= +
𝜶𝑭 𝑹𝒆 𝝈𝑫
4.1.5. Diagramme de Haigh et coefficient de sécurité en fatigue
Dans le cas général de la fatigue, les contraintes se décomposent en contraintes moyennes (indice
: m) et en contraintes alternées (indice : a).
Nous avons vu jusqu’ici le comportement d’un matériau en statique (σa = 0) et en dynamique pure
(σm = 0). Pour étudier le comportement d’un matériau soumis à une sollicitation mixte (σa et σm), on
utilise un diagramme d’endurance construit à partir des valeurs caractéristiques de statique (Rm) et de
dynamique pure (σD).
Tout point situé à l’intérieur de la zone de validation convient. Pour un état de contrainte donné
M (σa et σm), il est possible de calculer un coefficient de sécurité en fatigue αF qui correspond au
rapport des distances OM’/OM.
Sur le diagramme, on distingue deux lieux possibles pour M’, le segment AB et le segment BC,
on obtient donc deux formulations possibles pour αF.

Zone de
rupture
Zone de
validation

Figure 12: Représentation pratique du diagramme de Haigh

1
Sur le segment AB F = [16]
AB
a m
+
 D 2Rm −  D
Rm
Sur le segment BC F = [17]
BC
a +m
4.2. Les facteurs d’influence
− Influence de Rm : Pour les aciers, des recherches ont montré que l’on peut lier la valeur de σD
avec la limite statique de rupture Rm. (Voir annexe 3).
− Influence de l’état de surface : L’état de surface a une influence importante sur la tenue en
fatigue. Plus la rugosité est faible plus la limite de fatigue est grande. De même, la perte d’endurance
due à un mauvais état de surface est d’autant plus importante que la résistance mécanique du matériau
est grande.

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
L’abaque de l’annexe 2 permet de déterminer le facteur d’état de surface KS en fonction de Rm et
de la rugosité totale Rt.

− Influence du type de sollicitation et des dimensions :


Lorsqu’on mesure la limite de fatigue, on n’obtient pas la
même valeur suivant que l’on se place en flexion, en
traction/compression ou en torsion. De la même manière,
on constate expérimentalement que la limite de fatigue est
d’autant plus basse que l’éprouvette utilisée est de grandes
dimensions.
Le gradient de contrainte est le facteur que le CETIM
préconise d’utiliser pour caractériser l’influence du type de
sollicitation, des dimensions et du défaut de forme. Figure 13: Gradient de contrainte

Le gradient de contrainte χ (figure 13) exprimé en mm-1 est la valeur de la pente de la tangente à
fond d’entaille du champ de contrainte rapportée à la valeur maximale de la contrainte au même point.
La table 7 donne des formules simples permettant de calculer χ.
Tableau 7: Table de détermination du gradient de contrainte (CETIM)

− Influence de la température : Les caractéristiques des aciers évoluent de manière importante


avec la température. Malheureusement, il est très difficile de trouver des documentations permettant
de quantifier précisément l’impact de la température sur la tenue en fatigue des aciers. Toutes les
informations fournies dans ce document sont indiquées à température ambiante, c’est une limitation
importante pour l’exploitation pratique de l’approche proposée.
4.3. Calcul en fatigue des arbres
Au moment du calcul en fatigue, les facteurs influents sur les caractéristiques de fatigue du
matériau sont généralement connus. Ainsi, le calcul d’un arbre en fatigue est majoritairement un
calcul de vérification. Le coefficient de sécurité en fatigue sera comparé au coefficient de sécurité
requis pour le mécanisme. Pour réaliser ce calcul, nous allons exploiter la méthode du gradient
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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
préconisée par le CETIM. Remarquons que pour le concepteur, l’étude en fatigue est une étude à la
rupture alors que l’étude en statique vue précédemment est une étude à la limite élastique.
4.3.1. Détermination des sollicitations
Comme en statique, la première étape consiste à déterminer les sollicitations dans la section
réputée la plus dangereuse. Dans le cas de la fatigue, les sollicitations se décomposent en sollicitations
moyennes (indice m) et en sollicitations alternées (indice a). Voici la forme générale du torseur en G
(centre d’inertie) :

Résultantes : (Nm + Na )x + (Tm + Ta )z


(
Moments : (M tm + M ta )x + M fm + M fa y )
4.3.2. Détermination des contraintes équivalentes
On calcule tout d’abord les contraintes nominales (sans tenir compte des défauts de forme) au
point de la section le plus sollicité. Rappelons ici que pour les arbres, dans la plupart des cas, le calcul
est effectué sur la périphérie de la section et par conséquent l’influence de l’effort tranchant est
négligée. On obtient ainsi :

 4Nm 4Na
 tm =  d 2  ta =
 d2

 32M fm 32M fa
 fm =  fa =
  d3  d3 [18]
 16M tm 16M ta
 m = a =
  d3  d3
La contrainte moyenne équivalente σme est calculée à partir des contraintes moyennes nominales
et ne prend pas en compte les défauts de forme. On obtient à partir du critère de Von Mises :

 me = ( tm +  fm )2 + 3 m2 [19]

La contrainte alternée équivalente σae est calculée à partir des contraintes alternées nominales et
prend en compte les défauts de forme en intégrant les Kt correspondant : Ktt (traction), Ktf (flexion)
et Kto (torsion).

 ae = (K 
tt ta + K tf  fa ) + 3(K to a )
2 2
[20]

4.3.3. Détermination des χ


Pour prendre en compte les défauts de forme, l’influence des dimensions et des sollicitations, on
détermine tout d’abord les gradients de contrainte pour les sollicitations considérées (voir tableau 7).
On obtient ainsi les valeurs de χt (traction), χf (flexion) et χo (torsion).
4.3.4. Détermination de la résistance pratique à la rupture Rmp
La résistance pratique à la rupture dépend de la valeur de Rm et de χ.
Pour une sollicitation simple pure, on obtient avec une probabilité à 90% :

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
𝑅𝑚𝑝 = 𝑅𝑚 (0,25 𝑙𝑜𝑔 𝜒 + 1,4) [21]
Pour une sollicitation combinée on remplace le gradient de contrainte χ par une valeur équivalente
χme :

2
(𝜒𝑡 𝜎𝑡𝑚 +𝜒𝑓 𝜎𝑓𝑚 ) +3(𝜒𝑜 𝜏𝑚 )2
𝜒𝑚𝑒 = √ 2 2
[22]
(𝜎𝑡𝑚 +𝜎𝑓𝑚 ) +3𝜏𝑚

4.3.5. Détermination de la limite pratique de fatigue σDp


La limite pratique de fatigue dépend aussi de Rm et de χ. Elle dépend aussi du défaut de surface
KS.
Pour une sollicitation simple, un calcul à 107 cycles et une probabilité à 90%, σDp est de la forme
:
𝜎𝐷𝑝 = 𝐾𝑆 (𝑎 𝑙𝑜𝑔 𝜒 + 𝑏) [23]

Tableau 8: Table de détermination des paramètres


Les valeurs de a et b en fonction de Rm peuvent pour le calcul de σDp
être prises dans le tableau 8.
Pour une sollicitation simple, un nombre de cycle
N inférieur à 107 et une probabilité à 90%, σDp est de
la forme :
𝜎𝐷𝑝 = 𝐾𝑆 (𝑎2 𝑙𝑜𝑔 𝜒 + 𝑏2 𝑙𝑜𝑔 𝜒 + 𝑐2 ) [24]
Les valeurs de a2, b2, et c2 en fonction de Rm
peuvent être lues sur la figure 14.
Pour une sollicitation combinée, on remplace le
gradient de contrainte χ par une valeur équivalente χae
:

2
(𝜒𝑡 𝜎𝑡𝑎 +𝜒𝑓 𝜎𝑓𝑎 ) +3(𝜒𝑜 𝜏𝑎 )2
𝜒𝑎𝑒 = √ 2
2
[25]
(𝜎𝑡𝑎 +𝜎𝑓𝑎 ) +3𝜏𝑎

4.3.6. Détermination du coefficient de sécurité en fatigue αF


Une fois les contraintes équivalentes (σme et σae) et les résistances pratiques (Rmp et σDp) calculées,
il est facile de tracer le diagramme de Haigh correspondant au cas étudié. On peut ensuite calculer
 FAB et  FBC (formule 16 et 17).

La valeur finale retenue est la valeur la plus petite obtenue 𝜎𝐹 = 𝑀𝑖𝑛(𝜎𝐹𝐴𝐵 ; 𝜎𝐹𝐵𝐶 )

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres

Figure 14: Abaque de détermination des paramètres pour le calcul de σ Dp

4.4. Vibrations d’un arbre

Un arbre possède des fréquences critiques de rotations Nc dues


notamment aux fréquences de résonance en flexion et en torsion.
Lorsqu’un arbre tourne à une vitesse proche d’une vitesse critique, il peut
subir des détériorations importantes. En règle générale, on fait en sorte que
la vitesse de rotation soit en dehors de la zone comprise entre 0,7 Nc et 1,3
N c.
Pour un arbre de longueur 𝐿 sur lequel sont montées, aux extrémités,
deux poulies de moments d’inertie de masse 𝐼1 et 𝐼2 , la vitesse critique de
rotation Nc (tr/mn), en utilisant la méthode de Rayleigh, est :
Figure 15

60 𝐺𝐽 (𝐼1 + 𝐼2 )
𝑁𝑐 = √ [26]
2𝜋 𝐿 𝐼1 × 𝐼2

avec 𝐺: le module de cisaillement du matériau,


𝜋𝑑4
𝐽: le moment d’inertie polaire de la section 𝐽 = 32

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5. Travaux Dirigés
Exercice 1 : arbre de réducteur
Soit à dimensionner l’arbre d’entrée d’un réducteur. Cet arbre en acier faiblement allié (34 Cr Mo
4) doit transmettre une puissance de 50 kW à une vitesse de 1500 tr/min. En fonction de ces données,
le pignon (arbré) est dimensionné et a les caractéristiques suivantes :
Z = 20, m = 3 mm, α = 20°, β = 9°, b = 70 mm, x1 = 0,2
Compte tenu du pignon et du reste du mécanisme, on choisit la modélisation suivante pour
l’arbre :

Dimensionner cet arbre et vérifier en statique et en fatigue.


Exercice 2 : Tour à meuler
Le touret à meuler représenté par le schéma ci-dessous est entraîné par un moteur de 2500W
tournant à 3000tr/mn.
L’entraînement se fait par deux courroies trapézoïdales pour lesquelles les lois de frottement
permettent d’écrire la relation T = 16t entre les tensions.
La poulie motrice a même diamètre d = 69mm que la poulie réceptrice et est disposée
conformément au schéma ci-dessous.

L’effort de meulage, applique en J, admet une composante axiale X x avec X=357N, une
 
composante radiale Y y avec Y=100N et composante tangentielle – Z z
1. Établir un schéma faisant apparaître l’ensemble des efforts agissant sur l’arbre.
2. Écrire les équations d’équilibre de l’arbre (2).
3. Déterminer les efforts exercés par les courroies sur la poulie réceptrice.
4. En déduire l’effort tangentiel Z et les réactions aux paliers A et B.
5. Vérifier que les roulements 35BC03 en A et 30BC03 en B peuvent fonctionner pendant 20000
heures.
6. Représenter les diagrammes, de l’effort normal, tranchant, du moment fléchissant et du
moment de torsion de l’arbre (2), en déduire la section la plus sollicitée.
7. Vérifier la résistance de l’arbre avec le critère de Von Mises si σmaxad=300MPa (pas de
concentration de contraintes).

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres

Exercice3
On considère l’arbre de transmission schématise sur la figure ci-dessous. On souhaite utiliser un acier
tel que Re=700 MPa, Rm=800 MPa. On cherche à dimensionner le diamètre d de cet axe.
1. Calculer, les réactions aux points A et B
2. Tracer les diagrammes du torseur des efforts de cohésion, en déduire la section dangereuse.
3. En négligeant les contraintes de cisaillement dues aux efforts tranchants déterminer le
diamètre minimum de l’arbre garantissant un coefficient de sécurité en statique de 2, vérifier
la validité de l’hypothèse faite pour les contraintes négligées.
4. Déterminer les coefficients de sécurité de Gerber, Goodman et Söderberg et conclure.

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
Exercice 4 :
Soit un arbre sur lequel sont montés deux roues dentées A et B, comme montrer sur la figure ci
– dessous.
1. Déterminer l’effort FB, en supposant que l’arbre tourne à une vitesse constante.
2. Déterminer les réactions aux appuis O et C.
3. Tracer le diagramme des moments fléchissant et des efforts tranchants. Et en déduire la
section dangereuse.
4. Déterminer le diamètre minimum de l’arbre garantissant un coefficient de sécurité en
statique de 2 avec le critère de von Mise.
5. Déterminer les coefficients de sécurité de Gerber, Goodman et Söderberg et conclure.

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
Annexe 1 : Valeur de Ktf en flexion pure
Arbre avec épaulement

𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜎𝑡ℎ
32𝑀𝑓
𝜎𝑡ℎ =
𝜋𝑑 3

Arbre avec gorge

𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜎𝑡ℎ
32𝑀𝑓
𝜎𝑡ℎ =
𝜋𝑑 3

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
Arbre avec trou

𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜎𝑡ℎ
32𝑀𝑓 𝐼𝐺𝑧 𝜋𝐷3 𝑑𝐷2 𝐷
𝜎𝑡ℎ = = − 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑣 =
𝐼𝐺𝑧 𝑣 32 6 2
𝑣

Valeur de Kto en torsion pure

Arbre avec épaulement

𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜏𝑡ℎ
16𝑀𝑡
𝜏𝑡ℎ =
𝜋𝑑 3

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
Arbre avec gorge

𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜏𝑡ℎ
16𝑀𝑡
𝜏𝑡ℎ =
𝜋𝑑 3

Arbre avec trou de goupille

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
Valeur de Ktt en traction pure
Arbre à épaulement

𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜎𝑛𝑜𝑚
4𝑁
𝜎𝑛𝑜𝑚 =
𝜋𝑑 2

Arbre avec gorge

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres

Annexe 2 : Facteur d’état de surface KS

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Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
Annexe 3 : Limite d’endurance des aciers

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