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L'arbre est un des éléments de machines fréquemment utilisé. Son rôle est multiple :
En général, il sert à transmettre la puissance d'une partie de la machine à une autre, mais il peut
aussi servir à assurer le positionnement d'un élément par rapport à un autre. À cause de sa géométrie
et de ses fonctions, un arbre peut porter différents noms tels que :
− Arbre de transmission : il transmet un couple d'un moteur à une machine ou à un élément
de machine.
− Arbre de renvoi : il supporte des éléments de machines (engrenages, poulies, ...) et il
transmet un couple entre chaque élément.
− Essieu : arbre stationnaire ou rotatif, qui ne transmet pas de couple, mais qui sert au
positionnement.
Suivant le rôle qui lui est affecté, l'arbre est soumis à des contraintes de flexion, de torsion ou à
un chargement complexe de torsion, de flexion et charge axiale de traction ou compression. D’une
manière générale, le calcul de prédétermination d’un arbre se fait sous deux aspects :
− Un aspect statique : à partir du calcul de la résistance de l’arbre et de sa déformation
− Un aspect dynamique : à partir du calcul de la tenue en fatigue de l’arbre et des vibrations
engendrée
Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive ; il existe de très nombreuses autres nuances. On peut
utiliser dans d’autres cas des arbres en alliage d’aluminium ou au titane (aviation...) ou bien en
matériaux composites.
X X
assure de l’arrête de 0 0
12 12
l’arbre dans un seul
sens Y 12 0 Y 12 0
A Z 12 0R B Z 12 0R
Torseurs associés
Modélisation
En A appui plan En B linéaire annulaire
L’appui plan assure
l’arrêt axial de l’arbre
0 L12
0 0
Y 0 Y 0
dans un seul sens ou
12 12
les deux
A 0 N12 R B Z 12 0R
Afin de déterminer les actions mécaniques exercées sur l'arbre au niveau des liaisons, on isole
l'arbre et on applique le principe fondamental de la statique ou de la dynamique selon l'importance
des effets d'inertie.
Dr. Solomani Coulibaly ENI-ABT MC 8
Chap. 1 : Étude Mécanique des arbres
2.2. Efforts intérieures appliqués à un arbre (effort de cohésion)
Si le torseur des efforts extérieurs est totalement connu, le torseur des efforts intérieurs permet de
déterminer l'évolution des différentes sollicitations appliquées à une poutre.
En un point quelconque G de l'axe d'une poutre on réalise une coupure fictive. La poutre est alors
formée de deux tronçons appelés 1 et 2, conformément à la figure 2 ci-dessous (tronçon 1 : abscisse
curviligne inférieure à celle de G ; tronçon 2 abscisse curviligne supérieure à celle de G).
1 2
Ligne moyenne
A G B
Figure 2
Par convention le torseur des efforts intérieurs ou de cohésion est le torseur représentatif de
l'action du tronçon 2 sur le tronçon 1, réduit au point G.
Figure 3
Ty = 0 Mfy = 0
0 M t
Torsion simple N=0
Mt i G = 0 0
Tz = 0 Mfz = 0 0 0
G
0 0
Ty = 0
Flexion pure N=0
Mt = 0
Mfy ou Mfz i G = 0 M fy
Tz = 0
0 M fz G
x xy xz
= yx y yz
zx zy z
x xy xz
= yx 0 0
zx 0 0
avec x = nx + fx
nx : Contrainte due à l’effort Normal
fx : Contrainte normale due au Moment de flexion
xy et xz : Contraintes tangentielles dues au moment de torsion et à l’effort tranchant
Ces contraintes sont calculées par les formules suivantes (tableau 4). La figure 3 permet de
visualiser ces contraintes:
Tableau 4: Formules des contraintes
N N : effort normal et
nx =
S S : aire de la section droite
M fy Mfy : moment fléchissant suivant y
fx = IGz : moment quadratique de la section droite par rapport à l’axe (G,
I Gz
z)
z
Z : distance du centre au point considéré
Mt
xy = Mt : moment de torsion
IG IG : moment quadratique polaire de la section droite par rapport à G
r r : distance du centre au point considéré
T : effort tranchant suivant z
T A(z ) A(z) : moment statique de la surface s(z)
xz =
b(z ) I Gy b(z) : largeur de la surface s(z)
IGy : moment quadratique de la section droite par rapport à l’axe (G,
y)
Il faut noter que pour les sections circulaires la contrainte de cisaillement est maximale au centre
de la section et nulle sur les bords tandis que les contraintes de flexion et de torsion sont maximales
sur les bords et nulles au centre (figure 4). Ainsi, d’une manière générale dans le calcul des arbres,
on se place sur la périphérie de la section ce qui revient à négliger l’effort tranchant. On obtient donc
pour un arbre de section circulaire de diamètre d :
4N
− Contrainte normale de traction / compression : nx =
d2
32𝑀𝑓
− Contrainte normale de flexion : 𝜎𝑓𝑥 = [1]
𝜋𝑑3
Figure 4
2
= Cm x + (Ct xy )
32M f 16M t
max 2
avec x = et xy =
2 d 3
πd3
max =
16
(C m M f ) + (Ct M t )
2 2
(3)
π d3
d =3
16
π Sp
(C m M f ) + (Ct M t )
2 2
(4)
Le facteur de sécurité est implicitement dans le calcul de Sp. Cependant, la valeur de Sp peut être
réduite pour tenir compte des circonstances spéciales.
Tableau 5: Facteur de charge du code ASME
Chargement Cm Ct
Arbre stationnaire
Charge appliquée lentement 1,0 1,0
Charge appliquée rapidement 1,5 – 2,0 1,5 – 2,0
Arbre de transmission ou de renvoi
Charge constante ou appliquée lentement 1,5 1,0
Chocs mineurs 1,5 – 2,0 1,0 – 1,5
Chocs majeurs 2,0 – 3,0 1,5 – 3,0
3.2. Méthode énergétique
Lorsqu’une pièce est soumise à de la traction simple, il est facile de comparer la contrainte à la
limite élastique Re pour avoir une idée de la sécurité donnée par le calcul.
En pratique, en un point donné d’une section, on a souvent un état complexe de contrainte. La
méthode de calcul consiste alors à déterminer une contrainte normale équivalente σéq. Cette contrainte
est alors la contrainte qu’il faut créer dans une éprouvette de traction pour que son état de contrainte
comporte le même degré de danger que l’état complexe caractérisé par les trois contraintes principales
(figure 5).
Il existe un grand nombre de critère pour calculer la contrainte équivalente, aucun ne convient à
tous les matériaux et à tous les états de contraintes. Dans la plupart des cas on suppose que les
matériaux ont la même résistance élastique en traction et en compression.
Selon les critères on trouve les moments idéaux suivants :
Critères de Mohr-Caquot : M i = 1 −
1
M f +
2
1
2
(M ) + (M )
f
2
t
2
Dans cette formule,
R
= pg : est un paramètre dépendant du matériau avec
R pe
Rpg : résistance pratique au cisaillement (Mpa)
Rpe : résistance pratique à la traction (Mpa).
R pg 1
Critère de Coulomb ou Tresca M i = (M ) + (M )
f
2
t
2
, (correspond à = = les matériaux
R pe 2
métalliques ductiles : acier).
Critère de Von Mise : M i = (M ) f
2
+ 0,75(M t )
2
Il est utilisé pour l’ensemble des matériaux métalliques : il stipule que la défaillance aura lieu
lorsque l’énergie de déformation atteint une valeur limite fixée
Critère de Rankine M i = M f +
1
2
1
2
(M ) + (M )
f
2
t
2
(correspond à λ = 1 les matériaux fragiles :
fonte)
Critère de Saint-Venant : M i = M f +
3
8
5
8
(M ) + (M )
f
2
t
2 5
(correspond à = les matériaux
4
moulés : zamak)
Par la suite nous utiliserons le critère de Von Mise
À partir du moment idéal, on détermine la contrainte équivalente par la formule suivante
éq =
32M i
comme Mi = (M ) 2
+ 0,75(M t )
2
d3
f
On doit avoir éq =
32
d3
(M )
f
2
+ 0,75(M t ) max adm
2
d 3
32
max adm
(M ) f
2
+ 0,75(M t )
2
(5)
On peut alors vérifier la résistance par la condition suivante selon les critères utilisés :
Re
Critère de Von Mises : éq = x2 + 3 2 (6)
S
avec x = nx + fx et ² = xy2 + xz2 comme xz = 0
Re
Critère de Trésca : éq = x2 + 4 2 (7)
S
1 R
Critère de Rankine : éq = x + x2 + 4 2 e (8)
2 S
3.3. Effet des concentrations de contraintes
Si la pièce présente des discontinuités de forme (entailles, épaulements, rainures, trous…), autour
de ces zones les contraintes réelles sont beaucoup plus importantes que les contraintes nominales
obtenue à partir des calculs classiques de RDM. Ce phénomène local est appelé phénomène de
concentration de contraintes.
Dans la section considérée, le coefficient de concentration de contrainte Kt est défini comme le
rapport entre la contrainte maximale réelle et la contrainte maximale nominale. Kt est toujours
supérieur à 1. Il est déterminé par la théorie de l’élasticité. Lorsque la géométrie des discontinuités
est complexe, on utilise la photoélasticimétrie ou les logiciels exploitant les éléments finis.
éq =
1
(K tt nx + Ktf fx )+ (K
tt nx + K tf fx ) + 4(K to ) max adm
2 2
(11).
2
3.4. Vérification à la déformation
Un arbre subit, sous les charges appliquées, des déformations principalement en torsion et en
flexion. La déformation en torsion (rigidité) peut nuire à la précision de la transmission. La
déformation en flexion peut conduire à une détérioration rapide des éléments de liaison et des
éléments de transmission.
La vérification à la rigidité se fait avec la formule suivante :
− La parabole de Gerber
𝟏 𝝈𝒎 𝟐
𝝈 𝒂 = 𝝈𝑫 [ −( ) ] [13]
𝜶𝑭 𝑹𝒎
ou
𝟏 𝝈𝒎 𝟐 𝝈𝒂
=( ) +
𝜶𝑭 𝑹𝒎 𝝈𝑫
− La droite de Goodman
𝟏 𝝈𝒎
𝝈𝒂 = 𝝈𝑫 [ −( )] [14]
𝜶𝑭 𝑹𝒎
ou
𝟏 𝝈𝒎 𝝈𝒂
= +
𝜶𝑭 𝑹𝒎 𝝈𝑫
− La droite de Söderberg Figure 11: Diagramme d'endurance
𝟏 𝝈𝒎
𝝈 𝒂 = 𝝈𝑫 [ −( )] [15]
𝜶𝑭 𝑹𝒆
ou
Zone de
rupture
Zone de
validation
1
Sur le segment AB F = [16]
AB
a m
+
D 2Rm − D
Rm
Sur le segment BC F = [17]
BC
a +m
4.2. Les facteurs d’influence
− Influence de Rm : Pour les aciers, des recherches ont montré que l’on peut lier la valeur de σD
avec la limite statique de rupture Rm. (Voir annexe 3).
− Influence de l’état de surface : L’état de surface a une influence importante sur la tenue en
fatigue. Plus la rugosité est faible plus la limite de fatigue est grande. De même, la perte d’endurance
due à un mauvais état de surface est d’autant plus importante que la résistance mécanique du matériau
est grande.
Le gradient de contrainte χ (figure 13) exprimé en mm-1 est la valeur de la pente de la tangente à
fond d’entaille du champ de contrainte rapportée à la valeur maximale de la contrainte au même point.
La table 7 donne des formules simples permettant de calculer χ.
Tableau 7: Table de détermination du gradient de contrainte (CETIM)
4Nm 4Na
tm = d 2 ta =
d2
32M fm 32M fa
fm = fa =
d3 d3 [18]
16M tm 16M ta
m = a =
d3 d3
La contrainte moyenne équivalente σme est calculée à partir des contraintes moyennes nominales
et ne prend pas en compte les défauts de forme. On obtient à partir du critère de Von Mises :
me = ( tm + fm )2 + 3 m2 [19]
La contrainte alternée équivalente σae est calculée à partir des contraintes alternées nominales et
prend en compte les défauts de forme en intégrant les Kt correspondant : Ktt (traction), Ktf (flexion)
et Kto (torsion).
ae = (K
tt ta + K tf fa ) + 3(K to a )
2 2
[20]
2
(𝜒𝑡 𝜎𝑡𝑚 +𝜒𝑓 𝜎𝑓𝑚 ) +3(𝜒𝑜 𝜏𝑚 )2
𝜒𝑚𝑒 = √ 2 2
[22]
(𝜎𝑡𝑚 +𝜎𝑓𝑚 ) +3𝜏𝑚
2
(𝜒𝑡 𝜎𝑡𝑎 +𝜒𝑓 𝜎𝑓𝑎 ) +3(𝜒𝑜 𝜏𝑎 )2
𝜒𝑎𝑒 = √ 2
2
[25]
(𝜎𝑡𝑎 +𝜎𝑓𝑎 ) +3𝜏𝑎
La valeur finale retenue est la valeur la plus petite obtenue 𝜎𝐹 = 𝑀𝑖𝑛(𝜎𝐹𝐴𝐵 ; 𝜎𝐹𝐵𝐶 )
60 𝐺𝐽 (𝐼1 + 𝐼2 )
𝑁𝑐 = √ [26]
2𝜋 𝐿 𝐼1 × 𝐼2
Exercice3
On considère l’arbre de transmission schématise sur la figure ci-dessous. On souhaite utiliser un acier
tel que Re=700 MPa, Rm=800 MPa. On cherche à dimensionner le diamètre d de cet axe.
1. Calculer, les réactions aux points A et B
2. Tracer les diagrammes du torseur des efforts de cohésion, en déduire la section dangereuse.
3. En négligeant les contraintes de cisaillement dues aux efforts tranchants déterminer le
diamètre minimum de l’arbre garantissant un coefficient de sécurité en statique de 2, vérifier
la validité de l’hypothèse faite pour les contraintes négligées.
4. Déterminer les coefficients de sécurité de Gerber, Goodman et Söderberg et conclure.
𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜎𝑡ℎ
32𝑀𝑓
𝜎𝑡ℎ =
𝜋𝑑 3
𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜎𝑡ℎ
32𝑀𝑓
𝜎𝑡ℎ =
𝜋𝑑 3
𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜎𝑡ℎ
32𝑀𝑓 𝐼𝐺𝑧 𝜋𝐷3 𝑑𝐷2 𝐷
𝜎𝑡ℎ = = − 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑣 =
𝐼𝐺𝑧 𝑣 32 6 2
𝑣
𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜏𝑡ℎ
16𝑀𝑡
𝜏𝑡ℎ =
𝜋𝑑 3
𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜏𝑡ℎ
16𝑀𝑡
𝜏𝑡ℎ =
𝜋𝑑 3
𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑡 𝜎𝑛𝑜𝑚
4𝑁
𝜎𝑛𝑜𝑚 =
𝜋𝑑 2